L'homélie du dimanche (prochain)

15 janvier 2018

Il était une fois Jonas…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Il était une fois Jonas…


Homélie pour le 3° Dimanche du temps ordinaire / Année B
21/01/2018

Cf. également :

De la baleine au ricin : Jonas, notre jalousie
Ruptures et continuités : les conversions à vivre pour répondre à un appel
Quand Dieu appelle
Rousseur et cécité : la divine embauche !
Jésus et les « happy few » : une autre mondialisation est possible

 

Il était une fois Jonas…

Il était une fois Jonas… dans Communauté spirituelle 9783314214134FSÇa commence comme une histoire que l’on raconte aux enfants, le soir, avant de s’endormir. Et c’est tout à fait cela : l’histoire de Jonas, c’est ce que les Juifs appellent un « midrash », c’est-à-dire un récit mi-réel mi-fictif, une de ces histoires qui font réfléchir petits et grands. Vous l’avez entendu dans la première lecture, et il faut le relire en entier (10’ minutes montre en main pour lire le livre de Jonas !) : quand les juifs racontent l’aventure de Jonas à leurs enfants, c’est pour leur faire découvrir que Dieu est plus grand que le peuple juif ; que le salut de Dieu est pour Ninive aussi, pour toutes les nations. Quand des chrétiens racontent Jonas à leurs enfants, c’est pour leur annoncer Jésus-Christ, le vrai Jonas ; et pour parler du baptême, le vrai poisson…

Rappelez-vous : Jonas est un prophète juif à qui Dieu demande d’aller avertir Ninive, la grande ville étrangère et païenne, pour qu’elle change de vie et soit sauvée. Or Jonas veut garder jalousement pour les Juifs le salut offert au peuple juif, et n’a aucune envie que Ninive soit sauvée… Alors il fuit ; il prend un bateau pour aller plus loin, à l’opposé de Ninive. Mais la tempête secoue le navire. Les marins réveillent Jonas qui dormait et lui demandent de l’aide. Il voit bien que c’est à cause de lui que la tempête se déchaîne, et demande librement à l’équipage de le jeter par-dessus bord pour apaiser l’océan déchaîné. Aussitôt fait. Un gros poisson qui passait par là avale Jonas, le préservant ainsi dans son ventre pendant 3 jours et 3 nuits. Puis il le recrache… comme par hasard sur la plage juste en face de Ninive ! Jonas comprend alors que Dieu est têtu pour sauver les païens. Il crie dans toute la ville : « Convertissez-vous ! ». Les gens l’écoutent. À la grande fureur de Jonas, Dieu accorde le salut à Ninive. C’est le fameux épisode de ricin : Jonas est dégoûté que Dieu soit si bon avec les méchants. Assis sous un plant de ricin, il contemple la ville en liesse. Le ricin se dessèche. Jonas attrape une insolation et maudit Dieu d’avoir laissé mourir le ricin. Alors Dieu lui dit : « Comment, Jonas, mon fils, tu pleures parce que le ricin s’est desséché, et tu n’aurais pas pleuré parce que Ninive aurait été détruite ? Sache que moi Dieu, j’ai plus de peine pour un humain qui se perd que pour une plante qui se fane »

2_j baleine dans Communauté spirituelleVoilà l’histoire. Et vous devinez dans quel esprit les Juifs la racontent aujourd’hui : Jonas préfigure pour eux le peuple juif chargé d’annoncer à toutes les nations de se convertir au Dieu unique. Ce peuple a la nuque raide et n’obéit pas facilement à Dieu, mais c’est finalement grâce à lui que le salut parvient jusqu’aux extrémités de la terre.

Vous devinez également la lecture que nous, chrétiens, nous en faisons. Jonas, c’est Jésus qui est envoyé pour le salut du monde entier. Jonas endormi au fond sur le bois du bateau préfigure Jésus endormi dans la mort sur le bois de la Croix. L’interrogatoire de Jonas par les marins préfigure la comparution du Christ devant ses juges. Jonas se sacrifie librement : « Prenez-moi et jetez-moi à la mer » : Jésus donnera librement sa vie dans sa Passion choisie volontairement. « C’est lui, Jésus, le vrai Jonas, qui a donné sa vie pour nous racheter » (Ambroise de Milan, sur le psaume 43,85). La répugnance des marins de jeter Jonas à la mer annonce celle de Pilate qui hésite à livrer Jésus à la mort.


Plus encore, le séjour de Jonas dans le ventre du poisson, au milieu de la mer, préfigure la Passion-Résurrection du Christ et notre propre baptême ! Ecoutez St Augustin : « Jonas a été précipité du navire dans le ventre du monstre marin ; de même le Christ a été précipité du bois de la Croix dans le sépulcre, dans les profondeurs de la mort » (Epître 102, 6, 34 ) « Pourquoi Jonas fut-il reçu dans le ventre du monstre, puis rejeté le 3ème jour, sinon pour préfigurer le Christ revenant le 3ème jour des profondeurs de l’enfer ? » (Cité de Dieu, 18, 30, 2 ).

Jésus lui-même nous met sur la voie de cette lecture symbolique (Mt 12, 38-41 ) :
« Tout comme Jonas fut dans le monstre du ventre marin 3 jours et 3 nuits, ainsi le Fils de l’Homme sera dans le sein de la terre 3 jours et 3 nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront, car ils se sont convertis à la prédication de Jonas. Eh bien ! Ici, il y a plus que Jonas ».

Et on a lu dans l’immersion de Jonas 3 jours et 3 nuits la triple immersion des nouveaux baptisés dans l’eau pascale : par 3 fois, ils sont plongés, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

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Comme beaucoup de prénoms dans la Bible, Jonas a une signification très belle. Jonas veut dire « colombe » en hébreu.
La colombe qui annonce la paix et l’Alliance. Et le bateau de Jonas ressemble à l’arche de Noé d’où s’est élancée la colombe de la paix.
La colombe annonce l’Esprit Saint. Et la prière de Jonas ressemble à la prière de Jésus sur qui repose la colombe de l’Esprit de Dieu lorsqu’il est plongé dans les eaux du Jourdain, lors de son baptême.
C’est ce même Esprit de Jésus qui nous rassemble, grand-parents, parents et petits-enfants, blancs ou noirs, sachant écrire ou sachant dessiner, pour faire de nous une seule famille, un seul corps, le Corps du Christ.

Quant à Ninive, c’est la figure de notre propre conversion : comme les païens de l’époque, cela nous arrive de courir après les idoles (l’argent, le pouvoir, le plaisir, l’individualisme…). Par le baptême, nous pouvons mourir à notre péché pour renaître à une vie nouvelle. Il n’est jamais trop tard pour écouter l’appel que nous lancent les prophètes d’aujourd’hui à changer de vie. À ne pas vouloir la guerre. À ne pas détruire notre planète. À bâtir une mondialisation où la réconciliation serait offerte à tous. Ninive, c’est l’Église, issue de toutes les nations sous le ciel. « Car il devait arriver que le monde entier serait transformé en une seule cité, quand croiraient au Christ des peuples de toutes nations » (Zénon, homélie 1,14.3).

Mondialisation spirituelle…

Nous sommes peu habitués à lire l’Ancien Testament à la lumière du Nouveau, à déchiffrer comment le Christ accomplit (et non pas abolit) cette première Alliance : le bateau de Jonas évoquait l’Église, la tempête apaisée par le sacrifice de Jonas annonçait la tempête apaisée sur le lac de Tibériade par la parole de Jésus, son plongeon annonçait le baptême, son rejet sur le rivage la Résurrection, Ninive symbolisait le passage de l’Église aux païens etc… Le fait qu’André et Pierre soient les fils d’un père nommé Jonas (Mt 16,17) n’est sans doute mentionné par hasard : Pierre fera passer l’Évangile au monde romain (cf. Pierre et le centurion romain Ac 10), André le fera passer au monde grec (cf. Jn 12, 20-24). Tous deux sont bien les enfants de Jonas, sauveur de la cité païenne de Ninive.

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Tapisserie de l’abbaye de la Chaise-Dieu :
Jonas sortant de la gueule du poisson, figure du baptême

Que Jonas nous aide à faire mémoire des baptêmes que nous avons vécu ensemble, dans notre paroisse, et de notre propre baptême. Par 3 fois nous avons été plongés sous l’eau, c’est pour renaître aujourd’hui à une nouvelle manière de vivre, à une conversion de nos existences. N’attendons pas la tempête ou la baleine ou l’avertissement de Jonas : c’est aujourd’hui que nous pouvons accueillir le Christ dans nos vies. Il est lui le vrai Jonas, englouti dans la mort mais victorieux de la mort, offrant à tous les peuples le salut et la vie.

 

Pour prier avec les enfants et leurs parents à partir de l’histoire de Jonas :

·      Seigneur Jésus, comme Jonas, je suis souvent râleur !

Tu m’appelles, et moi je boude, ou je me cache.
Mais voilà qu’aujourd’hui, tu m’invite à embarquer avec toi.
Ce bateau qui a finalement emmené Jonas vers la grande ville étrangère, c’est l’Église, ton Église Seigneur Jésus.
Merci de me demander d’embarquer avec toi, avec les autres enfants, avec nos familles.

·      On dit que le gros poisson qui a avalé Jonas, c’était une baleine.

Pourquoi pas ? En tout cas, il devait être très gros pour que Jonas puisse tenir debout à l’intérieur !

- D’un côté, ce poisson, il était gentil parce qu’il a sauvé Jonas de la noyade.
Merci Seigneur pour tous ceux qui m’aiment. Merci pour tous ceux qui me consolent et me soutiennent quand j’ai besoin d’aide.

- D’un autre côté, ce poisson, il était dangereux parce que, si Dieu ne lui avait pas demandé de relâcher Jonas, il aurait fini par le manger tout entier !
Pardon Seigneur : nous aussi, parents et enfants, comme la baleine, nous avons quelquefois envie de dévorer les autres… Aide-nous à nous respecter sans nous étouffer.

·      Dans le ventre du poisson, Jonas est resté 3 jours et 3 nuits.

Il était dans le noir. Son cœur était dans la nuit. Mais la prière a été sa lumière :
« De la nuit où j’étais, j’ai crié vers Dieu, et il m’a répondu ».
C’était pour annoncer Jésus, qui a prié son père même aux heures les plus sombres, même pendant les 3 jours et les 3 nuits du tombeau.
« De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant trois jours et trois nuits, de même le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre durant trois jours et trois nuits ».
Merci Seigneur Jésus d’avoir gardé allumée cette flamme de la prière tout au long de ta Passion. 

·      Ta Résurrection est pour nous le signe d’une espérance extraordinaire : la lumière est plus forte que la nuit, l’amour est plus fort que nos divisions, le pardon est plus grand que la violence.
Seigneur Jésus, tu vois les hommes qui se font la guerre : éclaire leur cœur. Qu’ils écoutent ta parole d’amour. Qu’ils retrouvent le chemin du pardon. Qu’ils bâtissent la Justice et la Paix !

·      « Ninive était une ville divinement grande : il fallait 3 jours pour la traverser », nous dit la Bible.
Jonas l’a traversé en un seul jour ! : c’était pour annoncer le Christ, qui a hâte de traverser le cœur de chacun pour l’aider à changer. C’était l’image de l’Église, qui aujourd’hui encore parcourt toute l’humanité, toutes les grandes villes du monde pour les appeler à accueillir l’amour de Dieu, et qui a bien besoin de se convertir elle aussi.
Seigneur Jésus, viens traverser nos villes et nos villages, les Ninive de ce temps qui attendent un signe d’espérance.
Seigneur Jésus, viens vite traverser mon cœur. 

·      « Jonas s’assit à l’orient de la ville, sous une hutte. Il s’assit dessous, à l’ombre, pour voir ce qui arriverait à la ville ».
Cette hutte fait de l’ombre à Jonas pour le protéger des coups de soleil !
Tu nous donnes souvent, Seigneur, des personnes qui nous protègent, qui nous aident à ne pas nous dessécher. Donne-nous d’être des « huttes de Jonas » les uns pour les autres. Que nos familles, notre Église soit un abri plein d’amour et de paix pour grandir en ta présence.

Ah ! Seigneur, je commence à comprendre ! Et si l’histoire de Jonas, c’était un peu notre histoire à nous ?

Tantôt râleurs, tantôt prophètes ;
des fois presque engloutis par l’épreuve, mais ressuscités à l’espérance ;
rencontrant plein de poissons amis ou dangereux ;
traversant notre monde avec un mélange d’amour et de peur ;
nous plaignant pour un ricin qui meurt, et oubliant que Dieu pleure pour un seul enfant malheureux…
Le signe de Jonas, c’est ta résurrection, Seigneur Jésus, où nous sommes délivrés, comme Jonas est délivré de la baleine pour aller sur un autre rivage…
Viens nous redire cette Bonne Nouvelle, cet Évangile de salut offert à tous les hommes.

 

LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jon 3, 1-5.10)

Lecture du livre de Jonas

La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac. En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés. – Parole du Seigneur.

PSAUME
(24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)
R/ Seigneur, enseigne-moi tes chemins. (24, 4a) 

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi,Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

DEUXIÈME LECTURE
« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.

ÉVANGILE
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)
Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Patrick BRAUD

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6 avril 2016

Les 153 gros poissons

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Les 153 gros poissons

Homélie du 3° dimanche de Pâques / Année C
10/04/2016

Ictus

Les détails mentionnés dans la Bible le sont rarement par hasard.

Il y a 7 disciples dans la barque. Avec Jésus, ils sont donc 8 au repas, et c’est la 3° apparition, précise Jean en Jn 21,1-14.

Jean prend soin de mentionner que le filet des pêcheurs contenait 153 gros poissons, ce n’est sûrement pas pour faire joli ! Si vous avez visité les catacombes de Rome vous savez que le poisson était le symbole des premiers chrétiens pendant les trois siècles de persécutions romaines. À cause sans doute de nos poissons de ce dimanche, et aussi à cause de la signification cachée du mot poisson en grec (ICTUS = Iesos Khristos Theous Uios Soter = Jésus Fils de Dieu Sauveur). À tel point qu’on ne sait pas qui a qui a influencé l’autre… Dessiner un poisson sur un mur de catacombe était devenu un signe de ralliement « secret » des premiers chrétiens. Le bassin qui contenait l’eau du baptême était appelé « piscina » littéralement « étang des poissons ». Les personnes nouvellement converties étaient appelées par exemple chez Tertullien (150 – 230) « pisciculli  » (petits poissons).

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D’ailleurs Jean n’emploie pas le même mot pour les poissons pêchés par Pierre et ses compagnons (ictus) et les poissons (opsarion) grillés sur la braise au bord du lac.

Benoît XVI commentait :
« Aujourd’hui encore, l’Église et les successeurs des Apôtres sont invités à prendre le large sur l’océan de l’histoire et à jeter les filets, pour conquérir les hommes au Christ - à Dieu, au Christ, à la vraie vie. Les Pères ont aussi dédié un commentaire très particulier à cette tâche singulière. Ils disent ceci: pour le poisson, créé pour l’eau, être sorti de l’eau entraîne la mort. Il est soustrait à son élément vital pour servir de nourriture à l’homme. Mais dans la mission du pêcheur d’hommes, c’est le contraire qui survient. Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort; dans un océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie. Il en va ainsi : dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi : nous existons pour montrer Dieu aux hommes. »
Homélie du pape Benoît XVI, Messe inaugurale du Pontificat,
Place Saint Pierre, 5° dimanche de Pâques, 24/04/2005

153

Mais pourquoi 153 ?

Rarement un nombre aura suscité autant de commentaires !

 

Nombre triangulaire

Saint Augustin, encore lui, connaissait bien les mathématiques : les nombres dits triangulaires fascinaient déjà le monde antique depuis des siècles.

« Maintenant, dès qu’on a besoin de l’Esprit Saint pour pouvoir observer la loi, il faut joindre 7 à 10, ce qui fait 17. Or, en additionnant tous les nombres depuis un jusqu’à 17, tu obtiendras au total 153. Il n’est pas nécessaire de faite ici l’addition tout entière, vous l’achèverez chez vous. Vous direz donc en calculant Un, plus deux, plus trois, plus quatre donnent dix. Unis de la même manière, tous les autres nombres jusqu’à 17, et tu obtiens le chiffre mystérieux des fidèles et des saints qui seront avec le Seigneur dans les splendeurs du ciel. »

Ainsi 153 = 1 + 2 + 3 + … + 17. L’image triangulaire de 17 représentée ci-dessous le représente : en prenant 17 boules à la base du triangle et en superposant 17 rangées de boules diminuées de 1 à chaque rangée jusqu’au sommet, on cumule : 153 boules. Ces 153 boules forment ainsi un triangle équilatéral de 17 boules par côté. Il s’agit de l’expression déployée, représentée dans sa plus simple expression formelle, imagée, géométrique (le triangle équilatéral) du nombre en soi informel, invisible qui se cache derrière le signe numérique 17.

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Le nombre triangulaire a donc cette propriété d’être représenté par un triangle équilatéral, que la symbolique maçonnique, héritée des bâtisseurs du temple de Jérusalem, identifiait au grand architecte de l’univers, la Trinité pour les chrétiens. Le triangle équilatéral orne de bon nombre de façades et de vitraux de nos églises et synagogues. C’est un symbole de divinité, de perfection.

Et 17 est l’addition de la loi (les 10 Paroles) et de la Création (les 7 jours de la Genèse).

17 est également le nombre des peuples connus à l’époque, du moins comme le rapporte le livre des Actes des Apôtres pour la Pentecôte (2, 1-11). Comptez le nombre des peuples énumérés dans ce récit : « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d’Asie, de Phrygie, de Pamphylie, d’Égypte, de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, Juifs, prosélytes, Crétois et Arabes ». Cela fait 17 !

Ces peuples, dont les ressortissants entendent dans leur propre langue ce que disent les apôtres, sont au nombre de 17 : c’est l’Église, dans sa vocation à rassembler tous les peuples de la terre en Dieu.

Les 153 poissons désignent donc l’Église comme plénitude (17, nombre triangulaire) de la Loi (10) unie à la Création (7), ou pour suivre saint Augustin, du peuple juif uni aux païens dans la nouvelle alliance. La somme de toute l’humanité, de la Création à l’Alliance.

 

Nombre miroir

Le nombre miroir d’un autre est celui composé de ses chiffres disposés symétriquement, de droite à gauche.
Ainsi 153 renvoie par miroir au nombre 351.
Or le nombre 351 est le nombre triangulaire de 26 (351=1+2+3+…+26), et 26 est la valeur numérique (guématria) du Tétragramme YHWH (Y=10 + H=5 + W=6 + H=5) !

17 et 26 sont donc comme en miroir l’un de l’autre par leurs nombres triangulaires : c’est comme si la gloire du Dieu d’Israël (26) se reflétait dans la gloire de l’Église (17)… Vatican II ne dira pas autre chose en proclamant que l’Église est le sacrement de la communion trinitaire (LG1 ; cf. CEC n° 747).

 

Nombre de Harshard

153 est divisible par la somme de ses chiffres : 1+5+3=9, et 153=9×17.

C’est ce qu’on appelle un nombre de Harshard (ce terme signifie ‘grande joie’ en sanskrit, attribué par le mathématicien Dattatreya Ramachandra Kaprekar). Et l’on retombe à nouveau sur le nombre 17 !

La plénitude qu’est l’Église ne renie aucune des particularités culturelles qu’elle réunit, puisqu’elle est ‘divisible’ par la somme de ses membres…

 

Nombre d’Armstrong

C’est un nombre qui est égal à la somme des puissances n de ses chiffres, n étant égal au nombre de ces chiffres.

153=13+53+33

L’utilisation dans notre contexte de pêche suggère que le résultat est la somme de la perfection de chaque individu, car élevé à la puissance trinitaire…

 

Nombre de Friedmann

On appelle ainsi un nombre qui est le résultat d’une combinaison de tous ses chiffres, moyennant les quatre opérations de base (+ – x /).

Ainsi 153=3×51

Le pape Grégoire le Grand s’est engouffré dans cette propriété mathématique :

« Multiplions 10 et 7 par 3, nous obtenons 51 : nombre qui renferme assurément un grand mystère, car nous lisons dans l’Ancien Testament que la cinquantième année doit être appelée une année jubilaire, pendant laquelle le peuple entier se repose de tout travail (cf. Lv 25,11). Mais le vrai repos est dans l’unité, qui ne peut être divisée; en effet, là où il y a une fissure de division, il n’y a pas de vrai repos. Multiplions 51 par 3, pour obtenir 153. Puisque toutes nos œuvres, accomplies dans la foi en la Trinité, nous conduisent au repos, nous avons multiplié 17 par 3, de manière à obtenir 51. Et notre vrai repos étant atteint par la connaissance de la gloire de cette même Trinité, que nous croyons fermement exister au sein de l’unité divine, nous multiplions 51 par 3 et nous tenons la somme totale des élus dans la patrie céleste, que figure ce nombre de 153 poissons.
Il convenait que le filet jeté après la Résurrection du Seigneur prît le nombre de poissons qu’il fallait pour désigner les élus qui habitent la patrie céleste. »

 

Le plérôme de l’humanité

Afficher l'image d'origineC’est l’interprétation la plus connue, celle de saint Jérôme, qui désigne l’Église comme plénitude de l’humanité, et qui synthétise en quelque sorte toutes les autres. Les zoologistes grecs de l’époque connaissaient au total 153 variétés de poissons. Jérôme s’appuie sur ce savoir de son époque (IV° siècle) pour évoquer que le nombre signifierait dans ce cas l’universalité de l’Église, toutes les nations de la Terre se retrouvant dans les filets de l’apôtre Pierre.

 

L’Église, désignée par la barque et le filet de Pierre, est destinée à recueillir toute l’humanité, et à la mener au Christ, pour atteindre ainsi sa plénitude (plérôme ; cf. Col 1,19) à la fois humaine et divine.

 

 

Évagre le Pontique

Au IVe siècle, il a écrit 153 « Maximes sur la prière », suivant fidèlement le symbolisme de la pêche miraculeuse. Dans son « Traité pratique », il écrit de façon alambiquée, voire confuse :

« J’ai divisé ce traité sur la prière en 153 chapitres. Ainsi, je vous convie à une fête évangélique, où vous pourrez vous délecter de ce nombre symbolique qui combine une figure triangulaire et une figure hexagonale. Le triangle symbolise la connaissance spirituelle de la Trinité, l’hexagone représente la création ordonnée du monde en six jours. Le nombre 100 est carré, alors que le nombre 53 est triangulaire et sphérique. Car 28 est triangulaire et 25 est sphérique, 5 fois 5 donnant 25. De cette façon, vous avez une figure carrée pour exprimer la nature quaternaire des vertus et un nombre sphérique, 25, qui représente le mouvement cyclique du temps et ainsi la véritable compréhension de cette époque. Car les semaines suivent les semaines, et les mois suivent les mois, et le temps évolue d’année en année, et les saisons suivent les saisons, comme nous le voyons aux mouvements cycliques du soleil et de la lune, du printemps et de l’été Le triangle peut symboliser la connaissance de la Sainte Trinité. Ou vous pouvez considérer la somme totale, 153, comme triangulaire et signifiant respectivement la pratique des vertus, la contemplation de la divinité dans la nature et la connaissance spirituelle de Dieu, ou la foi, l’espérance et l’amour, ou l’or, l’argent et les pierres précieuses. »

Évagre utilise les propriétés du nombre sphérique 25. Le nombre sphérique est un nombre qui, multiplié par un nombre circulaire, part de lui-même et revient à lui-même, comme par exemple, 5×5 = 25 ; ce nombre circulaire, multiplié par lui-même, donne une sphère : 5×25 = 125.

 

Les deux pêches miraculeuses

Saint Augustin, toujours lui, interprète cette deuxième pêche miraculeuse comme celle qui, à la fin des temps, réussira enfin le projet de Dieu : « rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52) :

« Il ne faudrait pas conclure de là qu’il n’y aura que cent 153 saints qui ressusciteront à la vie éternelle, car tous ceux qui ont part à la grâce de l’Esprit saint, sont compris dans ce nombre qui renferme trois fois le nombre 50, et de plus le nombre 3, symbole du mystère de la sainte Trinité. Or, le nombre cinquante est le produit du nombre sept multiplié par sept, et auquel on ajoute l’unité. Cette unité indique qu’ils ne doivent faire qu’un. Ce n’est pas sans raison que l’Évangéliste fait la remarque que les poissons étaient grands, car lorsque Notre Seigneur eut dit: « Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l’accomplir (en donnant l’Esprit saint qui devait la faire accomplir) »; il ajoute un peu plus loin: « Celui qui fera et enseignera sera grand dans le royaume des cieux » (Mt 5).

Lors de la première pêche, le filet se rompait en figure des schismes qui devaient déchirer l’Église. Ici, au contraire, comme les schismes seront impossibles dans la paix suprême dont jouiront les saints, l’Évangéliste a dû faire remarquer que, malgré le grand nombre et la grosseur des poissons, le filet ne se rompit point. Il semble faire allusion à la première pêche où le filet se rompit, et vouloir faire ressortir par cette comparaison la supériorité de la pêche actuelle. »

  

Ez 47,10

Un verset d’Ezékiel (47,10) éclaire d’un jour encore nouveau le symbolisme décidément multiple de 153 : « des pêcheurs se tiendront sur ses bords; depuis En-Guédi jusqu’à En-Eglaïm, on étendra les filets; il y aura des poissons de diverses espèces, comme les poissons de la grande mer, et ils seront très nombreux ».

En-Guédi existe toujours : on y va en bateau à travers le lac de Tibériade, et cette traversée est chargée d’évocations évangéliques.

Or en hébreu Gad « bonheur » est le mot miroir de Dag « poisson ».

Et la valeur numérique de En-Guédi « la fontaine de mon bonheur » est : 3 + 4 + 10 = 17, alors que la valeur numérique de En-Eglaïm est : 70 + 3 + 30 + 10 + 40 = 153 ! L’expression « depuis En-Guédi jusqu’à En-Eglaïm » désigne ainsi le chemin que parcoure l’Église, de 17 (la totalité de l’humanité) à 153 (la plénitude de l’humanité sauvée).

 

Enfin juste pour vous dire que décidément des harmoniques du nombre sont quasi innombrables, signalons juste que 153 est encore le nombre de bénédictions données à des personnes précises dans les quatre évangiles (si ! si !, comptez les bénéficiaires de ces bénédictions : c’est bien le bon nombre !).

 

Bref : innombrables sont les interprétations cabalistiques qu’on peut tirer de ce nombre de 153 gros poissons. Mais elles convergent vers cette espérance folle : tous les êtres humains, de tous les temps, de toutes les cultures, de tous les lieux, sont appelés à faire partie de l’Église, qui est l’humanité enfin réconciliée et unifiée en Dieu même.

À nous d’être témoins de cette espérance folle.

 

 

 

1ère lecture : « Nous sommes les témoins de tout cela avec l’Esprit Saint » (Ac 5, 27b-32.40b-41)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là, les Apôtres comparaissaient devant le Conseil suprême. Le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »

 Après avoir fait fouetter les Apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

Psaume : Ps 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13

R/ Je t’exalte, Seigneur, tu m’a relevé.
ou : Alléluia. (Ps 29, 2a)

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

2ème lecture : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse » (Ap 5, 11-14)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, j’ai vu : et j’entendis la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens ; ils étaient des myriades de myriades, par milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. »

 Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. » Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » ; et les Anciens, se jetant devant le Trône, se prosternèrent.

Evangile : « Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-19)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. 
Le Christ est ressuscité,
le Créateur de l’univers,
le Sauveur des hommes.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

 Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »
Patrick BRAUD

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