L'homélie du dimanche (prochain)

21 octobre 2015

Les larmes du changement

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Les larmes du changement

 

Homélie du 30° dimanche du temps ordinaire /Année B
25/10/2015

Cf. également : Bartimée et Jésus : les deux fois deux fils

L’eucharistie selon Melchisédek

 

Afficher l'image d'origineÀ l’heure où la coupe du monde de rugby se termine, rappelez-vous une image qui avait marqué la finale de 1995 : Nelson Mandela, en maillot springbok, brandissant la coupe avec l’équipe nationale d’Afrique du Sud… Superbe image d’un pays sur le chemin de la réconciliation, où un vieux leader noir passe son bras sur l’épaule d’un jeune homme blanc qui avait été son ennemi et 20 ans plus tôt.

Pour en arriver là, on oublie souvent qu’il aura fallu des décennies de conflits sanglants, d’émeutes, de heurts entre manifestants et policiers à cause de l’apartheid. Et il aura fallu 27 années de prison pour que Mandela l’agitateur extrémiste et violent devienne finalement le leader pacifiste, renversant l’apartheid sans chasser les blancs hors du pays, sans haine ni vengeance (cf. la revanche de Dieu). Le film Invictus a immortalisé ce parcours de Mandela, sur tant d’années de combat pour la liberté.

 

C’est ce genre de parcours que vise le psaume de ce dimanche : « celui qui sème dans les larmes moissonne dans la joie ». C’est à la fois un avertissement et une espérance qui nous concerne tous :

1. Ne confondez pas semer et moissonner,
2. Acceptez qu’il faille du temps entre les deux,
3. Ne vous détournez pas des larmes que le changement apporte si vous désirez que la joie coule à flots après.

 

1. Ne confondez pas semer et moissonner

Afficher l'image d'origineD’autres passages bibliques distinguent tellement les deux qu’ils précisent : « autre est le semeur, autre le moissonneur » Jn 4,37, ou bien « vous moissonnez ce que vous n’avez pas semé » Jn 4,38, « tu moissonnes où tu n’as point semé » Mt 25,24 ; « qui sème chichement moissonnera aussi chichement; qui sème largement moissonnera aussi largement » (2 Co 9,6) etc.

Ici, dans le psaume, c’est le même semeur qui se réjouit moissonneur, et cela nous arrive régulièrement. Les couples se retrouvent parents, et engrangent ensuite comme grands-parents le bonheur de la longue chaîne familiale qui se poursuit. Des créateurs d’entreprises ont la fierté de la voir franchir des seuils insoupçonnés (et pas seulement Google ou Apple !). Des militants associatifs qui avaient la sensation d’être bien seuls à crier dans le désert ont l’heureuse surprise de voir la majorité se rallier finalement à leurs idées (exemple : sur l’écologie, sur l’apartheid, sur le droit à la différence etc.). Quand ils vous racontent le chemin parcouru, tous vous disent que semer n’est pas moissonner.

Sachez donc discerner quel est votre moment présent :

- est-ce celui des semailles ? Auquel cas l’enfouissement, l’absence de résultats immédiats, le labeur nécessaire ne sont pas des signes d’échec mais des garanties d’un travail en profondeur.

- est-ce celui des moissons ? Auquel cas l’exubérance est de mise, la joie est abondante, la valorisation des réussites indispensable.

Mais ne confondez pas les deux : vous risqueriez de vous décourager alors que l’affaire prend bonne tournure, d’abandonner au moment où le succès est tout proche, de désespérer alors que la vendange dépassera toutes vos espérances.

 

2. Le temps n’épargne pas ce que l’on fait sans lui

Avec l’accélération de notre rythme de vie, l’impatience se généralise. Tel projet commercial doit être rentable dans les deux mois à venir. Tel projet humain est supposé transformer l’état d’esprit des collaborateurs en un trimestre maximum. Tel investissement financier doit apporter un retour sur investissement (à deux chiffres de préférence) en moins d’un an etc.

Le pape François désigne cette accélération de notre rapport au temps d’un terme espagnol : rapidacion :

Afficher l'image d'origine« L’accélération continuelle des changements  de l’humanité et de la planète s’associe aujourd’hui  à l’intensification des rythmes de vie et de travail,  dans  ce  que  certains  appellent  ‘‘rapidación’’.  Bien  que le changement fasse partie de la dynamique  des systèmes complexes, la rapidité que les actions  humaines lui imposent aujourd’hui contraste avec  la  lenteur  naturelle  de  l’évolution  biologique.  À  cela, s’ajoute le fait que les objectifs de ce changement rapide et constant ne sont pas nécessairement orientés vers le bien commun, ni vers le  développement  humain,  durable  et  intégral.  Le  changement est quelque chose de désirable, mais il devient préoccupant quand il en vient à détériorer  le monde et la qualité de vie d’une grande partie  de l’humanité. »
Laudato si n° 18

 

La dictature du format court (Tweet, SMS, mail, documents d’entreprises) s’étend hélas au format temporel de nos actions. Peu nombreux par exemple sont les responsables d’entreprises qui lisent un ou plusieurs livres dans l’année (par manque de temps, disent-ils). Or, faute de laisser le temps au temps, on surfe sur l’immédiat au lieu de répondre aux besoins réels des consommateurs et des clients ; on reste dans le superficiel au lieu de creuser les analyses globales; on brusque les mentalités en donnant de grands coups de barres managériales à droite puis à gauche au gré des obstacles ou des modes ; on laisse des entreprises exsangues après les avoir pillées pour des objectifs à court terme etc.

 

Le délai entre semailles et moissons, entre le plant de vigne et la première vendange, nous invite pourtant à refuser cette dictature du court terme, à inscrire nos actions sur un horizon plus long, à l’échelle d’une vie humaine, voire de plusieurs générations lorsqu’il s’agit de la planète.

 

3. Les larmes du changement

Reste le troisième couple au programme : larmes / joie.

La pensée occidentale a tellement voulu éradiquer la souffrance de la vie des hommes (cf. la médecine, le développement personnel, la psychanalyse, la société d’abondance etc.) qu’elle ne sait plus que faire des larmes du semeur. Car, sans les chercher en aucune manière, les larmes risquent fort d’apparaître sur le chemin de celui qui crée, innove, transforme, change les choses.

Elles peuvent venir de l’extérieur : une opposition farouche à l’initiative prise, des pouvoirs établis qui mettent des bâtons dans les roues, l’obstruction parentale à tout parcours différent, les coups bas des concurrents, ou – pire - des collègues…

Toutes les théories managériales du changement ont en outre identifié que les larmes viennent le plus souvent de l’intérieur, du combat personnel de celui qui vit une mutation (de son poste, son métier, sa manière d’être et de travailler avec les autres etc.).

Elisabeth Kübler-Ross par exemple a défini un modèle du changement en matière de deuil en 8 étapes. On l’appelle parfois « la vallée des larmes », ou « le processus de conversion ». Ce processus s’applique également dans tout changement, qu’il soit familial ou d’entreprise (il faut faire le deuil de la situation antérieure).

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Les larmes surgiront inévitablement au creux de ce processus de transformation, où le changement passe par une perte difficile à accepter. Mais c’est la condition sine qua non pour qu’un renouveau soit possible.

 

La Bible consonne ici avec cette sagesse : ne croyez pas que le changement s’opérera tout seul, automatiquement, sans qu’il y ait une perte à traverser, un prix à payer, des larmes à laisser couler.

 

Qui n’a jamais pleuré sur un être cher, ou à cause de lui, ne sait sans doute pas ce qu’aimer veut dire.

C’est Jésus pleurant sur Jérusalem ou sur Lazare, Pierre sanglotant d’avoir renié, Israël égrenant les 6 millions de noms de la Shoah… Fuir les larmes sous prétexte qu’il faudrait être heureux tout de suite et tout le temps serait tourner le dos à la joie promise.

Il y a même des moments où les contraires se rejoignent, où les antagonismes s’annulent, comme le griffonnait Blaise Pascal sur un bout de papier cousu dans la doublure de son manteau pour garder trace de son éblouissement intérieur : « Joie ! joie ! joie ! pleurs de joie ! »

 

« Celui qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. »

Interrogeons-nous : dans quelle phase suis-je en ce moment ?

Comment trouver et habiter le temps nécessaire pour que le grain lève ?

Et si les larmes viennent parce que le changement est trop dur, pourquoi ne pas les accueillir comme torrents au désert ?

 

 

1ère lecture : « L’aveugle et le boiteux, je les fais revenir »(Jr 31, 7-9)

Lecture du livre du prophète Jérémie

Ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! »     Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient.     Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné.

Psaume : Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6

R/ Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie (Ps 125, 3)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

2ème lecture : « Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité » (He 5, 1-6)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Tout grand prêtre est pris parmi les hommes ; il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.     Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ;     et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple.     On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron.

Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre ; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils,moi, aujourd’hui, je t’ai engendré,     car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédekpour l’éternité.

Evangile : « Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52)
Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort,
il a fait resplendir la vie par l’Évangile. Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.     Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »     Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »     Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »     L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.     Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »     Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Patrick Braud

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17 juin 2015

Qui a piqué mon fromage ?

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Qui a piqué mon fromage ?

Homélie du 12° dimanche du temps ordinaire / Année B
21/06/2015

« Qui a piqué mon fromage ? »

C’est le cri étonné et amer de Polochon, petit personnage d’une fable célèbre. Dans ce best-seller de développement personnel, Spencer Johnson raconte une parabole moderne sur ce que provoque le changement en nous.

Quatre personnages vont chaque jour se régaler d’un tas de fromage délicieux : les deux souris Flair et Flèche, les deux ‘minigus’ (= petits humains de la taille des souris) Polochon et Baluchon, tous bien nommés. Un jour, plus rien à se mettre sous la dent ! D’où les cris de rage de Polochon : qui a piqué mon fromage ?

À partir de là, les différents stratégies de conduite du changement vont s’incarner dans nos quatre amis : Flair ne se perd pas en conjectures, il lève le nez, renifle d’autres odeurs, et indique à son compagnon Flèche la direction vers laquelle celui-ci fonce explorer de nouvelles possibilités de fromage.

Polochon lui se lamente. Il cherche à comprendre pourquoi il n’y a plus de fromage. Il vérifie partout que c’est bien le cas. Il revient sans cesse sur le lieu désormais vide de leur ancienne abondance. Il se recroqueville sur un passé évanoui.

Baluchon voudrait bien ne pas en rester là. Il sent un appel à prendre la route pour chercher ailleurs. Mais il est ami avec Polochon et ne veut pas le laisser seul. Pourtant, au bout d’une longue période de disette, il se rend à l’évidence : il faut partir ailleurs. Il va alors de découverte en découverte, et à chaque étape écrit sur les murs explorés la maxime qui l’a aidé à avancer (en espérant que Polochon les lira plus tard) :

« Plus tu t’attaches au fromage et plus tu cherches à le retenir ».
« Le fromage change sans cesse de place ».
Etc.

Cette fable a déjà aidé des dizaines de milliers de gens à s’adapter au changement : au travail, en famille, en amour… Nous avons tous en nous des éléments de nos quatre héros. Lorsque quelque chose disparaît de nos vies (le fromage peut être le succès, l’argent, l’amour, la santé…), nous réagissons trop souvent comme Polochon se recroquevillant sur lui-même, quelquefois comme Baluchon qui se remet en route et ose s’autoriser de nouveaux possibles, rarement comme Flair et Flèche qui écoutent leur instinct et leur expérience pour croire en leur avenir, devant.

« Qui a piqué mon fromage ? » est presque une version sécularisée de notre évangile ! Regardez Jésus qui oblige ses disciple à changer de ‘fromage’ : « passons sur l’autre rive ». Alors que le succès auprès des foules de Galilée était bien là, ils n’avaient qu’une envie : profiter de cette notoriété, savourer la reconnaissance des gens, s’installer dans le confort que leur procure le statut de confidents du prophète bien-aimé. Eh bien non ! « Passons sur l’autre rive » résonne comme l’annonce d’un changement, désagréable puisqu’il s’agit de quitter la douce béatitude du succès, et même inquiétant puisqu’il s’agit de traverser le lac de Tibériade, un épouvantail pour les piètres marins pêcheurs qu’étaient les Douze.

Qui a piqué mon fromage ? dans Communauté spirituelle

Toujours partir ailleurs : c’est fatigant à la longue de te suivre Jésus ! Ne pourrait-on pas jeter l’ancre quelque part une bonne fois pour toutes ! ?
Bergson répondait : « le seul élément stable du christianisme est l’ordre de ne s’arrêter jamais »…
Comme dirait Spencer Johnson : le fromage change toujours de place ! Et d’ailleurs, le vieux fromage sent de plus en plus mauvais, avant de disparaître totalement. Dans notre 2° lecture, saint Paul écrivait aux corinthiens, pour les aider à quitter leurs anciennes habitudes : « le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né ».

 

La peur de changer

Dans sa quête de sa nouvelle nourriture, Baluchon va devoir comme chacun de nous s’affronter à ses peurs. Peur du changement, peur de ce qu’il y a derrière, peur de perdre le peu qui lui reste aujourd’hui.
Pour se libérer de l’inhibition liée à la crainte, il écrit sur les murs :

« Que ferais-tu si tu n’avais pas peur ? »
Et un peu plus loin :
« Quand tu parviens à surmonter la peur, tu te sens libre ».

Là encore, on entend comme un écho de l’évangile : « pourquoi êtes-vous si craintifs ? » Le Christ sait bien que la peur nous fige sur place, et nous empêche de passer sur l’autre rive. Le fameux « n’ayez pas peur ! » de Jean Paul II était cet appel du Christ à laisser le changement nous conduire là où nous n’aurions pas pensé aller. Et un peuple uni qui n’a pas peur (des chars, de la police secrète, de l’emprisonnement…) est quasiment invincible.

Apprivoiser ses peurs et les dépasser est évidemment une condition indispensable pour bien vivre le changement de notre existence. Peur de quitter une entreprise pour une autre, peur de se retrouver seul alors que le couple a explosé, peur d’affronter les vagues contraires alors qu’il faut faire des choix courageux, peur du grand âge et de la dégradation physique… L’autorité du Christ sur la mer déchaînée et la tempête violente nous aide à nommer nos peurs, à les identifier, et à nous concentrer grâce au Christ sur l’autre rive vers laquelle naviguer et naviguer encore.

Comme dirait Spencer Johnson : bougez avec le Fromage !

 

1ère lecture : « Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! » (Jb 38, 1.8-11)
Lecture du livre de Job

Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : « Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ; quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ; quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ? Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !” »

Psaume : 106 (107), 21a.22a.24, 25-26a.27b, 28-29, 30-31

R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !
ou : Alléluia !
(106, 1)

Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
ceux qui ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse était engloutie.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.

Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,
d’être conduits au port qu’ils désiraient.
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.

2ème lecture : « Un monde nouveau est déjà né » (2 Co 5, 14-17)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

Evangile : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41)

Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Patrick BRAUD

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