L'homélie du dimanche (prochain)

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19 mars 2011

Figurez-vous la figure des figures

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Figurez-vous la figure des figures

 

Homélie pour le 2° dimanche de Carême / Année A

Dimanche 20 Mars 2011

 

·       Les figures dans le langage et la Bible

Pour mieux apprécier le sens de ce mot étrange : transfiguration, qui est au cœur de notre page d’évangile, laissons résonner en nous les expressions françaises qui parlent de figure.

 

- Une figure de caractère, c’est une composition académique pour plus d’intensité expressive. C’est le genre de figure qu’inventait Jésus dans ses paraboles : le riche et Lazare, la veuve importune, le bon samaritain etc…

 

- Une figure de style est une construction oratoire soigneusement construite pour produire son effet : une litote, une métaphore etc? Les Écritures regorgent de tels procédés littéraires, le plus souvent au service de la mémorisation par cœur d’une tradition orale (les hymnes du Nouveau Testament par exemple).

 

- En patinage artistique, les champions doivent exécuter des figures libres et des figures imposées. Nombre de questions pièges tendues à Jésus par les notables ressemblent à des figures imposées pour être reconnu comme un vrai rabbin : interprétation de la Loi, études de cas alambiqués? Jésus leur propose souvent ses figures libres : paraboles décoiffantes, gestes surprenants?

 

- Une figure deFigurez-vous la figure des figures dans Communauté spirituelle figure-proue-301759 proue se situe à l’avant du navire : visage marquant qui conduit l’avancée d’un groupe. Jésus est par excellence la figure de proue d’une humanité naviguant vers son port d’attache : la communion d’amour trinitaire.

 

Prendre figure se dit d’un projet, une ébauche qui commence à se réaliser, à prendre forme. En Jésus, le projet divin prend figure, s’incarne dans un visage, prend forme au milieu de l’humanité.

 

- Quand quelque chose se voit comme le nez au milieu de la figure, c’est une évidence incontestable ! Les pauvres, les handicapés et les laissés-pour-compte de la société lisaient sur le visage de Jésus cette  évidence : il vient de Dieu, il mène à Dieu ; cela se voit comme le nez au milieu de la figure !

 

Se figurer, c’est s’imaginer, attribuer un visage à un projet, à un événement à venir. Les juifs se figuraient que le Messie serait glorieux, lumineux, imposant. Et voici que paraît un modeste galiléen bientôt cloué comme un criminel sur le bois de la croix…

 

Faire bonne figure : c’est ce que Hérode est obligé d’adopter comme attitude auprès des invités de son festin. Pour faire bonne figure, il fera décapiter Jean-Baptiste (ce qui est une autre manière de perdre la face, hélas !), à contrecœur.

 

christ12 beauté dans Communauté spirituelleFaire pâle figure : c’est sans doute ce qu’ont pensé de Jésus les spectateurs lors de son procès. Il s’est bien mal défendu. Il a fait triste figure.

 

Faire de la figuration, c’est accepté de jouer un rôle mineur, à la manière de Pilate qui se défausse de sa responsabilité.

 

L’art figuratif, à la différence de l’art abstrait, s’attache à peindre le réel pour qu’on le reconnaisse, tel que le sculpteur ou le peintre l’a interprété, transformé. L’art littéraire des Évangiles est plutôt de ce type.

 

- Le sens figuré d’une expression invite à lire un portrait d’autre chose ou de quelqu’un d’autre là où le sens propre se limite au texte. L’Ancien Testament pour les chrétiens a un sens figuré où le portrait du Christ apparaît en filigrane à chaque page des prophètes, de la Loi ou des sages.

 

- Un cas de figure est une situation envisagée par hypothèse. ?Et si cet homme était vraiment le Messie ?’ Gamaliel usera de cet argument auprès du Sanhédrin pour faire relâcher les apôtres persécutés.

 

Se casser la figure, c’est chuter tout entier, en prendre plein la figure. Ce qui arrive au visage est signe de ce qui arrive à la personne tout entière. Quand Jésus tombe trois fois sur son chemin de croix, il se casse plus que la figure…

 

- D’ailleurs, celui qui est défiguré devient étranger à lui-même, étranger aux autres qui le repoussent. Passer à travers le pare-brise lors d’un accident défigure gravement ; un jet d’acide ou une maladie de peau également. Passer à travers sa Passion a défiguré le Christ comme jamais homme n’a été défiguré. Il n’avait plus figure humaine...

 

·       La Transfiguration, antidote à la défiguration

christ figure

C’est comme une chirurgie du visage par avance qu’opère notre évangile.

Pour que la laideur de la défiguration du crucifié ne soit pas absolue, le Père de Jésus révèle un instant la vraie beauté de son Fils, dans la gloire de l’Esprit.

Pour que l’espérance ne soit pas assassinée avec Jésus, son Père le transfigure en une brève fulgurance  éblouissante.

Un filigrane de beauté s’imprimera en souvenir de cet événement dans la mémoire de Pierre, Jacques et Jean. Ce filigrane de la Transfiguration leur permettra après-coup de ne pas laisser la laideur de l’apparence du visage tuméfié être le dernier mot sur Jésus.

 

 

 

 

·       La figure humaine de la dignité de chacun

Ce n’est pas seulement à un parcours littéraire que nous invite ce terme de transfiguration.

C’est à un autre regard sur le visage de tout homme : du plus défiguré au plus resplendissant, le visage de chaque être humain est une épiphanie, une manifestation de la beauté promise.

 

Il nous faut des moments de lumière comme celui partagé au Mont Thabor pour affronter ensuite la laideur sans jamais désespérer.

 

Que la Transfiguration de Jésus change notre regard sur tout visage rencontré !

 

 

 

1ère lecture : La vocation d’Abraham (Gn 12, 1-4a)

Lecture du livre de la Genèse

Abraham vivait alors en Chaldée. Le Seigneur lui dit : « Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te méprisera. En toi seront bénies toutes les familles de la terre.»

Abram partit, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth partit avec lui.

Psaume : Ps 32, 4-5, 18-19, 20.22

R/ Seigneur, ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi !

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi.

2ème lecture : Dieu nous appelle à connaître sa gloire (2Tm 1, 8b-10)

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée

Fils bien-aimé,
avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, et il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté en détruisant la mort, et en faisant resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile.

 

Evangile : La Transfiguration (Mt 17, 1-9)

 

Acclamation : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Du sein de la nuée resplendissante, la voix du Père retenti : « Voici mon Fils, mon bien-aimé, écoutez-le ! » Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur.
Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n’ayez pas peur ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Patrick BRAUD

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5 mars 2011

Roc ou sable : quelles sont vos fondations ?

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Roc ou sable : quelles sont vos fondations ?

 

Revenir aux fondamentaux

·       Au rugby, lorsqu’une équipe doute d’elle-même et commence à perdre son jeu, le coach lui crie sur le banc de touche et lui répète à la mi-temps ce conseil si précieux : revenez aux fondamentaux ! C’est-à-dire : retrouvez ce pourquoi vous êtes sur le terrain : vous faire plaisir, être ensemble, construire du jeu, marquer des points… Vous retrouverez alors les gestes simples, essentiels, du pack d’avants  aux lignes arrières, qui vous feront retrouver notre rugby !

 

 

Avec cette parabole des deux maisons, roc et sable, Jésus aurait été un bon entraîneur de rugby : lorsque l’adversité s’acharne contre vous, revisitez vos fondations ! Retrouvez le socle de votre histoire personnelle et collective…

 

 

 

Sur quelles fondations avons-nous posé les choix les plus importants de notre vie ?

·       Sur quoi reposent finalement nos décisions les plus engageantes ?

Quel est le socle ultime sur lequel nous avons bâti nos projets les plus significatifs ?

 

La parabole des deux maisons, roc et sable, nous incite à faire ce travail de refondation : aller chercher dans notre histoire, aller creuser notre colonne vertébrale intérieure pour mettre au jour les vraies raisons, les profondes motivations qui ont présidé à nos constructions de longue haleine.

 

Roc ou sable : quelles sont vos fondations ? dans Communauté spirituelle 515OrBcvkSL._SL500_AA300_

·       Lorsqu’un couple va mal, éprouvé par la tempête, il est obligé de revenir à ses fondations. S’il n’y avait que le sentiment amoureux comme socle de la relation, il est fort probable que le couple sera emporté par des aléas climatiques tels que Jésus l’évoque dans la parabole : la routine, l’infidélité, la maladie, la durée, le vieillissement…

Si un couple marié sur deux divorce actuellement en France, c’est que la vie sociale actuelle ne fait pas de cadeaux à ceux dont la fondation ne s’appuie pas « sur le roc ».

 

Le livre de Luc Ferry : « la révolution de l’amour » (Plon, 2010) nous rappelle que le mariage d’amour est une invention récente, deux siècles à peine. Avant, on se mariait surtout pour s’entraider, pour faire alliance, pour fonder une famille à deux, parce que traverser la vie tout seul serait trop dur. Un mariage où l’intérêt bien compris de chacun jouait un grand rôle.

 

 

Mais on ne demandait pas tout au conjoint.

À vouloir que l’autre aujourd’hui réponde à toutes les demandes : d’affection, de sécurité, de reconnaissance, d’intelligence, de culture, de respect de ma liberté etc… on fragilise énormément le couple. Demander à l’autre de combler mes manques, c’est faire peser sur lui un fardeau trop lourd.

 

 

 

Pascal Bruckner analyse l’échec du sentiment amoureux dans son essai : « le mariage d’amour a-t-il échoué ? » (Grasset, 2010). Fonder le mariage sur le seul sentiment amoureux semble bien le fragiliser énormément (répétons-le : un divorce pour deux mariages, c’est énorme ; comme est très significative l’augmentation des familles monoparentales). La tyrannie de l’épanouissement, la dictature du sentiment réduit à l’affectif… : le mariage d’amour sombre parce qu’on lui en demande beaucoup trop !

 

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·       Les fondations du mariage sont donc à réinventer. Sans revenir au mariage d’intérêt ou d’alliances familiales, faire jouer la raison, la volonté et le choix des critères ultimes permettrait peut-être aux couples de poser d’autres fondations que la seule émotion.

Comme le constate le psaume 10 : « quand sont ruinées les fondations, que peut faire le juste ? »

 

·       Ce devoir de refondation vaut pour le couple, mais également :

- pour l’économie (cf. la fameuse régulation du système financier qui reste à construire),

- pour la religion (continuer à pratiquer et la vivre en communauté « comme avant » ne tient plus guère),

- pour la cohésion sociale (sur quoi fonder la volonté de vivre ensemble lorsqu’on est si différent d’un quartier à l’autre, ou au sein de la même banlieue ?),

- pour le travail en entreprise (maximiser son intérêt personnel n’est sûrement pas une fondation « sur le roc ») ….

 

La parabole des deux maisons, roc et sable, ne s’applique donc pas qu’au mariage, même si ce texte est au ?top ten’ des liturgies des mariages chrétiens chaque été.

 

Refonder

·       Or revisiter ses fondations lorsqu’on a déjà construit plusieurs étages au-dessus peut paraître périlleux, dangereux, voire impossible. Peut-on changer les fondations des années après ? Faut-il attendre que les épreuves fassent écrouler ce qui était  mal posé pour repartir fonder ailleurs et autrement ?

Difficile d’avoir une réponse unique.

- Pour certains d’entre nous, il faudra des écroulements (couple, travail, vie sociale…) pour effectivement reconstruire autrement.

- Pour d’autres, il suffira de consolider ce qui était trop « sableux » dans les ancrages des débuts, comme on injecte du béton dans des fondations trop fragiles.

- D’autres encore réussiront ce tour de force de garder leurs choix essentiels, mais en les fondant autrement. On a vu tant de couples ressortir plus forts d’une crise grave, tant d’entreprises repartir sur d’autres bases plus solides après avoir frôlé l’anéantissement etc..

 

·       L’essentiel est de garder un œil sur ces fondations dont parle le Christ.

Descendez de temps en temps à la cave, sortez à nouveau les plans d’architecte, testez la résistance de votre structure intérieure aux aléas de la vie : sur quoi sont fondés finalement vos choix les plus importants ?

 

N’oubliez pas ce que l’entraîneur de l’équipe de rugby vous crie à vous aussi lorsque le jeu se met à flotter : « revenez à vos fondamentaux«   !

 

 

 

1ère lecture : Ceux qui écoutent les commandements, et ceux qui ne les écoutent pas (Dt 11, 18.26-28.32)

 

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disaint au peuple d’Israël :
« Les commandements que je vous donne, mettez-les dans votre coeur, dans votre âme. Attachez-les à votre poignet comme un signe, fixez-les comme une marque sur votre front. 

Aujourd’hui je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction :
bénédiction si vous écoutez les commandements du Seigneur votre Dieu, que je vous donne aujourd’hui ;
malédiction si vous n’écoutez pas les commandements du Seigneur votre Dieu, si vous abandonnez le chemin que je vous prescris aujourd’hui, pour suivre d’autres dieux que vous ne connaissez pas.
Veillez à mettre en pratique les décrets et les commandements que je vous présente aujourd’hui. »

 

Psaume : Ps 30, 3bc-4, 17.20cd, 24ab.25

 

R/ C’est toi Seigneur, le rocher qui me sauve

Sois le rocher qui m’abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.
Ma forteresse et mon roc, c’est toi :
pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.

Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Tu combles à la face du monde
ceux qui ont en toi leur refuge.

Aimez le Seigneur, vous ses fidèles :
le Seigneur vielle sur les siens.
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

 

2ème lecture : « C’est par la foi que l’homme devient juste »(Rm 3, 21-25a.28)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
tous les hommes sont dominés par le péché ; la loi de Moïse, elle, servait seulement à faire connaître le péché.
Mais aujourd’hui, indépendamment de la Loi, Dieu a manifesté sa justice qui nous sauve : la Loi et les prophètes en sont déjà témoins.
Et cette justice de Dieu, donnée par la foi en Jésus Christ, elle est pour tous ceux qui croient. En effet, il n’y a pas de différence :
tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu,
lui qui leur donne d’être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus.

Car Dieu a exposé le Christ sur la croix afin que, par l’offrande de son sang, il soit le pardon pour ceux qui croient en lui.
En effet, nous estimons que l’homme devient juste par la foi, indépendamment des actes prescrits par la loi de Moïse.

 

Evangile : Conclusion du sermon sur la montagne. La maison bâtie sur le roc et la maison bâtie sur le sable (Mt 7, 21-27)

 

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Oui, il est notre Dieu. Alléluia.(Ps 94, 1.7)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Comme les disciples s »étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : ‘Seigneur, Seigneur !’, pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ce jour-là, beaucoup me diront : ‘Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?’
Alors je leur déclarerai : ‘Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !’ 

Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »  Patrick Braud 

19 février 2011

También la lluvia : même la pluie !

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También la lluvia : même la pluie !

 

Homélie pour le 7° dimanche ordinaire / Année A

Dimanche 20 Février 2011

 

·       « Même la pluie ! »

C’est le titre d’un film de la réalisatrice Icíar Bollaín, sorti en 2010.

« Même la pluie ! Ils veulent tout acheter, même l’eau qui tombe du ciel… »

En protestant contre la privatisation de l’eau en Bolivie en Avril 2000, un humble « survivant » de la ville de Cochabamba va bouleverser le destin de sa famille, de son peuple, des Américains venus tourner un film où il figure Hatuey, le leader indien de la révolte contre Christophe Colomb en 1511.

 

« Même la pluie ! »

Ce cri de révolte contre l’injustice fait presque écho, de manière inversée, au cri d’admiration de Jésus envers l’amour de Dieu : « même la pluie » tombe sur les injustes comme sur les justes ! C’est donc que Dieu lui-même aime ses ennemis : il fait tomber la pluie sur tous, sans considération de leurs mérites.

« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. »

 

La pointe de cet argument ne porte pas sur le lien entre Dieu et la pluie. Dans une société préscientifique, Jésus lui-même ne peut remettre en cause ce lien magique, naïf, archaïque. Non, la pointe de l’argument c’est que « même la pluie » (ou le soleil d’ailleurs) atteste de la bonté de Dieu pour tous, en tombant également pour les injustes.

 

·       De la récompense / punition à la gratuité pour tous

Il faut se souvenir qu’aujourd’hui encore, un juif pratiquant récite trois fois par jour dans la prière du ?Shema Israël’ (« écoute Israël ! » Dt 6,4) que la pluie ne tombe en Israël que si les commandements de la Loi sont respectés. « Si tu observes mes commandements, je ferai tomber la pluie et bénirai tes récoltes… Mais si tu n’observes pas mes commandements, je fermerai les cieux et la terre ne produira plus de récoltes» (Dt 11,13-17 : c’est dans la 2° section du shema Israël en fait, Dt 11,13-21, après Dt 6,4 et avant Nb 15, 37-41).

Jésus connaît bien ces versets, incorporés depuis au Shema Israël… Et pourtant il ose affirmer en quelque sorte que Dieu n’est pas lié par cette loi, puisqu’il fait tomber la pluie même sur les injustes ! Il ose se réjouir de cet amour de Dieu pour tous, qui devient ainsi la source de son amour pour ses ennemis. L’eau qui jaillira de son côté ouvert sur la croix tombera en pluie de grâce sur les soldats romains qui l’ont torturé et cloué, sur les chefs des prêtres qui l’ont jugé et condamné, comme sur Marie ou sur Jean…

 

Cela scandalise encore les ultras-religieux trop raides dans leur foi ! Ou les amoureux d’une justice éblouissante.

Comment ? Dieu ne punit pas les méchants ? Il pardonne à ses bourreaux ? Il va jusqu’à aimer ses ennemis ? Mais c’est un faible, un sous homme (cf. Marx), un esclave (cf. Nietzsche) qui supporte l’insupportable !

 

·       Même Élie a dû apprendre à aimer ses ennemis

Souvenez-vous du prophète Élie (1R 17-19). Le grand prophète Élie, dont le peuple juif attend le retour à la fin des temps. Il était tellement ‘religieux’ qu’il a voulu être plus royaliste que le roi, plus sévère que le Dieu d’Israël. Révolté par l’idolâtrie du roi Achab et de sa fameuse compagne Jézabel, il s’attendait à ce que Dieu fasse cesser la pluie sur le pays, en châtiment, selon la Loi. Or la pluie tombe encore sur Israël, et cela irrite Élie, qui décide alors de faire ce que Dieu aurait dû faire d’après lui (tous les terroristes religieux suivent ce raisonnement, hélas). Il décrète (de sa seule initiative) à Achab qu’il n’y aura plus de pluie qui tombera en Israël. Élie se prend pour Dieu. Il exige de Dieu qu’il applique sa Loi à la lettre.

Ce coup de force contre Dieu marchera un temps au mont Carmel contre les prophètes de Baal. Mais ensuite, à travers les signes du pain et de la cruche d’huile de la veuve de Sarepta, à travers le doux murmure devant sa grotte, Élie découvrira que Dieu n’est pas dans la violence qui s’impose, pas dans l’ouragan qui foudroie [1]. Il est dans l’humble nourriture chaque jour (« notre pain quotidien »), dans le patient murmure qui annonce son passage, « de dos »… 

Elie réclamait la sévérité pour les idolâtres.

Jésus révèle l’amour de Dieu pour les injustes.

Les ultras-religieux veulent punir ceux qui ne le sont pas.

Jésus fait tomber une pluie de grâce sur « celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas ».

Seule la contemplation de cet amour universel en Dieu peut nous donner le courage et la force d’aimer nos ennemis, nous aussi, avec Lui et en Lui. « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».

 

La loi de gradualité

·       Pour cela, il nous faudrait peut-être réapprendre la « loi de gradualité », que la Doctrine Sociale de l’Église décline comme une patience bienveillante envers tous :

« Il faut une conversion continuelle, permanente, qui, tLa loi de gradualité: Une nouveauté en morale? : fondements théologiques et applicationsout en exigeant de se détacher intérieurement de tout mal et d’adhérer au bien dans sa plénitude, se traduit concrètement en une démarche conduisant toujours plus loin. Ainsi se développe un processus dynamique qui va peu à peu de l’avant grâce à l’intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l’homme. C’est pourquoi un cheminement pédagogique de croissance est nécessaire pour que les fidèles, les familles et les peuples, et même la civilisation, à partir de ce qu’ils ont reçu du mystère du Christ, soient patiemment conduits plus loin, jusqu’à une conscience plus riche et à une intégration plus pleine de ce mystère dans leur vie. » (Jean-Paul II, Familiaris Consortio n° 9, 1981)

 

Cette loi de gradualité n’implique pas la gradualité de la loi : elle n’enlève pas l’exigence un impératif absolu (« aimez vos ennemis ! »), mais elle nous laisse le temps de progresser vers cet horizon, par degrés, patiemment, graduellement.

 

·       « Même la pluie » qui tombe témoigne de l’amour des ennemis. Cette pluie-là n’est pas à vendre, pas plus que la pluie bolivienne. Personne ne peut l’acheter.

Qu’elle empêche notre rapport à la loi de se dessécher !

 


[1]. Les rabbins, constatant eux aussi que la pluie tombe sur Israël même idolâtre, vont distinguer deux pluies : une pluie minimale, garantie à tous, et une pluie de bienfaisance, surabondance de vie accordée à ceux qui observent les commandements.

[2]Cf. Le doux murmure, Sébastien Allali, DDB, 2010, ou Ce Dieu censé aimer la souffrance, François Varone, Cerf, 1984.

 

 

 

1ère lecture : Tu aimeras ton prochain, car je suis saint (Lv 19, 1-2.17-18)

 

Lecture du livre des Lévites

Le Seigneur adressa la parole à Moïse :
« Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n’hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché.

Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis le Seigneur ! »

 

Psaume : 102, 1-2, 3-4; 8.10, 12-13

R/ Le Seigneur est tendresse et pitié.

Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits ! 

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !

2ème lecture : La sagesse véritable: appartenir tous ensemble au Christ (1 Co 3, 16-33)

 

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
n’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous.

Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous.

Que personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage.

Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. L’Écriture le dit : C’est lui qui prend les sages au piège de leur propre habileté.

Elle dit encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages : ce n’est que du vent !

Ainsi, il ne faut pas mettre son orgueil en des hommes dont on se réclame. Car tout vous appartient,

Paul et Apollos et Pierre, le monde et la vie et la mort, le présent et l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.

 

Evangile : Sermon sur la montagne. Aimez vos ennemis, soyez parfaits comme votre Père céleste (Mt 5, 38-48)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Celui qui garde la parole du Christ connaît l’amour de Dieu dans sa perfection. Alléluia. (cf. 1 Jn 2, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Vous avez appris qu’il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. 
Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Patrick Braud

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5 février 2011

L’Eglise et la modernité: sel de la terre ou lumière du monde ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’Église et la modernité : sel de la terre ou lumière du monde ?

 

Homélie pour le 5° dimanche ordinaire / Année A

Dimanche 6 Février 2011

 

Deux images contradictoires

·       « Sel de la terre », « lumière du monde » : ces deux images employées par Jésus (Mt 5, 13-16) pour décrire l’attitude de ses disciples dans la société de leur époque sont ultra célèbres.

On peut commenter chacune d’elles, indépendamment de l’autre. Or, ce qui est à la fois étonnant et remarquable dans ce texte, c’est que Jésus pose ces deux images ensemble, alors qu’elles sont logiquement contradictoires !

 

·       Réfléchissez : les propriétés du sel et de la lumière sont antagonistes.

- Le sel va s’enfouir dans la nourriture

 

- La lumière au contraire surplombe (comme le fait le lampadaire dans le texte) ce qu’elle éclaire

- Le sel disparaît en agissant

- La source de lumière, elle, brille distinctement, séparée du reste

- Le sel révèle et relève le goût du plat, de l’intérieur

- La lumière fait sortir la réalité des ténèbres, de l’extérieur

 

Si ces deux images parlent de la façon dont les chrétiens se situent dans le monde, on a alors sur le plan sociologique deux extrêmes, qui définissent un axe « politique » :

 sel  <=======================> lumière,

de l’intégration (sel) à la contestation (lumière) du monde environnant.

 

L’axe sel <==> lumière

·      Les chrétiens se reconnaissant dans l’image du sel chercheront à « vivre avec »  leurs frères, à « vivre comme » eux. Cela a donné par exemple l’expérience des prêtres ouvriers depuis les années 1950, mais aussi l’Action Catholique (évangélisation du semblable par le semblable), le ralliement à la République (le ?toast d’Alger’ en 1890 !), l’acceptation de la laïcité à la française, des lois sur l’école etc… Pensez encore aux églises construites dans les années 70-80, si humbles et modestes dans les banlieues qu’elles en demeurent invisibles?

 

L'Eglise et la modernité: sel de la terre ou lumière du monde ? dans Communauté spirituelle lumiere-et-sel-500-x-297-gif·      Les chrétiens se reconnaissant dans l’image de la lumière chercheront quant à eux au contraire à manifester leur différence, à préserver leur identité. Ils seront parfois tentés par le repli communautariste, mais auront à cœur de montrer que l’Église peut être une « société alternative » au monde moderne. Cela produit des groupes aussi divers que l’Opus Dei, les frères de Saint-Jean, ou le Renouveau charismatique, les nouvelles écologies spirituelles etc…

Il est d’ailleurs intéressant selon cette grille de lecture de noter que le titre choisi par Benoît XVI pour livrer ses confidences est précisément : « Lumière du monde » (livre paru en 2010), ce qui est cohérent avec la ligne directrice de son pontificat.

 

·      Or Jésus inscrit à la fois le sel et la lumière dans la feuille de route de son Église ! Comme souvent, il unit les contraires. C’est donc il faut tenir les deux ensemble. Et ne pas céder au mouvement de balancier qui fait passer l’Église de la contestation du monde environnant à la complicité avec ses dérives, puis à nouveau à une crispation identitaire etc…

Il nous faut, collectivement (et peut-être même chacun individuellement !) être à la fois sel et lumière, vivre « avec » et « séparés », vivre « comme » et « différents », accompagner et innover, attester et contester…

 

L’axe levain <==> pharisien

On pourrait d’ailleurs croiser cet axe sel <=> lumière avec un autre axe, très présent dans l’Évangile :

 levain (dans la pâte)    <=============================>  pharisien.

- L’image du levain dans la pâte (Lc 13,21) invite les chrétiens à participer à la construction du monde moderne, à accueillir positivement ses caractéristiques (liberté de la science, pluralisme démocratique…), et même à concourir à la réussite de cette société moderne (avec le risque de devenir complice de certaines de ses dérives).

- L’attitude pharisienne, elle, illustre les risques permanents de la fuite hors du monde, et d’un superbe isolement qui a toujours menacé les communautés chrétiennes. En fustigeant le pharisaïsme, Jésus prévient ses disciples de ne pas tomber eux non plus dans cette attitude de refus de leur société, d’éviter la disqualification de la modernité pour nous aujourd’hui. Sur le thème : « tous pourris », « il n’y a plus de valeurs morales », « ce monde court à sa perte », la tentation sectaire fait des dégâts dans certains courants chrétiens (évangélistes surtout), en réinvestissant paradoxalement le vieux thème du monopole du salut (« hors de l’Église point de salut »).

 

Une représentation schématique

·      Si l’on croise ces deux axes : sel <=> lumière et levain <=> pharisien, on peut alors tenter la représentation suivante, où les différents groupes et courants chrétiens vont se répartir dans l’espace ainsi repéré, selon leur degré d’acceptation ou de refus de la modernité, selon leur attitude active ou passive envers elle.

 

Eglise et Modernité 

 

Conjuguer les contraires

·      Dans l’histoire, la position de notre Église catholique a énormément bougé dans cet espace : les premiers martyrs chrétiens étaient plutôt en haut à gauche, l’Église constantinienne en haut à droite, l’Action Française en bas à gauche, les prêtres ouvriers en bas à droite etc… (amusez-vous à placer les groupes que vous connaissez !)

Une telle représentation reste schématique, et ne doit surtout pas être utilisée pour figer les positions des uns ou des autres. Car ces positions bougent sans cesse, et sont aujourd’hui disséminées dans tout l’espace.

 

L’important est de prendre conscience de sa propre trajectoire, de celle des  groupes auxquels j’appartiens, et d’entendre l’appel du Christ à conjuguer les contraires : « vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde ».

 

1ère lecture : Celui qui donne aux malheureux est une lumière(Is 58, 7-10)

 

Lecture du livre d’Isaïe

Partager ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable.

Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t’accompagnera.

Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon coeur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi.

 

Psaume : Ps 111, 1a.4, 5a.6, 7-8a, 9

R/ Dans la nuit de ce monde, brille la lumière du juste.

Heureux qui craint le Seigneur ! Lumière des coeurs droits, il s’est levé dans les ténèbres, homme de justice, de tendresse et de pitié.

L’homme de bien a pitié, il partage ; cet homme jamais ne tombera ; toujours on fera mémoire du juste. Il ne craint pas l’annonce d’un malheur : le c?ur ferme, il s’appuie sur le Seigneur. Son c?ur est confiant, il ne craint pas. À pleines mains, il donne au pauvre ; à jamais se maintiendra sa justice, sa puissance grandira, et sa gloire !

2ème lecture : En guise de sagesse, Paul annonce un Messie crucifié (1 Co 2, 1-5)

 

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse.

Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié.

Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous.

Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

 

Evangile : Sermon sur la montagne. Le sel de la terre et la lumiière du monde (Mt 5, 13-16)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Lumière du monde, Jésus Christ, celui qui marche à ta suite aura la lumière de la vie. Alléluia. (cf. Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n’est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent.

Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.

Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Patrick Braud 

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