L'homélie du dimanche (prochain)

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9 mars 2013

Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale

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Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale

Homélie du 4° Dimanche de Carême / Année C
10 mars 2013

 

« Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout » (Coluche).

Le fondateur des Restos du coeur se faisait philosophe pour souligner la difficulté de concilier des valeurs contraires comme la justice et la liberté, et en même temps pour en souligner l’urgence et l’importance sociale.

Concilier signifie : amener à un accord des personnes d’opinions contraires, d’intérêts divergents ; mettre ensemble des choses ayant des caractéristiques opposées. Le verbe vient du latin conciliare qui veut dire : unir.

La réconciliation dont parle Paul dans la deuxième lecture (1Co 5,17-21) est donc la Réconciliation verticale pour réconciliation horizontale dans Communauté spirituelle toulouse-lautrec-henri-de-1864-la-ravaudeuse-1849718reprise de ce travail d’harmonisation, qui a dû être interrompu pour nécessiter un tel investissement de la part de l’Apôtre. Tout se passe comme si Dieu avait disposé les êtres et les choses avec justesse dans sa Création, c’est-à-dire de manière à être ajustés les uns aux autres. Mais la rupture introduite par le péché des origines, compilé génération après génération, fait que les êtres humains ne vivent plus en pleine harmonie les uns avec les autres, ni avec les animaux ou le cosmos qui les entourent. Réconcilier, c’est alors entreprendre le patient travail de couture qui occupait les ravaudeuses autrefois : fil après fil, pièce sur pièce, raccommoder, réunir, réajuster, retisser…

C’est constater au départ que les gens ont des intérêts contraires, des antipathies tenaces, et pourtant faire le pari de les réunir au final.

Paul parle de réconcilier Dieu avec les hommes, ou plutôt les hommes avec Dieu, car ce n’est pas la même chose. Du côté de Dieu, nul intérêt divergent avec l’homme, nulle animosité au contraire. Du côté de l’homme, une terrible méprise sur sa liberté qui lui apparaît antagoniste de celle de Dieu (à l’image de la méprise du fils prodigue de notre évangile en Lc 15,1-32).

 

Comment résoudre ce conflit ?

En fait il a déjà été résolu – nous dit Paul – et résolu une fois pour toutes. En Christ, Dieu a retourné comme un gant les accusations qu’il aurait été en droit de porter contre nous. C’est Jésus lui-même qui à été identifié au péché afin que nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Condamné en tant qu’homme à l’humiliation de la croix, Jésus est descendu au rang des malfaiteurs, des criminels, des maudits de Dieu. Ressuscité par Dieu au plus haut, le Christ a élevé avec lui notre nature humaine.

Depuis Pâques, nul criminel n’est si loin de Dieu que le Christ ne puisse se réconcilier avec lui, puisqu’il est en personne la passerelle entre les deux mondes. Il suffit de se laisser réconcilier, insiste Paul, c’est-à-dire de laisser le Christ s’unir à nous pour qu’il nous unisse à Dieu.

Mieux qu’une super glu réalisant l’adhésion solide de deux surfaces en quelques secondes, le Christ « recolle » l’homme à Dieu parce qu’il adhère aux deux. Être uni à lui (dans l’eucharistie, la prière, la relation à autrui) est alors suffisant pour à nouveau être prennent pleinement ajusté à Dieu, identifié à la justice de Dieu.

En s’éloignant de la soif de Dieu, l’Occident a pour une bonne part oublié l’urgence de cette réconciliation-là. On sent bien en Europe que la réconciliation entre les hommes est vitale : entre la France et l’Allemagne, entre nos anciennes colonies et nous, entre les générations… Nous cherchons à concilier des valeurs antagonistes : la liberté et l’égalité, la justice et la fraternité etc? Et nous avons raison. Mais nous avons perdu de vue que la réconciliation horizontale (avec les autres) découle de la réconciliation verticale (avec Dieu).

Là comme ailleurs, Dieu est le plus court chemin d’un homme un autre.

De même pour la réconciliation avec la nature environnante : le désir écologique d’une vie ajustée à notre univers vivant ignore que l’harmonie avec Dieu en est la clé de voûte. Si nous savions davantage faire le détour par Dieu, nous pourrions plus facilement retisser les liens manquants ou abîmés avec nos proches, avec notre environnement, notre planète…

À l’instar de Moïse se détournant pour voir le buisson ardent, nous ne pouvons libérer nos frères qu’en acceptant d’être d’abord rencontrés par Dieu, habités par lui, jusqu’à devenir ses ambassadeurs, comme l’écrit Paul. Un ambassadeur vient au nom d’un autre, plus grand que lui. Un ambassadeur a un pouvoir pour agir au nom de cet autre.

Tel est Paul dans son ministère de réconciliation.

Tels sont les prêtres dans le ministère de la confession.

Telle est l’Église dans le rôle sacramentel qu’elle joue au milieu des nations.
En Afrique du Sud par exemple, pour unir à nouveau les anciennes victimes de l’apartheid et leurs anciens maîtres (cf. la Commission nationale de vérité et réconciliation). En pays d’islam pour poser les pierres d’attente d’une possible harmonie entre chrétiens et musulmans. Partout où la haine a déchiré des familles, des ethnies (au Rwanda, au Libéria…), des peuples, les chrétiens inlassablement reprennent le fil de leur dévidoir pour raccommoder le lien social, les liens interreligieux etc.

 

Si nous nous laissons réconcilier avec le Christ, nous serons acteurs de cette même réconciliation autour de nous.

Et Dieu sait que ces fractures (d’argent, de séparations familiales, d’oppositions idéologiques…) sont nombreuses, auxquelles nous participons parfois hélas.

À travers le sacrement de réconciliation, grâce au jeûne, à l’aumône, à la prière, laissons le Christ patiemment réunir à nouveau ceux que tout semble opposer.

 

1ère lecture : L’arrivée en Terre Promise et la célébration de la Pâque (Jos 5, 10-12)

Lecture du livre de Josué

Après le passage du Jourdain, les fils d’Israël campèrent à Guilgal et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, vers le soir, dans la plaine de Jéricho.
Le lendemain de la Pâque, ils mangèrent les produits de cette terre : des pains sans levain et des épis grillés.
À partir de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu’ils mangeaient les produits de la terre. Il n’y avait plus de manne pour les fils d’Israël, qui mangèrent cette année-là ce qu’ils récoltèrent sur la terre de Canaan.

Psaume : Ps 33, 2-3, 4-5, 6-7

R/ Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur.

Je bénirai le Seigneur en tout temps, 
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur : 
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur, 
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond : 
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira, 
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend : 
il le sauve de toutes ses angoisses

2ème lecture : Réconciliés avec Dieu par le Christ (2Co 5, 17-21)

Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation.
Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.

Evangile : Parabole du père et de ses deux fils (Lc 15, 1-3.11-32)

Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. Comme la tendresse d’un père pour son enfant, le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (cf. Ps 102, 8.13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
Jésus disait cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.’ Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : ‘Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…’
Mais le père dit à ses domestiques : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent la fête.

Le fils aîné était aux champs. À son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : ‘C’est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a vu revenir son fils en bonne santé.’
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »
Patrick Braud

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12 mai 2012

Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses dures

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Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses dures

Homélie du 6° dimanche de Pâques / Année B
13/05/2012

  • Mère Teresa racontait que les hindous caractérisaient ainsi les religions présentes à Calcutta : « le bouddhisme est la religion du détachement, l’islam est la religion de l’obéissance, le christianisme est la religion de l’amour ». Bien vu !

Les « gens du dehors » ont souvent de meilleurs yeux pour repérer qui est qui. On se souvient que ce sont des païens qui à Antioche ont donné aux disciples de Jésus le nom de chrétiens qui leur est resté dans l’histoire (Ac 11,19).

Le christianisme est réellement la religion de l’amour. À condition de s’entendre sur ce terme.

La tentation moderne et occidentale serait d’exalter le côté sentimental de la démarche religieuse : avoir de la compassion pour les pauvres, être ému par ceux qui souffrent, être capable d’élans du coeur pour ceux que personne n’aime. Les textes du jour devraient nous éviter une telle méprise. Quand Jésus parle d’amour, il parle de commandement. Or le sentiment ne vient pas sur commande. Il rajoute : « comme je vous ai aimé », ce qui évoque aussi bien les conflits avec les pharisiens que le pardon à ses bourreaux. Nul côté sentimental à cela.

  • Jésus va encore plus loin : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Certes, donner sa vie peut s’accompagner d’intenses sentiments, lorsque par exemple une mère se sacrifie pour son enfant. Mais le Christ lui est mort pour les coupables. Comme le constate Paul : « Christ est mort pour des impies ; à peine en effet voudrait-on mourir pour un homme juste ; pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir; mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous. » (Rm 5,7-8)
  • Jean quant à lui est sans doute celui qui parle le plus d’amour dans ses écrits (27 usages du mot). Cet amour « vient de Dieu » et non pas de nos seuls élans. Il se traduit chez Dieu par une gratuité antérieure à toutes nos réponses, par une ténacité qui va jusqu’à faire de Jésus une « victimes offerte » pour nous sauver. C’est donc un amour en actes, qui va jusqu’à payer le prix du sang pour faire vivre ce qui pourtant tuent et rejettent.
  • Pierre, dans les Actes des Apôtres, reconnaît lui aussi l’amour de Dieu à ses actes : « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ». L’amour promeut une égalité absolue : pas de préférés, ou plutôt tous et chacun sont préférés.
  • Pendant trois siècles, les martyrs chrétiens ont pratiqué l’amour évangélique au Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses dures dans Communauté spirituelle doc8martyrpoint d’aimer leurs ennemis, ceux-là mêmes qui les condamnaient, les jetaient en prison puis aux bêtes dans les arènes du cirque romain. Les premiers chrétiens seront confrontés à ces défis de l’amour au sens évangélique : comment aimer ceux qui ne sont pas aimables ? Ceux qui n’inspirent aucun sentiment de sympathie ni de compassion ? Les dockers de Corinthe, les métèques de Rome, partout les esclaves et souvent les prostituées et les collabos : un tel ramassis de sous-humanité faisait des Églises locales avec très peu de notables au début. Paul le constate : « Aussi bien, frères, considérez votre appel: il n’y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de gens bien nés » (1Co 1,26)

C’est avec ces gens-là, qui ne se sont pas choisis, qui n’inspirent pas d’élan compassionnel, que l’amour fraternel demandé par Jésus a d’abord été vécu.

  • Ce défi reste le nôtre : nos assemblées sont-elles un lieu pour découvrir l’amour mutuel, tels que le Christ l’a commandé ? Si nous reproduisons entre nous les mêmes barrières sociales et les mêmes liens d’attachement que d’habitude, sommes-nous  fidèles au commandement du Christ ? Si un inconnu peut entrer et ressortir de nos assemblées sans que personne ne lui adresse une parole ou un regard, verra-t-il là  un témoignage d’amour fraternel ? Si nos assemblées sont monocolores, si elles choisissent leurs membres à la manière des clubs mondains pour être entre gens  semblables, seront-elles encore chrétiennes ?

Ce sont là des choses dures, contrairement aux choses tendres qu’aurait aimées entendre Lucienne Boyer dans les années 30 en demandant de lui parler d’amour…

  • « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » : c’est sûrement l’une des phrases les plus célèbres de l’humanité, et il faut du temps pour en deviner toute la profondeur. Beaucoup ne connaissent pas cette phrase, et pourtant ils en vivent. Car, comme le constate Jean : « tous ceux qui aiment connaissent Dieu », chrétiens ou non. Décidément, impossible d’enfermer l’Évangile dans une identité particulière !

 

1ère lecture : Les premiers païens baptisés (Ac 10, 25-26.34-35.44-48)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Quand Pierre arriva à Césarée chez Corneille, centurion de l’armée romaine, celui-ci vint à sa rencontre, et se jetant à ses pieds, il se prosterna. Mais Pierre le releva et lui dit : « Reste debout. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. »
Puis il s’adressa à ceux qui étaient là : « En vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l’adorent et font ce qui est juste. »
Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint s’empara de tous ceux qui écoutaient la Parole. Tous les croyants qui accompagnaient Pierre furent stupéfaits, eux qui étaient Juifs, de voir que même les païens avaient reçu à profusion le don de l’Esprit Saint. Car on les entendait dire des paroles mystérieuses et chanter la grandeur de Dieu.
Pierre dit alors : « Pourrait-on refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous ? » Et il donna l’ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ. Alors ils lui demandèrent de rester quelques jours avec eux.

 

Psaume : 97, 1, 2-3ab, 3cd-4a.6b

R/ Dieu révèle sa puissance à toutes les nations

 

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière.
Acclamez votre roi, le Seigneur !

 

2ème lecture : « Dieu est amour » (1Jn 4, 7-10)

Lecture de la première lettre de saint Jean

Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.

Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés.

 

Evangile : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 9-17)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur nous a laissé un commandement nouveau : « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera.
Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. »
Patrick BRAUD

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5 mai 2012

La parresia, ou l’audace de la foi

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

La parresia, ou l’audace de la foi

Homélie du 5° Dimanche de Pâques – Année B
06/05/2012

Un mot revient 3 fois dans nos lectures de ce Dimanche : assurance.

Non pas l’assurance financière dont les compagnies sont en difficulté avec la crise économique actuelle. Non pas la belle assurance d’une top model très « people » en défilé officiel.

C’est d’une autre assurance dont nous parle Saint Jean : « mes bien-aimés, nous nous tenons avec assurance devant Dieu ». (1 Jn 3, 18 ? 24).

D’où vient cette assurance ?

Non de nous-mêmes, de nos capacités ou de nos talents.

Cette assurance vient de ce que « Dieu est plus grand que notre coeur ».

Lorsqu’un alpiniste assure son escalade sur une paroi très raide, cela veut dire qu’il fait confiance à ses pitons solidement enfoncés dans la roche, à son harnais et sa corde qui le retiendraient au cas où.

La confiance de St Jean est celle de l’alpiniste qui a planté sa foi en Dieu, pas en lui d’abord.

Du coup, l’assurance que donne cet enracinement en Dieu, par son Esprit, devient dans les Actes des Apôtres un formidable courage pour annoncer l’Évangile. Le passage d’aujourd’hui nous montre Paul : « à Damas, il avait prêché avec assurance au nom de Jésus ». A Jérusalem, « il prêche avec assurance au nom du Seigneur et débat avec les Juifs de langue grecque ». Malgré le danger latent, Paul ose librement annoncer la Résurrection de Jésus (le « kérygme »). De Paul, vu sa personnalité et son immense culture, cela ne nous étonne pas trop. Mais cette assurance pleine de courage et de liberté n’est pas réservée qu’à Paul. À tel point que cela intrigue les accusateurs des apôtres : « considérant l’assurance de Pierre et de Jean, et se rendant compte que c’étaient des gens sans instruction ni culture, les membres du Grand Conseil étaient dans l’étonnement ». (Ac 4, 13).

12 fois (et 12 est évidemment un chiffre symbolique de l’Église) ce mot « assurance » est ainsi employé dans le livre des Actes. Du premier kérygme de Pierre : « Frères, il est permis de vous le dire en toute assurance : Dieu l’a ressuscité, ce Jésus ». (Ac 2, 29) jusqu’à la belle finale du livre : « Paul recevait tous ceux qui venaient le trouver (à Rome), proclamant le Royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec pleine assurance et sans obstacle » (Ac 28, 30).

Ce mot « assurance » traduit le terme grec : parresia, qui vient de pan (=tout) et rema (= parole). C’est une parole qui assume le tout de ce qu’elle signifie. La parresia, c’est donc une parole courageuse, libre, entière, vraie, pleine d’assurance. Dans la société démocratique d’Athènes, seul le citoyen libre avait le droit de parler ainsi en public, avec parresia. Eh bien : dans l’Église, chaque baptisé reçoit de l’Esprit saint ce courage prophétique de parler la tête haute avec audace.

C’est de cette force intérieure qu’étaient animés les martyrs chrétiens, de Blandine devant les lions au Père Popielusko devant la terreur soviétique. C’est cette parresia qui animait Jeanne d’Arc devant ses juges, ou Bernadette Soubirous devant le Curé de Lourdes plutôt sceptique?

 La parresia, ou l'audace de la foi dans Communauté spirituelle

Cette assurance est toujours à l’?uvre chez les baptisés qui dénoncent la corruption en Afrique, les intérêts militaro-industriels en Amérique Latine, où le non-respect de la vie en Occident. Ils savent qu’il y aura un prix à payer pour une telle parole libre, mais ils l’assument, sans haine ni violence. Car c’est en un Autre qu’eux-mêmes qu’ils mettent leur confiance. La parresia est sûrement un fruit de l’Esprit Saint : cette assurance tranquille, cette audace de la parole, cette franchise, cette affirmation de l’essentiel de la foi, sereine et respectueuse des autres? C’est être fort à la manière de Jésus qui parle vrai, sans arrogance, sans mépris.

La parresia, c’est finalement être soi, parce que l’on vit d’un Autre !

Les chrétiens rendront service à l’ensemble de la société s’ils sont fidèles à ce charisme de leur baptême : avoir le courage de parler vrai, et oser l’audace d’une proclamation confiante, même à contre-courant, parce que s’appuyant sur un Autre.

De la démocratie en AmériqueAlexis De Tocqueville (De la Démocratie en Amérique, 1835) faisait remarquer que les démocraties étaient tentées par un affadissement général. Elles ne peuvent durer que si certains réagissent contre une certaine lâcheté et une démission ambiantes :

« J’ai déjà fait observer plus haut que les législateurs de l’Union avaient presque tous été remarquables par leurs lumières, plus remarquables encore par leur patrio­tisme.

Ils s’étaient tous élevés au milieu d’une crise sociale, pendant laquelle l’esprit de liberté avait eu continuellement à lutter contre une autorité forte et dominatrice. La lutte terminée, et tandis que, suivant l’usage, les passions excitées de la foule s’atta­chaient encore à combattre des dangers qui depuis longtemps n’existaient plus, eux s’étaient arrêtés; ils avaient jeté un regard plus tranquille et plus pénétrant sur leur patrie; ils avaient vu qu’une révolution définitive était accomplie, et que désormais les périls qui menaçaient le peuple ne pouvaient naître que des abus de la liberté. Ce qu’ils pensaient, ils eurent le courage de le dire, parce qu’ils sentaient au fond de leur coeur un amour sincère et ardent pour cette même liberté; ils osèrent parler de la restreindre, parce qu’ils étaient sûrs de ne pas vouloir la détruire *. »

Et Alexandre Soljenitsyne, prix Nobel de littérature (1970) avertissait l’Occident  à Harvard le 8 juin 1978.

« Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. (..) Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant coureur de la fin ? »

Proclamer le kérygme avec une pleine assurance est donc un service à rendre à la société toute entière ! 

Ce temps pascal qui nous prépare à Pentecôte nous prépare en même temps au courage de la foi.

Que chacun réfléchisse :

- dans quel domaine de mes responsabilités cette parresia me manque-t-elle ?

- comment retrouver cette force intérieure ?

Il y va du témoignage prophétique de notre Église dans la société actuelle.

 


* A cette époque, le célèbre Alexandre Hamilton, l’un des rédacteurs les plus influents de la Constitution, ne craignait pas de publier ce qui suit dans Le Fédéraliste, nº 71: « Il est arrivé plus d’une fois qu’un peuple, sauvé ainsi des fatales conséquences de ses propres erreurs, s’est plu à élever des monuments de sa reconnaissance aux hommes qui avaient eu le magnanime courage de s’exposer à lui déplaire pour le servir. »

1ère lecture : Paul se joint aux Apôtres témoins du Christ (Ac 9, 26-31)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

Après sa conversion, Paul vint à Jérusalem. Il cherchait à entrer dans le groupe des disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne pouvaient pas croire que lui aussi était un disciple du Christ. Alors Barnabé le prit avec lui et le présenta aux Apôtres ; il leur raconta ce qui s’était passé : sur la route, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé ; à Damas, il avait prêché avec assurance au nom de Jésus. Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec les Apôtres, prêchant avec assurance au nom du Seigneur. Il parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. Les frères l’apprirent ; alors ils l’accompagnèrent jusqu’à Césarée, et le firent partir pour Tarse.
L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Dans la crainte du Seigneur, elle se construisait et elle avançait ; elle se multipliait avec l’assistance de l’Esprit Saint.

Psaume : 21, 26-27ab, 28-29, 31-32
R/ À toi, Dieu, notre louange, au milieu de l’Église

Tu seras ma louange dans la grande assemblée ;
devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;
ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent. 

La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, 
chaque famille de nations se prosternera devant lui : 
« Oui, au Seigneur la royauté, 
le pouvoir sur les nations ! » 

Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; 
on annoncera le Seigneur aux générations à venir. 
On proclamera sa justice au peuple qui va naître : 
« Voilà son oeuvre ! »

2ème lecture : Aimer en vérité (1Jn 3, 18-24)

Lecture de la première lettre de saint Jean
Mes enfants, nous devons aimer, non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous aurons le c?ur en paix ; notre c?ur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre c?ur, et il connaît toutes choses. 

Mes bien-aimés, si notre coeur ne nous accuse pas, nous nous tenons avec assurance devant Dieu. Tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l’accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qui lui plaît.
Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné son Esprit.

Evangile : La vigne et les sarments (Jn 15, 1-8)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Heureux qui demeure vivant dans le Seigneur : il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps. Alléluia. (cf. Ps 1, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu’il en donne davantage.
Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu’on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »
Patrick Braud

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28 avril 2012

La Résurrection est un passif

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La Résurrection est un passif

Homélie du 4° dimanche de Pâques  29/04/2012

Notre époque est à l’individualisme, dit-on. Le mot d’ordre serait : ‘il faut que tu t’en sortes. N’attend rien des autres. Réussis à la force du poignet. Accroche-toi et tu verras que tu as en toi tout pour accomplir tes rêves.’ Un corollaire inquiétant de cet hymne au mérite est ailleurs le mépris des pauvres et des perdants de la vie. Ceux qui n’arrivent pas à sortir de leurs galères sont ceux qui ne le méritent pas. Ils n’ont pas su mobiliser leurs énergies et leurs talents : tant pis pour eux, car personne ne peut le faire à leur place.

Les lectures de ce quatrième dimanche de Pâques s’inscrivent radicalement en faux contre cette mentalité du self-made-man. Regardez les verbes employés : ils sont presque tous au passif.

Le paralysé de la Belle Porte du Temple de Jérusalem « a été sauvé ». Il ne s’est pas sauvé tout seul, à force de rééducation ou de mendicité. Dans la bouche de Pierre (dans son « kérygme »), Jésus le Nazaréen « a été crucifié par vous, et ressuscité par Dieu ». Comme une balle de ping-pong, Jésus est d’abord livré à la foule, avant d’être délivré par son Père. Il a été « rejeté » puis il fait « pierre d’angle » (Ac 4,8-12).

La résurrection n’est donc pas à mettre à l’actif de Jésus, mais de son Père, et au passif de la foule. Personne ne se ressuscite lui-même. Personne, encore moins le Fils unique, celui qui choisit de se recevoir sans cesse d’un Autre avec qui il ne fait qu’un. D’où le paradoxe de l’évangile de Jean, où Jésus semble affirmer que c’est lui qui fait tout : « je donne ma vie, pour la reprendre ensuite », avant de préciser qu’il ne le fait qu’en communion avec son Père, de qui il reçoit la force et la puissance pour traverser la mort : « voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père » (Jn 10,11-18)

Souvenons-nous que la dernière tentation du Christ sur la croix, c’est justement de renoncer au passif, pour tenter de survivre tout seul. Par trois fois (cf. les trois tentations au désert), on lui suggère sur la croix : « sauve-toi toi-même ». (Lc 23, 34-38). Il refusera jusqu’au bout, parce que sa vie c’est de se recevoir et non de prendre.

Le verbe ressusciter devrait donc, du côté du Christ comme du côté des hommes, se conjuguer toujours au passif.
Personne ne peut se ressusciter lui-même.
Pour Dieu seul la résurrection est un actif.

Du coup, c’est l’ensemble de la vie chrétienne qui est placée sous le signe du passif : être sauvé, être aimé, être appelé. Comme la vie humaine d’ailleurs : personne ne s’est fait naître lui-même. On est d’abord conçu avant de concevoir, parlé avant de parler, éduqué avant d’éduquer, aimé avant d’être aimé. Saint Jean le dit avec force dans la deuxième lecture : c’est « Dieu qui a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes ».

Ce passif est au coeur de la résurrection du Christ, et donc de la nôtre. En fait, la résurrection est un acte trinitaire : le Fils est relevé d’entre les morts par son Père dans la force de l’Esprit. Les trois sont unis dans cette plongée aux enfers et cette remontée lumineuse. Même la déréliction de Jésus, abandonné sur la croix, est la volonté commune des trois d’aller chercher et sauver ceux qui étaient perdus. « Aussi Dieu l’a-t-il exalté, et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2,6-11).

Les conséquences de ce passif résurrectionnel sont pour nous immenses.
Non il n’est pas vrai que chacun doive s’en sortir seul, en comptant sur ses seules forces.
Non il n’y a pas de loi d’airain qui condamnerait les pauvres ou les vaincus de cette société à ne s’en prendre qu’à eux-mêmes.
Le vrai salut est de pouvoir compter sur d’autres. Cela peut paraître humiliant, puisqu’on nous répète à l’envi que c’est une faiblesse coupable. Mais cela se révèle humanisant, parce qu’on apprend ce que être aimé signifie.

 

Être ressuscité, c’est recevoir de l’autre le courage de se relever.
C’est faire l’expérience d’une dette que je ne pourrai rembourser qu’en ressuscitant à mon tour quelqu’un qui ne pourra pas me le rendre.
C’est finalement recevoir de Dieu la force de vaincre la mort, quelque soit le visage que celle-ci prend en nous et autour de nous.

Acceptons de verser cette capacité résurrectionnelle à l’actif de Dieu, à notre propre passif. Cela passe par l’appui sur d’autres, la confiance, l’ouverture, la confidence, l’humble appel à l’aide…

Pâques est une fête pour ceux qui acceptent de recevoir.

 

1ère lecture : Le kérygme de Pierre (Ac 4, 8-12)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Convoqué devant le grand conseil d’Israël, Pierre, rempli de l’Esprit Saint, leur déclara : « Chefs du peuple et anciens, nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait du bien à un infirme, et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé. Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’lsraël : c’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri. Ce Jésus, il est la pierre que vous aviez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d’angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver. »

Psaume : 117, 1.4, 8-9, 22-23, 28-29

R/ Sur la pierre méprisée par les maçons, Dieu a fondé son oeuvre

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ;
mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les puissants !

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’?uvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

Tu es mon Dieu, je te rends grâce,
mon Dieu, je t’exalte !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !

2ème lecture : Dans son amour, Dieu fait de nous ses enfants(1Jn 3, 1-2)

Lecture de la première lettre de saint Jean

Mes bien-aimés,
voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu ? et nous le sommes. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu’il n’a pas découvert Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est.

Evangile : Le Bon Pasteur se donne pour son troupeau (Jn 10, 11-18)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Jésus, le bon Pasteur, connaît ses brebis et ses brebis le connaissent : pour elles il a donné sa vie.Alléluia. (cf. Jn 10, 14-15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n’est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Le Père m’aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite.
Personne n’a pu me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Patrick Braud

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