L'homélie du dimanche (prochain)

31 mars 2024

L’esprit, l’eau et le sang

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

L’esprit, l’eau et le sang

 

Homélie du 2° Dimanche de Pâques / Année B 

Dimanche de la Divine Miséricorde

07/04/24

 

Cf. également :

Croire sans voir : la pédagogie de l’inconditionnel

Quand vaincre c’est croire

Thomas, Didyme, abîme…
Quel sera votre le livre des signes ?
Lier Pâques et paix
Deux utopies communautaires chrétiennes
Le Passe-murailles de Pâques
Le maillon faible
Que serions-nous sans nos blessures ?
Croire sans voir
Au confluent de trois logiques ecclésiales : la communauté, l’assemblée, le service public
Trois raisons de fêter Pâques
Riches en miséricorde ?

La pierre angulaire : bâtir avec les exclus, les rebuts de la société

 

Vite, à la maternité !

Accouchement : les signes annonçant que le travail est proche Tous les jeunes parents ont connu ce moment de stress pour leur premier enfant : la perte des eaux, lorsque soudain la poche intérieure laisse s’écouler ce signe annonciateur d’un accouchement tout proche. Alors, direction la maternité, à toute vitesse ! Et là, le travail d’accouchement fait immanquablement saigner la maman, et plus encore par césarienne. Si bien que parler eau et sang fait remonter à la mémoire l’émotion de ces derniers moments de la grossesse qui sont en même temps les premiers instants d’un bébé nouveau-né…

Jean pensait-il à cet événement au commencement de toute vie humaine lorsqu’il emploie plusieurs fois dans ses écrits l’expression : « l’eau et le sang » ou « le sang et l’eau » ? Ainsi dans notre deuxième lecture : « C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité » (1Jn 5,1–6). Ce qui rappelle les derniers instants de Jésus en croix, où la lance d’un soldat perce son côté pour en faire jaillir « du sang et de l’eau » (Jn 19,34). 

Par la suite, les interprétations du sang et de l’eau se multiplièrent.

 Comme souvent, le texte biblique prend une couleur particulière lorsqu’on l’interprète avec des pistes de lecture différentes. Notre lecture est un filtre polarisant qui sélectionne dans le texte quelques-unes des multiples harmoniques de sens jaillissant du texte, un peu comme un prisme diffracte la lumière blanche en une infinité de couleurs.

Évoquons quelques-unes de ces interprétations traditionnelles du sang et de l’eau, en essayant de discerner en quoi elles nous concernent.

 

1. Lecture réaliste

L’esprit, l’eau et le sang dans Communauté spirituelle lance-croixNous aimons bien en Occident ce premier niveau de lecture, car nous sommes attachés à établir une certaine vérité factuelle. Que s’est-il réellement passé ?

Le coup de lance du soldat est vraisemblable, car c’est un moyen sûr et rapide de vérifier que Jésus est mort en croix (un peu comme un croque-mort !), ou de l’achever sinon. S’il était vivant, il aurait réagi, tressailli. 

Premier problème : la série « Les Experts » (de Miami ou de Manhattan) nous a habitués au constat qu’un cadavre ne saigne pas ! Si le cœur ne bat plus, le sang ne devrait pas jaillir. Certains cardiologues se sont penchés sur la question : il est possible que la flagellation ait provoqué auparavant un hématome interne, une poche d’hémorragie que la lance aurait percée. Surgit alors un deuxième problème : dans ce cas, la lance aurait d’abord dû  traverser la plèvre avant de toucher la poche de sang interne près du cœur. Mais alors ce qui aurait coulé aurait dû être de l’eau et du sang, et non du sang et de l’eau… ! D’ailleurs, le fait que Jean inverse l’ordre dans ses lettres après est troublant : le sang et l’eau, ce n’est pas tout à fait la même chose que l’eau et le sang…
Par contre, Luc mentionne que Jésus a sué « sang et eau » lors de son agonie à Gethsémani, ce qui est sa manière à lui de lier le sang et l’eau à la Passion du Christ : « Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre » (Lc 22,44). Ce lien eau-sang l’intéresse donc, comme médecin sans doute qu’il était [1], mais également comme Jean pour manifester le trait d’union entre les deux.

Difficile donc en suivant Jean de savoir exactement ce qui s’est passé. D’autant que ni Marc, ni Mathieu, ni Luc ne mentionnent ce célèbre coup de lance…

 

Ce que nous appelons aujourd’hui vérité historique, objective et factuelle à l’occidentale, nous échappe ici largement. Quoi qu’en disent les partisans du linceul de Turin par exemple, les textes sur la mort de Jésus ne suffisent pas à confirmer la prétendue authenticité de cette soi-disant preuve de la résurrection. Même la mort physique de Jésus est un objet de foi, sans évidence absolue. Un indice : les musulmans n’y croient pas, et prétendent qu’il y a eu substitution, ou que les témoins ont cru voir Jésus crucifié alors qu’il n’en est rien. « Allah dit : nous avons maudits les chrétiens] à cause leur parole : « Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah« ... Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux semblant ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l’incertitude: ils n’en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l’ont certainement pas tué, mais Allah l’a élevé vers Lui, et Allah est Puissant et Sage » (Sourate 4,157-158).

Et certains textes apocryphes, dont le Coran s’est inspiré, imaginent Jésus endormi dans un sommeil comateux comme en catalepsie, se réveillant ensuite avec l’aide de Nicodème et Joseph d’Arimathie.

 

Ce qui est sûr historiquement, c’est que la mort – réelle ou apparente – de Jésus sur la croix a été une catastrophe pour ses disciples, et un argument contre lui pour ses détracteurs. Ce qui est sûr également, c’est que les premiers chrétiens se sont battus pour affirmer la réalité physique de la mort de Jésus en croix, contre les juifs qui en faisaient un contre-argument (un Messie ne peut être abandonné ainsi par Dieu), contre les hérétiques qui disaient que Jésus avait fait semblant de mourir (les docètes, puis le Coran).

Difficile d’aller plus loin. 

Il faut donc changer de niveau.

 

2. Lecture théologique

CE-182 L'accomplissement des EcrituresLà, l’importance du sang et de l’eau saute aux yeux. Le texte nous donne la clé de voûte de sa construction : « Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture » (Jn 19,36). L’accomplissement des Écritures scande chaque détail du récit : le partage des vêtements, le tirage au sort de la tunique, la soif de Jésus, les soldats ne brisant pas les jambes de Jésus, la lance transperçant le côté etc. « Tout est accompli » : Le leitmotiv de l’auteur est clair : il écrit pour établir que Jésus a voulu « accomplir l’Écriture » jusqu’au bout.

On le comprend. Car vers 90 lorsqu’il rédige, l’auteur du quatrième Évangile est confronté aux réfutations juives expliquant que le Messie biblique ne peut être un condamné à mort maudit par Dieu sur le bois du gibet (Dt 21,23). Il fallait donc montrer que la mort en croix accomplissait les Écritures au plus haut point, de manière paradoxale mais pleine et entière.

 

Accomplir les Écritures de manière paradoxale : n’est-ce pas l’énigme qui nous est soumise lorsque les événements personnelle et les zigzags de l’histoire semblent contredire les promesses de Dieu ?

 

3. Lecture symbolique

 croix dans Communauté spirituelleL’eau et le sang ne sont pas que des réalités physiques. Dans la Bible, l’eau est le symbole de la vie qui jaillit lors de la Genèse. Elle est également symbole de mort au péché lorsque le déluge noie l’humanité perverse. Avoir soif caractérise tout être vivant, et la Bible y voit la trace une soif plus fondamentale, la soif de Dieu. Si bien que Jésus s’est présenté comme la source d’eau vive offerte à chacun pour se désaltérer de la vie divine : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : « de son cœur couleront des fleuves d’eau vive.” » (Jn 7,37–38). Ce texte montre que l’eau coulant du côté transpercé a très vite été perçu comme le fleuve d’eau vive  coulant du Temple de Jérusalem (Ez 47) pour abreuver tout le pays.

 

Le sang dans la Bible est lui aussi symbole de vie : être marqué du sang de l’agneau pascal permet d’échapper à la mort (Ex 12,13). Laisser couler le sang de l’animal égorgé (abattage casher ou halal) manifeste que la vie appartient à Dieu et non à l’homme. L’interdiction de manger le sang (ex : boudin) ou de se taillader les veines relève de ce symbolisme. 

Faire couler le sang revêt encore une autre dimension, sacrificielle : les animaux égorgés au Temple ou ailleurs sont offerts pour les sacrifices rituels afin de d’expier les péchés, pour la rédemption du peuple. Le sang doit couler sur l’autel…

 

Santuario-Ta-Pinu-Gozo-Malta-Misteri-Dolorosi-5-Gesù-è-crocifisso-e-muore-in-croceD-2 eauSaint Augustin superpose à ce premier symbolisme un second : le côté ouvert est pour lui la figure de la naissance de l’Église, Arche de la nouvelle Alliance.

« Un des soldats lui ouvrit (aperuit, traduction de la Vulgate) le côté avec sa lance. L’évangéliste a été attentif au choix du verbe. Il n’a pas dit : il frappa, il blessa le côté ou rien d’analogue ; mais : il ouvrit. Il voulait indiquer qu’à cet endroit, pour ainsi dire, était ouverte la porte de la vie (vitae ostium), par où se sont écoulés les sacrements de l’Église, sans lesquels on ne peut entrer dans la vie, dans la vraie vie : ce sang a été répandu pour la rémission des péchés; cette eau se mélange à la coupe du salut, mais elle est à la fois un breuvage et un bain. Ce mystère était annoncé à l’avance par la porte que Noé reçut l’ordre d’ouvrir dans le flanc de l’arche, afin d’y faire pénétrer les êtres vivants, qui ne devaient pas périr dans le déluge : ils étaient la préfiguration de l’Église » (Commentaire sur l’Évangile de Jean).

Pour Augustin, l’Église est née avec l’eau et le sang jaillissant du crucifié. Comme l’Arche de Noé, elle rassemble en elle l’humanité sauvée de la mort grâce au bois de la croix.

 

Vie et salut, l’eau et le sang évoquent également la naissance, l’accouchement, comme on l’a vu. C’est donc de naissance dont il est question sur la croix : naissance du Christ à la vie nouvelle, notre naissance en Dieu avec lui, naissance de l’Église.

 

Contempler l’eau et le sang jaillissant du côté transpercé du Christ nous renvoie donc à la vie et au salut offerts en Jésus. Regarder vers le transpercé est chemin de rédemption, à l’instar des hébreux regardant le serpent de bronze dressé sur le bois pour guérir de leurs morsures (Jn 3,14 citant Nb 21,4-9).

 

Contempler Jésus en croix n’est pas affaire sentimentale : il s’agit de s’abreuver de l’Esprit filial qui l’animait ; il s’agit de laisser son sacrifice nous libérer de nos péchés, afin de vivre libres en lui.

 

4. Lecture sacramentelle

 EgliseLes premiers chrétiens ont tout de suite vu dans l’eau du côté ouvert l’annonce du baptême en Christ, et dans le sang l’annonce de l’eucharistie, communion à la vie du Christ par le calice. D’ailleurs, certaines icônes de la crucifixion représentent une femme (l’Église) avec un calice recueillant le jet de sang et d’eau, tant ces deux sacrements sont constitutifs de l’Église [2]. C’est du côté d’Adam que Dieu avait tiré Ève (Gn 2,21-22) ; c’est du côté de Jésus nouvel Adam que Dieu tire les sacrements, l’Église nouvelle Ève.

 

Ce lien eau–baptême/sang-eucharistie est peut-être la raison de l’inversion des termes entre l’Évangile et l’épître chez Jean : le réalisme physique serait alors dans l’ordre sang puis eau, la lecture sacramentelle inverserait ensuite l’ordre en 1Jn 5,6–8 : l’eau du baptême puis le sang de l’eucharistie (mais comment expliquer que le sang péricardique ait jaillit avant le liquide pleural ?) 

Le baptême fait donc de nous d’autre christs en Jésus le Vivant, et l’eucharistie nous communique sa vie, la puissance de son amour qui va jusqu’à verser son sang pour l’autre.

 

Contempler Jésus en croix c’est revenir à notre baptême (être configuré au Christ) et à notre pratique eucharistique (recevoir de se donner jusqu’au sang) : où en suis-je de la mise en œuvre de ces deux sacrements dans mes choix et mes passions ?

 

5. Lecture mystique

sacre-coeur-jesus-rayons-fond-couleur-aqua_546897-84 EspritL’Occident a développé dès le Moyen Âge une mystique de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, qui voulait se fonder sur le texte de Jean. Ainsi Guillaume de Saint Thierry (XII° siècle) :

« C’est tout entier que je désire voir et toucher, plus encore m’approcher de la sacro-sainte blessure de son côté, de cette porte de l’arche faite au flanc, non pas seulement pour y mettre mon doigt ou ma main, mais pour entrer tout entier jusqu’au Cœur même de Jésus ». Et ailleurs : « Que par la porte ouverte, nous entrions tout entier jusqu’à votre Cœur, Jésus ! ».

Or Jean ne parle pas du cœur, mais du côté (πλευρά, pleura). Et ce n’est pas un cœur ouvert mais un flanc transpercé.

Reste qu’à partir de là (en Occident), on a pensé que la blessure avait été faite à hauteur du cœur. Ce qui est conciliable avec le coup de lance à la droite de Jésus, car la lance traverse le liquide pleural (l’eau) avant de toucher la cavité péricardique (le sang). Demeure le problème de l’ordre de ces deux éléments, qui aurait dû être : l’eau puis le sang.

Marguerite-Marie Alacoque a popularisé au XVII° siècle cette mystique du Sacré-Cœur à Paray-le-Monial. La pensée contre-révolutionnaire catholique l’a même instrumentalisée en construisant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre en réparation des péchés commis par la Commune de Paris contre l’Église en 1871…

Cette dévotion est devenue un bien commun des catholiques : « La prière de l’Église vénère et honore le Cœur de Jésus, comme elle invoque son très saint Nom. Elle adore le Verbe incarné et son Cœur qui, par amour des hommes, s’est laissé transpercer par nos péchés » (Catéchisme de l’Église Catholiquen° 2669).

 

Le thème mystique du Cœur de Jésus correspondait à l’époque à un besoin de tendresse, de miséricorde dans un catholicisme fait d’obligations et de rigueur. Jean-Paul II a essayé  d’actualiser cette intuition en faisant de notre deuxième dimanche de Pâques le « dimanche de la Divine Miséricorde », justement en lien avec le côté transpercé/cœur ouvert de Jésus.

 

Plutôt qu’une dévotion au Cœur de Jésus (avec tous les risques de déviations psychologiques ou autres), une lecture plus authentiquement mystique prônerait l’union à Jésus crucifié par amour : se laisser transpercer pour répandre la vie et le salut autour de soi…

 

6. Lecture christologique

71dKNWxZaXL._SL1500_ sangL’eau et le sang jaillissant sont le signe que l’Esprit « qui donne la vie (Credo) » est celui du Fils tout autant que celui du Père. L’Esprit Saint est celui qui actualise (dans l’Église de manière privilégiée, mais pas exclusive) la vie du Christ en nous. La foi chrétienne est la participation à ce mystère du Christ, grâce à son Esprit répandu en nos cœurs. 

On ne peut séparer l’Esprit de Jésus, ni Jésus de l’Esprit. La controverse du Filioque (VIII°-XI° siècles) traduira l’importance que l’Occident accorde au lien Christ-Esprit, à égalité du lien Père-Esprit, alors que l’Orient met l’accent sur la prééminence du Père (monarchianisme) sur le Fils. 

 

Au-delà de ces polémiques, l’enjeu est de lier indéfectiblement Jésus à l’Esprit qui l’animait : s’il le répand sur la croix, c’est que toute son existence en découlait, et c’est ainsi que nous pourrons le suivre.

 

7. Lecture anthropologique

L’homme est pleinement révélé à lui-même en Jésus le Christ. Le côté transpercé du condamné nous révèle ce qui nous structure au plus profond de nous-mêmes : nous sommes faits pour nous livrer, en nous exposant ainsi à être blessés par amour, afin de donner la vie (l’eau) et le salut (le sang) du Christ autour de nous. 

La plénitude d’une vie humaine est de se donner – par le Christ, avec le Christ et en Christ – jusqu’à verser notre sang pour l’autre, fut-il notre ennemi.

 

8. Lecture spirituelle

Comme l’écrit Jean, l’eau et le sang convergent vers une seule source : l’Esprit de Dieu. « Les trois ne font qu’un » (1Jn 5,8). Communier au Christ, c’est laisser l’Esprit qui l’animait devenir notre principe de vie, notre souffle intérieur, notre identité la plus intime. Se laisser conduire par l’Esprit du Christ nous fait devenir fils dans le Fils, enfants de Dieu en vérité. 

La vie spirituelle c’est cela : se laisser conduire par l’Esprit du Christ jusqu’à devenir Dieu par lui, avec lui et en lui.…

 

Toutes ces lectures n’épuiseront pas celle que vous pourrez faire aujourd’hui en contemplant l’eau et le sang jaillissant du côté transpercé du crucifié.

À chacun de laisser ce coup de lance ouvrir en lui le chemin vers la source d’amour qui jaillit pour ses proches…

_________________________________________

[1]. Ce phénomène médical existe bel et bien. Il est appelé hématidrose.

[2]. C’est vers 1180-90 que le Graal de Chrétien de Troyes reprendra la tradition orale du Sang Real, le Sang Royal du Christ, recueilli dans la coupe par la Dame Église, déformé phonétiquement en San Greal, d’où Saint Graal.

 

 

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE
«Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-35)

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. C’est avec une grande puissance que les Apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grâce abondante reposait sur eux tous. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.

 

PSAUME
(117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! ou : Alléluia ! (117,1)

 

Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !

 

Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !

 

Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.
Il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.

 

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !

 

DEUXIÈME LECTURE
« Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (1 Jn 5, 1-6)

 

Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés, celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ; celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. Voici comment nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.

 

ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia. Thomas, parce que tu m’as vu, tu crois, dit le Seigneur. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alléluia. (Jn 20, 29)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
 Patrick Braud

 

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9 décembre 2018

Un baptême du feu de Dieu ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 01 min

Un baptême du feu de Dieu ?


Homélie pour le 3° Dimanche de l’Avent / Année C
16/12/2018

Cf. également :

Faites votre métier… autrement
La joie parfaite, et pérenne
Éloge de la déontologie
Du feu de Dieu !

Quand un soldat part au combat pour la première fois, on dit que c’est son baptême du feu : s’il revient vivant, il sera considéré comme un militaire à part entière et non plus comme un ‘bleu’. De même pour un pompier qui va éteindre son premier incendie. Le baptême du feu dans le langage courant est donc un rite d’initiation, une première fois qui fait passer du statut de débutant au statut d’adulte confirmé.

Jean-Baptiste pensait-il à une épreuve de la sorte lorsqu’il promettait au peuple qui était dans l’attente du Messie : « lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ? »

« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » (cf. Lc 3, 10-18)

Cette double mention est assez énigmatique en fait, et a donné lieu à des tonnes d’interprétations.

Passons-les en revue.

 

Y aurait-il trois baptêmes ?

Il faut d’abord s’expliquer sur l’opposition que Luc fait entre le baptême d’eau de Jean-Baptiste et le baptême dans l’Esprit Saint et le feu de Jésus.

Le baptême d’eau est tout simplement un rite d’ablution bien connu des juifs, dont les musulmans ont hérité à travers les ablutions rituelles avec de l’eau à faire avant la prière, ou pour se purifier.

« Ô les croyants ! lorsque vous vous levez pour la salat, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes ; passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles » (Coran 5,6).

Si vous avez voyagé en pays musulman, vous avez sans doute été surpris de n’apercevoir aucun papier dans les toilettes privées ou publiques (sauf les grands hôtels) mais des douchettes, grâce auxquelles un petit jet d’eau vous permet de vous laver et de vous purifier…

La symbolique du baptême d’eau au Jourdain est bien celle-là : l’homme cherche à se purifier en étant lavé de ses souillures. Ce que Jean-Baptiste traduit par un baptême de repentance pour le pardon des péchés. C’est donc d’abord une démarche de l’homme : vouloir se détacher du mal commis pour retrouver le lien de communion avec Dieu et une vie  juste.

Le baptême (ou l’ablution) avec de l’eau n’est donc pas identique au baptême dans l’Esprit Saint, même si le second inclut le premier. L’un est avec (l’eau), l’autre est dans (l’Esprit). Le premier tient à l’homme qui se repent ; le deuxième tient à l’Esprit de Dieu qui vient en nous en nous entourant de toutes parts. L’effort de conversion de l’homme sera inclus et accompli dans le mouvement inverse du don gratuit de Dieu.

Les deux sont désormais indissociables pour toutes les Églises (qui baptiserait sans eau ou sans mention de l’Esprit Saint ?), qui pourtant mettent des accents différents sur les deux mouvements.

Mais alors, que vient faire la mention unique du baptême « dans le feu » ? Nulle trace de ce troisième baptême dans tout le Nouveau Testament. Être plongé dans l’Esprit Saint grâce au baptême, le livre des Actes des Apôtres de Luc en parle à longueur de pages. Paul  fait référence sans arrêt au « bain d’eau qu’une parole accompagne » par lequel l’Esprit Saint devient notre hôte intérieur. Par contre, être plongé (baptisé) dans le feu n’est pas une pratique des premières communautés chrétiennes ! Seul Jean y fait peut-être allusion lorsqu’il annonce que Dieu jettera dans un lac de feu les mécréants au jour du jugement dernier (Ap 20,14-15). Perspective peu rassurante, destinée à réveiller le courage et la fidélité des chrétiens persécutés de l’époque, tenté de renier leur baptême sous l’épreuve des exécutions romaines.

 

Trois interprétations

On peut résumer le débat autour de ces trois baptêmes en trois grands courants d’interprétation.

 

1. Il n’y a qu’un seul baptême, qui inclut l’eau, l’Esprit Saint et le feu

Bapteme-par-immersion.jpgC’est notamment la position catholique, qui profite de la symbolique des langues de feu de Luc à Pentecôte pour assimiler le feu à la confirmation. Les Églises réformées y voient plutôt l’évocation de l’action purificatrice du feu de l’Esprit Saint. La note de la Traduction œcuménique de la Bible rédige ainsi l’exégèse majoritaire :

Luc voit sans doute dans cette parole une annonce de la Pentecôte : il rapportera en effet la venue de l’Esprit sous forme de langues de feu (Ac 2,3-4). Cette image peut signifier pour lui l’œuvre purificatrice de l’Esprit.

Les Églises orthodoxes quant à elles ne séparent pas les deux sacrements du baptême et de la confirmation comme le font les catholiques, mais les donnent en même temps. Elles  lisent dans notre passage une validation de leurs pratiques.

L’intérêt de ce premier courant d’interprétation est d’associer l’Esprit Saint et le feu, ce qui permet de comprendre comment Dieu agit en nous. Comme le feu du buisson ardent, l’Esprit de Dieu nous rend brûlants du désir d’aimer sans nous y consumer. Comme le feu sublime le métal, l’Esprit Saint nous transfigure à l’image de Dieu. L’encens qui brûle et se change en parfum enivrant en est un beau symbole. La vie spirituelle est bien cet incendie intérieur qui nous pousse à vivre l’Évangile et témoigner du Christ par toute notre vie. Si ce feu sacré chancelle en nous, il nous faut souffler sur les braises pour qu’il reprenne : d’où la confession, les pèlerinages, les retraites et autres exercices spirituels (au sens ignacien)…

 

2. Le feu est celui de l’épreuve à venir

http://leblogdumesnil.e.l.f.unblog.fr/files/2015/01/martyre-de-saint-polycarpe.jpgPlus sensible à l’importance du témoignage, les Églises dites confessantes lisent souvent ce passage de Luc comme l’annonce des tribulations qui attendent le nouveau baptisé. Elles peuvent s’appuyer pour cela sur de nombreux autres passages où le feu a pour rôle de vérifier si la foi du converti est solide et résistera aux épreuves de la persécution, de la calomnie, des châtiments infâmes comme la crucifixion publique ou les fauves de l’arène.

Aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or – cet or voué à disparaître et pourtant vérifié par le feu -, afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ. (1P 1, 5-7)

On est proche de notre baptême du feu militaire. Jean-Baptiste annonce que les épreuves ne manqueront pas de tomber sur les nouveaux chrétiens qui seront plongés dans la tourmente suite à leur baptême dans l’eau et l’Esprit Saint.

L’intérêt de cette interprétation est de souligner les conséquences et les risques auxquels nous expose la foi chrétienne. Le martyre demeure la condition ordinaire de ceux qui se laissent conduire par l’Esprit Saint, car la défense de la justice, des plus faibles, des exclus et de l’Alliance avec Dieu nous expose inévitablement à finir comme Jean-Baptiste la tête tranchée ou sur la croix comme Jésus…

 

3. Le baptême dans le feu est pour ceux qui ne croient pas

Cette troisième interprétation vient des courants chrétiens plutôt apocalyptiques. Ils veulent raviver l’attente du jour dernier et agitent la menace du feu pour obliger les peuples à se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.

Que l’on construise sur la pierre de fondation avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, ou avec du bois, du foin ou du chaume, l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun. Si quelqu’un a construit un ouvrage qui résiste, il recevra un salaire ; si l’ouvrage est entièrement brûlé, il en subira le préjudice. Lui-même sera sauvé, mais comme au travers du feu. (1Co 3, 12-15)

Un baptême du feu de Dieu ? dans Communauté spirituelle mOpj1jg2utm5zRp17hw5lMoijyMIl faut dire que Luc lui-même donne à penser cela en écrivant juste après l’annonce du  baptême de feu : « il (Jésus) brûlera la paille (de blé) dans un feu qui ne s’éteint pas ». En y joignant les passages où la condition condamnation éternelle est comparée à un feu, on a ainsi un matériau impressionnant pour frapper les esprits et les inviter à se convertir avant ce jour ultime.

Puis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu – l’étang de feu, c’est la seconde mort. Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu. (Ap 20, 14-15)

Le feu de l’enfer a souvent été utilisé jadis pour faire peur et ramener les mécréants à la raison ! Cette prédication de la peur a connu un certain succès [1] mais elle nous semble aujourd’hui inadaptée. Seuls quelques noyaux chrétiens radicaux (ou les Témoins de Jéhovah) s’appuient sur la promesse du lac de feu aux mécréants pour essayer de les faire changer d’avis…

Reste que l’avertissement vaut pour chacun de nous : il y a bien de la paille à brûler en nous. Nettoyer (pénitence, conversion) ne suffit pas : nous avons tant de superficiel comme la paille à faire disparaître, tant de déchets à incinérer ! Le feu de la géhenne demeure un possible, même si nous souhaitons que personne n’y tombe et prions pour cela.

Que retenir de ces trois interprétations ? Finalement, comme toujours, il est intéressant de constater qu’aucune n’épuise le message du texte biblique. L’enjeu est pour chacun de s’ouvrir aux dimensions du baptême de feu qui lui sont moins naturelles, et d’en tirer les conséquences pour lui-même.

En guise de conclusion, je vous propose en finale encore une autre interprétation, beaucoup plus symbolique, que les Pères de l’Église pratiquaient facilement. Pour eux, la dynamique sacramentelle de l’initiation chrétienne (baptême – confirmation – eucharistie, dans cet ordre) est une et indivisible (cela devrait d’ailleurs changer les pratiques catholiques !). La comparaison avec la fabrication du pain leur donne une pédagogie simple et familière pour relier l’eau, le feu et le blé à travers le baptême, la confirmation et l’eucharistie :

« Quoique nombreux, un seul corps. Rappelez-vous que le pain n’est pas formé d’un seul grain de blé mais d’un grand nombre. Au moment des exorcismes, vous étiez comme broyés. Au moment du baptême, vous avez été comme imbibés d’eau. Et quand vous avez reçu le feu de l’Esprit Saint, vous avez été comme passés à la cuisson. Soyez ce que vous voyez, et recevez ce que vous êtes. (…)

Vous êtes le corps du Christ et ses membres. Si donc vous êtes le corps du Christ et ses membres, c’est votre propre symbole qui repose sur la table du Seigneur. C’est votre propre symbole que vous recevez. À ce que vous êtes, vous répondez : Amen, et cette réponse marque votre adhésion. Tu entends : le corps du Christ, et tu réponds : Amen. Sois un membre du corps du Christ afin que ton Amen soit vrai. »
Augustin, Sermon 272

 


[1]. cf. Jean Delumeau, La peur en Occident, Fayard, 1978.

Lectures de la messe

Première lecture
« Le Seigneur exultera pour toi et se réjouira » (So 3, 14-18a)

Lecture du livre du prophète Sophonie

Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »

Cantique (Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
R/ Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.
(cf. Is 12, 6)

Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut

Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
« Rendez grâce au Seigneur,

proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! »

Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,

et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

Deuxième lecture
« Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-7)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.

Évangile
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia. (cf. Is 61, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Patrick BRAUD

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21 mars 2014

Leurre de la cruche…

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Leurre de la cruche…

Homélie du 3° Dimanche de Carême / Année A
23/03/2014

Opération vérité

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait »…

Cet appel étonné et joyeux de la femme de Samarie croisée au bord du puits n’en finit pas de résonner dans l’Église, encore aujourd’hui !

Pourquoi est-ce si libérateur de rencontrer quelqu’un qui nous aide ainsi à faire la vérité sur notre vie ? Car ce n’est pas joli joli ce qu’elle a fait cette brave Samaritaine ! Elle a consommé les hommes comment on consomme des tranquillisants, et elle en est rendue à son cinquième ! Quand elle avoue à Jésus : ?je n’ai pas de mari’, elle sait bien que son compagnon du moment ne peut pas être appelé ?mari’, et Jésus le reconnaît : ?là tu dis vrai’. Tu commences à dire la vérité sur tes échecs, tes répétitions, ta collection d’amants.

Jésus avait fait appel à son mari pour échapper à la tentative ambiguë et séductrice de cette femme seule avec lui – situation très osée en Israël – en pleine chaleur. Du coup elle comprend qu’avec Jésus ce petit jeu ne marchera pas, et elle s’intéresse enfin à la source de vie qui semble jaillir de cet homme.

« De son sein couleront des fleuves d’eau vive » (Jn 7,38). La Samaritaine en fait l’expérience. Comment ? En faisant la vérité sur sa vie, grâce au Christ qui l’éclaire dans les méandres de ses bégaiements affectifs dignes d’un Don Juan au féminin.

Et vous – au fait – où en êtes-vous de cette ‘opération vérité’ sur vous-même ?

Leurre, y es-tu ? 

Prenons une comparaison.
Vous souvenez-vous de ce qu’est un leurre ?

Leurre de la cruche... dans Communauté spirituelle brochet_leurre_rapalaC’est quelque chose qui ressemble à ce que l’on cherche, qui en a la forme, la couleur, parfois le goût, mais qui n’est pas ce que l’on cherche en vérité. Le ?Canada dry’ du désir en quelque sorte… Le problème avec un leurre, c’est que quand on l’a mangé, quand on a mis la main dessus on n’est pas rassasié pour autant. Au contraire la frustration de voir s’évanouir entre nos mains l’illusion qui ressemblait à l’objet cherché nous fait repartir à la chasse d’autres leurres, tout aussi décevants etc. Ainsi, de leurre en leurre, de répétition en répétitions, notre liberté devient piégée dans cette course au mensonge.


La Samaritaine collectionnait les hommes comme certains collectionnent les réussites sociales, l’argent ou la reconnaissance des autres. Ce faisant elle se leurrait elle-même ; elle n’arrivait pas à être vraie dans son désir ; elle bégayait ses pauvres amours ; elle se mentait à elle-même.

 

Jésus va si j’ose dire pratiquer la ‘pêche aux leurres’ pour l’aider à sortir de ce cycle infernal.

Il la fera passer :

- du puits de Jacob à la source jaillissante
- de Joseph à Jésus
- de la soif matérielle à la soif spirituelle
- du baptême de Jean au baptême des disciples de Jésus
- de l’adoration en Samarie à Jérusalem à l’adoration
« en esprit et en vérité »
- de la nourriture des apôtres à la vraie nourriture : « faire la volonté de mon Père »
- de ses cinq amants à elle au Messie qui la rend libre de ne plus dévorer les hommes…

 

L’heure du leurre

Photography-The-Invisible-Man-3-600x600 cruche dans Communauté spirituelleUn indice de cette libération : l’heure à laquelle se passe cette chasse au leurre.« C’était la 6° heure » précise notre texte (c’est-à-dire midi pour nous). Or 6 est le chiffre de l’incomplétude des 6 jours de la semaine attendant le shabbat pour une Création achevée. Et midi est l’heure où le soleil est à la verticale, donc où il n’y a plus d’ombre : la rencontre de Jésus permet à la Samaritaine de reconnaître son incomplétude, d’assumer la part d’ombre de sa vie, et d’être enfin elle-même sans avoir à se dissimuler?

 

Et vous qu’elles sont les leurres qui vous fascinent ?
Quelles sont les répétitions maladives qui piègent votre liberté ?

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait »…
Dieu que c’est libérant de rencontrer ainsi le Christ, et de faire ainsi la vérité sur sa vie !

 

Tant va la cruche à leurre…

goulet-vase-pot-cruche-terre-egypte-ancienne-antique- eauUn autre indice dans le texte de cette libération, c’est la fameuse cruche. Symbole de ce qu’elle laisse là, au bord du puits, parce qu’elle n’en a plus besoin.

Grâce au Christ, elle n’a plus besoin de se mentir à elle-même, de courir après les hommes comme un poisson après un leurre…

La cruche dans l’Orient ancien est symbole de féminité. Elle est par essence celle qui reçoit, dont les formes mêmes sont féminines.

Cette femme de Samarie était très ?cruche’ – pourrait-on dire ! – de croire que sa féminité s’épanouirait dans la répétition de la consommation des hommes. Elle laisse tomber cette vaine course aux leurres. Son vrai désir, elle le connaît maintenant : « donne-moi de l’eau vive »

Elle n’est plus un objet, vase collecteur de fausses amours. Voilà pourquoi elle laisse sur place sa cruche, et avec elle sa vie passée à courir après des leurres. Elle renaît au désir d’être enfin elle-même ! C’est comme un baptême sans eau, car la source vive de sa renaissance est désormais en elle et non plus à l’extérieur ; elle est en elle, « en esprit et en vérité »

Pour l’anecdote, la cruche peut aussi renvoyer à d’autres épisodes de la Bible. On peut voir dans cette femme la figure d’Israël : la cruche renvoie alors à l’épisode du serviteur qui va chercher une épouse pour Isaac (Gn 24), et les cinq maris renvoient à la Torah = les cinq livres de la Loi (les seuls reconnus par les Samaritains d’ailleurs) qui n’ont pu satisfaire Israël dans son désir d’épouser Dieu en vérité.

C’est aussi la cruche qui annonce le repas pascal dans l’Évangile : « suivez un homme qui porte une cruche, et là préparez le repas de la Pâque » (Lc 20,10 //). La Samaritaine portant une cruche est ainsi discrètement déjà associée à la Pâque de Jésus… 

Quoi qu’il en soit cette femme laisse là la cruche dont désormais elle n’a plus besoin, parce qu’elle a découvert le vrai désir qui l’habite.

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait »…

Ah ! si on pouvait ainsi s’exclamer ainsi au sortir d’une confession !
On ne serait pas loin de la Samaritaine… 

 

Tant va la cruche à leurre qu’à la fin elle annonce

En revenant comme elle à la source vive de notre baptême, nous pourrions devenir comme elle apôtre. Et c’est même le premier apôtre dans l’Évangile de Jean, avant les 12 ! Oui : vous avez bien entendu : avant les 12 !!!

Saint Jean Chrysostome commente :

« Ce que firent les apôtres, la Samaritaine l’a fait aussi avec plus d’empressement encore. Car les apôtres n’ont planté là leurs filets qu’a l’appel du Maître, alors qu’elle a planté là sa cruche spontanément sans avoir reçu d’ordre du Christ.
Et la voilà qui remplit l’office des évangélistes avec une joie qui lui donne des ailes.
Ce n’est pas une ou deux personnes qu’elle amène au Christ comme André ou Philippe : c’est toute la ville qu’elle remue, toute la population qu’elle amène au Christ »
(34° homélie sur l’Évangile de Jean).

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« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait »…

C’est ce que nous faisons en nous approchant du Christ dans chaque eucharistie.

Qu’il nous débarrasse de tous les leurres après lesquels nous courons.

Qu’il nous aide à faire la vérité sur notre vie, et à revenir ainsi à la source jaillissante de notre baptême, « en esprit et en vérité ».

1ère lecture : Par Moïse, Dieu donne l’eau à son peuple (Ex 17, 3-7)

Lecture du livre de l’Exode

Les fils d’Israël campaient dans le désert à Rephidim, et le peuple avait soif. Ils récriminèrent contre Moïse : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Etait-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? »
Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant eux, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! »
Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël.

Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Défi) et Mériba (c’est-à-dire : Accusation), parce que les fils d’Israël avaient accusé le Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis au défi, en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n’y est-il pas ? »

 

Psaume : Ps 94, 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9

R/ Aujourd’hui, ne fermons pas notre c?ur, mais écoutons la voix du Seigneur !

Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, 
adorons le Seigneur qui nous a faits. 
Oui, il est notre Dieu ; 
nous sommes le peuple qu’il conduit.

Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre c?ur comme au désert, 
où vos pères m’ont tenté et provoqué, 
et pourtant ils avaient vu mon exploit. »

2ème lecture : L’amour de Dieu a été répandu dans nos c?urs(Rm 5, 1-2.5-8)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos c?urs par l’Esprit Saint qui nous a été donné.

Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions. ? Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.

Evangile : La Samaritaine et le don de l’eau vive (Jn 4, 5-42 [lecture brève: 4, 5-15.19b-26.39a.40-42])

Acclamation : Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Le Sauveur du monde, Seigneur, c’est toi ! Donne-nous de l’eau vive, et nous n’aurons plus soif. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Jn 4, 42.15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus arrivait à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau.
Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
(En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l’eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là, tu dis vrai. »
La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. »
Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l’heure vient ? et c’est maintenant ? où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »
La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »

Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :
« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »
Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.

Pendant ce temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son ?uvre.
Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
Il est bien vrai, le proverbe : ‘L’un sème, l’autre moissonne.’
Je vous ai envoyés moissonner là où vous n’avez pas pris de peine, d’autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Patrick BRAUD 

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