Les politiques devraient étudier la théologie musulmane
Les politiques devraient étudier la théologie musulmane
· L’assassin de Samuel Paty avait posté ce message de revendication sur Twitter juste après avoir décapité le professeur le 16/10/2020 :
« Au nom d’Allah, le tout miséricordieux, le très miséricordieux, (…) à Macron, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment. »
· Le jour choisi pour les assassinats de Nice (ce 29/10/2020) – Mawlid, fête de la naissance de Mahomet – n’est pas un hasard : « défendre » l’honneur du « prophète » le jour de son anniversaire est la marque d’une piété certaine (du moins dans la tête des islamistes, hélas)… Et l’assassin des trois victimes chrétiennes dans l’église de Nice ne cessait de répéter dans l’ambulance qui le menait à l’hôpital : « Allahou Akbar», « Allahou Akbar ». Il avait emporté un Coran avec lui.
Tant que les politiques ne regarderont pas les motivations proprement religieuses des terroristes, ils ne comprendront rien à la guerre dans laquelle nous sommes plongés. Car les motifs socio-économiques ne sont pas premiers (seule la gauche vaguement marxiste le croit encore), même s’ils comptent. Car les motifs géopolitiques (la droite aimerait diriger les débats vers là : immigration, choc des civilisations…) ne sont pas les plus importants, même s’ils comptent.
La vraie motivation des islamistes est religieuse.
Ils décapitent au nom d’Allah.
Ils récitent le Coran en allant au djihad.
Ils prient et se prosternent avant de poser des bombes.
Ils cherchent la vie éternelle, et acceptent joyeusement de faire mourir et de mourir à cause de cela, s’appuyant sur leur lecture du Coran, par exemple des versets suivants :
Sourate 2, 193. Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association (= polythéisme, christianisme) et que la religion soit entièrement à Allah seul.
Sourate 4,95. Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux – sauf ceux qui ont quelque infirmité – et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense.
Sourate 8,111. Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah: ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l’Évangile et le Coran.
Et Dieu sait qu’on trouve de tout dans le Coran, notamment tant de versets pour justifier des meurtres d’infidèles, des châtiments d’apostats, des guerres au nom d’Allah !
Il suffit de citer en vrac quelques versets dont on voit vite quels dégâts ils peuvent faire dans la tête de croyants zélés si on les interprète uniquement dans leur sens littéral. Par exemple :
Sourate 4,89. Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur,
Sourate 5.33. La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment.
Sourate 8,12. Et ton Seigneur révéla aux Anges: Je suis avec vous: affermissez donc les croyants. Je vais jeter l’effroi dans les coeurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts.
Sourate 8,17. Ce n’est pas vous qui les avez tués: mais c’est Allah qui les a tués. […]
Sourate 8,5. Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. […]
Sourate 8,123. Ô vous qui croyez ! Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.
Sourate 33.61. Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement.
Le problème vient donc autant du Coran (des hadiths, de la Sira, de la charia) que des islamistes. Tant qu’il demeure la parole incréée de Dieu (qui aurait parlé arabe via Gabriel en direct à Mahomet), il est non critiquable, non interprétable (de même pour les autres textes de la tradition musulmane).
Si nous voulons lutter contre le terrorisme, il faut lire le Coran pour en débattre, l’étudier pour l’interpréter, le critiquer pour démasquer son instrumentalisation, et demander aux musulmans eux-mêmes quelle lecture ils font des versets dont se réclament les islamistes.
Tant qu’on reste extérieur au Coran, aux motifs proprement religieux des musulmans violents, on ne comprend rien à ce qui se passe en Turquie, au Yémen, au Cachemire, au Soudan, au Bangladesh, en Iran, en Irak… et chez nous.
Rémi Brague met les points sur les « i » [1] :
« Le christianisme est depuis le début de la part de l’islam l’objet d’une haine mêlée de mépris. Celui-ci est pour lui une religion dépassée, qui a trahi le message d’Issâ (Jésus), qui a trafiqué l’Évangile (au singulier) pour en effacer l’annonce de la venue de Mahomet, qui associe au Dieu unique deux créatures, par exemple Jésus et Marie.
Dans la cité musulmane d’autrefois, le christianisme, comme le judaïsme, était toléré tant que c’était dans l’intérêt de l’islam dominant. Les chrétiens y versaient un impôt spécial et devaient se soumettre à des règles destinées à les humilier (Coran, IX, 29) afin qu’ils comprennent qu’il serait dans leur avantage de passer à la religion « vraie ». […]
L’islamisme et l’islam sont en effet différents, mais j’y vois une différence de degré plus que de nature. L’islamisme est l’islam pressé, bruyant, brouillon ; l’islam est un islamisme patient, discret, méthodique. L’islam a pour but avoué, dès le début, non pas la conversion du monde entier, mais sa conquête – pas nécessairement militaire. Il cherche à établir des régimes dans lesquels une forme ou une autre de la loi islamique sera en vigueur, de sorte qu’en un second temps leurs sujets auront intérêt, à long terme, à se convertir.
Il y a dans les sources de l’islam, à savoir le Coran, les déclarations de Mahomet (Hadith), et la biographie officielle de celui-ci (Sira) un peu de tout, y compris pas mal de sucré. Mais il y a aussi du salé, tout ce qu’il faut pour légitimer l’usage de la pire violence. Mahomet savait pardonner à ceux qui, après l’avoir combattu, finissaient par accepter sa prétention au statut d’« envoyé de Dieu ». Mais il faisait assassiner, sans distinction d’âge ou de sexe, quiconque avait osé la nier, voire s’en moquer. Or le Coran dit du Prophète qu’il est « le bel exemple » (XXXIII, 21). À côté de quantité de musulmans pacifiques, on trouvera toujours des barbus pour s’en inspirer. »
Les politiques français sauront-ils s’intéresser au contenu et pas seulement à l’utilisation du Coran ? La laïcité à la française leur interdit apparemment d’étudier la parole religieuse de ceux qui se proclament nos ennemis : la guerre idéologique commence pourtant là ; et nous désertons.
Les célébrations de la Toussaint vont se dérouler sous haute surveillance, dans l’inquiétude. Qu’elles nous aident à répondre au mal par le bien, selon la parole de Paul :
« Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal. […]
Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes.
Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. » (Rm 12, 14 18)
[1]. Rémi Brague, « Que cela plaise ou non, la France est attaquée en tant que nation chrétienne », Le Figaro du 30/10/2020, p.20.