L'homélie du dimanche (prochain)

25 mars 2018

La commensalité du Jeudi saint

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 00 min

La commensalité du Jeudi saint


Homélie pour le Jeudi Saint / Année B
29/03/18

Cf. également :

Le Jeudi saint de Pierre
Jeudi Saint / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas
Jeudi Saint : la nappe-monde eucharistique
La table du Jeudi saint
Le pain perdu du Jeudi Saint


Un fast-food comme on n’en trouve des milliers dans le monde. Affluence moyenne : des familles, des groupes d’hommes, des isolés. Entre un homme, la trentaine. Il commande une salade, des frites, un milk-shake.

- Rajoutez-moi également une bière s’il vous plaît.
- Monsieur, ici on ne sert pas d’alcool.

La commensalité du Jeudi saint dans Communauté spirituelle Le%2Bbusiness%2Bde%2Bla%2Bcr%25C3%25A9dibilit%25C3%25A9%2B-%2Bcouverture%2BBRLe client lève la tête, étonné. Il regarde autour de lui. Effectivement, il n’avait pas remarqué en entrant les sodas et les bouteilles d’eau ou le thé qui traînaient sur les tables, à l’exclusion de toute autre boisson. Il réalise qu’il était entré sans le savoir dans un restaurant hallal.

- Même pas pour des non-musulmans ?
- Ce n’est pas possible Monsieur.
- Je fais comment alors si je veux une bière avec le repas ?
- Il faut aller ailleurs Monsieur.

Les tables s’étaient tues au fur et à mesure de ce dialogue, et l’atmosphère devenait pesante.

- Eh bien, c’est ce que je vais faire.

Plantant là sa commande, cet ex-potentiel client sort, dépité et perplexe. Il me confiait quelque temps après : « à ce moment, j’ai réalisé combien la religion peut exclure autant qu’elle peut rassembler ».

C’est vrai que les interdits alimentaires, juifs et musulmans tout particulièrement, ont pour but et conséquence de préserver les coreligionnaires de l’impureté du contact avec ceux qui n’en sont pas.

Avec l’eucharistie chrétienne, il en est tout autrement. Certes, ce soir du Jeudi saint, Jésus est encore controverse-antioche_lbs cashrout dans Communauté spirituellel’héritier fidèle de la Pâque juive : son dernier repas n’était qu’avec des circoncis (d’ailleurs, les récits ne font aucune mention des femmes). Pas question encore d’inviter des païens à sa table ! Il faudra le coup de force de l’Esprit Saint à Pentecôte et après pour obliger Pierre à entrer chez Corneille l’incirconcis et manger des aliments déclarés impurs par la loi juive (Ac 10). C’était tellement peu naturel pour lui qu’il retombera plus tard dans cette vieille habitude de séparation juifs / non-juifs. Il se fera même publiquement réprimander (le terme est faible !) par Paul à ce sujet :

« Quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort.  En effet, avant l’arrivée de certaines gens de l’entourage de Jacques, il prenait ses repas avec les païens; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l’écart, par peur des circoncis.  Et les autres Juifs l’imitèrent dans sa dissimulation, au point d’entraîner Barnabé lui-même à dissimuler avec eux.  Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Evangile, je dis à Céphas devant tout le monde: Si toi qui es Juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser ? » (Ga 2, 11-14)

Voilà donc une innovation inouïe, contenue en germe dans la Cène de ce Jeudi Saint. Toutes les nations sont invitées à la même table, hommes et femmes, esclaves et maîtres, noirs et blancs… La nourriture n’est plus un obstacle à la communion avec l’autre. Au contraire, les premiers chrétiens partageant le pain et le vin au cours d’agapes fraternelles proclamaient qu’il n’y a plus de divisions qui tiennent devant le repas du Seigneur :

« Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Le mot agapes vient de agapê = amour en grec : le repas amical qui suivait l’eucharistie des premiers chrétiens était le prolongement de l’amour reçu à la communion au corps et sang du Christ, excluant toute exclusion.

En français, quand on est invité à la même table, on parle de commensalité. Au-delà de l’homophonie bizarre avec l’étrange souci de savoir comment s’aliter, ce mot peut être très beau : il consonne avec con-vivialité, com-pagnons, co-pains… Il vient du latin : cum mensa = table commune. La commensalité eucharistique est révolutionnaire et sur-naturelle. Dans les cultures traditionnelles, les femmes et les enfants mangent généralement à part, après les hommes. Dans les sociétés riches, les riches mangent à part, sans plus s’en apercevoir, car ils fréquentent les mêmes restaurants inabordables pour les autres, ou s’invitent entre eux selon des codes qui les préservent soigneusement de toute mixité sociale trop forte. C’est d’ailleurs ce qui choquait les patriciens romains aux premiers siècles : comment ! Rejoindre une assemblée où il y a des métèques, des affranchis, des racailles de toutes sortes  et partager le repas avec eux ? Inconcevable !

La commensalité eucharistique prend l’exact contre-pied de cette tendance de l’entre soi. La consanguinité découlant du calice du Christ empêche les chrétiens d’absolutiser les liens naturels du sang, du clan, de la classe ou même de la religion. Depuis le Jeudi Saint, on célèbre la messe portes ouvertes, en demandant aux invités de ne pas se choisir, de ne pas se regrouper entre bonnes connaissances, mais de former le Corps du Christ où l’étranger de passage, le mendiant d’infortune ou le préfet de la République ont chacun leur place, unique, mélangés les uns aux autres.

Avouons que comme Pierre nous avons du mal avec cette non-séparation eucharistique… Reconnaissons que nos repas ont du mal à devenir la prolongation de nos eucharisties. Depuis ce Jeudi-là, la nourriture ne devrait plus servir à exclure.

Un indice de cette révolution en germe ce soir-là : Jésus aurait dû célébrer la Pâque en famille, comme le veut la tradition juive du Seder Pessah (rituel de Pâque). Il aurait pu y jouer le rôle de père de famille ou du rabbin invité. Après tout, il avait sa mère, des cousins et cousines, sa famille au sens large de Nazareth avec qui il aurait dû célébrer. Mais il choisit délibérément les Douze au lieu de sa mère et de ses cousins. Il proclame ainsi – et c’est révolutionnaire ! – que les liens du sang familial ne sont rien par rapport aux liens du sang eucharistique ! Sa vraie famille, c’est l’humanité tout entière rassemblée dans l’unité de son Corps. Il annonçait ainsi l’événement de Pentecôte où hommes et femmes réunis ensemble dans la prière furent enivrés de l’Esprit Saint, le vin véritable partagé au calice.

Revenons à notre fast-food du début. Il est sans aucun doute légitime d’avoir des restaurants à thème, sélectionnant leur clientèle sur une cuisine, une thématique, un chef, une particularité. Mais il est anti-eucharistique d’utiliser le prétexte de la nourriture ou de la pureté rituelle pour ne manger régulièrement qu’avec des semblables. Jésus lui-même demande à ses disciples que leur jeûne puisse passer inaperçu, car ce serait de l’orgueil que de le faire remarquer aux autres qui ne jeûnent  pas.

Parce que les identités sont aujourd’hui malmenées et en souffrance, certains voudraient exploiter la question de la nourriture pour des replis identitaires. Et c’est la violence qui se nourrit alors de ces séparations sociales, religieuses ou idéologiques.

Que ce Jeudi Saint nous aide à faire largement table ouverte. Le reste de notre temps, pratiquons la commensalité eucharistique à longueur de repas, jusqu’à inviter ceux qui ne pourront jamais nous le rendre, jusqu’à nous laisser inviter aux côtés de convives improbables que nous n’aurions jamais croisés autrement.

 

 

Messe du soir
1ère lecture : Prescriptions concernant le repas pascal (Ex 12, 1-8.11-14)
Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.  Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »

Psaume : 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18
R/ La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ. (cf. 1 Co 10, 16)

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

2ème lecture : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur » (1 Co 11, 23-26)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Evangile : « Il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15)
Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
 Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Patrick BRAUD

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6 avril 2017

JEUDI SAINT

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

JEUDI SAINT

 

Cf. :

Le Jeudi saint de Pierre

Jeudi Saint / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas

Jeudi Saint : la nappe-monde eucharistique

La table du Jeudi saint

Le pain perdu du Jeudi Saint

Mots-clés :

21 mars 2016

Le Jeudi saint de Pierre

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Le Jeudi saint de Pierre
Cf. également :

Jeudi Saint / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas
Jeudi Saint : la nappe-monde eucharistique
La table du Jeudi saint
Le pain perdu du Jeudi Saint


Homélie pour le Jeudi saint / Année C
24/03/2016

 

La marche de fiducie

Connaissez-vous cet amusant exercice de cohésion, souvent pratiqué dans les séminaires de team building (ou les camps de jeunes !) ? Il s’agit, les yeux bandés, de former une file avec des collègues, chacun tenant l’autre de devant par les épaules. Seul le dernier de la file a les yeux ouverts. Il doit, sans parler, par des gestes sur les épaules de son voisin de devant, guider la file vers un but donné dans la pièce (exemple : aller mettre un ballon dans un panier). C’est bien une question de confiance (fiducie).


Nous sommes ces joueurs aveugles, obligés de compter les uns sur les autres, nous laissant guider par le Christ caché et invisible, hors de nos regards, à travers d’innombrables médiations aussi difficiles à déchiffrer qu’une légère pression sur l’épaule…

 

Dieu par surprise

C’est bien à une marche de fiducie que Jésus invite ses amis pendant cette semaine sainte, à commencer par le geste étrange du lavement des pieds ce Jeudi soir. Pierre a du mal à ce jeu-là : il nous ressemble, ou l’inverse !

Nous avons du mal à comprendre comment Dieu agit à notre égard.

Nous avons des préjugés, des conceptions préétablies de ce qu’il devrait être ou faire. Et voilà qu’il nous déçoit parfois, qu’il nous surprend souvent, en agissant à contre-courant, en nous prenant à contre-pied.

C’est ce qui arrive à Pierre le soir de ce dernier repas. Sa conception de la puissance de Dieu ne cadre pas avec l’attitude du domestique lavant les pieds des invités au repas. Comme nous, il a un geste de recul en voyant le Christ s’abaisser, aux pieds de ses disciples, proche de leur saleté, de leur transpiration, de la poussière accumulée sur les routes.

« C’est toi Seigneur qui me laves les pieds ? » La surprise et l’étonnement de Pierre doivent être les nôtres : si nous voulons discerner les signes de l’action de Dieu dans nos vies, commençons par repérer ce qui nous étonne, ce qui nous scandalise, ce qui nous surprend, ce qui ne cadre pas avec nos conceptions. Car Dieu agit souvent par effraction, comme un voleur : à nous  de chercher ailleurs que là où nous avons commencé à le trouver…

 

Plus tard tu comprendras

Afficher l'image d'origineL’avertissement de Jésus vaut également pour nous. Sur le moment, nous comprenons rarement ce qui nous arrive et où cela nous conduit. Que ce soit un événement heureux (une rencontre, une opportunité, une réussite etc.) ou difficile  (une séparation, une porte qui se ferme etc.), il nous faut du temps, comme à Pierre, pour deviner où cela peut nous conduire. Ce n’est qu’après Pâques que Pierre comprendra. Nous, c’est après bien des cheminements, après bien des discussions, bien des silences en solitude également que nous pourrons dire : « je comprends pour quoi cela m’est arrivé… »

Ne pas tout comprendre est notre condition humaine. Cela n’invalide pas notre quête du pourquoi. Mais cela nous aide à laisser ouverte à l’infini la question du pour  quoi. Et du coup à nous laisser conduire sans savoir où nous allons…

 

Pierre le radical

Quand Pierre comprend qu’il ne fera pas changer d’avis Jésus, il radicalise son geste : « pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »

Afficher l'image d'origine

Décidément, il n’a guère le sens de la mesure… Confondant le signifié et le signifiant – pourrait-on dire – Pierre croit que c’est la matérialité du bain qui compte et non la disposition intérieure qu’il incarne. Un peu comme des nouveaux convertis croient volontiers que c’est l’accumulation des prières, des jeûnes, des grandes croix sur la poitrine qui leur garantiront l’identité chrétienne. La quantité des actes dits ‘religieux’ est beaucoup moins importante que le désir d’y conformer toute son existence. Nous en ‘rajoutons’ parfois, comme Pierre, sur les pèlerinages, les messes, les chapelets, les retraites en monastère etc. comme si le lavement des pieds devait s’étendre à tout le corps, alors que le bain d’eau du baptême nous a déjà transformé au plus intime.

Méfions-nous donc de tout les radicalismes qui prétendraient imposer des rituels à n’en plus finir sous prétexte de faire comme le Christ.

Pendant les persécutions antichrétiennes des trois premiers siècles, la question était d’importance : que faire des lapsi, ceux qui avait renié leur foi à cause de la peur, la prison, la menace contre leur famille ? Les radicaux voulaient l’exclusion totale, mais d’autres, et les papes avec eux, se sont souvenus de la miséricorde et n’ont pas voulu imposer davantage que le lavement des pieds pratiqué par le Christ, sous la forme de la confession réintégrant dans la communion ecclésiale.

Que le Jeudi saint de Pierre nous révèle notre propre résistance à laisser le Christ  nous servir en toute humilité.

 

 

Messe du soir
1ère lecture : Prescriptions concernant le repas pascal (Ex 12, 1-8.11-14)
Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.  Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »

Psaume : 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18

R/ La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ. (cf. 1 Co 10, 16)

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

2ème lecture : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur » (1 Co 11, 23-26)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
 Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Evangile : « Il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15)
Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

 Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »

 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Patrick BRAUD

 

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30 mars 2015

Jeudi Saint / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 1 h 01 min

De la bouchée au baiser : la méprise de Judas

 

Homélie du Jeudi saint 2015

cf. également :

Jeudi Saint : la nappe-monde eucharistique

La table du Jeudi saint

Le pain perdu du Jeudi Saint

 

Manger avec Judas

Tous ceux dont l’amour ou l’amitié ont été trahis frémiront à l’évocation du repas du Jeudi saint. Parmi les 12 autour de Jésus pour le repas pascal de ce soir, il y a Judas.

Partager tant de proximité et l’instant d’après se voir livré à ses ennemis…

Compter sur l’autre et constater qu’il s’enfuit dans la nuit lorsque le danger approche…

De la bouchée du repas pascal (Jn 13,26) au baiser qui le désigne aux soldats (Lc 22,47), Jésus fait l’amère expérience de l’intime mis au service de la séparation et non de la communion.

En France où un couple sur deux se sépare, la trahison concerne donc toutes les familles. Manger avec celui ou celle qui vous trahit devient hélas une expérience assez courante. Comment ne pas en sortir brisé ? Comment ne pas désespérer malgré tout de la possibilité de communier l’un à l’autre ?

 

L’itinéraire du zélote

Regardons de plus près ce repas pascal.

Et si la trahison de Judas était d’abord une formidable méprise, un tragique malentendu, comme le sont la plupart du temps les séparations des gens qui justement « ne s’entendent plus » ?

Le Christ a sans doute deviné dès ses premières rencontres avec Judas quel était son combat intérieur. Révolté par l’injustice de l’occupation romaine, il veut combattre pour les chasser hors de la Palestine. Si on l’appelle le zélote, c’est parce qu’il a traîné dans ces factions armées qui s’organisaient en résistants prêts à mourir pour la patrie. Si on l’appelait encore le sicaire, c’est parce que son poignard l’accompagnait sans cesse, pour tout combat éventuel. Si la scène se passait en Irlande, Judas serait membre de l’Ira. Si elle se déroulait en Iran, Judas ferait partie de Daesh.

Un violent au service de la liberté.

Voilà un portrait qui a dû attirer Jésus, qui n’aime pas les tièdes : en l’appelant à sa suite, il était conscient de l’énorme défi qu’il lui lançait : peux-tu convertir ta violence contre l’oppresseur en service des plus petits ? Peux-tu croire que le renversement de la justice ne se fait pas au prix d’autres injustices, sinon les pauvres ne feront que changer de maîtres, pas d’esclavage ?

Ce soir, l’amitié de Jésus et Judas se termine sur un malentendu tragique.

Jeudi Saint  / De la bouchée au baiser : la méprise de Judas dans Communauté spirituelle judaskiss-giotto

Jean l’évangéliste, témoin à la droite du Christ, essaie de charger Judas d’une intention diabolique pour mieux expliquer son geste, en pressentant que Judas sort de la table non pas pour trahir, mais pour trouver un compromis entre Jésus et les grands prêtres, pour arranger une alliance avec eux contre le pouvoir romain. « Ce que tu as à faire, fais-le vite » (Jn 13,27). Jésus a lu dans le coeur de Judas son fol espoir politique d’une coalition anti-romaine. Il sait que cela va échouer, et servira de prétexte pour l’arrêter. Il prévoit le désespoir de Judas lorsqu’il découvrira qu’il s’est fait berner. « Malheureux celui qui me livre ». Mais, en lui tendant une bouchée symbolique le soir du Jeudi saint, Jésus nourrit chez Judas l’idée d’une mission secrète auprès du pouvoir juif. Les autres n’y voient que du feu, au point d’imaginer que Jésus envoie Judas faire les courses supplémentaires, ou faire l’aumône, puisque c’est lui qui tenait la bourse commune (Jn 13,29).

Après coup, Jean superpose donc sa propre interprétation : le diable aurait possédé  Judas (Jn 13,2), Jésus ne l’aurait pas vraiment choisi comme disciple (Jn 13,12 : « je ne parle pas pour vous tous »). Mais il doit avouer que lui aussi n’a pas compris ce que Jésus avait dit à Judas : « ce que tu as à faire, fais-le vite ».

 

Insurrection ou lavement des pieds ?

La trahison de Judas serait en fait un formidable malentendu : il croit que Jésus va enfin consentir à une coalition révolutionnaire pour renverser le pouvoir romain, et Jésus ne le détrompe pas, sachant que Judas s’aveugle lui-même sur les conséquences de cette initiative.

Le souper avec le traître devient alors la méprise du militant qui croyait bien faire. Jean en sera tellement révolté qu’il transformera dans son texte cet épisode en une tragédie où Judas est prisonnier de son destin. Mais son récit laisse pourtant poindre l’autre interprétation : Jésus laisse Judas aller au bout de ce calcul politique, car de toute façon il sait qu’il est déjà condamné aussi bien par les juifs que par les Romains. Sa dernière bouchée lors de la première eucharistie du Jeudi saint en revêt un caractère extraordinairement symbolique : nourris-toi de moi quoi qu’il arrive, tout tournera à l’avantage de ceux qui aiment Dieu (Rm 8,28).

Par sa même bouche qui avait avalé la nourriture reçue de la main de Jésus, Judas embrassera son ami, comme le prévoit l’organisation de sa rencontre avec les grands prêtres et les pharisiens. C’est comme s’il rendait par le baiser la bouchée  destinée à le sauvegarder. Ayant ainsi rendu l’espérance, Judas ne voit pas d’autre issue que le suicide (Mt 27,5).

Peut-être est-ce ainsi de la plupart des trahisons, subies ou commises ? Elle ne serait la plupart du temps que des choses mal dites, mal entendues, conduisant à d’autres rencontres pour essayer d’échapper à ce mal être

Lorsque Jésus lave les pieds de Judas, il ne fait pas semblant, il ne calcule pas un piège : il tente seulement de lui dire en gestes ce qu’il a déjà dit en paroles, à savoir la puissance du service au lieu de celle du glaive.

Mais nous faisons souvent la sourde oreille à ce qui ne rentre pas dans notre logique. À l’instar de Judas nous interprétons l’humilité comme une faiblesse, nous nous inventons des missions que jamais le Christ nous a confiées, nous rejetons la  bouchée du plat pascal après l’avoir avalée pourtant avec respect.

 

Que ce Jeudi saint nous aide à voir autrement les Judas qui ont croisé notre route, et toutes les fois où nous l’avons été pour d’autres.

 

Messe du soir

1ère lecture : Prescriptions concernant le repas pascal (Ex 12, 1-8.11-14)

Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là, dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année. Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte.  Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »

Psaume : 115 (116b), 12-13, 15-16ac, 17-18

R/ La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ. (cf. 1 Co 10, 16)

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes 

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

2ème lecture : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur » (1 Co 11, 23-26)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »

 Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Evangile : « Il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15)

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

 Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »

 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Patrick BRAUD

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