L'homélie du dimanche (prochain)

8 mai 2017

Que connaissons-nous vraiment les uns des autres ?

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Que connaissons-nous vraiment les uns des autres ?

Cf. également :

Le but est déjà dans le chemin

La pierre angulaire : bâtir avec les exclus, les rebuts de la société

L’absence réelle

 

Homélie pour le 5° dimanche de Pâques / Année A
14/05/2017

Jésus est un brin optimiste lorsqu’il compte sur les trois années passées avec les Douze  pour les éclairer sur lui : « puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père ». Alors, la réaction de Philippe le surprend, et le peine : « il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas Philippe ? » (Jn 14, 1-12)

Arrêtons-nous sur cette méprise qui est à la source de tant de difficultés, familiales ou amicales, professionnelles ou militantes.

On croit que parce qu’on vit ensemble depuis quelque temps, on se connaît. On pense que tel collègue dont les habitudes de travail sont bien connues est largement prévisible. On imagine qu’un bon repas, une partie de foot, une manif ou des vacances ensemble suffisent pour en savoir assez sur l’autre au point de le considérer comme une connaissance, un proche.

La bévue de Philippe nous renvoie à nos propres incompréhensions. « Montre-nous le Père, cela nous suffit ». Nous voyons quelqu’un et nous cherchons un autre !

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Parce que nous sommes si peu présents les uns aux autres, nous passons notre temps à rêver d’autres visages. Il suffit d’observer par exemple ceux qui ne cessent de pianoter sur leur smartphone tout en discutant avec leur ami, ou des cadres en réunion répondant à leurs mails pendant le PowerPoint de l’animateur…

Que connaissent-ils de Jésus, ses douze compagnons de route qui ont partagé son quotidien pendant trois ans ? L’écume des jours en fait, la surface des événements : il a le pouvoir de guérir, il parle bien, il suscite l’enthousiasme des pauvres… Mais Jésus se désole de constater que Philippe et les autres sont passés à côté de son mystère, de son identité la plus intime : l’inhabitation avec son Père. « Je suis dans le Père, et le Père est en moi ». Comment n’ont-ils pas vu cela ? Sont-ils bouchés au point de ne pas avoir deviné ce qui me fait vivre ?

http://www.monomakhos.com/wp-content/uploads/2014/01/known-unto-god.pngEh bien, nous sommes souvent comme Philippe, passant à côté du mystère de nos proches. Et nous ressentons parfois la tristesse de Jésus : mes proches ne comprennent pas ce qui m’habite au plus profond de moi-même.

Combien de fois n’ai-je pas entendu après les célébrations d’obsèques où les témoignages venaient de toutes parts : ‘je suis son fils, sa nièce, son ami, mais je ne me doutais pas de la richesse de sa personnalité, de la diversité de son œuvre’ ? Ce n’est bien souvent après la mort de quelqu’un que nous nous apercevons qu’en fait nous le connaissions si peu…

Que connaissons-nous vraiment les uns des autres ?

Nous risquons de vivre juxtaposés, mais si peu unis ; en proximité, mais pas assez en communion.

Comment aller plus loin ?

Le Christ met Philippe sur la voie : soit attentif à ce qui m’habite.

Pour Jésus, ce qui l’habite c’est le désir de ne faire qu’un avec Dieu, la soif de le chercher à travers toute rencontre. Et cela se manifeste quand il se met à l’écart du groupe, pour prier et méditer. Ou quand il interprète les Écritures comme personne avant lui. Ou quand il paraît si joyeux qu’il en est transfiguré devant nous, comme si quelqu’un de plus grand que lui chantait en lui…

Pour nos proches, il nous faudra donc être attentif à leurs ruptures de rythme où ils nous révèlent quelque chose d’eux-mêmes, consciemment ou non : tel silence, tel désir de solitude ou de retrouvailles, tel émerveillement devant la musique, la nature, telle passion  enthousiaste ou enfin ils ne se contrôlent plus… Et pour nos intimes, c’est encore plus vrai et plus important. On peut partager la même table, le même lit, les mêmes enfants pendant des années et pourtant s’étonner de telle nouvelle réaction, être à l’affût des Miroir salle de bainschangements chez l’autre, recueillir précieusement telle confidence inédite etc.

Regarder l’autre chaque matin comme si c’était la première fois… Chacun pourrait écrire sur le miroir de la salle de bains cette phrase : je ne te connais pas encore. Alors, que ce soit son propre visage ou celui de l’être aimé, cette phrase nous rappellerait que 24 heures ne suffisent pas à percer le mystère de l’autre, de soi. Et ce serait un délicieux défi de se mettre ainsi en quête de l’autre chaque matin, une quête sans cesse inachevée, et par là même sans cesse émerveillée.

Évidemment, en Christ, une telle recherche n’est qu’avançée vers la lumière. Alors que, pour être honnête, celui qui plonge au plus intime de lui-même ou de l’autre va peut-être s’effrayer de la part d’ombre qu’il va y trouver. Il faut l’assurance du Ressuscité parfois pour avoir le courage de plonger dans nos noirceurs, nous pulsions de mort, nos contradictions les plus destructrices. C’est pourtant l’enjeu de la vie spirituelle. Et effectivement, seule l’assurance de la victoire du Christ sur la mort nous permet de la défier en nous. Aller explorer les zones voilées de notre histoire, de notre personnalité, demande une protection plus solide encore qu’un scaphandre pour un découvreur d’épaves. Habité par l’Esprit du Christ, ce chemin de connaissance de soi devient possible, et ouvre en même temps la possibilité de la connaissance de l’autre. À l’inverse, ceux qui ne prennent jamais le temps ni les moyens de se connaître vraiment auront du mal à accueillir les secrets de leurs proches.

Que connaissons-nous vraiment les uns des autres ? dans Communauté spirituelle 51C29xtS3NL._SX300_BO1,204,203,200_Celui-ci n’est pas présent à soi-même le sera-t-il à son conjoint, ses amis, ses collègues ?

 

« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? »

Que l’étonnement attristé de Jésus nous pique au vif : et moi, que sais-je vraiment de ceux qui m’entourent ? de quoi sont faits leurs joies et leurs espoirs, leurs angoisses et leurs souffrances ? Et si je devais décrire ce qui les anime, trouverais-je les mots justes ?

Mais alors, il faut que je leur sois davantage présent pour les connaître mieux !

Et cela commence par moi-même, à qui je suis si souvent étranger…

 

 

Lectures de la messe

Première lecture
« Ils choisirent sept hommes remplis d’Esprit Saint » (Ac 6, 1-7)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

 En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole. » Ces propos plurent à tout le monde, et l’on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche. On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi.

Psaume

(Ps 32 (33), 1-2, 4-5, 18-19)

R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi !
ou : Alléluia ! (Ps 32, 22)

Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

 

Deuxième lecture
« Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal » (1 P 2, 4-9)

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés, approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle, pour devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ. En effet, il y a ceci dans l’Écriture : Je vais poser en Sion une pierre angulaire,une pierre choisie, précieuse ;celui qui met en elle sa foine saurait connaître la honte. Ainsi donc, honneur à vous les croyants, mais, pour ceux qui refusent de croire, il est écrit : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseursest devenue la pierre d’angle,une pierre d’achoppement,un rocher sur lequel on trébuche. Ils achoppent, ceux qui refusent d’obéir à la Parole, et c’est bien ce qui devait leur arriver. Mais vous, vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

 

Évangile
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ‘Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père ».
Patrick BRAUD

 

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30 janvier 2010

Un nuage d’inconnaissance

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Un nuage d’inconnaissance

 

Homélie du  4° Dimanche du temps ordinaire / Année C

31/01/10

 

Dieu que c’est meurtrier de croire qu’on connaît quelqu’un, d’être si habitué à lui qu’on croit en avoir fait le tour, comme si plus rien venant de lui ne pouvait ni surprendre…

Un nuage d'inconnaissance dans Communauté spirituelle 1977+Jesus+of+Nazareth+synagogue« N’est-ce pas là le fils de Joseph » ? s’étonnent, indignés, les voisins de Nazareth où Jésus a grandi.

Ils connaissent tellement son père, sa famille, les histoires du village, qu’ils ne peuvent imaginer en Jésus autre chose qu’un apprenti menuisier de chez eux. Pire : devant l’universalité de son message, ils vont l’expulser hors de sa ville natale (comme pour la Passion où il sera conduit hors de la ville de Jérusalem), le mener en haut de la colline (comme au calvaire) pour le précipiter en bas (c’est bien ce qu’il fera lors de sa « descente aux enfers »).

Lui, un fils du village, il est renié par les siens.

Pourquoi ? Parce qu’ils croient connaître cet homme, qu’ils ont vu pleurer étant bébé, jouer enfant, apprendre son métier adolescent, et dont ils croient tout savoir sur la famille.

Comment Dieu, le Tout-Autre, pourrait-il se manifester dans celui qui m’est apparemment si familier ?…

 

De Jésus à Nazareth, la question rebondit pour nous vis-à-vis du collègue au travail, du conjoint à la maison, des paroissiens dans l’assemblée…

Si je crois connaître quelqu’un, si j’en ai « fait le tour », alors c’est que hélas je n’en attends plus grand chose, et en tout cas j’aurai du mal à me laisser surprendre par ce qu’il peut dire ou faire de nouveau.

 

MOINS JE CONNAIS DIEU, PLUS JE LE CONNAIS

C’est d’abord vrai de Dieu lui-même, « l’Au-delà de tout » comme le chante un hymne du bréviaire attribué à Grégoire de Nazyance (IV° siècle) :

 

O toi l’au-delà de tout
N’est-ce pas là tout ce qu’on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t’exprime.
A quoi s’attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence. 

Seul, tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de toi. 
Seul, tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de toi. 
Tous les êtres, ceux qui pensent et ceux qui n’ont point la pensée, 
te rendent hommage. 

Le désir universel, l’universel gémissement tend vers toi. 
Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers 
fait monter une hymne de silence. 

Tout ce qui demeure, demeure par toi; 
par toi subsiste l’universel mouvement. De tous les êtres tu es la fin; 
tu es tout être, et tu n’en es aucun. tu n’es pas un seul être; 
tu n’es pas leur ensemble ; tu as tous les noms et comment te nommerais-je, 
toi qu’on ne peut nommer? 

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui couvrent le ciel même? 
Prends pitié, O toi l’au-delà de tout n’est-ce pas là tout ce qu’on peut chanter de toi ? 

Les Pères de l’Église, puis plus tard la mystique rhénane n’ont cessé d’explorer cette inconnaissance paradoxale de Dieu : « moins je connais Dieu, plus je le connais » (Denis
l’Aéropagyte, V° siècle).

Ils sont en cela les héritiers du peuple juif, farouchement attaché à la transcendance de Dieu au point de ne pouvoir le nommer, mais seulement écrire son Nom, le tétragramme : YHWH (imprononçable, justement, pour ne jamais croire que je pourrai savoir qui il est).


9782226183149FS inconnaissance dans Communauté spirituelleEt saint Augustin (IV°-V° siècle) : « Si vous avez l’intelligence de ce que vous voulez dire, ce n’est pas Dieu ; si vous avez pu comprendre, vous avez compris autre chose que lui. Si vous croyez l’avoir compris, vous êtes le jouet de vos propres pensées. »


Un ouvrage anonyme célèbre du 14° siècle s’intitulera : « le nuage d’inconnaissance, en lequel l’âme est unie à Dieu ».

Et Saint Jean de la Croix (XVI° siècle) prendra la métaphore de la vive flamme d’amour pour affirmer que celui qui est en Dieu ne sait pas qu’il y est, comme celui qui est dans la flamme ne voit pas la lumière avec qui il ne fait qu’un, et qui n’a plus de ténèbres pour apparaître en contraste.

 

La tradition spirituelle est donc unanime : celui qui prétend connaître Dieu ne le connaît pas ; il prétend en fait le maîtriser, l’encercler, et finalement il passe à côté…

Combien plus encore pour notre voisin, nos familles, nos collègues de travail ? Ils sont « images de Dieu », donc eux aussi infiniment à découvrir, sans jamais pouvoir épuiser leur mystère?

 

Et si cette semaine vous les regardiez avec un oeil neuf, comme si c’était la première fois ?

Et si vous choisissiez un visage, justement un de ces visages dont vous n’attendez plus grand chose, et que vous croyez connaître par coeur, pour vous dire : « qu’as-tu à me révéler ? » « Quel message de grâce peut sortir de ta bouche ? » pour reprendre l’étonnement des gens de Nazareth.

 

Comment puis-je me laisser surprendre par toi ?

 

1ère lecture : « Je fais de toi un prophète pour les peuples » (Jr 1, 4-5.17-19)

Lecture du livre de Jérémie

Le Seigneur m’adressa la parole et me dit :
« Avant même de te former dans le sein de ta mère,
je te connaissais ;
avant que tu viennes au jour,
je t’ai consacré ;
je fais de toi un prophète pour les peuples. »
Lève-toi,
tu prononceras contre eux tout ce que je t’ordonnerai.
Ne tremble pas devant eux,
sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux.
Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée,
une colonne de fer,
un rempart de bronze,
pour faire face à tout le pays,
aux rois de Juda et à ses chefs,
à ses prêtres et à tout le peuple.
Ils te combattront,
mais ils ne pourront rien contre toi,
car je suis avec toi pour te délivrer.
Parole du Seigneur. »

Psaume : Ps 70, 5-6ab, 7-8, 15ab.17, 19.6c

R/ Sans fin, je proclamerai
ta victoire et ton salut


Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m’as choisi dès le ventre de ma mère
Pour beaucoup, je fus comme un prodige ;
tu as été mon secours et ma force.
Je n’avais que ta louange à la bouche,
tout le jour, ta splendeur.

Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut.
Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse,
et jusqu’ici, j’ai proclamé tes merveilles.

Si haute est ta justice, mon Dieu,
toi qui as fait de grandes choses :
Dieu, qui donc est comme toi ?
tu seras ma louange toujours !

2ème lecture : Hymne à la charité (1Co 12, 31; 13, 1-13)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres
J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Un jour, les prophéties disparaîtront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel disparaîtra.
Quand j’étais un enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai fait disparaître ce qui faisait de moi un enfant. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m’a connu. Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.

Evangile : La mission de Jésus est universelle (Lc 4, 21-30)

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d »Isaïe, Jésus déclara : « Cette parole de l »Écriture que vous venez d »entendre, c »est aujourd »hui qu »elle s »accomplit. »
Tous lui rendaient témoignage ; et ils s’étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : ‘Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays !’ »
Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
Patrick BRAUD
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