L'homélie du dimanche (prochain)

9 juin 2024

Dieu comble son bien-aimé quand il dort

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Dieu comble son bien-aimé quand il dort

 

Homélie pour le 11° Dimanche du Temps ordinaire / Année B 

16/06/24

 

Cf. également :

La croissance illucide
Un Royaume colibri, papillon, small, not big
Le management du non-agir
L’ « effet papillon » de la foi
Le petit reste d’Israël, ou l’art d’être minoritaires
Le pourquoi et le comment
Le semeur de paraboles
Foi de moutarde !
Maintenant, je commence


Dors là-dessus…

Dieu comble son bien-aimé quand il dort dans Communauté spirituelle vue-dessus-femme-souriante-se-detendre-dormir-canape-maison_225067-100Avez-vous déjà fait cette expérience ? Au lycée ou en prépa, lorsqu’un exercice de maths bien difficile m’avait torturé de longues heures sans que j’arrive à le résoudre, je le laissais volontairement de côté pour le lendemain. Mais, avant de m’endormir, j’orientais ma pensée et mon imagination vers ses symboles, ses courbes, ses équations. Le lendemain matin, comme par magie, tout s’était dénoué, et je pouvais avant mon petit déjeuner coucher sur ma copie la solution au problème d’un seul trait, devenue évidente entre-temps.

La nuit porte conseil, dit à raison la sagesse populaire. Que ce soit pour un problème de maths, une décision importante ou un choix crucial, mieux vaut ne pas agir trop vite et laisser la difficulté décanter durant la nuit.

 

Jésus avait peut-être lui aussi résolu ses problèmes de maths du lycée de Nazareth en dormant sur sa copie… En tout cas, il avait observé la croissance des plantes et des végétaux dans les champs et combien l’agriculteur y était pour peu de choses :

« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé” » (Mc 4,26-29).

 

Il semblerait donc qu’être un gros dormeur soit un avantage spirituel conséquent…

L’énergie vitale de la plante / du royaume de Dieu se déploie d’elle-même, que nous y collaborions ou pas. Et en plus, elle nous échappe, non maîtrisable : « il ne sait pas comment ».

Le sommeil est le lieu emblématique où il devient manifeste que cela ne vient pas de nous, mais de Dieu. « En vain tu devances le jour, tu retardes le moment de ton repos, tu manges un pain de douleur : Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (Ps 127,2)

Le riche compte sa puissance, ses forces, son argent, et en conséquence dort mal. Le pauvre fait confiance car il compte sur Dieu. « Le travailleur dormira en paix, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, alors que, rassasié, le riche ne parvient pas à dormir » (Qo 5,11).

 

14-565337 Eckhart dans Communauté spirituelle

L’échelle du songe de Jacob

On n’en finirait pas d’égrener les sommeils bibliques où quelque chose de du royaume de Dieu s’est joué, à notre insu, sans que nous y soyons pour grand-chose.

 

Péguy devait être lui aussi un gros dormeur, car il fait l’éloge du sommeil dans « Le Porche de la deuxième vertu » :

Celui qui a le cœur pur, dort. Et celui qui dort a le cœur pur.
C’est le grand secret d’être infatigable comme un enfant.
D’avoir comme un enfant cette force dans les jarrets.
Ces jarrets neufs, ces âmes neuves
Et de recommencer tous les matins, toujours neuf,
Comme la jeune, comme la neuve Espérance. 

Or on me dit qu’il y a des hommes
Qui travaillent bien et qui dorment mal.
Qui ne dorment pas. Quel manque de confiance en moi ! […]

Je ne parle pas, dit Dieu, de ces hommes
Qui ne travaillent pas et qui ne dorment pas. 

Ceux-là sont des pécheurs, c’est entendu. C’est bien fait pour eux. Des grands pécheurs. Ils n’ont qu’à travailler.

Je parle de ceux qui travaillent et qui ne dorment pas.
Je les plains. Je parle de ceux qui travaillent, et qui ainsi
En ceci suivent mon commandement, les pauvres enfants. 

Et qui d’autre part n’ont pas le courage, n’ont pas la confiance, ne dorment pas.

Je les plains. Je leur en veux. Un peu. Ils ne me font pas confiance.

Comme l’enfant se couche innocent dans les bras de sa mère ainsi ils ne se couchent point,

Innocents, dans les bras de ma Providence. 

Ils ont le courage de travailler. Ils n’ont pas le courage de ne rien faire.

 

Ne pas dormir signifie alors se crisper sur sa seule action, croire que tout dépend de soi, et faire obstacle au travail de Dieu en voulant se substituer à lui ! Laisser Dieu agir n’implique pas de se tourner les pouces, mais de collaborer sans entraver, d’accompagner sans tout vouloir contrôler, de faire confiance sans tout planifier.

 

Le non-agir de Maître Eckhart

granumPlaca non-agirLes saints et les mystiques comprennent cela mieux que les savants, car ils se laissent guider au lieu de construire selon leur plan. Maître Eckhart au XIV° siècle a engagé la mystique rhénane dans cette quête incandescente du non-agir spirituel, à la fine pointe de la convergence avec d’autres traditions mystiques non chrétiennes : taoïstes, soufies ou bouddhistes notamment.

Maître Eckhart a entendu l’appel du Christ à laisser croître le royaume de Dieu comme un détachement radical de ses propres œuvres.

À l’image de Marie qui engendre le Verbe de Dieu en elle en laissant faire l’Esprit, chaque chrétien est appelé à engendrer le Christ en lui en se laissant façonner par Dieu dans la vie spirituelle. Il ne s’agit plus alors d’agir par soi-même (avec orgueil), ni même d’agir pour Dieu (ce qui est encore se substituer à lui), mais de laisser Dieu agir en soi et à travers soi.

« Dieu n’est en rien de rien tenu par leurs œuvres et leurs dons, à moins que de bon gré il ne veuille le faire de par sa grâce et non en raison de leurs œuvres ni en raison de leur don, car ils ne donnent rien qui soit leur et n’opèrent pas non plus à partir d’eux-mêmes, ainsi que dit Christ lui-même : ‘Sans moi vous ne pouvez rien faire’.

(…) C’est ainsi que devrait se tenir l’homme qui voudrait se trouver réceptif à la vérité suprême et vivant là sans avant et sans après et sans être entravé par toutes les œuvres et toutes les images dont il eut jamais connaissance, dépris et libre, recevant à nouveau dans ce maintenant le don divin et l’engendrant en retour sans obstacle dans cette même lumière avec une louange de gratitude en Notre Seigneur Jésus Christ (Maître Eckhart, Sermon n°1).

Le baptisé devient alors un authentique homme d’action, mais d’une action qu’il ne veut pas en propre, qui lui est donnée d’accomplir sans la rechercher particulièrement. Dieu agit en lui sans qu’il ait à se forcer pour accomplir l’œuvre de Dieu.

« Ce point est la montagne
à gravir sans agir (…)
la voie te conduit
au Désert admirable (…) ».

Maître Eckhart, Granum Sinapis

 

La procrastination structurée

procrastinate+now+and+panic+later PéguyProcrastiner, c’est remettre à demain (en latin : pro = pour / cras = demain). Contrairement à l’adage : ‘ne remet pas au lendemain ce que tu peux faire aujourd’hui’, le procrastinateur va s’ingénier à reporter à demain le plus possible de tâches ingrates, difficiles, auxquelles il n’est pas prêt, pour n’exécuter aujourd’hui que ce qu’il doit ou peut réellement faire. Dans la vie professionnelle par exemple, c’est fou le nombre de mails auxquels il est urgent de ne pas répondre ! On en reçoit des centaines par jour dans sa boîte mail, dont la plupart sont en copie (les fameux cc : copie carbone, ou cci : copie carbone cachée). Or 80 % d’entre eux se résolvent d’eux-mêmes, tout seuls, dans les 48 heures, car d’autres y répondent, ou le problème a disparu, ou ce n’est pas si pressé etc.

Il est urgent de ne pas répondre ! Dormir sur ses mails est une version sécularisée du sommeil du cultivateur de l’Évangile : ne pas croire ni vouloir tout faire tout seul tout de suite ; mais laisser Dieu agir, laisser le temps faire son œuvre à travers nous, sans le commander.

 

Carafe à décanterPrenez une belle et bonne vieille bouteille de vin enveloppée d’une poussière vénérable, datant de quelques décennies. Si vous prévoyez de la servir à vos invités ce soir, mieux vaut la déboucher à l’avance, la vider dans une carafe et la laisser ainsi décanter à l’air libre quelques heures avant le repas. L’avantage sera double : l’oxydation au contact de l’air aura redonné au vin sa vigueur, sa profondeur, et la pesanteur aura précipité les inévitables déchets au fond de la carafe, purifiant ainsi le nectar décanté. Est-ce vraiment vous qui aurez décanté le vin ? Ou bien – au mieux – l’avez-vous favorisé ?

La plante grandit par elle-même, la pesanteur décante le vin d’elle-même, le royaume de Dieu grandit par sa seule force.

Ceux qui accompagnent des catéchumènes adultes vers le baptême en font le constat joyeux : ils n’y sont pour rien, mais ils sont les témoins émerveillés de la croissance de la vie spirituelle en l’autre. Ils n’ont même pas semé, et ils vont moissonner ! Ils dormaient quand les catéchumènes s’éveillaient à l’Évangile, mais ils posent désormais la main sur leur épaule au moment de la confirmation.

 

Voilà pourquoi « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » ! Car, renonçant alors à tout diriger et contrôler, le dormeur s’abandonne aux forces plus grandes que lui qui régissent le cycle de l’univers. Le croyant s’abandonne à l’Esprit de Dieu qui renouvelle la face de la terre, jour et nuit, que je travaille ou que je me repose. Ne pas tout faire tout de suite relève de la sagesse spirituelle du cultivateur de l’Évangile, et se traduit en pratique par une procrastination structurée. Structurée, car sinon c’est de la paresse, de la démission, de l’irresponsabilité. Structurée, c’est-à-dire hiérarchisant la pile des priorités et des affaires à traiter en classant au plus bas ce qui peut attendre, ce que je ne sais pas ni ne peux faire à l’heure actuelle, ce qui n’est pas si urgent etc. Alors émerge en haut de la pile ce qui convient à mon labeur de ce jour (mais qui était en bas de la pile quelques jours avant !). Bon nombre de ces post-it ainsi savamment empilés, avec intelligence et discernement, se détruiront d’eux-mêmes dans les jours qui viennent. Les autres sont alors mûrs pour être traités (ou non !).

 

Nous serions fous de nous épuiser à croire que tout dépend de nous tout de suite, alors que Dieu comble son bien-aimé quand il dort !

La croissance illucide du royaume de Dieu est d’abord en nous : « On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous” » (Lc 17,21). L’espérance jaillit là où ne nous ne l’attendions pas, le renouveau nous surprend en fleurissant où il veut quand il veut… Et cela ne dépend pas de nous. Et nous ne savons pas comment cela se fait. Et cette docte ignorance est bienheureuse, car elle respecte l’énergie vitale de l’Esprit de Dieu à l’œuvre en nous.

La croissance illucide du royaume de Dieu vaut également pour notre monde, travaillé par des germes de résurrection là où nous ne l’aurions pas imaginé. À contre-courant des flux d’information en continu de nos médias, le regard chrétien espère toujours discerner la grâce des commencements à l’œuvre en ce monde. La « Lettre aux catholiques de France » de 1996 nous invitait à pratiquer « une lecture pascale des événements », c’est-à-dire à discerner ce qui naît de ce qui meurt, ce qui grandit du royaume de Dieu autour de nous et en nous, en refusant de nous laisser fasciner par le fracas des effondrements inévitables.

 sommeil« La crise que traverse l’Église aujourd’hui est due, dans une large mesure, à la répercussion, dans l’Église elle-même et dans la vie de ses membres, d’un ensemble de mutations sociales et culturelles rapides, profondes et qui ont une dimension mondiale.

Nous sommes en train de changer de monde et de société. Un monde s’efface et un autre est en train d’émerger, sans qu’existe aucun modèle préétabli pour sa construction. Des équilibres anciens sont en train de disparaître, et les équilibres nouveaux ont du mal à se constituer. Or, par toute son histoire, spécialement en Europe, l’Église se trouve assez profondément solidaire des équilibres anciens et de la figure du monde qui s’efface. Non seulement elle y était bien insérée, mais elle avait largement contribué à sa constitution, tandis que la figure du monde qu’il s’agit de construire nous échappe ».

La Lettre continue en invitant les catholiques à pratiquer une « lecture pascale » des évènements, c’est-à-dire à percevoir l’annonce de la Résurrection à travers les effondrements actuels (ce qui rappelle la « destruction créatrice » chère à Schumpeter) :

« Nous devons apprendre à pratiquer davantage cette lecture pascale de tous les évènements de notre existence et de notre histoire. Si nous ouvrons les Écritures, comme Jésus le fait avec les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24,27), c’est pour comprendre comment dans les souffrances du temps présent se prépare la gloire qui doit se révéler un jour ».

 

C’est vrai que beaucoup d’indicateurs sont au rouge pour l’Église en France : à peine 6 % de pratiquants, un taux de catéchisation en chute libre, moins de 100 ordinations sacerdotales par an, des finances en péril etc… On peut (et on doit) allonger cette liste des signes du déclin : ce n’est pas en niant la chute qu’on la conjure. Ce n’est pas en se bouchant les oreilles devant le fracas de ce qui s’écroule qu’on va entendre ce qui naît. Ce n’est pas par des discours lénifiants et moralisants qu’on va éviter l’effondrement de ce qui doit mourir. Rien ne sert non plus rejeter la faute à la société environnante : ce serait se mettre hors-jeu du renouvellement contenu en germe dans l’effondrement actuel.

Mieux vaut courageusement prendre acte de ce qui meurt, et se rendre disponible pour ce qui naît. « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, suis-moi » (Lc 9,60).

Mieux vaut scruter attentivement la flore environnante pour y reconnaître les jeunes pousses pleines de promesses, les tendres branches du figuier à côté des tiges desséchées. Les 7000 baptêmes d’adultes en France en 2023 sont à cet égard une heureuse surprise qui devrait nous convertir à ce type de « lecture pascale »…

Des petites choses éclosent ; des signaux faibles clignotent enfin ; des nuages gros comme le poing montent à l’horizon (1R 18,44), annonciateurs de pluie prochaine ; des renouveaux côtoient les ruines ; des moissons se préparent en secret et en silence…

 

Péguy nous appelle à porter ce regard d’espérance sur nous-même et sur le monde.

Jésus nous invite à faire confiance à la puissance intrinsèque du royaume de Dieu en croissance.

Maître Eckhart nous indique la voie paradoxale du non-agir pour collaborer à cette croissance qui nous est donnée sans mérite aucun de notre part.

Alors, dans chacune de nos actions, abandonnons-nous avec confiance aux forces spirituelles sans cesse à l’œuvre : Dieu comble son bien-aimé quand il dort

 

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Je relève l’arbre renversé » (Ez 17, 22-24)

Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront. Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. »


PSAUME
(91 (92), 2-3, 13-14, 15-16)

R/ Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! (cf. 91, 2a)

Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.

Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.

Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »
 
DEUXIÈME LECTURE
« Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur » (2 Co 5, 6-10)


Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps ; en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision. Oui, nous avons confiance, et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur. Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps.

 
ÉVANGILE
« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34)

Alléluia. Alléluia. La semence est la parole de Dieu ;le semeur est le Christ ;celui qui le trouve demeure pour toujours. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Patrick Braud

 

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11 décembre 2022

Joseph, l’homme aux songes, priait, travaillait et aimait

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Joseph, l’homme aux songes, priait, travaillait et aimait

 

Homélie pour le 4° Dimanche de l’Avent / Année A 

18/12/2022 

 

Cf. également :

Marie, vierge et mère

Sois attentif à tes songes…

Deux prénoms pour une naissance

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

 

Un dimanche où l’on parle de Joseph, c’est rare !

Le mariage de Joseph et MariePourtant, chaque dimanche on cite son nom dans la prière eucharistique, en tant qu’époux de Marie.

Par exemple dans la Prière eucharistique II : « Permets qu´avec la Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu, avec saint Joseph, son époux, les Apôtres et tous les saints qui ont fait ta joie au long des âges nous ayons part à la vie éternelle… ». C’est relativement récent en fait. La décision d’introduire le nom de saint Joseph dans le Canon romain date du motu proprio de Jean XXIII, le 13 novembre 1962. Le texte est entré en vigueur le 8 décembre 1962. Puis la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a émis un décret le 1er mai 2013, demandant que le nom de saint Joseph soit mentionné dans les prières eucharistiques II, III et IV.

 

En quoi cette figure de Joseph peut-elle nous inspirer aujourd’hui ?

Laissons la parole au pape François, qui début 2020 a réalisé une catéchèse suivie sur Joseph [1].

 

Joseph, l’homme aux songes, priait, travaillait et aimait 

Joseph, l’homme aux songes, priait, travaillait et aimait dans Communauté spirituelleChers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, je voudrais méditer sur la figure de saint Joseph comme un homme qui songe. Dans la Bible, comme dans les cultures des peuples anciens, les songes étaient considérés comme un moyen à travers lequel Dieu se révélait [2]. Le songe symbolise la vie spirituelle de chacun de nous, cet espace intérieur, que chacun est appelé à cultiver et à garder, où Dieu se manifeste et souvent nous parle. Mais nous devons aussi dire qu’en chacun de nous, il n’y a pas seulement la voix de Dieu : il y a beaucoup d’autres voix. Par exemple, les voix de nos peurs, les voix des expériences passées, les voix des espoirs ; et il y a aussi la voix du malin qui veut nous tromper et nous confondre. Il est donc important d’arriver à reconnaître la voix de Dieu parmi d’autres voix. Joseph démontre qu’il sait cultiver le silence nécessaire et, surtout, prendre les bonnes décisions devant la Parole que le Seigneur lui adresse intérieurement.

Aujourd’hui, il serait bon que nous reprenions les quatre songes de l’Évangile dont il est le protagoniste, afin de comprendre comment nous placer devant la révélation de Dieu. L’Évangile nous relate quatre songes de Joseph.

 

csm_Aletti_Le_songe_de_St_Joseph_Fiume_Croatie_4367ee27b6 Avent dans Communauté spirituelle1) Dans le premier songe (cf. Mt 1,18-25), l’ange aide Joseph à résoudre le drame qui l’assaille lorsqu’il apprend la grossesse de Marie : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (v. 20-21). Et sa réponse fut immédiate : « Quand il se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (v. 24). Souvent la vie nous met face à des situations que nous ne comprenons pas et qui semblent sans solution. Prier en ces moments-là signifie laisser le Seigneur nous indiquer la chose juste à faire. En fait, très souvent, c’est la prière qui fait apparaitre l’intuition de la porte de sortie, comment résoudre cette situation. Chers frères et sœurs, le Seigneur ne permet jamais qu’un problème survienne sans nous donner également l’aide nécessaire pour y faire face. Il ne nous jette pas dans le four tout seul. Il ne nous jette pas parmi les bêtes. Non. Le Seigneur, quand il nous montre un problème ou nous révèle un problème, nous donne toujours la perspicacité, l’aide, sa présence, pour nous en sortir, pour le résoudre.

 

2) Le deuxième songe révélateur de Joseph survient lorsque la vie de l’enfant Jésus est en danger. Le message est clair : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2,13). Joseph obéit sans hésiter : « Il se leva dans la nuit – dit l’Évangile -, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (v.14-15). Dans la vie, tous nous sommes confrontés à des dangers qui menacent notre existence ou celle de ceux que nous aimons. Dans ces situations, prier signifie écouter la voix qui peut faire naitre en nous le même courage que Joseph, pour affronter les difficultés sans succomber.

 

Songe de St Joseph du Maitre de l'Observance (c) Musée du Louvre_Hervé Lewandowski3) En Égypte, Joseph attend un signe de Dieu pour pouvoir rentrer chez lui, et c’est le contenu du troisième songe. L’ange lui révèle que ceux qui voulaient tuer l’enfant sont morts et lui ordonne de partir avec Marie et Jésus et de retourner dans sa patrie (cf. Mt 2,19-20). « Joseph se leva – dit l’Évangile -, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël » (v. 21). Mais durant le voyage du retour, « apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre » (v. 22).

 

4) Voici donc la quatrième révélation : « Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (v. 22-23). La peur aussi fait partie de la vie et nécessite elle aussi notre prière. Dieu ne nous promet pas que nous n’aurons jamais peur, mais que, avec son aide, la peur ne sera pas le critère de nos décisions. Joseph éprouve la peur, mais Dieu le guide aussi à travers elle. Le pouvoir de la prière apporte la lumière dans des situations d’obscurité.

Je pense en ce moment à tant de personnes qui sont écrasées par le poids de la vie et ne peuvent plus espérer ni prier. Que saint Joseph les aide à s’ouvrir au dialogue avec Dieu, à y trouver lumière, force et paix, aide. Et aussi, je pense aux parents face aux problèmes de leurs enfants. Des enfants atteints de nombreuses maladies, des enfants malades, même avec des maladies chroniques. Quelle douleur il y a là. Les parents qui voient des orientations sexuelles différentes chez leurs enfants ; comment gérer cela et accompagner leurs enfants et ne pas se réfugier dans une attitude condamnatoire. Les parents qui voient leurs enfants partir à cause d’une maladie, et aussi – c’est plus triste, on le lit tous les jours dans les journaux – les enfants qui font une bêtise et finissent dans un accident de voiture. Des parents qui voient leurs enfants qui ne progressent pas à l’école et ne savent comment faire… Autant de problèmes de parents. Pensons-y : comment les aider. Et à ces parents, je dis : n’ayez pas peur. Oui, il y a de la douleur. Beaucoup. Mais pensez au Seigneur, pensez à la façon dont Joseph a résolu les problèmes et demandez à Joseph de vous aider.

Ne jamais condamner un enfant. Cela me révèle tant de tendresse – c’était le cas à Buenos Aires – lorsque je prenais le bus et qu’il passait devant la prison. Il y avait une queue de personnes qui devaient entrer pour rendre visite aux prisonniers. Et il y avait là les mères. Et j’ai été tellement touché par cette mère qui, face au problème d’un fils qui a commis une erreur et qui est en prison, ne le laisse pas seul, s’expose publiquement et l’accompagne. Ce courage, le courage d’un père et d’une mère qui accompagnent leurs enfants toujours, toujours. Demandons au Seigneur de donner ce courage à tous les pères et mères, comme il l’a donné à Joseph. Et prier, non ? Prier pour que le Seigneur nous aide dans ces moments. La prière, cependant, n’est jamais un geste abstrait ou intimiste comme veulent le faire ces mouvements spiritualistes plus gnostiques que chrétiens. Non, ce n’est pas ça. La prière est toujours indissolublement liée à la charité. Ce n’est que lorsque nous unissons la prière avec l’amour des enfants, pour le cas que je viens d’évoquer, ou avec l’amour pour notre prochain que nous pouvons comprendre les messages du Seigneur. Joseph priait, travaillait et aimait, – trois belles choses pour les parents : prier, travailler et aimer – et pour cela il a toujours reçu ce dont il avait besoin pour affronter les épreuves de la vie. Confions-nous à lui et à son intercession :

Saint Joseph, tu es l’homme qui songe,
apprends-nous à retrouver la vie spirituelle
comme le lieu intérieur où Dieu se manifeste et nous sauve. 

Éloigne de nous la pensée que prier soit inutile ;
aide chacun de nous à correspondre à ce que le Seigneur nous indique. 

Que nos raisonnements soient irradiés de la lumière de l’Esprit,
notre cœur encouragé par sa force
et nos peurs sauvées par sa miséricorde. 

Amen. 

 

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[1]. Cf. https://img.aws.la-croix.com/2022/02/18/1201201062/2022-recapaudiencesfrancois-saintjoseph-32563.pdf
[2]. Cf. Gn 20,3 ; 28,12 ; 31,11.24 ; 40,8 ; 41,1-32 : Nb 12,6 ; 1 Sam 3,3-10 ; Dn 2,4 ; Job 33,15.


 

LECTURES DE LA MESSE


PREMIÈRE LECTURE

« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)

 

Lecture du livre du prophète Isaïe

 En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Avant que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre dont les deux rois te font trembler sera laissée à l’abandon. »

 

PSAUME

(Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)

R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire ! (cf. Ps 23, 7c.10c)

 

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

 

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

 

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !

 

DEUXIÈME LECTURE

Jésus-Christ, né de la descendance de David, et Fils de Dieu (Rm 1, 1-7)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Paul, serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu, à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés. À vous qui êtes appelés à être saints, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.

 

ÉVANGILE

Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia. Alléluia.Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia. (Mt 1, 23)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».  Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Patrick BRAUD

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14 décembre 2016

Sois attentif à tes songes…

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Sois attentif à tes songes…


Homélie du 4° dimanche de l’Avent / Année A
18/12/2016

Cf. également :

Deux prénoms pour une naissance

Laisser le volant à Dieu

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

« Tu as de la visite »

 

L’annonce faite à Joseph…

On connaissait l’annonce faite à Marie : voici que l’incroyable nouvelle est annoncée à Joseph. Et de quelle manière ! En songe !

Tiens : Dieu nous parlerait-il lorsque nous sommes endormis ? La parole de Dieu se faufilerait-elle dans cette immense activité nocturne que nous appelons tantôt rêve, tantôt songe ?

 

Distinguer rêve et songe

On peut en effet distinguer les deux : le rêve est un travail de reconstruction effectué par l’inconscient pour donner sens aux évènements récents ou aider à les supporter. Par exemple, si dans la journée votre voisin ou votre patron vous a copieusement insupporté, vous allez rêver de lui la nuit en vous imaginant en train de prendre votre revanche sur lui…

Le songe est d’un autre ordre, surtout dans la Bible. C’est un message, un signal, qui surgit de l’intérieur, lorsque le sommeil a fait tomber nos défenses naturelles, et qu’alors Dieu a un peu plus de champ libre pour déployer sa parole…

Rappelez-vous les songes célèbres qui jalonnent l’Ancien et le Nouveau Testament :

- Le songe de Jacob qui fuit devant son frère Ésaü (Gn 28, 10-22) : il rêve d’une échelle dont le sommet atteint le ciel, avec les anges de Dieu en train d’y monter et descendre. En se réveillant, il n’a plus peur ; il croit que Dieu n’est pas loin de l’homme. Et Jésus lui-même se reconnaîtra dans ce rêve lorsque dans son procès il voit le Fils de l’Homme venant d’en haut. La croix sera cette échelle où Dieu et l’homme apprennent à communiquer et à communier l’un à l’autre…

- Le songe de Joseph, fils de Jacob, ministre de Pharaon ensuite en Égypte. (Gn 37)

Il voit les gerbes de ses frères s’incliner devant ses gerbes, ainsi que le soleil, la lune et les étoiles se prosterner devant lui. Ce songe lui révèle sa vraie vocation et sa vraie grandeur. Plus tard, il saura déchiffrer les songes de Pharaon, la période des vaches grasses et la période des vaches maigres, épargnant ainsi à l’Égypte une famine meurtrière (Gn 41). Les ministres des finances devraient savoir déchiffrer les rêves de leur président…

- Les mages seront avertis en songe de repartir par un autre chemin pour éviter la jalousie d’Hérode.

- Pilate, hélas, n’obéira pas au rêve de sa femme (Messieurs, écoutez vos femmes lorsqu’elles rêvent !…) lorsqu’elle le prévient que la complicité du meurtre de Jésus serait une grande souffrance (Mt 27,19) ; c’est souvent en rêve que nous percevons la nature réelle d’un être…

- Dans les Actes des Apôtres, Pierre voit en songe une immense nappe remplie d’animaux impurs pour les lois juives : « Debout Pierre prend et mange. Ce que Dieu a déclaré pur, ne le déclare pas souillé ! »

- C’est par un songe encore que commence la mission en Europe avec Paul qui entend un Macédonien (La Macédoine est au nord de la Grèce) lui apparaître en songe et le prie : « Pars en Macédoine et vient à notre secours ». Cette décision qui va bouleverser l’histoire européenne n’est pas le fruit d’une stratégie ou d’une réflexion politique : c’est une impulsion venue d’un songe… voilà qui laisse songeur…

Il y a encore des dizaines de songes qui dans les textes bibliques jouent un rôle prophétique de discernement du présent !

On voit à travers tous ces songes l’influence de la Bible sur Freud lorsqu’il bâtit sa théorie de l’interprétation des rêves…

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Jusqu’au bout de mes rêves

Mais nous, faisons-nous comme Joseph, cet homme juste qui voulait ajuster sa vie au désir de Dieu, et qui à cause de cela était attentif à ses rêves pour détecter si Dieu ne pouvait pas lui parler à travers les images de la nuit ? Est-ce que ça vous arrive de noter vos rêves ? De repérer ceux qui reviennent ? D’en parler à quelqu’un, et d’abord à vous-mêmes ?

Regardez Joseph : il est dans une situation impossible. Sa fiancée est enceinte d’un autre, mais il l’aime et ne veut pas lui faire honte publiquement… comment agir ? La répudier, c’est la déshonorer. L’épouser sans rien dire, c’est ne pas être en vérité avec elle…

Le Pape François décrit le déchirement intérieur de Joseph ainsi :

Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit la solution qui pour lui représente un énorme sacrifice. Et l’évangile dit : « Parce que c’était un homme juste, il ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret » (Mt 1,19).
Cette courte phrase résume un drame intérieur véritable, si nous pensons à l’amour de Joseph pour Marie ! Mais même dans cette circonstance, Joseph veut faire la volonté de Dieu et décide, certainement avec une grande douleur, de répudier Marie en secret. Il faut méditer sur ces paroles, pour comprendre quelle a été l’épreuve à laquelle Joseph a dû faire face les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve semblable à celle du sacrifice d’Abraham, lorsque Dieu lui a demandé son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée.
Pape François, Homélie pour le 4° Dimanche de l’Avent 2014

Comme souvent lorsqu’un dilemme nous travaille, nous sommes agités toute la journée et plusieurs jours… Vient alors la nuit où tout cela se décante, dans le relâchement intérieur. Et au réveil, des questions obscures confuses deviennent claires et simples : « c’est cela qu’il faut que je fasse… ». Ainsi pour mes devoirs de maths au collège : je me couchais sur la solution impossible et me levais à six heures du matin pour terminer le problème d’un seul jet, comme s’il s’était dénoué tout seul en rêvant…

C’est que dans le rêve, je n’ai pas toute la maîtrise de ma vie. Mes inhibitions, mes blocages, ma pudeur même, ne sont plus sur le qui-vive ; les douaniers de la pensée laissent passer quelques visiteurs clandestins aux frontières de notre esprit… Dans l’abandon physique, psychologique et spirituel de la nuit, il arrive que Dieu se faufile, habilement déguisé sous les traits d’un songe un peu étrange au début (cf. François d’Assise entendant en rêve : « reconstruis mon église…»)

Attention ! : tous les fantômes de la nuit ne sont pas parole de Dieu, loin de là. Il y a les chimères de l’inconscient, les projections de notre égoïsme, les souhaits de puissance, de domination, la recherche éperdue de reconnaissance et de gloire etc… Mais il y a parfois telle ou telle mise en scène qui pourrait bien avoir Dieu comme réalisateur et producteur… Alors, au sortir de la nuit il nous faut travailler comme le pêcheur qui a ramené ses filets à terre : patiemment, il les nettoie, les démêle, trie les algues, les poissons, les coquillages, et les ferle à nouveau pour la prochaine pêche…

Que saint Joseph, cet homme juste qui a accueilli Marie en reconnaissant le travail de Dieu fait en elle, nous rende attentif à nos songes où, aujourd’hui encore, Dieu nous dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse ».

« Ne crains pas d’accueillir ton conjoint, ton proche, tel que le travail de Dieu l’a façonné. C’est toi qui donneras son nom à l’enfant qui va naître ; c’est toi qui pourras nommer la vie que Dieu enfante encore aujourd’hui ».

Sois seulement attentif à tes rêves : un songe pourrait s’y glisser …


1ère lecture : Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)
Lecture du livre d’Isaïe

Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. »

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6
R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !

C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.

Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu !

2ème lecture : L’Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)
Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome.
Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.

Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.(Mt 1, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Patrick Braud

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18 décembre 2010

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’annonce faite à Joseph,
ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Homélie du 4° dimanche de l’Avent / Année A
Dimanche 19 Décembre 2010

 

L’affaire Wikileaks

Dimanche 28 novembre 2010 : le monde diplomatique tremble, stupéfait d’apprendre la L'annonce faite à Joseph, ou l'anti Cablegate de Wikileaks dans Communauté spirituelle Wikileaks%2Blogopublication de 251 287 câbles diplomatiques ‘fuités’ des États-Unis sur le site de Wikileaks. À tel point que les médias américains parlent d’un ‘Cablegate’, en référence au Watergate du temps de Nixon.

En fait, Wikileaks va les diffuser au compte-gouttes, en les confiant à des titres de presse mondiale : New York Times (USA), Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spiegel (Allemagne).

Le site est habitué à ces coups d’éclat. En juillet, WikiLeaks publiait d’un coup 76 000 documents de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. En octobre, le site récidivait, avec la masse impressionnante de 400 000 rapports sur la guerre en Irak.

 

Le mythe dangereux de la transparence absolue

Pourquoi publier une telle masse de documents confidentiels sur le site de Wikileaks ? Par souci de transparence, défend son auteur :

« Alors que les documents révèlent des abus et un cynisme épouvantables, le simple fait qu’ils puissent fuiter montre qu’il y existe des individus droits et courageux au sein du gouvernement, qui croient en la transparence et en une politique étrangère plus éthique. Ils cherchent à réformer les organisations dans lesquelles ils travaillent, objectif qui, comme le démontrent les câbles fuités, concerne les citoyens de tous les pays. Cette publication prouve que ces individus courageux ne sont pas impuissants – mais c’est la réaction mondiale à ces câbles qui déterminera à quel point une telle publication amènera le changement. »

On sait hélas ce que produit cette quête quasi ‘cathare’ (obsession de la pureté) de la transparence absolue. Mao avec ses confessions collectives prêchait la transparence absolue de tous devant tous. La société inhumaine de Georges Orwell (cf. son roman : ?1984′) surveille et sait tout de tous. « Big Brother is watching you » : lorsqu’il n’y a plus d’intimité, lorsque tous les secrets sont étalés et connus, la société ainsi « transparente » est en fait devenue totalitaire…

 

L’ambivalence du secret
Quel est le statut du secret dans le Nouveau Testament ?
Est-il plutôt du côté de Wikileaks ou du Quai d’Orsay ?

Comme toujours, la réalité du secret est ambivalente, et décrite comme telle par Jésus.

- Il n’y a rien de secret qui ne doive être un jour être proclamé sur les toits (Lc 8,17 ; Mc 4,22 ; 1Co 4,5 ; 14,25). Les paroles prophétiques ne doivent pas être tenues secrètes (Ap 22,10), et Jésus revendique de parler au grand jour (Jn 18,20).

- Mais il y a pourtant des paroles qui doivent rester secrètes (Ap 10,4). Jésus lui-même ikdlzpkw Joseph dans Communauté spirituellemonte « en secret » à Jérusalem pour une fête de pèlerinage (Jn 7,10). Et surtout, il y a l’appel de Jésus à agir « dans le secret », que ce soit pour l’aumône, la prière où le jeûne :« ton Père est là, dans le secret, il te le revaudra ». (Mt 6,1-18).

Saint François de Sales en tirera la maxime célèbre :« le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien ».

 

- C’est donc à un discernement que le Christ se livre : certains secrets sont garants de l’action de Dieu, d’autres doivent impérativement être levés.

 

Éloge du secret

Dans l’évangile de ce troisième dimanche de l’Avent, l’éloge du secret de l’action divine est impressionnant.

Malgré son amour pour Joseph, Marie ne lui secret_inside_m rêvea rien dit de la transformation secrète de son corps, ni de l’origine étonnante de sa grossesse.

Joseph découvre que sa fiancée est enceinte, d’un autre que lui. Et parce qu’il est « juste », il décide de la répudier « en secret ». Ici, la justice et le secret sont donc liés en la personne de Joseph. À l’inverse de la volonté de tout étaler sur la place publique, qui caractérise Wikileaks, Joseph veut préserver la réputation de Marie, et accepte de ne pas dévoiler sa faute apparente.

Mais tout cela l’a tellement travaillé qu’il en rêve la nuit, et un songe lui permet de découvrir la vérité de ce secret. L’Esprit Saint lui-même est à l’oeuvre en Marie, mais c’est « en secret ». Joseph choisit alors de coopérer à ce secret de Dieu agissant en Marie. Il assume la paternité de cet enfant qui n’est pas de lui, en gardant le secret de son origine, jusqu’à ce que Jésus lui-même lève le voile.

Le temps du secret

Pendant près de 30 ans, le couple marié de Nazareth gardera ce secret aux yeux de tous (sauf de quelques proches : Élisabeth la cousine, et Zacharie, sans doute Jean-Baptiste…).

Autrement dit : Dieu a le temps. Les années cachées à Nazareth permettent au Verbe de Dieu de s’accoutumer à l’homme, et à ses parents de s’accoutumer à son origine divine… Mais c’est en secret que le temps fait son oeuvre. Il n’a nul besoin de publicité pendant toutes ces années, loin de la curiosité publique.

 

Le secret du temps

Sachant ainsi garder un secret aussi essentiel, Marie et Joseph contribuent à révéler le secret du temps de Dieu : accepter de ne pas tout comprendre, laisser le temps au temps, relire après coup les événements, patienter dans le lent déchiffrement des signes des temps…

C’est donc un à un autre rapport au temps que nous initie le père adoptif de Jésus.
Un événement surgit (la grossesse de Marie), imprévu et incompréhensible au début. Le « juste » ne va pas sur-réagir à cet événement. Il va le travailler, le digérer (c’est le rôle du songe de Joseph), et peu à peu l’intégrer dans une vision d’avenir renouvelé (« il prit chez lui son épouse » tout en connaissant désormais son secret).

Où en sommes-nous de ce discernement du temps présent ?

Quels sont les secrets qu’il nous faut jalousement garder pour laisser le temps de Dieu travailler nos vies ?

Que Joseph nous apprenne le temps du secret, et le secret du temps !

 


1ère lecture :
 Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)

Lecture du livre d’Isaïe
Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le malet choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. » 

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6 

R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

 Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. 

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu ! 

2ème lecture : L’Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)

 Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome. Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. 

Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.(Mt 1, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Patrick Braud 

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