La sécession des élites selon Jésus
La sécession des élites selon Jésus
Homélie du 14° Dimanche du temps ordinaire / Année A
05/07/2020
Cf. également :
Faut-il être humble ou jupitérien pour gouverner ?
C’est dans la fournaise qu’on voit l’humble
En joug, et à deux !
Didier Raoult, icône des oppositions françaises
Pendant la crise du Coronavirus, le débat sur la chloroquine est devenu un feuilleton hebdomadaire mondial, où la figure du géant blond marseillais façon viking suscitait – et suscite toujours – des clivages violents. Aux côtés du professeur Didier Raoult on trouve la majorité des marseillais de tous bords, heureux de marquer leur différence d’avec les milieux parisiens déconnectés de la réalité des territoires. Le petit peuple français a eu vite fait de prendre parti pour ce professeur au parler cash, apparemment plein de bon sens et compris de tous. Alors que le conseil scientifique présidentiel semblait bien lointain, composé d’experts inconnus ne pratiquant plus la médecine populaire, empêtrés dans leurs contradictions successives. On retrouve ainsi des oppositions structurantes de la société française : province contre Paris, Gilets Jaunes contre bobos, périphéries contre métropoles, quartiers sensibles contre police, déclassés contre gagnants de la mondialisation, « somewhere » contre « anywhere » etc. Ce que Jérôme Fourquet appelle l’archipélisation de la France fait voler en éclats la façade d’unité nationale que le pouvoir voulait afficher pendant la crise : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d’un réduit catholique, instauration d’une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes… Marcel Gauchet en 1985 dans Le désenchantement du monde, s’exprimant sur la lutte des classes, avait déjà annoncé ce mouvement de fond : « Il est devenu indécent d’en parler, mais ce n’est pas moins elle [la lutte des classes] qui resurgit là où on ne l’attendait pas pour alimenter la poussée électorale continue de l’extrême droite (…) Un mur s’est dressé entre les élites et les populations, entre une France officielle, avouable, qui se pique de ses nobles sentiments, et un pays des marges, renvoyé dans l’ignoble, qui puise dans le déni opposé à ses difficultés d’existence l’aliment de sa rancœur ». Rappelons-nous que la lutte contre « la fracture sociale » était l’un des principaux thèmes de campagne de Jacques Chirac pour l’élection présidentielle française de 1995 ! Cette même année était publié, à titre posthume, un livre du sociologue américain Christopher Lasch intitulé :« La Révolte des élites et la trahison de la démocratie ». L’ouvrage analysait l’Amérique de son temps. Pourtant, il s’applique parfaitement à la France et à l’Europe d’aujourd’hui, dont il semble avoir anticipé l’évolution des classes favorisées avec une acuité visionnaire. Le livre pose l’hypothèse que ce n’est plus la « révolte des masses » qui menace désormais la vie démocratique, mais la coupure de plus en plus prononcée entre le peuple et les « élites ». Une coupure tant économique et matérielle qu’éducative et intellectuelle, dont résulte le repli sur eux-mêmes des privilégiés. Ces derniers ne parlent plus qu’à leurs pareils, c’est-à-dire non seulement à ceux qui bénéficient d’un même niveau de richesses, mais également à ceux qui partagent le même niveau d’instruction.
Dans une note publiée en 2012 pour la fondation Jean Jaurès [1], Jérôme Fourquet décrivait ce phénomène de séparatisme social à l’œuvre en France : la sécession des élites.
Cette note portait un titre évocateur : « 1985-2017, quand les classes favorisées ont fait sécession ». Fourquet y explique notamment que la cohésion de la société française « est mise à mal aujourd’hui par un processus presque invisible à l’œil nu, mais néanmoins lourd de conséquences : un séparatisme social qui concerne toute une partie de la frange supérieure de la société, les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population étant en effet de moins en moins nombreuses ».
Imperceptiblement, sans le revendiquer, sans même le vouloir, les élites (richesse, culture, savoirs, position sociale) se sont habituées (sans doute inconsciemment) à ne fréquenter que leurs semblables : en envoyant leurs enfants dans les mêmes écoles privées prestigieuses ; en jouant au tennis, au golf ou au bridge dans les mêmes clubs très sélectifs ; en se regroupant par quartiers où le prix prohibitif du mètre carré leur assure une homogénéité de voisinage et de mode de vie ; en se reportant sur les candidats défendant leurs intérêts (Emmanuel Macron par exemple) ; en ayant leur résidence secondaire dans les mêmes endroits huppés ; en faisant du tourisme haut de gamme leur garantissant le non-mélange etc. Les « petits » ne choisissent pas cet éloignement de classe : ils le subissent, car ils n’ont pas les moyens de faire les mêmes choix que les élites (logement, loisirs, écoles etc.). Ce sont les élites qui font sécession, en refusant de se mélanger avec les autres. En réaction, ceux qui se trouvent ainsi séparés succombent à la tentation de constituer leur propre contre-société, basée sur le communautarisme, l’entraide ethnique, l’identité religieuse etc. Le populisme si souvent dénoncé par les médias officiels n’est en réalité que la réponse des peuples à l’éloignement de leurs classes dirigeantes…
Des auteurs comme Christophe Guilly, Emmanuel Todd, Michel Onfray, Thomas Porcher, Jérôme Fourquet, Marcel Gauchet et tant d’autres ont beaucoup écrit sur cette coupure qui s’installe entre ceux que Jésus appelle « les sages et les savants » et « les tous petits » : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (cf. l’évangile de ce dimanche : Mt 11, 25-30).
Les insultes de Jésus aux élites de son temps
C’est donc un apartheid social qui vient de loin ! Jésus avait observé lui aussi que les élites de Jérusalem étaient devenues incapables d’écouter et de comprendre le petit peuple de Galilée ou de Judée. Les prêtres et docteurs de la Loi à Jérusalem, imbus de leur savoir, imposaient au peuple des fardeaux (religieux, sociaux) qu’ils ne pouvaient s’appliquer à eux-mêmes. Les lévites et les scribes, orgueilleux de leur connaissance de la Torah, méprisaient les ignorants des campagnes, analphabètes et superstitieux. Si bien qu’un clivage de plus en plus violent opposait les foules aux élites en place. Les pharisiens – dont le nom signifie justement séparés – vivaient à l’écart des pécheurs dans leur obsession de la pureté rituelle et doctrinale. La sécession des élites (sauf belles exceptions comme Nicodème ou des femmes de haut rang) avait transformé en domination les inévitables différences sociales, à un point tel que plus d’une fois Jésus s’est laissé emporter par sa colère contre cette classe de nantis imposant ses règles aux sans-grades du pays. Les noms d’oiseaux dont Jésus accable les élites de son temps devraient nous choquer et nous alerter. Jésus traite les scribes et les pharisiens d’hypocrites, de guides aveugles, d’insensés, de sépulcres blanchis, de serpents, d’engeance de vipères, de fils d’assassins : « vous filtrez le moucheron et vous avalez le chameau » ! (Mt 23). On croirait entendre le capitaine Haddock et sa litanie créative d’insultes choisies (bachi-bouzouk, ectoplasme etc.) ! Le doux Jésus n’est pas tendre avec ceux que la connaissance, la position sociale, le pouvoir ou la richesse ont corrompus au point de les couper des gens simples, du petit peuple. Il sait par expérience que très peu sont capables de résister au désir de domination qu’engendrent ces privilèges. Il se méfie de l’arrogance des élites. Il constate, navré, que leurs oreilles se ferment à la révélation, leur cœur se détourne de l’amour du bien, leur intelligence refuse d’adopter le point de vue de Dieu. Alors que paradoxalement les moins considérés dans la société sont les premiers à accueillir le message de Jésus : « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu » (Mt 21,31–32).
« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » : ce n’est pas une apologie de la lutte des classes, mais l’avertissement solennel lancé aux élites pour qu’elles se mettent du côté des tout-petits, et ainsi penser, agir et comprendre le monde à la manière de Dieu.
Mais qui sont ces tout-petits ?
Deux acceptions du terme sont possibles : les enfants et ceux qui ont l’esprit d’enfance, c’est-à-dire les humbles, le petit peuple. Le mot grec nèpios, traduit ici par « tout-petit », désigne généralement un petit enfant. C’est son seul usage chez Luc, et il est ici métaphorique, car il s’agit dans cette prière de Jésus des « petites gens », des gens simples et sans prétention, mais au cœur ouvert, qui sont les bénéficiaires de la révélation évangélique, à l’encontre des intellectuels trop imbus de leur sagesse pour accueillir son message, et qui constituent une élite méprisante pour ces « petits ».
La petite voie
À l’appui de la première interprétation, il y a bien sûr les paroles de Jésus sur les enfants, qu’il cite en exemple pour leur capacité à accueillir la révélation : « si vous ne changez pas pour devenir comme ces enfants, vous ne pourrez pas accueillir le royaume de Dieu » (Mt 18,3). Dieu se communique facilement aux tout-petits parce que comme les enfants ils savent accueillir au lieu de prendre, recevoir avant de donner, être dépendants par amour au lieu de compter sur leurs seules forces. Thérèse de Lisieux appelait cette ouverture du cœur « la petite voie de l’enfance spirituelle » : « à chaque battement de mon cœur : vivre dans l’instant présent la communion avec le Christ et le don de soi à sa suite. »
S’engager sur cette petite voie de l’enfance, c’est :
- espérer en Dieu, et ne pas compter sur nos mérites.
- s’édifier des qualités des autres, et ne pas s’étonner de leurs faiblesses.
- accepter nos imperfections, et ne pas désespérer des échecs,
- laisser faire Jésus humblement, et ne pas vouloir tout faire avec effort.
- rester caché en Dieu, et ne pas rechercher ce qui brille.
- privilégier l’ordinaire à l’extraordinaire.
- s’abandonner au Père, sans penser aux peurs qui paralysent.
- ne pas comptabiliser les œuvres, mais agrandir sa soif du Christ.
- ne pas s’attribuer les progrès, mais reconnaître que tout vient de Dieu.
- ne pas se décourager, mais croire qu’on est digne d’être aimé.
- ne pas se complaire dans la souffrance, mais fixer le regard sur Jésus. [2]
« La « petite voie », chemin de confiance et de remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur, n’est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante. Elle est en réalité exigeante, comme l’est toujours l’Évangile. Mais, c’est une voie où l’on est pénétré du sens de l’abandon confiant à la miséricorde divine, qui rend léger même l’engagement spirituel le plus rigoureux » (Jean-Paul II, 1997).
En théorie, les sages et les savants pourraient emprunter cette voie, comme l’ont fait de tous temps des saints qui ont brillé par leur intelligence, leur culture, sans pour autant se départir de l’humilité des enfants de Dieu. Augustin et les Pères de l’Église, Thérèse d’Avila ou Jean de la Croix était des géants de la pensée, de l’écriture, de la raison éclairée par leur foi et leur simplicité de vie. Hélas, en pratique, ce sont des exceptions, peu nombreuses. L’accumulation de savoirs, de notoriété, de sagesse humaine devient vite un écran qui sépare de la Parole de Dieu, une ivresse qui éloigne de l’esprit d’enfance. Tout se passe comme si Dieu lui-même se dérobait alors aux orgueilleux qui ne veulent rien recevoir de lui : « ce que tu as caché aux sages et aux savants… »
Devenir comme des enfants est donc le sommet de la maturité spirituelle (ce qui plairait à Nietzsche, lui qui faisait du stade de l’enfant le troisième de l’humanité après le chameau et le lion…).
Par définition, cette petite voie est simple, et accessible à tous : apprendre sans cesse à s’émerveiller, être capable de recevoir avec gratitude, accueillir avec joie, privilégier le présent qui est le cadeau de Dieu, écouter avant de parler, questionner plutôt qu’affirmer…
Un ramassis de gens de rien
À l’appui de la deuxième interprétation des « tout-petits », on peut citer Paul qui constate que les premières communautés chrétiennes comportent peu de bobos, de puissants ou de gens connus : « Aussi bien, frères, considérez votre appel : il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de gens bien nés. Mais ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n’est pas, pour réduire à rien ce qui est » (1 Co 1,26-28). Corinthe était un double port sur l’isthme unissant la Grèce du Nord au Péloponnèse. Cet isthme se situe à l’intersection de deux grands axes commerciaux : l’axe est-ouest où arrivent les produits de luxe orientaux et l’axe nord-sud. Par son flux de marchandises et de voyageurs, c’était l’équivalent du port d’Amsterdam chanté par Jacques Brel. L’Église de Corinthe était composée de dockers – des tatoués, des durs ! -, de prostituées habituées des marins loin de leurs bases, de petites gens qui grouillaient autour de la manne commerciale de la marine marchande. Voilà pourquoi Paul ose dire que – somme toute – l’assemblée de Corinthe a une sale gueule ! Le visiteur distingué venant d’ailleurs se boucherait le nez en passant entre les rangs de ces baptisés-là. Paul, pourtant issu de l’élite juive (école de Gamaliel) avait choisi son camp : il s’est assimilé à ces moins-que-rien qui ne comptent pas aux yeux de ceux qui ont réussi : « on nous calomnie, nous réconfortons. Jusqu’à présent, nous sommes pour ainsi dire l’ordure du monde, le rebut de l’humanité. » (1 Co 4,13)
Les Grecs et les Romains des premiers siècles étaient choqués par cette réalité ecclésiale. Les uns aimaient les esthètes et les philosophes, les autres les gladiateurs et les tribuns : ils ne pouvaient que mépriser au début ce ramassis d’esclaves et d’inférieurs qui constituait le gros des troupes chrétiennes… Quelle folie à leurs yeux de croire que l’humanité nouvelle était en train de naître au milieu de ces assemblées relevant davantage de la Cour des Miracles que du Sénat de Rome ! Ce fut d’ailleurs une source de mépris pendant trois siècles de la part des élites romaines : cette secte juive est composée d’esclaves et de classes inférieures, à l’image de leur leader crucifié comme les esclaves et les « inferiores » de l’Empire. Comment un tel ramassis de dockers et de prostituées à Corinthe, de frustres paysans et pêcheurs en Palestine, de gens du peuple et de métèques à Rome pourrait-il attirer les hauts fonctionnaires, les nobles, les riches commerçants de l’époque ? Celse exprimait son dégoût et son mépris des chrétiens de Rome : « engeance exécrable formée de la ligue de tous les ennemis du genre humain, ramassis d’esclaves, d’indigents, de mécontents, de gens de rien et sans aveu, conspirant contre l’ordre établi, désertant le service militaire, fuyant les fonctions publiques, préconisant le célibat, maudissant la douceur de vivre, jetant l’anathème sur toute la culture païenne » [3].
Ce n’est qu’avec la conversion de Constantin et l’Édit de Milan que la mode fera venir les « gens bien » dans les assemblées chrétiennes. Avec toutes les dérives qui s’en suivront, et notamment l’occultation de notre évangile de ce dimanche faisant l’éloge des tout-petits… Si nous sommes uniquement une Église de « gens bien », qui ont réussi dans la vie, gagnants de la mondialisation, alors nous arracherons inconsciemment toutes les pages de la Bible qui montrent Dieu renversant les puissants de leur trône et élevant les humbles… Regardez nos assemblées (catholiques) en France : où sont les Gilets Jaunes ? (et s’il y en a, sur quel banc ?) les SDF ? les prostituées et les publicains d’aujourd’hui ? le petit peuple ?
Les assemblées évangéliques ont au moins le courage de fonder des communautés dans les banlieues issues de l’immigration et des DOM-TOM, avec les petits en bas de l’échelle sociale !
Heureusement, on voit encore ce peuple des tout-petits en masse à Lourdes, aux JMJ, aux Rameaux ou à la Toussaint etc. Puisque Dieu se révèle à eux de façon privilégiée, il n’est pas trop tard pour leur donner la parole au lieu de parler d’eux, de les laisser prier avec nous au lieu de prier pour eux, de partir de leur expérience spirituelle au lieu d’affirmer un discours théologique ou moral digne des scribes et des pharisiens…
Esprit d’enfance ou petit peuple, la révélation du Père nous demande ces deux conversions radicales, individuellement et collectivement : apprenons à écouter Dieu à partir de ceux d’en-bas, devenons nous-mêmes ces tout-petits qui accueillent le don de Dieu avec joie jour après jour.
[1]. https://jean-jaures.org/nos-productions/1985-2017-quand-les-classes-favorisees-ont-fait-secession
[2]. Cf. https://www.famillechretienne.fr/foi-chretienne/vivre-en-chretien/douze-cles-pour-entrer-dans-la-petite-voie-de-sainte-therese-183576
[3]. Louis Rougier, Celse, le conflit du christianisme primitif et de la civilisation antique, Paris, 1926
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Voici ton roi qui vient à toi : il est pauvre » (Za 9, 9-10)
Lecture du livre du prophète Zacharie
Ainsi parle le Seigneur : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays. »
PSAUME
(Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14)
R/ Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais ! ou : Alléluia ! (Ps 144, 1)
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.
DEUXIÈME LECTURE
« Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez » (Rm 8, 9.11-13)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais elle n’est pas envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez.
ÉVANGILE
« Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
Alléluia. Alléluia.Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Patrick BRAUD