L'homélie du dimanche (prochain)

17 janvier 2021

Que nous faut-il quitter ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 12 h 30 min

Que nous faut-il quitter ?

Homélie pour le 3° dimanche du Temps Ordinaire / Année B
24/01/2021

Cf. également :

Ruptures et continuités : les conversions à vivre pour répondre à un appel
Il était une fois Jonas…
La « réserve eschatologique »
De la baleine au ricin : Jonas, notre jalousie
La soumission consentie
Les 153 gros poissons
Secouez la poussière de vos pieds

Que nous faut-il quitter ? dans Communauté spirituelleThierry me téléphone pour les fêtes de fin d’année :
– Je reviens de loin tu sais !
– Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
– En novembre, j’ai fait un infarctus. Urgences, opération : ils m’ont posé des stents, et apparemment ça allait bien. Mais des complications sont apparues : ils ont même dû me ré-hospitaliser ! Nouvelle opération pour recoudre la cloison mitrale qui fuyait, et double pontage en prime…
– Eh bien !… Quelles conséquences pour toi maintenant ?
– La première chose que j’ai faite immédiatement, c’est arrêter de fumer. Je me craquais un paquet par jour avant. Désormais c’est terminé. Pas besoin de patch ni de cure : j’ai eu trop peur ! Il est temps que je remette un peu d’ordre là-dedans…

Nous sommes sans doute nombreux à avoir eu ce dialogue avec quelqu’un qui a soudain pris  conscience de ce qu’il lui fallait quitter s’il voulait retrouver sa santé, son équilibre, sa joie de vivre. Ici, c’est le paquet de cigarettes quotidien. Une autre fois, ce sera la dépendance à l’alcool, au jeu, ou bien une relation malsaine, des influences négatives etc.

Le premier pas pour devenir libre est souvent de rompre avec ce qui nous en empêche. Tant que cela ne va pas trop mal, chacun peut s’habituer à ses esclavages, consentir à telle soumission. Dès que la situation se dégrade, il apparaît clairement que certaines amarres sont à larguer si on veut avancer, ou simplement survivre.

Le moteur pour changer est la plupart du temps la peur : peur de mourir, de s’étioler sur place,  de se renier soi-même. C’est parfois le désir d’une vie meilleure, un but enfin clairement identifié pour lequel on est prêt à faire des sacrifices s’il le faut.

Toujours est-il qu’il semble impossible humainement de devenir soi-même sans apprendre à quitter : quitter le sein maternel pour naître au monde, quitter l’enfance pour faire des choix adultes, quitter sa zone de confort pour progresser ailleurs, quitter ses erreurs pour accueillir le vrai, et finalement quitter cette vie pour naître à l’autre.

Dans l’Évangile de Marc, dès l’appel des premiers disciples, Jésus leur manifeste cet impératif de laisser derrière eux les filets qui les emprisonnent (Mc 1, 14-20) :
« Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent ».

Le symbolisme des filets est ambivalent, comme toujours dans la Bible.
50508984-mains-de-p%C3%AAcheur-r%C3%A9parer-les-filets-commerciaux André dans Communauté spirituelleIci, les filets représentent les liens qui maintiennent ces pêcheurs rivés à leur entreprise familiale, à leur dialecte, à leur terre de Galilée. Ne dit-on pas à juste titre : ‘attirer ou prendre quelqu’un dans ses filets’ pour exprimer le piège tendu par un séducteur ? Ces filets qui emprisonnent les poissons les tiennent en même temps sous leur coupe : impossible pour Simon et André d’être autre chose que des pêcheurs galiléens s’ils restent pris dans les mailles de leur condition d’origine. Pire encore (sur le plan symbolique) : Jacques et Jean un peu plus loin sont dans la barque et s’attachent à réparer leurs filets qui pourtant les maintiennent dans la nasse de leur condition :
« Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite ».
Nous sommes hélas capables de réparer nous-mêmes les entraves qui nous assujettissent ! Nous entretenons avec complaisance les addictions qui nous dominent, les soumissions qui nous avilissent, les influences qui nous détournent de nous-mêmes. Du coup, Jacques et Jean laissent là leur barque (leur métier), leur père (leur situation familiale), leurs ouvriers (leur entreprise) pour suivre Jésus. Les filets contenaient bien ces différents aspects de leur vie antérieure. Dans les deux cas, c’est aussitôt qu’ils quittent leurs filets : aussi soudainement que Thierry abandonnait la cigarette, aussi entièrement.

Au siècle dernier, Mannick chantait les bateaux capables de partir « deux par deux affronter le gros temps quand l’orage est sur eux », « les bateaux qui s’égratignent un peu sur les routes océanes où les mènent leurs jeux », alors que tant d’autres croupissent sans sortir du port :

Je connais des bateaux qui restent dans le port
De peur que les courants les entraînent trop fort
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port
À ne jamais risquer une voile au dehors.

Je connais des bateaux qui oublient de partir
Ils ont peur de la mer à force de vieillir
Et les vagues, jamais, ne les ont séparés
Leur voyage est fini avant de commencer.

 

 appelL’ambivalence des filets se révélera à la fin de l’Évangile de Jean, après la résurrection. Simon Pierre retourne pêcher avec Jacques et Jean, et cette fois-ci leurs filets ne les emprisonnent pas : après les 153 gros poissons qui ont failli faire craquer les filets en les remontant, ils iront en Judée, en Samarie et jusqu’à Rome pour annoncer le Christ. Les filets deviennent alors une figure du salut apporté aux hommes grâce à la prédication de l’Évangile. En effet, la mer a toujours été pour les israélites le lieu des forces obscures, des monstres sous-marins terrifiants (comme le Léviathan), du mal et de la mort. Sortir les poissons hors de l’eau, c’est donc tirer l’humanité hors des ténèbres. Les hisser avec les filets dans la barque-Église, c’est par le baptême offrir la vie éternelle à ceux qui désirent suivre Jésus.

On pourrait dire qu’au bord du lac de Galilée les premiers disciples quittent leurs filets de pêcheurs pour un jour manier leurs filets de pêcheurs d’hommes.

Indice précieux : la rupture n’a pas son but en elle-même. Il ne s’agit pas de quitter pour quitter – d’ailleurs, qui en serait capable ? – mais de quitter pour un but meilleur, plus désirable, qui va mobiliser toutes nos énergies. Thierry n’a pas quitté la cigarette pour réaliser un exploit : il l’a fait pour retrouver sa santé. Le mari qui a une maîtresse la quittera s’il veut réellement retrouver son couple et sa famille. Sinon il s’habituera à une double vie. L’esclave prendra le risque de s’échapper s’il désire vraiment vivre libre, sinon il préférera son esclavage.

La question n’est donc pas seulement : que nous faut-il quitter ? Mais également : pour quoi (pour qui) nous faut-il quitter ? Si nous identifions avec clarté et conviction l’objectif que nous désirons réellement, ce qu’il nous faut quitter nous apparaîtra en pleine conscience et la motivation pour y aller viendra en même temps.

Que me faut-il quitter dans les mois qui viennent ?

Ne répondons pas trop vite, sinon nous nous tromperons de cible. Prenons le temps d’habiter cette question, avec son corollaire : où aller ?
Dimanche dernier, deux disciples de Jean-Baptiste le quittaient pour se mettre à la suite du Christ : où demeures-tu ?
Ce dimanche, quatre pêcheurs quittent leur filet, leur barque, leur père, leurs ouvriers pour suivre Jésus.

Et vous, qu’allez-vous quitter ? Dans quel but ?

 

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« Les gens de Ninive se détournèrent de leur conduite mauvaise » (Jon 3, 1-5.10)

Lecture du livre de Jonas

La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. » Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent de toile à sac.
En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.

 

PSAUME
(24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)
R/ Seigneur, enseigne-moi tes chemins. (24, 4a)

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi,Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

 

DEUXIÈME LECTURE
« Il passe, ce monde tel que nous le voyons » (1 Co 7, 29-31)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons.

 

ÉVANGILE
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)
Alléluia. Alléluia.Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Patrick BRAUD

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8 janvier 2018

André, le Protoclet

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

André , le Protoclet

Homélie pour le 2° Dimanche du temps ordinaire / Année B
14/01/2018

Cf. également :

Libres ricochets…
Révéler le mystère de l’autre
Quel Éli élirez-vous ?


Elle est plus célèbre en Orient qu’en Occident.
Elle orne le pavillon de la marine russe depuis Pierre le Grand.
Elle était le signe de ralliement des partisans du duc de Bourgogne, et à ce titre, s’est répandu dans les territoires du royaume d’Espagne et du saint empire romain germanique à travers toute l’Europe.
Elle est l’emblème d’un grade supérieur de la maçonnerie de rite écossais.

Elle, c’est la croix dite de saint André. Une croix en forme de X, selon les récits du martyr du frère de Pierre rapporté par la tradition :

André, le Protoclet dans Communauté spirituelle st%20andr%E9- Le proconsul Egéatus : Serais-tu cet André qui détruit les temples des dieux, et conseille au peuple cette nouvelle foi magique, que les empereurs de Rome ordonnent de détruire ?

- André : Les empereurs de Rome ignorent comment le Fils de Dieu est venu dans le monde pour le salut des hommes, et comment Il a clairement démontré que les idoles ne sont pas des dieux, mais des démons impies et hostiles au genre humain. Ces démons incitent les hommes à fâcher Dieu, pour qu’Il se détourne et cesse de les écouter. Et lorsque Dieu, irrité, se détourne des hommes, les démons les séduisent et les leurrent à loisir, afin qu’une fois leur corps déposé, ils ne puissent emporter rien d’autre avec eux que leurs péchés !

- Lorsque votre Jésus a prêché ces paroles de bonne femme, les juifs L’ont cloué sur la croix !

- Si seulement tu voulais connaître le mystère de la croix… Par amour pour nous, le Créateur du genre humain a souffert sur la croix, non pas sous la contrainte, mais de Sa propre volonté ! J’en suis moi- même témoin. Il a prédit devant nous Sa passion et Sa résurrection au troisième jour. Alors qu’Il était assis avec nous pour le dernier repas, Il a désigné le traître, parlant du futur aussi clairement qu’on évoque le passé. Puis Il s’est rendu volontairement sur les lieux de la trahison, afin de tomber entre les mains des juifs.

- Je suis étonné qu’un sage puisse suivre quelqu’un qui accepte la crucifixion, volontairement ou non !

- Grand est le mystère de la croix ! Veux- tu l’entendre ? Je te l’exposerai !

- Ce n’est pas un mystère, mais un châtiment de criminel !

- Ce châtiment cache le renouvellement du genre humain. Mais daigne seulement m’écouter !

- Je t’écouterai patiemment, mais tu subiras toi aussi le « mystère » de la croix, si tu ne fais pas ce que j’ordonne !

- Si je craignais le châtiment, je n’aurais jamais glorifié la croix !

- C’est par folie que tu loues la croix, et par insolence que tu ne crains pas la mort !

- Je ne crains pas la mort, non par insolence, mais à cause de ma foi. Précieuse est la mort des saints, et funeste celle des pécheurs… Mais écoute donc le mystère de la croix ! Après avoir entendu la vérité, tu trouveras la foi. Et avec elle, tu pourras recouvrer ton âme.

Benoît XVI commentait :

« Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre » (audience générale du Mercredi 14 juin 2006).

Saint André, patron de la Russie, de l’Écosse, et de la basilique de Constantinople, est une figure évangélique qui est en Occident a souffert de l’ombre de Pierre. Pourtant, au début, Constantinople était aussi prestigieuse que Rome. Et les deux patriarcats formaient avec Jérusalem, Antioche et Alexandrie ce qu’on appelle une pentarchie, c’est-à-dire un réseau de cinq patriarcats où les différentes cultures développaient leur génie propre avec équilibre, dans l’autonomie et la communion tout à la fois.

 

Le Protoclet

Libres ricochets… dans Communauté spirituelle 102awebAndré est dans l’évangile de ce dimanche le premier appelé (Protoclet en grec) à suivre le Christ (l’Esprit Saint est appelé Paraclet, parce qu’il est appelé aux côtés de – para - à la manière d’un avocat assistant un accusé). Son nom est grec : il vient de andros (homme) et signifie courageux, viril. Il va symboliser le passage de la foi chrétienne au monde grec : sa philosophie, son amour de la démocratie, son sens de la collégialité.

Avec Jean, avant Pierre, André est donné par Jean-Baptiste à Jésus. Il accepte ce changement de maître, imprévu et déconcertant. Il prend le temps de demeurer avec le rabbi de Nazareth, selon son invitation : « venez et voyez ».

« André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Église byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos (Protoclet), qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Église de Rome et l’Église de Constantinople se sentent de manière particulière des Églises-sœurs. (Benoît XVI, audience générale du Mercredi 14 juin 2006)

Avec André, c’est le monde grec et qui frappe à la porte de l’Église. Jean en témoigne un peu plus loin :

Il y avait quelques Grecs qui étaient montés pour adorer à l’occasion de la fête. Ils s’adressèrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée et ils lui firent cette demande:  » Seigneur, nous voudrions voir Jésus. » Philippe alla le dire à André et ensemble ils le dirent à Jésus.
Jésus leur répondit en ces termes:  » Elle est venue, l’heure où le Fils de l’homme doit être glorifié.
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. (Jn 12, 20-24).

Benoît XVI à nouveau commente :

« Que signifient ces paroles dans ce contexte ? Jésus veut dire: Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité: le « grain de blé mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Église des Grecs, l’Église des païens, l’Église du monde comme fruit de sa Pâque.

MapRome André dans Communauté spirituelle

Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler, mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec: ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Églises véritablement sœurs. »

André est passé de Jean-Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, à Jésus, premier prophète du Nouveau. Il aidera l’Église à passer de l’univers juif à la sagesse grecque. Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage, tout autour des côtes de la mer Noire. Ses voyages l’amenèrent en Bithynie (côte turque), à Éphèse, en Mésopotamie, en Ukraine actuelle, en Thrace (région entre le Bosphore et le Danube), à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié, sous l’empereur Néron, à Patras (Grèce) en l’an 60.

Les latins comprendront mal l’évolution ultérieure de Byzance – Constantinople fondée par André. À tel point que les Croisés, lors du triste saccage de Constantinople de la 4° croisade en 1204 – pillages et tueries impardonnables de frères chrétiens – volèrent des reliques de l’apôtre et ramenèrent fièrement son crâne en Italie. Ce vol manifeste dura des siècles, au grand dam légitime des orientaux. Il aura fallu le génie de charité de saint Paul VI pour remettre en 1964 à l’évêque de Patras le crâne d’André qui n’aurait jamais dû quitter la Grèce.

André est ainsi un emblème de l’œcuménisme entre les deux églises-sœurs de Constantinople et Rome. La fameuse icône représentant les deux frères Pierre et André unis affectueusement fut offerte par le patriarche Athénagoras à Paul VI lors de leur rencontre historique pour la fête de l’Épiphanie en 1964, en plein concile Vatican II.

FrancoisBartholomeeAndrePierre Athénagoras

Pierre fut crucifié la tête en bas car il ne se jugeait pas digne de subir le même supplice que son Seigneur. Son frère André fut attaché sur une autre croix et mit deux jours à en mourir, exposé à la foule. Il ne faisait pas bon être pape ou évêque en ces temps-là…

André le Protoclet peut inspirer aux catholiques le courage de la foi comme tous les martyrs. Mais sa place est unique pour nous inviter encore aujourd’hui à tenir compte du monde grec, le monde de la raison, de la philosophie, des cités démocratiques et du sens de l’invisible. Bien sûr, les femmes et les esclaves, les non-citoyens ne participaient pas à la démocratie grecque. Bien sûr, les Églises grecques ont toujours joué des jeux dangereux d’alliance et de compromis avec les pouvoirs politiques en place quels qu’ils soient. Mais sans André, sans la note grecque, l’Église perdrait un frère aussi grand que Pierre, Rome serait trop latine, le corps du Christ ne respirerait plus que d’un seul poumon.

 

Qui est votre Protoclet ?

Jean-Baptiste a appelé André et Jean à suivre Jésus. Puis André a appelé Pierre. L’appel de Dieu rebondit ainsi de personne en personne, par de libres ricochets dont lui seul a le secret.

Et vous, qui a été le premier à vous appeler à la foi ?

Qui avait assez de proximité fraternelle avec vous pour venir vous chercher et vous répercuter l’appel du Christ : « viens et vois » ?

Faites mémoire des Andrés qui vous ont précédé, et qui vous ont transmis l’appel à croire, librement et de manière fondée : « viens et vois »

 

 

Lectures de la messe
Première lecture
« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 3b-10.19)

Lecture du premier livre de Samuel

En ces jours-là, le jeune Samuel était couché dans le temple du Seigneur à Silo, où se trouvait l’arche de Dieu. Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici ! » Il courut vers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. » L’enfant alla se coucher. De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. » Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant, et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Samuel alla se recoucher à sa place habituelle. Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » Et Samuel répondit : « Parle, ton serviteur écoute. »
Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

Psaume
(39 (40), 2abc.4ab, 7-8a, 8b-9, 10cd.11cd)
R/ Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. (cf. 39, 8a.9a)

D’un grand espoir, j’espérais le Seigneur : il s’est penché vers moi.
En ma bouche il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens.
« Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse.

Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. »
Vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais.
J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.

Deuxième lecture
« Vos corps sont les membres du Christ » (1 Co 6, 13c-15a. 17-20)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères, le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps ; et Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur et nous ressuscitera nous aussi. Ne le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du Christ. Celui qui s’unit au Seigneur ne fait avec lui qu’un seul esprit. Fuyez la débauche. Tous les péchés que l’homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais l’homme qui se livre à la débauche commet un péché contre son propre corps.
Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.

Évangile
« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)
Alléluia. Alléluia. En Jésus Christ, nous avons reconnu le Messie : par lui sont venues la grâce et la vérité. Alléluia. (cf. Jn 1, 41.17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
Patrick BRAUD

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22 janvier 2011

Ruptures et continuités : les conversions à vivre pour répondre à un appel

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Ruptures et continuités :
les conversions à vivre pour répondre à un appel

 

Homélie pour le 3° dimanche ordinaire / Année A

Dimanche 23 Janvier 2011

 

 

Pêcheurs / pêcheurs d’hommes

·       « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »

Le jeu de mots est célèbre. Il a suscité d’innombrables commentaires. Il peut à nouveau éclairer les appels qui jalonnent notre route, venant de Dieu, du hasard ou de la nécessité…

 

Un appel produit toujours ruptures et continuités

 

Savoir quitter

·       C’est facile à constater : être appelé à une responsabilité nouvelle oblige la plupart du temps à quitter bien des choses. Il faut déménager pour aller travailler ailleurs ; accepter d’avoir moins de temps libre pour assumer un engagement supplémentaire ; renouveler son réseau de relations pour découvrir un autre milieu etc…

À cause de cela, dans l’évangile, les verbes quitter / laisser suivent presque toujours le verbe appeler. « Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque… ».

- Simon et André quittent leur père, leurs filets de pêche, et avec eux l’entreprise familiale, leur vie tranquille à Capharnaüm.

- Jacques et Jean font de même : ils quittent eux aussi la barque familiale et les rivages familiers.

- Jésus lui-même inaugure son ministère par un changement d’adresse significative : « il Ruptures et continuités : les conversions à vivre pour répondre à un appel dans Communauté spirituelle 9782227350229quitta Nazareth et vint habiter Capharnaüm ». À tel point que Capharnaüm est devenue ‘la ville de Jésus’, là où il avait sa maison (celle de Pierre en fait, dont on a retrouvé les traces et qu’on visite aujourd’hui encore à Capharnaüm).

Il quitte son enfance, Nazareth et sa vie cachée, pour s’établir dans ce « carrefour des nations », peuplé de militaires, de voyageurs, et de tous les commerces qui vont avec…
On aurait dû l’appeler ‘Jésus de Capharnaüm’ et non pas ‘Jésus de Nazareth’ !

 

·       Répondre à un appel implique donc des ruptures, inévitablement.

Faites la liste des ruptures que vous avez déjà traversées – même sans vous en rendre compte sur le moment – pour les études, pour un poste professionnel, à cause du déménagement des autres, des deuils, des séparations successives…

Savoir quitter est donc l’apprentissage de ceux qui répondent à des appels.

 

Continuités

·       Mais tout n’est pas rompu de son passé lorsqu’on se met à suivre le Christ. En même temps que l’on quitte, on découvre ce qui demeure. Tout n’est pas changé : des choses fondamentales restent là, plus que jamais, prises dans une autre lumière certes, mais toujours les mêmes.

Ainsi, Simon et André ne cessent pas d’être frères, et répondent ensemble à l’appel de Jésus, en frères. De même pour Jacques et Jean, qui restent « fils de Zébédée » par la suite.

C’est rassurant : on peut répondre à un appel en famille, les liens familiaux peut être transfigurés dans l’aventure commune !

 

·       Autre continuité soulignée fortement par l’évangéliste Matthieu : entre Isaïe et Jésus. L’appel auquel répond Jésus ne rompt pas les anciennes alliances. Au contraire, il les accomplit. « Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». (Mt 4,14-16)

 « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir : je suis venu accomplir, non pas abolir ». (Mt 5,17). Accomplir la prophétie d’Isaïe se situe dans  la continuité de la lignée des prophètes.

Pour l’Église, assumer la continuité avec Israël, ou avec le premier Testament, est toujours un impératif que les ruptures historiques ne peuvent effacer.

 

Ruptures et continuités : la conversion des talents

·       Autre continuité tout à fait remarquable dans le texte : les deux fois deux frères ne cesseront pas d’être des pêcheurs. Ils ne deviendront pas apôtres à partir de rien, ex nihilo. Ils apprendront à convertir leur savoir-faire de pêcheurs de poissons dans la mission apostolique de pêcheurs d’hommes.

Autrement dit, Dieu ne les appelle pas malgré leur métier, contre lui ou sans lui. Il s’appuie sur leur métier pour les initier à leur vocation profonde.

 André dans Communauté spirituelle

Et qu’est-ce qu’être pêcheur à l’époque de Jésus ?

Pour les juifs, rappelez-vous, la mer est le lieu de la peur et de la mort. Depuis le déluge qui a submergé la terre, noyé les Égyptiens, naufragé Jonas ou fait peur aux piètres marins qu’étaient les juifs, être plongé dans l’eau signifiait habiter les profondeurs de la mort, au milieu de monstres effrayants. Le métier de pêcheur, c’est alors de sortir hors de ce milieu infernal les ‘poissons’ représentant les hommes. Le pêcheur met l’humanité hors d’eau. Son savoir-faire libère ceux qui habitaient les « ténèbres » (selon les termes d’Isaïe) des océans  pour les amener à la lumière de la surface. À tel point que les chrétiens se désignaient dans les premiers siècles par le symbole du poisson, tiré hors de l’eau angoissante, prêt à être cuit sur la braise, savoureusement goûté lors du repas de la résurrection sur la grève (cf. Jn 21).

 

·       Le jeu de mots pêcheurs/pêcheurs d’hommes signifie donc la profonde continuité que chacun va assumer : en répondant à l’appel du Christ, nous sommes invités non pas à renier notre identité profonde, nos talents, nos charismes, mais à les mettre au service de la pêche apostolique, avec plus d’intelligence encore que lorsque nous étions à notre compte…

   appel

·       L’histoire est pleine de telles ruptures / continuités :

Augustin quitte sa maîtresse et l’ésotérisme, mais met l’art de sa rhétorique au service de l’Évangile.

Ambroise était préfet de Milan et il a su mettre sa compétence au service de son ministère d’évêque.

Charles de Foucauld était un génial explorateur doué du sens militaire : il deviendra un pionnier de la grammaire et du dictionnaire touareg-français.

L’Abbé Pierre était député, et il a su faire jouer son carnet d’adresses en faveur d’Emmaüs…

 

Vous le voyez : tout appel, qui vient du Christ ou des événements de la vie, produit à la fois des ruptures et des continuités.

À chacun de discerner ce qu’il doit quitter, ce qu’il peut conserver tout en le transformant, pour répondre à quel appel…

   continuité

 

 

1ère lecture : Une lumière se lèvera sur la Galilée (Is 8, 23 – 9,1-3)

Lecture du livre d’Isaïe

Dans les temps anciens, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée, carrefour des païens.
Le peuple qui marchait dans les ténèbresa vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.

Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.

Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.

 

Psaume : Ps 26, 1, 4abcd, 13-14

R/ Le Seigneur est lumière et salut

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ? 

J’ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche : 
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants. 
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

 

2ème lecture : Le scandale des divisions dans l’Église du Christ (1Co 1, 10-13.17)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d’accord ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments.
J’ai entendu parler de vous, mes frères, par les gens de chez Cloé : on dit qu’il y a des disputes entre vous.
Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « J’appartiens à Apollos », ou bien : « J’appartiens à Pierre », ou bien : « J’appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce donc Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
D’ailleurs, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ.

 

Evangile : Jésus commence son ministère par la Galilée (brève : 12-17) (Mt 4, 12-23)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Béni soit le Seigneur notre Dieu : sur ceux qui habitent les ténèbres, il a fait resplendir sa lumière. Aléluia. (cf. Lc 1, 68.79)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,route de la mer et pays au-delà du Jourdain,Galilée, toi le carrefour des païens :
le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière.Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort,une lumière s’est levée.
A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

 

Patrick Braud
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