L'homélie du dimanche (prochain)

18 juin 2023

Que faire de nos reniements ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Que faire de nos reniements ?

Homélie pour le 12° Dimanche du Temps Ordinaire / Année A
25/06/2023

Cf. également :
Une utopie à proclamer sur les toits
Terreur de tous côtés !

N’arrêtez pas vos jérémiades !
L’effet saumon
Sous le signe de la promesse
La « réserve eschatologique »

Les volte-face de Mitterrand, et les nôtres
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La vie de François Mitterrand est une mine inépuisable d’articles, de sujets de thèses de doctorat, de conférences et autres documentaires pour les historiens. Comment ce jeune catholique charentais, de famille traditionnelle, a-t-il pu prendre autant de visages et incarner autant de courants politiques ? Ses années de jeunesse vichyssoise à l’extrême droite lui valurent d’être décoré de la francisque en 1943, et de figurer dans des gouvernements où il appliquait une répression féroce en Algérie française. Son retournement idéologique dans les années 70 l’a conduit opportunément à fonder le Parti Socialiste autour d’une grande idée : la rupture avec le capitalisme. Au congrès d’Épinay de 1971, sa prédication enflammée pour mettre le cap à gauche est devenue célèbre : « la révolution, c’est d’abord une rupture avec l’ordre établi. Celui-qui n’accepte pas cette rupture avec l’ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là ne peut pas être adhérent du Parti socialiste ».
Las ! : élu Président de la République en 1981, Mitterrand s’aperçoit que la réalité économique est plus complexe que ce qu’il croyait, et il fait à nouveau volte-face, abandonnant la révolution et la rupture avec le capitalisme pour « le tournant de la rigueur » en 1983. Le socialiste révolutionnaire devenait un social-démocrate compatible avec les marchés et l’orthodoxie budgétaire. Dernier renoncement : 1984, lorsqu’il veut appliquer un point essentiel du Programme Commun de la Gauche sur lequel il s’était engagé la main sur le cœur. Il s’agissait de nationaliser l’enseignement privé pour le fusionner en un seul système public. Un million de manifestants dans la rue plus tard, il abandonne sagement la réforme emblématique de son engagement de gauche, et choisit le statut quo…

Réalisme, diront certains. Manque de courage politique, diront les autres.
Toujours est-il que « le Sphinx » – comme on le surnommait – est passé dans l’histoire comme un excellent disciple de Machiavel, prêt à renier ses convictions pour d’autres si cela lui permettait de conquérir ou garder le pouvoir.
Sur l’air de : « Paris vaut bien une messe », nos dirigeants nous ont malheureusement habitué à retourner leur veste assez souvent en fonction du vent dominant et de leurs intérêts…

 apostasie dans Communauté spirituelleSoyons honnêtes, ces volte-face sont également les nôtres. Plus ordinaires, plus mesquines peut-être que le passage de la francisque à la révolution puis aux compromissions de tous ordres. Mais nos petits reniements peuvent pareillement lézarder la belle façade de nos réussites et de nos combats.
Qui est vraiment allé au bout de ses idéaux de jeunesse ?
Qui n’a pas mis d’eau dans son vin pour vivre plus confortablement ?
Qui a accepté de payer le prix fort pour rester fidèle à une conviction dangereuse ?

La question s’est vite posée dans les premières communautés chrétiennes. L’enthousiasme du début a été douché par les menaces et persécutions romaines ou juives. L’ardeur des convertis butait sur l’ampleur des conséquences désastreuses pour eux et leurs familles s’ils persévéraient dans leur foi au Christ. À tel point que beaucoup renièrent leur baptême pour ne pas être arrêtés, suppliciés, brûlés au jetés au feu.
Quel sort fallait-il réserver à ces renégats ? Et plus troublant encore, quel sort fallait-il leur accorder s’ils voulaient revenir après avoir renié ?

 

La rigueur ou la mansuétude ?
Il y a dans le Nouveau Testament une contradiction apparente au sujet de l’apostasie. Quand Jésus parle de reniement dans notre Évangile de ce dimanche (Mt 10,26-33), on sent que les Églises locales y entendent un avertissement très net : « celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux ».

Pierre renie JésusApparemment, la ligne de conduite est claire : les renégats doivent être reniés, c’est-à-dire exclus définitivement des communautés locales, comme le Christ les reniera à la fin des temps. Oui, mais voilà… Le seul autre usage du verbe renier (ρνομαι, arneomai) dans les Évangiles est réservé… à Pierre ! Pierre le renégat, qui par 3 fois a juré : « je ne connais pas cet homme », dans la cour du grand prêtre au début du procès de Jésus. Même Judas n’est pas traité de renégat : Pierre est le seul à avoir renié Jésus dans les textes, car Judas l’a livré, pas renié (cf.Choisir Judas comme ami). Donc, logiquement, selon notre évangile, le Christ aurait dû renier Pierre devant Dieu, lui qui l’avait renié devant les hommes. Or, pas du tout ! Au contraire : selon Jean, Jésus ressuscité a demandé par 3 fois à Pierre : « m’aimes-tu ? » pour le pardonner de son triple reniement, et il lui a confié le premier rôle dans l’Église naissante : « sois le berger de mes brebis » (Jn 21,15-19).
Pierre, seul renégat du Nouveau Testament, n’est pas renié comme annoncé par Jésus mais au contraire promu au premier plan : que s’est-il passé entre Matthieu et Jean ? Comment lever cette contradiction apparente entre ces deux passages ?

Si l’on oppose seulement la lettre de nos deux évangiles, la contradiction est insoluble. Alors, mettons-les en perspective historique.
Écrits entre 30 et 60 après la mort de Jésus, ces textes ont été longuement ruminés, prêchés, travaillés, ciselés par la tradition orale dans les premières communautés chrétiennes. On l’a dit, ces communautés étaient fragiles et instables, exposées aux menaces et persécutions. Refuser d’offrir un sacrifice à l’empereur ou à une divinité païenne pouvait entraîner la prison et la mort. Jude par exemple écrit : « il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient (arneomai) notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ » (Jude 1,4). Ce qui confirme le constat de Pierre : « Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant (arneomai) le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine » (2P 2,1).
L’Apocalypse quant à elle préfère par contraste encourager les Résistants en louant les Églises locales qui tiennent bon dans la foi malgré leur faiblesse et le danger : « Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié (arneomai) ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure » (Ap 2,13). « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié (arneomai) mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer » (Ap 3,8).

Ceux qui sont tombés. De lapsisReste que beaucoup préféraient renier le Christ plutôt que d’avoir des ennuis. Ces lapsi (en latin : ceux qui sont tombés, qui ont chuté) se multiplièrent. À chaque persécution nouvelle augmentait le nombre de ceux qui parmi eux reniaient le Christ. Ainsi Tertullien déplore l’« appréhension des clercs aux pieds de cerfs devant le martyre » et l’« appréhension des chrétiens devant la douleur ». Il raconte que des communautés entières ont éloigné d’elles les persécutions en corrompant les autorités, chose que l’« ordre régnant de l’Église » a approuvée. Dans ses épîtres, l’évêque Cyprien de Carthage évoque à de nombreuses reprises le fait que les évêques et hautes personnalités ecclésiastiques s’accusaient mutuellement d’avoir renié leur foi à l’occasion d’une persécution. Il mentionne également le fait que de très nombreux chrétiens se faisaient établir en sous-main, contre de l’argent, publiquement ou secrètement, une attestation (libellus) de la part des autorités, certifiant qu’ils étaient païens et sacrifiaient selon le rite païen. On en a trouvé confirmation il y a quelques années en Égypte dans ce que l’on appelle le papyrus Rainer, qui contient un registre administratif de ceux qui reniaient leur baptême et que l’on appelait libellatici. Ailleurs, Pierre d’Alexandrie dans son ouvrage sur la pénitence (Liber de poenitentia), évoque les moyens employés par les chrétiens pour échapper aux persécutions. Il y parle de chrétiens qui forçaient leurs esclaves chrétiens (!) à pratiquer pour eux des sacrifices selon le mode païen ou à mourir pour eux en martyrs s’ils refusaient ! Pas très glorieux…
Le théologien protestant Von Harnack reconnaissait que « le nombre des ceux qui reniaient leur foi dépassait largement celui des martyrs et de ceux qui, ouvertement ou secrètement, se considéraient de confession chrétienne ».

Parfois, certains lapsi voulaient revenir à l’Église après l’avoir quitté. À la fin des persécutions, ces « chrétiens de nom » affluèrent à nouveau dans l’Église, qui les accueillit avec empressement, car, comme le dit déjà le Pasteur d’Hermas, « seuls ceux qui sont butés sont rejetés pour toujours », et l’Église avait besoin de renforcer ses rangs. Tertullien prêche l’excuse du reniement arraché par la force : « si le reniement a été extorqué, la foi peut être conservée intacte dans le cœur »…

 

Que faire de ces repentis ?
Si l’on suit la ligne de notre évangile de Matthieu – la ligne rigoriste – on restera inflexible et on n’admettra pas le retour des renégats.
B072K99ZTW.01._SCLZZZZZZZ_SX500_ pénitenceSi l’on suit la ligne johannique – la ligne pénitentielle – on aménagera un retour possible moyennant une procédure de réintégration où l’apostat exprimera son repentir et son désir de choisir le Christ.
Nos deux textes apparemment contradictoires reflètent en réalité la forte tension permanente – car cela a duré plusieurs siècles – entre ces deux lignes au cœur de l’Église. Faut-il être exigeant pour sauvegarder la pureté du baptême ? ou conciliant en acceptant les fidèles tels qu’ils sont, pécheurs, mais capables de conversion ?

La rigueur sonne comme un avertissement de la gravité de la faute.
La pénitence prend en compte la faiblesse des croyants, pour ne pas les perdre.
Les deux courants sont présents dans le Nouveau Testament, et souvent s’affrontent sans merci.
La solution viendra plus tard, au temps de Cyprien de Carthage (III° siècle), avec l’invention de la pénitence publique comme condition pour réintégrer les lapsi désirant revenir dans l’Église. Il faut dire qu’avec l’empereur Constantin le vent aura tourné en faveur de la secte nouvelle : jadis persécutée, l’Église deviendra impériale, suscitant un afflux de demandes de baptêmes pas toujours sincères…

Paul recueille les deux traditions sans choisir : intransigeance vis-à-vis des lapsi, et miséricorde pourtant jusqu’au bout.
Pour l’intransigeance :
« Si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions (arneomai), lui aussi nous reniera (arneomai) » (2Tim 2,12).
« Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié (arneomai) la foi, et il est pire qu’un infidèle » (1Tim 5,8).
« Certains ont l’apparence de la piété, mais renient (arneomai) ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là (2Tim 3,5) ».
« Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient (arneomai) par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne œuvre (Ti 1,16) ».
Pour la mansuétude :
« Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier (arneomai) lui-même » (2Tim 3,13).

À l’appui du courant insistant sur la miséricorde, on trouvera bien sûr dans le Nouveau Testament la parabole du fils prodigue (Lc 15,11–32). Dans le contexte des chrétiens quittant l’Église par peur du danger, le fils cadet est devenu la figure des lapsi, ces chrétiens qui ont renié leur baptême mais font pénitence pour revenir à l’Église, tandis que le frère aîné est semblable aux rigoristes intransigeants. Cette interprétation se trouve chez Tertullien, Ambroise et Jérôme. On trouve ainsi dans les Constitutions apostoliques : « Ô évêque, tu ne te détourneras pas avec dégoût de celui qui aura chuté une première et une seconde fois, (…) Celui qui dans son repentir produit des fruits de pénitence, admettez-le à la prière, comme le fils perdu, le libertin » (Constitutions apostoliques II, 40,1-4).
La parole de Jésus : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10) ne cesse de résonner comme un appel à une miséricorde plus grande que toute offense…

 

Conclusion
La ligne rigoriste de ce dimanche est utile comme garde-fou et avertisseur : attention, renier le Christ arrive plus facilement que vous ne le pensez ! Or c’est une question de vie ou de mort !
La ligne pénitentielle corrige cette dureté apparente en composant avec la faiblesse humaine : « Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 18,23.32).
Donc si les lapsi regrettent leur reniement et font à nouveau le choix du Christ (« Pierre, m’aimes-tu ? ») ils pourront à nouveau s’asseoir à la table eucharistique avec l’assemblée-Église. La condition de ce retour – directement dérivée de l’exigence rigoriste – est de suivre un chemin pénitentiel, graduel (cf. les trois « je t’aime » de Pierre), public, et unique. Ce n’est qu’après le IX° siècle que la pénitence deviendra privée et réitérable.

tableau-définition-bienveillance renégatL’intérêt de ce débat pour nous aujourd’hui est de nous questionner en profondeur sur notre inclination personnelle :
- suis-je plutôt rigoriste par nature ? auquel cas pratiquer la miséricorde me ferait du bien…
- ou suis-je plutôt miséricordieux, acceptant facilement par réalisme la faiblesse d’autrui et la mienne ? auquel cas je devrais réétudier la radicalité de l’Évangile pour éviter que mes compromis se changent en compromissions.
- quels sont mes reniements ? comment les dépasser ?

En outre, ce débat entre rigorisme et mansuétude peut éclairer d’un jour nouveau l’accès des divorcés remariés aujourd’hui à la table eucharistique : ces « lapsi » du sacrement de mariage pourraient-ils bénéficier eux aussi une procédure pénitentielle de réintégration ?

 

Excursus rapide sur le statut des renégats dans le judaïsme et dans l’islam

Le statut des apostats dans le judaïsme
Dans la tradition juive, il n’y a pas de sanction légale ou de peine séculaire pour l’apostasie. Le judaïsme met l’accent sur le libre arbitre et la responsabilité personnelle en matière de croyance religieuse. Chaque individu est libre de choisir sa propre voie spirituelle et de quitter la pratique religieuse juive s’il le souhaite. L’apostasie n’est donc pas considérée comme un crime ou un péché punissable par les autorités religieuses ou civiles. Mais elle peut avoir des implications sociales et familiales au sein de certaines communautés juives plus traditionnelles. Dans ces contextes, un individu qui abandonne la foi juive peut être exposé à l’ostracisme, à des conséquences sociales ou à des tensions familiales en raison de la désapprobation de sa décision.

Quelques versets vont ainsi dans le sens d’une intransigeance rigoureuse :
« Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, t’incite secrètement en disant : Allons, servons d’autres dieux ! – des dieux que ni toi ni tes pères n’avez connus, des dieux des peuples qui vous entourent, près de toi ou loin de toi, d’une extrémité de la terre à l’autre -, tu n’y consentiras pas, et tu ne l’écouteras pas ; tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié, tu n’auras point de miséricorde, tu ne le couvriras pas, et tu ne déroberas pas pour lui ; mais tu le feras mourir » (Dt 13,6-10).

« Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce ; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, j’oublierai aussi tes enfants » (Os 4,6).
Ce verset souligne les conséquences néfastes de l’abandon de la connaissance de Dieu et de la Loi, entraînant la destruction du peuple.

« Qu’il n’y ait parmi vous ni homme, ni femme, ni famille, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd’hui de l’Éternel, notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations-là. Qu’il n’y ait point parmi vous de racine qui produise du poison et de l’absinthe. Que personne, après avoir entendu les paroles de cette malédiction, ne se croie en sécurité dans son cœur, en disant : J’aurai la paix, quoique je suive mes penchants, et que j’ajoute l’ivresse à la soif » (Dt 29,18-20).
Ce verset énonce les conséquences spirituelles négatives et les dangers associés à l’abandon de la foi et de l’alliance avec Dieu.

 

Le statut des apostats dans le Coran
Dans le Coran, il existe de nombreux versets qui abordent la question de l’apostasie ou des renégats. Voici quelques-uns d’entre eux qui sont plutôt intransigeants et rigoristes :
Sourate Al-Baqarah (2,217) : « Et ceux qui croient, puis mécroient, puis croient de nouveau, puis mécroient, et augmentent en mécréance, Allah ne leur pardonnera jamais, ni les guidera vers un chemin. »
Sourate Al-Ma’idah (5,54) : « Ô les croyants! Celui parmi vous qui apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur. »
Sourate An-Nisa (4,137) : « Ceux qui croient, puis mécroient, puis croient de nouveau, ensuite mécroient, et deviennent de plus en plus mécréants, Allah ne leur pardonnera jamais, ni ne les guidera vers un chemin. »
Sourate Al-Imran (3,90) : « Ceux qui ont mécru après avoir eu la foi, puis qui ont persisté dans leur mécréance, leur repentir ne sera jamais accepté, et ce sont eux les égarés. »
Sourate Al-Imran (3,85) : « Et quiconque cherche une autre religion que l’Islam, cela ne lui sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants. »
Sourate Al-Ma’idah (5,72-73) : « Ils ont mécru ceux qui disent: ‘Allah, c’est le Messie, fils de Marie.’… Ils ont certes mécru ceux qui disent: ‘Allah est le troisième de trois.’ Mais il n’y a de divinité qu’Une Divinité Unique. Si ils ne cessent pas de tenir de tels propos, un châtiment douloureux touchera ceux d’entre eux qui auront mécru. »

Il y a cependant quelques autres versets du Coran qui relèvent plutôt de la mansuétude que du rigorisme :
Sourate Al-Baqarah (2,256) : « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque mécroit au Rebelle tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient. »
Ce verset est souvent invoqué pour souligner le principe de la liberté de religion et rejeter la contrainte dans les questions de foi. Certains soutiennent que cela implique que l’apostasie ne doit pas être punie, car la foi doit être basée sur un choix volontaire.
Sourate Al-Kafirun (109,1-6) : « Dis : Ô les infidèles ! Je n’adore pas ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. À vous votre religion, et à moi ma religion. »
Ce verset souligne le respect mutuel des croyances religieuses et l’importance de reconnaître la diversité des religions. Certains musulmans soutiennent que cela implique que les apostats doivent être libres de choisir leur propre religion sans être soumis à des sanctions.

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Il a délivré le malheureux de la main des méchants » (Jr 20, 10-13)

Lecture du livre du prophète Jérémie
Moi Jérémie, j’entends les calomnies de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. » Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable.
Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause.
Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.

PSAUME
(Ps 68 (69), 8-10, 14.17, 33-35)
R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)

C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.

L’amour de ta maison m’a perdu ; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.
Et moi, je te prie, Seigneur : c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

Réponds-moi, Seigneur, car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »

Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

DEUXIÈME LECTURE
« Le don gratuit de Dieu et la faute n’ont pas la même mesure » (Rm 5, 12-15)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi. Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir. Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.

ÉVANGILE
« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33)
Alléluia. Alléluia. L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage. Alléluia. (cf. Jn 15, 26b-27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Patrick BRAUD

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26 mars 2023

Le coq défait Pierre

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Le coq défait Pierre

 

Homélie pour le Dimanche des Rameaux / Année A 

02/04/2023

 

Cf. également :

Rameaux : la Passion hallucinée de Jérôme Bosch

Rameaux : la Passion du Christ selon Mel Gibson

Rameaux : vous reprendrez bien un psaume ?

Rameaux : le conflit ou l’archipel
Comment devenir dépassionnés
Rameaux : assumer nos conflits
Rameaux, kénose et relèvement
Briser la logique infernale du bouc émissaire
Les multiples interprétations symboliques du dimanche des rameaux
Le tag cloud de la Passion du Christ
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
C’est l’outrage et non pas la douleur
Il a été compté avec les pécheurs
Sortir, partir ailleurs…

Les trois tentations du Christ en croix

Jeudi Saint / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas


Un volatile omniprésent

Le coq défait Pierre dans Communauté spirituellePourquoi y a-t-il un coq sur la plupart de nos clochers d’église ? Les minarets sont surmontés d’un croissant de lune, les synagogues sont ornées d’une étoile de David. Pourquoi donc un animal aussi prosaïque qu’un coq ?

Une partie de la réponse pourrait venir des récits de la Passion que nous lisons en ce dimanche des Rameaux et pendant la Semaine Sainte. On entend distinctement le coq chanter dans la cour du grand prêtre où les servantes et les soldats s’intéressent à « l’affaire Jésus », cet obscur galiléen qui se prend pour le Messie. Pierre sait que le coq chante pour lui. Depuis ce célèbre chant, le coq sur nos clochers nous rappelle le triple reniement de Pierre, donc le nôtre, et nous invite à pleurer sur nos péchés.

 « Je ne connais pas cet homme ». Comme « cet homme », c’est celui que Pierre à Césarée a reconnu comme le Messie, il y a là bien plus qu’un reniement : une apostasie.

Le coq est donc un symbole de Pierre. Et doublement ! Car Pierre avait été capable de ‘faire son petit coq  en bombant le torse devant les autres disciples : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais ! » (Mt 26,33-35).

Quel prétentieux petit bonhomme !

Pierre a ‘fait le coq’, et le coq a défait Pierre…

Bien sûr le symbolisme du coq est d’abord solaire : puisque son chant annonce le lever du jour, le coq symbolise le passage des ténèbres à la lumière. En ce sens, cet oiseau est un symbole du Christ. C’est pourquoi le pape Léon IV a décidé en 850 que les clochers de chaque église devraient arborer un coq.

France FFR Home Maillot Rugby Jersey 2021 by Le Coq SportifOn pense également chez nous au coq fièrement cousu sur les maillots de nos rugbymen ou footballeurs. Les rois anglais montraient un lion sur leurs armoiries. Les rois français leur opposaient un coq sur les leurs ! Peut-être à cause de son caractère bagarreur et fier. Mais aussi à cause du jeu de mots latin : gallus signifie à la fois coq (de la famille des gallinacés) et gaulois (pensez à l’Église gallicane). Les Français voient donc dans leurs cochets (coqs de clocher) l’emblème de leur nation et de son lien à l’Église.

Le coq est encore – a contrario de Pierre lorsqu’il renie – l’image des prédicateurs et des évêques (épiscope = sur-veillant, veillant sur) qui réveillent ceux qui dorment pour les avertir du lever imminent du soleil.
Guillaume Durand de Mende, évêque du XIII° siècle, dans son « Manuel pour comprendre la signification symbolique des cathédrales et des églises » nous dit : « Le coq placé sur l’église, est l’image des prédicateurs, car le coq veille dans la nuit sombre, partage les heures par son chant, réveille ceux qui dorment, célèbre le jour qui s’approche ».

coq-clocher-01 coq dans Communauté spirituelleLe coq sur la girouette du clocher suit le vent et indique sa direction : comment ne pas y voir le signe que l’Esprit souffle où il veut, et qu’il suffit de se laisser conduire en s’alignant comme la girouette sur ce que l’Esprit nous souffle de dire et de faire… ?

Un dernier symbolisme du coq est de marquer la 3° veille de la nuit chez les Romains. C’est donc entre la 6° et la 9° heure de la nuit que Pierre a renié son maître, au chant du coq. Et le lendemain, c’est entre la 6° et la 9° heure du jour que les ténèbres se feront.

La 9° heure de la nuit, le triple reniement de Pierre est consommé.

La 9° heure du jour, Jésus meurt en criant que Dieu l’a abandonné. Il y a donc un parallèle entre le reniement de Pierre – notre reniement – et l’abandon qui se généralise autour de Jésus…


Dans l’Évangile de Marc, il n’y a pas 1 mais 2 chants du coq, comme si Marc voulait souligner que Pierre a été averti en cours de route avant que son reniement soit total. Hélas il nous arrive à nous aussi d’ignorer les avertissements salutaires qui pourraient nous éviter d’aller au bout de nos reniements.

Décidément, nous, ce coq et Pierre sommes inséparables : notre vantardise, nos reniements, notre abandon du Christ, nos larmes de remords sont rythmées par le chant de ce gallinacé si imbu de lui-même, et portant messager de l’aurore.

Continuons à picorer quelques détails de ce récit du reniement de Pierre, enchâssé dans la Passion du Christ.


« Toi aussi, tu étais avec le galiléen »

La servante a l’œil : elle reconnaît Pierre entre mille parce qu’elle l’a vu auparavant aux côtés de Jésus. Plutôt : aux côtés du galiléen, ce qui est plutôt méprisant vu la réputation louche que traînait la Galilée pour les juifs de Jérusalem. Un peu comme si elle disait : « toi aussi tu es de la bande de ce mec du 9-3″.

Dans la cour, Pierre reste à distance ; il ne veut plus être aux côtés de Jésus, la peur l’éloigne de son ami. Se faire voir aux côtés du Christ, surtout s’il a mauvaise réputation, est pourtant l’engagement du disciple. C’est le nôtre en tout cas. Et cela nous expose. Être à son côté, de son côté, nous expose à la vindicte populaire, à la dénonciation, à l’arrestation.

Quand la servante dit : « toi aussi », elle parle d’autres disciples sans doute arrêtés en même temps que Jésus, peut-être même les deux larrons qui subiront le même sort que lui. « Nous aussi » nous sommes avec le Christ, quitte à être reconnus comme tels, dénoncés et arrêtés pour cela.


L’accent du Nord

51YgFnft6QL._SX408_BO1,204,203,200_ Judas« Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, ta façon de parler te trahit ». 

Un peu comme Dany Boon dans Les Ch’tis, Pierre ne peut cacher ses origines. Dès qu’il parle, son affreux accent du Nord, l’accent des galiléens à moitié juifs à moitié païens le trahit. À Jérusalem-la-belle, la capitale, les petits gars de Capharnaüm n’ont pas la cote. La bande à Jésus est à leurs yeux un ramassis de pêcheurs du lac de Tibériade : impossible pour eux de se cacher dans la ville de David. Leur métier, leur accent, leurs vêtements : tout les rend étrangers au standing de la capitale.

Assumons notre « accent » avec le Christ : une autre façon de parler, d’autres origines, si différents des gens bien, si loin des centres du pouvoir…


Les larmes du salut

 Passion« Pierre sortit et, dehors, pleura amèrement ».

Dans la version de Matthieu, Pierre n’a même pas besoin de croiser le regard de Jésus (comme chez Marc) pour fondre en larmes. Il lui suffit du chant du coq et de la parole que cela lui rappelle : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ».

Puisse-t-il nous arriver la même chose : une parole de l’Évangile qui, à l’occasion d’un événement, nous fait fondre en larmes ! Car nos larmes amères nous conduiront comme Pierre à accueillir le pardon.

Le triple « M’aimes-tu ? » du Ressuscité à Pierre guérira son triple reniement. Alors que Judas, lui, juste après la scène du reniement, ne pleurera pas mais laissera le remords le consumer jusqu’à se pendre.

« Car une tristesse vécue selon Dieu produit un repentir qui mène au salut, sans causer de regrets, tandis que la tristesse selon le monde produit la mort » (2Co 7,10).

« Car le juste tombe sept fois mais se relève, alors que les méchants s’effondrent dans le malheur » (Pr 24,16).

N’ayons pas honte de pleurer sur nos reniements. Ces pleurs conduisent au salut. Les larmes de Pierre sont l’antidote au remords de Judas : s’endurcir, s’en vouloir, se taire ou passer à autre chose sont des attitudes suicidaires !

Méditons en cette Semaine Sainte le reniement de Pierre et le suicide de Judas.

Quel chant du coq peut faire jaillir mes larmes ?

 

LECTURES DE LA MESSE

ENTRÉE MESSIANIQUE
(Mt 21, 1-11)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : ‘Le Seigneur en a besoin’. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion :Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

 

PREMIÈRE LECTURE
« Je n’ai pas caché ma face devant les outrages, je sais que je ne serai pas confondu » (Is 50, 4-7)

 

Lecture du livre du prophète Isaïe

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.

 

PSAUME

(Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a)
R/ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Ps 21, 2a)

 

Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !


Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure.


Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.


Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Tu m’as répondu !


Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

 

DEUXIÈME LECTURE
« Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Ph 2, 6-11)

 

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
 Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes.
Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

 

ÉVANGILE

Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 26, 14 – 27, 66)

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ph 2, 8-9)

 

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu

Les sigles désignant les divers interlocuteurs son les suivants :
X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages

 

L. En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : D. « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? »

L. Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : D. « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » L. Il leur dit : X. « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : ‘Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.’ » L. Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : X. « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » L. Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : D. « Serait-ce moi, Seigneur ? » L. Prenant la parole, il dit : X. « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » L. Judas, celui qui le livrait, prit la parole : D. « Rabbi, serait-ce moi ? » L. Jésus lui répond : X. « C’est toi-même qui l’as dit ! »
L. Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : X. « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » L. Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : X. « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le royaume de mon Père. »
L. Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : X. « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » L. Prenant la parole, Pierre lui dit : D. « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. » L. Jésus lui répondit : X. « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » L. Pierre lui dit : D. « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » L. Et tous les disciples dirent de même.

 Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : X. « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. » L. Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : X. « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » L. Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : X. « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » L. Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : X. « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » L. De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : X. « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » L. Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil. Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit : X. « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
L. Jésus parlait encore, lorsque Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné un signe : D. « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le. » L. Aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit : D. « Salut, Rabbi ! » L. Et il l’embrassa. Jésus lui dit : X. « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » L. Alors ils s’approchèrent, mirent la main sur Jésus et l’arrêtèrent. L’un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui trancha l’oreille. Alors Jésus lui dit : X. « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père ? Il mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges. Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » L. À ce moment-là, Jésus dit aux foules : X. « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrêté. » L. Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits des prophètes. Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l’amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s’étaient réunis les scribes et les anciens. Quant à Pierre, il le suivait à distance, jusqu’au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait. Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort. Ils n’en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s’étaient présentés. Finalement il s’en présenta deux, qui déclarèrent : A. « Celui-là a dit : ‘Je peux détruire le Sanctuaire de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.’ » L. Alors le grand prêtre se leva et lui dit : A. « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? » L. Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : A. « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. » L. Jésus lui répond : X. « C’est toi-même qui l’as dit ! En tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez lFils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » L. Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : A. « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème ! Quel est votre avis ? » L. Ils répondirent : F. « Il mérite la mort. » L. Alors ils lui crachèrent au visage et le giflèrent ; d’autres le rouèrent de coups en disant : F. « Fais-nous le prophète, ô Christ ! Qui t’a frappé ? »
L. Cependant Pierre était assis dehors dans la cour. Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit : A. « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen ! » L. Mais il le nia devant tout le monde et dit : D. « Je ne sais pas de quoi tu parles. » L. Une autre servante le vit sortir en direction du portail et elle dit à ceux qui étaient là : A. « Celui-ci était avec Jésus, le Nazaréen. » L. De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment : D. « Je ne connais pas cet homme. » L. Peu après, ceux qui se tenaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : A. « Sûrement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. » L. Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : D. « Je ne connais pas cet homme. » L. Et aussitôt un coq chanta. Alors Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et, dehors, pleura amèrement.
Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mettre à mort. Après l’avoir ligoté, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : D. « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » L. Ils répliquèrent : A. « Que nous importe ? Cela te regarde ! » L. Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Les grands prêtres ramassèrent l’argent et dirent : A. « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c’est le prix du sang. » Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ est appelé jusqu’à ce jour le Champ-du-Sang. Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : Ils ramassèrent les trente pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné.
L. On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » L. Jésus déclara : X. « C’est toi-même qui le dis. » L. Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit : A. « Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi ? » L. Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné. Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit : A. « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus, appelé le Christ ? » L. Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livré Jésus. Tandis qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : A. «
 Ne te mêle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » L. Les grands prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus. Le gouverneur reprit : A. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » L. Ils répondirent : F. « Barabbas ! » L. Pilate leur dit : A. « Que ferai-je donc de Jésus appelé le Christ ? » L. Ils répondirent tous : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate demanda : A. « Quel mal a-t-il donc fait ? » L. Ils criaient encore plus fort : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : A. « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! » L. Tout le peuple répondit : F. « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! » L. Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié. Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix de Jésus. Arrivés en un lieu dit Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire), ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. Au-dessus de sa tête ils placèrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche.
Les passants l’injuriaient en hochant la tête ; ils disaient : F. « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : A. « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : ‘Je suis Fils de Dieu.’ » L. Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.
À partir de la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : X. « Éli, Éli, lema sabactani ? », L. ce qui veut dire : X. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L. L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : F. « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! » L. Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. Les autres disaient : F. « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » L. Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la Ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : A. « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »
L. Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculé, et le déposa dans le tombeau neuf qu’il s’était fait creuser dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla. Or Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre.
Le lendemain, après le jour de la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens s’assemblèrent chez Pilate, en disant : A. « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : ‘Trois jours après, je ressusciterai.’ Alors, donne l’ordre que le sépulcre soit surveillé jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : ‘Il est ressuscité d’entre les morts.’ Cette dernière imposture serait pire que la première. » L. Pilate leur déclara : A. « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »
L. Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.
Patrick BRAUD

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