L'homélie du dimanche (prochain)

19 novembre 2011

Roi, à plus d’un titre

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Roi, à plus d’un titre

 

Homélie pour la fête du Christ-Roi / Année A / 20/11/2011

 

La figure du Christ-Roi est le point d’orgue final de toutes nos années liturgiques. La célébrissime parabole du jugement dernier de Mt 25 met en scène un roi qui sépare, qui répartit l’héritage paternel entre les élus, et qui envoie les damnés en enfer.

 

Une récupération nostalgique

Arrêtons-nous sur cette image du roi qui a donné son nom à la fête liturgique.

En France, parler du Christ-Roi peut susciter un certain malaise. L’extrême droite catholique ne s’est jamais remise du « meurtre du père » que représente pour elle Roi, à plus d'un titre dans Communauté spirituelle parle_commande_regnel’exécution de Louis XVI en 1793. L’Action Française (condamnée en cela par Rome) a toujours cherché à exploiter ce thème du ?règne social du Christ’ pour constituer une contre-société soi-disant catholique, où tout serait régi par les lois de l’Église. Du coup, parler du Christ-Roi a souvent un parfum d’intégrisme, ou au moins d’intégralisme, c’est-à-dire d’une vision de la société où le religieux commanderait au politique. « Parle, commande, règne » chantaient nos aînés en réaction contre les violences de la loi de 1905…

 

Avouons-le : en régime présidentiel largement plébiscité malgré ses faiblesses, dire que Jésus est roi ne simplifie pas le dialogue avec les non chrétiens.

On peut essayer de contourner la difficulté en repoussant cette royauté à la fin des temps seulement, ce qui permet d’échapper au soupçon de totalitarisme religieux pour aujourd’hui. Ou bien en élargissant cette royauté à l’univers entier, ce qui dilue son impact local.

 

Le roi a plus d’un titre

Ne pourrait-on pas replacer cette appellation Christ-Roi dans l’ensemble des autres appellations utilisées pour dire qui est Jésus ?

Car ce roi a plus d’un titre. Le seul titre royal ne peut suffire à le définir, et les autres titres qui lui sont décernés empêchent d’absolutiser ce titre royal, tout en lui redonnant son importance réelle.

Nous sommes un peu ainsi. Pour dire qui est votre collègue de travail, vous emploierez plusieurs titres : Monsieur, mari de, père de, responsable de, chef, président, secrétaire, trésorier, cousin, grande gueule, chouchou, roi de la combine ou tête de Turc de l’équipe etc…

Il nous faut plusieurs titulatures pour approcher le mystère d’une personne.

À plus forte raison pour Jésus : le titre de roi ne s’éclaire qu’en faisant système avec les autres titres qu’on lui attribue.

 

Titulature royale

Si le titre de roi vous fait peur par excès d’autorité, souvenez-vous qu’on appelle également Jésus « Rabbi », c’est-à-dire : enseignant plein de sagesse et de pédagogie, formant ses disciples dans une relation d’initiation, sans domination aucune.

Si décidément vous n’êtes pas royalistes, quittez votre représentation politique en appelant Jésus « Berger » (Jn 10), Agneau de Dieu (Jn 1) ou serviteur (Jn 13, cf. Is 42 ; 49 ; 52-53).

Si roi vous semble un titre obsolète, appelez-le « l’Alpha et l’Oméga » (Ap 1,8 ; 21,6 ; 22,13).

Si roi est un titre qui vous parle, enrichissez-le de « prince de la paix » (cf. Is 9), « prince de la vie » (Ac 3,15), « rejeton de David » (Ap 5,5), « roi des rois » et « seigneurs des seigneurs » (Ap 17,14 ; 19,16).

Ce roi-là est Sauveur, Emmanuel, Dieu avec nous (Lc 2,11). Il est en même temps prophète, grand prêtre (cf. la lettre aux Hébreux). Sa grandeur est telle qu’on le compare au Logos des Grecs : le Verbe en personne (Jn 1).

 

Sa manière d’être roi sera celle d’un consolateur, d’un avocat (1Jn 2,1), d’un époux (Mt 9 ; 25), d’un témoin fidèle (Ap 1,5).

Il est le nouvel Adam (Rm 5), le lion de la tribu de Judas (Ap 5,5), le Messie (= l’Oint = le Christ), la porte (Jn 10), le premier-né (Col 1,18 ; Ap 1,5) etc…

Son intimité avec Dieu est telle qu’on l’appelle fils de Dieu (Lc 1,35 etc.) et fils de l’homme (Jn 1,51 ; 6 cf. Dn7,13).

 

Bref, c’est de manière royale que Jésus exerce les autres titres qu’on lui décerne. Et ces titres renvoient à une royauté unique et paradoxale où Jésus se révèle plus roi que les rois humains.

 

Une révélation, pas une projection

C’est d’ailleurs une règle d’interprétation des titres de Jésus. On prend une réalité  Jésus dans Communauté spirituellehumaine, sociale, politique, pour essayer d’approcher l’identité de cet homme. Mais en réalité, il faut faire un mouvement inverse.

C’est à partir de l’identité de Jésus que nous pouvons comprendre ce qu’est un roi, un prince, un berger, un leader etc…

Les titres messianiques ne sont que des images.

Mais ce sont davantage des révélations sur l’homme que des projections sur Dieu.

Celui qui veut savoir ce qu’est un roi en vérité peut lire dans la vie de Jésus une révélation proprement politique. Jésus n’est pas roi à la manière humaine. Ce sont les rois, les présidents, les responsables humains qui sont appelés à exercer leur mandat dans l’Esprit de Jésus.

 

C’est d’ailleurs un argument fort dans la controverse avec les musulmans qui nous reprochent d’appeler Jésus « fils de Dieu ». Pour eux, Dieu ne peut pas avoir de fils, car il n’a pas de femmes ! Il devrait être facile de leur montrer que ce titre n’est qu’une image, et qu’en vérité ce sont les fils humains qui sont appelés à ressembler à Jésus, beaucoup plus que Jésus ne ressemble aux enfants des hommes.

 

Fêter le Christ-Roi n’a donc à rien de nostalgique ni d’intégriste : c’est fêter ce à quoi tout pouvoir est appelé.

Et chacun d’entre nous détient du pouvoir, qui fait de lui un roi d’une manière ou d’une autre.

 

 

1ère lecture : Dieu, roi et berger d’Israël, jugera son peuple (Ez 34, 11-12.15-17)

Lecture du livre d’Ezékiel

Parole du Seigneur Dieu : Maintenant, j’irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d’obscurité. C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, déclare le Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice. Et toi, mon troupeau, déclare le Seigneur Dieu, apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.

 

Psaume : 22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6

R/ Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

 

2ème lecture : La royauté universelle du Fils (1Co 15, 20-26.28)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection. En effet, c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C’est lui en effet qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort. Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.

 

Evangile : La venue du Fils de l’homme, pasteur, roi et juge de l’univers (Mt 25, 31-46)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Béni soit le règne de David notre Père, le Royaume des temps nouveaux ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Alléluia. (cf. Mc 11, 9-10)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’
Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’
Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’
Patrick Braud

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29 octobre 2011

Une autre gouvernance

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Une autre gouvernance

 

Homélie du 31° dimanche ordinaire / Année A / 30/10/2011

 

Ce que dit Jésus de l’attitude des responsables de communauté de ses disciples (Mt 23,1?12) vaut également pour l’entreprise, la famille, la politique.

La recherche des honneurs peut gangrener les meilleurs.

La soif de pouvoir peut dénaturer les plus belles intelligences.

Les rapports de domination s’insinuent partout : dans l’Église avec sa hiérarchie comme dans l’entreprise avec ses petits chefs ou dans la famille avec ses tabous indiscutables.

 

Le retour à l’Évangile est un antidote sûr : le venin de la domination menace toujours la vie ecclésiale. Seule la relecture infatigable de l’attitude de Jésus convertira l’Église à l’Esprit d’humilité qui le caractérisait.

Une autre gouvernance dans Communauté spirituelleLui n’a jamais recherché les places d’honneur public, les premiers rangs à des concerts ou à des manifestations prestigieuses, les décorations faussement discrètes arborées au revers de la veste, les titres qui en imposent etc..

Pourtant, son humilité ne l’a jamais empêché de s’affirmer avec force et courage. « Vous m’appelez maître et seigneur, et vous avez raison car vraiment je le suis ». Chez Jésus, cette affirmation de soi ne se fait jamais contre un autre, mais au service de tous : « si donc moi le maître le serviteur je vous ai lavé les pieds, c’est pour que vous fassiez de même… » (Jn 13,14).

L’humilité du Christ est fondamentalement au service de la fraternité, qui exige l’égalité entre tous.

 

François d’Assise incarne merveilleusement cet état d’esprit d’humilité. Il a refusé d’être ordonné prêtre, il a voulu rester diacre pour ne pas se retrouver dans la position dominante des prêtres à l’époque (12°-13° siècle). Il a aidé l’Église à quitter la logique féodale des relations seigneur-vassal. Il s’est battu pour la fraternité à tous les étages de l’ordre franciscain. Jusqu’à connaître la « joie parfaite » de celui qui est rejeté par sa famille spirituelle et pourtant ne répond pas à l’humiliation par la vengeance où la haine…

 

Est-ce irréaliste d’espérer que nos Églises se convertissent sans cesse à cet esprit d’humilité ?

Est-ce utopique de croire en entreprise que chacun peut adopter ce style de conduite sans rien renier de sa valeur personnelle ?

Est-ce anarchiste d’inviter nos familles à réviser les relations parents-enfants, frères-soeurs, mari-femme, pour se mettre au service les uns des autres ?

 

Les grands leaders en entreprise sont rarement ceux qui s’affichent ostensiblement comme tels, ou qui s’appuient sur leur voiture de fonction, leur Blackberry, leurs stock-options ou leur grade hiérarchique pour imposer le respect.

 

Regardez Bill Gates ou Steve Jobs : patrons nouvelle génération, leur autorité leur venait naturellement, sans artifice, avec une simplicité désarmante.

 « Je ne l’ai pas vu tout de suite, mais il apparaît maintenant clairement qu’être viré d’Apple fut la meilleure chose qui me soit arrivé. Le poids de devoir être un facteur de succès pour l’entreprise a été remplacé par la légèreté d’être un petit nouveau, moins sûr de tout savoir. » 

 « Être l’homme le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas… Aller au lit en se disant qu’on a fait quelque chose de magnifique… C’est ce qui m’importe. » (Steve Jobs)

 

Il existe des managements dits concurrentiels où l’on dresse les salariés les uns contre les autres.

D’autres managements d’inspiration ultralibérale prônent la réussite individuelle à tout prix, en récompensant le parcours des meilleurs dans la recherche de la distinction, comme s’ils étaient isolés des autres.

Rares sont les managements de type coopératif, où l’esprit d’humilité donne à chacun sa chance, porté par le collectif.

Pourtant, montrer du respect pour ses troupes ne signifie pas abdiquer son leadership. Au contraire, c’est ce qui différencie le vrai manager du petit chef

 

Un auteur connu dans le monde du management, Jim Collins, a repéré dans un ouvrage célèbre : « De la performance à l’excellence » les points communs de 11 entreprises américaines cotées en Bourse, sélectionnées selon les critères suivants : elles ont toutes connu de bons résultats pendant au minimum une quinzaine d’années avant de connaître un changement radical et des performances excellentes (au moins trois fois le marché, en surpassant nettement les entreprises comparables) et ce pendant au moins 15 ans en continu. Ce livre présente le travail méticuleux de plusieurs années de recherche de Jim Collins et sa quinzaine de chercheurs en management.

Selon eux, la première des raisons principales du passage à l’excellence est le caractère du dirigeant. Outre son talent, son savoir, ses compétences et ses méthodes de travail, il est au service de son entreprise via un savant mélange entre ambition forte pour son entreprise et humilité sur le plan personnel. En cela, ce livre s’oppose à la croyance couramment répandue qu’un patron charismatique est forcément plus performant qu’une personnalité plus effacée.

 

Rien n’empêche donc de conjuguer humilité et performance, fraternité et émulation, égalité et différence.

Le rôle chacun est différent et il sera d’autant mieux accepté qu’il s’exercera sur fond de service et d’humilité.

 

Prions l’Esprit du Christ : qu’il nous donne de vivre intégralement cet évangile où les plus grands aux yeux du monde s’agenouillent devant les plus petits…

 

 

1ère lecture : Dieu reproche aux prêtres de son Temple leur infidélité (Ml 1, 14b; 2, 2b.8-10)

Lecture du livre de Malachie

Je suis le Grand Roi, dit le Seigneur de l’univers, et mon Nom inspire la crainte parmi les nations.
Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement :
Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à c?ur de glorifier mon Nom – déclare le Seigneur de l’univers – j’enverrai sur vous la malédiction, je maudirai les bénédiction que vous prononcerez.
Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez perverti mon Alliance avec vous, déclare le Seigneur de l’univers.

A mon tour je vous ai déconsidérés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n’avez pas suivi mes chemins, mais agi avec partialité en accommodant la Loi.

Et nous, le peuple de Dieu, n’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi nous trahir les uns les autres, profanant ainsi l’Alliance de nos pères ?

 

Psaume : 130, 1, 2, 3

R/ Garde mon âme dans la paix près de toi, Seigneur.

Seigneur, je n’ai pas le coeur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent. 

Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.

Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.

 

2ème lecture : L’Apôtre et la communauté (1 Th 2, 7b-9.13)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens

Frères,
avec vous nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons.

Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers.

Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu.

Et voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu. Quand vous avez reçu de notre bouche la parole de Dieu, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’oeuvre en vous, les croyants.

 

Evangile : Reproches de Jésus aux scribes et aux pharisiens (Mt 23, 1-12)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Vous n’avez qu’un seul Père, votre Père au ciel ; vous n’avez qu’un seul maître, c’est le Christ. Alléluia. (cf. Mt 23, 9-10)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus déclara à la foule et à ses disciples :

« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez tout ce qu’ils peuvent vous dire. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.

Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.

Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ;

ils aiment les places d’honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues,

les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.

Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères.

Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.

Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.

Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »
Patrick Braud

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1 octobre 2011

Vendange, vent d’anges

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Vendange, vent d’anges

 

Homélie du 27° dimanche ordinaire / Année A
02/10/2011

 

Le mot évoque les douces journées de septembre, avec cette lumière si particulière dans Vendange, vent d'anges dans Communauté spirituelleles vignes. Avant les machines colossales qui désormais secouent les ceps et abattent le travail d’une dizaine de travailleurs bien plus rapidement, le mot vendange était lié aux vendangeurs. Des bandes de portugais, d’espagnols et des spécialistes de ces campagnes de coupe parcouraient la France, du bordelais au cognaçais, du pays nantais à l’Alsace, jusqu’au dernier jour de la pourriture noble et des vendanges tardives.

La vendange était synonyme alors d’ouverture à l’étranger : on logeait, nourrissait, travaillait, festoyait avec ces travailleurs itinérants venus d’ailleurs. C’était lourd à assumer pour les propriétaires (cuisine, promiscuité…), c’était dur pour les vendangeurs ; cela pourrait mal se passer (violence, alcool) ou au contraire devenir une famille élargie pendant quelques semaines et chaque année.

 Repas_des_Vendangeurs Jésus dans Communauté spirituelle

En prenant cette réalité de la vendange traditionnelle comme support de sa parabole, Jésus évoque donc un moment de fête, d’ouverture, de dur labeur communautaire où le fruit de la récolte enrichit tous les acteurs.

Mais le désir d’appropriation change le coeur des vignerons, qui veulent tout garder pour eux. Au lieu de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, ils sont prêts à tuer pour tout garder.

La parabole vise bien sûr l’attitude des responsables religieux juifs de l’époque, qui refusent de partager avec les païens, et iront jusqu’à tuer le fils, l’envoyé, en le jetant hors de la vigne, hors d’Israël (la crucifixion équivaut à une déchéance de nationalité pour les religieux juifs).

 

Mais transposez à votre existence. À quel moment avez-vous (ou êtes-vous) en situation  vendangede vendange, c’est-à-dire de récolte du fruit de votre travail avec d’autres ?

Vous vendangez lorsque vous mariez votre fils, votre fille.

Vous cueillez les grappes de votre histoire lorsque vous serrez votre petit-fils dans vos bras.

Vous récoltez votre vendange lorsqu’une promotion, une augmentation de salaire, une reconnaissance professionnelle vient saluer votre parcours.

Vous collectez les raisins de votre fécondité sociale lorsque vous recevez une distinction, une médaille, un titre associatif (président, trésorier, secrétaire), une responsabilité confiée par d’autres.

À y regarder de près, les moments de vendange sont très fréquents dans une vie. D’ailleurs nous en avons besoin : sans ces encouragements, sans ces résultats intermédiaires, peu d’entre nous auraient la force de poursuivre.

 

C’est alors que la tentation des vignerons de la parabole évangélique devient la nôtre : après tout, pourquoi ne pas s’attribuer le maximum ? Maximum de mérite, de reconnaissance, de gloire… La différence est ténue entre celui qui engrange les résultats de sa réussite avec humilité, en saluant ceux à qui il doit son parcours, et celui qui triomphe, immodeste, confisquant le labeur des autres.

 

« Remettre au propriétaire le produit de la vigne », comme l’exprime la parabole, c’est une attitude de non possession. Vous n’êtes pas propriétaires de vos réussites, qu’elles soient familiales, associatives ou professionnelles. L’eucharistie est justement un antidote à l’appropriation : rendre grâce (eucharistein en grec), c’est rendre la grâce, c’est-à-dire reconnaître que j’ai reçu gratuitement de quoi travailler un vignoble et le vendanger, et que je dois donc reconnaître que tout cela ne vient pas que de moi. Rendre à Dieu ce qui lui appartient empêche ceux qui réussissent de réussir contre les autres, en les dominant, en les humiliant. Comme le dit Paul ailleurs : « Que désormais ceux qui ont une femme vivent comme s’ils n’en avaient pas;  ceux qui pleurent, comme s’il ne pleuraient pas; ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie; ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient pas; ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7,29-31).

 

S’approprier la vendange pour être maître de la vigne à la place du maître est  source de violence. Emprisonner les gêneurs, lapider les prophètes, crucifier le fils sont autant de conséquences d’une attitude anti-eucharistique. La violence sociale dans nos entreprises, dans les quartiers, dans nos familles même, provient souvent de cela.

 

Les plus belles grappes, si elles sont possédées à la manière des vignerons de la parabole, deviendront vite rouges sang dans le pressoir de la course à la réussite. La vendange plus prometteuse, en degré comme en volume, va rapidement s’aigrir  dans les chais de l’arrogance.

 

Quelles sont vos vendanges actuelles ?

Que signifierait rendre au maître de la vigne le produit de votre vendange ?

 

 

1ère lecture : Le Seigneur est déçu par sa vigne bien-aimée (Is 5, 1-7)

Lecture du livre d’Isaïe

Je chanterai pour mon amile chant du bien-aimé à sa vigne.
Mon ami avait une vignesur un coteau plantureux. Il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de gardeet creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais.
Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez donc juges entre moi et ma vigne ! Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? Eh bien, je vais vous apprendrece que je vais faire de ma vigne : enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée. J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie.
La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici l’iniquité ; il en attendait la justice, et voici les cris de détresse.

Psaume : 79, 9-10, 13-14, 15-16a, 19-20

R/ Regarde ta vigne, Seigneur, viens sauver ton peuple

La vigne que tu as prise à l’Égypte,
tu la replantes en chassant des nations.
Tu déblaies le sol devant elle,
tu l’enracines pour qu’elle emplisse le pays.

Pourquoi as-tu percé sa clôture ?
Tous les passants y grappillent en chemin ;
le sanglier des forêts la ravage
et les bêtes des champs la broutent.

Dieu de l’univers revient !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !
Dieu de l’univers, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

2ème lecture : Dieu donne sa paix à ceux qui sont fidèles (Ph 4, 6-9) 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères, ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus.
Enfin, mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte. Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous.

 

Evangile : Parabole des vignerons meurtriers (Mt 21, 33-43)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui, Dieu nous parle en son Fils, lui qu’il a établi héritier de toute chose : c’est là l’oeuvre du Seigneur. Alléluia. (cf. He 1, 2 ; Mt 21, 42) 

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : ‘Ils respecteront mon fils.’ Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : ‘Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l’héritage !’ Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d’autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. »
  Patrick Braud

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4 juin 2011

Le dialogue intérieur

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Le dialogue intérieur

 

Homélie du 7° Dimanche de Pâques    05/06/11

 

·      La force de cet homme, c’est qu’il semble habité par une relation d’échange continu avec un autre qui l’aime. Le courage de cet homme, qui va plonger dans sa Passion, il le puise dans un dialogue intérieur, qui visiblement le soutient et lui donne la force d’avancer.

 

Dans l’Évangile de Jean, c’est encore plus flagrant que dans les trois autres : Jésus n’est lui-même qu’en étant tendu vers un Autre que lui-même, avec qui il est profondément uni. D’où ces longs passages où Jésus parle à son Père. Il « lève les yeux » vers lui et lui dit en confiance sa joie, son désir, son attente.

Supprimez ce dialogue intérieur et Jésus s’effondre, incapable de rien faire par lui-même.

Il est celui qui incarne au plus haut point une relation vivante où l’autre fait tellement partie de soi qu’on se surprend à lui parler même en marchant, en travaillant, en se rasant le matin…

 

Ici, c’est à un moment particulièrement angoissant que ce dialogue se fait intense : Jésus serait qu’il va « passer » de ce monde à son Père (Jn 17). Il parle longuement à celui qui est la source et le terme de sa trajectoire humaine. Il s’appuie sur ce dialogue intérieur pour confier ceux qu’il aime, pour ne pas perdre courage, pour aller jusqu’au bout : « je viens vers toi » (Jn 17,11).

 

·      D »ailleurs, que faisons-nous à l’eucharistie, pendant ce long moment solennel où les prêtres semblent absorbés par la prière eucharistique ? Avez-vous déjà réalisé qu’en fait, c’est à un long dialogue de Jésus avec son Père dans lequel nous sommes ainsi introduits ? La prière eucharistique s’adresse au Père, à travers ce que le Fils a fait ou fait pour nous.

Le lien d’unité qu’est l’Esprit Saint, lien vivant unissant les deux, nous unit alors au Christ pour entrer à travers lui dans l’intimité de ce dialogue trinitaire.

 

L’eucharistie est une initiation au dialogue intérieur…

 

Le Christ nous associe à la conversation qu’il entretient avec son Père. D’où cet « admirable commerce » eucharistique, où l’échange amical et aimant divinise ceux qui s’y laissent introduire.

 

·      Où en sommes-nous de notre « dialogue intérieur » ?

Acceptons-nous de laisser le silence, la solitude nous décoller de notre immédiat pour nous  situer en face d’un autre ? Si nous sommes toujours le nez dans le guidon, rivés à nos objectifs à court terme, envahis par les bruits du monde, nous risquons d’étouffer cette capacité de trouver en nous un partenaire « plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes ».

 

Évidemment, des circonstances dramatiques obligent parfois à cette plongée en soi : une chimiothérapie longue avec tant de passages à vide, un divorce qui n’en finit pas, une période de chômage désespérante… D’ailleurs dans ces situations le dialogue intérieur prend plutôt la forme d’une révolte, d’une colère, d’une accusation devant tant d’injustice et d’insignifiance, ou d’un silence résigné… Mais le simple fait de dire tout cela à quelqu’un, au lieu de le garder pour soi, est salutaire.

 

En ce sens, prier peut être ne rien dire, mais le dire à quelqu’un.

 

Se tenir devant l’autre intérieur, que ce soit pour l’accuser, se réjouir, le bénir ou rester muet en face de lui, c’est déjà un dialogue intérieur qui ouvrira bien des portes.

 

Jésus est habitué à cette échange de souffle entre lui et son Père : que ce soit devant le tombeau de Lazare pour le remercier à l’avance, à Gethsémani pour transpirer son angoisse, ou ici en Jn 17 pour confier ceux qu’il aime au moment de partir.

Ce dialogue intérieur est comme une basse continue qui constitue l’identité la plus vraie de cet homme étonnant. À tel point qu’en l’appelant Christ, ses amis reconnaissent en lui l’image du Père, le partenaire privilégié d’une relation de dialogue unique, grâce à l’Esprit qui les unit.

 

Dans l’eucharistie, Jésus nous fait entrer dans ce dialogue continu qui l’alimente.

 

Dans le Notre Père, il nous tourne avec lui et en lui vers la source ultime. Jésus ne conduit pas à lui-même : il oriente vers l’Autre avec lequel il ne fait qu’un.

 

·      Voilà donc l’enjeu du dialogue intérieur : nous maintenir perpétuellement en état d’accueillir ce que Dieu nous donne ; exprimer le désir qui nous anime.

 

C’est peut-être cela la prière perpétuelle à laquelle aspirait Paul, les ermites du désert et les Pères de l’Église : tout faire sans interrompre jamais notre dialogue intérieur.

Faire 300 km en voiture, se laver les dents le matin, saluer le voisin, goûter une musique qui convient à notre âme, savourer un beau paysage, déguster un bon vin, un moment d’amitié? [1] : soignons notre dialogue intérieur !

 


[1]Les bénédictions juives expriment très bien ce désir de parler à Dieu en toutes circonstances : bénir Dieu à l’occasion d’un repas, d’un voyage, d’une visite, et même des toilettes (oui, il existe une bénédiction juive pour ce moment-là aussi, car rien de ce qui est créé ne peut être exclu du dialogue intérieur !).

1ère lecture : Les disciples réunis dans la prière après l’Ascension (Ac 1, 12-14)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Les Apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem, qui n’est pas loin. (La distance ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat.)
Arrivés dans la ville, ils montèrent à l’étage de la maison ; c’est là qu’ils se tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, arthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
D’un seul coeur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.

Psaume : Ps 26, 1, 4abcd, 7-8

R/ Oui, nous verrons la bonté de Dieu sur la terre des vivants

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ? 

J’ai demandé une chose au Seigneur, 
la seule que je cherche : 
habiter la maison du Seigneur 
tous les jours de ma vie.

Écoute, Seigneur, je t’appelle ! 
Pitié ! Réponds-moi ! 
Mon coeur m’a redit ta parole : 
« Cherchez ma face. »

2ème lecture : Bienheureux les persécutés pour le Christ (1P 4, 13-16)

Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre

Mes bien-aimés, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera.
Si l’on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous, puisque l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous.
Si l’on fait souffrir l’un de vous, que ce ne soit pas comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme dénonciateur.
Mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu à cause de ce nom de chrétien.

 

Evangile : La grande prière de Jésus : « Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1-11a)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur ne vous laisse pas orphelins : il reviendra vers vous, alors votre c?ur connaîtra la joie.Alléluia. (cf. Jn 14, 18; 16, 22)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il leva les yeux au ciel et pria ainsi : « Père, l »heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie.
Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.
Or, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’oeuvre que tu m’avais confiée.
Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde.
J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèlement ta parole.
Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi,
car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. 

Je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés : ils sont à toi, et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et je trouve ma gloire en eux.
Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »

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