L'homélie du dimanche (prochain)

20 décembre 2015

Noël : solstices en tous genres

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Noël : solstices en tous genres

 

Cf. également :

Noël : Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune…

Noël : la trêve des braves

Noël : croyance dure ou croyance molle ?

Le potlatch de Noël

La bienveillance de Noël

Noël « numérique », version réseaux sociaux…

Noël : « On vous écrira… »

 

Homélie de Noël / Année C
24/12/2015

 

« Il a choisi le jour le plus court de l’année pour rappeler que le Verbe de Dieu s’était rapetissé.
Il a choisi le jour à partir duquel les autres jours commencent à grandir, car il fera grandir toutes choses ». (saint Augustin : sermon CXCII 3). 

Solstice d’hiver

Saint Augustin sait bien que l’Église ignore le jour exact de la naissance de Jésus. Mais il sait également pourquoi elle a choisi le 24 décembre pour fêter Noël, la Nativité. La vérité symbolique est ici plus importante que la vérité factuelle ! Le solstice d’hiver est la date la plus riche de sens pour célébrer la venue du Verbe de Dieu parmi nous. Pourquoi ? À cause de ce parallèle que développe saint Augustin, et que tous les baptisés du III° siècle faisaient instinctivement. Les jours sont au plus bas au solstice d’hiver. De même le Verbe de Dieu, lumière sortant de la divinité, vient au plus bas de notre humanité. Il se fait le plus petit, le plus petit jour de l’année. Il vient affronter les ténèbres au moment où elles sont à leur maximum, signe que le combat contre le mal est au coeur de sa mission, un mal gigantesque et menaçant, qu’il commence pourtant à faire reculer par le seul fait de naître, de n’être là que pour offrir gratuitement l’amour de Dieu.

Le solstice de décembre est donc le signe du solstice divin, où Dieu lui-même se rapetisse en quelque sorte pour épouser notre humanité, et la faire grandir ensuite de l’intérieur.

Car les jours recommencent à devenir plus longs que les nuits à partir du 25 décembre. C’est donc que le but de l’Incarnation est d’augmenter notre humanité, qualitativement et quantitativement, jusqu’à ce qu’elle soit portée aux dimensions de Dieu lui-même. Le Christ a épousé la condition des petits, en naissant anonyme, sur la paille, reconnu seulement de quelques nomades peu aimés du peuple.

C’était pour que tous les petits de ce monde retrouvent en lui la grandeur de leur dignité humaine, la splendeur de leur condition d’enfants de Dieu, la taille adulte de l’homme nouveau inauguré par le Christ.

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Là où le solstice naturel ne remporte qu’une victoire éphémère – car le calendrier cyclique connaîtra l’autre solstice de juin où tout s’inverse – le calendrier chrétien ose affirmer que la naissance de cet enfant est la victoire définitive de la lumière sur l’obscurité. Pas besoin de recommencer chaque année à faire ‘comme si’ on passait d’un solstice à l’autre. C’est fait une fois pour toutes.

Depuis Noël, la lumière du Christ ne cesse de gagner sur les ténèbres du mal, les petits parmi les humains ne cessent d’être élevés par Dieu, agrandis jusqu’à commencer à devenir Dieu dès maintenant et un jour en plénitude.

 

Solstice christique

Regardez attentivement les façades de nos églises romanes du XI°-XIII° siècle, dans le Sud-Ouest et le Sud de la France notamment. Vous retrouverez très souvent une disposition particulière de personnages sculptés sur l’arc du zodiaque (les 12 signes des mois de l’année) qui ornent la plupart des frontons. Au lieu d’avoir le cancer, symbolisé par un crabe se mouvant tangentiellement à droite et à gauche au sommet de l’arc, vous avez à sa place une simple pierre, nue, sans fioritures, qui s’intercale dans la succession des signes des mois de l’année. C’est une manière de dire au signe du cancer : pousse-toi de là, ce n’est pas toi le sommet du temps ! C’est le Christ : pierre angulaire du temps humain, et non les astres. L’accomplissement du temps n’est pas dans l’horoscope, ni dans la sacralisation de la nature : le Christ est le point Oméga du temps vers lequel convergent toutes les forces naturelles et humaines.

Solstice christique Cognac 2

L’évangélisation du solstice païen

Pour situer Noël aux 24 décembre au soir, l’Église a également pris en compte les fêtes païennes qui se déroulaient à Rome à cette période de l’année. Suivant la logique évangélique où le Christ dit vouloir accomplir plutôt qu’abolir, elle se dit que l’attente du renouveau manifestée dans ces saturnales pouvait fort bien se greffer sur l’espérance liée à Noël. Ce que les fêtes païennes pressentaient, sans pouvoir s’extraire de la fascination de la nature, la foi chrétienne le magnifie en reportant sur la naissance du Christ ce symbolisme des jours au plus bas reprenant vigueur et force contre la nuit.

Les orthodoxes quant à eux, sans doute moins marqués par les fêtes romaines, préfèrent fêter Noël en même temps que l’Épiphanie, la manifestation du Messie aux cultures de tous pays.

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Saturnales romaines

 

Solstice divino-humain

Reste que pour nous catholiques, fêter Noël la nuit du 24 décembre oblige à nous engager dans le combat contre le mal sous toutes ses formes, à épouser la condition des plus humbles de la terre pour les faire grandir jusqu’à Dieu.

« Il a choisi le jour le plus court de 1′année pour rappeler que le Verbe de Dieu s’était rapetissé.
Il a choisi le jour à partir duquel les autres jours commencent à grandir, car il fera grandir toutes choses ».

Noël : solstices en tous genres dans Communauté spirituelle solstice-hiver 

Que chacun s’examine pour voir à quel engagement la crèche de Noël peut le conduire !

 

MESSE DE LA NUIT

1ère lecture : « Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane. Et les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés.

 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

Psaume : Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur. (cf. Lc 2, 11)

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.

Il jugera le monde avec justice
et les peuples selon sa vérité.

2ème lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite

Bien-aimé, la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous apprend à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

Evangile : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. 
Je vous annonce une grande joie : Aujourd’hui vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur ! Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

 En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

 Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Patrick BRAUD

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20 décembre 2014

Noël : Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune…

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Noël : « Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

Homélie de Noël 2014/ Année B
25/12/2014

cf. également :
Le potlatch de Noël
Noël : la trêve des braves
Noël : croyance dure ou croyance molle ?
La bienveillance de Noël

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… » (Lc 2, 1-14)

Le 1er Noël commence avec le récit d’une exclusion hélas terriblement actuelle. Bien des jeunes, lycéens ou étudiants, pensent aujourd’hui qu’il n’y a guère de place pour eux dans la société. Beaucoup de salariés vont guetter avec angoisse les conséquences de la crise économique pour voir s’ils ont toujours leur place dans l’entreprise. Certains, dans nos voisins, dans nos familles même, désespèrent tellement de trouver leur place parmi nous qu’ils en auront des idées noires, très noires…

Noël : Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… dans Communauté spirituelle Pauvrete-et-exclusion-sociale-les-grandes-lignes-du-plan-quinquennal1_large 

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

Eh bien ce soir, l’enfant de la crèche nous délivre de la peur de l’exclusion ! Il nous donne le courage d’affronter la solitude, ou la mise à l’écart, le côté difficile de toute naissance humaine. Car il a connu l’exclusion sans que cela l’arrête dans son désir d’aimer. « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueilli » (Jn 1,1-18) : mais cela n’a engendré chez lui ni revanche ni jalousie maladive.

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

Oui vraiment ; de manière étonnante et paradoxale ce fragile nouveau-né dans une étable devient la source de notre force et de notre courage :

 Ce soir :

Ligoté dans ses langes, il nous délivre aujourd’hui de nos peurs qui nous paralysent.

Abrité dans une étable comme une bête, il nous révèle maintenant la vraie dignité de tout être humain qu’on ne peut traiter comme une bête.  

- Couché ce soir ‘sur la paille’, pauvre et fragile, il nous enrichit de sa sagesse.  

Mis à l’écart, pas accueillic’est lui qui accueille pourtant les bergers, les mal-aimés de la vie et nous prépare une place auprès du Père.  

Réchauffé ce soir par le souffle du bœuf et de l’âne, il nous réchauffe à son tour du souffle de son Esprit Saint.  

-  Déposé ce soir à Bethléem (la ‘maison du pain’, en hébreu) dans une mangeoire, il se livrera lui-même dans le pain de l’eucharistie en nourriture pour ceux qui ont faim et soif de vivre vraiment.   

SocialExclusionWordCloud amour dans Communauté spirituelle 

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

Les bergers dans les champs ne s’y sont pas trompés, car eux, question exclusion, ils connaissent ! Ils sont un peu comme les Gitans sur nos aires de stationnement ou à nos feux rouges : rarement désirés, souvent suspectés, toujours en marge de la société ordinaire. Ils viennent saluer en Jésus un de leurs compagnons d’exclusion qui, lui, va remporter la plus éclatante des victoires : vaincre le rejet des hommes non par la violence ou le même rejet en retour, mais par le pardon, et l’amour des ennemis…

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

Vous le voyez, Noël n’est pas seulement une belle histoire pour faire briller les yeux des enfants. C’est d’abord l’histoire d’un Dieu qui fait l’expérience du mal en venant vers nous, mais que ni le mal ni la souffrance ne pourront arrêter dans sa volonté farouche de révéler à l’homme se grandeur et sa dignité.

 

Alors fêtons Noël avec la force et le courage que nous donne le Christ, né sur le bois de la mangeoire, crucifié sur le bois de la Croix, ressuscité dans l’amour du Père.

Si nos familles traversent des épreuves, des séparations, ne désespérons pas les uns des autres : le temps peut faire son œuvre, le pardon est possible.  

Si nos familles sont dans la joie en ce moment, savourons et mettons cette joie en mémoire en l’appréciant à son juste prix.  

Si nous avons des combats importants à mener, que ce soit pour notre travail, notre santé, ou pour nos proches, ne perdons pas courage : jour après jour nous sera donnée la force pour tenir bon, pour ne pas baisser les bras.  

Et refusons les discours catastrophistes, qui se généralisent en ces temps difficiles de mutation économique : nulle fatalité n’est écrite nulle part. Nous ne pouvons pas nous conduire comme si nous n’avions pas d’espérance. Car notre espérance est immense et terriblement efficace.   

 

« Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… »

À Noël, notre Dieu, mis à l’écart, avec les exclus, va pourtant manifester que son amour est plus fort que nos rejets.

Appuyons-nous sur lui pour mener avec Lui le combat contre toutes les forces d’exclusion, en nous et autour de nous.

Que Noël ne soit pas seulement la fête de l’enfance, mais la fête de l’amour offert, quelques soient les oppositions, à tout âge de la vie…

 

 

Messe de la nuit

1ère lecture : « Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.

Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

Psaume : 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur.
cf. Lc 2, 11

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.

Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !

2ème lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite

Bien-aimé,
la grâce de Dieu s’est manifestée
pour le salut de tous les hommes.
Elle nous apprend à renoncer à l’impiété
et aux convoitises de ce monde,
et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable,
avec justice et piété,
attendant que se réalise la bienheureuse espérance :
la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
Car il s’est donné pour nous
afin de nous racheter de toutes nos fautes,
et de nous purifier
pour faire de nous son peuple,
un peuple ardent à faire le bien.

Evangile : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)

Acclamation : Alléluia. Alléluia.  Je vous annonce une grande joie : Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ! Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
– ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Patrick BRAUD

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28 décembre 2013

La vieillesse est un naufrage ? Honore la !

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La vieillesse est un naufrage ? Honore la !

Homélie pour la fête de la Sainte famille Année A
29/12/13

Un EHPAD : cinq lettres garantissant un certain confort pour les personnes âgées dépendantes accueillies dans cet établissement médicalisé.

Pourtant, dès l’entrée, un saisissement submerge le visiteur. Une batterie de regards vides alignés dans leurs fauteuils roulants, autour d’une cheminée sans feu ; un silence étrange vu la vingtaine de vieilles dames rassemblées là, et qui devraient papoter à plaisir. Est-ce encore vivre que de laisser le temps s’écouler ainsi, sans autre objectif que d’atteindre le prochain repas, sans autre parole que celles qui sont enfouies, incohérentes, dans les mémoires embrouillées ?

Vous cherchez le visage de la personne que vous êtes venu visiter. Elle a l’air toute surprise alors que vous lui avez rappelé 20 fois auparavant. Au moins est-elle heureuse de cette soudaine déchirure dans la longue solitude journalière répétitive. Mais la conversation devient très vite épuisante. Quand il n’y a plus de traces du passé, quand on est incapable de se projeter plus loin que le prochain repas, il ne reste plus que le présent à explorer. Les oiseaux dans les arbres, la pluie qui va revenir, et cette légère douceur de l’air qui pourrait bien nous permettre d’aller faire une balade dehors, ce que beaucoup de pensionnaires enfermés attendent avec impatience…

Le pire, c’est quand avec la déchirure de l’âge ressortent tous les défauts les plus graves jusque-là jugulés par l’éducation et le savoir-vivre. Rivalité, jalousie, agressivité, méchanceté les unes envers les autres… : les maisons de retraite fourmillent de ce venin d’inhumanité où l’incontinence touche également les attitudes mauvaises auparavant habilement contenues.

Et le pire du pire, c’est le troisième étage, l’étage des « cinglés », dont l’appellation polie de personnes désorientées ou le nom scientifique d’Alzheimer masque mal leur totale dépersonnalisation. Hébétés, à moitié déshabillés, ils errent dans les couloirs ou se terrent dans leur chambre, en donnant du Madame aux Messieurs, en ne reconnaissant plus personne, en n’ayant plus conscience du jour, de l’année, de leur dignité ni de leur identité.

Ressortir indemne de ces visites est impossible.

Le grand âge c’est donc cela aussi ! Pas seulement le beau vieillard adulé qu’était Nelson Mandela, ni les seniors en pleine forme de nos publicités pour happy-boomers. Mais une déchéance du corps, de l’esprit, du souffle. « La vieillesse est un naufrage » osait dire le général De Gaulle en regardant Pétain. Il visait l’errance morale du vieux maréchal. Mais le naufrage s’attaque aujourd’hui à toutes les capacités : physiques, intellectuelles, spirituelles. Nous vivons maintenant si vieux que statistiquement il y a de grandes chances que nos 10 dernières années, autour des 80-90 ans, se transforment en longue dérive dégradante.

L’avertissement de Ben Sirac le Sage (1° lecture) résonne avec d’autant plus de violence dans ce contexte. « Soutiens ton père dans sa vieillesse. Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force » (Si 3,2-14).

En cette fête de la Sainte Famille, voilà un devoir familial dur à entendre. Car c’est épuisant que d’accompagner ainsi des vieillards dans leur démence sénile. C’est en outre devenu si cher que bientôt notre société ne pourra plus payer pour des conditions d’accueil et de soins dignes. Allez faire un tour dans les longs séjours de nos hôpitaux, de nos hospices publics, et vous découvrirez des mouroirs qui n’ont rien à envier à ceux de Calcutta.

Pourtant, le sage nous avertit : « ne méprise pas tes vieux parents lorsque l’esprit les abandonne », sinon pourrais-tu toi-même espérer de la miséricorde pour toutes tes déchéances actuelles ou à venir ?

C’est l’ancien commandement : « honore ton père et ta mère » que la sagesse invite à revisiter. Que veut dire : honorer ses vieux parents lorsque apparemment ils sont réduits à une survie plus ou moins animale ?

Redoutable question, qui va peser sur le débat à l’Assemblée Nationale pour les lois dites ?de fin de vie’ : euthanasie active ou passive, suicide assisté, surcoût insupportable pour les déficits publics etc.

L’impératif catégorique demeure pour autant : « honore ton père et ta mère ».

Peut-être Jésus l’a-t-il vécu dans son enfance, confronté au grand âge, puis à la mort de son père adoptif ? Car Joseph, selon quelques traditions orales, aurait été beaucoup plus âgé que Marie, et serait mort au moment où Jésus émerge à la vie publique. Mais on ne sait rien ou presque de l’attitude de Jésus vis-à-vis des personnes âgées de son époque. Tout simplement parce que dans ce temps-là on ne vivait pas vieux !

C’est réellement une question moderne engendrée par l’allongement spectaculaire de l’espérance de vie, et de la santé qui y conduit. Difficile donc de trouver dans la Bible comment faire pour accompagner nos seniors ++ jusqu’au bout.

À nous d’inventer les chemins de respect et d’affection pour entourer nos aînés.

Ce n’est plus en prenant chez soi ses parents ou beaux-parents, comme on faisait autrefois à la ferme. Car nos appartements, nos rythmes de vie ne sont plus compatibles avec cela. Et cette cohabitation de générations engendrait bien des rancoeurs, frustrations et dominations dont nous ne voulons plus.

Alors, que faire pour ceux dont la force et l’esprit les abandonnent ?

La vieillesse est un naufrage ? Honore la ! dans Communauté spirituelle axe1Francoise- Une première réponse se trouve du côté de la recherche scientifique.

Combattre la douleur et le handicap liés à l’âge, entretenir la motricité et l’indépendance, vaincre Alzheimer (peut-être grâce aux cellules souches) etc…. Investissons massivement dans cette recherche, de qui dépendent nos conditions de vieillesse future.

- Une deuxième réponse se trouve du côté de l’innovation sociale. On peut imaginer des lieux de vie différent, des prises en charge à domicile alternatives, des associations mieux impliquées, des croisements intergénérationnels avec des écoles, des artistes etc. La lutte contre la solitude des personnes âgées est notamment un champ où les chrétiens ont un vrai savoir-faire (Petites Soeurs des Pauvres, conférences Saint-Vincent de Paul, service évangélique des malades etc…).

- Une troisième réponse sera proprement spirituelle. Un sursaut de la conscience collective pour ne pas se voiler la face devant cette question de plus en plus lourde, pour aller affirmer a priori la valeur et la dignité de toute personne humaine, justement – et plus encore – lorsqu’elle n’a plus  apparence humaine à cause du grand âge.

Le Christ a fait l’expérience de devenir un rebut de l’humanité, humilié, méprisé, regardé « comme un ver » et non comme un être humain. C’était pour que les défigurés de nos sociétés trouvent en lui un compagnon de route qui rappelle à tous la vraie beauté humaine que même la démence sénile et la déchéance des années ne peuvent extirper de l’existence de chacun.

En fêtant la Sainte Famille, réfléchissons aux engagements personnels et collectifs à prendre pour que nos aînés ne soient pas déshonorés par la perte de leurs facultés.

« Même si son esprit l’abandonne, ne méprise pas ton père ou ta mère ».

1ère lecture : Les vertus familiales (Si 3, 2-6.12-14)

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage

Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra de longs jours, celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère.
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie.
Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force.
Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché.

Psaume : Ps 127, 1-2, 3, 4.5bc

R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur !

Heureux qui craint le Seigneur 
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains : 
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !

Ta femme sera dans ta maison 
comme une vigne généreuse, 
et tes fils, autour de la table, 
comme des plants d’olivier. 

Voilà comment sera béni 
l’homme qui craint le Seigneur. 
Tu verras le bonheur de Jérusalem 
tous les jours de ta vie.

2ème lecture : Vivre ensemble dans le Christ (Col 3, 12-21)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens

Frère,
puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre c?ur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection.
Et que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps. 

Vivez dans l’action de grâce.
Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ; par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu, dans vos c?urs, votre reconnaissance.
Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père. 
Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient.
Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle.
Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ; dans le Seigneur, c’est cela qui est beau.
Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager.

Evangile : La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth (Mt 2, 13-15.19-23)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus Sauveur ! Alléluia. (cf. Is 45, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

Après la mort d’Hérode, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et reviens au pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »

Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël.

Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.
Patrick Braud

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23 décembre 2013

Noël : la trêve des braves

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

La trêve des braves

Homélie de la nuit de Noël 2013

 » Joyeux Noël !  »
C’est ce que nous allons nous souhaiter, ce soir et demain.

 » Joyeux Noël !  »
C’est également le souhait, prononcé dans un français hésitant, que des soldats allemands ont adressé à des soldats français au milieu du no man’s land entre les tranchées de la guerre de 14-18, quelque part sur le font dans le Nord? Fait authentique qui a suscité la fureur des gradés, voulant poursuivre la boucherie…

Noël : la trêve des braves dans Communauté spirituelle 51M94CKJCCL._SY300_Si vous avez vu le film  tiré de ce fait de guerre, sorti au cinéma il y a quelques années (2005), vous vous souvenez sans doute de cette scène de la fraternisation entre allemands, écossais et français, la nuit d’un Noël de guerre, au milieu de la boucherie des tranchées.

Car l’impensable peut se produire même là, même dans la boue, dans la haine de l’ennemi apprise dès les bancs de l’école. Il aura suffit d’un « Stille Nacht, heilige Nacht » entendu dans la tranchée d’en face, pour que les cornemuses britanniques répondent avec l’« Amazing Grace », et les français rejoignant avec l’accordéon le choeur improvisé des chants de Noël en pleine guerre mondiale…

On va poser le fusil un instant pour aller, une bougie à la main, saluer celui d’en face, lui serrer la main, échanger avec lui cigarettes et chocolat ! Et lui souhaiter « Joyeux Noël » !

Les fraternisations durant 14-18 : la trêve de Noël 1914

Les fraternisations durant 14-18 : la trêve de Noël 1914

On voit alors les hommes se rassembler pour une messe de minuit assez surréaliste, en plein champ de bataille, où les adversaires prient ensemble, où les gradés chantent avec les gars de la troupe, où ceux qui fraternisent sont tout surpris de voir la même humanité sous des uniformes opposés !

Le prêtre anglican qui célèbre la messe de Noël au milieu de cette assemblée étonnante constate avec émotion : « Ce soir, des hommes ont envie de  se rassembler autour d’un simple calvaire, comme on se réchauffe autour d’un feu en hiver ! Même ceux qui n’y croient pas sont venus se réchauffer en écoutant la Parole de Dieu pour oublier la guerre ».

Voila la puissance de Noël : faire que « des ennemis enfin se parlent, des adversaires se tendent la main, des peuples qui s’opposaient acceptent de faire ensemble une partie du chemin » (Préface de la Prière eucharistique pour la Réconciliation n°2).


Dans nos familles, nous avons besoin de cette « trêve de Noël » : autour de la table ce soir, ou au téléphone avec ceux qui sont loin, déposons les armes s’il y a des conflits, faisons la paix s’il y a des motifs de querelles ; retrouvons nos frères, nos soeurs, nos enfants, nos proches sans arrière-pensée, avec le seul désir d’être en paix, avec le seul drapeau du pardon, avec pour seule tranchée la conviction de partager un destin commun.
Car dans nos familles aussi il y a des guerres inhumaines, alors que nous sommes capables de tant de fraternité lorsque chacun s’y met !


Cet enfant, vulnérable et désarmé, sur la paille de la mangeoire, vient nous rendre nous-mêmes vulnérables et désarmés.
Vulnérables à la tendresse de nos proches, aux gestes et aux paroles d’affection qui ce soir nous toucheront vraiment.
Désarmés, c’est-à-dire : renonçant à la violence, renonçant à la maîtrise de l’autre, à la mainmise sur l’autre, qu’il ait 12 ans ou 80 ans, qu’il soit le conjoint ou le frère.

47814976 braves dans Communauté spirituelle


Ce soir, laissons la grâce de Noël nous changer, nous transformer, faire fondre nos cœurs, à l’image des poilus de 14 qui écrivaient : « On en peut pas se tuer une nuit de Noël? » (Julien Arène, les carnets d’un soldat, Paris, 1917)


Et demain, revenus dans nos entreprises, notre milieu professionnel, amical, dans notre quartier, nous pourrons laisser la joie de Noël continuer à faire son chemin en nous : pourquoi ne pas voir en chacun ce compagnon d’humanité pour lequel le Christ est venu sur terre ?

Il est toujours possible de fraterniser, même quand on ne partage pas les mêmes idées, les mêmes coutumes, la même religion.


Que l’enfant de la crèche nous aide à ne jamais désespérer de cette capacité de fraternisation que chacun de nous porte en lui !

Frohe Weihnachten !

Merry Christmas !

Joyeux Noël !…

Messe de la Nuit

1ère lecture : Le prince de la paix (Is 9, 1-6)

Lecture du livre d’Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.
Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés.
Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort,Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».
Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers.

Psaume : Ps 95, 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13ac

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
pour gouverner le monde avec justice.

2ème lecture : La grâce de Dieu s’est manifestée (Tt 2, 11-14)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
C’est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnable, justes et religieux,
et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur.
Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

Evangile : Naissance de Jésus (Lc 2, 1-14)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Je vous annonce une grande joie. Aujourd’hui nous est né un Sauveur : c’est le Messie, le Seigneur !Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre ? ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. ?
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte,
mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »
Patrick Braud

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