La prière et la loi de l’offre et de la demande
La prière et la loi de l’offre et de la demande
Homélie pour le 17° Dimanche du temps ordinaire / Année C
28/07/2019
Cf. également :
Que demander dans la prière ?
La force de l’intercession
Les 10 paroles du Notre Père
Intercéder comme Marie
1. La prière marchande (selon les païens)
Un enterrement traditionnel en Afrique noire, il y a 40 ans. Pas n’importe quel enterrement : celui du vieux chef coutumier du village, honoré et respecté de tous. Les voisins viennent en foule pendant trois jours visiter la famille et faire la fête. Chacun apporte son offrande : des poulets, des chevaux, des brebis, des vaches et des bœufs. Lors de la cérémonie, le sacrificateur égorge un à un ces animaux, en prononçant les paroles rituelles et en faisant couler le sang dans la terre pour nourrir les ancêtres et obtenir leur bénédiction. Le beuglement des vaches n’émeut personne, car le sacrifice de ces animaux est l’offrande nécessaire pour obtenir des divinités la paix pour le village et le séjour parmi les ancêtres pour le chef.
La logique des sacrifices d’animaux (ou humains hélas !) est toujours la même, que ce soit en Afrique noire, dans le Temple de Jérusalem ou au sommet des pyramides aztèques autrefois : le peuple offre aux dieux une victime vivante, afin qu’en échange lui soit donnée la paix, la prospérité, la fin d’un cataclysme, des moissons généreuses etc.
En termes modernes, on pourrait dire que c’est la loi économique de l’offre et de la demande qui préside à ces rituels païens : il faut payer au dieu le prix suffisant pour obtenir ses faveurs. C‘est tout l’objet de la loi de l’offre de la demande en économie [1] : trouver le prix d’équilibre qui va permettre l’échange entre celui qui offre et celui qui demande, selon le schéma classique :
La prière marchande est la projection sur Dieu de nos habitudes humaines dans l’échange. C’est une conception naturelle, innée en chacun et en tous : nous imaginons Dieu sur le mode d’un marchand à qui il faut donner quelque chose de précieux en échange de ses grâces. Ce type de prière a perduré même en christianisme : nombre de pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle, éprouvants et humiliants, ont été fait pour obtenir la rédemption divine. Nombre de cierges à Lourdes, de cilices monastiques, de neuvaines ou de rogations étaient le prix à payer pour obtenir une guérison, un pardon, une réussite ou une pluie abondante. On n’est jamais loin du marchandage : ‘si tu me donnes ceci ou cela alors je te promets de faire ceci ou cela’.
Évidemment, Jésus s’est inscrit résolument en faux contre ce type de prière. Dans la lignée des prophètes d’Israël, il rappelle que les sacrifices d’animaux ne sont d’aucune valeur devant un cœur brisé prêt à accueillir le don de Dieu. Il lui arrive souvent de guérir des gens qui n’avaient rien demandé. À ceux qui demandent une guérison physique, il les conduit plus loin en parlant de salut et de sainteté tout en leur accordant la santé pour les y amener. Le donnant-donnant moyennant un prix à payer n’est sûrement pas la relation que Jésus entretenait avec son Père dans la prière, ni la relation de salut avec ceux qu’il rencontre en chemin.
2. La prière discount (selon Abraham)
Notre première lecture de ce dimanche nous met sur la voie d’une autre prière : celle d’Abraham intercédant pour Sodome (Gn 18, 20-32). Intercéder pour Sodome ! Dans l’imaginaire collectif, Sodome et Gomorrhe sont devenus des symboles de la dépravation des grandes villes. Deux différences avec la prière païenne sautent aux yeux : Abraham ne prie pas pour lui-même ; il intercède pour des pécheurs et non des justes.
La technique de négociation d’Abraham est subtile : elle semble relever du marchandage, puisqu’Abraham discute le prix du salut de Sodome, en le faisant baisser au maximum : 50 justes, 45, 40, 30, 20, 10. Un vrai négociateur apparemment, puisqu’il réussit à obtenir la même promesse de salut pour cinq fois moins cher. Abraham ne descend pas en dessous de 10, car c’est le nombre minimum d’hommes prescrits par la loi juive pour constituer une assemblée de prière légitime : le minian.
Pour autant, le levier de sa demande n’est pas le nombre de justes dans Sodome, mais la fidélité de Dieu à lui-même : ‘toi qui es le juste par excellence, comment pourrais-tu faire mourir le juste avec le coupable sans te renier toi-même ?’
Habile…
Abraham sait bien que l’offre du côté de Dieu ne s’achète pas, alors il l’appelle à ne pas se renier lui-même – ce qui bien sûr est impossible – en ne confondant pas les justes et les injustes. Il obtient ainsi l’offre maximum (la promesse de salut de la ville) pour un prix minimum (10 justes).
Transposons à aujourd’hui : cela signifie que lorsque nous faisons appel à Dieu pour ce qu’il est en lui-même (et non pour notre intérêt), nous pouvons être sûrs de sa réponse quel que soit notre mérite devant lui (en réalité nous n’en avons aucun). À condition d’opérer le double décentrement repéré dans l’intelligente négociation d’Abraham : intercéder pour les autres plus que pour soi, demander à Dieu d’être lui-même plus qu’à notre image…
3. La prière poisson-serpent / œuf-scorpion selon Jésus
Dans son enseignement sur la prière de notre évangile de ce dimanche (Lc 11, 1-13), Jésus va jusqu’au bout de la logique amorcée par Abraham. Dans le Notre Père, il commence par décentrer notre prière en le tournant vers Dieu, son identité de Père (de tous), son Nom, son règne et sa volonté (3 louanges et 3 demandes au début des 10 paroles du Notre Père). Puis viennent les 4 demandes humaines qui sont « sans prix », au sens où Jésus ne fixe pas de tarif pour obtenir le pain, le pardon, la force spirituelle, la délivrance du mal. Nous sommes déjà très loin de l’échange marchand !
La parabole suivante met en scène une prière non pour soi mais pour nourrir un ami de passage imprévu. L’autre parabole indique qu’il peut y avoir un décalage entre la demande humaine et l’offre divine, mais toujours en faveur de l’homme :
« Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? »
Autrement dit, Dieu sait ce qui est bon pour nous, mieux que nous-mêmes. Jamais il ne nous donnera ce qui pourrait nous faire du mal, ou ce qui pourrait nous faire faire du mal aux autres. On peut pousser la logique de Jésus à son maximum : si vous demandez un serpent, il vous sera donné un poisson ; si vous réclamez un scorpion, vous recevrez un œuf. Le serpent et le scorpion sont symboliques du mal qui a perdu Adam et Ève (le serpent) et qui continue à inoculer son venin dans le monde par la violence et la ruse (le scorpion). Le poisson symbolise la foi en Jésus-Christ sauveur, fils de Dieu (ictus en grec) et l’œuf la résurrection (la vie à venir). Dieu sait convertir nos demandes pour qu’elles deviennent sources de vie et non de mort.
L’important pour nous est de demander de tout notre cœur, en acceptant par avance que Dieu puisse nous donner autre chose que ce que nous demandons, un don bien supérieur à ce que nous aurions pu imaginer.
« Demandez et vous recevrez » : la promesse du Christ est apparemment démentie chaque fois qu’il arrive l’inverse de ce que nous avons demandé (la mort au lieu de la guérison, la séparation au lieu de l’union, l’échec au lieu de la réussite etc.). Pourtant elle se révèle profondément accomplie lorsque nous découvrons que Dieu nous donne infiniment mieux et davantage que ce que je vous nous imaginions pour nous, même si c’est complètement autre chose. Une amie qui vient de perdre son mari d’un cancer en quelques mois me confiait : « j’ai prié pour que Jacques guérisse. Maintenant je dois découvrir pour-quoi il est mort, c’est-à dire ce que Dieu m’invite à faire de cette disparition ».
Demandez à Dieu d’être Dieu, et vous recevrez bien plus grand que le désir immédiat de votre cœur.
4. La prière sans objet (selon Salomon et selon Jésus.)
Jésus termine son enseignement sur la prière à cette ouverture-clé : « combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Car finalement, le véritable objet de notre demande dans la prière n’est pas un objet, mais une personne vivante : l’Esprit Saint lui-même. Demander l’Esprit Saint, ce n’est pas demander la richesse ou la guérison, la réussite ou la paix, c’est désirer vivre comme Dieu en Dieu. C’est ajuster sa respiration sur le souffle intime de l’Esprit en nous. C’est d’apprendre à désirer comme Dieu désire, aimer comme Dieu aime, se livrer comme Dieu se livre. Des mystiques comme Maître Eckhart iraient même jusqu’à dire : laisser Dieu désirer en nous, aimer en nous, se livrer à travers nous. Cette prière est sans objet, car elle a l’Esprit Saint en personne comme sujet.
Dieu sait ce qui nous convient avant même que nous n’ouvrions la bouche pour le prier. Le fait de prier n’a pas pour but d’informer Dieu, qui nous connaît mieux que nous-mêmes, mais de former en nous le désir selon le cœur de Dieu. Par exemple, lorsque Jacques et Jean demandent à Jésus d’être « à sa droite et à sa gauche lors de son règne », il leur répond :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, ou être baptisés du baptême dont je vais être baptisé ? Ils lui dirent: « Nous le pouvons. Jésus leur dit: « La coupe que je vais boire, vous la boirez, et du baptême dont je vais être baptisé, vous serez baptisés. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder: ce sera donné à ceux pour qui cela est préparé » (Mc 10,38-40).
La transformation de la demande est bien de passer de la convoitise d’un objet (ici du pouvoir) au désir d’une relation de communion avec le Christ (figurée ici par la coupe de sa Passion et son baptême).
L’œuf à la place du scorpion…
Déjà, le roi Salomon avait donné l’exemple de la vraie prière de demande. Tel le génie de la lampe d’Aladin, Dieu lui promet d’exaucer tous ses vœux. Salomon ne demande pas quelque chose (gloire, richesse, victoire sur les ennemis etc.) mais quelqu’un : la Sagesse. « Donne-moi la Sagesse assise près de toi » (Sg 9,4).
La réponse de Dieu est immédiate :
Dieu dit à Salomon : Parce que c’est là ce qui est dans ton cœur, et que tu n’as pas demandé ni des richesses, ni des biens, ni de la gloire, ni la mort de tes ennemis, et que même tu n’as pas demandé de longs jours, et que tu as demandé pour toi la sagesse et l’intelligence pour juger mon peuple sur lequel je t’ai fait régner, la sagesse et l’intelligence te sont données. Je te donnerai en outre des richesses, des biens et de la gloire, comme n’en a eu aucun roi avant toi, et comme n’en aura aucun après toi » (2Ch 1, 1-11)
Jésus s’inscrira dans cette lignée de Salomon avec sa formule géniale : « cherchez d’abord le royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroît » (Mt 6,33). Car en Jésus, il y a bien plus encore que Salomon (Mt 12,42).
À Gethsémani, il se bat précisément pour convertir sa prière de demande en une prière d’union à son Père : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. […] Il retourna prier une deuxième fois : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » (Mt 26,39.42)
Les meilleures choses dans la vie ne sont pas des choses ; ce sont des êtres vivants : conjoint, enfants, amis, compagnons de route… Ainsi dans la prière, la meilleure chose que nous ayons à demander n’est pas une chose mais l’Esprit Saint en personne : « combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Saint Augustin l’écrivait à son amie Proba : s’il nous est demandé de prier, ce n’est pas pour informer Dieu de nos besoins, qu’il connaît mieux que nous-mêmes, mais pour former en nous le désir de Dieu qui veut nous combler de ses dons. Il s’agit d’ajuster notre désir au don de Dieu.
C’est celui qui sait donner de bonnes choses à ses fils qui nous oblige à demander, à chercher, à frapper (Lc 11, 9-13). Pourquoi Dieu agit-il ainsi, puisqu’il connaît ce qui nous est nécessaire, avant même que nous le lui demandions ? Nous pourrions nous en inquiéter, si nous ne comprenions pas que le Seigneur notre Dieu n’a certes pas besoin que nous lui fassions connaître notre volonté car il ne peut l’ignorer, mais qu’il veut par la prière exciter et enflammer nos désirs, pour nous rendre capables de recevoir ce qu’il nous prépare. Or ce qu’il nous prépare est chose fort grande, et nous sommes bien petits et bien étroits pour le recevoir. C’est pourquoi il est dit : « Dilatez-vous » (2 Co 6, 13-14).
Ne rêvons pas : ces quatre strates de prière coexistent en chacun de nous, mélangées, se croisant sans cesse, jamais chimiquement pures. Le tout est de prendre conscience de la conversion du désir qui est l’enjeu de notre prière : « que ta volonté soit faite ».
[1]. En microéconomie, l’offre et la demande est un modèle économique de détermination des prix dans un marché. Ce modèle postule que, toutes choses étant égales par ailleurs, dans un marché concurrentiel, le prix unitaire d’un bien ou d’un autre élément négocié comme de la main-d’œuvre ou des actifs financiers, varie jusqu’au moment où la quantité demandée (au prix courant) sera égale à la quantité fournie (au prix courant), résultant à un équilibre économique entre prix et quantité négociée (source : Wikipédia).
Lectures de la messe
Première lecture
« Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Lecture du livre de la Genèse
En ces jours-là, les trois visiteurs d’Abraham allaient partir pour Sodome. Alors le Seigneur dit : « Comme elle est grande, la clameur au sujet de Sodome et de Gomorrhe ! Et leur faute, comme elle est lourde ! Je veux descendre pour voir si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi. Si c’est faux, je le reconnaîtrai. » Les hommes se dirigèrent vers Sodome, tandis qu’Abraham demeurait devant le Seigneur. Abraham s’approcha et dit : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? Loin de toi de faire une chose pareille ! Faire mourir le juste avec le coupable, traiter le juste de la même manière que le coupable, loin de toi d’agir ainsi ! Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? » Le Seigneur déclara : « Si je trouve cinquante justes dans Sodome, à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville. » Abraham répondit : « J’ose encore parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre. Peut-être, sur les cinquante justes, en manquera-t-il cinq : pour ces cinq-là, vas-tu détruire toute la ville ? » Il déclara : « Non, je ne la détruirai pas, si j’en trouve quarante-cinq. » Abraham insista : « Peut-être s’en trouvera-t-il seulement quarante ? » Le Seigneur déclara : « Pour quarante, je ne le ferai pas. » Abraham dit : « Que mon Seigneur ne se mette pas en colère, si j’ose parler encore. Peut-être s’en trouvera-t-il seulement trente ? » Il déclara : « Si j’en trouve trente, je ne le ferai pas. » Abraham dit alors : « J’ose encore parler à mon Seigneur. Peut-être s’en trouvera-t-il seulement vingt ? » Il déclara : « Pour vingt, je ne détruirai pas. » Il dit : « Que mon Seigneur ne se mette pas en colère : je ne parlerai plus qu’une fois. Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? » Et le Seigneur déclara : « Pour dix, je ne détruirai pas. »
Psaume
(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8)
R/ Le jour où je t’appelle, réponds-moi, Seigneur. (cf. Ps 137, 3)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble ;
de loin, il reconnaît l’orgueilleux.
Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre,
ta main s’abat sur mes ennemis en colère.
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.
Deuxième lecture
« Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères, dans le baptême, vous avez été mis au tombeau avec le Christ et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts. Vous étiez des morts, parce que vous aviez commis des fautes et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair. Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ : il nous a pardonné toutes nos fautes. Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait en raison des prescriptions légales pesant sur nous : il l’a annulé en le clouant à la croix.
Évangile
« Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)
Alléluia. Alléluia. Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; c’est en lui que nous crions « Abba », Père. Alléluia. (Rm 8, 15bc)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : ‘Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’. Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Patrick BRAUD