L'homélie du dimanche (prochain)

1 novembre 2022

Vos enfants ou petits-enfants seront-ils des Ginks ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Vos enfants ou petits-enfants seront-ils des Ginks ?

 

Homélie du 32° Dimanche du temps ordinaire / Année C 

06/11/2022 

 

Cf. également :

Mourir pour une côtelette ?

Aimer Dieu comme on aime une vache ?

N’avez-vous pas lu dans l’Écriture ?

Sur quoi fonder le mariage ?

D’Amazonie monte une clameur

 

Les générations childfree

Les mariages de l’été sont de bonnes occasions de discuter avec les jeunes générations. J’ai été surpris de rencontrer au moins quatre trentenaires qui affirmaient catégoriquement : « Je ne ferai pas d’enfant ». Pourquoi ? « Par conviction écologique, car les enfants c’est ce qui fait le plus de mal à la planète ». Le phénomène prend de l’ampleur : la proportion de femmes en âge de procréer ne souhaitant pas avoir d’enfant a triplé en vingt ans : elles étaient 12 % en 2000, elles sont désormais 33 % en 2022 selon l’IFOP !

Les bras m’en tombaient ! La militance écologique pouvait donc conduire à refuser d’être parent ? L’écologiste Yves Cochet soutient même la proposition d’une « allocation familiale inversée », qui diminuerait à chaque enfant supplémentaire…

Il suffit de pianoter rapidement sur Internet pour trouver d’où vient cette conviction étonnante. C’est une étude de l’université suédoise de Lund de 2017, qui classe l’impact carbone de différents actes de la vie quotidienne, depuis l’ampoule LED jusqu’à la voiture ou l’enfant.

Vos enfants ou petits-enfants seront-ils des Ginks ? dans Communauté spirituelleSelon cette étude, avoir un enfant en moins serait 30 fois plus efficace que d’abandonner sa voiture à essence ! Une idée se répand comme une traînée de poudre : ne pas faire d’enfants, c’est sauver la planète ! L’éco-anxiété « engendre » décidément des fruits étonnants…

Aux États-Unis c’est l’université du Michigan qui a publié une autre étude en juin 2021 : « Nous avons découvert que 21,6 % des adultes du Michigan, soit environ 1,7 million de personnes, ne voulaient pas d’enfants. Il s’agit d’un nombre supérieur à la population des neuf plus grandes villes de l’État », mentionne Zachary Neal, professeur associé au département de psychologie de l’université, et coauteur de l’étude. « Les gens prennent la décision d’être sans enfant rapidement dans leur vie, le plus souvent à l’adolescence et au début de la vingtaine. Et ce ne sont pas seulement les jeunes qui affirment ne pas vouloir d’enfants. Les femmes qui ont décidé de ne pas avoir d’enfants, lors de leur adolescence, ont maintenant, en moyenne, près de 40 ans et n’en veulent toujours pas ».

 

Ces jeunes ont même un nom : les « Ginks », pour « Green Inclination, No Kids » (« engagement vert, pas d’enfant »). « Ce monde sera meilleur s’il est moins peuplé », estiment-ils. « Si nous voulons sauver cette planète, nous n’avons pas d’autre choix que d’aborder le problème de la surpopulation humaine », assume Leilani Münter, ex-pilote de course automobile américaine, dont les vidéos sont largement partagées sur les réseaux sociaux. Très active également, l’ONG britannique Population Matters s’est spécialisée dans la promotion d’une vie « sans enfant », ou avec « moins d’enfants ». Malthus ressuscité, en quelque sorte…

 

consumption-co2-per-capita Source : Our World in dataPourtant, ces deux études sont contestables, et contestées. Car elles reposent sur des trains de vie de famille américaine dont l’empreinte carbone est 50 fois supérieure à celles d’une famille africaine par exemple.
En 2019, les USA émettaient environ 30 fois plus de CO2 par habitant que la Côte d’Ivoire; la France ou la Chine 11 fois plus…

Comme le note le démographe Hervé le Bras dans un entretien donné en 2011 à la revue Sciences Humaines : « Les pays développés se servent de l’argument démographique pour rejeter la responsabilité sur des pays peuplés et en croissance démographique comme la Chine ou l’Inde. Entretenir l’angoisse populationnelle est une façon de ne pas remettre en cause la structure de la consommation des pays les plus riches ».

Pour ce démographe et auteur de l’essai « Vie et mort de la population mondiale » (Le Pommier, 2009), le seul moyen de résoudre le problème serait « un changement drastique du type de consommation d’énergie au Nord (de même qu’un changement du type d’alimentation), car alors le Nord pourra dire au Sud: faites comme nous ».

 

Par contre, dire qu’on ne veut pas d’enfant sans raison, la pilule a du mal à passer. Alors le respect de l’environnement, la survie de l’espèce, etc. ne serait-ce pas autant de justifications-alibis pour ces femmes lassées de devoir constamment se justifier ? Toujours est-il que pour Émilie Tixador, ancienne Gink et auteur du blog Green Girl, l’écologie a porté ses fruits. « Je choquais les gens quand je disais que je ne voulais pas d’enfant parce que j’avais envie de m’épanouir dans mon métier. Mais dès que j’ai parlé de limiter la surconsommation et la surpopulation, ma cause est devenue noble aux yeux de tous »… Le greenwashing  peut s’infiltrer là où on ne l’attend pas !

 

Il y a beaucoup d’autres raisons pour lesquelles de jeunes occidentaux ne veulent pas d’enfants. Là encore, on peut trouver des listes pleines d’humour sur le Net, énumérant tous les problèmes qui s’accumulent à partir de la venue d’un enfant :

Pourquoi vaut-il mieux réfléchir avant de dire oui à un enfant ?

1 | Pour rester jeune et cool

2 | Pour préserver ta santé mentale et physique

3 | Parce que tu as déjà un conjoint

4 | Parce que tu ne veux pas devenir n°2

5 | Parce que bébé va te coûter un bras (chaque mois)

6 | Parce que tu aimes le silence

7 | Parce que tu aimes dormir

8 | Parce que le rêve n’a rien à voir avec la réalité 

9 | Parce que toi aussi tu as été enfant puis ado

10 | Parce que tu ne pourras pas l’abandonner sur une aire d’autoroute [1].

 

41a9vIdzBDL._ célibat dans Communauté spirituelleOn appelle childfree (sans enfant, par choix) ce mouvement venu des États-Unis de contestation radicale du devoir de parentalité, pour des questions d’épanouissement personnel, d’intérêt individuel, de combat écologique. 

La chantre du mouvement est Corinne Maier, avec son livre de référence : No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant, Paris, 2008 [2].

Entre acte écologique et angoisse de l’avenir, ne pas avoir d’enfant – ou n’en avoir qu’un – pour sauver la planète ou pour s’épanouir est un discours qui résonne chez une partie de la jeunesse de plus en plus préoccupée par les questions environnementales. Qu’ils aillent au bout ou non de la démarche, ce questionnement témoigne d’un regard nouveau sur les conséquences de la parentalité.

On a même instauré une Journée Internationale des « non-parents », le 11 Novembre : « single day ». La journée n’a pas été choisie au hasard : 11-11 = 4 fois le chiffre 1. C’est censé représenter “l’individualité heureuse”. Parce que oui, on peut être heureux en étant célibataire. Des études cherchent d’ailleurs à établir que les personnes vivant seules seraient plus épanouies…

 

Jésus était-il childfree ?

711S8XNTvWL childfreeC’est ce que pensent des auteurs proches de l’extrême gauche écologiste. Théophile Giraud par exemple, jeune philosophe belge, a écrit un pamphlet de 65 pages sur l’antinatalisme supposé du christianisme primitif, qu’aurait trahi les Églises ensuite [3] :

« Pas une année ne se passe sans que le pape ou un autre dignitaire chrétien chante les louanges de la fécondité et les vertus de la famille, nombreuse de préférence. Pourtant, la lecture des Évangiles nous fait découvrir un Christ farouchement hostile à la famille biologique et plus encore à la reproduction. Parmi les quelques penseurs qui se sont penchés sur la question, Kierkegaard arrivera à la conclusion que le christianisme visait à « bloquer notre espèce ». Dans le sillage du Christ, qui est resté sans enfant tout en nous exhortant à devenir eunuques pour le Royaume des Cieux, les premiers pères de l’Église glorifieront également la virginité perpétuelle et dénigreront la fertilité charnelle. Saint Augustin a même souhaité que chacun s’abstienne de procréer pour que la fin du monde soit précipitée ! Le natalisme des Églises chrétiennes contemporaines serait-il la plus grande tromperie de tous les temps ? En tout cas, c’est une trahison absolue, qui, en ce siècle de surpopulation mondiale, est encore plus désastreuse que celle de Judas. Le but de cet essai sera de redécouvrir une vérité soigneusement occultée : le christianisme originel était bien un antinatalisme ».

Il s’appuie pour dire cela sur des passages comme l’Évangile de notre dimanche (Lc 20,27-38), où le Christ semble bien prôner le mode de vie des enfants du monde à venir, qui ne prennent ni femme ni mari, et ne font pas enfants :

« Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection ».

Si on ajoute ce passage à ceux où Jésus relativise très fortement les liens du sang, de la famille humaine (cf. Dieu est le plus court chemin d’un homme à un autre), où il prône de devenir « eunuque pour le Royaume » (Mt 19,12), ainsi qu’à ceux où Paul recommande de ne pas se marier (1Co 7,8), le lecteur rapide peut être troublé… 

Comment expliquer cet apparent radicalisme anti-mariage et anti-enfants dans le Nouveau Testament ?

 

L’urgence eschatologique

074_calendrier eschatologieNous l’avons oubliée ! La petite frayeur du passage à l’an 2000 n’était rien comparée à l’effervescence eschatologique qui maintenait la société juive en ébullition au premier siècle. Le peuple était persuadé que le Messie annoncé allait enfin venir les délivrer de toute occupation étrangère. Les faux Messies pullulaient, générant beaucoup d’espérance, de révoltes, de déceptions. En préparation de cette venue, des sectes regroupaient leurs adeptes à l’écart de la société, tels des survivalistes religieux : les Esséniens, la communauté de Massada etc. N’importe quel prédicateur ayant un peu de talent, de charisme, pouvait soulever les foules en leur annonçant l’arrivée imminente du Jour du Seigneur. N’importe quel guérisseur pouvait faire croire qu’avec lui les derniers temps allaient arriver. Pierre se fait l’écho de cette attente : « Le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront dissous, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas, ne pourra y échapper » (2P 3,10). Paul également : « Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit » (1Th 5,2).

À tel point que Jésus est obligé de mettre en garde : « On vous dira : ‘Voilà, le Royaume est là-bas !’ ou bien : ‘Voici, il est ici !’ N’y allez pas, n’y courez pas ! » (Lc 17,23). Et Paul alerte les communautés contre les dérives de ces survivalistes du dernier jour : « Frères, nous avons une demande à vous faire à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : si l’on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n’allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas effrayer » (2Th 2,1-2). Comme certains prétextaient de  cette venue imminente pour se la couler douce et se faire entretenir par les autres sans rien faire, Paul réagit : « Quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2Th 3,10).

 

Jésus était pris lui-même dans ce tourbillon eschatologique qui voyait arriver la fin, et l’espérait. Il annonçait le Royaume de Dieu tout proche. Ses guérisons, ses paroles et ses actes étaient autant de signes de sa messianité : c’est donc qu’avec lui « les temps sont accomplis ». Sa mort a semblé mettre en échec la venue du jour ultime. Alors ses disciples ont reporté leur espérance sur sa deuxième venue, à la fin des temps, lorsqu’il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. Ainsi, du temps de Jésus ou juste après, on est persuadé de vivre « ces temps qui sont les derniers ». Si donc la fin de l’histoire est pour demain, à quoi bon un accumuler des richesses, se marier, avoir des enfants ? Parce que le Royaume est là avec lui, Jésus choisit de rester célibataire, sans enfant. Car dans le monde de la résurrection qu’il inaugure et qu’il incarne, on n’a plus besoin de faire des enfants pour survivre ! 

Dans le monde d’après, il n’y a plus ni homme ni femme (ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre cf. Ga 3,28), alors à quoi sert de se marier, puisque la différence homme-femme n’est que pour ce monde-ci ? Après la résurrection de Jésus, Paul poursuivra ce raisonnement, en étant persuadé que le retour du Christ est pour demain. « Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1Co 7,29-31).

Si on avait pris au sérieux l’affirmation eschatologique de Paul, on aurait dû abolir l’esclavage beaucoup plus tôt ! Puisqu’il n’y a ni esclave ni homme libre en Christ, on devrait en tirer toutes les conséquences sociales sans atteindre la fin de ce monde !

Ajoutons au passage que les Églises ne sont pas allées jusqu’au bout, à part les protestants, de ce raisonnement eschatologique : s’il n’y a plus la différence homme-femme dans le monde à venir, alors il faudrait en témoigner dès maintenant dans la vie de l’Église, en l’anticipant, en répartissant les ministères, les responsabilités et rôles divers à égalité entre hommes et femmes, puisque cette distinction n’existe pas dans le Royaume de Dieu que l’Église a charge d’anticiper !

Si la fin des temps est pour très bientôt, mieux vaut donc se préparer et ne pas gaspiller le temps qui reste à amasser des fortunes, à se marier ou avoir des enfants.

On le voit : la position de Jésus ou de Paul n’est pas du tout anti-nataliste.

Elle relève de l’anticipation eschatologique. Il s’agit de manifester dès maintenant en ce monde notre espérance en la résurrection qui vient. Évidemment, avec les siècles, on s’est très vite aperçu que cette seconde venue du Christ ne serait pas pour tout de suite… Pierre était déjà obligé de trouver des raisons au retard apparent de cette venue : « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion » (2P 3,9)…

Alors, au lieu de se préparer à l’ultime, on s’est installé dans l’éphémère, et le langage nataliste de co-création de la vie a pris le pas en Église sur l’attestation d’un autre monde.

Pourtant, on a gardé le célibat de quelques-un(e)s comme un signe de l’espérance d’aimer et de donner la vie autrement dans l’au-delà de ce monde. Comme un avertissement de ne pas trop s’installer, car nous ne sommes que de passage. L’Occident fait de ce célibat une obligation pour les prêtres alors que les Églises orientales ont gardé la plus ancienne tradition d’un double clergé marié et célibataire, selon le choix de chacun. Les prêtres catholiques mariés au Liban (maronites) et en Grèce (melkites) rappellent que le célibat ne s’impose pas, mais garde toute sa valeur comme libre attestation prophétique du monde de la résurrection.

 

Le fondement du célibat est donc essentiellement eschatologique.

Vatican II a réaffirmé cet ancrage eschatologique du célibat dans l’Église :

La chasteté « pour le royaume des cieux » Mt 19,12, dont les religieux font profession, doit être regardée comme un grand don de la grâce. Elle libère singulièrement le cœur de l’homme 1Co 7,32-35 pour qu’il brûle de l’amour de Dieu et de tous les hommes; c’est 31GKjJPiNUL Ginkpourquoi elle est un signe particulier des biens célestes, ainsi qu’un moyen très efficace pour les religieux de se consacrer sans réserve au service divin et aux œuvres de l’apostolat. Ils évoquent ainsi aux yeux de tous les fidèles cette admirable union établie par Dieu et qui doit être pleinement manifestée dans le siècle futur, par laquelle l’Église a le Christ comme unique époux.

Décret Perfectae Caritatis n°12, 1965.

 

Paul VI l’a clairement rappelé :

Le célibat comme signe des biens célestes 

Notre Seigneur et Maître a déclaré  » qu’à la résurrection… on ne prendra ni femme ni mari, mais que tous seront comme les anges de Dieu dans le Ciel  » (Mt 22,30). Au milieu du monde tellement engagé dans les tâches terrestres et si souvent dominé par les convoitises de la chair (cf. 1Jn 3,2), le don précieux et divin de la chasteté parfaite en vue du royaume des cieux constitue précisément  » un signe particulier des biens célestes  » ; il proclame la présence parmi nous des temps derniers de l’histoire du salut (cf. 1Co 7,29-31) et l’avènement d’un monde nouveau. Il anticipe en quelque sorte la consommation du royaume en en affirmant les valeurs suprêmes, qui resplendiront un jour en tous les fils de Dieu. Il constitue donc un témoignage de l’aspiration du Peuple de Dieu vers le but dernier de son pèlerinage terrestre, et une invitation pour tous à lever les yeux vers le ciel, là où le Christ siège à la droite de Dieu, là où notre vie est cachée en Dieu avec le Christ, jusqu’à ce qu’elle se manifeste dans la gloire (Col 3,1-4). 

Paul VI, Encyclique Sacerdotalis caelibatus n°34, 1967).

 

Le célibat consacré n’est pas mépris de la chair comme celui des cathares dans le sud de la France à partir de l’an Mil.

Il n’est pas ascétique comme le célibat des ermites hindous ou des moines bouddhistes.

Il n’est pas militant comme le célibat des révolutionnaires tout donnés à leur cause comme Louise Michel ou Arlette Laguiller (ce qui est fort respectable au demeurant !).

Il n’est pas angoissé comme celui des Ginks, ni individualiste comme celui des childfree.

Il n’est pas pastoral comme on le dit trop souvent pour les prêtres : ce n’est pas pour avoir plus de temps disponible pour leurs ouailles (ce qui ne se vérifie guère…) !

 

9782755001655 mariageVoilà pourquoi le célibat évangélique est largement incompréhensible pour nos contemporains : ne croyant plus guère en l’au-delà, ils voient mal pourquoi se priver aujourd’hui au nom d’un hypothétique lendemain…

Ce mépris est d’autant plus paradoxal que suite au veuvage, aux séparations, aux exigences des études et des carrières professionnelles, le célibat a progressé de façon spectaculaire en Occident. On estime que dans les grandes villes comme Paris ou Lille, un logement sur deux au moins est occupé par une personne seule !

 

Le monde de la Résurrection est notre avenir. Nous pouvons en témoigner, en attestant que les liens de parentalité ne disent pas tout de notre vocation humaine. Le célibat consacré est le témoignage prophétique de notre espérance du monde à venir. Il ne disqualifie en rien la générosité et l’amour parental. Donner la vie reste une magnifique participation à l’élan créateur qui vient de Dieu lui-même (cf. Gn 1,28). 

Apprenons à écouter chez les jeunes générations leurs aspirations légitimes à plus d’épanouissement personnel, à plus de respect de la planète. 

Aidons-les à choisir en conscience d’être parent ou non, libre de toute pression idéologique d’un côté ou de l’autre. 

Et accompagnons-les dans leur choix, quel qu’il soit.

___________________________________

[1]. Cf. https://www.je-suis-papa.com/10-bonnes-raisons-de-ne-pas-avoir-enfant/
[2]. Cf. également : Moins nombreux, plus heureux : l’urgence écologique de repenser la démographie, ouvrage collectif dirigé par Michel Sourrouille, Ed. Sang de la Terre, Paris, 2014.

[3]. Théophile de Giraud, The Childfree Christ: Antinatalism in early Christianity (Le Christ sans enfants: l’antinatalisme dans le christianisme primitif), Kindle Edition, 2021.

  

 

LECTURES DE LA MESSE

 

PREMIÈRE LECTURE
« Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle » (2 M 7, 1-2.9-14)

 

Lecture du deuxième livre des Martyrs d’Israël

En ces jours-là, sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiocos voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite. L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara : « Que cherches-tu à savoir de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères. » Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. » Après cela, le troisième fut mis à la torture. Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna et il présenta les mains avec intrépidité, en déclarant avec noblesse : « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise, et c’est par lui que j’espère les retrouver. » Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme qui comptait pour rien les souffrances. Lorsque celui-ci fut mort, le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices. Sur le point d’expirer, il parla ainsi : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »

 

PSAUME
(Ps 16 (17), 1ab.3ab, 5-6, 8.15)

R/ Au réveil, je me rassasierai de ton visage, Seigneur. (Ps 16, 15b)

 

Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m’éprouves, sans rien trouver.

 

J’ai tenu mes pas sur tes traces,
jamais mon pied n’a trébuché.
Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis.

 

Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;
à l’ombre de tes ailes, cache-moi,
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage.

 

DEUXIÈME LECTURE

« Que le Seigneur vous affermisse « en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien » (2 Th 2, 16 – 3, 5)

 

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères, que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. Priez aussi pour nous, frères, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous. Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais, car tout le monde n’a pas la foi. Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal. Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous : vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons. Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ.

 

ÉVANGILE

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27-38)
Alléluia. Alléluia. Jésus Christ, le premier-né d’entre les morts, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Alléluia. (Ap 1, 5a.6b)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
Patrick BRAUD

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3 novembre 2019

D’Amazonie monte une clameur

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

D’Amazonie monte une clameur

Homélie du 32° dimanche du Temps Ordinaire / Année C
10/11/2019

Cf. également :

Mourir pour une côtelette ?
Aimer Dieu comme on aime une vache ?
N’avez-vous pas lu dans l’Écriture ?
Sur quoi fonder le mariage ?

document préparatoire synode Amazonie spiritualités païennes anticolonialismeAmazonie, Allemagne : de ces deux immenses régions du monde - l’une par sa taille, l’autre par son poids historique et économique - monte une immense clameur qui retentit jusqu’à Rome : donnez-nous la possibilité d’ordonner des hommes mariés et de confier des ministères ordonnés à des femmes ! Le synode de l’Amazonie qui s’est conclu au Vatican les 26 et 27 octobre dernier a remis au pape François cette demande express (avec d’autres demandes concernant l’écologie, la déforestation, les inégalités sociales etc.) : « établir des critères et des dispositions par l’autorité compétente, d’ordonner des prêtres appropriés et reconnus de la communauté qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, pouvant avoir une famille légitimement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les zones les plus reculées de la région amazonienne ». Ce Document final a recueilli 128 voix pour et 40 contre.

L’une des raisons de ce vote est la dispersion géographique des communautés chrétiennes dans l’immense territoire amazonien : beaucoup ne voient un prêtre qu’une fois par an, de passage. Sauf à dire que le ministère ordonné n’est pas essentiel à la croissance d’une communauté chrétienne, on voit mal comment cette situation pourrait durer sans compromettre l’avenir de cette Église particulière. D’autant que - et c’est la deuxième raison - la concurrence des évangéliques se fait pressante. Ils pourraient devenir majoritaires en quelques décennies si rien n’est décidé.

En Allemagne, c’est le départ massif des catholiques qui inquiète, suite notamment aux scandales sexuels. En 2018, 216078 catholiques ont quitté l’Église. Ordonner des hommes mariés est un enjeu de santé affective pour le clergé selon les Allemands. La place des femmes dans l’animation et la vitalité des paroisses/aumôneries etc. est si importantes que l’opinion publique ne comprend plus qu’elles soient exclues des ministères et donc des prises de décision au plus haut niveau de l’Église. Ordonner des femmes diacres serait pour une majorité d’Allemands une juste réponse à la légitime aspiration à l’égalité hommes/femmes.

À vrai dire, il n’y a pas que l’Amazonie et l’Allemagne pour désirer une réforme des ministères ordonnés et du gouvernement de l’Église…

La dispute de Jésus avec les Sadducéens en ce dimanche peut nous aider à réfléchir sur cette brûlante question d’actualité. Bien sûr la pointe de cette controverse porte sur la résurrection des morts. Mais au passage, nous en apprenons beaucoup sur le statut conjugal et son avenir en Dieu. En nous appuyant sur ce texte, développons un raisonnement en trois temps : le mariage dit l’intensité de l’amour divin ; le célibat annonce l’universalité de cet amour ; les ministères ordonnés ont donc besoin des deux.

 

1. Le mariage dit l’intensité de l’amour divin.

page_le_mariageDe la création du monde au Cantique des cantiques, l’alliance homme/femme s’enracine dans la communion d’amour trinitaire. C’est ensemble et diiférents que l’homme et la femme sont « à l’image de Dieu », l’Unique et le Tout-Autre (d’où d’ailleurs la réticence biblique envers l’homosexualité qui ne peut porter cette symbolique d’altérité). Parce qu’ils sont différents et pourtant appelés à s’unir, l’homme et la femme dans le mariage disent quelque chose de cette intensité de relation qui unit le Père au Fils dans l’Esprit. Saint Paul élèvera cette union au rang de mystère (mysterion en grec = sacramentum en latin), c’est-à-dire de symbole désignant et rendant présent l’amour qui unit le Christ à son Église :

« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne seront qu’une seule chair. Ce mystère est grand : moi, je déclare qu’il concerne le Christ et l’Église » (Ep 5,31-32).

L’incarnation de l’amour divin dans le couple est si forte qu’elle débouche naturellement sur la fécondité. Être ensemble à l’image de Dieu se traduit naturellement par cette générosité divine de donner la vie. D’où la loi du lévirat (Dt 25, 5-10) que les Sadducéens utilisent fort habilement dans l’Évangile de ce dimanche pour tendre un piège à Jésus. Laisser la femme de son frère sans enfant après son veuvage serait un affront, une humiliation, reléguant la veuve à une grande précarité matérielle et sociale. Le frère se devait donc autrefois d’assurer une descendance à la femme du défunt. Après sept tentatives infructueuses, le piège est alors en place : à la résurrection des morts, de qui cette femme sera-t-elle l’épouse puisqu’elle a eu les sept comme mari ? La réponse de Jésus est très claire : 

« Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

Autrement dit, le mariage est pour ici-bas. Le mariage est un sacrement de l’amour divin qui s’arrête avec la mort, ou plutôt qui sera transfiguré à travers la mort. Il ne peut donc être absolutisé. Il a besoin de l’autre état de vie - le célibat - pour signifier la plénitude de l’amour. Car la limite de l’amour humain est de devoir privilégier une relation (et une seule à la fois de préférence !) pour atteindre cette intensité. Or l’amour divin ne se limite pas à un seul peuple, ni au roi seul, ni même aux seuls juifs ou chrétiens. Il faut donc qu’une autre manière d’aimer signifie cette ouverture à tous que le mariage ne peut porter.

 

2. Le célibat annonce l’universalité de l’amour divin.

Le Célibat religieuxViendra un temps où il n’y aura plus besoin de privilégier une relation pour aimer.

Pour annoncer le monde de la résurrection, certain(e)s restent célibataires, afin de témoigner de notre espérance en un monde où « Dieu sera tout en tous » (1Co 15,28). Le célibat de Jésus - anormal pour un juif d’une trentaine d’années, rabbin de surcroît - puise ses racines dans son espérance en la résurrection. Signe eschatologique, le célibat conteste la prétention du mariage à épuiser la réalité de l’amour par sa conjugalité et sa fécondité. Il annonce un monde où il n’est plus besoin d’exclure pour aimer, d’engendrer pour survivre. D’ici là, le mariage symbolise la puissance de l’amour trinitaire, et lutte contre l’extinction de la famille humaine à travers l’engendrement de ses enfants.

Mariage et célibat ont besoin l’un de l’autre : le premier atteint une telle intensité – corporelle surtout - qu’il rend présent le feu de l’amour divin ; le second atteint une telle universalité qu’il empêche le lien amoureux de s’enclore sur lui-même. Le célibat annonce un monde où l’intensité de toutes les relations sera élevée à l’intensité amoureuse, et même mille fois au-delà !

 

3. Les ministères ordonnés ont besoin des deux.

Quelle est la finalité des ministères ? C’est d’ordonner l’Église au Christ, collectivement et personnellement. C’est-à-dire de permettre à l’épouse (l’Église) d’être unie à l’Époux (le Christ) comme le corps à sa tête, selon une équation du type :

diacres/prêtres/évêques  Ξ     Christ

assemblée (ekklèsia)                Église

pere yuriy et sa famille petit

C’est un rapport d’équivalence et non d’identité : les ministres ne sont pas le Christ (ni d’autres christs) mais permettent à l’assemblée (dont ils font partie) de s’éprouver comme unie au Christ. Comme ce lien est d’amour, les ministres mariés signifient l’intensité de cette communion (dans le lien mariage/eucharistie par exemple), alors que les ministres célibataires rappellent l’universalité de ce lien, et la nécessaire ouverture à tous (catholicité) de l’assemblée.

Les orthodoxes ont gardé la tradition la plus ancienne : clergé marié et clergé célibataire coexistent (non sans tension parfois) depuis 2000 ans. Les protestants ont abandonné la sacramentalité du ministère pour en faire une simple fonction ; c’est pourquoi ils ont moins de mal à instituer des pasteurs mariés, des femmes pasteurs ou diaconesses. Si l’Église catholique franchissait le pas d’ordonner prêtres des hommes mariés/célibataires, et diaconesse des femmes mariées/célibataires, ce ne serait finalement que le retour à la tradition la plus ancienne, que l’Occident a infléchi au Moyen Âge pour des raisons essentiellement économiques (les problèmes liés à l’héritage des clercs !) mais pas de manière irréversible. D’ailleurs, les prêtres mariés des Églises catholiques de rite oriental (maronites, melkites etc. au Liban et ailleurs) en témoignent avec noblesse depuis toujours.

En outre, ce serait une autre manière d’annoncer le monde de la résurrection cher à Jésus. Car, comme le rappelle saint Paul : « en Christ, il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni l’homme ni la femme » (Ga 3,28). Ces distinctions sont pour un temps seulement ; elles seront abolies dans le monde à venir. Anticiper cette espérance en conjuguant mariage/célibat, masculin/féminin au sein de tous les ministères serait un témoignage très fort rendu à la résurrection !

 

4. Pour que les brebis du Christ ne meurent pas de faim…

Un dernier argument pour l’ordination d’hommes (et de femmes) mariés pourrait venir… du Concile de Trente ! En effet, ce concile au XVI° siècle a réaffirmé la célébration en latin (et non en langue vernaculaire) pour l’Occident - à l’exception notable des Églises ayant déjà l’autorisation de célébrer en langue locale - . Pourtant, il a introduit l’obligation pour les prêtres d’expliquer fréquemment en langue locale au cours de la messe et même de prononcer l’homélie en cette langue. L’argument était le besoin des fidèles de se nourrir des paroles de la messe et de ses lectures bibliques :

Bien que la messe contienne un grand enseignement pour le peuple fidèle, il n’a pas cependant paru bon aux pères qu’elle soit célébrée çà et là en langue vulgaire. C’est pourquoi, tout en gardant partout le rite antique propre à chaque Église et approuvé par la sainte Église romaine, Mère et maîtresse de toutes les Églises, pour que les brebis du Christ ne meurent pas de faim et que les petits ne demandent pas du pain et que personne ne leur en donne (Lm 4,4), le saint concile ordonne aux pasteurs et à tous ceux qui ont charge d’âme de donner quelques explications fréquemment, pendant la célébration des messes, par eux-mêmes ou par d’autres, à partir des textes lus à la messe, et, entre autres, d’éclairer le mystère de ce sacrifice, surtout les dimanches et les jours de fête. (Concile de Trente, 22° session, ch8 n° 1749&1759)

Ce même argument vaut pour l’Amazonie aujourd’hui : pour que les brebis du Christ ne meurent pas de faim, pour que les communautés ne demandent le pain eucharistique sans que personne leur en donne, il est urgent d’ordonner des prêtres parmi les hommes mariés de ces communautés, afin qu’elles puissent baptiser, se nourrir de l’eucharistie et assumer leur croissance numérique et spirituelle.

D’Amazonie monte une clameur dans Communauté spirituelle

Le pape François donnera sa réponse vers Noël ou au printemps 2020 : prions pour qu’il entende la clameur qui monte des fidèles d’Amazonie, d’Allemagne et d’ailleurs, avant qu’ils ne se détournent de l’Église catholique, engendrant une déforestation ecclésiale dramatique…

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle » (2 M 7, 1-2.9-14)

Lecture du deuxième livre des Martyrs d’Israël

En ces jours-là, sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiocos voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite. L’un d’eux se fit leur porte-parole et déclara : « Que cherches-tu à savoir de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères. » Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. » Après cela, le troisième fut mis à la torture. Il tendit la langue aussitôt qu’on le lui ordonna et il présenta les mains avec intrépidité, en déclarant avec noblesse : « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise, et c’est par lui que j’espère les retrouver. » Le roi et sa suite furent frappés de la grandeur d’âme de ce jeune homme qui comptait pour rien les souffrances. Lorsque celui-ci fut mort, le quatrième frère fut soumis aux mêmes sévices. Sur le point d’expirer, il parla ainsi : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie. »

 

PSAUME
(Ps 16 (17), 1ab.3ab, 5-6, 8.15)

R/ Au réveil, je me rassasierai de ton visage, Seigneur. (Ps 16, 15b)

Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m’éprouves, sans rien trouver.

J’ai tenu mes pas sur tes traces,
jamais mon pied n’a trébuché.
Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond :
écoute-moi, entends ce que je dis.

Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;
à l’ombre de tes ailes, cache-moi,
Et moi, par ta justice, je verrai ta face :
au réveil, je me rassasierai de ton visage.

 

DEUXIÈME LECTURE

« Que le Seigneur vous affermisse « en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien » (2 Th 2, 16 – 3, 5)

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères, que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père qui nous a aimés et nous a pour toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce, réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. Priez aussi pour nous, frères, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et que, partout, on lui rende gloire comme chez vous. Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais, car tout le monde n’a pas la foi. Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal. Et, dans le Seigneur, nous avons toute confiance en vous : vous faites et continuerez à faire ce que nous vous ordonnons. Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ.

 

ÉVANGILE

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27-38)
Alléluia. Alléluia.Jésus Christ, le premier-né d’entre les morts, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Alléluia. (Ap 1, 5a.6b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurten laissant une épouse mais pas d’enfant,il doit épouser la veuvepour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
Patrick BRAUD

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19 mai 2019

L’Esprit saint et nous-mêmes avons décidé que…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

L’Esprit saint et nous-mêmes avons décidé que…

Homélie pour le 6° dimanche de Pâques / Année C
26/05/2019

Cf. également :

L’Esprit nous précède
Le Paraclet, l’Église, Mohammed et nous
Le communautarisme fait sa cuisine
Fidélité, identité, ipséité
La gestion des conflits
La bourse et la vie

G01 A2La formule est emphatique. Jacques, premier évêque de Jérusalem, l’utilise à dessein pour légitimer une décision inconcevable pour des juifs : ne pas imposer la circoncision pour accéder au nouveau peuple élu. La formule est solennelle. Le livre des Actes la rapporte avec des guillemets pour bien montrer que le rédacteur n’a rien inventé. Ce sont vraiment les mots de Jacques, le « frère du Seigneur », pour annoncer une co-décision historique, la première d’une longue série dans l’Église.

Notre deuxième lecture plaide ainsi pour une conception très dynamique (en grec dynamos = en mouvement, et en puissance) de l’Église. Le Christ « parti » auprès du Père, on aurait pu réduire le rôle de l’Église à celui d’un musée chargé de conserver précieusement les paroles et les gestes de ce Messie extraordinaire. Bien sûr, ce rôle « conservateur » fait partie de sa mission. Mais sans la limiter à cela. Ainsi, confrontés à une situation nouvelle – l’afflux des non-juifs dans les premières communautés – les chrétiens vont devoir « tirer du neuf de l’ancien » (Mt 13,52). Il ne suffit pas de répéter la Loi de Moïse qui oblige les hommes à être circoncis pour entrer dans l’Alliance. Il ne suffit pas de répéter les paroles de Jésus : « je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15,24). Il serait incompréhensible d’imposer les mêmes interdits alimentaires à des convertis du paganisme pour qui manger casher n’a aucun sens. « À vin nouveau outres neuves » (Mc 2,22).

Le facteur décisif de cette capacité d’innover en fidélité au Christ est l’écoute du travail de l’Esprit Saint. C’est l’Esprit qui a obligé Pierre à entrer chez Corneille, manger avec lui et le baptiser, lui et sa famille. Car Pierre n’aurait jamais osé prendre une telle initiative de lui-même. Il a été conduit dans sa mission à l’accepter : « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu l’Esprit Saint aussi bien que nous ? » (Ac 10,47).

De même, c’est l’Esprit Saint qui a révélé à Pierre que l’impureté alimentaire est désormais caduque. Dans la célèbre vision de la nappe tendue dans le ciel, il regarde autrement les animaux et la création qui grouille sur la terre et dans les eaux : « ne va pas déclarer impur ce que Dieu a rendu pur » (Ac 10, 15). Et c’est encore l’Esprit Saint qui a « ouvert la porte de la foi » aux païens, selon l’expérience de Paul et Barnabé qui en font le récit à l’Église d’Antioche (Ac 14,27).

Déchiffrant ces événements étonnants à la lumière de l’Écriture, les apôtres comme les simples baptisés constatent que Dieu s’est engagé pour le salut des païens et demandent à son Église de le faire avec lui.

Alors, le chapitre 15 du livre des Actes nous raconte ce premier tournant capital de l’histoire de l’Église qu’est l’assemblée de Jérusalem faisant sauter la circoncision, la cashrout, et dans la foulée les obligations rituelles de la Loi mosaïque : les traditions vestimentaires, le shabbat etc.

Insistons sur deux éléments du texte :

- c’est une décision, visiblement historique, et l’on sait que ne pas décider peut-être mortel en cas de crise.

- c’est une co-décision qui relève de ce qu’on appellerait aujourd’hui une co-construction entre tous les acteurs. Car Pierre joue les premiers rôles en témoignant de la venue de l’Esprit Saint sur Corneille (notons au passage que ce n’est pas Paul seulement qui fait passer l’Église aux barbares comme on le présente trop souvent). Mais Paul et Barnabé interviennent également, et Jacques, le ‘local’ – on ne peut plus juif que lui ! – de Jérusalem, et toute l’assemblée qui délibère, débat, échange, prie. Le résultat est un peu comme sur le chemin d’Emmaüs : dès lors que deux ou trois débattent en vérité et veulent se mettre d’accord pour écouter ce que Dieu dit à travers les événements, l’Esprit Saint lui-même se joint à eux. Et c’est ce qui rend la décision indissociablement spirituelle et ecclésiale : spirituelle parce que pleinement ecclésiale (dans ses trois dimensions : personnelle / collégiale / communautaire) ; ecclésiale parce que pleinement spirituelle (l’accueil de ce que l’Esprit Saint suscite à travers les événements).

Diacres Séez juin 2010À vrai dire, il y avait déjà eu un précédent dans le livre des Actes, avec l’invention du ministère des Sept, dans lesquels nous voyons la figure de l’actuel diaconat permanent. Le chapitre sept raconte comment là aussi l’assemblée de Jérusalem fut confrontée à une crise grave : divisions entre juifs et grecs (ou hellénisants), et accusations de délaisser les veuves de ces derniers. Là encore, on fait jouer à chacun son rôle : on a l’exposé des faits, tout le monde débat, Pierre propose une décision pour sortir du conflit, tous agréent, l’assemblée présente des candidats, les apôtres imposent les mains. Au final, on pourrait écrire à nouveau : « l’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé » qu’un ministère nouveau – celui des sept (diacres) – serait désormais utile à la croissance de l’Église.

Au cours des siècles, c’est particulièrement dans les conciles que la formule actuelle : « l’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé que » a retenti à maintes reprises.

Ouverture du concile Vatican II le 11 octobre 1962 en présence de 2500 évêques (DR)Le concile de Nicée I en 325 affirme la double nature humaine et divine de Jésus de Nazareth.
Le concile de Constantinople en 381 définit la divinité de l’Esprit Saint et le dogme de la Trinité.
Celui d’Éphèse en 481 légitime l’appellation de Marie ‘Theotokos’ (Mère de Dieu).
Celui de Chalcédoine en 451 rend obligatoire le célibat pour les moines et religieuses.
Le concile de Nicée II légitime le culte des icônes (images) et la représentation du Christ (vs les iconoclastes).
Après le schisme entre l’Orient et l’Occident en 1054 les conciles catholiques continuent de décider en fonction de l’actualité de l’Église.
Latran I en 1123 oblige au célibat ceux qui sont appelés à devenir diacres ou prêtres dans l’Église de rite latin.
Le concile de Trente au XVI° siècle fixe la date la liste des sept sacrements (contre Luther et la réforme protestante) et définit la transsubstantiation eucharistique.
Le concile Vatican I (1869-70) établit l’infaillibilité pontificale (sous conditions très strictes).
En 1858, l’Immaculée Conception de Marie, puis en 1950 son Assomption seront les seuls exemples de la mise en œuvre de cette infaillibilité.
Enfin, au concile Vatican II (1962-65) la nature sacramentelle de l’Église est proclamée. On rétablit le diaconat permanent ouvert aux hommes mariés. On ouvre la porte à la célébration de la messe dans les langues vernaculaires. On engage l’Église de manière irréversible dans l’œcuménisme.

Cette trop courte énumération montre au moins une chose : ça bouge ! La Tradition est vivante, en ce sens que l’Église ne cesse de susciter dans l’Église des co-décisions sur le contenu de sa foi, de sa liturgie, de sa discipline et de sa morale.

Alors pourquoi figer le mouvement à ce qu’il est aujourd’hui ? L’histoire n’est pas finie ! Il y aura d’autres décisions importantes que l’Esprit Saint prendra de concert avec toute l’Église.

http://static.flickr.com/42/263885608_5739282337.jpgOn pense évidemment au célibat des prêtres dans l’Église latine (puisque les orientaux ont gardé l’antique coutume d’ordonner des hommes mariés). Le processus de la décision qui a été prise au XII° siècle pour des raisons légitimes (train de vie des prêtres, biens ecclésiastiques, disponibilité, modèle du moine…) pourrait tout aussi légitimement donner autre chose au XXI° siècle. Pas seulement à cause des scandales qui secouent l’Église. Mais également au nom d’une vision renouvelée de la sexualité et du couple, du sacrement de mariage qui va si bien avec le sacrement de l’autel.

« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé » de ne plus imposer la loi du célibat à ceux que l’Église appelle pour devenir diacres ou prêtres. Rien n’empêcherait que cette  déclaration résonne un jour à Saint-Pierre de Rome, dans le droit-fil des premières déclarations à Jérusalem du livre des Actes des apôtres.

Pierre avait surpris tout le monde en racontant comment le centurion Corneille avait eu accès au baptême sur intervention expresse de l’Esprit Saint, alors que ni Pierre ni les autres n’envisageaient cette possibilité sacramentelle. Aujourd’hui, quand on écrit l’histoire spirituelle de tant de divorcés/remariés qui font un chemin extraordinaire à partir de leur divorce – quelquefois grâce à leur divorce si on nous pardonne cette audace – on a l’impression d’être devant de nouveaux Corneille. Ils n’étaient pas invités ni prévus au programme, et pourtant l’Esprit Saint leur est donné en telle plénitude qu’il faudrait se prendre pour Dieu pour ne pas en tirer les conséquences : « qui suis-je pour refuser l’eucharistie/la réconciliation à ceux qui ont reçu l’Esprit Saint ? » pourrait-on s’exclamer en plagiant Pierre dans les Actes des apôtres.

Bien d’autres domaines relèvent de cette codécision Esprit Saint - Église. Tout ce qui touche à la contraception notamment : l’Église n’a jamais officiellement révisé son discours ni ses prises de position sur le sujet, alors que l’immense foule des baptisés vit tranquillement une certaine pratique de la contraception intégrée à une authentique spiritualité de couple. S’il y avait débat, réflexion, prière et participation de tous, une codécision plus juste que l’actuelle situation pourrait très simplement émerger.

Là encore, il y a eu un précédent célèbre en matière de mœurs : celui du prêt à intérêt. Alors que dans les premiers siècles l’Église l’interdisait au nom de l’Ancien Testament et pour éviter l’usure, peu à peu les banquiers, les marchands chrétiens l’ont fait évoluer jusqu’à décider en pratique de ne pas condamner les métiers de l’argent à l’enfer (quitte a inventer le purgatoire pour les y envoyer quand même…) en distinguant le prêt et l’usure et en légitimant le gain au nom du risque encouru. Ce qui s’est passé dans le rapport à l’argent pourrait inspirer l’Église dans son rapport à la sexualité…

Plus près de nous, l’enjeu de la codécision Esprit Saint - Église se joue dans la participation de tous aux grandes et petites décisions dans nos paroisses, nos mouvements, nos équipes,  nos diocèses. Se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint qui parle à travers des événements, solliciter chacun selon son intelligence et ses charismes, débattre et faire un vrai travail de consensus pourrait nous permettre de dire fièrement nous aussi, à tout niveau de la vie de l’Église : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé que… »

 

 

Lectures de la messe

Première lecture
« L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci qui s’imposent » (Ac 15, 1-2.22-29)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

 En ces jours-là, des gens, venus de Judée à Antioche, enseignaient les frères en disant : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés. » Cela provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion engagée par Paul et Barnabé contre ces gens-là. Alors on décida que Paul et Barnabé, avec quelques autres frères, monteraient à Jérusalem auprès des Apôtres et des Anciens pour discuter de cette question. Les Apôtres et les Anciens décidèrent avec toute l’Église de choisir parmi eux des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé. C’étaient des hommes qui avaient de l’autorité parmi les frères : Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas. Voici ce qu’ils écrivirent de leur main : « Les Apôtres et les Anciens, vos frères, aux frères issus des nations, qui résident à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut ! Attendu que certains des nôtres, comme nous l’avons appris, sont allés, sans aucun mandat de notre part, tenir des propos qui ont jeté chez vous le trouble et le désarroi, nous avons pris la décision, à l’unanimité, de choisir des hommes que nous envoyons chez vous, avec nos frères bien-aimés Barnabé et Paul, eux qui ont fait don de leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ. Nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous confirmeront de vive voix ce qui suit : L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci, qui s’imposent : vous abstenir des viandes offertes en sacrifice aux idoles, du sang, des viandes non saignées et des unions illégitimes. Vous agirez bien, si vous vous gardez de tout cela. Bon courage ! »

Psaume
(Ps 66 (67), 2-3, 5, 7-8)
R/ Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
ou : Alléluia.
(Ps 66, 4)

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

Deuxième lecture

« Il me montra la Ville sainte qui descendait du ciel » (Ap 21, 10-14.22-23)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, j’ai vu un ange.  En esprit, il m’emporta sur une grande et haute montagne ; il me montra la Ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu :  elle avait en elle la gloire de Dieu ; son éclat était celui d’une pierre très précieuse, comme le jaspe cristallin.  Elle avait une grande et haute muraille, avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ; des noms y étaient inscrits : ceux des douze tribus des fils d’Israël.  Il y avait trois portes à l’orient, trois au nord, trois au midi, et trois à l’occident.  La muraille de la ville reposait sur douze fondations portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.  Dans la ville, je n’ai pas vu de sanctuaire, car son sanctuaire, c’est le Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, et l’Agneau.  La ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine : son luminaire, c’est l’Agneau.

Évangile

« L’Esprit Saint vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 23-29)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ; mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »
Patrick BRAUD

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