Pentecôte : un universel si particulier !
Pentecôte : un universel si particulier !
Homélie pour la fête de Pentecôte / Année B
23/05/2021
Cf. également :
Le déconfinement de Pentecôte
Les langues de Pentecôte
Pentecôte, ou l’accomplissement de Babel
La sobre ivresse de l’Esprit
Les trois dimensions de Pentecôte
Le scat de Pentecôte
Pentecôte : conjuguer glossolalie et xénolalie
Le marché de Pentecôte : 12 fruits, 7 dons
Et si l’Esprit Saint n’existait pas ?
La paix soit avec vous
Parler la langue de l’autre
Les multiples interprétations symboliques du buisson ardent
Le lien de notre unité
Le 3 octobre 2018, Gérard Collomb, socialiste, ministre de l’Intérieur démissionnaire, avait énoncé lors de sa passation de pouvoir ce constat inquiétant : « Aujourd’hui, on vit côte à côte. Moi, je le dis toujours : je crains que demain on vive face à face ». Qu’un homme politique de gauche s’alarme des tensions opposant les Français entre eux résonne comme une alerte. Depuis, la succession de crimes terroristes, de troubles en banlieues, de radicalisations de tous bords mettent cette question de l’unité du pays sous le feu des projecteurs. Des journalistes et sociologues observent cette évolution attentivement. Souvenez-vous de Christophe Guilluy (La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, Flammarion, 2014), montrant que les territoires perdus de la République se constituent en périphéries de plus en plus coupées des centres. David Goodhart prenait le relais en montrant dans son livre : The road to somewhere. The populist revolt and the future of politics, Hurst Publishers, 2017 qu’il voyait poindre une fracture entre les gagnants de la mondialisation, prêts à vivre et travailler n’importe où en changeant plusieurs fois de pays (les anywhere), et les perdants de la mondialisation, enracinée dans leurs territoires, attachés à leur identité locale, voyant leur niveau de vie décliner (les somewhere). Jérôme Fourquet (L’Archipel français, 2019) dressait quant à lui un tableau clinique très froid de « l’archipélisation de la France », ce que Gérard Collomb appelait le côte-à-côte, craignant qu’il ne devienne un face-à-face générateur de violence.
Puis la loi sur les séparatismes a montré le vif débat et les divergences d’analyse sur ce phénomène social. L’extrême-gauche rappelle que le premier apartheid social est celui imposé par les riches. Ils se regroupent pour vivre entre eux, le plus souvent à l’ouest des métropoles, dans les mêmes écoles, clubs de sport, résidences etc. Faisant monter le prix du mètre carré, ils rejettent ainsi les autres au nord ou à l’est, et dans les banlieues lointaines. L’extrême droite dénonce le séparatisme religieux – musulman le plus souvent – qui fait se regrouper des familles dans un quartier bientôt dominé par les barbus. Tous dénoncent l’emprise des caïds de la drogue sur ces quartiers, mais préconisent des remèdes fort différents pour en sortir (aide sociale vs ordre républicain).
La mosaïque France semble prise d’un vertige d’éparpillement implacable…
Qu’y a-t-il de commun en effet entre une famille aisée du centre de Paris qui a fui le confinement pour aller passer le mois d’avril les pieds dans l’eau du Golfe du Morbihan dans une belle résidence secondaire avec un grand jardin, et une famille d’immigrés musulmans pratiquant le ramadan, coincée dans une étroite maison 1930 en briques rouges des anciennes courées du Nord ? Elles ne se connaissent pas, ne se rencontrent pas, ne se parlent pas, leurs enfants ne jouent pas ensemble, ne vont pas dans les mêmes écoles, clubs ou associations etc. L’une parlera de littérature, cinéma, culture et éduquera au débat ; l’autre parlera dans une autre langue des prochaines vacances au bled (Maghreb) ou au village (Afrique noire).
Les peuples de Pentecôte cités dans les Actes
Que devient le fameux vivre ensemble dans tout cela ?
Qu’est-ce qui unit encore des groupes de populations aussi disparates, voire opposées ?
Sommes-nous loin de la fête de Pentecôte de ce dimanche ? Pas tant que cela. Nous le savons : l’enjeu de Pentecôte est l’unité de tous les peuples en un seul corps.
Jean-Paul est un témoin représentatif de cette exégèse :
Le récit de l’événement de la Pentecôte souligne que l’Église naît universelle : tel est le sens de la liste des peuples – Parthes, Mèdes, Élamites… – qui écoutent la première annonce faite par Pierre. L’Esprit Saint est donné à tous les hommes, quelle que soit leur race ou leur nation, et il accomplit en eux la nouvelle unité du Corps mystique du Christ. Saint Jean Chrysostome souligne la communion réalisée par l’Esprit Saint à travers cette observation concrète : « Qui vit à Rome sait que les habitants des Indes sont ses membres » (Audience générale du 17/06/1998).
Pour être fidèle au texte de notre première lecture, il faut souligner que c’est d’abord de la maison d’Israël dont il s’agit ici. Pierre précise bien dans son discours qu’il s’adresse aux « hommes d’Israël » : « Vous, Juifs, et vous tous qui résidez à Jérusalem… », « Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici… », « Que toute la maison d’Israël le sache… ». Et Luc précise que ce sont les juifs pieux et prosélytes du monde entier qui sont réunis à Jérusalem pour la fête juive de Chavouot (Pentecôte). Les non-juifs ne sont pas encore concernés. Il faudra une autre Pentecôte, une autre intervention décisive de l’Esprit, pour ouvrir le baptême à des païens comme le centurion romain Corneille et sa maisonnée (Ac 10). Pour l’instant, il n’est question que de la communauté juive dispersée (diaspora) dans tous les pays du monde, comme le clame Pierre : « que toute la maison d’Israël le sache… ».
Cette liste des peuples d’Ac 2, 8-11 est toujours étrange à nos oreilles. Ces anciens territoires, au nom parfois imprononçable ou mal prononcé au micro de l’ambon, n’évoquent plus grand-chose aujourd’hui. Et l’on peut se demander avec raison : pourquoi saint Luc s’est-il senti obligé d’en dresser la liste ?
Elle ressemble à la Table des nations de Gn 10, déjà mentionnée à propos de l’envoi en mission des 72 disciples (Lc 10), qui dresse la liste des descendants de Noé et de leurs territoires. Ou encore à la liste des nations d’Is 11, 10-12 : « Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure. Ce jour-là, une fois encore, le Seigneur étendra la main pour reprendre le reste de son peuple, ce reste qui reviendra d’Assour et d’Égypte, de Patros, d’Éthiopie et d’Élam, de Shinéar, de Hamath et des îles de la mer. Il lèvera un étendard pour les nations ; il rassemblera les exilés d’Israël ; il réunira les dispersés de Juda des quatre coins de la terre ».
Le plus important est de relever ce que le parcours de notre première lecture suggère au lecteur : en trois vagues successives (quatre peuples, puis quatre provinces romaines, puis quatre régions), Luc dresse l’image du monde vu de Jérusalem. Les trois cycles en effet suivent chacun un mouvement circulaire autour de la Ville sainte. C’est donc une image du monde qu’a voulu dresser Luc, mais en précisant que la foule est composée de juifs et de prosélytes, il restreint ce microcosme au judaïsme de la diaspora. En d’autres termes, l’universalité de la Pentecôte n’est encore qu’interne au judaïsme.
Pourquoi cette restriction au judaïsme dans l’empire romain ? Luc est historien et théologien. Comme historien, il sait que l’extension universelle de la mission chrétienne ne fut pas immédiate, mais a résulté d’un processus évolutif. Comme théologien, il maintient qu’Israël est le premier destinataire de la venue du Messie.
Un universalisme progressif
L’universalisme de Pentecôte est donc graduel, progressif. D’abord Jérusalem, puis la diaspora juive de tous les pays, puis les païens. On le voit : il ne s’agit pas de renoncer au particularisme juif pour s’ouvrir à l’universel. Il s’agit de l’assumer en Christ, en gardant le cœur du judaïsme sans encombrer les païens avec l’accidentel du judaïsme. Le cœur, c’est l’élection par Dieu comme responsabilité envers tous, les Écritures comme trésor de révélation sur l’homme, le Dieu Un, l’importance de l’éthique comme amour concret, la relecture de l’histoire collective et individuelle etc. L’accidentel, c’est la circoncision, les interdits alimentaires (la cacherout), les vêtements (barbe, papillotes, téphillim), la lettre de la Torah et ses 613 obligations etc. Non pas que cet accidentel soit sans valeur, loin de là. Et après tout, des milliers de chrétiens juifs l’ont conservé pendant des siècles ! Mais il n’a pas à être imposé aux non-juifs souhaitant devenir chrétiens.
Luc tient à faire savoir que, dès le commencement, l’universalité était préfigurée. C’est pourquoi, si l’explosion spirituelle de la Pentecôte est destinée au judaïsme exclusivement, le discours interprétatif de Pierre, qui suit l’événement, fait résonner déjà des échos universels : « Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Ac 2, 39). Et plus loin : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver » (Ac 4, 12).
Or, ces accents massivement universalistes évoquent immanquablement l’espérance prophétique de la restauration eschatologique d’Israël, avec le rassemblement attendu des exilés de toutes nations sur le mont Sion annoncé par Isaïe. L’évènement de Pentecôte sonne ainsi l’essor mondial de la Parole tout en réalisant l’antique promesse du pèlerinage eschatologique des exilés de la Diaspora à la Ville sainte.
Répétons-le : il a fallu des Pentecôtes successives nombreuses pour que peu à peu l’Église naissante comprenne ce travail de discernement et le mette en œuvre. Les Samaritains reçoivent l’Esprit avant le baptême, montrant ainsi que les schismatiques peuvent être intégrés à la construction commune (Ac 8). Puis c’est le centurion Corneille qui reçoit l’Esprit avec sa famille, avant le baptême lui aussi, montrant que les païens sont associés au même héritage que les juifs (Ac 10). Ce qui au passage rend toute nourriture pure à manger, et pour Pierre c’est une vraie révolution, inconcevable sans le passage en force de l’Esprit de cette mini-Pentecôte dans la ville de Joppé (notons au passage que c’est Pierre – et non Paul – qui initie le passage aux païens, sous l’impulsion de l’Esprit Saint) ! Imaginez aujourd’hui des musulmans renoncer à l’interdit halal pour s’ouvrir à d’autres cultures que celle de leur origine… Puis c’est l’assemblée de Jérusalem (le premier concile ! Ac 15) qui expérimenta une autre Pentecôte, puisqu’elle décide sous l’inspiration de l’Esprit de ne pas imposer la circoncision et autre obligations juives aux païens qui demandent le baptême : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé que… ».
Passer du particulier à l’universel demande donc un énorme travail de discernement et beaucoup de Pentecôtes successives !
Le judaïsme chrétien des débuts de l’Église a été capable de ce travail de discernement pour garder l’essentiel du particularisme juif tout en l’ouvrant d’abord aux autres cultures juives de par le monde, puis aux païens. N’en doutons pas : ce travail est toujours devant nous, notamment pour l’Église latine qui doit s’ouvrir à d’autres cultures que l’Occident.
Articuler le singulier (Pierre, chacun des 120 disciples), le particulier (l’identité juive) et l’universel (l’ouverture aux païens) a été l’alchimie réussie de Pentecôte. À nous de poursuivre aujourd’hui cette alchimie ecclésiale…
De Rome à Jérusalem
La liste des peuples énumérés par Luc dans le récit des Actes est à ce titre très instructive. Quand on suit sur la carte les noms alignés par Luc, on voit qu’il balaie le monde connu de l’époque, d’est en ouest, avec la Judée et Jérusalem au milieu, presque comme centre de gravité de l’ensemble. Vision très contestatrice de l’ordre impérial romain qui soumettait alors tous les royaumes, tous les peuples.
Mentionner Rome à la fin de cette liste, en codicille, est un pied-de-nez à l’orgueil des maîtres du monde de l’époque. C’est l’affirmation de Jérusalem comme vrai centre du monde : la Torah au-dessus de l’Empire, le particularisme juif plus vrai que l’impérialisme romain. L’accent est polémique : tandis que Rome vantait son rôle ambitieux de maîtresse du monde habité, et se servait à cette fin de listes des peuples soumis, Luc revendique par cette « liste des peuples » la seigneurie de Jésus et de l’Église sur l’humanité, en contestant celle de Rome.
Aujourd’hui encore, l’universel chrétien conteste les grands centres de pouvoirs qui dominent le monde (Wall Street, Pékin) pour réhabiliter le droit des peuples à cultiver leur identité propre au sein d’une unité organique très différente de celle des marchés américains ou de l’idéologie chinoise. Ironie de l’histoire, après la chute de Rome aux mains des barbares, l’Église latine a cependant réintroduit en son sein le centralisme romain qu’elle contestait à ses débuts…
L’Église de Pentecôte unit « toute la maison d’Israël » en parlant toutes les langues de la terre. Mais elle réalise cette union dans une communion vivante qui relie en permanence ces communautés : parler la langue de l’autre, se visiter, s’entraîner, échanger, former un seul corps dans le respect de la diversité de ses membres, et d’abord des plus fragiles.
L’Esprit, lien de l’unité
Pour terminer, lisons à nouveau la belle image de saint Augustin voyant dans le feu de l’Esprit de Pentecôte le lien de l’unité entre tous les grains de blé formant un même pain, le Corps du Christ parlant toutes les langues de la terre :
« Pourquoi sous l’apparence du pain ? Ne disons rien de nous-mêmes; écoutons encore l’Apôtre, voici comment il s’exprimait en parlant de ce sacrement: « Quoiqu’en grand, nombre, nous sommes un seul pain, un seul corps (1 Co 10,17) ». Comprenez et soyez heureux. O unité ! ô vérité ! ô piété ! ô charité ! « Un seul pain ». Quel est ce pain ? « Un seul corps ». Rappelez-vous qu’un même pain ne se forme pas d’un seul grain, mais de plusieurs. Au moment des exorcismes, vous étiez en quelque sorte sous la meule ; au moment du baptême, vous deveniez comme une pâte ; et on vous a fait cuire en quelque sorte quand vous avez reçu le feu de l’Esprit-Saint. Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. Voilà ce qu’enseigne l’Apôtre sur ce pain sacré ».
Augustin (+ 430), Sermon 269
MESSE DU JOUR
PREMIÈRE LECTURE
« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
PSAUME
(103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia ! (cf. 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur !
La terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
DEUXIÈME LECTURE
« Le fruit de l’Esprit » (Ga 5,16-25)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates
Frères, je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair. Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez. Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi. On sait bien à quelles actions mène la chair : inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui commettent de telles actions ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu. Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas. Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises. Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit.
SÉQUENCE ()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres, viens, dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ; dans la fièvre, la fraîcheur ; dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous les fidèles.
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen.
ÉVANGILE
« L’Esprit de vérité vous conduira dans la vérité tout entière » (Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.Viens, Esprit Saint ! Emplis le cœur de tes fidèles ! Allume en eux le feu de ton amour ! Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Patrick Braud