L'homélie du dimanche (prochain)

10 février 2016

L’île de la tentation

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L’île de la tentation

Cf. également :

Ne nous laisse pas entrer en tentation 

L’homme ne vit pas seulement de pain 

Une recette cocktail pour nos alliances

Nous ne sommes pas une religion du livre, mais du Verbe

Et plus si affinité 

Homélie du 1° dimanche de Carême / Année C
14/02/2016

 

L’île de la tentation

Avez-vous déjà regardé ce jeu de télé-réalité ? Le principe est connu : isolés sur une île, quatre couples non mariés et sans enfant doivent tester leur amour face à la tentation de vingt-deux beaux(belles) célibataires, bronzé(e)s et affriolant(e), pendant un séjour de douze jours : les tentateurs(trices).

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Des rendez-vous romantiques avec les célibataires ont lieu tous les jours.

Au bout des douze jours, dans un ultime feu de camp, chaque couple doit alors décider s’il reste uni ou non à l’issue de l’émission.

Le jeu voudrait nous faire croire que la tentation principale est celle de l’infidélité conjugale. Par contre, il n’a pas tout à fait tort lorsqu’il situe la tentation sur une île, et comme une île : car la solitude est bien la conséquence d’une rupture du lien de communion avec Dieu ou avec les autres.

Au désert, en ce début de carême, le Christ va connaître son ‘île de la tentation’ à lui : le combat intérieur pour rester uni à son Père, alors que le diable voudrait qu’il arrête d’être fils et qu’il n’existe que par lui-même.

 

Quelles sont vos tentations ?

Les récits évangéliques du Christ tentés au désert marquent chaque premier dimanche de carême. On croit les connaître par cœur.
À tort sans doute. Car il faut du temps dans une vie humaine pour identifier clairement ce qui au fond est le véritable combat spirituel.

Jeune, on croit facilement que la tentation a le visage du succès, du pouvoir, du désir. Au fil des ans, la question : quel est mon combat essentiel ? s’avère plus complexe, plus subtile, plus difficile à répondre.

Pilate par exemple aurait pu croire que le piège de la gloire ou du pouvoir était le plus dangereux pour lui. Dans le dialogue avec le Christ durant sa Passion, il découvre que c’est plutôt cet espèce de cynisme qui se nourrit d’un certain scepticisme envers la vérité : « qu’est-ce que la vérité ? »

Caïphe, en tant que grand prêtre juif, devait craindre l’impureté rituelle et l’infidélité à la Loi comme ses plus grandes tentations. Il va s’entendre basculer du côté de l’utilitarisme meurtrier : « il vaut mieux qu’un seul homme meure plutôt que tout le peuple ». Il ne savait pas que c’était de ce côté-là qu’il serait tenté.

Judas aurait pu croire que le manque de courage pour aller au bout de la lutte armée contre l’occupation romaine serait sa tentation principale. Mais voilà que la séduction du désespoir sera bien plus fatale, jusqu’au suicide.

Chacun de nous découvre ainsi tôt ou tard qu’identifier la vraie tentation contre laquelle il lutte est une révélation. Cela nous est révélé par la remarque d’un autre, par la violence d’une de nos réactions, par les conséquences immenses et inimaginables de tel faux pas etc.

Jésus de Nazareth lui-même, pourtant « rempli de l’Esprit de Dieu », fait ici au désert d’apprentissage de ce qui sera le combat de sa vie. Et le diable voit juste, comme toujours : il ne porte pas ses attaques sur la peur d’être trahi, le désir de réussir ou la fuite de la douleur. Il sait que là-dessus le Christ ne lui laisse aucune prise. Alors il se concentre sur l’essentiel, sur la raison d’être même de Jésus : es-tu oui ou non le fils de Dieu ? Tout le reste en découle. Jésus est tenté, comme chacun de nous, à partir de ce qu’il a de plus cher. Et pour lui, c’est l’intimité qu’il partage avec son Père, dans l’Esprit. Si Satan arrive à déstabiliser l’homme Jésus en le faisant douter de cette identité partagée, il aura gagné.

La tentation la plus dangereuse pour chacun sera celle qui nous atteint ainsi dans notre identité la plus essentielle.

Puisque le Christ a été tenté, n’imaginons pas avancer sur le chemin avec lui sans rencontrer nous aussi les tentations qui nous correspondent.

Prenez l’itinéraire de la vie de couple. S’il y a un divorce pour deux mariages environ, c’est qu’il y a bien plus d’adultères encore avant les séparations ! Avec l’allongement de la durée de vie et la lassitude des années, avec les rythmes de travail qui éloignent et provoquent de multiples occasions de tromper l’autre, avec cette immaturité psychologique qui nous fait nous tromper avant que de tromper et qui ne se révèle que des années après, avec la fameuse crise de milieu de vie qui vient tout bouleverser en murmurant qu’il faut tout changer pour redevenir soi-même, les causes sont si nombreuses !…

La tentation de l’infidélité sera multiple et multiforme : impossible d’y échapper. Mieux vaut accueillir la tentation comme l’invitation à plus de profondeur, de liberté.

N’est pas fidèle celui qui n’a jamais été tenté, mais celui qui a traversé la tentation en renforçant le lien mis en cause.

 

La tentation comme une île

Afficher l'image d'origineAu désert, le Christ identifie les trois combats qui vont tenter de le faire chuter tout au long de sa mission : séduire par des prodiges, s’imposer par la force, s’annonçer soi-même au lieu de conduire à Dieu. Lorsqu’il rencontrera ces trois tentations sous d’autres formes, il saura ainsi les démasquer, leur enlever leur force, et en être victorieux. La dernière tentation du Christ, sur la croix, ne concerne pas Marie-Madeleine comme le romancent Nikos Kazantzakis (la dernière tentation du Christ) ou Dan Brown (auteur du fameux Da Vinci code) mais le lien à son Père : « sauve-toi toi-même », lui crie-t-on  par trois fois, comme le diable au sommet du Temple dans le désert. Le Christ  refuse d’être à lui-même son propre salut, car il est le fils, celui qui se reçoive d’un autre, dans l’amour.
Jusqu’au bout, il choisit de faire confiance à celui à qui il crie  pourtant sa déréliction (« mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »).
Jusqu’au bout il se reçoit, au lieu de prendre.
Jusqu’au bout il s’appuie sur le fait d’être aimé plutôt que de se sauver tout seul.
En cela il est vraiment le fils, d’une manière unique, car nul homme n’a vécu une telle intimité avec Dieu.

Le piège de la tentation, c’est de faire croire à chacun qu’il est un île, qu’il peut se sauver tout seul, qu’il peut prendre au lieu de recevoir, qu’il peut accaparer au lieu de donner. Et l’île de la tentation dans la Bible est la solitude à laquelle se condamne celui qui croit pouvoir se sauver lui-même.

 

Discerner sa tentation la plus essentielle

Alors, quelle tentation sera la vôtre ? La tentation principale, le fer de lance de l’attaque qui viendra vous déstabiliser au plus intime ?

Comme dans un duel à l’épée, les premières escarmouches seront portées là où c’est assez superficiel, juste pour voir si vous résistez relativement bien. Si oui, alors l’intensité montera d’un cran et vous en viendrez aux choses sérieuses.

Chaque digue tient bon tant que l’eau n’attaque pas ses points névralgiques. Dès qu’elle a trouvé la faille, le point sensible, le cheval de Troie de la digue, l’eau n’a de cesse d’user sa résistance en concentrant sa pression là où elle peut faire des dégâts…

Identifier sur quoi porte la vraie tentation de son histoire personnelle est un long discernement, qui ne se fait pas sans aide extérieure. Les vrais maîtres de sagesse sont ceux qui ont apprivoisé cette faille intime, avec humour et confiance. Ils se savent exposés, d’autant plus qu’ils progressent. Toujours en danger, ils en deviennent d’autant plus fidèles qu’ils s’appuient sur Dieu pour, non pas y être soustraits, mais se nourrir de la tentation pour devenir plus soi-même…

 

1ère lecture : La profession de foi du peuple élu (Dt 26, 4-10)
Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu. Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : « Mon père était un Araméen nomade, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse. Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression. Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte à main forte et à bras étendu, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges. Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel.

Et maintenant voici que j’apporte les prémices des fruits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »

Psaume : Ps 90 (91), 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab

R/ Sois avec moi, Seigneur, dans mon épreuve. (cf. Ps 90, 15)

Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut
et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher,
ni le danger, approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins.

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
tu écraseras le lion et le Dragon.

« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve. »

2ème lecture : La profession de foi en Jésus Christ (Rm 10, 8-13)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères, que dit l’Écriture ? Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons. En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Car c’est avec le cœur que l’on croit pour devenir juste, c’est avec la bouche que l’on affirme sa foi pour parvenir au salut. En effet, l’Écriture dit : Quiconque met en lui sa foi ne connaîtra pas la honte. Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent. En effet, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

Evangile : « Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté » (Lc 4, 1-13)

Acclamation : Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. 
L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ta Parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »

Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Patrick BRAUD

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16 février 2013

L’homme ne vit pas seulement de pain

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’homme ne vit pas seulement de pain

Homélie du 1° Dimanche de Carême / Année C
17/02/2013

« L’homme ne vit pas seulement de pain » (Lc 4,1-13).

Célébrissime phrase de Jésus, devenue comme bien d’autres un adage.

L'homme ne vit pas seulement de pain dans Communauté spirituelle tttRéflexion qui prend tout son sens en temps de crise économique. Parce que les temps sont difficiles (plans sociaux, baisse du pouvoir d’achat etc.), certains voudraient nous faire croire que les seules questions importantes sont d’ordre économique : chômage, croissance, austérité, réduction des déficits publics etc.

Bien sûr, ces préoccupations sont centrales et majeures.
Bien sûr, lutter pour que chacun puisse subvenir aux besoins matériels de sa famille est une priorité.

Mais cela ne disqualifie pas pour autant les autres aspirations humaines. Et cela ne met pas hors-jeu les autres débats sur les questions sociétales tout aussi importantes : aujourd’hui le « mariage pour tous » ; demain les lois sur la PMA, la GPA ; et après-demain les débats sur la fin de vie, la bioéthique etc.

Si l’homme ne vit pas seulement de pain, cela implique que les questions de société l’intéressent autant que l’emploi et le salaire. Ce serait revenir un matérialisme pur et dur que de dénier à ceux qui souffrent économiquement le droit d’avoir en même temps d’autres aspirations.

Citons quelques exemples de faims différentes :

- Une association d’accueil de SDF organise régulièrement des sorties à l’Opéra, grâce à des billets offerts par la municipalité. Pourquoi offrir l’Opéra à des SDF au lieu de les inviter au restaurant ? Les participants répondaient eux-mêmes : « c’était beau ! » ; ou « on était transporté ailleurs » ; ou « jamais je n’aurais cru pouvoir entrer là ».

Si l’homme ne vit pas seulement de pain, alors il vit également de culture, de beauté.

- Le père Joseph Wrezinski, fondateur d’ATD Quart-monde, a créé une université populaire du quart-monde rue des Grands Degrés à Paris. Pourquoi une université avec et pour les familles du quart-monde ? Parce que ce peuple vit de son histoire, de son identité, de ses valeurs affirmées tout au long de ces combats, et pas seulement des aides aux subventions qu’il pourrait quémander. Les bibliothèques de rue d’ATD qui sillonnent les bas d’immeubles des cités d’urgence ouvrent aujourd’hui encore les gamins des abris de fortune à la faim de lire, à la soif de découvrir, de savoir.

- Marx voulait remettre Hegel les pieds sur terre, en affirmant – contre l’idéalisme allemand – que le moteur de l’histoire était dans les luttes sociales et pas dans les idées. Pour les marxistes avec lui, les valeurs morales sont le reflet des rapports sociaux où certains dominent les autres et imposent leur conception de l’existence. La religion n’est alors qu’une superstructure produite par les infrastructures économiques et tout entière dépendante d’elles.

Ce matérialisme historique, qui se voulait scientifique, on le croyait mort avec la chute du mur de Berlin en 1989. Et pourtant son cadavre bouge encore chez les dogmatiques de gauche comme chez les ultralibéraux qui s’alignent dessus sans le savoir. Croire que la tâche du politique ne réside que dans les transformations économiques relève d’un matérialisme étonnant. Croire que la morale, la spiritualité ou la culture n’appartiennent qu’à la vie privée suppose une vision très matérialiste de l’être humain.

- Réduire le développement de l’Afrique à des programmes humanitaires de productions agricoles ou industrielles peut se révéler meurtrier du génie africain, et finalement très colonialiste.

- Si l’homme ne vit pas seulement de pain, alors il faut se battre pour que la lecture des grandes oeuvres littéraires, l’écoute des chefs-d’oeuvre de la musique classique ou l’initiation aux impressionnistes ne soit pas réservée à des élites.

On attribue (faussement) à Goebbels cette phrase traduisant le mépris du nazisme vis-à-vis de toute forme de spiritualité : « quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver »  L’extrême droite comme le marxisme méprisent ce qu’ils appellent des oeuvres décadentes ou des valeurs bourgeoises.

Le Christ – lui - sait bien qu’au coeur de tout homme réside une autre faim que le matériel.
Il a vu que le lépreux désire sa réintégration sociale tout autant que sa guérison (Mc 1,40-45).
Il connaît la soif de communion qui habite Zachée, le collabo mis à l’écart (Lc 19,1-10).
Il devine chez la femme hémorroïsse le désir d’être désirée que lui interdit sa perte de sang chronique (Mt 9,20-21).
Il entend dans la demande matérielle des mendiants une autre demande, plus fondamentale, de reprendre leur place dans la famille sociale (Mc 10,46-52).

Pierre sera dans cette droite ligne lorsqu’il fixera le paralysé mendiant de la Belle Porte du Temple de Jérusalem dans les yeux en lui disant : « de l’or ou de l’argent je n’en ai pas, mais ce que j’ai je te le donne : au nom de Jésus le Nazôréen, marche ! » (Ac 3,6)

Jésus lui-même, à nouveau confronté à cette tentation de la faim et de la soif, suppliera sur la croix : « j’ai soif » (Jn 19,28). Les chrétiens ont toujours entendu dans cette plainte l’écho des psaumes : « mon âme a soif du Dieu vivant : quand le verrai-je face à face ? » (Ps 42,3 ; 63,2)

Patrick Braud

La faim et la soif qui ont tenaillé Jésus aux entrailles n’étaient pas uniquement matérielles : son besoin le plus fondamental résidait dans la relation à son Père. Sa faim était spirituelle, au sens où il désirait que l’Esprit soit son lien indissoluble à Dieu.

« L’homme ne vit pas seulement de pain ».
Nous appartenons à cette humanité-là.
Culture, vie associative, beauté et communion avec le monde : à nous d’explorer les vraies faims qui sommeillent en nous.

Que ce Carême nous y aide !


[1]. Fausse citation faussement attribuée à Goebbels (ou Goering). En fait, il s’agit d’une réplique tirée d’une pièce de théâtre d’un nazi, Hanns Johst. Soucieux de plaire à son Führer, il concocta, à l’occasion de son anniversaire de 1933, un drame apologétique (Schlageter) où figure cette tirade : « Quand j’entends parler de culture, j’enlève le cran de sécurité de mon Browning. » Baldur von Schirach (chef des jeunesses hitlériennes), a utilisé cette citation, lors d’un meeting, avec un certain succès. 

 

1ère lecture : La profession de foi du peuple d’Israël (Dt 26, 4-10)

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple d’Israël : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu.
Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : « Mon père était un Araméen vagabond, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse.
Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage.
Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres, malheureux, opprimés.
Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte par la force de sa main et la vigueur de son bras, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges.
Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel.
Et voici maintenant que j’apporte les prémices des produits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »

Psaume : Ps 90, 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab

R/ Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve.

Quand je me tiens sous l’abri du Très Haut
et repose à l’ombre du Puissant
Je dis au Seigneur : « Mon Refuge
mon Rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher
ni le danger approcher de ta demeure
Il donne mission à Ses anges
de te garder sur tous tes chemins

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres
tu marcheras sur la vipère et le scorpion
tu écraseras le lion et le dragon

« Puisqu’il s’attache à Moi, Je le délivre
Je le défends car il connaît Mon Nom
il m’appelle et Moi Je lui réponds
Je suis avec lui dans son épreuve. »

2ème lecture : La profession de foi en Jésus Christ (Rm 10, 8-13)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frère, nous lisons dans l’Écriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton c?ur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.
Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton c?ur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.
Celui qui croit du fond de son c?ur devient juste ; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut.
En effet, l’Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croient en lui n’aura à le regretter.
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent.
Il est écrit en effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés.

Evangile : La tentation de Jésus (Lc 4, 1-13)

Acclamation : Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.(cf. Mt 4, 4)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Après son baptême, Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre. »
Le démon l’emmena alors plus haut, et lui fit voir d’un seul regard tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m’appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras. »
Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Patrick Braud

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12 mars 2011

Nous ne sommes pas une religion du livre, mais du Verbe

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Nous ne sommes pas une religion du livre, mais du Verbe

 

Homélie pour le 1° dimanche de Carême / Année A

Dimanche 13 Mars 2011

 

Comment résister sans l’appuyer sur l’Écriture ?

- Dans le récit des tentations au désert, le démon utilise l’identité de Jésus pour le pousser paradoxalement à se renier lui-même. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ».

Si Jésus fait cela, il se nourrit lui-même ; il cesserait alors de recevoir sa nourriture de son Père. Il renierait son identité de Fils au moment même où il l’affirmerait de cette manière ! C’est pourquoi Jésus, dont la nourriture est de faire la volonté de son Père, répond en citant l’Écriture.  « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre?».

 

- Voyant que l’Écriture nourrit et imprègne tout l’être de Jésus, le diable va alors essayer d’utiliser cette Écriture pour le faire tomber, littéralement : « jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges? »

Jésus répond avec une autre phrase de l’Écriture, qui lui permet de ne pas interpréter au pied de la lettre le passage cité par le tentateur : « il est encore écrit: tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »

Jésus met ainsi en oeuvre un principe d’interprétation (une herméneutique) qui nous vient des juifs et que nous conservons précieusement :

« interpréter le texte en tenant compte de l’unité de l’ensemble de l’Écri­ture »

 (Benoît XVI, Verbum Domini, 30/09/2010, n° 34).

 

Le démon est très fondamentaliste dans son rapport à l’Écriture : il isole un passage de son contexte, il le lit au premier degré et en fait un absolu.

Benoît XVI dénonce avec force cette instrumentalisation de l’écrit (en citant un texte remarquable de la Commission Biblique pontificale pour l’interprétation de la Bible) :

Nous ne sommes pas une religion du livre, mais du Verbe dans Communauté spirituelle 9782204094979_1« le « littéralisme » mis en avant par la lecture fondamentaliste représente en réalité une trahison aussi bien du sens littéral que du sens spirituel, ouvrant la voie à des ins­trumentalisations de diverses natures, répandant par exemple des interprétations anti-ecclésiales des Écritures elles-mêmes. L’aspect probléma­tique de la « lecture fondamentaliste est que, en refusant de tenir compte du caractère historique de la Révélation biblique, on se rend incapable d’accepter pleinement la vérité de l’Incarnation elle-même. Le fondamentalisme fuit l’étroite re­lation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu (?) Pour cette raison, il tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit et n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnés par telle ou telle époque » » (n° 44).

 

- Dans la 3° tentation, le démon parle de pouvoir et de gloire, même s’ils ont pour prix la soumission au mal.

Jésus lui réplique par le cinglant : « Vade retro Satanas ! », en s’appuyant à nouveau sur l’Écriture : « car il est écrit : c’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras…».

 

Une christologie de la Parole

Trois fois, c’est en allant puiser dans l’Écriture que Jésus se révèle vraiment Fils de Dieu.

Le tentateur, lui, n’arrive pas à faire son chemin de l’écrit à la Parole. Il utilise le livre pour étouffer la Parole de Dieu.

Jésus est le Verbe de Dieu qui fait vivre ce qui est écrit pour rester libre.

Il est la Parole qui surgit du livre.

Il est la Parole qui constitue le livre.

« Jésus-Christ, né de la Vierge Marie, est réellement le Verbe de Dieu qui s’est fait consubstantiel à nous. Par conséquent, l’expression « Parole de Dieu » in­dique ici la Personne de Jésus-Christ, le Fils éter­nel du Père, fait homme. » (n° 7)

 

En christianisme, ce n’est donc pas le livre qui est Parole, c’est Jésus lui-même.

C’est ce que Benoît XVI appelle une « christologie de la Parole ».

« En contemplant cette « Christologie de la Parole », la tradition patristique médiévale a utilisé une expression suggestive : le Verbe s’est abrégé. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testa­ment, les Pères de l’Église ont trouvé une parole du prophète Isaïe – que saint Paul cite aussi – pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire : Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée » (Is 10, 23 ; Rm 9, 28). Le Fils, lui-même, est la Parole de Dieu, il est le « Logos : la Parole éter­nelle s’est faite petite ? si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable ». À présent, la Parole n’est pas seulement audible, elle ne possède pas seulement une voix, maintenant la Parole a un visage, qu’en conséquence nous pou­vons voir : Jésus de Nazareth. »

 

Nous ne sommes pas une religion du Livre

La parole de Dieu, c’est quelqu’un ; un vivant : le Ressuscité, Jésus de Nazareth, un instant abaissé au rang des criminels, élevé pour toujours dans la gloire de Dieu.

Nous ne sommes pas une religion du Livre comme le Coran l’écrit à tort.

« Dans l’Église, nous vénérons beaucoup les Saintes Écritures, bien que la foi chrétienne ne soit pas une « religion du Livre » : le Christianisme est la religion de la Parole de Dieu, non d’une parole écrite et muette, mais du Verbe incarné et vivant. » (n° 7)

 

La symphonie de la Parole unique

LaSymphonieDeLaParole Carême dans Communauté spirituelleBenoît XVI suit les Pères du synode en développant à partir du Christ, parole vivante, toutes les harmoniques de cette unique parole qui résonne autour de nous.

« On a parlé avec justesse d’une symphonie de la Parole, d’une Parole unique qui s’exprime de diffé­rentes manières : « comme un chant à plusieurs voix » » (n° 7).

 

La polyphonie à travers laquelle Dieu nous parle est largement plus grande que les cinq livres bibliques (pourtant essentiels !).

- Dieu nous parle à travers le livre de la nature (liber naturae), à travers l’émerveillement de l’homme devant le réel, le vivant, les lois de l’univers, sa majesté… La dimension cosmique de la Parole de Dieu reprend aujourd’hui toute sa place, grâce à une conscience écologique renouvelée, grâce également au progrès de l’astrophysique, de la compréhension de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.

« La création elle-même, le liber naturae, fait aussi essentiellement partie de cette symphonie à plusieurs voix dans laquelle le Verbe unique s’exprime » (n° 7).

- Dieu nous parle par la voix les prophètes, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui.

- Dieu nous parle à travers la voix des apôtres, tradition vivante.

- Dieu nous parle à travers la proclamation des Écritures en Église.

 

On pourrait prolonger cette liste :

- Dieu nous parle à travers l’art qui célèbre la beauté et la profondeur du monde,

- Dieu nous parle à travers à travers les sciences qui explorent la complexité de l’univers, les techniques qui continuent l’oeuvre créatrice, l’économie qui peut rapprocher les hommes par le travail et la création de richesses etc. etc.

- On peut aller jusqu’à entendre l’unique Parole de Dieu nous atteindre à travers chaque être humain. « Toute créature est parole de Dieu puisqu’elle proclame Dieu » (n° 8). D’ailleurs, le mot personne (en grec : pro-sopon, en latin : per-sona) désigne le masque à travers lequel la voix de l’acteur de théâtre atteint le public. Une personne humaine est donc au service de la proclamation d’une parole qui la traverse pour nous émouvoir…

 

À nous de savoir lire et écouter

Quelle est donc notre conception de la Parole de Dieu ?

Comment écoutons-nous cette Parole dans l’Écriture (loin de toute ignorance, de tout fondamentalisme…) ?

Comment l’écoutons-nous dans la nature, les événements, les progrès humains, et finalement à travers chaque personne rencontrée ?

 

Nous ne pouvons résister aux trois tentations de Mt 4 qu’en écoutant l’unique Parole vivante de Dieu, qui s’adresse à nous à travers ses multiples diffractions.

À nous de régler nos sonotones !

 

 

 

 

1ère lecture : La création de l’homme. Le péché (Gn 2, 7-9; 3, 1-7a)

 

Lecture du livre de la Genèse

Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre, il modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.
Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé.
Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d’arbres à l’aspect attirant et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Or, le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a dit : « Vous ne mangerez le fruit d »aucun arbre du jardin »»
La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin. Mais, pour celui qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.’ »
Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il avait un aspect agréable et qu’il était désirable, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de ce fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus.

 

Psaume : Ps 50, 3-4, 5-6ab, 12-13, 14.17

 

R/ Pitié, Seigneur, car nous avons péché.

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi. 
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. 

Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. 
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint. 

Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

 

2ème lecture : Là où le péché s’était multiplié, la grâce a surabondé (brève : 5, 12.17-19) (Rm 5, 12-19)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n’y a pas de loi ; mais pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a régné, même sur ceux qui n’avaient pas péché par désobéissance à la manière d’Adam. Or, Adam préfigurait celui qui devait venir.
Mais le don gratuit de Dieu et la faute n’ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Le don de Dieu et les conséquences du péché d’un seul n’ont pas la même mesure non plus : d’une part, en effet, pour la faute d’un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d’autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
En effet, si, à cause d’un seul homme, par la faute d’un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu’un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu’un seul homme a obéi.

 

Évangile : Les tentations de Jésus au désert (Mt 4, 1-11)

 

Acclamation : Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu. Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le démon.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

Alors le démon l’emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

Le démon l’emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer. »
Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras. »

Alors le démon le quitte. Voici que des anges s’approchèrent de lui, et ils le servaient.
Patrick BRAUD

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6 mars 2010

Les résistances de Moïse… et les nôtres

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Les résistances de Moïse… et les nôtres

 

Homélie du troisième dimanche de carême / Année C

07/03/2010

 

Ce célébrissime épisode du buisson ardent contient une multitude de pistes : le symbole du buisson ; la révélation de la transcendance ; le tétragramme (Y. H. W. H.) ; le « détour » de Moïse pour voir ; le lien entre la vision de Moïse, celle de Dieu (« j’ai vu ») et la libération de l’esclavage etc…

 

Je vous propose encore un autre fil d’Ariane à suivre tout au long de ce récit : les refus que Moïse oppose à Dieu, ou plutôt ses résistances à se laisser envoyer vers ses frères et vers Pharaon.

  

Quand on regarde l’ensemble du texte (Exode 3,1-22), on peut compter le nombre de fois où Moïse résiste, se regimbe, et négocie avec Dieu : 5 fois.

Cinq est le chiffre symbolique de la loi (la loi = Tora compte cinq livres : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome : c’est le « Pentateuque » = les cinq livres).

Cette même loi que Moïse donnera plus tard au peuple, pour l’instant il y résiste de toutes ses forces.

Voyons comment.

 

Première résistance

« Qui suis-je pour aller vers Pharaon et faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? » (3,11)

En positif, c’est le signe d’une grande humilité, car « Moïse était l’homme le plus humble que la terre ait porté » (Nb 12,3).

Mais derrière cette humilité peut se cacher une forme de refus de faire confiance à Dieu alors que lui nous  fait confiance ! « Qui suis-je pour que tu m’envoies ? » peut signifier très vite : « tu es fou d’avoir pensé à moi ; tu as du te tromper ; prends conscience de ton erreur sur moi et laisse-moi tranquille »…

Cette résistance à l’appel de Dieu est bien la nôtre : sous prétexte d’avoir conscience de notre indignité, nous nous défilons, nous disons : « ce n’est pas pour moi ; c’est pour ceux qui sont mieux que moi »… Et on ne fait pas confiance au choix de Dieu lorsqu’il nous appelle, par une médiation ou par une autre (de l’humble buisson à l’appel en fin de messe… !)

 

Deuxième résistance

« S’ils me disent : quel est le nom du Dieu qui t’envoie, que leur dirai-je ? » (3,13) ».

La tactique de Moïse pour échapper à sa mission varie. « Je ne sais même pas qui tu es. J’aurais l’air malin de venir en ton nom alors que je ne connais pas ton Nom ! ».


De bonne grâce, Dieu reconnaît que l’argument est valable, et du coup il se dévoile : « Je suis Y. H. W. H. ». Ces quatre lettres imprononçables ont fait couler beaucoup d’encre, mais ce qui nous intéresse ici est la pédagogie que Dieu suggére à Moïse pour vaincre sa résistance : « tu diras aux fils d’Israël : « Je Suis » (Y. H.) m’a envoyé vers vous ». Il suggére à Moïse de tronquer son Nom devant le peuple, pour ne pas l’effrayer avec le futur qui l’attend (W. H. = « qui je serai » = l’Exode, les exils ultérieurs etc…).

 

Dans notre combat avec Dieu où nous négocions terme à terme les conditions de notre mission, nous avons le droit de lui opposer des arguments recevables, à condition de nous laisser guider et enseigner  par sa pédagogie en réponse à nos objections.

 

Troisième résistance

« Ils ne me croiront pas » (4,1).

On perçoit le doute et la lassitude de Moïse par avance : ce peuple a la nuque raide, ils vont me renvoyer sans m’écouter.

C’est la tentation défaitiste, du genre : « c’est fichu d’avance, pas la peine d’essayer ».

Tentation qui guette bon nombre de nos communautés chrétiennes : « faut pas rêver, ça marchera pas ».

Les résistances de Moïse... et les nôtres dans Communauté spirituelle image020Résistance à l’appel de Dieu qui nous traverse tous : « annoncer Dieu aujourd’hui, c’est trop difficile ; personne ne m’écoutera. Je cours à l’échec ».

Eh bien Dieu se fâche tout rouge devant ce doute défaitiste de Moïse : il lui montre sa puissance avec le signe du bâton-serpent (4,4) et le frappe un instant de la lettre (4,6) comme il frappera de la lèpre pendant sept jours sa soeur Myriam lorsqu’elle osera critiquer Moïse (Nb 12,10) par jalousie.

 

 

 

Quatrième résistance

« Je suis pas doué pour la parole ». (4,10)

Moïse ne s’avoue pas vaincu. Il enchaîne avec une autre objection : il n’a aucun talent oratoire, comment pourrait-il convaincre ce peuple ? Certains commentaires suggèrent qu’il pourrait être bègue, d’autres qu’il  ne peut que baragouiner l’hébreu avec un fort accent égyptien car il connaît mal sa langue maternelle etc…

Quoi qu’il en soit, Moïse croit que c’est à lui d’avoir du talent. Alors que Dieu lui répond : « je serai sur tes lèvres ; je te soufflerai ce que tu as à dire. Aie confiance en moi au lieu de trembler en ne comptant que sur toi !

C’est à cette même résistance que Jésus s’adressera lorsqu’il invitera ses disciples à avoir confiance dans l’inspiration que l’Esprit leur donnera : « Mettez-vous donc bien dans l’esprit que vous n’avez pas à préparer d’avance votre défense: car moi je vous donnerai un langage et une sagesse, à quoi nul de vos adversaires ne pourra résister ni contredire. » (Lc  21,14-15)

 

Cinquième résistance (et même refus catégorique)

« Envoie-le dire par qui tu voudras ! » (4,13)

Mo%C3%AFse buisson dans Communauté spirituelle« N’importe qui, mais pas moi ! Je ne veux pas ».

Là, il n’y a même plus d’arguments, seulement le refus obstiné de Moïse à se laisser envoyer.

Là encore, la colère de Dieu lui revient comme un boomerang en plein visage : « j’en ai assez de ton marchandage et de tes refus. Je t’offre une dernière concession : ton frère Aaron parlera pour toi. Alors maintenant, arrête de faire l’enfant capricieux : prends ton bâton-signe, ton frère-parole, crois que je suis  dans ton coeur et sur tes lèvres, et arrête de te plaindre et de gémir : va, je t’envoie ! Cette fois-ci c’est un ordre. »

« Et Moïse s’en alla » (4,18) vers l’Égypte, vers ses frères…

 


Que chacun s’examine.

Le carême est la période du combat spirituel. Dans les cinq résistances que Moïse oppose à Dieu, quelle est la nôtre actuellement ? Quel est notre refus de nous laisser envoyer ? Vers quel Pharaon ? Vers quel  peuple en esclavage ? Comment laisser la pédagogie de Dieu vaincre nos refus et nos résistances à son appel ?…

 

 

1ère lecture : Le buisson ardent (Ex 3, 1-8a.10.13-15)

Lecture du livre de l’Exode (Exode  3,1 -4,18)

  Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madiân; il l’emmena par-delà le désert et parvint à la montagne de Dieu, l’Horeb.  L’Ange de Yahvé lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson. Moïse regarda: le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas.  Moïse dit: « Je vais faire un détour pour voir cet étrange spectacle, et pourquoi le buisson ne se consume pas. »  Yahvé vit qu’il faisait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson. « Moïse, Moïse », dit-il, et il répondit: « Me voici. »  Il dit: « N’approche pas d’ici, retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. »  Et il dit: « Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Alors Moïse se voila la face, car il craignait de fixer son regard sur Dieu.

  Yahvé dit: « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs; oui, je connais ses angoisses.  Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel, vers la demeure des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Hivvites, et des Jébuséens.  Maintenant, le cri des Israélites est venu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que font peser sur eux les Egyptiens.  Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon, fais sortir d’Egypte mon peuple, les Israélites. »

  Moïse dit à Dieu: « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon et faire sortir d’Egypte les Israélites? »  Dieu dit: « Je serai avec toi, et voici le signe qui te montrera que c’est moi qui t’ai envoyé. Quand tu feras sortir le peuple d’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. »  Moïse dit à Dieu: « Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dis: Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. Mais s’ils me disent: Quel est son nom?, que leur dirai-je? »  Dieu dit à Moïse: « Je suis celui qui est. » Et il dit: « Voici ce que tu diras aux Israélites: Je suis m’a envoyé vers vous. »  Dieu dit encore à Moïse: « Tu parleras ainsi aux Israélites: Yahvé, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers vous. C’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de génération en génération.  « Va, réunis les anciens d’Israël et dis-leur: Yahvé, le Dieu de vos pères, m’est apparu –  le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob –  et il m’a dit: Je vous ai visités et j’ai vu ce qu’on vous fait en Egypte,  alors j’ai dit: Je vous ferai monter de l’affliction d’Egypte vers la terre des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Hivvites et des Jébuséens, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel.  Ils écouteront ta voix et vous irez, toi et les anciens d’Israël, trouver le roi d’Egypte et vous lui direz: Yahvé, le Dieu des Hébreux, est venu à notre rencontre. Toi, permets-nous d’aller à trois jours de marche dans le désert pour sacrifier à Yahvé notre Dieu.  Je sais bien que le roi d’Egypte ne vous laissera aller que s’il y est contraint par une main forte.  Aussi j’étendrai la main et je frapperai l’Egypte par les merveilles de toute sorte que j’accomplirai au milieu d’elle; après quoi, il vous laissera partir.  « Je ferai gagner à ce peuple la faveur des Egyptiens, et quand vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides.  La femme demandera à sa voisine et à celle qui séjourne dans sa maison des objets d’argent, des objets d’or et des vêtements. Vous les ferez porter à vos fils et à vos filles et vous en dépouillerez les Egyptiens. »  Moïse reprit la parole et dit: « Et s’ils ne me croient pas et n’écoutent pas ma voix, mais me disent: Yahvé ne t’est pas apparu? »  Yahvé lui dit: « Qu’as-tu en main? –  Un bâton, dit-il. –  Jette-le à terre », lui dit Yahvé. Moïse le jeta à terre, le bâton se changea en serpent et Moïse fuit devant lui.  Yahvé dit à Moïse: « Avance la main et prends-le par la queue. » Il avança la main, le prit, et dans sa main il redevint un bâton.  « Afin qu’ils croient que Yahvé t’est apparu, le Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. »  Yahvé lui dit encore: « Mets ta main dans ton sein. » Il mit la main dans son sein, puis la retira, et voici que sa main était lépreuse, blanche comme neige.  Yahvé lui dit: « Remets ta main dans ton sein. » Il remit la main dans son sein et la retira de son sein, et voici qu’elle était redevenue comme le reste de son corps.  « Ainsi, s’ils ne te croient pas et ne sont pas convaincus par le premier signe, ils croiront à cause du second signe.  Et s’ils ne croient pas, même avec ces deux signes, et qu’ils n’écoutent pas ta voix, tu prendras de l’eau du Fleuve et tu la répandras par terre, et l’eau que tu auras puisée au Fleuve se changera en sang sur la terre sèche. »  Moïse dit à Yahvé: « Excuse-moi, mon Seigneur, je ne suis pas doué pour la parole, ni d’hier ni d’avant-hier, ni même depuis que tu adresses la parole à ton serviteur, car ma bouche et ma langue sont pesantes. »  Yahvé lui dit: « Qui a doté l’homme d’une bouche? Qui rend muet ou sourd, clairvoyant ou aveugle? N’est-ce pas moi, Yahvé?  Va maintenant, je serai avec ta bouche et je t’indiquerai ce que tu devras dire. »  Moïse dit encore: « Excuse-moi, mon Seigneur, envoie, je t’en prie, qui tu voudras. »  La colère de Yahvé s’enflamma contre Moïse et il dit: « N’y a-t-il pas Aaron, ton frère, le lévite? Je sais qu’il parle bien, lui; le voici qui vient à ta rencontre et à ta vue il se réjouira en son coeur.  Tu lui parleras et tu mettras les paroles dans sa bouche. Moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous indiquerai ce que vous devrez faire.  C’est lui qui parlera pour toi au peuple; il te tiendra lieu de bouche et tu seras pour lui un dieu.  Quant à ce bâton, prends-le dans ta main, c’est par lui que tu accompliras les signes. »  Moïse s’en alla?

 

Psaume : Ps 102, 1-2, 3-4, 6-7, 8.11

R/ Le Seigneur est tendresse et pitié

Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

Le Seigneur fait oeuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint.

 

2ème lecture : Les leçons de l’exode : appel à la conversion (1Co 10, 1-6.10-12)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer ce qui s’est passé lors de la sortie d’Égypte. Nos ancêtres ont tous été sous la protection de la colonne de nuée, et tous ils ont passé la mer Rouge.
Tous, ils ont été pour ainsi dire baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ;
tous, ils ont mangé la même nourriture, qui était spirituelle ;
tous, ils ont bu à la même source, qui était spirituelle ; car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c’était déjà le Christ.
Cependant, la plupart n’ont fait que déplaire à Dieu, et ils sont tombés au désert.
Ces événements étaient destinés à nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l’ont fait nos pères.
Cessez de récriminer contre Dieu comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés.
Leur histoire devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps.
Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.

 

Evangile : Sans cesse, Dieu nous invite à nous convertir (Lc 13, 1-9)

Un jour, des gens vinrent rapporter à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu’ils offraient un sacrifice.
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux.
Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. »
Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit : ‘Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »
Patrick BRAUD

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