L'homélie du dimanche (prochain)

24 juin 2015

La générosité de Dieu est la nôtre

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La générosité de Dieu est la nôtre


Homélie du 13° Dimanche du temps ordinaire / Année B

28/06/15

Je vous propose aujourd’hui de méditer sur le rôle de la générosité dans notre vie.

Le mot générosité revient en effet deux fois sous la plume de Paul dans notre 2ème lecture.

L’attitude généreuse de Jésus dans l’évangile marque le passage de ce dimanche, puisqu’une force de guérison déborde de lui pour une femme et une jeune fille.

Et enfin le livre de la Sagesse dans la 1ère lecture contemple la Création, et y voit la trace de la générosité de Dieu.

Car c’est bien de là qu’il faut partir : la générosité est avant tout divine ! Ce n’est pas d’abord une valeur humaine : c’est une manière d’être de Dieu lui-même. « Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent » s’émerveille le Sage (Sg 1-2).

Vous êtes-vous déjà étonnés devant le spectacle de la nature, devant la beauté de la création ?

Comment se fait-il que quelque chose existe plutôt que rien ?

Dieu n’avait nul besoin de faire surgir d’autres existences que la sienne. Rien ne lui aurait manqué si le Big Bang n’avait pas explosé ; il serait toujours Dieu si l’homme n’existait pas ! En Dieu, l’acte créateur est un acte de pure générosité, qui correspond à la nature même de l’amour qu’est Dieu. « Bonum diffusum sui » disaient les Anciens : l’essence du bien est de se diffuser, de se communiquer généreusement à d’autres ». Le Verbe de Dieu, incarné en Jésus Christ, va jusqu’au bout de cette générosité divine :« lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). Voilà « la générosité de notre Seigneur Jésus-Christ » comme l’écrit Saint Paul : débordante, gratuite, sans calcul. Il a généreusement renoncé à ses droits et privilèges divins pour faire corps avec l’humanité rejetée et méprisée, afin de la réintroduire en Dieu-Trinité.

La générosité de Dieu est la nôtre dans Communauté spirituelleRegardez d’ailleurs dans notre passage d’évangile : Jésus est tellement habité de cette générosité débordante qu’une force sort de lui, sans qu’il la contrôle, pour guérir une femme qui souffrait de ne plus être une femme (à cause de ses pertes de sang). Et quand il s’en aperçoit, il ne demande rien à cette femme en retour :« va en paix ». De même pour la fillette qui n’arrive pas à devenir une jeune fille : il la ressuscite à sa condition de jeune fille (12 ans ! chiffre symbolique) : « Talitha koum »,  mais ne demande rien en retour. Au contraire, il leur recommande avec insistance que personne ne le sache.

Avez-vous déjà vu plus grande générosité que ces deux générosités-là : la création par Dieu de la nature et de l’homme ? La re-création par le Christ d’une humanité ressuscitée avec lui ?

 

La générosité humaine va naître de cette double contemplation.

Ce n’est donc pas une valeur humaine, ni même humaniste : être généreux, c’est répondre à l’amour de Dieu par le même amour, c’est participer à la manière d’être de Dieu, c’est correspondre à l’image de Dieu en nous. Comme l’écrivait le livre de la Sagesse : « Dieu a fait de l’homme une image de ce qu’il est en lui-même ». La générosité en ce sens n’est pas d’abord une valeur morale : c’est une vocation divine. C’est une manière d’être divinisés… ! D’ailleurs l’étymologie nous met sur cette piste : généreux vient du latin genorosus qui veut dire « bonne race », de race divine donc !

On comprend alors l’appel pressant de Paul aux Corinthiens : imitez la générosité de Dieu / du Christ, en participant à la collecte organisée pour l’Église de Jérusalem ! La générosité devient ici le symbole de la communion entre églises locales. Paul dit même que c’est un « ministère » (2 Co 8, 4 ; 9,1 ; 12,55), une « liturgie » (9, 12). Et il appelle cette quête une « communion » (Koïnonia : Rm 12, 13 ; 15-26… 2 Co 8, 4 ; 9-13 / cf. 1 Tm 6, 18 Tite 13, 16…), du nom même qui désigne l’Église désormais depuis le Concile Vatican II ! Vous voyez pourquoi aujourd’hui encore on a raison de faire la quête en même temps qu’on présente le pain et le vin pour notre communion à Dieu : c’est de la même générosité dont il s’agit (dont il devrait s’agir !), la générosité humaine répondant à la générosité première du Christ pour nous.

Devenir chrétien est donc une question de générosité : répondre largement à l’appel infini de Dieu transmis par l’Église, offrir sa vie sans compter, ouvrir le cœur des hommes pour qu’ils puissent accueillir le don généreux qui leur est fait en Jésus-Christ…

Les scouts et guides de tous âges savent par cœur cette prière héritée de St Ignace de Loyola, dans laquelle nous demandons au Christ de participer à la générosité divine :

« Seigneur Jésus,
Apprenez-nous à être généreux,
A Vous servir comme Vous le méritez
A donner sans compter,
A combattre sans souci des blessures,
A travailler sans chercher le repos,
A nous dépenser, sans attendre d’autre récompense,
que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté »

Alors cette semaine prenez le temps de réfléchir.

Où en êtes-vous de la contemplation de la générosité de Dieu envers nous ? à travers la création, à travers l’homme… ?
Où en êtes-vous de votre propre générosité en réponse ? comme attitude spirituelle et pas seulement morale.

Générosité dans l’usage de votre temps, de vos compétences, de votre argent, de votre patience, de votre pardon… : croyez-vous vraiment que Dieu vous appelle à être généreux comme il l’est envers tous ? Commencez-vous à découvrir que c’est là une manière de devenir Dieu lui-même, à son image et sa ressemblance ?

Que l’Esprit du Christ nous établisse dans cette contemplation de la générosité divine, et nous donne de la traduire en actes…

  

1ère lecture : « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde » (Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24)
Lecture du livre de la Sagesse

Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle.  Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui.

Psaume : 29 (30), 2.4, 5-6ab, 6cd.12, 13

R/ Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé. (29, 2a)

Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé,
tu m’épargnes les rires de l’ennemi.
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie.
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie.

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

2ème lecture : « Ce que vous avez en abondance comblera les besoins des frères pauvres » (2Co 8, 7.9.13-15)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux ! Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien.

Evangile : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)

Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.
Patrick BRAUD

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31 octobre 2012

Toussaint d’en-haut, Toussaint d’en-bas

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Toussaint d’en-haut, Toussaint d’en-bas

 

Homélie pour la fête de la Toussaint / Année B
01/11/2012

 

« Je crois à la communion des saints ».

Une ligne dans le Symbole des Apôtres que nous proclamons souvent le dimanche. Une ligne qui prend tout son sens en cette fête de tous les saints.

En effet, quel est l’impact pour chacun de cette communion des saints qui est à l’origine de ce jour férié ?

 

Et d’abord, qui sont les saints que nous fêtons ?

La liturgie oriente notre regard vers la « foule immense » que nul ne peut dénombrer, la foule de ceux et celles qui sont déjà dans l’intimité du Dieu vivant (Apocalypse 7, 2-14). La piété populaire nous fait regarder vers les amis de Dieu vénérés localement (saint Antoine de Padoue, si populaire, mais aussi sainte Rita, sainte Thérèse, et tant d’autres figures de sainteté dont les statues sont toujours garnies de fleurs dans nos églises).

La Bible orienterait plutôt notre regard vers les visages de notre assemblée, de nos Églises. Car les « saints » dont parle l’Écriture sont d’abord les membres du peuple de l’Alliance pour l’Ancien Testament, et les baptisés des assemblées locales dans le Nouveau Testament.

Paul est sans doute celui qui fait le plus souvent usage du mot « saints » pour désigner les fidèles d’une Église locale : les « convoqués saints » de l’Église de Rome (Rm 1,7) ; les « saints » qui sont à Éphèse (Ep 1,1), à Philippe (Ph 1,1), à Colosses (Col 1,1) ; les « saints » de Corinthe au service desquels se sont mis Stéphanas et les siens (1Co 16,15-18) ; les « saints » à qui les veuves lavent les pieds (1 Ti 5,10) suivant l’exemple du Christ au soir du Jeudi saint ; « les saints et les guides » des communautés judéo-chrétiennes (He 13,24).

Dans les Actes des Apôtres, Ananie a entendu parler du mal que Saul faisait aux « saints » de Jérusalem (Ac 9,13 ; 26,10).  « Pierre, qui passait partout, descendit également chez les saints qui habitaient Lydda » (Ac 9,32). Et lorsqu’il relève Tabitha, il la présente aux « saints » de Lydda (Ac 9,41).

Toussaint d'en-haut, Toussaint d'en-bas dans Communauté spirituelle voyage_paul_3bis

Plus encore, le terme employé par Luc pour désigner la collecte organisée en faveur de l’Église de Jérusalem en détresse matérielle est le mot koïnonia=communion. Faite pour aider les « saints » de Jérusalem, cette collecte est donc la première ?communion des saints’ concrètement réalisée entre Églises : « La Macédoine et l’Achaïe ont trouvé bon de faire une collecte (koïnonia) pour les pauvres des saints à Jérusalem » (Rm15,26).

Sans exclure – loin de là – la formidable puissance d’intercession qui réside dans la communion avec les saints de l’au-delà, la Toussaint peut également nous inviter à bâtir une communion entre les saints de l’ici-bas, à compter sur ce formidable soutien pour traverser « la grande épreuve » (Ap 7,13) de nos vies.

Il y a – il devrait y avoir – entre les membres de nos assemblées de tels liens de fraternité, de soutien mutuel, d’appui réciproque que la communion entre nous est ? devrait être - quelque chose de palpable, de physique, de visible. Lorsque par malheur cette communion n’existe pas, lorsque l’anonymat prévaut, lorsque chacun ne prie que pour soi ou n’agit pas pour les autres, alors le témoignage ecclésial est abîmé, blessé. Si l’assemblée ne ressemble pas à une petite Toussaint d’en-bas, alors il ne faut pas s’étonner que les parents du catéchisme n’y reviennent pas, que les jeunes la désertent, qu’elle soit placée au rang de survivance folklorique d’un passé révolu.

 

La Toussaint d’ici-bas, c’est le verre de l’amitié à la sortie pour que nul ne ressorte sans une parole ou un geste fraternel ; c’est l’intention de prière où on laisse la parole à celui qui est concerné plutôt que de prier sur lui avec condescendance ; c’est la promesse d’une visite, d’une prière en écho à une confidence ; c’est l’invitation à rejoindre tel petit groupe biblique liturgique ou d’entraide ; ce sont des liens finalement si forts de dimanche en dimanche qu’ils en finissent par être plus forts que le temps et l’espace.

Cette communion-là est un témoignage vivant rendu à l’Esprit Saint. « Voyez comme ils s’aiment » (cf. Jn 13,35). Ne pas pratiquer ces liens-là entre nous (entre les « saints »), c’est peut-être ce que Jésus appelait le péché contre l’Esprit.

Car c’est à l’intérieur du troisième article du Credo, celui consacré à la foi au Saint Esprit, que vient la confession de foi en la communion des saints. D’ailleurs, en latin, on ne peut croire qu’en Dieu (credo in unum Deum / in unum Dominum Jesum Christum / in Spiritum sanctum) alors qu’on croit à l’Église, à la communion des saints (credo ecclesiam). C’est donc que les liens qui existent entre tous les saints sont les fruits de l’Esprit Saint, relation personnelle unissant le Père et le Fils. Parce que nous sommes le Temple de l’Esprit Saint, personnellement et collectivement, la Toussaint est une fête pour maintenant et pour demain, unissant les membres de l’assemblée historique aux membres de l’assemblée ultime que décrit l’Apocalypse.

 

La Toussaint d’en-haut nourrit celle d’en-bas, qui la reflète et l’anticipe. C’est du moins la vocation de nos assemblées…

Sommes-nous à la hauteur de cette vocation ?

Croyons-nous assez à la communion des saints de l’aujourd’hui ?

 

Celui qui aura éprouvé la force que donne la prière invisible d’autres pour lui témoignera : oui, j’ai été porté, soutenu dans l’épreuve par le courant d’intercession de ceux qui importunaient Dieu en ma faveur (cf. la parabole de la veuve importune en Lc 18, 1-8).

Celui qui aurait été secouru, grâce à l’assemblée, par l’écoute gratuite, par la solidarité en actes, témoignera : oui la solitude et la précarité ont reculé dans ma vie grâce à l’intervention de quelques-uns.

Celui qui à des milliers de kilomètres de là se sait soutenu devant la persécution, la justice ou la haine grâce à l’engagement de prière ou d’opinion publique de groupes comme l’ACAT, le CCFD où l’AED témoignera : oui, il y a des gens en communion avec moi très loin d’ici qui sont pour moi « un frère, une soeur, une mère » (Mt 12,49).

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Alors, fêtons la Toussaint avec enthousiasme !

Célébrons la douceur de vivre unis à cette foule immense de tous les temps et de tous les espaces, à commencer par le nôtre.

Et que jamais la Toussaint d’en-haut ne vienne nous dispenser de la Toussaint d’en-bas, au contraire !

 

1ère lecture : La foule immense des rachetés (Ap 7, 2-4.9-14)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, j’ai vu un ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant ; d’une voix forte, il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de dévaster la terre et la mer : « Ne dévastez pas la terre, ni la mer, ni les arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël. 

Après cela, j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. Et ils proclamaient d’une voix forte : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui siège sur le Trône, et par l’Agneau ! »

Tous les anges qui se tenaient en cercle autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le Trône, la face contre terre, pour adorer Dieu. Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »

L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Tous ces gens vêtus de blanc, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? »

Je lui répondis : « C’est toi qui le sais, mon seigneur. » Il reprit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. »

Psaume : 23, 1-2, 3-4ab, 5-6

R/ Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché.

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots. 

Qui peut gravir la montagne du Seigneur 
et se tenir dans le lieu saint ? 
L’homme au c?ur pur, aux mains innocentes, 
qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, 
et de Dieu son Sauveur, la justice. 
Voici le peuple de ceux qui le cherchent,
qui recherchent la face de Dieu !

2ème lecture : Nous sommes enfants de Dieu et nous lui serons semblables (1 Jn 3, 1-3)

Lecture de la première lettre de saint Jean

Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu ? et nous le sommes. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu’il n’a pas découvert Dieu.

Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.

Evangile : Les Béatitudes (5, 1-12a)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Venez au Seigneur, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau : il vous donnera le repos. Alléluia. (cf. Mt 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :

« Heureux les pauvres de c?ur : le Royaume des cieux est à eux !

Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !

Heureux les coeurs purs : ils verront Dieu !

Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »
Patrick Braud

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