L'homélie du dimanche (prochain)

8 décembre 2012

Le Verbe et la voix

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Le Verbe et la voix

Homélie du 2° Dimanche de l’Avent / Année C
09/12/12

Vois  la voix 

Le Verbe et la voix dans Communauté spirituelle 37453235Le Christ est le Verbe de Dieu (Jn 1,1). Jean-Baptiste en est la voix, qui crie pour préparer sa venue. Même si elle crie dans le désert, cette voix est indispensable pour que Jésus soit plongé dans le Jourdain, pour que le Verbe de Dieu soit baptisé dans notre humanité.

C’est donc qu’aujourd’hui encore, dans la nouvelle évangélisation de l’Europe particulièrement, une voix est nécessaire avant l’annonce explicite, pour que l’Évangile soit manifesté.

Comme toujours le génial St Augustin nous met sur la voie? de la voix en l’occurrence ! (sermon 288)

« Cherchons donc ce qui fait la différence entre voix et parole. Cherchons avec attention, car c’est important, il faut nous y arrêter.
Voici donc deux choses : la voix et la parole. Qu’est-ce qu’une voix ? Qu’est-ce qu’une parole » »

« ‘Je suis la voix qui crie dans le désert’.
Par cette parole, Jean se déclare la voix.  Jean est la voix.
Et qu’est le Christ, sinon la Parole ?
La voix doit d’abord se faire entendre pour qu’ensuite la parole soit comprise.

Mais de quelle parole s’agit-il ?
Écoute, il te le montre clairement : « Au commencement était la Parole et la Parole était près de Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout fut par elle et sans elle rien ne fut ». Tout a été fait par la Parole, et Jean aussi. Quoi d’étonnant si la Parole se soit fait une voix ! Regarde : vois sur les rives du fleuve la Voix et la Parole : la Voix, c’est Jean, la Parole c’est le Christ.»


Voix, cri, parole : il y a dans ces distinctions un enjeu capital pour l’évangélisation aujourd’hui.

Comment entendre la Parole (qu’est le Christ) si elle n’est pas précédée par la voix (qu’est Jean-Baptiste) ?

pour-comprendre-les-media_150 Avent dans Communauté spirituelleLe médium est aussi important que le message : medium is message (Mac Luhan). La façon de dire quelque chose est aussi importante que le contenu de ce qui est dit. Par exemple, dire « je t’aime » sur l’air de « passe-moi le sel » garantit un effet de doute. Alors que la formule « engeance de vipères » va bien avec un Jean Baptiste hirsute maigre et couvert de peaux de bêtes.

La voix qui porte la parole crée un climat de communication ou d’hostilité.
L’empreinte vocale de quelqu’un dépasse d’ailleurs la seule voix : l’apparence et le comportement physique de quelqu’un peut devenir une petite musique qui porte son message avant même les mots.
Le bon pape Jean XXIII, rien qu’en apparaissant, respirait la bonté de Dieu, grâce à ses rondeurs mises au service de l’Évangile.
Jean Paul 1° avait pour lui son sourire qui faisait la conquête les foules avant même de parler.
Pour Jean-Paul II, c’était son allure d’athlète de Dieu, défiant tous les pouvoirs totalitaires.
Benoît XVI quant à lui est handicapé par son air timide d’intellectuel peu à l’aise devant les foules.

Medium is message : l’important est de retenir que, quelque soit votre morphologie, vous pouvez en faire une « voix de l’Évangile » !

 

Qu’est-ce donc que la voix, sans laquelle la parole ne peut exister ?

a) Nous l’avons en commun avec tous les animaux, qui sont parvenus au seuil du langage, sans franchir cette frontière avec l’humain.

9782251334318 Jean BaptisteOn a inventé un tas de mots pour qualifier la diversité de ces voix animales.
Par exemple : « l’oiseau crie, siffle, babille, caquette, chuchote, vocalise, hulule, gazouille, murmure, pépie, gringotte, jabote, cacarde, jase, piaille, piaule, jacasse, ramage »  1.

Pourquoi ne jouerions-nous pas de toute cette gamme de nuances pour porter la parole de l’Évangile ?


b) les caractéristiques de la voix de quelqu’un sont en lien avec sa personnalité profonde.
Elles dépendent beaucoup de son état affectif.
Quand on téléphone à un proche, rien qu’à entendre sa voix quand il décroche, on peut deviner si son moral est bon, moyen ou mauvais?
Certains ont une voix de poitrine, ou de fausset, d’autres des voix de tête?

- La fréquence d’une voix, mesurée en hertz, traduit la tonalité moyenne de la voix. Parler en basse fréquence ou en haute fréquence n’est pas du tout pareil (pensez à votre poste FM : modulation de fréquence, pour capter toutes les stations).

- L’intensité d’une voix, mesurée en décibels, traduit la force de la relation, depuis le murmure jusqu’au cri inaudible. Timidité ou affirmation de soi jouent de l’intensité de la voix?

- Le timbre de la voix est sans doute le facteur le plus personnel, non mesurable. La voix chaude de Jean Rochefort, nasillarde de Claude Piéplu dans les shaddocks, ou la voie suave et sensuelle des hôtesses d’aéroport nous marquent plus qu’on ne le pense?

Comment travaillons-nous notre « voix de l’Évangile » en jouant de tous ces registres ?

- Calons-nous notre fréquence sur celle que peut recevoir notre auditeur ? (fréquence art / fréquence sport / fréquence humanité?).

- Adaptons-nous l’intensité de notre annonce à la situation du moment ? (cf. les évêques haussant le ton pour appeler à un débat social sur le ‘mariage pour tous’)

- Choisissons-nous le timbre de notre voix pour annoncer l’Évangile : chaleureux ou grave s’il le faut, frais et joyeux à un autre moment etc ??


Vous voyez : la voix est une médiation entre le corps et le langage, entre la chair et les sons articulés.
C’est une transition, un « espace transitionnel » (Winnicott) entre une personne et un message.

 

La Parole ne peut se faire chair sans la Voix

Comme Jésus se révèle Parole grâce à Jean Baptiste – la voix dans le désert – la voix n’est pas la parole, mais sans elle pas de parole.

« La voix est ce par où le corps franchit sa limite pour devenir progressivement langage » 2. Depuis le premier cri du nourrisson sortant des entrailles maternelles jusqu’au chant mystique, la voix est médiatrice entre le corps et le langage.

9782204084543 paroleJean Baptiste dans l’Évangile d’aujourd’hui nous invite à travailler ces médiations: par quelle voix porterons-nous le Christ à nos frères ?

 

La Parole avant la voix

Pour terminer, une petite ouverture, encore plus vertigineuse que le mystère de la voix humaine, pourtant à peine esquissé.

Ce qu’il y a d’original en christianisme, c’est que - en Dieu comme en moi – la Parole précède la voix, à l’inverse du genre humain.

« Au commencement était la Parole «  (Prologue de Jean).

Christ est d’abord au plus intime de notre être, Verbe incarné (c’est cela Noël-pour-moi).
Parole de Dieu enfouie dans ma chair et qui en façonne une voix, un cri.
Si ma voix se nourrit de la présence du Verbe en moi, elle transmettra quelque chose de Dieu aux hommes.
Si ma voix n’a pas d’autre source que l’animal qui est aussi en moi, elle ne sera qu’un « cymbale qui résonne » dans le vide.


Seigneur Jésus, toi la Parole qui demeure près du Père, fais de nous la voix de ton amour, pour crier dans le désert, pour chanter ta venue au coeur de nos villes !

 _________________________________

1. La voix et ses sortilèges, M. Fr Castarède, Ed les Belles Lettres, 1987, p 15.

2. ibid., p 131.

 

1ère lecture : En marche vers la Jérusalem nouvelle (Ba 5, 1-9)

Lecture du livre de Baruc

Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu pour toujours te donnera ces noms : « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du levant au couchant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal.
Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu.
Sur l’ordre de Dieu, les forêts et leurs arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice.

Psaume : Ps 125, 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6

R/ Dieu guidera son peuple dans la joie à la lumière de sa gloire

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie. 

Alors on disait parmi les nations : 
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » 

Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! 

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.

Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie. 

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes. 

2ème lecture : Marchons sans trébucher vers le jour du Christ(Ph 1, 4-6.8-11)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens

Frères, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est toujours avec joie, à cause de ce que vous avez fait pour l’Évangile en communion avec moi, depuis le premier jour jusqu’à maintenant.
Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de mon attachement pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important. Ainsi, dans la droiture, vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ ; et vous aurez en plénitude la justice obtenue grâce à Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

Evangile : Jean Baptiste prépare le chemin du Seigneur (Lc 3, 1-6)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, aplanisez la route : tout homme verra le salut de Dieu. Alléluia. (Cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.
Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu.
Patrick Braud

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1 décembre 2012

Sous le signe de la promesse

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Sous le signe de la promesse

Homélie du premier dimanche de l’Avent Année C
04/12/2012

Qu’est-ce qui nous fait agir ?
Quel est le moteur de nos efforts, de notre persévérance ?
Qu’est-ce qui nous soutient lorsque les temps sont difficiles ?

Jérémie répond sans hésiter : la promesse.

La promesse que Dieu vous a faite se réalisera, vous pouvez vous appuyer sur cette conviction pour tenir bon.

Six siècles avant Jésus-Christ, alors que le peuple juif est vaincu, exilé à Babylone, alors qu’il a tout perdu : roi, temple, terre, Jérémie lui annonce que la promesse tient toujours, plus que jamais.

« Parole du Seigneur : Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda :
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice.
En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera: ‘Le-Seigneur-est-notre-justice’ »

Le véritable prophète n’est donc pas un oiseau de mauvaise augure qui se plairait à annoncer des catastrophes. Est prophétique celui qui nous rappelle la promesse qui oriente notre marche.

Certains oracles économiques voudraient nous faire vivre sous le signe de la peur : les ressources seraient limitées au point de menacer notre croissance ; le développement durable ne serait pas un choix mais une condamnation inéluctable ; la mondialisation serait une machine à délocalisation et régression sociale. Ces prophètes de malheur nous ramènent à l’époque où l’économie était une « triste science » 1  placée sous le signe de la menace plus que de la promesse !

 

Or le peuple de la Bible n’a pas traversé les siècles en évitant des catastrophes ou en conjurant les menaces. Il est devenu lui-même en croyant à la promesse que Dieu lui a faite, et en ne cessant de se relever pour marcher vers son accomplissement.
C’est sur une promesse de fécondité qu’Abraham a quitté sa terre natale et ses idoles.
C’est sur une promesse de libération que Moïse a osé faire face à Pharaon.
C’est sur la promesse d’une royauté pour toujours que David est monté sur le trône.
C’est sur la promesse du retour transmise par les prophètes comme Jérémie que le peuple juif a enduré 40 ans d’exil, puis deux millénaires de diaspora :« l’an prochain à Jérusalem ! »
C’est sur la promesse de la venue du Christ et de notre rédemption que les martyrs chrétiens ont fondé leur espérance, que l’Église veille et attend : « Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »

À y réfléchir, que serions-nous sans les promesses qui nous ont mis en mouvement depuis notre naissance ?
Tenues ou pas, ces promesses ont nourri notre envie de vivre, elles ont galvanisé notre énergie.
Le sourire de nos parents nous a fait sortir des vagissements des premiers mois en nous ouvrant au visage de l’autre. Les amitiés d’adolescents ou d’étudiants ont résonné comme des promesses de liens forts où la communion entre les êtres est possible. Pour beaucoup d’entre nous, le mariage est toujours une promesse qui permet de construire ensemble avec confiance : « je te reçois … » Il n’est pas jusqu’à la carrière qui ne soit placée elle aussi sous le signe de la promesse : votre investissement au travail sera récompensé par plus de responsabilités, par une meilleure rémunération, une satisfaction plus grande.

Si ce ressort n’est plus crédible, alors le salarié se méfie de sa direction, l’époux doute de sa relation avec l’épouse, l’ami s’éloigne de l’ami.

Bénéficier d’une promesse est essentiel pour devenir humain.

Il faudrait d’ailleurs inventer un passif au verbe promettre qui n’est pas d’abord un actif quoi qu’on en dise ! C’est Dieu qui prend l’initiative de la promesse, pas Israël. C’est le Christ qui promet son retour, et non l’Église qui l’organise. C’est moi qui suis le bénéficiaire de la promesse, pas son sujet.

« Être promis » renvoie dans notre langue à l’ancienne coutume où les parents promettaient leur enfant en mariage à une autre famille. La promise était la fiancée donnée par l’une à l’autre. Dans la Bible, c’est Dieu lui-même qui est à la fois le promis et la promesse, le don et le donateur, l’horizon et le chemin. Et c’est l’homme, chaque homme, qui « est promis » à Dieu.

La période de l’Avent qui ouvre chaque nouvelle année liturgique nous rappelle que nous vivons sous le signe de la promesse.

Impossible alors de s’endormir en s’installant dans l’ordre actuel des choses.

Impossible de laisser la peur ou la menace miner nos raisons d’agir.

Nos familles n’ont pas à laisser les bouleversements actuels les effrayer : la promesse d’une solidarité entre frères et soeurs, entre générations familiales est si forte que c’est cela qui doit nous mobiliser et pas la peur d’autres modèles.

Notre économie n’a pas à se replier sur elle-même par peur de la mondialisation ou des menaces écologiques : l’invention de nouveaux modes de vie repose sur la conviction que la terre a encore beaucoup à offrir et la vie sociale avec.

Notre travail n’a pas à se résigner à n’être qu’alimentaire en ces temps de précarité : il est le lieu d’une promesse d’épanouissement et de participation un élan commun.

La promesse, c’est les jambes qui nous mettent en mouvement. C’est ce qui nourrit nos espérances. C’est ce qui nous invite à nous battre pour un horizon plutôt que contre les ennemis différents de nous.

Reprenons conscience d’être le peuple de la promesse, « afin de paraître debout devant le Fils de l’Homme ».

 


[1]« L’économie n’est pas une science gaie… Non, c’est une science ennuyeuse, désolante, absolument abjecte et déprimante : on pourrait l’appeler, en somme, ‘la triste science’ »  Thomas Carlyle, 1849.

 

 

1ère lecture : Annonce de la venue du Messie (Jr 33, 14-16)

Lecture du livre de Jérémie

Parole du Seigneur : Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda :
En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai naître chez David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice.
En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : « Le-Seigneur-est-notre-justice ».

Psaume : Ps 24, 4-5ab, 8-9, 10.14

R/ Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, vers toi, mon Dieu.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve. 

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.

2ème lecture : Comment se préparer pour le jour du Seigneur (1Th 3, 12 — 4, 2)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens

Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous.
Et qu’ainsi il vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints.
Pour le reste, vous avez appris de nous comment il faut vous conduire pour plaire à Dieu ; et c’est ainsi que vous vous conduisez déjà. Faites donc de nouveaux progrès, nous vous en prions, frères, nous vous le demandons dans le Seigneur Jésus. D’ailleurs, vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

Évangile : L’attente de la venue du Fils de l’homme (Lc 21, 25-28.34-36)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde : fais-nous voir le jour de ton salut. Alléluia. (cf. Ps 84, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.

Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre c?ur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »
Patrick Braud

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17 décembre 2011

Laisser le volant à Dieu

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Laisser le volant à Dieu

 

Homélie du 4° Dimanche de l’Avent

 

Faire l’oeuvre de Dieu, ou laisser Dieu faire son oeuvre en nous ?

Investir son énergie, ses talents, son argent pour construire quelque chose de beau, une trace de soi : la famille, le succès professionnel, le combat associatif…, ou accueillir ce qui est donné par la vie sans compter ni calculer ?

 

De la tente au cèdre : David et Marie

Le roi David est conduit par le prophète Nathan à passer de l’une à l’autre attitude (1R 7,1-16). « Je vais construire une maison pour Dieu plus belle que ma maison de cèdre » était sa première impulsion.

Un peu gêné sans doute d’habiter dans un palais de cèdre alors que l’arche d’Alliance campait sous une tente.

La même gêne peut-être que ressentent les habitants des beaux quartiers vis-à-vis des familles logées dans des barres d’immeubles délabrés.

Dieu lui répond : « ne te soucie pas de ce que tu peux construire pour moi. Laisse-moi construire pour toi. »

 

Ce renversement change profondément la royauté de David : il ne cherchera plus à programmer ce qui est bon pour Dieu. Il essaiera d’accueillir ce que Dieu lui donnera, en déchiffrant les événements de sa vie - heureux et malheureux - comme autant d’invitations à le laisser faire.

C’est à de tels tournants que nous sommes appelés : arrêter de vouloir faire pour l’autre, et accueillir  activement ce que l’autre fait surgir en moi.

Laisser le volant à Dieu dans Communauté spirituelle vierge_trois_quarts_sm 

L’annonce faite à Marie relève de cette même logique subversive (Lc 1,26-38) : elle ne peut pas donner un fils à Dieu, mais elle accepte que Dieu fasse cela en elle, sans savoir comment. Ce n’est pas Marie qui se propose de consacrer un fils à la cause d’Israël, c’est le Dieu d’Israël qui surprend Marie en l’associant à son oeuvre incroyable. « Que tout se passe pour moi selon ta parole ».

 

Quitter la volonté de bâtir pour celle d’accueillir fera paradoxalement réussir l’oeuvre ainsi construite, Temple de Dieu à Jérusalem ou Temple de Dieu dans l’homme qu’est Jésus.

C’est comme une danse où les deux partenaires inventent leur composition au fur et à mesure ensemble, au lieu de l’imposer à l’autre. Lâcher la programmation altruiste pour la danse avec l’autre fait passer David et Marie du côté de ceux qui font de grandes choses, parce qu’ils sont habités, non parce qu’ils veulent les faire.

Laisser le volant

Comment opérer ce renversement ?

En acceptant les événements comme guides.

Ce qui dérange, ce qui surprend, ce qui est imprévu, ce qui est étrange : voilà des indicateurs aussi sûrs qu’un jet de pétrole dans un champ. Il y a là de quoi gratter pour découvrir ce que Dieu désire opérer en nous.

 

Ne restreignons pas ces événements aux seules remises en causes douloureuses. S’il est vrai qu’une maladie, un deuil, un handicap etc. peuvent faire voir la vie autrement, c’est encore plus vrai d’un amour intense, d’un éblouissement artistique, d’une savoureuse lecture etc. C’est dans la prospérité et la tranquillité enfin acquises que David a fait ce chemin. C’est dans la grâce sereine de Nazareth que Marie a dit son « oui ».

Inutile donc d’attendre des catastrophes pour laisser Dieu prendre le volant de nos vies !

La pleine possession de la réussite peut devenir le moment favorable pour passer sur l’autre versant, celui où l’on est conduit plutôt que de conduire. Il y a des règles et les étapes propres à chacun pour cela.

La croix du Christ, catastrophe à nulle autre pareille en première instance, vient témoigner de ce que les drames de nos existences peuvent eux aussi être intégrés dans ce vaste mouvement de conversion du désir. Malgré leur négativité qui demeure, ces épreuves n’empêchent pas Dieu de nous « construire une maison » comme il l’a fait pour David et Marie.

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Soyons donc attentifs à ces annonces.

Celle faite à Marie est la figure des annonces dont Dieu jalonne nos vies, mieux que le Petit Poucet son chemin…

 

 

1ère lecture : Promesse du Messie, fils de David (2S 7, 1-5.8b-12.14a.16)

Lecture du second livre de Samuel

Le roi David était enfin installé dans sa maison, à Jérusalem. Le Seigneur lui avait accordé des jours tranquilles en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous la tente ! » Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. »

Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi dans tout ce que tu as fait, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je te ferai un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira et il ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils l’ont fait depuis le temps où j’ai institué les Juges pour conduire mon peuple Israël. Je te donnerai des jours tranquilles en te délivrant de tous tes ennemis.

Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison. Quand ta vie sera achevée et que tu reposeras auprès de tes pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »

 

Psaume : 88, 4-5, 27-28, 29-30

R/ Dieu ! Tu as les paroles d’Alliance éternelle.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.

« Il me dira : Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !
Et moi, j’en ferai mon fils aîné,
le plus grand des rois de la terre !

« Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle ;
je fonderai sa dynastie pour toujours,
son trône aussi durable que les cieux. »

2ème lecture : Le mystère de Dieu révélé en Jésus Christ (Rm 16, 25-27)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous rendre forts conformément à l’Évangile que je proclame en annonçant Jésus Christ. Oui, voilà le mystère qui est maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd’hui il est manifesté. Par ordre du Dieu éternel, et grâce aux écrits des prophètes, ce mystère est porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi. Gloire à Dieu, le seul sage, par Jésus Christ et pour les siècles des siècles. Amen.

 

Evangile : Le Messie sera fils de Marie (Lc 1, 26-38)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. La Vierge Maire accueille la Parole : « Je suis la servante du Seigneur, que s’accomplisse la Bonne Nouvelle ! » Alléluia. (Lc 1, 38)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
Patrick Braud

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10 décembre 2011

Tauler, le métro et « Non sum »

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Tauler, le métro et « Non sum »

 

Homélie du 3° dimanche de  l’Avent / Année B

11/12/2011

 

Laissez d’abord sortir de la rame

Observez une rame de métro qui arrive à l’heure de pointe. À peine les portes ouvertes, le flux des voyageurs qui descendent est tel qu’il est vain de songer à entrer avant de laisser s’écouler ce tourbillon dans l’évier des couloirs de correspondance.

Dieu agit avec nous comme le métro à l’affluence : il faut d’abord vider le trop-plein de notre suffisance pour qu’il puisse commencer à entrer en nous. Il faut laisser s’écouler la vanité de nos désirs pour qu’il se faufile dans l’espace ainsi libéré.

 

Tauler et le « non sum » de Jean-Baptiste

Afficher l'image d'origineLaissons Tauler (1300-1361), l’une des grandes figures de la mystique rhénane, introduire un thème essentiel à partir de cet évangile du troisième dimanche de l’Avent.

« Les messagers demandèrent à Jean si il était. Jean répondit : « non sum » (« je ne suis pas ». Il confessa et ne nia point sa véritable identité : « non sum ». C’est le contraire des hommes qui voudraient tous désavouer leur propre nom ; et tous les efforts des hommes tendent généralement à ceci : comment donc désavouer et cacher leur pauvre identité : « non sum » ? Tous veulent généralement à tout prix être ou paraître quelque chose, soit quant à l’esprit, soit quant à la nature. Celui qui parviendrait seulement à atteindre le fond de l’aveu de son propre néant – « non sum » -, celui-là serait parvenu au chemin le plus aimable, le plus direct et le plus court, le plus rapide, le plus sûr menant à la vérité la plus haute et la plus profonde qu’on puisse atteindre en ce monde. Pour cela, personne n’est trop vieux, ni trop faible, trop inexpérimenté, ni trop jeune, trop pauvre ou trop riche. Ce chemin c’est : « non sum » : je ne suis pas. »

 

Cela valait la peine de citer longuement ce sermon 83 de Tauler. On y reconnaît une voix toujours très actuelle, aux confins de l’expérience des grands maîtres bouddhistes : la voix du non-être.

La triple négation de Jean-Baptiste est paradoxalement la clé de son entrée dans son identité la plus profonde. Alors que le triple reniement de Pierre le conduira aux larmes et au désespoir, ces trois « non sum » de Jean-Baptiste le conduiront à être « le plus grand des enfants des hommes » aux dires de Jésus lui-même, sans pourtant le rechercher le moins du monde.

 

Tauler pointe avec raison la prétention à vouloir être quelqu’un comme la source de toute rivalité entre les hommes (rivalité mimétique dirait René Girard).

« À cause de cette tendance, les mondains veulent avoir des biens, des amis, de la parenté, et pour cela il risque corps et âmes ; uniquement pour être, pour être considéré, et riche, bien situé et puissant. Combien de choses de leur côté les gens de vie spirituelle font et omettent, combien souffrent et agissent pour ce même motif ; que chacun s’interroge lui-même ; couvents et ermitages sont pleins de cet esprit qui pousse à toujours vouloir être et paraître quelque chose. »

 

Les pièges du vouloir-être

Faites le point sur cette course, pas même au paraître mais à l’être, qui peut se glisser dans vos préoccupations.

La poursuite de la réussite professionnelle et d’une carrière honorable ; le souci d’afficher une vie de couple harmonieuse ; l’engagement associatif ou ecclésial pour valoriser une bonne image de soi… Les pièges sont nombreux où ‘vouloir être quelqu’un’ gâte les meilleures intentions du départ.

 

Constatant cette soif universelle, Tauler lit dans l’Évangile un contre-appel radical : détachez-vous de vos prétentions à être quelqu’un par vous-même. Faites l’expérience d’un réel détachement intérieur, puis d’un anéantissement en Dieu où se dégonflent les baudruches de l’orgueil.

Dire « je ne suis pas » libère de la fatigue de courir après ce qui ne me correspond pas. Je ne suis pas mannequin, je ne suis pas mère Teresa, je ne suis pas Bill Gates, donc je peux enfin commencer à être moi-même.

Dire « non sum », c’est consentir à soi-même, en lâchant l’attachement aux fausses images de soi.

Cela ne supprime pas le désir, mais l’abandonne à Dieu.

 

L’expérience du vide

Alors un dirigeant peut s’investir dans ses responsabilités sans avoir besoin du hochet d’une voiture de fonction, d’un Blackberry, ou pire encore d’un bonus qu’il finirait par trouver équitable.

Alors un syndicaliste pourra s’engager pour la défense des plus faibles dans l’entreprise sans chercher à se faire un nom ou à se protéger sur leur dos.

Alors les parents pourront se donner à leurs enfants sans exiger en retour de choix à leur image.

Car celui qui a renoncé à être par lui-même laisse l’autre chercher son propre chemin.

Car celui qui est ‘anéanti’ en Dieu goûte tout à partir de Dieu lui-même, dans sa bienveillance.

Car celui qui a dit « non sum » se laisse guider par les événements pour aller là où un autre le conduit.

Il ne s’attache pas à ses oeuvres tout en portant activement du fruit.

Il ne cherche pas à laisser une trace dans l’histoire tout en bénissant Dieu pour ce qui lui est donné.

Il transforme le monde presque sans le savoir ni le vouloir, par contagion, par capillarité.

Chez lui, nulle stratégie de conquête, nulle adhérence à des modes de surface.

 

Quand Jean-Baptiste confesse : « je ne suis pas », il entre dans une expérience du vide où il accepte de se recevoir d’un autre.

Cette attitude intérieure, exigeante, demande du temps et de la sagesse. Elle peut transfigurer toutes les  positions sociales, familiales, affectives qui sont les nôtres : être là sans s’y accrocher, remplir tel rôle sans s’y attacher, assumer telle responsabilité sans en tirer de vaine gloire.

Tauler conseille même de tirer parti de ceux qui au passage veulent nous anéantir, se posant en adversaires ou concurrents :  

« Il faut s’abandonner comme Dieu veut qu’on s’abandonne, et celui qui veut te ramener à ton néant, accepte-le avec reconnaissance et amour, parce qu’il te rappelle en vérité que tu es ‘non sum’.

Puissions-nous donc atteindre tout cet anéantissement afin de nous enfoncer par là dans l’être divin ! Que nous y aident le Père, et le Fils, et l’Esprit Saint ! Amen. »

 

 

 

1ère lecture : Le Sauveur apporte la joie (Is 61, 1-2a.10-11)

Lecture du livre d’Isaïe

L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le c?ur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur.

Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux. De même que la terre fait éclore ses germes, et qu’un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.

Psaume : Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54

R/ J’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur !

Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.

Il comble de bien les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour.

2ème lecture : Comment préparer la venue du Seigneur (1Th 5, 16-24)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens

Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal.

Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira.

Evangile : « Il se tient au milieu de vous » (Jn 1, 6-8.19-28)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière. Alléluia. (cf. Lc 1, 76 ; Jn 1, 7)

 

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. ? Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n’est pas moi. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n’es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »
Tout cela s’est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l’endroit où Jean baptisait.

Patrick Braud

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