Transfiguration : Soukkot au Mont Thabor
Transfiguration : Soukkot au Mont Thabor
Homélie du 2° Dimanche de Carême / Année C
13/03/2022
Cf. également :
Compagnons d’éblouissement
Abraham, comme un caillou dans l’eau
Transfiguration : le phare dans la nuit
Transfiguration : la métamorphose anti-kafkaïenne
Leikh leikha : Va vers toi !
Le sacrifice interdit
Dressons trois tentes…
La vraie beauté d’un être humain
Visage exposé, à l’écart, en hauteur
Figurez-vous la figure des figures
Drôles de balcons !
Dans les quartiers modernes de Jérusalem, vous pourrez remarquer d’étranges immeubles : les balcons sont disposés de façon asymétrique pour que chaque appartement puisse avoir un balcon à ciel ouvert. Coquetterie d’architecte ? Non : nécessité religieuse ! Car la fête des Tentes, l’une des plus grandes fêtes juives – la plus populaire sans doute – demande que chaque famille construise une sorte de hutte, une cabane avec un toit de branchages qui doit laisser voir le ciel et les étoiles la nuit, pour y habiter pendant une semaine. Les balcons asymétriques de ces tours permettent ainsi aux résidents de bâtir leur cabane pour la semaine de la fête des Tentes selon les règles, en leur évitant de descendre dans la rue.
Soukkot au Thabor
Pierre au sommet du Mont Thabor semble se préoccuper lui aussi d’une fête des Tentes à organiser : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes… » Pourquoi diable parler tentes alors qu’il est témoin d’une scène extraordinaire qui devrait l’absorber tout entier ? C’est que Pierre se souvient que, lorsque les cabanes de la semaine des Tentes sont construites, les juifs doivent inviter symboliquement les grands personnages de leur histoire à y entrer pour se réjouir avec eux en famille. Or il y a là Moïse et Élie en plus de Jésus ! C’est donc qu’ils demandent à célébrer la fête des Tentes, selon l’Écriture : « Vous habiterez sept jours dans des huttes. Tous les israélites de souche habiteront dans des huttes » (Lv 23,42).
Le prophète Malachie avait annoncé que Moïse et Élie marqueraient la venue du Jour ultime : « Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, à qui j’ai prescrit, sur l’Horeb, décrets et ordonnances pour tout Israël. Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable » (Ml 3, 22-23).
Il faut alors en toute hâte improviser ces tentes où les trois plus grandes figures du judaïsme (aux yeux de Pierre) vont pouvoir manifester à tous l’Alliance renouvelée en Jésus. D’ailleurs, Luc est le seul à mentionner au début de son Évangile de la Transfiguration le détail du 8° jour : « environ 8 jours après ces paroles… » (Lc 9,28). Le texte liturgique omet cette mention : dommage ! Car ces 8 jours ne sont pas là par hasard. Matthieu et Marc disent : « 6 jours après » (Mt 17,1 ; Mc 9,2), ce qui leur permettra de placer la Transfiguration au 7° jour de la fête, comme à la fin de la 1° Création. Le 8° jour pour Luc a peut-être une connotation eschatologique, 8 étant le chiffre messianique : « Sept jours durant, on célébra la fête. Le huitième jour eut lieu, selon la coutume, la clôture de la fête » (Ne 8,18).
Dans le monde nouveau inauguré par le Christ dans sa Passion, toutes les nations, tous les peuples seront invités à se réjouir avec Israël des fiançailles de YHWH avec l’humanité, comme au temps du désert. Le prophète Zacharie (l’un des derniers de la Bible) avait entrevu cet élargissement de la fête des Tentes à toutes les nations : « Alors tous les survivants des nations qui auront marché contre Jérusalem monteront année après année se prosterner devant le Roi Seigneur de l’univers, et célébrer la fête des Tentes. Mais pour les familles de la terre qui ne monteront pas se prosterner à Jérusalem devant le Roi Seigneur de l’univers, la pluie ne tombera pas. Et si la famille d’Égypte ne veut pas monter, si elle ne vient pas, alors fondra sur elle le fléau dont le Seigneur frappera les nations qui ne monteront pas célébrer la fête des Tentes. Tel sera le châtiment de l’Égypte et le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas célébrer la fête des Tentes » (Za 14, 16-19).
Jean dans son Évangile y fera allusion, en liant la fête des Tentes à laquelle Jésus doit participer à Jérusalem à la manifestation de Jésus au monde entier : « Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or, la fête des Juifs (Soukkot), la fête des Tabernacles (Tentes), était proche. Et ses frères lui dirent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Personne n’agit en secret, lorsqu’il désire paraître : si tu fais ces choses, montre-toi toi-même au monde » (Jn 7, 1–4). La fête des Tentes va ainsi manifester Jésus au monde.
- Un dernier sens de la fête des Tentes s’est superposé à tous ceux-là lors du retour de l’Exil à Babylone, lorsque la fête des Tentes se conjugua avec la lecture de la Loi en continu dans la langue du peuple pendant 7 jours, le 8° jour étant la clôture de la fête.
« Dans la Loi que le Seigneur avait prescrite par l’intermédiaire de Moïse, ils trouvèrent écrit que les fils d’Israël devaient habiter dans des huttes durant la fête du septième mois, et qu’ils devaient l’annoncer et le faire publier dans toutes leurs villes et à Jérusalem, en ces termes : ‘Sortez dans la montagne et rapportez des rameaux d’olivier, d’olivier sauvage, de myrte, de palmier et d’autres arbres touffus, pour faire des huttes, comme il est écrit.’ Le peuple sortit donc : ils rapportèrent des rameaux et se firent des huttes, chacun sur son toit, dans leurs propres cours, dans les cours de la Maison de Dieu, ainsi que sur la place de la porte des Eaux et sur la place de la Porte d’Éphraïm. Toute l’assemblée – ceux qui étaient revenus de la captivité – fit donc des huttes et habita dans ces huttes. Les fils d’Israël n’avaient rien fait de tel depuis les jours de Josué, fils de Noun, jusqu’à ce jour. Ce fut une très grande joie. On lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu’au dernier. Sept jours durant, on célébra la fête. Le huitième jour eut lieu, selon la coutume, la clôture de la fête » (Ne 8,14-18).
Dresser trois tentes, c’est donc pour Pierre se mettre à l’écoute de la Loi de Moïse et en reconnaître l’accomplissement en Jésus.
On comprend mieux le réflexe de Pierre d’associer la présence de Moïse et d’Élie à la construction des Tentes pour la fête ultime, la fête eschatologique où la gloire de Dieu qui émane du Christ sera partagée à tous, juifs et païens ! Contrairement à ce qu’a rajouté le rédacteur du texte (« il ne savait pas ce qu’il disait ») sans doute peu connaisseur des fêtes juives, Pierre savait très bien ce qu’il disait, et cela avait grand sens pour lui… D’ailleurs, remarquez que Jésus ne le contredit pas, et ne disqualifie pas sa demande comme il le fait ailleurs. Au contraire, il semblerait que la théophanie qui suit aille dans le sens de Pierre en faisant venir la nuée divine et sa voix mystérieuse au-dessus de Jésus comme lors de l’Exode au désert : « Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la Rencontre, car la nuée y demeurait et la gloire du Seigneur remplissait la Demeure » Ex 40,35 ; cf. Nb 9–10). La vraie Tente, non faite de main d’homme, est la gloire de Dieu habitant corporellement en cet homme Jésus. Grégoire de Nysse, dans son homélie de la Nativité, écrivait : « nous fêtons aujourd’hui le mystère de la véritable construction des Tentes ».
Voilà la vraie demeure pour l’Alliance que la tente de l’Arche au désert préfigurait. La Transfiguration est l’accomplissement de Soukkot (la fête des Tentes) et désigne Jésus comme notre nouvelle demeure où Dieu nous fiance à lui dans l’amour et la justice.
La fête des Tentes transfigurée
À l’origine, la fête des Tentes était une fête agricole célébrant la fin des récoltes, et c’est de là sans doute que vient la tradition des cabanes : lors des vendanges, on dressait dans les vignes des petites cabanes, des huttes de branchages, dans lesquelles les vendangeurs résidaient le temps des récoltes (Jb 27,18 ; Is 1,8). Avec le temps, la fête a été historicisée, c’est-à-dire qu’elle a été rattachée à un épisode de l’histoire des Hébreux, en l’occurrence la sortie d’Égypte. Les cabanes érigées lors de la fête servirent alors à rappeler les tentes qu’avaient dressées les Hébreux dans le désert (Lv 23,42-43).
Selon l’historien juif Flavius Josèphe, qui vécut au I° siècle de notre ère, il s’agit de « la fête la plus sainte et la plus grande chez les Hébreux » (Antiquités juives 8,100).
– La joie de la fête est d’abord celle des récoltes, des moissons et des vendanges. « La fête des Tentes, tu la célébreras pendant sept jours, lorsque tu auras rentré le produit de ton aire à grain et de ton pressoir » (Dt 16,13). Le peuple rend grâce en fin de saison pour l’abondance de ses champs et de ses vignes. Après la fin du cycle agricole de l’année, il se prépare au nouveau cycle qui commence.
Au Thabor, Pierre se réjouit du Christ comme incarnant la vendange ultime de l’humanité pour la vie éternelle en Dieu.
– La joie de la fête des Tentes est ensuite la joie des fiançailles de Yahvé avec son peuple, comme l’écrit Jérémie : « Va proclamer aux oreilles de Jérusalem : Ainsi parle le Seigneur : Je me souviens de la tendresse de tes jeunes années, ton amour de jeune mariée, lorsque tu me suivais au désert, dans une terre inculte » (Jr 2,2).
C’est la nouvelle Alliance inaugurée par le don que fait Jésus de lui-même à travers sa Passion que Soukkot annonçait, et que la Transfiguration réalise. Demeurer sous la tente avec le Christ, en écoutant sa parole et en le suivant dans sa Passion, est la vraie vie en abondance que cherchait le peuple au désert.
– La précarité des Tentes rappelle au peuple qu’il ne faut pas s’installer ‘dans le dur’. Contrairement aux commentaires habituels qui soupçonnent Pierre de vouloir s’installer au du Thabor, à l’écart, le désir de bâtir trois tentes est ici l’acceptation et l’annonce de la faiblesse à venir, celle de la Passion et de la croix. Pierre se rappelle qu’entrer dans l’Alliance demande à sortir de ses résidences habituelles, de ses esclavages, de son confort, pour suivre le Christ pauvre et désarmé.
– La fête des Tentes est destinée à tous, pas seulement aux juifs. Pierre croit à juste titre que la Transfiguration accomplit la prophétie de Zacharie. En fêtant la Transfiguration, nous sortons sur nos balcons intérieurs pour y construire la cabane provisoire qui laissera filtrer la gloire de Dieu irradiant du Christ à travers ses branchages (l’Église, nouvelle Tente de la Rencontre, imparfaite mais laissant entrevoir la beauté divine), même si c’est de nuit (la nuit de nos Passions).
– Paul personnalise cette attente eschatologique en promettant à chacun une résurrection sur le mode de la fête des Tentes célébrée au Thabor : « Nous le savons, en effet, même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. En effet, actuellement nous gémissons dans l’ardent désir de revêtir notre demeure céleste par-dessus l’autre » (2Co 5,1–2).
Le corps humain est d’ores et déjà habité par cette beauté qui le transfigurera au dernier jour. C’est la grandeur du corps, Temple de l’Esprit, Tente de la rencontre avec Dieu et avec les autres. Chaque corps humain, qu’il corresponde ou non aux canons (très changeants !) de la mode de son époque, peut à certains moments irradier la beauté secrète qui l’habite.
– Luc emploie le même mot Tentes (σκηνὰς, skenas) qu’au Thabor pour désigner les demeures éternelles qui attendent des justes qui auront su remettre les dettes aux autres comme l’intendant licencié pour prodigalité (« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les tabernacles (σκηνὰς) éternels » cf. Lc 16,1–9). Dresser la Tente du royaume de Dieu, c’est donc convertir nos mœurs à celles du royaume, notamment l’usage de l’argent, pour que nos demeures ici-bas reflètent quelque chose des « tentes éternelles » promises.
Tabernacle !
Cette curieuse traduction de la parabole de Luc nous met d’ailleurs sur une autre piste, que la traduction anglaise évoque également en employant le mot tabernacle pour traduire le grec σκηνὰς : « let us make three tabernacles… »
La Transfiguration serait donc une affaire de tabernacle ? !
‘Tabarnak !,’ s’exclameraient les Québécois avec un de leurs ‘sacres’ (jurons) préférés !
Le mot latin tabernaculum (diminutif de taberna = taverne) signifie en effet : hutte, tente, et a fini par désigner la petite boîte dans laquelle les catholiques conservent les hosties consacrées pour les distribuer aux absents, aux malades. Le tabernacle dans l’église renvoie donc à la fête des Tentes telle que Pierre l’a vécue au Mont Thabor ! Le pain consacré demeure dans cette petite taverne où à la lampe rouge signale sa présence (qu’on pense aux lampes non équivoques du « red light district » d’Amsterdam !)… Cette boîte reprend tout le symbolisme de Soukkot pour l’appliquer au Christ eucharistique, lui qui établit sa demeure parmi nous afin de nous faire demeurer en Dieu.
Lui qui nous fiance à nouveau dans la nouvelle Alliance de son sang en chaque eucharistie.
Lui qui se présente sous la forme du ‘pain de misère’ de la Pâque juive, fragile et dérisoire hostie comme est fragile et dérisoire la tente de Soukkot sur le balcon, nourrissant notre marche vers Dieu dans les déserts qui sont les nôtres.
Lui qui invite tous les peuples au banquet des noces comme l’annonçait Zacharie pour la fête des tentes.
Lui qui a vaincu la mort pour nous dresser une tente éternelle, non faite de main d’homme.
Habiter le Christ eucharistique sous cette tente nous met devant lui comme Pierre au Thabor, ébloui par sa beauté et sa gloire, adorant sa divinité, voyant en lui l’accomplissement de la Loi et des prophètes, Moïse et Élie lui rendant témoignage.
Dresser les tentes pour fêter le Christ transfiguré, c’est un peu abriter soigneusement le reste des hosties consacrées dans le tabernacle après la communion : le pain transfiguré nous parle de notre propre transfiguration à venir, déjà à l’œuvre…
Fêtons donc Soukkot au Mont Thabor ; rendons grâce pour les belles réussites de notre vie ; éprouvons à nouveau la joie des fiançailles et le rappel de notre précarité. Invitons tous les peuples à cette communion d’amour inaugurée en Christ. Prenons courage en contemplant le tabernacle, pour redescendre ensuite affronter nos Passions les plus terribles. Car, comme le disait Origène pour toute l’Écriture : « Ne crois pas que ces événements ont eu lieu il y a longtemps, mais qu’il ne se passera rien de semblable à vous qui écoutez aujourd’hui. Tout est fait en vous, spirituellement … »
Lectures de la messe
Première lecture
Le Seigneur conclut une alliance avec Abraham, le croyant (Gn 15, 5-12.17-18)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là, le Seigneur parlait à Abraham dans une vision. Il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en héritage. » Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que je l’ai en héritage ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. » Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les chassa. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux tomba sur Abram, une sombre et profonde frayeur tomba sur lui. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en ces termes : « À ta descendance je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Égypte jusqu’au Grand Fleuve, l’Euphrate. »
Psaume
(Ps 26 (27), 1, 7-8, 9abcd, 13-14)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (Ps 26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.
J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »
Deuxième lecture
« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Ph 3, 17 – 4, 1)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères, ensemble imitez-moi, et regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons. Car je vous l’ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir. Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
Évangile
« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » (Lc 9, 28b-36)
Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. De la nuée lumineuse, la voix du Père a retenti : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Patrick BRAUD