L'homélie du dimanche (prochain)

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3 décembre 2011

Res et sacramentum

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Res et sacramentum

 

Homélie du 2° dimanche de l’Avent / Année B

04/12/11

 

Le geste et sa visée

Curieuse, cette façon qu’a Jean-Baptiste de distinguer le baptême dans l’eau et le baptême dans l’Esprit Saint : c’est donc que les deux ne vont pas automatiquement ensemble !

Il peut y avoir des gens qui font la démarche de l’immersion dans le Jourdain, mais qui ne sont pas pour autant plongés dans l’Esprit Saint. Et réciproquement, certains peuvent très bien nager dans l’Esprit Saint sans jamais avoir été baptisés dans l’eau ecclésiale…

 

Jean-Baptiste a formellement immergé les foules dans l’eau du Jourdain.

Jésus a de façon immatérielle irradié l’Esprit Saint tout au long de sa vie.

L’Église baptisera ensuite en unissant l’eau et l’Esprit (Jn 3,5 ; Ac 10,47) dans un même geste sacramentel.

 

Les théologiens du Moyen Âge ont précieusement recueilli cette distinction fondatrice à travers leur théorie des sacrements.

Qu’est-ce qu’un sacrement, disaient-ils ? C’est un geste avec une parole : plonger quelqu’un dans l’eau en lui disant : « je te baptise, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ».

Quel est le but du sacrement, poursuivaient-ils ? C’est communiquer la vie divine, la ‘grâce’. Mais justement, en restant fidèle à Jean-Baptiste, on est obligé de constater que les deux ne sont pas mécaniquement liés. La réalité ultime (la grâce) peut-être donner au-delà des gestes sacramentels. « Dieu n’est pas limité par les sacrements » est un vieil adage médiéval. Et beaucoup de ceux qui reçoivent les sacrements ne sont pas assurés pour autant de participer à la vie divine.

Ces théologiens ont appelé res la réalité ultime visée par le sacrement, et sacramentum le geste lui-même avec l’élément matériel qui lui correspond (l’eau pour le baptême, l’huile pour la confirmation et l’onction des malades, le pain pour l’eucharistie etc.).

On peut visualiser ainsi le triangle Res et Sacramentum qui est en jeu dans le baptême comme pour tout sacrement.

 

Les différent cas de figure sont alors :

- Sacramentum tantum (le geste seulement) :

lorsqu’un sacrement est reçu seulement par coutume ou habitude, sans libre adhésion personnelle, en dehors d’un réel désir de recevoir Dieu lui-même.

Il y a bien une démarche extérieure, mais sans correspondre à une démarche personnelle intérieure. C’est là que Jésus parle d’hypocrites : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu’il est écrit: Ce peuple m’honore des lèvres; mais leur coeur est loin de moi. Vain est le culte qu’ils me rendent, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains. » (Mc 7,7)

Le terme est employé une vingtaine de fois dans le Nouveau Testament, et n’a pas dû faire plaisir à tout le monde !

 

- Res tantum (la réalité seulement,sans le geste):

lorsque la réalité de grâce est donnée par Dieu au-delà des frontières visibles, qu’elles soient ecclésiales, sacramentelles ou sociales.

Ainsi le roi Cyrus est appelé l’Oint, le Christ, alors qu’il n’est pas circoncis. Mais en permettant aux juifs de revenir d’exil, il participe pleinement à l’action de Dieu dans l’histoire.

Ainsi bon nombre de nos contemporains qui ne sont pas baptisés participent pleinement à la réalité de l’amour de Dieu par la qualité de leur désir et de leurs actes.

Ainsi bon nombre de baptisés (divorcés remariés par exemple) n’ont plus l’accès formel aux gestes de la communion eucharistique, mais peuvent participer réellement à cette communion avec Dieu et leurs frères au-delà du geste lui-même (c’est la fameuse « communion de désir »).

De toute façon, après la mort, les ?figures’ disparaîtront, et seule demeurera la réalité (res) ultime visée.

 

- Res et sacramentum (la réalité vécue dans le geste):

lorsque les deux démarches sont vécues conjointement et en cohérence.

C’est une plénitude qui réjouit les baptisés, sans disqualifier les deux autres pôles dont elle constitue pourtant l’accomplissement. Le baptême reçu dans une foi active nous divinise vraiment, nourris de l’eucharistie, dans la force de l’Esprit.

 

L’Église-sacrement

Prenant le relais des théologiens du Moyen Âge, le concile Vatican II est allé encore plus Res et sacramentum dans Communauté spirituelleloin en définissant l’Église elle-même comme un quasi-sacrement, comme la matrice des 7 sacrements. « L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Lumen Gentium n°1)

Cette affirmation a des conséquences immenses, que nous commençons à peine à formuler, et dont nous commençons à peine à sentir l’importance. L’appartenance visible à l’Église est importante, mais ne suffit pas à vivre dans l’Esprit Saint. « Beaucoup de ceux qui se croient dedans sont dehors, beaucoup de ceux qui se croient dehors sont dedans » (saint Augustin). Et en même temps, et il y a dans l’Église une plénitude, un accomplissement qui ne se rencontrent nulle part ailleurs.

Il y a du salut hors de l’Église.

Il y a du non-salut dans l’Église.

Et en même temps l’Église est le chemin privilégié d’une plénitude à nulle autre pareille.

Tenons ensemble les trois pôles des relations entre res et sacramentum, et alors l’humilité comme la joie du salut primeront sur l’hypocrisie ou les fanatismes de tous bords.

 

 

1ère lecture : « Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)

Lecture du livre d’Isaïe

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au c?ur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu’elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »

Une voix proclame : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »

Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda :« Voici votre Dieu. » Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l’accompagne et ses trophées le précèdent. Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son coeur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.

Psaume : 84, 9ab.10, 11-12, 13-14

R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

2ème lecture : « Nous attendons les cieux nouveaux et la terre nouvelle » (2P 3, 8-14)

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre Apôtre

Frères bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. Pourtant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce qu’on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d’impatience la venue du jour de Dieu (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. Dans l’attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.

 

Evangile : Jean Baptiste annonce la venue du Seigneur (Mc 1, 1-8)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : tout homme verra le salut de Dieu. Alléluia. (Cf. Lc 3, 4.6)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour préparer la route. À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.

Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
Patrick Braud 

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26 novembre 2011

L’absence réelle

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’absence réelle

 

Homélie du 1° dimanche de l’Avent / Année B

27/11/2011

 

L’évangile de ce premier dimanche de l’Avent est clairement centré sur la vigilance : « veillez ! »

Une vigilance orientée elle-même vers le retour du maître, dont Jésus nous dit qu’il est « parti en voyage ».

 

Un voyage bien embarrassant

Évidemment, il fait ce qu’il veut. Il a le droit de partir se balader où bon lui chante L'absence réelle dans Communauté spirituellequand l’envie lui en prend : c’est lui le maître. Impossible de contester cette décision qui pourtant plonge ses serviteurs dans la panade. Sans lui, la maison est bien difficile à gérer. Et puis, il tarde à revenir (comme l’époux, quel mufle, pour son repas de noces cf. ici). Il ne prévient personne et ne tient personne au courant pendant ce fameux voyage (à l’époque, même sans mail ou SMS, il aurait pu envoyer des courriers aux gens de sa maison !).

 

On le voit : quand le maître est parti, il est bel et bien parti, sans qu’on puisse le joindre. Il est véritablement absent, séparé des siens (ab-sum).

 

En comparant l’attente de sa venue à cette absence réelle du maître de maison, Jésus décrit une tension que les chrétiens auront beaucoup de mal à ne pas annuler dans l’histoire.

Les paraboles où il est question d’un tel voyage et de l’absence qui en découle sont nombreuses : parabole des talents (Mt 25,14-30), de l’époux (Mt 25,1-13), du maître de la vigne (Lc 20,9-19)… Dans l’évangile de Jean, Jésus n’arrête pas de répéter : « je m’en vais » (une vingtaine de fois) comme pour préparer ses disciples à la tête dure à cette disparition.

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L’absence évitée

Il y a donc une absence réelle du Christ que rien ne peut combler. Même la présence réelle dans l’eucharistie ne peut annuler ce vide au creux de l’histoire humaine. Même les discours plus ou moins spirituels sur le compagnonnage avec Jésus, « sa présence en mon coeur » ou tout autre dérivatif ne pourront jamais remplir le trou énorme que le départ du Christ a creusé dans notre histoire.

Alors, devenir chrétien va de pair avec assumer l’absence réelle du « maître parti en voyage »…

 

Bien sûr, pour nous rassurer, nous pouvons d’abord envisager les conséquences positives d’une telle absence. En effet, le départ du Christ loin de nous garantit notre responsabilité effective : s’il était toujours là, nous n’arrêterions pas de lui demander ce qu’il faut faire, tels des gamins inquiets. Cette absence est une garantie de notre condition de croyants adultes.

On pourrait encore essayer d’utiliser cette absence pour « expliquer » les malheurs du monde, la pluralité des religions, la difficulté à croire…

 

Une autre manière de nier l’absence, c’est la trahison. Du moins c’est la piste sur laquelle nous met notre passage d’évangile :

« Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ». Jésus fait sans aucun doute allusion à quatre moments de sa Passion : il est livré le soir par Judas, il comparaît dans la nuit devant Caïphe, Pierre le renie au chant du coq, il est livré à Pilate le matin. Toutes les heures aussi propices à l’attente le sont aussi à la trahison. Celui qui ne veille plus finit par se détourner de l’essentiel de sa vie.

 

L’absence assumée

Et si l’on essayait plutôt d’assumer en vérité l’absence de celui que nous aimons ?

Rien ne pourra le remplacer :

- ni l’Église, si prompte à prendre sa place

- ni l’humanitaire, cache-misère de bien des peurs du vide

- ni la réussite professionnelle et sociale, captant l’énergie de l’attente pour l’investir dans la transformation du seul présent

- ni le divertissement pascalien, qui s’étourdit sans attendre de fin ultime…

 

Assumer l’absence réelle du Christ permet dans le même mouvement d’assumer les autres absences qui peuplent nos mémoires.

Au lieu d’imaginer qu’un défunt est là à côté, mieux vaut attendre le rendez-vous final. Au lieu de projeter l’angoisse du vide sur d’improbables signes ou communications mystérieuses avec lui, mieux vaut prendre acte que la mort n’est plus là, simplement, et qu’il ne sera vraiment présent qu’en Dieu, au-delà du temps et l’espace connu. Au lieu de rechercher des liens imaginaires avec ceux qui ont croisé notre route et qui ont disparu de notre vue, mieux vaut avec courage se tourner résolument vers l’avenir : « laisse les morts enterrer leurs morts » (Lc 9,60).

 

L’Esprit nous aide à habiter l’absence

Celui qui peut nous aider à apprivoiser les absences de nos vies, celle du Christ comme celle de nos amis et familles, c’est l’Esprit de Dieu. Jésus nous l’a promis : son départ ne nous laisse pas orphelins, puisque l’Esprit vient respirer en nous, et orienter notre désir vers la rencontre ultime.

« C’est votre intérêt que je parte; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai ». (Jn 16,7)

« L’Esprit et l’épouse disent : viens ! » (Ap 22,17)

 

Invoquons donc l’Esprit : qu’il nous apprenne comment assumer joyeusement et courageusement l’absence réelle du Christ, et toutes les absences qui jalonnent notre avancée vers lui…

 

1ère lecture : Appel au Seigneur pour qu’il vienne (Is 63, 16b-17.19b; 64, 2b-7)

Lecture du livre d’Isaïe

Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur : tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourquoi rends-tu nos coeurs insensibles à ta crainte ? Reviens, pour l’amour de tes serviteurs et des tribus qui t’appartiennent. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi. 

Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais on ne l’a entendu ni appris, personne n’a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l’homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l’argile, et tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de tes mains.

Psaume : 79, 2.3bc, 15-16a, 18-19

R/ Dieu, fais nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

Berger d’Israël, écoute,
toi qui conduis, ton troupeau : resplendis !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver. 

Dieu de l’univers reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

2ème lecture : L’Église est fidèle dans l’attente du Seigneur(1Co 1, 3-9)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s’est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir solidement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

 

Evangile : « Veillez ! » (Mc 13, 33-37)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde : fais-nous voir le jour de ton salut. Alléluia. (cf. Ps 84, 8)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d’un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Patrick Braud

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14 août 2011

Marie, parfaite image de l’Église à venir

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Parfaite image de l’Église à venir

Homélie de l’Assomption / 15 Août 2011

L’Église en fête célèbre la première créature à être déjà pleinement divinisée : Marie, humble jeune femme juive, « élevée dans la gloire du ciel » (préface de l’Assomption).

Tant mieux pour Marie. Mais quelle incidence sur notre propre aventure humaine ?
En célébrant Marie, associée à la résurrection de son fils, nous célébrons en fait notre propre avenir.

L’Assomption : une pro-vision efficace.

Une vieille règle théologique médiévale peut nous aider à déchiffrer le sens des fêtes mariales. Il n’arrive à Marie personnellement que ce qui est promis à l’Église collectivement. Et ce qu’est l’Église radicalement (une, sainte, catholique, apostolique) Marie l’est déjà personnellement, en plénitude.

« C’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en  général de cette vierge mère qu’est l’Église s’applique en particulier à la Vierge Marie ; et ce qui est dit en particulier de la vierge mère qu’est Marie se comprend en général de l’Église vierge mère. Lorsqu’un texte parle de l’une ou de l’autre, il peut être appliqué presque sans distinction à l’une et à l’autre. »  [1]

La préface de l’Assomption oriente notre regard vers Marie, en avant, comme l’effet symétrique d’un coup d’oeil dans le rétroviseur : « parfaite image de l’Église à venir, aurore de l‘Église triomphante, elle guide et soutient l’espérance de ton peuple encore en chemin ».

C’est en quelque sorte une pro-vision d’espérance, une vision anticipée de ce qui nous attend.

En Marie, l’une des nôtres est déjà personnellement parvenue au terme de ce qui attend chacun d’entre nous et ensemble.

Impossible dans la foi chrétienne d’avoir le regard dans le rétroviseur ! Nulle nostalgie d’un paradis perdu, d’un âge d’or mythique, nul regret d’une période soi-disant idéale n’anime cette provision d’espérance. On peut fixer du regard Marie dans son Assomption en répétant les paroles de Paul : « je poursuis ma course pour tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus.  Non, frères, je ne me flatte point d’avoir déjà saisi; je dis seulement ceci: oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l’avant, tendu de tout mon être,  et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus. » (Ph 3,13-14)

Cette pro-vision est efficace, auto-réalisatrice diraient les linguistes : au moment où l’Église fixe son regard sur l’une d’entre elles déjà élevée dans la gloire, elle en est profondément transformée dans cette contemplation même.

Ce que nous regardons nous influence en retour : c’est vrai de nos écrans, de nos architectures, de nos livres, combien plus encore de nos regards intérieurs !

Lever les yeux vers Marie associée à la gloire du Christ, c’est faire provision d’espérance, et « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5).
Entre Marie et l’Église, le lien est si fort que la vocation de l’une éclaire le mystère de l’autre, et réciproquement.

Parfaite image de l’Église à venir : puisse l’Assomption de Marie soutenir notre marche, notre pèlerinage dans la foi.
Que nul événement ne nous détourne de cette pro-vision d’espérance.

 


[1]. Isaac de l’Étoile, 1100-1178, abbé du monastère de l’Etoile (à Archigny dans la Vienne), fondateur de l’abbaye Notre Dame des Châteliers sur l’ile de Ré, Homélie LI, « Sources chrétiennes n° 339, pp. 203-205

 

 

1ère lecture : La Femme de l’Apocalypse, image de l’Église comme Marie (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’Alliance du Seigneur apparut dans son Temple.
Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds,e t sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l’enfantement.
Un autre signe apparut dans le ciel : un énorme dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes,et sur chaque tête un diadème.
Sa queue balayait le tiers des étoiles du ciel, et les précipita sur la terre. Le Dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
Or, la Femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les menant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son Trône,
et la Femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place.
Alors j’entendis dans le ciel une voix puissante, qui proclamait : « Voici maintenant le salut,la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! »

Psaume : Ps 45, 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16

R/ Heureuse es-tu, Vierge Marie, dans la gloire de ton Fils.

Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

2ème lecture : Le Christ nous entraîne tous dans la vie éternelle ( 1 Co 15, 20-27a)

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection. En effet, c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C’est lui en effet qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort, car il a tout mis sous ses pieds.

Evangile : « Heureuse celle qui a cru ! » (Lc 1, 39-56)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis : Marie est entrée dans la gloire de Dieu ; exultez dans le ciel, tous les anges ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur,
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âgesur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
Patrick Braud

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13 août 2011

Maison de prière pour tous les peuples

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Maison de prière pour tous les peuples

Homélie du 20° Dimanche ordinaire / Année A   / 14/08/2011

Quelle place donner aux étrangers dans la vie sociale, culturelle, religieuse d’un pays ?

Faut-il leur accorder le droit de vote ? À quelles élections ? Quelle place peuvent-ils prendre dans les associations, dans les Églises ? Faut-il une politique d’intégration, d’assimilation, ou bien un multiculturalisme intelligent ?

Ces questions sont de toujours à toujours, et nos politiques ne sont ni les premiers ni les derniers à instrumentaliser ou au contraire à fuir ces réels enjeux du vivre ensemble.

Isaïe : l’ouverture à l’universel.

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Isaïe transmet une prise de position courageuse, sans doute à contre-courant de l’opinion majoritaire des coreligionnaires juifs de son époque. « Je ferai bon accueil aux étrangers qui se sont attachés au service de mon Nom. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière. » (Is 56).

Bien sûr la condition exprimée semble restrictive (« s’attacher au service du Nom » = se détacher du polythéisme et devenir un craignant-Dieu). Mais pour l’époque c’est déjà révolutionnaire d’universaliser ainsi le salut et le bonheur offerts dans le temple de Jérusalem. La conclusion est encore plus stupéfiante : « ma maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples. »

Salomon ira dans ce sens en demandant à Dieu d’exaucer les prières des étrangers qui viendront prier ici (1R 8)…

Que quelques tribus d’ex-nomades, d’ex-esclaves aient prétendu détenir la vérité sur le seul vrai Dieu est déjà un tournant unique de l’histoire humaine. Qu’ils aient élargi leur position religieuse jusqu’à en conclure logiquement que ce dieu – puisqu’il est unique – est aussi le dieu des païens, des étrangers, de l’univers tout entier, est un autre tournant tout aussi important.

Les prophètes ne font pas de Jérusalem une capitale ethnocentrée. Elle est « maison de prière pour tous les peuples ». Le Vatican, en demandant un statut international pour la ville de Jérusalem, serait paradoxalement plus juif que les politiques juifs, dans la ligne prophétique Isaïe !

Paul : le souci des locaux.

Paul réfléchit lui aussi à ce mystère d’Israël au milieu des nations (Rm 11).

Le scandale de conf-car-paris-2009-saint-paul Doctrine sociale dans Communauté spirituellela croix du Christ a opéré un chassé-croisé surprenant. Ceux qui étaient loin (les étrangers) sont désormais devenus proches, et les enfants de famille (les juifs) semble être devenus des ennemis irréductibles, alors que Jésus est l’un d’entre eux, ainsi que Paul et tous les premiers chrétiens.

L’apôtre des païens n’oubliera jamais la vocation singulière du peuple de l’Alliance. Tout en parcourant la Méditerranée, jusqu’à faire arriver le premier évangile en Europe, Paul n’aura de cesse de rappeler que les fils de famille ne doivent pas être délaissés ni méprisés sous prétexte d’ouverture aux païens.

 

Si nous avions gardé cette tension féconde, nous n’aurions jamais regardés les juifs comme les nouveaux étrangers du christianisme. Nous aurions empêché les pogroms, les conversions forcées, peut-être même la Shoah…

Jésus : l’étranger est surprise.

Jésus est juif jusqu’au bout des ongles. Alors qu’il fait un peu de camping touristique, ou du  étrangermoins alors qu’il prend du repos le long de la côte libanaise (Tyr et Sidon), il semble camper dans un complexe de supériorité si courant chez les rabbins juifs. « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ». Autrement dit : les étrangers, ce n’est pas mon problème. Isaïe a dû se retourner dans sa tombe ! Heureusement, la ténacité de cette libanaise qui lui réclame des miettes va ébranler l’autosuffisance juive qui n’a pas épargné même Jésus : « les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leur maître ». Là, Jésus stupéfait est obligé de reconnaître que cette femme a raison : les étrangers sont bien invités au festin, et pas que pour des miettes ! C’est sans doute un déclic dans la conscience de Jésus. À partir de la rencontre de cette étrangère, il défendra jusqu’au bout l’universalité de sa mission. Il annoncera de salut pour tous. L’écriteau INRI, rédigé en latin, grec et araméen témoignera de son désir de « rassembler dans l’unité des enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), étrangers et juifs enfin réunis.

 

·      Peut-on conclure quelque chose de ce bref parcours sur la place des étrangers dans la vie d’Israël et de l’Église ?

 IsaïePas un programme politique détaillé. 

Pas un catalogue de mesures répressives ou libérales.

Plutôt un état d’esprit, qui aura des conséquences énormes à la longue.

Avec Isaïe nous continuons de proclamer que tous les étrangers ont leur place dans la maison de prière qu’est l’Église, pour tous les peuples.

Avec Paul, nous rappelons en même temps il ne faut pas oublier les fils de la maison, ceux qui accueillent, et qui ont besoin de ne pas devenir symétriquement les étrangers des autres.

Avec Jésus, nous voulons nous laisser surprendre dans la rencontre de l’étranger, qui a tant de choses à nous apprendre sur Dieu.

Ce n’est qu’un socle sur lequel bâtir une vraie politique d’accueil des étrangers. Il faudrait d’ailleurs relire tous les textes bibliques accordant aux étrangers un statut d’égalité avec les juifs dans le Royaume d’Israël (ex: « la loi sera la même pour le citoyen et pour l’étranger en résidence parmi vous » Ex 12,49 etc.)

Mais ce socle pourrait déjà changer bien des choses dans nos têtes, dans nos coeurs, dans notre porte-monnaie.

 

L’immigration à la lumière de la doctrine sociale – 1ère partie from Semaines Sociales de France on Vimeo.

 

1ère lecture : Dieu accueille les étrangers qui viennent le prier (Is 56, 1.6-7)
Lecture du livre d’Isaïe

Parole du Seigneur :
Observez le droit, pratiquez la justice. Car mon salut est approche, il vient, et ma justice va se révéler. 
Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l’amour de son nom et sont devenus ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et s’attachent fermement à mon Alliance, je les conduirai à ma montagne sainte. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».

Psaume : Ps 66, 2b-3, 5abd, 7b-8

R/ Dieu, que les peuples t’acclament ! Qu’ils t’acclament, tous ensemble !

Que ton visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
sur la terre, tu conduis les nations. 

Dieu, notre Dieu, nous bénit. 
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

2ème lecture : Le rôle des Juifs dans la nouvelle Alliance (Rm 11, 13-15.29-32)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d’en sauver quelques-uns. Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l’écart, qu’arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts ! 
Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu, et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d’Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même eux aussi, maintenant ils ont désobéi à cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c’est pour que maintenant, eux aussi, ils obtiennent miséricorde. Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.

Evangile : Jésus exauce la prière d’une étrangère (Mt 15, 21-28)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur protège l’étranger. Heureux qui met en lui son espoir ! Alléluia. (Ps 145, 5.8-9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus s’était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. - C’est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Patrick BRAUD

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