La honte de Zabulon et Nephtali
La honte de Zabulon et Nephtali
Homélie pour le 3° Dimanche du temps ordinaire / Année A
22/01/2023
Cf. également :
De l’ordre de Nazareth au désordre de Capharnaüm
L’épervier de la fraternité
Descendre habiter aux carrefours des peuples
Ruptures et continuités : les conversions à vivre pour répondre à un appel
Le Capharnaüm de la mémoire : droit à l’oubli, devoir d’oubli
La honte et la fierté version Coupe du monde
Que de belles surprises pendant ce Mondial 2022 ! La vivacité exceptionnelle des Japonais, la résilience des Sud-Coréens, le niveau incroyable atteint par l’équipe marocaine première nation africaine en demi-finale, la finale au scénario improbable jusqu’aux tirs au but ! Symétriquement, 3 grandes nations du football sont reparties très vite, le ballon entre les jambes… : l’Allemagne si forte d’habitude (4 étoiles), l’Espagne qui nous faisait trembler (1 étoile), sans oublier le Portugal… Sa Majesté le Brésil elle-même (5 étoiles) éliminée en quarts de finale !!! L’Italie légendaire (4 étoiles) n’était même pas qualifiée… Et que dire du 6-1 administré par le Portugal à la Suisse !
« Il m’a mis la honte devant tout le monde » : cette expression que les jeunes de banlieue affectionnent, beaucoup de joueurs aurait pu l’utiliser en quittant la pelouse…
Mettre la honte est la plus grande blessure d’honneur que les bandes rivales peuvent s’infliger.
La honte de Zabulon et Nephtali
On comprend mieux l’importance des mentions de Zabulon et Nephtali que nous retrouvons dans notre première lecture (Is 8,23b–9,3) :
« Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée des nations ».
Notre évangile du dimanche (Mt 4,12‑23) cite ce passage :
« Jésus quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée ».
La honte de ces deux tribus d’Israël est d’abord de ne pas avoir réussi à s’imposer face aux païens qui étaient là, et ensuite d’avoir été déportées les premières dans l’histoire d’Israël. Elles n’avaient pas réussi à conquérir vraiment leurs territoires ni à prendre le dessus sur les païens locaux (Jg 1) même si leur courage était grand (Jg 5,18). Elles ont été annexées en -732, puis déportées (2R 15) par le roi de Syrie. Puis l’armée romaine de Celtius a détruit leur ville pendant la guerre des juifs contre l’empire.
Du coup, Zabulon et Nephtali étaient méprisées par les autres tribus qui les trouvaient bien trop faiblardes. Même les étrangers les considéraient comme sans valeur. Ainsi Hiram, le roi de Tyr, avait fourni à Salomon autant d’or et de bois de cèdre et de cyprès qu’il avait voulu. En remerciement, Salomon lui céda vingt villes dans la région de Galilée. Hiram vint de Tyr pour examiner les villes que lui donnait Salomon. Mais elles ne lui plurent pas et il s’exclama : « Qu’est-ce que ces villes que tu m’as données là, mon allié ? Et il les appela pays de Kaboul (‘Terre-de-Rien’, sans valeur), nom qu’elles ont conservé jusqu’à ce jour » (1R 9,11-13).
Au temps historique de Jésus, et depuis de nombreuses décennies, il y a longtemps qu’on ne parle plus ni du pays ni de la tribu de Zabulon.
La réputation de Zabulon et Nephtali était si désastreuse qu’on appelait leur région « carrefour des païens » (גָּלִיל , galîl ha-goyim en hébreu), ce qui a donné le nom propre Galilée (Jos 20,7;21,32). Ce n’est donc pas un compliment de dire de quelqu’un qu’il vient de Galilée, ou pire encore qu’il y habite. C’est plutôt une insulte, un reproche. En s’établissant en Galilée, à Capharnaüm, Jésus semble faire corps avec ces juifs peu fiables exposés à tous les vents du paganisme ambiant.
Pourtant, à l’origine, il n’en était pas ainsi ! Car salut l’on vient de la racine hébreu zbl, qui signifie… habiter ! Selon Gn 30,20 : « Léa dit : Dieu m’a fait un beau don (zbd); cette fois, mon mari habitera (zbl) avec moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle l’appela du nom de Zabulon ». Quand Léa dit : « Jacob habitera avec moi et on appellera l’enfant Zabulon », on entend déjà l’annonce de la Nativité : « on l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous » (Mt 1,23).
En plus, Léa fait un jeu de mots entre recevoir un beau cadeau (zbd) et habiter avec l’être aimé (zbl). Ce qui nous fait bien sûr penser aux deux prénoms « Dieu sauve » (Yeshoua, Jésus) et « Dieu avec nous » (Emmanuel) : c’est bien par grâce (cadeau) que nous sommes sauvés en accueillant Dieu qui vient habiter en nous. C’est bien le don par excellence qu’il nous fait dans cette inhabitation mutuelle : le Verbe de Dieu vient demeurer en nous, et nous en lui.
Zabulon (zbd-zbl) préfigure Jésus-Emmanuel.
S’il fallait ajouter au prestige initial de Zabulon, on irait lire le texte juif apocryphe du Testament des Douze patriarches, écrit environ un siècle avant Jésus, où Zabulon fils de Jacob se montre particulièrement visionnaire sur l’avenir d’Israël :
« J’ai lu dans l’écriture de mes pères que dans les derniers temps vous vous séparerez du Seigneur, vous vous diviserez dans Israël, et vous suivrez deux rois. Vous vous livrerez aux abominations de l’idolâtrie; vos ennemis vous emmèneront captifs, et vous demeurerez parmi les nations accablés de douleurs et d’afflictions. Après cela vous vous souviendrez du Seigneur, vous vous repentirez ; et le Seigneur vous ramènera, parce qu’il est plein de miséricorde ; après quoi Dieu même, le soleil de justice, se lèvera sur vous ; la santé et la miséricorde sont dans ses ailes. Il rachètera les enfants des hommes, que Bélial tient en captivité; tout esprit d’erreur sera foulé aux pieds; le Seigneur convertira toutes les nations ; et vous verrez Dieu sous une forme humaine, parce que le Seigneur a choisi Jérusalem, et que son nom est le Seigneur. Enfin vous l’irriterez de nouveau, et il vous rejettera jusqu’au temps de la consommation des siècles ».
Bien sûr, le texte semble se référer aux malheurs passés et expliquer le schisme des douze tribus, l’exil à Babylone, le retour… Mais il y a plus. « Vous verrez Dieu sous une forme humaine » dit le texte, attesté au moins 100 ans avant JC…
Zabulon est donc présenté comme un visionnaire. Lui qui est garant que Dieu résidera avec nous est aussi celui qui annonce que Dieu prendra une forme humaine ! [1]
Il est d’autant plus catastrophique que Zabulon soit tombé de si haut ! Pourtant, après avoir été couvert de honte, il sera couvert de gloire selon Isaïe 83. Les chrétiens y ont vu l’annonce de Jésus, originaire d’une famille de Nazareth, élisant domicile à Capharnaüm en Galilée.
La Bible est plus discrète sur Nephtali : son nom (« luttant » en hébreu : נַפְתָּלִי, »mon combat ») garde la trace du combat de Jacob luttant avec Dieu (Gn 32,25-29), qui l’a fait devenir Israël (« fort contre Dieu », en hébreu). La disgrâce de Nephtali contraste avec la grandeur de Jacob se mesurant d’égal à égal avec Dieu jusqu’à en recevoir sa bénédiction.
Nazareth, une périphérie oubliée
Les dernières fouilles archéologiques semblent attester que Nazareth était une bourgade simple et agricole abritant une dizaine de familles. À peine un village, insignifiant à l’époque de Jésus. Bien qu’on puisse attester sa création dans les années 600 à 900 avant notre ère, il était trop petit pour être inclus dans la liste des lieux d’habitation de la tribu de Zabulon (Jos 19,10-16), qui mentionne 12 villes et 6 villages. Nazareth n’est pas non plus citée parmi les 45 villes de la Galilée mentionnées par l’historien juif Flavius Josèphe, et son nom est absent des 63 villes de Galilée mentionnées dans le Talmud. Il semble que les mots de Nathanaël de Cana : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,47), caractérisent bien l’apparente insignifiance de ce site. Bien sûr, le peuple de Judée n’avait jamais entendu parler de Nazareth.
Dire que Jésus a habité le territoire de Zabulon et Nephtali revient à dire à un parisien que le salut vient du fin fond de la Corrèze, ou à un Russe que le prochain tsar viendra de Bulunkul, petit village du Tadjikistan… L’inscription de Pilate sur la croix est ironique : « Jésus de Nazareth, roi des juifs », car un roi venu de nulle part, cela ne peut pas se faire ! Pour les gens de Galilée, Nazareth est un obscur hameau qu’on traiterait aujourd’hui de Trifouilly-les-Oies ou de Pétaouchnok ! Pour les juifs non-galiléens, c’est encore pire : Nazareth ne leur dit rien, ne leur évoque rien, ce nom n’a aucun sens pour eux.
Quelle ironie que le Sauveur universel vienne d’un pays perdu, celui d’une tribu quasi disparue et oubliée !
Quelle honte d’être originaire d’un bled paumé comme Nazareth dont il n’y a rien à attendre comme le rappelle Nathanaël !
Quel amour étrange des gens sales, impurs et mélangés que de venir habiter à Capharnaüm !
Quelle folie d’aller s’établir dans la Galilée des nations, véritable 9-3 de l’époque !
Dieu dans les marges
À partir du Christ, ses disciples se sont – laborieusement ! – exercés à reconnaître Dieu surgissant des marges :
– Marges géographiques
Les innombrables figures héroïques de saints et saintes canonisés dans toutes les régions du monde nous interdisent de dire d’un pays, d’une région, d’une ville, d’un quartier : que peut-il en sortir de bon ?
– Marges sociales
De Benoît Joseph Labre au Père Joseph Wrezinski, les chrétiens issus des marges de la société ont appris à faire entendre leur voix :
« Devenir combattant pour les exclus n’est pourtant pas si simple, car on ne se fait pas militant pour des individus épars : une mère ivrogne, une sorcière, un gosse malingre, par-ci, par-là. Il a fallu que je les rencontre en un peuple, il a fallu que je me découvre faisant partie de ce peuple, que je me retrouve à l’âge adulte dans ces gosses des cités dépotoirs autour de nos villes, dans ces jeunes sans travail et qui pleurent de rage. Ils perpétuent la misère de mon enfance et me disent la pérennité d’un peuple en haillons.
Il est en notre pouvoir de mettre en échec cette pérennité. La misère n’existera plus, demain, si nous acceptons d’aider ces jeunes à prendre conscience de leur peuple, à transformer leur violence en combat lucide, à s’armer d’amour, d’espoir et de savoir, pour mener à sa fin la lutte de l’ignorance, de la faim, de l’aumône et de l’exclusion » [2].
Aujourd’hui encore, Dieu peut faire surgir des leaders de ces populations méprisées, des guides spirituels venant de ces marges peu considérées. En habitant dans la Galilée méprisée, Jésus s’inscrit dans ce droit fil des quartiers socialement défavorisés, mais porteurs de promesses. « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » : le scepticisme de Nathanaël (Jn 1,46) devrait nous alerter sur le nôtre, lorsque de nouveaux Moïse, de nouveaux Jésus voient le jour là où on ne les attend pas.
C’est bien cette exclusion que vise le psaume 117 : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ».
Nous sommes capables de rejeter aux marges de la construction commune des pans entiers de la population ; mais cette exclusion peut être retournée comme un gant et devenir la chance de salut pour tous si nous savons avec Dieu faire des exclus d’aujourd’hui la pierre d’angle de la société de demain. Dans cet esprit, ATD a fondé une fraternité : « La Pierre d’Angle », entre des personnes du Quart Monde et d’autres qui les rejoignent (de 25 villes environ). La Pierre d’Angle favorise un esprit commun, qui pourrait se décliner de la manière suivante :
– ne pas cesser de rechercher le plus pauvre et le plus oublié, et lui donner la priorité.
– apprendre de l’expérience de vie des plus pauvres.
– découvrir avec eux comment la présence de Dieu se manifeste déjà dans leur vie.
– favoriser pour chaque fraternité et pour chacun de ses membres une participation accrue à la vie de l’Église et du monde.
– transmettre l’expérience de vie et la réflexion des plus pauvres à l’Église et au monde.
« Le Christ était la pierre d’angle et il faisait des plus pauvres la vie, la prière, la foi de l’Église à travers les siècles. Suivre Jésus a cette double signification : se faire pauvre et servir les plus pauvres, mais aussi : apprendre d’eux ce qu’est la vie, ce qu’est l’humanité, mais aussi : qui est Dieu » [3].
« Avec un esprit synodal, il faut apprendre à s’écouter, réapprendre l’art du dialogue avec les autres sans barrières ni préjugés, aussi, et de manière particulière, avec ceux qui sont en dehors, en marge, pour rechercher la proximité, qui est le style de Dieu » (Pape François). Et le Pape ajoute : « Si notre espérance ne se traduit pas par des choix et des gestes concrets d’attention, de justice, de solidarité, de soin de la maison commune, les souffrances des pauvres ne pourront être soulagées, l’économie du déchet qui les contraint à vivre en marge ne pourra être convertie, leurs attentes ne pourront pas s’épanouir. C’est à nous, en particulier aux chrétiens, d’organiser l’espérance, de la traduire dans la vie concrète de tous les jours, dans les relations humaines, dans l’engagement social et politique ».
Nous sommes chemin et non obstacle si nous savons répercuter cet appel largement autour de nous. Avec une préférence pour ceux que personne n’appelle, et qui restent là, Zabulons immobiles aux marges de la société…
– Marges religieuses
À l’image des hérétiques samaritains dont Jésus a loué la foi ou la compassion, elles sont nombreuses les minorités religieuses méprisées par les grandes religions, et pourtant authentiquement au service de la paix et du bien commun.
Par exemple on a oublié en Europe le formidable témoignage de proximité et de spiritualité des béguines, dames pauvres inventant un nouvel habitat fraternel (ou plutôt sororel), autonomisant les femmes, véritable laboratoire évangélique à l’œuvre du IX° au XX° siècle ! Surtout dans les pays du Nord (Belgique, Pays-Bas), où leurs béguinages demeurent des oasis de sérénité en pleine ville.
« Le processus synodal montre également quelques défis récurrents, tels que l’implication de ceux qui vivent en marge des institutions de l’Église », écrivait le rapport du Vatican sur la synodalité dans l’Église.
Si les Églises ne bâtissent pas une société alternative à partir des marges, elles perdront leur vocation d’être « sel de la terre et lumière du monde » (Mt 5,13).
Si elles ne montrent pas qu’il est possible de bâtir une humanité plus fraternelle à partir des laissés-pour-compte, elles ne seront plus « sacrement de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Vatican II, LG I).
Si la honte dont on couvre les vaincus de l’histoire ne nous éclabousse pas, le Christ rougira de nous, lui qui n’a pas eu honte d’endurer l’humiliation, l’infamie de la croix : « Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu » (He 12,2).
Zabulon et Nephtali n’étaient guère reluisants au temps de Jésus. Mais c’est bien là qu’il a choisi de naître, à Nazareth ce bled paumé inconnu de tous. C’est justement là qu’il a choisi d’habiter, à Capharnaüm ce barnum impur où se mélangent les païens et les peuples. C’est là qu’il parcourait les routes de la Galilée des nations où se côtoyaient les marchands de la mer et les passeurs des montagnes, les soldats des légions romaines, les collaborateurs et les prostituées, les adorateurs de toutes les idoles.
Serions-nous encore chrétiens si nous choisissions d’habiter entre nous, de mettre nos enfants dans les mêmes écoles, de pratiquer les mêmes loisirs, bref de vivre un communautarisme à la manière des riches du VII° arrondissement, des hassidim de Jérusalem ou des musulmans de la Seine-Saint-Denis ?
Dieu que l’entre-soi est condamnable !
Changeons la honte des Zabulon et Nephtali contemporains en gloire, alors nous entendrons le Christ nous déclarer : « désormais, j’habite chez toi ».
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[1]. Cf. http://www.paysdezabulon.com/qui-est-zabulon/
[2]. Le croisement des savoirs et des pratiques: Quand des personnes en situation de pauvreté, des universitaires et des professionnels pensent et se forment ensemble, Groupes de Recherche Quart Monde Université Et Quart Monde Partenaire, Éditions de l’Atelier, 2008.
[3]. Père Joseph Wresinski, cf. http://www.lapierredangle.eu/
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Dans la Galilée des nations le peuple a vu se lever une grande lumière (Is 8, 23b – 9, 3)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée des nations. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane.
PSAUME
(Ps 26 (27), 1, 4abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
DEUXIÈME LECTURE
« Tenez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous » (1 Co 1, 10-13.17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ : ayez tous un même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions. Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de chez Chloé, qu’il y a entre vous des rivalités. Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « Moi, j’appartiens à Apollos », ou bien : « Moi, j’appartiens à Pierre », ou bien : « Moi, j’appartiens au Christ ». Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine, ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
ÉVANGILE
Il vint habiter à Capharnaüm pour que soit accomplie la parole d’Isaïe (Mt 4, 12-23)
Alléluia. Alléluia. Jésus proclamait l’Évangile du Royaume, et guérissait toute maladie dans le peuple. Alléluia. (cf. Mt 4, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
Patrick Braud