L'homélie du dimanche (prochain)

5 janvier 2023

De Ratzinger à Benoît XVI : un premier bilan

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 16 h 15 min

De Ratzinger à Benoît XVI : un premier bilan

Aujourd’hui même ont eu lieu les funérailles du pape émérite Benoît XVI à Rome. Même si c’est encore un peu tôt, essayons de dresser un (trop) rapide bilan de son apport à l’Église catholique et au monde. En fait, l’homme est devenu un acteur majeur de la vie ecclésiale depuis le début de sa carrière de professeur de théologie à l’université de Tübingen (1966). On peut distinguer trois périodes très différentes dans son immense travail au service de l’Église.


Ratzinger I : l’audacieux théologien éclairé

De Ratzinger à Benoît XVI : un premier bilan dans Communauté spirituelleEn tant qu’expert théologien, il a pris une part active à la préparation et au déroulé du Concile Vatican II. Son apport à la rédaction du document conciliaire sur la Révélation  (Dei Verbum) a été décisif. Ses écrits plaident pour les grands axes de la réforme de l’Église: égalité fondamentale tous les baptisés, refus de toute hiérarchie qui serait pyramidale, ouverture à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux etc. Il plaida également pour une réforme audacieuse du Saint Office de l’époque et de ses méthodes d’un autre âge.

Son livre : « Le nouveau peuple de Dieu » (1971) deviendra très vite un classique d’une ecclésiologie renouvelée grâce au recours aux Pères de l’Église, à une exégèse brillante, et un souci du dialogue avec la pensée contemporaine. Les trois ouvrages marquants de cette période traitaient de l’ecclésiologie (« Le nouveau peuple de Dieu »), de la dogmatique réinterprétée à la lumière de Vatican II (« Foi chrétienne hier et aujourd’hui », 1980), et de la théologie mariale renouvelée elle aussi par Vatican II (« Marie première Église », avec Urs von Balthasar, 1998).

Quelques citations pour évoquer la tonalité de ses écrits, que l’on ne retrouvera plus ensuite :

« Seul célèbre vraiment l’Eucharistie celui qui l’achève dans le service divin de tous les jours qu’est l’amour fraternel » (Le nouveau peuple de Dieu, Aubier, 1971, p. 17).

« La filiation divine de Jésus ne repose pas d’après la foi de l’Église, sur le fait que Jésus n’a pas eu de père humain ; la doctrine de la divinité de Jésus ne serait pas mise en cause si Jésus était né d’un mariage normal » (Foi chrétienne hier et aujourd’hui, Mame, 1969,  p.192).

 

Ratzinger II : le Préfet sourcilleux

image Benoît XVI dans Communauté spirituelleVite promu archevêque de Munich quelques années (1977-1982), puis cardinal (1977), Préfet de la très puissante Congrégation pour la Doctrine de la Foi (1981-2005), Joseph Ratzinger semble à ce poste tétanisé par tous les risques de dérives qui menacent l’unité de l’Église :

– dérives intégristes : après le schisme de Mgr Lefebvre (1988), il œuvrera dans l’ombre pour essayer de renouer avec les traditionalistes, avant de le faire dans la lumière lorsqu’il sera pape.

– dérives marxistes : on l’a oublié, mais c’est lui qui a retoqué plusieurs fois la théologie de la libération en Amérique latine (« Instruction sur la théologie de la libération », en 1984 puis 1986). Le ton était sévère, l’avertissement salutaire (ne pas céder à la tentation marxiste). Mais les pauvres du continent sud-américain se sont tournés vers les Églises évangéliques à partir de là…

- dérives éthiques : devant les progrès de la bioéthique, et surtout la fécondation artificielle, Ratzinger Préfet se raidit et veut interdire aux catholiques tout recourt à ces méthodes nouvelles de procréation. Dans son instruction Donum Vitae, il utilise 11 fois le terme illicite que l’on croyait suranné, pour condamner des pratiques jugées moralement inacceptables. Cette omniprésence du couple licite/illicite fait penser à l’obsession du permis/défendu chez les juifs les plus conservateurs ou les musulmans les plus traditionnels.

– dérives ecclésiales : alors que Vatican II a permis de reconnaître aux autres Églises une vraie dignité et même une participation (quoique incomplète) à l’unique sacramentalité de l’Église, Ratzinger Préfet semble céder à une « ecclésiologie du retour » d’avant Vatican II, où seul le retour dans le giron catholique des autres Églises leur assurerait la plénitude : « Les Communautés ecclésiales qui n’ont pas conservé l’épiscopat valide et la substance authentique et intégrale du mystère eucharistique ne sont pas des Églises au sens propre » (Dominus Jesus n° 17 , 2000).

C’est le temps où les condamnations pleuvent sur les théologiens dissidents (comme Hans Küng, Edward Schillebeeckx, Charles Curran, Roger Haight, Andrew Fox, Eugen Drewermann, Tissa Balasuriya, Josef Imbach, Leonardo Boff, Jon Sobrino etc.), faisant de Ratzinger le « Panzer-cardinal » bien éloigné de la figure du « doux et humble grand-père »  pape émérite décrit par le pape François en 2022.

Par contre, Ratzinger Préfet a obtenu d’enquêter dès 1995 sur le cardinal Hans Hermann Groër, et en 1998 sur le père Marcial Maciel, fondateur des légionnaires du Christ, tous deux soupçonnés d’abus sexuels sur des mineurs. En 2001, il envoie aux évêques la lettre De delictis gravioribus (Les délits les plus graves) leur imposant de faire remonter les dossiers d’abus sexuels à Rome.

Reste que Ratzinger II n’efface pas tout à fait le théologien Ratzinger I, et notamment son souci d’articuler foi et raison avec une intelligence et une culture exceptionnelles.

Même son discours de 2006 à l’université de Ratisbonne, si controversé à cause de la mention du lien entre islam et violence (citation de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue au XV° siècle [1]), serait à relire aujourd’hui, débarrassé de toute polémique. Poser en raison un débat sur le lien entre religion (l’islam en l’occurrence) et violence est plus urgent que jamais…

 

Ratzinger III : le pape conservateur (2005-2013)

836080-l-ancien-pape-benoit-xvi-est-mort-a-95-ans papeRappelez-vous : l’émotion planétaire suscitée par la mort de Jean-Paul II préfigurait ce qu’on a osé appeler l’élection d’un « pape de transition ». Après un tel géant de la foi, il fallait souffler un peu, digérer l’apport de Jean-Paul II et ne pas céder aux courants centrifuges  qui se manifestent toujours après la disparition d’un tel leader.

Le pontificat de Benoît XVI n’a duré que 8 ans. Il n’a pas pu (ni voulu ?) réformer vraiment la Curie. Il n’a pas pu (ni voulu ?) faire évoluer les ministères. Il a en pratique cherché à effacer l’autorité des conférences épiscopales (dans le domaine de la catéchèse, de la liturgie etc.).

Pire, il a continué à prendre des positions irrecevables :

– en matière éthique (son couplet en Afrique du Sud sur le préservatif qui augmenterait le Sida ne passe toujours pas !). Il réaffirme la théologie la plus conservatrice en matière de sexualité, qui du coup n’a pas évolué depuis Humanae Vitae (Paul VI, 1968).

– en matière liturgique : il autorise la célébration ‘old school’ en latin, dos au peuple, pour espérer rallier les intégristes, ce qui crée deux liturgies parallèles. Heureusement, Benoît XVI aura le courage d’annuler cette décision suicidaire qui minait l’unité dans les diocèses.

– en matière ecclésiale : depuis son pontificat, l’œcuménisme est au point mort et ne progresse plus.

Il a voulu poursuivre le dialogue interreligieux initié par Jean-Paul II en prolongeant l’esprit de la rencontre d’Assise entre toutes les religions du monde. Mais cela n’a pas eu d’écho véritable, et sa sortie à Ratisbonne sur le lien islam-violence lui avait fermé définitivement les portes du monde musulman.

- en matière de discipline ecclésiastique : Benoît XVI a voulu combattre les abus sexuels dans l’Église, et il a été le premier pape à faire condamner de hauts responsables. Son bilan reste pourtant mitigé, car on l’accuse d’avoir couvert des affaires pédophiles dans son diocèse autrefois.

Reste à l’actif de ce pape timide trois très belles encycliques sur les vertus théologales : la foi (Caritas in veritate, 2009), l’espérance (Spe salvi, 2007), la charité (Deus caritas est, 2005).

 

L'ancien pape Benoît Benoît XVI à Munich (Allemagne), le 22 juin 2020. (SVEN HOPPE / AFP)Le pape de la renonciation (2013-2022)
Avec humour, l’histoire ne retiendra sans doute finalement de ce pape que… sa renonciation ! Premier pape à oser quitter sa charge depuis Célestin V (1294), Benoît XVI a eu cette humilité et ce courage d’accepter la faiblesse de l’âge et d’en tirer toutes les conséquences. Après tout, le pape est un évêque lui aussi, pourquoi ne pas se soumettre à la démission qu’il exige des autres évêques à partir de 75 ans ? Benoît XVI a ainsi ouvert la voie (à son corps défendant peut-être !) à la conception d’un ministère confié pour un temps à quelqu’un, ce qui paraissait sacrilège à l’époque où l’on essentialisait le ministère pétrinien  en confondant la personne et la charge.

 

La coquille du blason
Blason pontifical de Benoît XVIJe garderai pour ma part de Benoît XVI la lumineuse exigence de travailler au dialogue entre foi et raison. La
 coquille présente au centre de son blason pontifical peut nous y aider. Elle veut rappeler la légende attribuée à saint Augustin qui, ayant rencontré un jeune garçon sur une plage qui cherchait avec un coquillage à mettre toute l’eau de la mer dans un trou de sable, lui demanda ce qu’il faisait. Celui-ci lui expliqua sa vaine tentative, et Augustin comprit la référence à son effort inutile de chercher à faire entrer Dieu, qui est infini, dans l’esprit humain limité. Son symbolisme spirituel est clair : elle invite à connaître Dieu en puisant à l’intarissable enseignement théologique, tout en restant humbles en raison de nos capacités humaines limitées.

Prions désormais pour que le pape François, dans les quelques années qui lui restent avant de renoncer à son tour pour raisons de santé, ait le courage d’aller au bout des réformes qu’exige l’évangélisation aujourd’hui…

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[1]. « (…) L’empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne, s’adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ». L’empereur, après s’être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l’âme ».

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31 décembre 2014

Épiphanie : étoile, GPS, boussole…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 1 h 05 min

Épiphanie : étoile, GPS, boussole…

 

Homélie de l’Épiphanie / Année B
04/01/2015

cf. également :

Épiphanie : qu’est-ce que l’universel ?

L’Épiphanie, ou l’éloge de la double culture

L’inquiétude et la curiosité d’Hérode

Éloge de la mobilité épiphanique

La sagesse des nations

 

En ces fêtes de fin d’années, beaucoup d’entre nous ont fait de la route. Pour nous guider tout au long des kilomètres, il y a maintenant ce petit boîtier étonnant qui vous parle et vous conduit : le GPS. Vous l’allumez, vous rentrez votre adresse de destination, et tout d’un coup une voix étrange venue d’ailleurs vous prend en main, sans jamais se fâcher : « traversez le rond-point à gauche, 2ème sortie ». En plus, ce gentil boîtier vous avertit à l’avance quand une zone de danger vous guette sur le parcours…

Peut-être ce GPS peut-il nous faire redécouvrir ce qu’était l’étoile pour les mages de cette fête de l’Épiphanie ?

Les mages étaient des savants, confiants dans leur science astronomique. Le GPS comme l’étoile traduisent notre confiance dans la science et la technique de notre époque. Tous deux peuvent nous guider et nous faire arriver à bon port. Ne dit-on pas : « se fier à son étoile » en référence aux mages ?

L’étoile des mages en plus les guidait sans afficher la destination précise.

Mais le GPS comme l’étoile sont fragiles et faillibles. Dans l’évangile, l’étoile se cache, disparaît un moment, invisible. Sur la route, à cause d’un tunnel ou d’une mauvaise réception ou d’une carte obsolète, il n’est pas rare que le GPS s’affole, devienne muet ou aveugle. C’est sans doute pour stigmatiser une trop grande confiance, une confiance excessive en la seule technique ou en nos seules forces.

Cela nous arrive tous d’être ainsi en panne à certains moments de nos vies. Benoît XVI évoquait cela avec les jeunes des JMJ à Cologne, la ville des mages, en 2005 :

« C’est comme lorsqu’on se trouve à une croisée de chemins : quelle route prendre ? Celle qui m’est dictée par les passions ou celle qui m’est indiquée par l’étoile qui brille dans ma conscience ? (et non plus dehors dans le ciel devenu noir). Où puis-je trouver les critères pour ma vie ? Les critères pour collaborer de manière responsable à l’édification du présent et de l’avenir du monde ? À qui puis-je faire confiance, à qui me confier ? Où est celui qui peut m’offrir la réponse satisfaisante aux attentes de mon cœur ? »

Épiphanie : étoile, GPS, boussole… dans Communauté spirituelle 48405323


Dans ces moments-là où notre étoile ne brille plus, où le GPS est figé, il nous faut humblement demander notre chemin, comme les mages à Jérusalem, et ne plus compter sur nos seules forces. Même à Hérode qu’ils savent corrompu, ils demandent leur chemin, et Hérode leur indique bien le bon chemin. Comment désespérer alors de l’Église, même pleine de contradictions, pour nous indiquer notre route ?

Quel est le relais pour ne pas se perdre ? Où trouver les repères pour avancer quand mes critères habituels se sont évanouis ? L’évangile de Luc est très clair : dans l’Écriture. « Car voici ce qui est écrit par les prophètes » répond Israël à la demande des mages : « Et toi Bethléem en Judée… ». C’est donc en lisant l’Écriture, en la déchiffrant, en la ruminant, en la priant en Église, que chacun de nous pourra, aux heures décisives, trouver la direction du Bethléem vers lequel il marche.

 

Voilà qui nous ramène à la Bible, véritable étoile de notre pèlerinage d’ici bas.

boussole-compass-flottant-magnetique-navigation Benoît XVI dans Communauté spirituelle« Celui qui ignore les Écritures ignore le Christ » dira St Jérôme. Sans être un livre de recettes, et encore moins de recettes magiques, la Bible peut en toute circonstance devenir pour vous une boussole retrouvée, une lucidité dans la nuit, une grande joie sur le chemin.

Mieux qu’un GPS ou une étoile filante, la Bible vous indiquera la direction où Dieu vous attend, si vous demandez votre chemin à l’Église avec humilité, comme les mages à Jérusalem…

Se fier à son seul GPS humain ne suffit donc pas.

Appliquez cela par exemple à deux défis majeurs qui nous attendent.

- La traversée de la crise économique.

Si les banquiers, les industriels, les politiques ne se fient qu’aux recettes habituelles, s’ils ne vont pas puiser en eux d’autres repères pour bâtir un monde nouveau, alors la crise risque  d’être à nouveau terrible. Waclav Havel, figure de la révolution tchèque anticommuniste, disait déjà il y a 15 ans à une assemblée de responsables financiers de la planète :

« Vous vous préoccupez des restructurations économiques du monde, et c’est bien. Mais ce qui est à repenser, c’est aussi notre système de valeurs. Et cela n’est possible que sur la base d’un puissant renouveau spirituel ».

C’était prophétique !

- La révision des lois françaises sur la fin de vie.

Si les chercheurs, les scientifiques, les politiques, les associations familiales ne se fient qu’à l’efficacité technique et aux désirs subjectifs, alors la dignité de l’être humain – de sa conception à sa mort – risque d’être mise à mal…

 

Se fier à son seul GPS humain ne suffit pas…

C’est d’ailleurs un Dieu humble qui attend les mages à Bethléem. Ne dit-on pas : « être né sous une bonne étoile » en référence à l’enfant de Bethléem ? Cette humilité de Dieu est toujours offerte dans l’Église, non plus comme aux mages à Bethléem dans l’étable, mais à nous aujourd’hui en chaque eucharistie sur nos autels. Écoutez à nouveau Benoît XVI commenter à Cologne, la ville des mages :

48737416 boussole« Sur l’autel est présent Celui que les Mages virent couché sur la paille : le Christ, le Pain vivant descendu du ciel pour donner la vie au monde, l’Agneau véritable qui donne sa vie pour le salut de l’humanité. Éclairés par cette Parole, c’est toujours à Bethléem – la « Maison du pain » – que nous pourrons faire la rencontre bouleversante avec la grandeur inconcevable d’un Dieu qui s’est abaissé jusqu’à se donner à voir dans une mangeoire, jusqu’à se donner en nourriture sur l’autel.

Pouvons-nous imaginer la stupeur des Mages devant l’Enfant emmailloté! Seule la foi leur permit de reconnaître sous les traits de cet enfant le Roi qu’ils cherchaient, le Dieu vers lequel l’étoile les avait guidés. En lui, comblant le fossé entre le fini et l’infini, entre le visible et l’invisible, l’Éternel est entré dans le temps, le Mystère s’est fait reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d’un petit enfant.

« Aujourd’hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu’ils voient ici le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l’homme en Dieu, Dieu dans l’homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d’un tout-petit » (saint Pierre Chrysologue, Homélie pour l’Épiphanie, 160, n. 2).

Tournons-nous avec la même stupeur vers le Christ présent dans le Tabernacle de la miséricorde, dans le Sacrement de l’Autel. »

 

L’étoile intérieure de notre conscience, la boussole de l’Écriture, l’adoration du Dieu humble : que le chemin des mages devienne le nôtre…

 

 

 

1ère lecture : « La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe

Debout, Jérusalem, resplendis !

Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.

Psaume : 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13

R/ Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi. cf. 71,11

Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !

Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,  tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

2ème lecture : « Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)   

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens  

Frères, vous avez appris, je pense,  en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :  par révélation, il m’a fait connaître le mystère.  Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance  des hommes des générations passées,  comme il a été révélé maintenant  à ses saints Apôtres et aux prophètes,  dans l’Esprit.  Ce mystère,  c’est que toutes les nations sont associées au même héritage,  au même corps,  au partage de la même promesse,  dans le Christ Jésus,  par l’annonce de l’Évangile.

Evangile : Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12)   

Acclamation : Alléluia. Alléluia.  Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia.  (cf. Mt 2, 2) 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu  

Jésus était né à Bethléem en Judée,  au temps du roi Hérode le Grand.  Or, voici que des mages venus d’Orient  arrivèrent à Jérusalem  et demandèrent :  « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?  Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »  En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé,  et tout Jérusalem avec lui.  Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple,  pour leur demander où devait naître le Christ.  Ils lui répondirent :  « À Bethléem en Judée,  car voici ce qui est écrit par le prophète :  Et toi, Bethléem, terre de Juda,  tu n’es certes pas le dernier  parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef,  qui sera le berger de mon peuple Israël. »  Alors Hérode convoqua les mages en secret  pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;  puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :  « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.  Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer  pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »  Après avoir entendu le roi, ils partirent.  Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait,  jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit  où se trouvait l’enfant.  Quand ils virent l’étoile,  ils se réjouirent d’une très grande joie.  Ils entrèrent dans la maison,  ils virent l’enfant avec Marie sa mère ;  et, tombant à ses pieds,  ils se prosternèrent devant lui.  Ils ouvrirent leurs coffrets,  et lui offrirent leurs présents :  de l’or, de l’encens et de la myrrhe.   Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,  ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Patrick BRAUD

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