Ma petite caille !
Ma petite caille !
Homélie pour le 18° Dimanche du Temps ordinaire / Année B
04/08/24
Cf. également :
Exorciser la peur du lendemain
Faire ou croire ?
La capacité d’étonnement
Éveiller à d’autres appétits
« Laisse faire » : éloge du non-agir
La soumission consentie
Aimer Dieu comme on aime une vache ?
« Ma petite caille ! »
Avez-vous déjà entendu un homme appeler ainsi – affectueusement – sa compagne ? Les cailles sont réputées pour être des oiseaux très sensuels, serrées les unes contre les autres lors de leurs vols migrateurs ou quand elles se reposent au sol. Pourriez-vous imaginer appeler Jésus : « ma caille » ? Pourtant, en toute logique, au vu de nos lectures bibliques de ce dimanche (Ex 16,2-15 ; Jn 6,24-35), on peut appliquer au Christ ce titre comme on lui attribue celui de « Pain de vie » en décalque de la manne donnée aux Hébreux dans le désert ! La relecture christique de la manne est bien connue ; mais les cailles ?
Essayons de voir ce que ces petits les oiseaux dodus si mignons pourraient nous révéler du Christ…
1. « Me voici ! »
Le peuple veut de la viande. La manne est le pain qui permet de survivre, mais à la longue, on s’en lasse, car elle n’a aucun goût. Alors qu’une tendre viande rôtie bien juteuse, c’est autre chose !
Si vous avez vu le film : « Le festin de Babette », vous aurez l’eau à la bouche en pensant aux ‘cailles en sarcophage’ que sert Babette, la domestique qui a gagné à la loterie, à ses hôtes d’un soir. C’est une spécialité culinaire française du Café de Paris, dont Babette était la cheffe prestigieuse avant d’émigrer en secret aux Pays-Bas pour devenir l’humble servante cuisinant du pain trempé dans la bière à ses deux maîtresses puritaines et vieilles filles aigries. Ces cailles venues de France par bateau vont transfigurer les austères convives du festin de Babette, véritable figure eucharistique.
Les cailles au désert vont elles aussi changer le menu du peuple : elles sont à la manne ce que le vin est à l’eau, la musique au silence. Autrement dit : le peuple veut de la joie et pas seulement de la survie, du plaisir et pas seulement du besoin, des jeux et pas seulement du pain… YHWH comprend cela ! « Le Seigneur dit à Moïse : Me voici… J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël » (Ex 16,4).
La traduction liturgique (comme trop souvent) est inexacte : Dieu dit bien : « Me voici » (הנני), et non : « Voici ». Ça change tout, car cela marque la sollicitude divine qui comprend l’attente du peuple, et se présente en personne en réponse pour l’exaucer. « À leur demande, il fait passer des cailles, il les rassasie du pain venu des cieux » (Ps 104,40). C’est comme si on vient vers quelqu’un pour lui demander quelque chose et que la personne vous répond : « Me voici je t’écoute : Je suis là ; que veux-tu ? N’oublie pas, Je suis ton Dieu, Je suis là pour toi, Invoque-moi ».
Le fait de traduire : « Voici, je vais faire pleuvoir » enlève non seulement tout son sens à la phrase mais en plus au caractère d’amour et de bonté de Dieu à l’égard de son peuple. D’habitude, c’est l’homme qui répond ainsi à l’appel de son Seigneur, tel Samuel dans le Temple. Ici, c’est l’inverse !
Les chrétiens appliquent ce « Me voici » à Jésus lui-même se présentant à son Père : « Me voici, je viens faire ta volonté » (He 10,9 ; Ps 39,8).
Les cailles sont comme la traduction très concrète de l’amour de Dieu pour son peuple : me voici, dit YHWH/Jésus, je vais nourrir ton besoin (la manne) et ton désir (les cailles), car j’ai entendu ta détresse. Invoque-moi, je suis là pour toi.
Faire pleuvoir des cailles sur ceux que nous aimons, c’est entendre leurs cris, être là pour eux, comprendre leur attente, y répondre par plus que le strict nécessaire.
2. La confiance dans l’épreuve
Les cailles se disent שְׂלָו (se.lav) en hébreu. La racine du mot évoque la sérénité, la tranquillité, la paix intérieure de l’oiseau qui vole en nuage avec ses frères ou se repose à terre avec eux. Car les cailles sont avant tout des planeurs ! Elles se laissent porter par les vents thermiques du jour pour traverser les immensités d’Arabie en battant des ailes le moins possible afin de ne pas s’épuiser. C’est tout un art de planer comme un vol de cailles aux vents du désert ! N’est-ce pas la figure de l’aventure spirituelle ? Le vent de l’Esprit souffle où il veut, il suffit de laisser faire pour être porté par lui là où il nous désire.
Il est également fréquent que, surprises par un vent contraire, les cailles s’abattent en masse. Les oiseaux épuisés et incapables de reprendre leur envol peuvent alors être facilement capturés à la main. C’est ce qui arrive au désert, pour la plus grande joie des Hébreux.
Le Christ est la caille par excellence, lui qui se laisse porter par l’Esprit de son Père pour aller au bout de sa mission ! Il reste confiant dans l’épreuve, sait quand voler au plus haut « comme sur les ailes de l’aigle », et quand se reposer au plus bas, dans le fond de la barque de Pierre ou dans le creux du tombeau de Nicodème…
En mangeant les cailles qui leur sont données sans beaucoup d’efforts (ils n’ont qu’à se pencher pour les ramasser à terre le soir), les Hébreux apprennent eux aussi à faire confiance dans l’épreuve : Dieu saura nous donner soir après soir de quoi réjouir notre palais, de quoi donner du goût à notre aventure.
Jésus, le Pain de vie, est donc également la caille de la confiance : se laisser porter par l’Esprit de Dieu est sa paix intérieure, même à travers l’agonie de Gethsémani.
Dans l’eucharistie, nous lui sommes unis, et nous volons avec lui et son Église sur les ailes de l’Esprit, sans effort, pour migrer vers le royaume lointain…
3. Vendredi, c’est double ration !
Cailles et manne s’arrêtent le samedi du shabbat. Mais juste avant, le vendredi, il y a le double à ramasser. Bien sûr, c’est une justification a posteriori du shabbat juif. Mais pour les chrétiens, c’est le vendredi de la mort en croix que la grâce de Dieu est double. Au paroxysme de l’épreuve, Dieu répond par un surcroît de grâce.
Difficile de le percevoir lorsque nous sommes nous-mêmes submergés par la douleur du Golgotha… Ce n’est qu’après coup que nous pouvons discerner comment Dieu nous a soutenus au plus fort de l’épreuve. Mais nous pouvons croire – sans le voir – que Dieu nous donne le double lorsque précisément nous en avons doublement besoin.
Ce qui implique d’ailleurs que le samedi, il n’y a plus ni cailles ni manne. Pour les chrétiens, le samedi est le temps du tombeau, de la mort réelle, de la descente aux enfers. Terrible perspective : il y a bien « un jour sans », une expérience d’absence réelle, sans grâce à récolter. Sans cette traversée plus éprouvante que celle du désert du Sinaï, pas de résurrection, pas de repas à nouveau partagé dans la joie.
Un jour double, un jour sans : notre migration vers le Royaume est ainsi rythmée par une alternance que nous ne maîtrisons pas. À nous de faire provision pendant l’abondance, et de puiser dans nos réserves pendant la disette. Vaches grasses, vaches maigres : Joseph avait su partager cette sagesse à Pharaon, pour qu’un autre peuple – celui d’Égypte – ne dépérisse pas de famine aux temps mauvais.
Engranger dans les temps de grâce, tenir bon en puisant dans notre réserve en temps d’épreuve : à nous de devenir de bons gestionnaires de la manne et des cailles que Dieu nous envoie !
4. Les cailles tueuses
Se nourrir du don reçu n’est pas se goinfrer sans retenue ! Le livre des Nombres nous raconte en effet qu’un an après l’épisode d’Exode 16, le peuple hébreu se trouve dans les environs de Qivroth-Taawa, dans le désert du Sinaï (sensiblement la même zone que lors du premier épisode). De nouveau le peuple se plaint et réclame de la viande à Moïse. Dieu fait alors pleuvoir une nouvelle fois des cailles sur le camp des juifs. Ces derniers se jettent sur les oiseaux et se livrent à des excès de nourriture. Mis en colère par ce spectacle, Dieu fait mourir en grand nombre les juifs qui se sont livrés à ces excès :
« Envoyé par le Seigneur, le vent se leva ; depuis la mer, il amena des cailles, il les rabattit sur le camp et tout autour du camp sur une largeur d’une journée de marche à peu près ; elles couvraient la surface du sol sur deux coudées d’épaisseur environ. Le peuple resta debout tout ce jour-là, toute la nuit et toute la journée du lendemain ; ils ramassèrent les cailles. Celui qui en eut le moins en ramassa dix grandes mesures [1]. Ils prirent beaucoup de temps pour les étaler tout autour du camp. La viande était encore entre leurs dents, ils n’avaient pas fini de la mâcher que déjà la colère du Seigneur s’enflammait contre le peuple et qu’il frappait le peuple ; il le frappa d’un très grand coup. On appela donc ce lieu Qibroth-ha-Taawa (c’est-à-dire : Tombeaux-de-la-convoitise) car c’est là qu’on enterra la foule de ceux qui avaient été pris de convoitise » (Nb 11,31-34).
Vouloir posséder au lieu de recevoir, maîtriser au lieu d’accueillir, conduit à la mort spirituelle. La convoitise de ceux qui se gavent au lieu de se nourrir les mène au tombeau (Qibroth-ha-Taawa). « Tu ne convoiteras pas » sera un leitmotiv des Dix Paroles données à Moïse au Sinaï (Ex 20,17).
Cet épisode repose sans doute sur un phénomène connu des spécialistes : le coturnisme. Pendant leur migration, les cailles absorbent parfois des graines de ciguë, qui ne leur font aucun mal mais peuvent empoisonner ceux qui mangent trop de ces cailles porteuses.
Le texte biblique ne s’intéresse pas à cette explication naturelle mais à sa signification spirituelle : toute gloutonnerie devient mortelle, toute volonté de stocker la grâce est suicidaire. La convoitise est motelle pour ceux qui s’y adonnent.
L’avidité de l’Occident voulant multiplier les richesses matérielles, ou celle de la Russie voulant engloutir l’Ukraine afin de restaurer l’Empire : tant de convoitises empoisonnent encore aujourd’hui la vie en société !
Que chacun s’examine : quelle est ma convoitise ? Quels sont les cailles porteuses de ciguë que je dois apprendre à consommer avec modération ?
5. Cailles du soir, rosée du matin
Le texte biblique mentionne dans l’ordre : le vol de cailles recouvrant le camp le soir, et la rosée s’évaporant en manne le matin. Pourquoi pas les deux en même temps ? Et pourquoi dans cet ordre ?
Évidemment, les phénomènes naturels évoqués imposent cette distinction soir/matin. Mais le rédacteur accorde une valeur théologique et spirituelle à cette distinction : la manne n’est pas les cailles. Le pain pour survivre n’est pas la viande pour le goût. Israël est nostalgique des marmites de viande en Égypte, alors que pourtant il y était esclave. La puissance de cette soumission volontaire (La Boétie) est telle que YHWH accepte de la combattre avec ses propres armes : viande contre viande, cailles du désert contre marmites en Égypte.
Ainsi YHWH reconnaît qu’il ne peut y avoir de religion sans plaisir ! Ce goût de la viande juteuse, rôtie et assaisonnée symbolise la joie d’une vie selon l’Alliance, comme le gigot pascal l’évoquait déjà. Paradoxalement, YHWH met ainsi le plaisir avant le besoin : les cailles du soir avant la manne du matin ! C’est donc que croire est de bon goût…
Certes cela nourrit son homme que d’avoir le pain de la Parole et de l’eucharistie. Mais la joie de l’Esprit (symbolisée par le vol plané des cailles sur les ailes du vent) est plus essentielle encore : c’est cette joie spirituelle que vise la Parole de Dieu et les sacrements. Tremper le pain dans la sauce de la viande pour l’accompagner resitue les priorités : Jésus le Pain de vie ne conduit pas à lui-même, mais à son Père dans la communion de l’Esprit. Le but, c’est la communion trinitaire : la Bible et les sacrements n’en sont que des serviteurs.
Les cailles avant la manne.
Souvenons-nous au passage que le jour juif commence au coucher du soleil et non au matin. C’est donc au début du jour nouveau que tombent les cailles dans les assiettes des hébreux. La résurrection ce 8° jour qui commence dès le soir de Pâques va retrouver l’abondance de la joie des cailles avant la nécessité du pain de la manne, après la carence du tombeau.
Ressusciter à la vie nouvelle avec le Christ, c’est goûter la foi comme un plaisir inégalé, une saveur plus intense que toutes nos anciennes satisfactions.
Les cailles avant la manne, au début d’un jour nouveau…
Que ces quelques pistes symboliques autour des cailles de l’Exode nourrissent notre rumination de la semaine : que voudrait dire pour moi « sortir du camp » afin d’aller ramasser les cailles au sol dont Dieu désire que je me régale ?
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[1]. Dix homers, soit environ un volume de 2200 litres ! Quantité énorme, irréaliste, soulignant la disproportion de la grâce par rapport à nos efforts.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous » (Ex 16, 2-4.12-15)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là, dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron. Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi. J’ai entendu les récriminations des fils d’Israël. Tu leur diras : ‘Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.’ »
Le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp ; et, le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Lorsque la couche de rosée s’évapora, il y avait, à la surface du désert, une fine croûte, quelque chose de fin comme du givre, sur le sol. Quand ils virent cela, les fils d’Israël se dirent l’un à l’autre : « Mann hou ? » (ce qui veut dire : Qu’est-ce que c’est ?), car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger. »
PSAUME
(Ps 77 (78), 3.4ac, 23-24, 25.52a.54a)
R/ Le Seigneur donne le pain du ciel ! (cf. 77, 24b)
Nous avons entendu et nous savons
ce que nos pères nous ont raconté :
et nous le redirons à l’âge qui vient,
les titres de gloire du Seigneur.
Il commande aux nuées là-haut,
il ouvre les écluses du ciel :
pour les nourrir il fait pleuvoir la manne,
il leur donne le froment du ciel.
Chacun se nourrit du pain des Forts,
il les pourvoit de vivres à satiété.
Tel un berger, il conduit son peuple.
Il le fait entrer dans son domaine sacré.
DEUXIÈME LECTURE
«Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu » (Ep 4, 17.20-24)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères, je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ, si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.
ÉVANGILE
« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35)
Alléluia. Alléluia. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Alléluia. (Mt 4, 4b)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
.Patrick Braud
Mots-clés : cailles, exode, manne