L'homélie du dimanche (prochain)

9 mars 2013

Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale

Homélie du 4° Dimanche de Carême / Année C
10 mars 2013

 

« Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout » (Coluche).

Le fondateur des Restos du coeur se faisait philosophe pour souligner la difficulté de concilier des valeurs contraires comme la justice et la liberté, et en même temps pour en souligner l’urgence et l’importance sociale.

Concilier signifie : amener à un accord des personnes d’opinions contraires, d’intérêts divergents ; mettre ensemble des choses ayant des caractéristiques opposées. Le verbe vient du latin conciliare qui veut dire : unir.

La réconciliation dont parle Paul dans la deuxième lecture (1Co 5,17-21) est donc la Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale dans Communauté spirituelle toulouse-lautrec-henri-de-1864-la-ravaudeuse-1849718reprise de ce travail d’harmonisation, qui a dû être interrompu pour nécessiter un tel investissement de la part de l’Apôtre. Tout se passe comme si Dieu avait disposé les êtres et les choses avec justesse dans sa Création, c’est-à-dire de manière à être ajustés les uns aux autres. Mais la rupture introduite par le péché des origines, compilé génération après génération, fait que les êtres humains ne vivent plus en pleine harmonie les uns avec les autres, ni avec les animaux ou le cosmos qui les entourent. Réconcilier, c’est alors entreprendre le patient travail de couture qui occupait les ravaudeuses autrefois : fil après fil, pièce sur pièce, raccommoder, réunir, réajuster, retisser…

C’est constater au départ que les gens ont des intérêts contraires, des antipathies tenaces, et pourtant faire le pari de les réunir au final.

Paul parle de réconcilier Dieu avec les hommes, ou plutôt les hommes avec Dieu, car ce n’est pas la même chose. Du côté de Dieu, nul intérêt divergent avec l’homme, nulle animosité au contraire. Du côté de l’homme, une terrible méprise sur sa liberté qui lui apparaît antagoniste de celle de Dieu (à l’image de la méprise du fils prodigue de notre évangile en Lc 15,1-32).

 

Comment résoudre ce conflit ?

En fait il a déjà été résolu – nous dit Paul – et résolu une fois pour toutes. En Christ, Dieu a retourné comme un gant les accusations qu’il aurait été en droit de porter contre nous. C’est Jésus lui-même qui à été identifié au péché afin que nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Condamné en tant qu’homme à l’humiliation de la croix, Jésus est descendu au rang des malfaiteurs, des criminels, des maudits de Dieu. Ressuscité par Dieu au plus haut, le Christ a élevé avec lui notre nature humaine.

Depuis Pâques, nul criminel n’est si loin de Dieu que le Christ ne puisse se réconcilier avec lui, puisqu’il est en personne la passerelle entre les deux mondes. Il suffit de se laisser réconcilier, insiste Paul, c’est-à-dire de laisser le Christ s’unir à nous pour qu’il nous unisse à Dieu.

Mieux qu’une super glu réalisant l’adhésion solide de deux surfaces en quelques secondes, le Christ « recolle » l’homme à Dieu parce qu’il adhère aux deux. Être uni à lui (dans l’eucharistie, la prière, la relation à autrui) est alors suffisant pour à nouveau être prennent pleinement ajusté à Dieu, identifié à la justice de Dieu.

En s’éloignant de la soif de Dieu, l’Occident a pour une bonne part oublié l’urgence de cette réconciliation-là. On sent bien en Europe que la réconciliation entre les hommes est vitale : entre la France et l’Allemagne, entre nos anciennes colonies et nous, entre les générations… Nous cherchons à concilier des valeurs antagonistes : la liberté et l’égalité, la justice et la fraternité etc? Et nous avons raison. Mais nous avons perdu de vue que la réconciliation horizontale (avec les autres) découle de la réconciliation verticale (avec Dieu).

Là comme ailleurs, Dieu est le plus court chemin d’un homme un autre.

De même pour la réconciliation avec la nature environnante : le désir écologique d’une vie ajustée à notre univers vivant ignore que l’harmonie avec Dieu en est la clé de voûte. Si nous savions davantage faire le détour par Dieu, nous pourrions plus facilement retisser les liens manquants ou abîmés avec nos proches, avec notre environnement, notre planète…

À l’instar de Moïse se détournant pour voir le buisson ardent, nous ne pouvons libérer nos frères qu’en acceptant d’être d’abord rencontrés par Dieu, habités par lui, jusqu’à devenir ses ambassadeurs, comme l’écrit Paul. Un ambassadeur vient au nom d’un autre, plus grand que lui. Un ambassadeur a un pouvoir pour agir au nom de cet autre.

Tel est Paul dans son ministère de réconciliation.

Tels sont les prêtres dans le ministère de la confession.

Telle est l’Église dans le rôle sacramentel qu’elle joue au milieu des nations.
En Afrique du Sud par exemple, pour unir à nouveau les anciennes victimes de l’apartheid et leurs anciens maîtres (cf. la Commission nationale de vérité et réconciliation). En pays d’islam pour poser les pierres d’attente d’une possible harmonie entre chrétiens et musulmans. Partout où la haine a déchiré des familles, des ethnies (au Rwanda, au Libéria…), des peuples, les chrétiens inlassablement reprennent le fil de leur dévidoir pour raccommoder le lien social, les liens interreligieux etc.

 

Si nous nous laissons réconcilier avec le Christ, nous serons acteurs de cette même réconciliation autour de nous.

Et Dieu sait que ces fractures (d’argent, de séparations familiales, d’oppositions idéologiques…) sont nombreuses, auxquelles nous participons parfois hélas.

À travers le sacrement de réconciliation, grâce au jeûne, à l’aumône, à la prière, laissons le Christ patiemment réunir à nouveau ceux que tout semble opposer.

 

1ère lecture : L’arrivée en Terre Promise et la célébration de la Pâque (Jos 5, 10-12)

Lecture du livre de Josué

Après le passage du Jourdain, les fils d’Israël campèrent à Guilgal et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, vers le soir, dans la plaine de Jéricho.
Le lendemain de la Pâque, ils mangèrent les produits de cette terre : des pains sans levain et des épis grillés.
À partir de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu’ils mangeaient les produits de la terre. Il n’y avait plus de manne pour les fils d’Israël, qui mangèrent cette année-là ce qu’ils récoltèrent sur la terre de Canaan.

Psaume : Ps 33, 2-3, 4-5, 6-7

R/ Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur.

Je bénirai le Seigneur en tout temps, 
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur : 
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur, 
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond : 
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira, 
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend : 
il le sauve de toutes ses angoisses

2ème lecture : Réconciliés avec Dieu par le Christ (2Co 5, 17-21)

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation.
Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.

Evangile : Parabole du père et de ses deux fils (Lc 15, 1-3.11-32)

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. Comme la tendresse d’un père pour son enfant, le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ps 102, 8.13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
Jésus disait cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.’ Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : ‘Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…’
Mais le père dit à ses domestiques : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent la fête.

Le fils aîné était aux champs. À son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : ‘C’est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a vu revenir son fils en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »
Patrick Braud

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13 août 2011

Maison de prière pour tous les peuples

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Maison de prière pour tous les peuples

Homélie du 20° Dimanche ordinaire / Année A   / 14/08/2011

Quelle place donner aux étrangers dans la vie sociale, culturelle, religieuse d’un pays ?

Faut-il leur accorder le droit de vote ? À quelles élections ? Quelle place peuvent-ils prendre dans les associations, dans les Églises ? Faut-il une politique d’intégration, d’assimilation, ou bien un multiculturalisme intelligent ?

Ces questions sont de toujours à toujours, et nos politiques ne sont ni les premiers ni les derniers à instrumentaliser ou au contraire à fuir ces réels enjeux du vivre ensemble.

Isaïe : l’ouverture à l’universel.

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Isaïe transmet une prise de position courageuse, sans doute à contre-courant de l’opinion majoritaire des coreligionnaires juifs de son époque. « Je ferai bon accueil aux étrangers qui se sont attachés au service de mon Nom. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière. » (Is 56).

Bien sûr la condition exprimée semble restrictive (« s’attacher au service du Nom » = se détacher du polythéisme et devenir un craignant-Dieu). Mais pour l’époque c’est déjà révolutionnaire d’universaliser ainsi le salut et le bonheur offerts dans le temple de Jérusalem. La conclusion est encore plus stupéfiante : « ma maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples. »

Salomon ira dans ce sens en demandant à Dieu d’exaucer les prières des étrangers qui viendront prier ici (1R 8)…

Que quelques tribus d’ex-nomades, d’ex-esclaves aient prétendu détenir la vérité sur le seul vrai Dieu est déjà un tournant unique de l’histoire humaine. Qu’ils aient élargi leur position religieuse jusqu’à en conclure logiquement que ce dieu – puisqu’il est unique – est aussi le dieu des païens, des étrangers, de l’univers tout entier, est un autre tournant tout aussi important.

Les prophètes ne font pas de Jérusalem une capitale ethnocentrée. Elle est « maison de prière pour tous les peuples ». Le Vatican, en demandant un statut international pour la ville de Jérusalem, serait paradoxalement plus juif que les politiques juifs, dans la ligne prophétique Isaïe !

Paul : le souci des locaux.

Paul réfléchit lui aussi à ce mystère d’Israël au milieu des nations (Rm 11).

Le scandale de conf-car-paris-2009-saint-paul Doctrine sociale dans Communauté spirituellela croix du Christ a opéré un chassé-croisé surprenant. Ceux qui étaient loin (les étrangers) sont désormais devenus proches, et les enfants de famille (les juifs) semble être devenus des ennemis irréductibles, alors que Jésus est l’un d’entre eux, ainsi que Paul et tous les premiers chrétiens.

L’apôtre des païens n’oubliera jamais la vocation singulière du peuple de l’Alliance. Tout en parcourant la Méditerranée, jusqu’à faire arriver le premier évangile en Europe, Paul n’aura de cesse de rappeler que les fils de famille ne doivent pas être délaissés ni méprisés sous prétexte d’ouverture aux païens.

 

Si nous avions gardé cette tension féconde, nous n’aurions jamais regardés les juifs comme les nouveaux étrangers du christianisme. Nous aurions empêché les pogroms, les conversions forcées, peut-être même la Shoah…

Jésus : l’étranger est surprise.

Jésus est juif jusqu’au bout des ongles. Alors qu’il fait un peu de camping touristique, ou du  étrangermoins alors qu’il prend du repos le long de la côte libanaise (Tyr et Sidon), il semble camper dans un complexe de supériorité si courant chez les rabbins juifs. « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ». Autrement dit : les étrangers, ce n’est pas mon problème. Isaïe a dû se retourner dans sa tombe ! Heureusement, la ténacité de cette libanaise qui lui réclame des miettes va ébranler l’autosuffisance juive qui n’a pas épargné même Jésus : « les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maître ». Là, Jésus stupéfait est obligé de reconnaître que cette femme a raison : les étrangers sont bien invités au festin, et pas que pour des miettes ! C’est sans doute un déclic dans la conscience de Jésus. À partir de la rencontre de cette étrangère, il défendra jusqu’au bout l’universalité de sa mission. Il annoncera de salut pour tous. L’écriteau INRI, rédigé en latin, grec et araméen témoignera de son désir de « rassembler dans l’unité des enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), étrangers et juifs enfin réunis.

 

·      Peut-on conclure quelque chose de ce bref parcours sur la place des étrangers dans la vie d’Israël et de l’Église ?

 IsaïePas un programme politique détaillé. 

Pas un catalogue de mesures répressives ou libérales.

Plutôt un état d’esprit, qui aura des conséquences énormes à la longue.

Avec Isaïe nous continuons de proclamer que tous les étrangers ont leur place dans la maison de prière qu’est l’Église, pour tous les peuples.

Avec Paul, nous rappelons en même temps il ne faut pas oublier les fils de la maison, ceux qui accueillent, et qui ont besoin de ne pas devenir symétriquement les étrangers des autres.

Avec Jésus, nous voulons nous laisser surprendre dans la rencontre de l’étranger, qui a tant de choses à nous apprendre sur Dieu.

Ce n’est qu’un socle sur lequel bâtir une vraie politique d’accueil des étrangers. Il faudrait d’ailleurs relire tous les textes bibliques accordant aux étrangers un statut d’égalité avec les juifs dans le Royaume d’Israël (ex: « la loi sera la même pour le citoyen et pour l’étranger en résidence parmi vous » Ex 12,49 etc.)

Mais ce socle pourrait déjà changer bien des choses dans nos têtes, dans nos coeurs, dans notre porte-monnaie.

 

L’immigration à la lumière de la doctrine sociale – 1ère partie from Semaines Sociales de France on Vimeo.

 

1ère lecture : Dieu accueille les étrangers qui viennent le prier (Is 56, 1.6-7)
Lecture du livre d’Isaïe

Parole du Seigneur :
Observez le droit, pratiquez la justice. Car mon salut est approche, il vient, et ma justice va se révéler. 
Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l’amour de son nom et sont devenus ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et s’attachent fermement à mon Alliance, je les conduirai à ma montagne sainte. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».

Psaume : Ps 66, 2b-3, 5abd, 7b-8

R/ Dieu, que les peuples t’acclament ! Qu’ils t’acclament, tous ensemble !

Que ton visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
sur la terre, tu conduis les nations. 

Dieu, notre Dieu, nous bénit. 
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

2ème lecture : Le rôle des Juifs dans la nouvelle Alliance (Rm 11, 13-15.29-32)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d’en sauver quelques-uns. Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l’écart, qu’arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts ! 
Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu, et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d’Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même eux aussi, maintenant ils ont désobéi à cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c’est pour que maintenant, eux aussi, ils obtiennent miséricorde. Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.

Evangile : Jésus exauce la prière d’une étrangère (Mt 15, 21-28)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur protège l’étranger. Heureux qui met en lui son espoir ! Alléluia. (Ps 145, 5.8-9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus s’était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. - C’est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Patrick BRAUD

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