Dieu au détour
Dieu au détour
Homélie du 3° Dimanche de Carême / Année C
20/03/2022
Cf. également :
À quoi bon ?
Le malheur innocent
Les multiples interprétations symboliques du buisson ardent
Les résistances de Moïse… et les nôtres
1. Le détour par l’autre
« Ces 13 mois sont passés à une vitesse folle. Rien ne s’est déroulé comme je l’avais imaginé. J’ai géré de ‘l’imprévu’ (pénurie d’eau, panne d’ordinateurs, conflits entre les jeunes etc.) quotidiennement. J’ai surtout été bousculée positivement dans mes habitudes de vie, de penser et de travailler. Dans les moments de doute, j’ai trouvé l’énergie et le réconfort en partie grâce aux jeunes que j’accompagnais. Frappée par leur capacité de résilience, émue et fière de leurs progrès fulgurants, ce sont elles qui ont été mes professeures de vie ! J’ai souvent été surprise de recevoir dans des moments où je m’y attendais le moins. J’ai appris à me satisfaire des plaisirs simples. D’ailleurs, mes plus beaux souvenirs resteront ceux passés à rire, en partageant un chai (thé indien) à leurs côtés. J’étais convaincue que le volontariat ne serait qu’une parenthèse, aujourd’hui je réalise qu’il s’agit plutôt d’une transition vers un autre chemin de vie » (Aurélie, volontaire à Bangalore, en Inde, Délégation Catholique à la Coopération).
Presque tous les coopérants pourraient écrire un témoignage comme celui-là ! Le choc de la rencontre d’une autre culture, radicalement différente ; la découverte d’autres manières de s’habiller, de se nourrir, de penser le monde ; la pratique d’autres langues véhiculant des sagesses si étrangères… : le dépaysement de celui qui quitte sa patrie pour aller voir ailleurs n’est pas que géographique !
C’est donc que le détour par l’autre peut nous enrichir. Et, comme un choc en retour, nous prenons conscience avec plus d’acuité de notre identité particulière lorsque nous la confrontons à celle des autres. Un occidental ne connaît pas l’Occident tant qu’il n’a pas rencontré l’Afrique ou l’Asie. Il faut faire l’éloge du détour par l’autre (son pays, sa cuisine, sa langue…) qui nous révèle à nous-mêmes.
Mieux encore : faire ce détour peut nous révéler Dieu le Tout-Autre, comme l’écrivait si bien le Père Varillon : « Il est possible, à partir de l’autre relativement autre que nous voyons, de pressentir l’Autre absolument autre que nous ne voyons pas et appelons Dieu » [1].
On écoute alors notre première lecture (Ex 3,1-15) avec plus d’attention : lorsque Moïse fait un détour pour voir ce buisson étrange, nous devinons que c’est bien des détours de notre propre parcours qu’il s’agit. Lorsque Dieu valide ce déroutement de Moïse pour lui faire découvrir son Nom ineffable YHWH (« Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela… »), nous devinons également que c’est là un encouragement divin à chercher dans nos détours la révélation de lui-même qu’il veut nous y communiquer.
Quel est le buisson ardent qui nous fait signe à l’écart ?
Même si notre route actuelle semble bien tracée, quels phénomènes bizarres ou gens étranges nous font signe sur le côté pour nous détourner un instant, pour dé-railler (sortir des rails) comme Moïse au désert ?
2. Le détour par le désert
Le deuxième détour célèbre dans la Bible est celui du peuple en route vers Canaan. Au lieu de foncer tout droit vers la Terre promise en sortant d’Égypte, il lambine, traînasse, zigzague comme la Seine autour de Paris. « Dieu fit donc faire au peuple un détour par le désert de la mer des Roseaux » (Ex 13,18).
Les méandres des Hébreux pendant 40 ans au désert toujours étonné les rabbins. Ils y ont vu là encore la marque de la pédagogie divine : faire un détour par le Sinaï obligeait ce peuple à mûrir, à se déprendre de ses idoles, à compter sur Dieu d’abord et non sur ses propres forces. En s’éloignant de la mer, ils évitaient ainsi les dangereux Philistins du littoral, mais surtout ils apprenaient à quitter l’Égypte - son esclavage, son idolâtrie - dans leur cœur après l’avoir quittée à pied. Or cet affranchissement demande du temps : on ne rompt pas les anciens liens en claquant des doigts ! Un peu comme une cure de désintoxication,…
Ce détour par les cailloux, la soif, la faim, le froid permettra à Israël de découvrir la manne, les cailles, les tables de la Loi, l’Arche d’Alliance.
Qui serions-nous pour nous plaindre de ces détours imposés ou choisis ? Pourquoi ne pas y voir des opportunités pour grandir, tel Israël dé-routé par le désert ?
3. Le détour de Dieu par notre humanité
Dieu est le premier à pratiquer ce détour hors de lui-même. Il aurait pu se suffire à lui-même, de toute éternité, en restant seul. La Création est ce premier risque divin, car quelque chose qui n’est pas Dieu sort de Dieu, sans aucune nécessité. Puis l’émergence de l’humanité au sein de cette Création redouble son altérité : voilà qu’il y a un sujet parlant face au ‘Je’ divin ! Et Dieu fera souvent le détour par cette humanité, comme il se promenait dans le jardin de la Genèse pour aller voir où en était Adam. « Qui donc aura compassion de toi, Jérusalem ? Qui aura pour toi un geste de pitié ? Qui fera un détour pour demander de tes nouvelles ? » (Jr 15,5).
Le détour suprême fut l’Incarnation. Dieu sortit de lui-même pour prendre chair de notre chair : sacré détour ! C’est vraiment ce qui s’appelle sortir de ses rails, emprunter une autre route que celle qui était prévue et qui semblait naturelle.
Si Dieu le premier s’est appliqué cette pédagogie du détour, comment pourrions-nous refuser de la pratiquer ? Sortir un instant de son rôle social pour aller voir l’autre à égalité. Découvrir un milieu associatif inconnu et s’efforcer de le comprendre de l’intérieur. Partager un repas avec des artistes, des traders ou des SDF… Plusieurs patrons ou hauts responsables racontent avoir voulu sentir l’atmosphère de leur entreprise en se faisant embaucher incognito au bas de l’échelle. En quelques mois ou semaines, ce détour par la condition ordinaire leur en avait appris sur l’entreprise plus que bien des réunions empesées au plus haut niveau !
Oui, le détour est une pédagogie divine, au sens premier du terme pédagogue : celui qui conduit l’enfant sur le chemin. Nous sommes l’enfant que Dieu guide en lui faisant changer de chemin pour un moment, afin qu’il revienne grandi et transformé, comme Moïse deviendra le libérateur de son peuple après avoir fait ce crochet par le buisson ardent. Cela vaut bien le détour ..
4. Le détour du samaritain
Dans le Nouveau Testament, il y a également quelques détours célèbres, dont celui du samaritain de la parabole (Lc 10,25-37) pour dévier de sa route un instant et prendre soin d’un blessé laissé pour mort. Il fait un crochet là où les autres continuent tout droit sans s’arrêter. Il suspend son voyage le temps de trouver une auberge à qui confier le malheureux. Puis il reprend sa route, sans savoir que ce geste l’a irréversiblement transformé en juste, lui l’hérétique interdit de Temple à Jérusalem.
Refuser de faire un détour, à l’image du prêtre et du lévite de la parabole, c’est être tellement devenu l’homme (ou la femme !) de l’institution que les gens hors-normes en deviennent invisibles. Refuser de se laisser dérouter, ne serait-ce qu’un instant, pour aller voir de près ce blessé–buisson-ardent, c’est suivre sa propre logique imperturbablement (logique professionnelle, conjugale, associative, amicale, ecclésiale) sans jamais dévier. Refusé de dérailler opportunément, c’est se priver de découvertes enrichissantes, de l’imprévu novateur ; c’est prendre le Transsibérien sans descendre aux escales…
Le détour du samaritain par le blessé sur la route sera doublement salutaire : l’homme à terre sera relevé, l’hérétique sera justifié. Et qui peut dire qu’il n’est pas l’hérétique de quelqu’un d’autre ?
5. Le détour de Paul à Athènes
L’éloge de la pédagogie du détour vaut également pour la stratégie missionnaire. Si l’apôtre ne se laisse étonner par rien chez ceux vers qui il est envoyé, comment pourrait-il leur annoncer le Christ ? Suivez Paul débarquant à Athènes (Ac 17). Il connaît mal cette culture grecque, lui le citoyen romain d’un coin perdu de l’Empire. Alors avant de prêcher, il se tait et regarde. Il prend le temps de se promener parmi les monuments d’Athènes (il a de quoi visiter !). Il se renseigne sur les coutumes, les croyances, les penseurs, les attentes de ce peuple si fier de sa démocratie. Il cherche les braises sur lesquels souffler pour que la ville grecque devienne un buisson ardent qui brûle d’ardeur pour le Christ sans se consumer. Et il va trouver : une statue au Dieu inconnu témoigne de la curiosité des Grecs pour ce qui leur échappe. Grâce à ce détour par leur culture, dont témoignent ses citations de philosophes, Paul va pouvoir appuyer sa prédication (son kérygme) sur la soif des Grecs à apprendre du neuf sur Dieu ! Au-delà du demi-échec apparent de cette approche, Paul aura planté la graine qui s’épanouira dans l’orthodoxie grecque, si féconde au cours des siècles et encore actuellement.
La pédagogie du détour est pour le missionnaire un non-chemin (puisqu’il s’agit de se laisser dé-router !) indispensable pour que l’évangélisation parle au cœur. Sans détour, la mission n’est plus qu’une conquête, une tactique, un plan à exécuter, hélas.
6. Éloge de la curiosité
Pas de détour sans curiosité ! Si Moïse n’avait pas été intrigué par le buisson en flammes, il aurait continué son chemin sans rien changer. Mais il est curieux, intrigué, interrogé par ce qu’il perçoit et ne comprend pas. Savoir se poser des questions est le propre de l’homme.
« Les maîtres du judaïsme explicitent ce rapport en expliquant que l’homme est un être potentiel, inachevé, qui va se construire, s’épanouir, exactement comme une graine que l’on plante dans la terre. L’humain signifie terre car il est le lieu de sa propre germination. En hébreu, Adam a pour valeur numérique 45 qui se lit Mah qui veut dire « Quoi ? ». L’homme est une question perpétuelle. Question sur soi, sur son passé et son avenir. Le questionnement est la parole fondamentale de l’humain, mise en question de la conscience » [2].
Savoir se laisser étonner est pour nous un grand défi. Avec l’âge c’est bien connu on devient blasé, on croit avoir tout vu. Ou bien au jeune âge, on croit voir clairement la ligne à suivre radicalement sans dévier. La maturité pourrait bien être quelque part entre les deux : avoir certes une ligne de vie bien tracée (pour éviter l’éparpillement, l’incohérence, la dispersion, la vanité de bien des parcours), mais se laisser détourner de temps à autre, en acceptant de ne pas maîtriser ce que cela va changer après.
On en revient à nos coopérants du début. Ils retournent en Europe pour la plupart, et reprendront une trajectoire assez semblable aux autres. Mais ces quelques mois ailleurs les auront marqués au fer rouge. Loin d’être une parenthèse, ils s’y référeront longtemps pour contester ou relativiser leur mode de vie ici, les évidences de la culture d’ici, et finalement habiter autrement le rôle social qu’on veut leur faire jouer ici. D’où l’importance spirituelle des détours comme Erasmus, la coopération, un stage ouvrier, un service civique, une maraude avec Médecins du Monde, le Volontariat International en Entreprise etc. De grosses entreprises organisent des « vis ma vie » entre leurs différents métiers pour donner des envies d’évolution et éveiller des talents : elles ont raison ! D’autres organisent des visites d’entreprises avec leurs équipes pour aller voir ailleurs comment ils produisent, avec quel type de management etc. Et elles ont raison !
Le détour de Moïse par le buisson ardent peut prendre aujourd’hui tant de formes et se traduire par tant d’expériences innovantes ! Cultivons donc la pédagogie du détour de YHWH au désert, pour nous-mêmes, pour ceux dont nous sommes chargés : il y a sûrement un buisson qui nous attend quelque part, flambant neuf, qui mérite le détour ! Ce pourrait bien être le sens de la parole énigmatique de Jésus : « si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui » (Mt 5,41)…
[1]. VARILLON F., L’humilité de Dieu, Le Centurion, Paris, 1974, p. 39.
[2]. Marc-Alain Ouaknin et Dory Rotnemer, Le livre des prénoms bibliques et hébraïques, Albin Michel, 2000, p.64.
Lectures de la messe
Première lecture
« Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis » (Ex 3, 1-8a.10.13-15)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : ‘Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.’ Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis’. » Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »
Psaume
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint.
Deuxième lecture
La vie de Moïse avec le peuple au désert, l’Écriture l’a racontée pour nous avertir (1 Co 10, 1-6.10-12)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer. Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ; tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert. Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là. Cessez de récriminer comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés. Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.
Évangile
« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 1-9)
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Convertissez-vous, dit le Seigneur, car le royaume des Cieux est tout proche. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (Mt 4, 17)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit : ‘Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »
Patrick BRAUD