L'homélie du dimanche (prochain)

21 mars 2015

L’Annonciation, fête islamo-chrétienne

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 18 h 55 min

L’Annonciation, fête islamo-chrétienne

 

Mercredi 25 Mars 2015 / Année B
Homélie pour la fête de l’Annonciation

 

Effet d’annonce

D’habitude, quand les hommes veulent communiquer sur quelque chose d’important, ils soignent la mise en scène. Ils convoquent les journalistes : presse écrite, télévisions… Ils plantent le décor : drapeau républicain ou syndical, écran géant ou cohorte de militants appuyant leurs discours… C’est ce qu’on appelle l’effet d’annonce. Ils espèrent ainsi que l’annonce aura tellement d’impact qu’elle créera l’évènement à elle seule, indépendamment des suites réelles données à cette annonce. D’ailleurs, beaucoup d’annonces sensationnelles proclamées avec un savant effet d’annonce n’ont eu que peu de suites en réalité après… Autrement dit : l’effet d’annonce est rarement une annonce suivie d’effets…

Ici rien de tel dans la fête de l’Annonciation qui nous réunit : pas de journalistes entre Marie et Gabriel, pas de décor majestueux sinon l’humble demeure de Nazareth, pas de groupe de partisans pour épauler la jeune fille.

L’Annonciation, fête islamo-chrétienne dans Communauté spirituelle fra_angelico_annonciation_san_marco_flor

C’est dans le secret que Marie accueille l’incroyable nouvelle de la vie divine déposée en elle. Le même secret dont Jésus a entouré cette période de 40 jours pour nous préparer à Pâques : « Ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra » (Mt 6, 4.6.18) Il n’y a que ces 5 usages du mot « secret » en Mt, 5 étant le chiffre de la loi (les 5 livres de la Tora) : c’est en secret que la loi s’accomplit, et combien plus en Marie !

Nous passons ainsi de l’effet d’annonce à l’Annonciation…

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L’annonce faite à Marie… et à Maryam

Par exemple : savez-vous l’importance de cette fête pour le Liban ? Ce peuple, si souvent déchiré entre musulmans et chrétiens, entre chiites et sunnites, ce peuple libanais  a décrété en 2009 que le 25 Mars serait désormais Fête Nationale. Le conseil des ministres présidé par le sunnite Fouad Si­niora l’avait en effet déclarée « fête nationale islamo-chrétienne ».

Quel superbe message d’espoir : les libanais réunis autour de Marie !

C’est une particularité unique dans le monde, et c’est au Liban que cela se passe : aujourd’hui, fête de l’Annonciation, chrétiens et mu­sulmans prient officiellement ensemble. Cette journée – sobrement intitulée « Ensemble autour de Marie »sonne comme un message d’entente et de dialogue dans un pays souvent divisé.

Car pour les musulmans aussi ce jour est une grande fête. Le Coran raconte lui aussi l’annonce faite à Maryam (Marie) d’une naissance virginale. Pour l’Islam, le plus saint des prophètes, Jésus, est le Fils de Marie, et à cause de cela les musulmans ont une tendresse particulière pour Marie qu’ils vénèrent et à qui ils se confient.

 

Le Coran Sourate 19 Maryam (Marie)

220px-Mariam_and_Isa Annonciation16. Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l’Orient.
17. Elle mit entre elle et eux un voile Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d’un homme parfait.
18. Elle dit: « Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux Si tu es pieux, (ne m’approche point).
19. Il dit: « Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur ».
20. Elle dit: « Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m’a touchée, et je ne suis pas prostituée ? »
21. Il dit: « Ainsi sera-t-il ! Cela M’est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C’est une affaire déjà décidée ».
22. Elle devient donc enceinte (de l’enfant), et elle se retira avec lui en un lieu éloigné.
23. Puis les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit: « Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée ! »
24. Alors, il l’appela d’au-dessous d’elle, (lui disant:) « Ne t’afflige pas Ton Seigneur a placé à tes pieds une source.
25. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres.
26. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse ! Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis (lui:) « Assurément, j’ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux: je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain ».
27. Puis elle vint auprès des siens en le portant (le bébé) Ils dirent: « Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse !
28. Soeur de Haroun (Aaron), ton père n’était pas un homme de mal et ta mère n’était pas une prostituée ».
29. Elle fit alors un signe vers lui (le bébé) Ils dirent: « Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? »
30. Mais (le bébé) dit [1] : « Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le Livre et m’a désigné Prophète.
31. Où que je sois, Il m’a rendu béni ; et Il m’a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat ;
32. et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni violent ni malheureux.
33. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant ».

 34. Tel est Issa (Jésus), fils de Marie: parole de vérité, dont ils doutent.

 

Que Marie nous réunisse, ici en France, là-bas au Liban.

Qu’elle nous apprenne à passer de l’effet d’annonce tapageur à l’Annonciation véritable : celle qui, dans le secret des cœurs, tisse la vie divine en chacun de nous…

 

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[1] On voit ici l’influence très nette sur Mohamed et sa rédaction du Coran d’écrits apocryphes provenant de milieux chrétiens hétérodoxes. Ce « miracle » de Jésus parlant dès le berceau est mentionné dans certains textes des premiers siècles, mais n’a pas été retenu dans le Canon des Écritures chrétiennes. L’analyse historico-critique du Coran révèle bien d’autres héritages des courants de pensée juifs ou chrétiens régnant au 6° siècle en Arabie.

 

 

1ère lecture : « Voici que la vierge concevra » (Is 7, 10-14; 8, 10)

Lecture du livre d’Isaïe

Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu-avec-nous. »

- Parole du Seigneur

Psaume : 39, 7-8a, 8b-9, 10, 11

R/ Me voici, Seigneur, pour accomplir ta volonté. (cf. 39, 8.9)

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.


« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »

J’annonce la justice
dans la grande assemblée ;
vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.

Je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur,
je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut ;
j’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

2ème lecture : Le Christ entre dans le monde pour faire la volonté du Père (He 10, 4-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Il est impossible, que le péché soit enlevé par le sang des animaux.
Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit, d’après le Psaume : Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps.
Tu n’as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché ; alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Écriture.
Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni accepté les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les expiations pour le péché que la Loi prescrit d’offrir.
Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime l’ancien culte pour établir le nouveau.
Et c’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes.

- Parole du Seigneur

Evangile : L’Annonciation (Lc 1, 26-38)

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. Venez, adorons-le. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (cf. Jn 1, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.
Patrick BRAUD

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17 décembre 2014

La dilatation du désir

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 8 h 01 min

La dilatation du désir

Homélie du 4° Dimanche de l’Avent / Année B
21/12/2014

cf. également :  Laisser le volant à Dieu

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… » (Lc 1, 26-38)

La dilatation du désir dans Communauté spirituelle 260px-Fra_Angelico_069Marie consent à la parole de Dieu qui lui est adressée.

Elle a d’abord été bouleversée par cette annonce qui ne ressemble à aucune autre, comme le sont souvent les annonces imprévues dans nos vies.

Elle a ensuite présenté loyalement son objection majeure : sa virginité, comme nous opposons souvent à Dieu notre manque de compétences ou nos réticences pour ce qu’il veut faire de nous.

Et finalement, elle consent.

Elle ne dit pas oui en fait dans le texte : c’est plus qu’un détail. Elle ne dit pas oui, mais « fiat » : « que tout se passe pour moi selon ta parole ». Dire oui aurait pu laisser croire qu’elle comprenait ce qui se passait et allait tout prendre en main. Il n’en est rien. Elle est loin de tout comprendre ; elle ne maîtrise rien. Mais elle agrandit son désir à la taille du désir de Dieu pour elle : « que tout se passe pour moi selon ta parole ».

Et du coup, parce que la Parole de Dieu est efficace, cette parole prend chair aussitôt en elle.

Parce que en Dieu la Parole et la Chair ne sont pas séparées, la chair elle-même de Marie s’élargit, sans le savoir encore, pour accueillir le Verbe de Dieu en son sein.

Dilater notre désir jusqu’au désir de Dieu a des répercussions sur tout notre être, notre chair même.

Le 4° Dimanche de l’Avent agrandit encore donc notre présent à tous les possibles qu’il contient. À l’image de Marie, dont le subjonctif indique l’élargissement de son corps, de son désir, de tout son être : « Que tout se passe pour moi selon ta parole ».

La Bible devient Parole de Dieu pour nous lorsqu’elle agrandit nos souhaits à l’immensité du souhait de Dieu pour nous…

 

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

vierge-annonciation Annonciation dans Communauté spirituelleCe subjonctif exprime encore plus qu’un souhait : c’est un élargissement de notre désir le plus vrai, c’est une dilatation du cœur, c’est un puits creusé pour agrandir la soif, c’est une réorientation fondamentale de l’envie de vivre.

« Donne-moi quelqu’un qui aime, et il comprend ce que je dis » écrit saint Augustin.
« Donne-moi quelqu’un qui désire, qui a faim, donne-moi un homme qui voyage dans ce désert, qui a soif, qui soupire après la source de l’éternelle patrie, donne-moi un tel homme, et il comprend ce que je dis. Si je parle à un homme insensible, il ne sait pas de quoi je parle. Montre un rameau vert à une brebis et tu l’attires ; présente des noix à un enfant et il est attiré, il est attiré parce qu’il aime : c’est par la chaîne du cœur qu’il est attiré ».
« Ne t’imagines pas que tu es attiré malgré toi : c’est par l’amour que l’âme est attirée ».
(Commentaire sur l’Évangile de Jean 26, 4-6).

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

Marie, icône de l’Église, consent à la conversion de son désir.

En réponse à la Parole de Dieu qui lui est adressée, elle s’ouvre ainsi à tous les possibles que l’Esprit va engendrer en elle…

Comme l’écrit encore le génial Augustin, il s’agit d’élargir les aspirations de notre cœur à « plus haut », « plus vrai » que nos ambitions ordinaires :

« Toute la vie du chrétien est un saint désir.
Sans doute, ce que tu désires, tu ne le vois pas encore : mais en le désirant tu deviens capable d’être comblé lorsque viendra ce que tu dois voir.
Supposons que vous vouliez remplir une sorte de poche, et que vous sachiez les grandes dimensions de ce qu’on va vous donner. Vous élargissez cette poche, que ce soit un sac, une outre ou n’importe quoi de ce genre. Vous savez l’importance de ce que vous allez y mettre, et vous voyez que la poche est trop resserrée : en l’élargissant, vous augmentez sa capacité.
C’est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir.
En faisant désirer, il élargit l’âme ;
en l’élargissant, il augmente sa capacité de recevoir.
Nous devons donc désirer, mes frères, parce que nous allons être comblés. (…)

Et nous ? À l’approche de Noël, où en sommes-nous de cet élargissement de nos désirs ?

Allons-nous laisser la Parole convertir notre énergie la plus secrète ?

Ou resterons-nous englués dans de petites envies superficielles qui rétrécissent notre soif de vivre au lieu de la dilater à l’extrême ?

Les enfants auront les yeux rivés sur les tablettes spécialement conçues pour eux, les ados sur les dernières consoles de jeux… ; les adultes sur les écrans incurvés 4K 1000 Hz…

En s’élevant un peu, on se mettra à rêver d’une famille enfin réunie autour de la table de Noël, et en paix.

Certains se demanderont s’ils n’ont pas faim d’autre chose que d’accumuler des biens matériels ou de continuer sur des rails bien tracés.

D’autres, à cause de la crise ou de difficultés personnelles, devront réorienter leur vie radicalement.

 

 Augustin 


À tous, la Parole de Dieu transmise par Gabriel s’adresse, bouleversante :
veux-tu engendrer de nouveaux possibles ? Acceptes-tu d’élargir ton désir bien au-delà de tes horizons immédiats ?’

Pour chacun, la réponse de Marie peut devenir votre réponse : « Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

 

 

1ère lecture : La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16)

Lecture du deuxième livre de Samuel
Le roi David habitait enfin dans sa maison.  Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité  en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.  Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,  et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »  Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire,  fais-le, car le Seigneur est avec toi. » Mais, cette nuit-là,  la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David :  Ainsi parle le Seigneur :  Est-ce toi qui me bâtiras une maison  pour que j’y habite ?  C’est moi qui t’ai pris au pâturage,  derrière le troupeau,  pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.  J’ai été avec toi partout où tu es allé,  j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.  Je t’ai fait un nom aussi grand  que celui des plus grands de la terre.  Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël,  je l’y planterai, il s’y établira  et ne tremblera plus,  et les méchants ne viendront plus l’humilier,  comme ils l’ont fait autrefois,  depuis le jour où j’ai institué des juges  pour conduire mon peuple Israël.  Oui, je t’ai accordé la tranquillité  en te délivrant de tous tes ennemis.   Le Seigneur t’annonce  qu’il te fera lui-même une maison.  Quand tes jours seront accomplis  et que tu reposeras auprès de tes pères,  je te susciterai dans ta descendance un successeur,  qui naîtra de toi,  et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ;  et lui sera pour moi un fils.  Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi,  ton trône sera stable pour toujours. »

Psaume : 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29
R/ Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante ! cf. 88, 2a

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.

Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

« Il me dira : ‘Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !’
Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. »

2ème lecture : Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manifesté (Rm 16, 25-27)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
à Celui qui peut vous rendre forts  selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ : révélation d’un mystère  gardé depuis toujours dans le silence,  mystère maintenant manifesté  au moyen des écrits prophétiques,  selon l’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nations  pour les amener à l’obéissance de la foi, à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus-Christ,  à lui la gloire pour les siècles. Amen.

Évangile : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. Alléluia.  (Lc 1, 38)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu  dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,  à une jeune fille vierge,  accordée en mariage à un homme de la maison de David,  appelé Joseph ;  et le nom de la jeune fille était Marie.  L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée,  et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.  L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie,  car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.  Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;  tu lui donneras le nom de Jésus.  Il sera grand,  il sera appelé Fils du Très-Haut ;  le Seigneur Dieu  lui donnera le trône de David son père ;  il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,  et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire,  puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi,  et la puissance du Très-Haut  te prendra sous son ombre ;  c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,  il sera appelé Fils de Dieu.  Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,  a conçu, elle aussi, un fils  et en est à son sixième mois,  alors qu’on l’appelait la femme stérile.  Car rien n’est impossible à Dieu. »  Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;  que tout m’advienne selon ta parole. »  Alors l’ange la quitta.
Patrick BRAUD

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