L'homélie du dimanche (prochain)

19 janvier 2025

Pleurer de joie

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Pleurer de joie

 

Homélie pour le 3° Dimanche du Temps ordinaire / Année C
26/01/25


Cf. également :

Fixer les yeux sur le Christ
Faire corps
Saules pleureurs
L’Aujourd’hui de Dieu dans nos vies
L’événement sera notre maître intérieur
Accomplir, pas abolir

 

1. La dernière fois, c’était quand ?

Pleurer de joie dans Communauté spirituelleSeptembre dernier : je découvre la ville de Split, station balnéaire le long de la côte bulgare de la mer Noire. Détour obligé par le petit musée local, sans intérêt à vrai dire. Tout en passant rapidement devant les maigres tableaux disséminés çà et là, je perçois les lourdes vibrations d’un violoncelle descendant du troisième étage. Il n’est pas seul : un violon lui tient tête parfois, alors qu’un piano se déchaîne en toile de fond. Curieux, je monte jusqu’à une grande salle où seuls trois jeunes instrumentistes répètent une œuvre  inconnue qui m’ensorcelle aussitôt. Sans les déranger, je m’assois et les écoute, les contemple, dans leur répétition difficile. Deux heures après, ils jouent l’ensemble de ce que je saurai ensuite être le Trio opus 4 de Vladigerov, compositeur bulgare contemporain. L’œuvre est âpre, rugueuse, violente, parsemée d’éclairs et d’éclaircies, à mi-chemin entre Mahler et Chostakovitch. Fasciné, je me surprends à essuyer de mes paupières des larmes qui n’étaient pas invitées… Ce trio était si beau, si intense que j’en pleurais de joie sans le savoir depuis de longues minutes ! Je suis redescendu de cette « générale » bouleversé, dans un état de désordre intérieur, les yeux lavés par cette rosée musicale incontrôlée. J’avais rencontré une musique qui me disait qui je suis, et cette coïncidence de soi à soi s’opérait dans des larmes éblouies…

 

Et vous, c’était quand la dernière fois que vous avez pleuré de joie ?

Si vous avez du mal à vous le raconter, inquiétez-vous…

C’est peut-être aussi simple que l’émotion heureuse d’un bon ami – fort gaillard barbu de  près de 2m de haut – voyant son fils tenir sa petite-fille juste née dans ses bras. Il a craqué, me disait-il, avec le doux plaisir du sportif recevant sa médaille d’or.

C’est peut-être une lecture, un paysage, votre conjoint contre vous …

C’était quand la dernière fois que vous avez pleuré de joie ?

 

2. Aimer la Torah à en pleurer

 charisme dans Communauté spirituelleDans notre première lecture (Ne 8,2–10), les juifs de retour d’exil à Babylone vivent une expérience semblable dans le Temple de Jérusalem. Le scribe et grand prêtre Esdras y avaient retrouvé un exemplaire de la Torah, miraculeusement rescapé des flammes et de la destruction des Perses. Il en fait une lecture publique (avec traduction car c’était en hébreu, qu’ils ne parlaient plus depuis leur départ, et explication car le texte n’est rien sans l’interprétation). La réaction du peuple est bouleversante : « Ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi ».

Esdras, habitué aux larmes des exilés faites de tristesse et de douleur, croit que c’est une manifestation de détresse devant ce qu’ils ont manqué depuis tant d’années hors d’Israël. Peut-être se trompe-t-il : le peuple fond de bonheur en touchant de près à nouveau le trésor de sa foi. Il prend conscience de la beauté, la grandeur de ce qui est lu pour lui, et il en pleure de joie ! Il ne prend pas le deuil : au contraire, il se réjouit de sa renaissance ! Aussi met-il en pratique ce qu’Esdras lui demande avant même qu’il le demande : « Ne prenez pas le deuil, mangez et buvez, partagez, ne vous affligez pas, car la joie du Seigneur est votre rempart ».

 

Avez-vous jamais pleuré en écoutant ou en lisant la Bible ? 

Pleuré au point de laisser réellement couler ces perles d’abandon que sont les larmes du peuple écoutant Esdras ?

Vous avez sans doute pleuré devant un paysage à couper le souffle, ou quand une musique vous perce le cœur, ou devant l’être aimé qui vous comble de bonheur… Mais avez-vous souvenir d’une telle émotion à la lecture d’un passage biblique, à l’audition d’une homélie sur des lectures du dimanche, à l’écho qu’une parole de Dieu a suscité en vous ? Si non, priez instamment pour que ce don des larmes vous soit fait avant de mourir ! Celui qui est imperméable à la parole biblique au point de la laisser ruisseler sur lui comme sur les plumes d’un canard sans jamais en être inondé peut-il vraiment en vivre ? Comment un saule pourrait-il s’épanouir s’il n’était plus pleureur grâce à ses racines puisant l’eau du fleuve ?

 

3. Le don de larmes

9782220095011-475x500-1 joieLes siècles précédents faisaient l’éloge de cette capacité à laisser couler ses larmes au lieu de les réprimer ou de les assécher. Les Pères de l’Église, et plus encore les mystiques et les auteurs spirituels du Moyen Âge parlaient de ces larmes comme d’un don de Dieu. Un de ces charismes dont Paul fait la liste dans notre deuxième lecture (1Co 12,12–30). Car c’est l’Esprit Saint lui-même qui vient pleurer en nous lorsque nous nous abandonnons à la contrition, à la tristesse ou à la joie. On peut d’ailleurs légitimement reprocher aux évangélistes d’avoir pudiquement écarté les larmes de joie de leurs écrits. On y voit Marie de Béthanie pleurer en essuyant les pieds de Jésus de ses larmes, ou bien Jésus lui-même pleurer devant Lazare au tombeau, devant Jérusalem, à Gethsémani, mais pas de joie. Les évangélistes se boucheraient-ils le nez devant cette heureuse faiblesse qui fait penser à la danse de David devant l’Arche d’Alliance et la réprobation que cette danse débridée suscita parmi les dignitaires d’Israël ? (2S 6) « Cela ne se fait pas… »

Pourtant, imagine-t-on un Jésus qui n’ait jamais pleuré de joie ? Impossible ! C’est donc la pudeur mal placée de ses apôtres et disciples qui l’ont passé sous silence – comme son rire –  trop suspect au regard de la culture ambiante.

Heureusement, les chrétiens par la suite ont rompu ce silence : ils ne se sont pas privés de pleurer de joie ! Ils pleuraient bien sûr des larmes de tristesse devant le péché lors de leur conversion, de douleur et d’affection devant la détresse des autres, de souffrance  physique et morale etc. Ils pleuraient de joie également.

Guillaume de Saint Thierry (XII° siècle), Hugues de Balma (XIII°), Denys le Chartreux (XV°) etc. : tout le Moyen Âge est irrigué par ce don des larmes, « ravissement », « nouveau baptême », « ablution intérieure », « suavité spirituelle », « torrent de délices », « béatitude de la Présence » … Dans cette opération, les larmes jaillissent pour manifester la joie spirituelle donnée par Dieu.

Comment oublier le bout de papier cousu dans la doublure du manteau de Blaise Pascal afin de garder la trace de son éblouissement intérieur lors de sa conversion : « Père juste, je t’ai connu ! Joie ! Joie ! Joie ! Pleurs de joie ! ».

« L’âme est émue de pleurs de joie. L’esprit conçoit une joie ineffable qui ne peut plus être cachée et qu’aucun mot ne peut exprimer… Il n’est pas dit ‘Heureux le peuple qui dit sa joie’, mais qui la connaît – cette joie qui peut être connue ne peut se dire. Elle est ressentie mais elle est bien au-delà de tout sentiment. La conscience de celui qui la ressent ne suffit pas à la contempler, comment pourrait-elle jamais l’exprimer. Je verrai ta face dans l’allégresse (Jb 33, 26) ».

Grégoire le Grand, Moralia 23, 10

 

Augustin, dont les Confessions sont toutes ruisselantes de larmes, s’interroge : « pourquoi les larmes sont-elles douces aux affligés ? » Et il se souvient que sa conversion si tardive s’est accompagnée de pleurs nombreux et durables :

« À ces hymnes, à ces cantiques célestes, quel torrent de pleurs faisaient jaillir de mon âme violemment remuée les suaves accents de ton Église ! Ils coulaient dans mon oreille, et versaient ta vérité dans mon cœur ; ils soulevaient en moi les plus vifs élans d’amour ; et mes larmes roulaient, larmes délicieuses !

Confessions, Augustin, IX, VI, 14.

Ces larmes de joie annoncent la présence de Dieu. Elles surviennent quand quelque chose dans notre vie apparaît plus grand que nous-même et se voit touché par une transcendance, quand quelque chose de plus grand vient transfigurer l’instant.

 

Il y a au moins quatre situations positives qui peuvent engendrer en nous des larmes de joie :

mouchoirs-ceremonie-laique-800x532 pleurer- Les larmes d’affection

L’amour est l’émotion qui nous fait le plus vibrer. Il est très facile d’éprouver ce sentiment dans lequel tout à coup un mot, un geste, un câlin ou un moment partagé nous excite suffisamment pour nous faire pleurer.

Il en va de même avec la tendresse. Par exemple, quand nous tenons un bébé dans nos bras ou quand notre animal fait quelque chose qui nous semble mignon, une larme de joie peut très facilement s’échapper…

 

- Le frisson du triomphe, les larmes du dépassement

Gagner un match, réussir un examen, décrocher un emploi après un entretien… Des larmes de joie peuvent également surgir dans ces situations où, après un certain temps d’efforts, de rêves et de sacrifices, nous réalisons quelque chose. Le dépassement de soi trouble intensément.

 

- L’inspiration et la beauté

Un lever de soleil en mer… Les vues aériennes d’un cadre naturel d’une beauté à couper le souffle… Voir notre œuvre picturale préférée face à face… Profiter d’une pièce de théâtre qui nous émeut profondément… Aller à un concert du groupe que nous aimons tant… Les larmes de joie se nourrissent également de l’esthétique, du naturel et du culturel.

 

- Le rire partagé

Il y a peu de plaisirs plus satisfaisants que de pleurer de rire avec les gens que l’on aime. Rire à en pleurer, jusqu’à ce que notre ventre nous fasse mal… Pourquoi s’en priver ? C’est un plaisir authentique qui mêle émotions positives et humour : un bonheur authentique.

 

Les larmes sont bien à recevoir comme un cadeau, un don gratuit, non mérité.

Elles sont un cadeau parce qu’elles signifient la présence de quelqu’un. Je pense que l’on ne pleure pas quand on est vraiment seul. Si l’on pleure et qu’on est seul, c’est qu’on pleure devant quelqu’un. Ce quelqu’un peut être Dieu, ce peut être aussi celui auquel on pense et qui s’est absenté ou qui est mort, mais qui est présent sous forme d’absence, si je puis dire. Celui qui est absolument déserté par ses proches ne pleure pas. Nous en avons tous fait l’expérience, quand nous sommes en présence d’une personne de confiance, nous nous mettons à pleurer. Un ami arrive, on se lâche et on se met à pleurer. Les larmes sont donc le signe d’une présence, c’est pourquoi elles sont un cadeau.

 

4. Ouvrir les vannes

Au fond, sait-on jamais pourquoi on pleure ? Il y a bien des larmes qui sont sans raison, des larmes qui, en somme, nous échappent. N’est-ce pas celles-ci, justement, qui ont le plus de sens ? Dans la tradition chrétienne, ces larmes permettent la révélation de ce qu’est l’homme, en vérité, devant Dieu. Elles ne viennent pas de nous : elles nous sont données, gratuitement, par pure grâce.

C’est un exutoire de la peine intérieure, antidote à toutes les sécheresses. Les larmes, « sang des blessures de notre âme » selon Grégoire de Nysse, sont aussi l’eau d’un baptême renouvelé, qui purifie, lave des péchés, lorsqu’elles signent une contrition profonde. Et au bout du chemin, sous la plume du moine Macaire-Syméon, ce sont « des perles précieuses que le flot de ces bienheureuses larmes ».


Le fluide vital que sont les larmes n’est pas seulement un signe de déploration et de lâcher-prise, mais aussi la manifestation d’un réveil de la sensibilité, d’une rupture dans l’anesthésie du cœur.

La langue française a d’ailleurs mille manières de le suggérer avec des expressions comme « pleurer à chaudes larmes », « pleurer comme un enfant », « des larmes dans la voix », « avoir les larmes au bord des yeux », « n’avoir plus d’yeux que pour pleurer », « rire à en pleurer », ou encore cette interjection populaire : « Pleure, ça te fera du bien ».

Mais l’énergie interne des larmes est également une énergie profondément jubilatoire :  

« Pascal ne profère pas la foi au début de sa conversion : il la pleure. 

Seules les larmes possèdent cette intelligence du cœur pour témoigner de l’extase mystique. Elles n’expliquent rien parce qu’elles ne savent rien. Nous ne comprenons pas pourquoi nous pleurons, car nous pleurons quand, précisément, nous cessons de comprendre. Le sens de la vraie larme est de nous surprendre au-delà de nos logiques » [1].


« Bienheureux ceux qui pleurent … »

Pour quoi, pour qui, coulent vos larmes ?

Acceptez-vous d’entendre l’appel du Christ à laisser jaillir de vous de vraies larmes de compassion, de pénitence ou de joie ? 

Consentez-vous à cette « hémorragie lumineuse de l’âme » (JL Charvet), à cette « rosée de l’être » où nous renaissons à l’amour véritable ? 

 

Nous pleurons parfois sans presque nous en rendre compte, au-delà de nos simples sensations. L’âme est comblée d’une si immense tendresse, qu’elle voudrait fondre non de douleur, mais en larmes de joie. Elle s’en trouve baignée sans avoir rien senti, sans savoir quand elle a pleuré, ni comment. Si les larmes sont pour certains les premiers mots de l’enfance, elles ne font pourtant jamais de l’homme qui pleure un enfant : elles le rendent pareil à un enfant. Le langage d’une âme vraiment atteinte fait l’économie de tout discours comme de toute apparition. Car on ne parle pas plus des larmes que du sommeil d’un enfant. Tout juste de son imprécise joie.

 

Pleurer est l’une des expériences les plus bouleversantes qu’il nous soit donné de vivre.

Là, nous lâchons prise, enfin. 

Là, nous consentons à nous-mêmes, vraiment. 

 

Les hypocrites ne savent pas pleurer, sinon des larmes de crocodile. Les orgueilleux se sont entourés de carapaces pour ne pas se laisser atteindre : leur cuirasse fait ricocher les flèches qui pourraient fendre leur invulnérabilité. Or pleurer, c’est justement accepter d’être vulnérable, d’être touché par le malheur ou le bonheur d’autrui, d’établir un lien d’empathie avec l’autre, avec le monde, avec soi-même, avec Dieu.

 

Il y a tant de barrages qui enclosent notre énergie vitale, tant de digues qui peinent à contenir les grandes marées de nos émotions mieux que les moulins à vent hollandais régulent les niveaux d’eau dans les polders immergés !

Celui qui ne pleure jamais est-il vraiment humain ? 

On devine que la dureté du cœur peut empêcher de pleurer. 

On pressent que la sécheresse des yeux peut venir des boucliers et des cuirasses dont quelqu’un a été obligé de se barder dans son histoire pour ne pas trop souffrir. 

Mais Dieu que les larmes font du bien lorsqu’elles coulent par amour ! 

Comme les vannes d’un barrage qu’on libère et dont les eaux deviennent source d’énergie…
Cette énergie est bien celle de l’Esprit Saint : laisser enfin couler hors de soi ce que l’on s’épuisait à accumuler et à contenir sans rien dire, sans rien exprimer…

 

Entre silence et langage coulent nos larmes… 

Elles traversent le corps de l’homme en prière, et plusieurs parmi vous pourraient témoigner de ces instants de grâce où la prière nous fait littéralement fondre en larmes. C’est un bouleversement de tout notre être, qui peut devenir une étape de la vie spirituelle. 

Larmes de joie ou de compassion, elles nous revêtent d’une grâce purificatrice.
Pendant des siècles, des chrétiens ont recherché, désiré, imploré ce don de larmes aujourd’hui un peu oublié. De sainte Monique à sainte Catherine de Sienne, des Pères du Désert des premiers siècles aux effusions de l’Esprit aujourd’hui, c’est la même promesse des Béatitudes qui s’accomplit : « heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés » (Mt 5,5)

C’est un chemin de sainteté.

Refuser de pleurer, ce serait devenir dur comme la pierre, avoir le cœur sec comme un désert (et même le désert contient des sources cachées…). 

Ce serait finalement se haïr soi-même, puisqu’il serait alors impossible de consentir à sa faiblesse.

 

Ce charisme dont Paul serait fier, cette communion du peuple écoutant la Torah dans les larmes, apprenons à les désirer, à les laisser irriguer à nouveau les zones desséchées de nous-même.

Lorsque ce don des larmes nous prend par surprise, lorsqu’il nous déstabilise, réjouissons-nous et laissons faire l’Esprit en nous ! Sans pudeur ni fausse honte : David avait-il honte de danser à demi-nu devant l’Arche d’Alliance ?

Ouvrons les vannes au don des larmes, surtout lorsqu’elles sont de joie…


_______________________________

[1]. Jean-Louis CHARVET, L’éloquence des larmes, DDB, 2000, p. 85.

 

LECTURES DE LA MESSE

1ère lecture : « Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)

Lecture du livre de Néhémie
En ces jours-là, le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi en présence de l’assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C’était le premier jour du septième mois. Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois, construite tout exprès. Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre.
Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les Lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! »

Psaume : Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15
R/ Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. (cf. Jn 6, 63c)

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

2ème lecture : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, prenons une comparaison : notre corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres.
Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie.
Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.
Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.

Evangile : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)
Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé, porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération. Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus. En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
Patrick BRAUD

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20 janvier 2016

Saules pleureurs

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Saules pleureurs

Cf. également :

L’Aujourd’hui de Dieu dans nos vies
L’événement sera notre maître intérieur

Homélie du 3° dimanche du temps ordinaire / Année C
24/01/2015

Afficher l'image d'origineNous admirons souvent ces amples panaches verts au bord des fleuves : les saules pleureurs font partie de ces arbres à la puissance évocatrice impressionnante. On dirait qu’ils tirent du flux du courant à leur pied une grâce nonchalante dont les branches-lianes s’épanouissent en courbes majestueuses, en paraboles vert tendre retombant vers la rivière. Pourquoi nous faut-il penser aux larmes au point de les appeler pleureurs ? Peut-être parce que de la sève ou de l’eau de condensation peuvent s’écouler des feuilles et des branches en quantité abondante. Peut-être parce que ces branches semblent couler comme des larmes vers le fleuve…

En tout cas, le peuple écoutant la Loi proclamée et interprétée (cf. première lecture Ne 8,2-10) devient comme les saules pleureurs le long de nos rives. Il boit les paroles découlant des textes, il est touché par l’interprétation qu’en font les lévites, il est ému aux larmes lorsqu’il ressent l’actualité de ce message pour lui aujourd’hui.

 

Avez-vous jamais pleuré en écoutant ou lisant la Bible ?

Pleuré au point de laisser réellement couler ces perles d’abandon que sont les larmes du peuple écoutant Esdras ?

Vous avez sans doute pleuré devant un paysage à couper le souffle, ou quand une musique vous perce le coeur, ou devant l’être aimé qui vous comble de bonheur… Mais avez-vous souvenir d’une telle émotion à la lecture d’un passage biblique, à l’audition d’une homélie sur des lectures du dimanche, à l’écho qu’une parole de Dieu a suscité en vous ? Si non, priez instamment pour que ce don des larmes vous soit fait avant de mourir ! Celui qui est imperméable à la parole biblique au point de la laisser ruisseler sur lui comme sur les plumes d’un canard sans jamais en être inondé peut-il vraiment en vivre ? Comment un saule pourrait-il s’épanouir s’il n’était plus pleureur grâce à ses racines puisant l’eau du fleuve ?

 

Le don des larmes

Les siècles précédents faisaient l’éloge de ce don des larmes. Blaise Pascal notamment sur ses bouts de papier cousus dans la doublure de son vêtement en guise de témoins de sa conversion : « Joie, joie, joie, pleurs de joie »…

Les mystiques racontent avec pudeur comment certains passages de la Bible ont rompu en eux les digues intérieures qui cherchaient à maîtriser et contenir la grâce et la joie.

Dans la première lecture, le peuple pleure de contrition, car la parole de Dieu lui révèle son péché d’idolâtrie à l’origine de son exil à Babylone, et en même temps il pleure de joie, car le salut lui est donné par le Dieu d’Israël.

Pleurer est l’une des expériences les plus bouleversantes qu’il nous soit donné de vivre (cf. Et Jésus pleura).

Là, nous lâchons prise, enfin.

Là, nous consentons à nous-mêmes, vraiment.

« L’âme est émue de pleurs de joie. L’esprit conçoit une joie ineffable qui ne peut plus être cachée et qu’aucun mot ne peut exprimer… Il n’est pas dit ‘Heureux le peuple qui dit sa joie’, mais qui la connaît – cette joie qui peut être connue ne peut se dire. Elle est ressentie mais elle est bien au-delà de tout sentiment. La conscience de celui qui la ressent ne suffit pas à la contempler, comment pourrait-elle jamais l’exprimer. Je verrai ta face dans l’allégresse (Jb 33, 26).
Grégoire le Grand, Moralia 23, 10

Ces larmes nous lavent de nos souillures, puis fertilisent le terreau de nos vies pour s’épanouir en arabesques aussi belles que les lianes du saule…

 

Saül pleureur ?

Saül a-t-il pleuré lors de son éblouissante rencontre du Ressuscité ? Le jeu de mots est tentant… On sait juste que ses yeux ont été touchés, d’une autre manière, par des écailles lui ôtant la vue. L’eau du baptême a ruisselé sur sa tête après que ces écailles soient  tombées : les larmes sacramentelles de l’Église ont coulé sur les yeux de Saül délivrés de leur carapace aveuglante.

« Les larmes du cœur, c’est ce qui distingue le fait extérieur des faits intérieurs. Vous savez que les hypocrites ne savent pas pleurer. Ils ont oublié comment pleurer, ils ne demandent pas le don des larmes » (Pape François, pour le Mercredi des Cendres 2015).

Être comme des saules pleureurs est donc l’un des enjeux de la vie spirituelle ! Cela demande du lâcher-prise, de la familiarité avec ses propres émotions.

 

Des pleurs à Nazareth ?

Les yeux des habitants de Nazareth sont fixés sur Jésus venant de proclamer le livre d’Isaïe (Lc 4,14-21). Certains ont-ils pleuré en entendant cet enfant du pays déclarer  accomplir la prophétie ? « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Ceux-là deviendront disciples. Les autres voudront éliminer celui qui se prétend prophète en son pays.

 

Devant quoi, devant qui pleurons-nous ?

Afficher l'image d'origineQuelles paroles nous émeuvent aux larmes ?

Gravons précieusement en mémoire, comme Pascal les cousant dans sa doublure, ces  moments si précieux où l’Écriture nous est devenue parole bouleversante.
Dans les moments de doute, revenons à ces pleurs de joie.
Dans les temps d’épreuve, ouvrons à nouveau ces réservoirs de confiance.
Et si par bonheur l’indicible nous submerge encore à nous faire pleurer à chaudes larmes, souvenons-nous de ces saules somptueux qui transforment le courant en frondaison magnifique…

 

1ère lecture : « Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi » (Ne 8, 2-4a.5-6.8-10)
Lecture du livre de Néhémie

En ces jours-là, le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi en présence de l’assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C’était le premier jour du septième mois. Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois, construite tout exprès. Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l’assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l’on pouvait comprendre.

 Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les Lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! »

Psaume : Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15

R/ Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie. 
(cf. Jn 6, 63c)

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur ;
qu’ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

2ème lecture : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1 Co 12, 12-30)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, prenons une comparaison : notre corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres.

Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie.

Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.

Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter.

Evangile : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture »(Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. 
Le Seigneur m’a envoyé, porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus. En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »
Patrick BRAUD

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