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27 avril 2013

Persévérer dans l’épreuve

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Persévérer dans l’épreuve

 

Homélie du 5° dimanche de Pâques / Année C

28/05/2013

 

En Afrique de l’Ouest, les Pères Blancs avaient transposé le « catéchisme de Persévérer dans l'épreuve dans Communauté spirituelle 6581028-Mpersévérance » des enfants de France aux nouveaux baptisés adultes africains, pour les aider à tenir bon dans la foi.

« Persévérer dans la foi » est l’exhortation que Paul et Barnabé adressaient aux Églises d’Iconium et d’Antioche.

Persévérer vient du grec : hypomeno (hypomeno : hypo = en-dessous, meno = rester : hypomeno  = rester, demeurer, séjourner, s’attarder, ne pas partir, continuer à être présent).

 

En effet, après le premier élan de la découverte et de l’adhésion au Christ ressuscité, les problèmes commencent. Matthieu était très clair : « Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mt 10,22 ; 24,13).

 

Du temps de Paul et Barnabé, c’était l’exclusion de la synagogue juive, les tracasseries de l’administration romaine, et bientôt les bêtes du cirque pour ceux qui refuseraient de renier le Christ.

Du temps des Pères Blancs en Afrique au XIX° siècle, c’était le risque d’exclusion des villages, de subir la magie des sorciers païens, voire le supplice des rois locaux (cf. les martyrs d’Ouganda).

De notre temps, c’est la moquerie et la dérision dont on entoure le christianisme en France, l’inconfort d’appartenir à une minorité facilement stigmatisée, et la difficulté de vivre une Église pas toujours enthousiasmante.

perseverance-poster épreuve dans Communauté spirituelle 

« Persévérer dans la foi » est donc un défi de toutes les époques. Ici comme ailleurs, « il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Qo 1,9) !

C’est justement parce que c’est une grande constante de la vie chrétienne que les encouragements à persévérer sont indispensables.

On ne peut pas abandonner les baptisés adultes de Pâques à la débrouille spirituelle et humaine, comme ils peuvent, tout seuls.

On ne peut pas laisser les confirmés de Pentecôte à l’écart des équipes liturgiques, bibliques, et des actions de solidarité.

On ne peut pas lâcher les jeunes mariés dans la nature sans leur donner comme un tutorat, un parrainage sur lequel s’appuyer.

Car la persévérance s’affronte tôt ou tard à l’épreuve.

« Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu », avertissait Paul et Barnabé, instruits par leur propre expérience.

Le mot grec pour épreuve est thlipsis (thlipsis) et désigne un chemin qui va en se rétrécissant, étroit, contracté. Il vient du verbe thlibo (thlibo) : presser (comme des grappes), oppresser.

L’épreuve est donc ce qui oppresse jusqu’à ne plus voir d’issue.

L’épreuve d’une Église assez décevante sous bien des aspects pour les nouveaux baptisés.

L’épreuve d’assemblées peu enclines à construire avec les jeunes confirmés.

L’épreuve de la durée pour les couples qui voulaient s’aimer toujours, etc.

l-epreuve-des-poteaux-est-une-epreuve-qui persévérance 

L’épreuve est souvent celle que je n’aurais pas choisie. Chacun rêve d’épreuves glorifiantes dont il pourrait triompher pour briller aux yeux de ses proches et de tous. C’est rarement celles-là qui arrivent. La surprise qui accompagne l’épreuve en fait intégralement partie.

Jésus n’avait pas imaginé le supplice de la croix au début, mais celui - plus noble - de la lapidation à la manière des prophètes. C’est pourtant cette infâme malédiction du Deutéronome qui va lui être accroché au cou : « maudit soit quiconque pend au gibet de la croix » ! (Dt 21,23 ; Ga 3,13)

Plus près de nous, pensez à l’athlète de Dieu qu’était Jean Paul II au moment de son élection : qui aurait pensé le voir diminué, inaudible, crachotant et titubant comme un vieillard de nos hospices à la fin de sa vie ?

Prenez Mère Teresa : sa confession post mortem révèle qu’elle a vécu dans la « nuit de la foi » pendant des années, jusqu’au bout, alors qu’elle paraissait lumineuse auprès des mourants de Calcutta…

 

Il en est ainsi pour beaucoup d’entre nous : c’est là où nous ne nous y attendons pas que le voleur fait son trou pour percer le mur de notre maison (cf. Mt 24,43 : « Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison »).

Sur la longueur d’une existence humaine d’aujourd’hui, rares sont ceux qui passent à côté d’une épreuve véritable, qui va déstabiliser leur foi, et leur susurrer à l’oreille : abandonne

 

Alors, que faire de l’épreuve lorsqu’elle arrive ?

Pierre nous invite à la voir autrement qu’une menace, bien plutôt comme une occasion de progrès :

« Vous en tressaillez de joie, même s’il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l’or (cet or voué pourtant à disparaître, qu’on vérifie par le feu).Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d’une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l’aboutissement de votre foi. » (1P 1,6-9)

Voir l’épreuve ainsi fait jaillir des sources de patience et d’endurance, si précieuses pour ne pas se laisser diluer dans l’épreuve comme une poupée de sel dans l’océan.

Paul quant à lui nous invite à faire le lien entre l’épreuve, la persévérance et l’espérance :

« Bien plus, nous mettons notre orgueil dans nos détresses mêmes, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la fidélité dans l’épreuve, la fidélité l’espérance; et l’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ». (Rm 5,3-5)

 

Quand on se souvient que Paul est mort décapité à Rome après de longues années en prison, et que Pierre a été dévoré par les fauves du cirque du Vatican, on se dit que leurs paroles ne sont pas d’illusoires rêveries d’idéalistes, mais au contraire le secret de la victoire intérieure de ces athlètes de la foi.

 

Le but de cette persévérance malgré toutes les épreuves n’est pas d’obtenir une gloire personnelle. Non, le but de cette constance-malgré-tout est d’« ouvrir aux nations païennes la porte de la foi », comme l’écrit Luc en Ac 14,27.

C’est cela qui finalise toutes les fatigues, insultes, menace et dangers affrontés par Paul et Barnabé, Pierre, et tous les missionnaires à leur suite qui ont péri en Corée, en Inde, en Afrique, en Europe et ailleurs pour annoncer le Christ ressuscité à toutes les nations.

 

« Si je connais le pourquoi, je peux assumer tous les comment », osait affirmer Nietzsche.

Pour ouvrir la porte de la foi aux nations païennes, sommes-nous prêts à persévérer dans les épreuves ? Jusqu’où ?

 

 

 

1ère lecture : Persévérance dans la foi (Ac 14, 21b-27)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Paul et Barnabé, revenus à Iconium et à Antioche de Pisidie, affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu. »
Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui.
Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie.
Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent vers Attalia,
et prirent le bateau jusqu’à Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’?uvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir.
À leur arrivée, ayant réuni les membres de l’Église, ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi.

Psaume : Ps 144, 8-9, 10-11, 12-13ab

R/ Béni sois-tu à jamais, Seigneur, Dieu de l’univers !

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses ?uvres.

Que tes ?uvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l’éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.

2ème lecture : La nouvelle création (Ap 21, 1-5a)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer.
Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux.
Et j’ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ; elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera avec eux.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus ; et il n’y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. »

Evangile : Le commandement nouveau (Jn 13, 31-33a.34-35)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Dieu est amour. Aimons-nous les uns les autres, comme Dieu nous aime. Alléluia. (cf. 1 Jn 4, 8.11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Juda fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. 

Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » Patrick Braud

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20 avril 2013

L’agneau mystique de Van Eyck

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L’agneau mystique de Van Eyck

Homélie du 4° Dimanche de Pâques / Année C
21/04/2103

La vision de Jean dans l’Apocalypse (Ap 7) a inspiré de nombreuses oeuvres d’art, dont la plus célèbre est le triptyque des frères Van Eyck : l’Agneau mystique (1432). Exposé sous très haute protection (car victime de 13 vols en quelques six siècles !), ces trois volets repliables constituent l’un des sommets de la peinture occidentale. Ce retable marque le passage du Moyen Âge iconographique à la Renaissance naturaliste, tout en élaborant une synthèse théologique extraordinairement puissante.

 

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On y voit bien la foule dont parle l’Apocalypse, et l’Agneau qui trône sur l’autel.
On y reconnaît les vainqueurs de « la grande épreuve », palmes à la main, en vêtements blancs.
« Celui qui siège sur le trône » est bien représenté, établissant un axe trinitaire structurant l’ensemble :

- le Père est assis sur le trône en haut (même si certaines interprétations y voient le Fils, notamment à cause du manteau rouge sang) ;
- le Fils est désigné sous l’aspect de l’Agneau mystique sur l’autel ;
- l’Esprit Saint, sous la forme d’une colombe, irradie tous les personnages de ses rayons dorés éblouissants.

La cathédrale saint Bavon de Gand (en Belgique) est ainsi devenu l’écrin de ce joyau de la foi chrétienne.
Détaillons-en quelques éléments théologiquement remarquables.

Le point focal vers lequel tous les regards convergents est bien sûr le Christ, l’Agneau mystique. Il est vainqueur de la mort, mais reste offert sur l’autel, et continue de verser son sang dans un calice représentant celui de l’eucharistie. Ce calice possède une base octogonale, comme est octogonale la fontaine de vie qui irrigue le paysage de son eau vive, juste en dessous, symbole des sacrements qui irriguent l’Église.

Octogonale : 8 est le chiffre de la Résurrection (le Christ est ressuscité un dimanche, c’est-à-dire le huitième jour de la semaine juive) : c’est donc que la vie éternelle, plus forte que de la mort, est offerte à tous dans l’eucharistie et les autres sacrements de l’Église.

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Autour de l’Agneau mystique, 12 anges sont en adoration.

Quatre de ces anges tiennent en main les instruments de la Passion (la colonne où le Christ a été fouetté, le fouet, l’éponge et le vinaigre, la croix, qui pourrait bien être un tau à la manière franciscaine, la lance qui a percé le coeur). La Passion du Christ est donc pour le salut de tous les peuples (quatre est le chiffre de l’universel : les quatre points cardinaux, les quatre vents etc.). Et l’Église est l’Israël de Dieu (les 12 tribus) rassemblé devant le Christ.

Deux autres anges font voler les encensoirs dans les airs, marquant ainsi le côté permanent du service d’adoration « jour et nuit » comme le décrit l’Apocalypse.

Mais plus de Temple sur le retable : c’est la nature elle-même qui est devenue le monde nouveau, où Dieu est « tout en tous ». « Dans la cité, je n’ai pas vu de temple, car son Temple, c’est le Seigneur, le Dieu tout-puissant, et l’Agneau. » (Ap 21,22)
Plus de soleil ni de lune non plus, car l’Apocalypse là encore précise que le Christ lui-même est le flambeau qui éclaire tout.

Vers l’autel central marche quatre groupes de personnages, en croix de saint André, s’approchant symétriquement de l’Agneau mystique.

En haut à gauche, des hommes d’Église, martyrs, tenant en main des rameaux.

En haut à droite, les femmes, vierges, martyres et princesses, palmes à la main, constituent elles aussi un cortège d’entrée triomphale dans la Jérusalem céleste (Ap 7,10).

En bas à gauche, les prophètes de l’Ancien Testament, leur livre prophétique à la main, sont eux aussi associés à cette victoire sur la mort. Signe qu’au XV° siècle, les chrétiens n’avaient pas perdu de vue ce que Paul écrivait en Rm 9-11 : « Dieu n’a pas rejeté le peuple que d’avance il a discerné » (Rm 11,2).

Le Concile Vatican II le redira dans la déclaration Nostra Aetate :

« les Juifs restent encore, à cause de leurs pères, très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont sans repentance. Avec les prophètes et le même apôtre, l’Église attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d’une seule voix et « le serviront sous un même joug » ». (NA n°4)

Avant que les pogroms et autres persécutions éclatent contre les juifs en Europe, les frères Van Eyck proclamaient de manière éclatante que juifs et chrétiens sont associés à part égale à la Jérusalem céleste.

Plus encore, derrière les prophètes juifs, on reconnaît à leur faciès des sages et philosophes païens venus de tous les continents, (et parmi eux sans doute Virgile, vêtu de blanc, une couronne tressée à la main). C’est donc que le salut est offert largement à tous les hommes de sagesse qui ont cherché la vérité dans leur culture, et pas seulement aux fils d’Abraham. Belle affirmation de l’universalité du salut, hors des frontières visibles de l’Église !

En bas à droite, reconnaissables à leurs habits liturgiques, viennent les prêtres, diacres (Etienne y porte les pierres de sa lapidation), évêques, papes et autres membres de l’Église, derrière les 12 apôtres représentés pauvrement habillés de leur robe de bure. À égalité avec Israël et les païens, l’Église est conviée à se désaltérer à la fontaine de vie, au calice de l’eucharistie.

Dans le paysage en arrière-plan, on reconnaît mille et un détails réalistes de l’époque des frères Van Eyck (Hubert et Jan) : les clochers, les villes, les plantes, les passants sur le chemin, les forêts renvoient au monde connu des Gantois, ainsi qu’à l’immensité du monde à découvrir (cf. les espèces végétales non européennes).

Le retable replié fait apparaître le « Oui » de Marie à l’Annonciation : l’écart  extrême entre l’acceptation d’une jeune femme de la Palestine occupée par les Romains et l’ouverture de la source de vie à toutes les nations qu’elle permet ainsi !

Cette magnifique méditation sur l’Apocalypse attire des centaines de milliers de touristes à Gand chaque année. Le reste de la ville mérite d’ailleurs largement le détour.

Que l’Agneau mystique nous fasse également faire ce détour par l’Apocalypse, pour nous dévoiler (c’est le sens du mot Apocalypse) le sens ultime de notre marche à travers « la grande épreuve »

 

 

1ère lecture : L’Évangile annoncé aux païens (Ac 13, 14.43-52)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

Paul et Barnabé étaient arrivés à Antioche de Pisidie. Le Jour du sabbat, ils entrèrent à la synagoque. Quand l’assemblée se sépara, beaucoup de Juifs et de convertis au judaïsme les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester fidèles à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent tant de monde, ils furent remplis de fureur ; ils repoussaient les affirmations de Paul avec des injures. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Mais les Juifs entraînèrent les dames influentes converties au judaïsme, ainsi que les notables de la ville ; ils provoquèrent des poursuites contre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint.

Psaume : Ps 99, 1-2, 3, 5
R/ Tu nous guideras aux sentiers de vie, tu nous ouvriras ta maison, Seigneur.

Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur dans l’allégresse,
venez à lui avec des chants de joie ! 

Reconnaissez que le Seigneur est Dieu : 
il nous a faits, et nous sommes à lui, 
nous, son peuple, son troupeau. 

Oui, le Seigneur est bon, 
éternel est son amour, 
sa fidélité demeure d’âge en âge.

2ème lecture : La joie éternelle des rachetés (Ap 7, 9.14b-17)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean
Moi, Jean, j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. L’un des Anciens me dit :« Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui siège sur le Trône habitera parmi eux. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif,la brûlure du soleil ne les accablera plus, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire vers les eaux de la source de vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

Evangile : Le Bon Pasteur donne la Vie à ses brebis (Jn 10, 27-30)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Jésus, le bon Pasteur, connaît ses brebis et ses brebis le connaissent : pour elles il a donné sa vie. Alléluia. (cf. Jn 10, 14-15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. » 
Patrick BRAUD

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13 avril 2013

Le devoir de désobéissance civile

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Le devoir de désobéissance civile

Homélie du 3° Dimanche de Pâques / Année C
14/04/2103

La première lecture de ce Dimanche nous remet en mémoire la désobéissance civile qui a présidé à la prédication de l’Église dès sa naissance.

Les apôtres en effet sont traînés devant le grand conseil juif, tribunal religieux de l’époque, quasi-précurseur des tribunaux islamiques actuels, et on leur reproche de « parler au nom de Jésus ». Plutôt que de faire profil bas pour ne pas avoir d’ennui, les apôtres persévèrent dans leur refus d’obéir à cette injonction du tribunal, quitte à risquer plus grave encore que les coups de fouet dont pourtant on les a gratifié !

C’est donc qu’au-dessus des lois, il y a la conscience.

Au-dessus des lois de l’Israël politiquement occupé par les romains, au-dessus de lois de Le devoir de désobéissance civile dans Communauté spirituelle quand_desobeir_devient_un_devoirl’empire romain, puis des monarchies et empires de toutes sortes, au-dessus des lois de la République quelle qu’elle soit, il y a la fameuse objection de conscience dont les premières générations de chrétiens se sont prévalu pendant trois siècles.

Adorer l’empereur et lui rendre un culte ? Plutôt mourir dans l’arène avec les lions.

Les martyrs chrétiens des trois premiers siècles et d’aujourd’hui suivent en cela la voie tracée par leurs frères juifs lors des persécutions de tout bord. Par exemple, lorsque le roi perse veut leur faire manger du porc, ils préfèrent être fouettés eux aussi, et suppliciés ? qui plus est devant leur mère ? plutôt que de renier la foi de leur pères (2 Macchabées 7).

La source de la liberté des juifs et des chrétiens s’enracine dans leur conviction non-violente qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », selon la parole de Pierre uni aux apôtres (Ac 5,29).

 

Pour être rigoureux, il faut en même temps observer que Paul appelle à un respect des autorités civiles, essentiellement pour ne pas aggraver le cas des chrétiens persécutés depuis le début : « toute autorité vient de Dieu », écrit-il en Rm 13. Mais justement, l’exercice de ce pouvoir qui a été confié par Dieu à l’homme pour qu’il gère la cité de façon autonome peut dégénérer en tyrannie injustifiable.

En fait, tout au long des siècles, l’Église va osciller entre la sacralisation du pouvoir (à qui il faut obéir, parce qu’il « vient de Dieu ») et la contestation du pouvoir (lorsqu’il devient inique). Les martyrs ne diront pas autre chose : ils prient pour l’empereur, mais refusent de sacrifier aux idoles.

 

Rappelez-vous : pendant 3 siècles, nous avons désobéi !

Désobéi aux autorités juives de Jérusalem, qui interdisaient de prêcher la résurrection de Jésus.

Désobéi à l’empereur romain, qui voulait obliger à lui rendre un culte comme à un dieu.

Pendant 300 ans, nous avons été persécutés à cause de notre résistance spirituelle.

Nous osions contester l’inhumanité romaine.

Les martyrs préféraient mourir dans les jeux du cirque, être mis en prison, dénoncés, plutôt que de renier leur foi.

C’est d’ailleurs une des grandes différences historiques avec l’islam : aux premiers siècles de son expansion (7°-8° siècles), l’islam s’est répandu à la pointe du sabre de Mohamed et des ses tribus.

Les premiers musulmans étaient du côté des vainqueurs militaires.

Les premiers chrétiens étaient du côté des vaincus de l’histoire, des résistants qu’on élimine. Mais « le sang des martyrs est semence de chrétiens » (Tertullien), et 3 siècles de persécutions ont fait naître un christianisme où la figure du martyr contestant l’ordre établi était centrale.

Le principe d’objection de conscience (par exemple pour des médecins catholiques ne souhaitant pas pratiquer d’IVG) pour les chrétiens vient de cette époque où perdre la vie valait mieux que se soumettre à des lois injustes.

St Thomas d’Aquin, dans la droite ligne des Pères de l’Église, avait théorisé ce devoir de désobéissance en dénonçant les lois injustes, et en appelant les chrétiens à y résister ;

 

Somme Théologique, I-II Qu.96 a. 4 : Mais les lois peuvent être injustes de deux façons. D’abord par leur opposition au bien commun en s’opposant à ce qu’on vient d’énumérer, ou bien par leur fin, ainsi quand un chef impose à ses sujets des lois onéreuses qui ne concourent pas à l’utilité commune, mais plutôt à sa propre cupidité ou à sa propre gloire ; soit du fait de leur auteur, qui porte par exemple une loi en outrepassant le pouvoir qui lui a été confié ; soit encore en raison de leur forme, par exemple lorsque les charges sont réparties inégalement dans la communauté, même si elles sont ordonnées au bien commun. Des lois de cette sorte sont plutôt des violences que des lois, parce que « une loi qui ne serait pas juste ne paraît pas être une loi », dit S. Augustin. Aussi de telles lois n’obligent-elles pas en conscience, sinon peut-être pour éviter le scandale et le désordre; car pour y parvenir on est tenu même à céder son droit, selon ces paroles en S. Matthieu (Mt 6,40) : « Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, accompagne-le encore deux mille pas; et si quelqu’un te prend ta tunique, donne-lui aussi ton manteau. »

 Les lois peuvent être injustes d’une autre manière : par leur opposition au bien divin ; telles sont les lois tyranniques qui poussent à l’idolâtrie ou à toute autre conduite opposée à la loi divine. Il n’est jamais permis d’observer de telles lois car, « il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » (Ac 5,29).

D’ailleurs, la désobéissance au nom d’une autorité plus haute s’applique même au sein de l’Église !

Somme Théologique, II-II Qu.33 a. 7 : On ne doit pas obéir à un supérieur contre un précepte divin, selon cette parole des Actes (Ac 5,29) : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

Ce principe de désobéissance civile est formellement reconnu dans le catéchisme de l’Église catholique :

Catéchisme de l’Église catholique n° 2242 : « Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Mt 22,21). « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29) ».

Cette contestation religieuse du politique est par essence non-violente (à la différence rappelons-le de la lutte armée que mena Mohammed contre les tribus idolâtres de l’Arabie). Les martyrs chrétiens ne veulent pas supprimer leurs adversaires, ni les forcer à changer. Non : ils témoignent (c’est le sens du mot martyr en grec) simplement qu’il existe une autre autorité plus haute que celle des lois humaines. Il sont prêts à se faire tuer (et non pas à tuer) pour attester de cette hiérarchie des valeurs.

Dans certains cas exceptionnels, cette désobéissance civile peut cependant aller jusqu’à prendre les armes s’il le faut, mais sous des conditions très strictes (essentiellement la légitime défense des plus faibles) :

Catéchisme n° 2243 : « La résistance à l’oppression du pouvoir politique ne recourra pas légitimement aux armes, sauf si se trouvent réunis les conditions suivantes:

(1) en cas de violations certaines, graves et prolongées des droits fondamentaux;

(2) après avoir épuisé tous les autres recours;

(3) sans provoquer des désordres pires;

(4) qu’il y ait un espoir fondé de réussite;

(5) s’il est impossible de prévoir raisonnablement des solutions meilleures. »

Devant des pouvoirs totalitaires par exemple, la simple protestation ne suffit pas. Devant les lois iniques d’Hitler ou de Staline, la lutte armée est le dernier recours, mais recours justifié.

Jean-Paul savait d’expérience combien un état totalitaire peut se servir de l’appareil législatif et administratif pour humilier et opprimer le peuple. Il écrivait  en 1991 :

Patrick Braud

Centesimus annus n° 45 : La culture et la pratique du totalitarisme comportent aussi la négation de l’Église.

L’État totalitaire, d’autre part, tend à absorber la nation, la société, la famille, les communautés religieuses et les personnes elles-mêmes. En défendant sa liberté, l’Église défend la personne, qui doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (cf. Ac 5,29), la famille, les différentes organisations sociales et les nations, réalités qui jouissent toutes d’un domaine propre d’autonomie et de souveraineté.La citation d’Ac 5,29 est devenue au fil du temps la référence obligée pour toute théologique politique affirmant la liberté de l’Église dans sa mission et dans l’exercice de la liberté personnelle de chacun. L’État, ou le parti, qui considère qu’il peut réaliser dans l’histoire le bien absolu et qui se met lui-même au-dessus de toutes les valeurs, ne peut tolérer que l’on défende un critère objectif du bien et du mal qui soit différent de la volonté des gouvernants et qui, dans certaines circonstances, puisse servir à porter un jugement sur leur comportement. Cela explique pourquoi le totalitarisme cherche à détruire l’Église ou du moins à l’assujettir, en en faisant un instrument de son propre système idéologique.

Le Concile Vatican II a rappelé que le choix des martyrs (désobéir quitte à mourir plutôt que de renier sa foi) était encore celui d’innombrables chrétiens au XX° siècle :

Dignitatis Humanae n°11 (1965) : Comme leur Maître, les apôtres reconnurent, eux aussi, l’autorité civile légitime : « Que chacun se soumette aux autorités en charge … Celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu » Rm 13,1-2.
Mais, en même temps, ils ne craignent pas de s’opposer au pouvoir public qui s’opposait lui-même à la sainte volonté de Dieu : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » Ac 5,29. Cette voie, d’innombrables martyrs et fidèles l’ont suivie en tous temps et en tous lieux.

Après Vatican II, Jean-Paul II puis Benoît XVI ont maintes fois réaffirmé ce principe moral :

1993 Veritatis Splendor n° 76 : C’est justement l’honneur des chrétiens d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes Ac 4,19; Ac 5,29 et, pour cela, d’accepter même le martyre, comme l’ont fait des saints et des saintes de l’Ancien et du Nouveau Testament, reconnus tels pour avoir donné leur vie plutôt que d’accomplir tel ou tel geste particulier contraire à la foi ou à la vertu.

 

1990 Redemptoris Missio n° 85 : D’autre part, les jeunes Églises ressentent le problème de leur identité, de l’inculturation, de la liberté de croître en dehors de toute influence extérieure, avec comme conséquence possible de fermer la porte aux missionnaires. À ces Églises, je dis : loin de vous isoler, accueillez volontiers les missionnaires et l’aide des autres Églises, et envoyez-en vous-mêmes dans le monde ! C’est précisément en raison des problèmes qui vous préoccupent que vous avez besoin de rester en relations constantes avec vos frères et soeurs dans la foi. Par tout moyen légitime, faites valoir les libertés auxquelles vous avez droit, en vous souvenant que les disciples du Christ ont le devoir d’ « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

 

1995 Evangelium Vitae n° 73 : L’avortement et l’euthanasie sont donc des crimes qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience. Dès les origines de Église, la prédication apostolique a enseigné aux chrétiens le devoir d’obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués Rm 13,1-7; 1P 2,13-14, mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » Ac 5,29.

Et le Catéchisme de l’Église catholique avait repris :

Catéchisme n° 450 : Dès le commencement de l’histoire chrétienne, l’affirmation de la seigneurie de Jésus sur le monde et sur l’histoire (cf. Ap 11,15) signifie aussi la reconnaissance que l’homme ne doit soumettre sa liberté personnelle, de façon absolue, à aucun pouvoir terrestre, mais seulement à Dieu le Père et au Seigneur Jésus-Christ : César n’est pas « le Seigneur » (cf. Mc 12,17; Ac 5,29).

 

Catéchisme n° 2256 : Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

Les premiers chrétiens ne criaient pas : « Indignez-vous ! »
Ils affirmaient tranquillement et avec force : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).
Et ils étaient même « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus »? (Ac 5,41)

Ne faudrait-il pas retrouver en Europe (car les chrétiens persécutés dans les autres continents ne le savent hélas que trop),  le courage de cette résistance spirituelle ?

 

 

1ère lecture : Les Apôtres persécutés à Jérusalem (Ac 5, 27b-32.40b-41)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Les Apôtres comparaissaient devant le grand conseil ; le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner le nom de cet homme-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? »
Pierre, avec les Apôtres, répondit alors : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le pendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa puissance, a élevé en faisant de lui le Chef, le Sauveur, pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
On interdit alors aux Apôtres, après les avoir fouettés, de parler au nom de Jésus, puis on les relâcha. Mais eux, en sortant du grand conseil, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

Psaume : Ps 29, 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13

R/ Je t’exalte, Seigneur, toi qui me relèves.

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, 
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté toute la vie.

Avec le soir viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon c?ur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

2ème lecture : Gloire à l’Agneau immolé ! (Ap 5, 11-14)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, dans ma vision, j’ai entendu la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens : ils étaient des millions, des centaines de millions.
Ils criaient à pleine voix : « Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. »
Et j’entendis l’acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s’y trouvent proclamaient : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, bénédiction, honneur, gloire et dominationpour les siècles des siècles. »
Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » et les Anciens se prosternèrent pour adorer.

Evangile : Apparition au bord du lac : la pèche miraculeuse (brève : 1-14) (Jn 21, 1-19)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Christ est ressuscité, le Créateur de l’univers, le Sauveur des hommes. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.
Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » Ils lui répondent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. » Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus dit alors : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson.
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? » Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : « Est-ce que tu m’aimes ? » et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi. »
Patrick Braud

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6 avril 2013

Croire sans voir

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Croire sans voir

Homélie du deuxième dimanche de Pâques  /Année C
07/04/2013

 

Qui a vu – de ses yeux vu – le Christ ressuscité ?

Sans doute Jean dans sa vision de l’Apocalypse, ou les 11 réunis avec Marie au Cénacle après Pâques. Mais sur 1,2 milliards de chrétiens habitant la planète, aucun n’a vu de ses yeux Jésus de Nazareth en chair et en os. C’est donc que la demande de Saint-Thomas n’a été exaucée par le Christ que pour justement ne plus jamais l’être à nouveau.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
C’est la seconde béatitude de l’Évangile de Jean qui n’en comporte que deux.
La première porte sur le service : « heureux êtes-vous si du moins vous faites de même » (vous laver les pieds les uns aux autres).
La seconde porte ici sur la foi. Le service et la foi sont pour Jean les deux sources du vrai bonheur de vivre.

Saint-Thomas voulait appuyer sa foi sur des preuves indiscutables. Il anticipe en cela une mentalité très moderne, qui voudrait que la foi s’impose par la raison, qui voudrait utiliser la science pour démontrer la foi (ou au contraire l’infirmer, ce qui revient au même). À l’image de ceux qui font du suaire de Turin une évidence de la Résurrection, ou des exaltés qui font des « miracles » pour forcer l’adhésion des foules, notre brave Thomas tombe lui aussi dans le piège de ses sens. « Je ne crois que ce que je vois » est devenu après lui un slogan rationaliste qui entend disqualifier la foi comme attitude non scientifique.

Croire sans voir dans Communauté spirituelle saint-thomas 

Or les sciences actuelles ont mis en pièces cette vision expérimentale trop physique de la réalité.

Déjà on savait depuis longtemps que le vent existe même s’il est invisible : on voit les feuilles de l’arbre bouger, on ne voit pas le vent, qui pourtant existe et souffle.

Les sciences de l’infiniment grand nous disent de même que bien des planètes que nous croyons voir n’existent plus en fait depuis les millions d’années. Bien des galaxies invisibles nous échappent et pourtant sont bien réelles. Il y aurait même peut-être des multi-univers parallèle aux nôtres où d’autres réalités se superposeraient à la nôtre !

Les sciences de l’infiniment petit sont encore plus déroutantes. Nous croyons voir et toucher de la matière solide et pourtant la physique moderne nous dit que le vide est l’élément le plus important de la matière. La mécanique quantique nous fait douter de la vie ou de la mort du chat de Schrödinger, et nous rappelle encore avec  le principe d’incertitude d’Heisenberg que les particules sont insaisissables, sinon sous le mode probabiliste. La relativité d’Einstein nous invite à nous méfier de ce que nous croyons percevoir, car tout dépend de la position et de la vitesse de l’observateur…

Bref, le réel n’est plus ce qu’il était.

L’évidence des sens nous induit en erreur, et il ne faut surtout pas croire ce que l’on voit !

D’ailleurs, nos jeunes générations reliées et connectées le savent d’instinct. Personne ne LE_CHAT_DE_GELUCK2 croire dans Communauté spirituellevoit les réseaux qui nous environnent : 3G, Wifi, ondes radio, signaux GPS etc. et pourtant chacun y « croit » dur comme fer en téléphonant sans fil, en surfant en Wifi en écoutant la radio ou en se guidant sur son TomTom. Le virtuel est omniprésent, et compte autant que ce que l’on appelait autrefois le réel.

Les techniques d’effets spéciaux et de transformations numériques sont d’ailleurs si performantes qu’il ne faut surtout pas croire comme réel tout ce qui est vu à la télé, au cinéma ou sur Internet !

 

Croire sans voir paraît donc aujourd’hui une attitude hautement compatible avec l’état le plus avancé des sciences et technologies contemporaines.

Croire sans voir redevient crédible.

 

Bizarrement, quand il s’agit de relations humaines, nous devenons soudain terriblement plus exigeants qu’avec nos écrans.
Les couples veulent du sonnant et du trébuchant dans leurs relations. S’il n’y a apparemment plus de retour sur investissement, alors la séparation devient urgente, et beaucoup pensent que c’est légitime. C’est que l’amour est par essence invisible. Comme l’écrivait saint Augustin (qui s’y connaissait en la matière) : « il la voit, elle  le voit, personne ne voit l’amour ». Seuls des signes de l’amour sont perceptibles. Ils correspondent aux traces des clous sur les mains et les pieds du ressuscité, ainsi que son côté blessé. Les signes de l’amour ne sont pas des preuves, plutôt des encouragements.

À la limite, demander sans cesse des signes est pathologique. Que dirait-on d’un convalescent qui refuse de se séparer de sa béquille ? À force de demander trop souvent des signes visibles, la moitié des couples s’épuise vite et change de partenaires pour enfin être payé de retour, croit-on.

En entreprise également, croire sans voir est une attitude devenue rare. La pression est forte pour avoir des résultats immédiats. Le court-termisme n’afflige pas seulement les actionnaires, mais encore les managers, les directeurs de recherche, les responsables opérationnels. Car croire sans voir demande de laisser le temps au temps, de parier sur ce qui va naître et pas seulement sur ce qui existe déjà. Les politiques eux-mêmes échappent difficilement à ce piège, eux qui pourtant devraient incarner le rêve commun et pas seulement la gestion au coup par coup.

La foi au Christ ressuscité nous éduque à un autre regard sur l’invisible. Ce n’est pas parce que c’est invisible que c’est vrai. Mais le vrai souvent ne se voit pas.

Il en va ainsi de la dignité du sans-abri, de la beauté de la prostituée, de la grandeur du délinquant, du trésor d’âme de l’enfant difficile…

Heureux ceux qui croient en eux sans les avoir vu manifester de telles qualités ! Ils deviendront de vrais éducateurs, de vrais compagnons de route ; ils ouvriront les portes d’une résurrection personnelle étonnante.

Cachée ou publique, la résurrection du Christ appelle une libre adhésion que ne force aucune évidence, aucune preuve, aucune manipulation.

Saint-Jean de la Croix en témoignait avec force à partir de son expérience mystique :

« Mais aujourd’hui que la foi est fondée sur le Christ et que la loi évangélique est manifestée dans cette ère de la grâce qu’il nous a donnée, il n’y a plus de motif pour que nous l’interrogions comme avant, ni pour qu’il nous parle ou nous réponde comme alors. Dès lors qu’il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, il n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole; il n’a donc plus à nous parler. (?)

L’Apôtre nous donne à entendre par là que Dieu s’est fait comme muet; il n’a plus rien à dire; car ce qu’il disait par parties aux prophètes, il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils.

Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté. Dieu pourrait en effet lui répondre de la sorte: Si je t’ai déjà tout dit dans ma parole, qui est mon Fils, je n’ai maintenant plus rien à te révéler ou à te répondre qui soit plus que lui. Fixe ton regard uniquement sur lui; c’est en lui que j’ai tout déposé, paroles et révélations; en lui tu trouveras même plus que tu ne demandes et que tu ne désires. Tu me demandes des paroles, des révélations ou des visions, en un mot des choses particulières; mais si tu fixes les yeux sur lui, tu trouveras tout cela d’une façon complète, parce qu’il est toute ma parole, toute ma réponse, toute ma vision, toute ma révélation. »

Jean de la Croix, La montée du Carmel

Le chrétien croit « sur parole ».
Tout au plus savoure-t-il quelques signes qui l’aident à croire.
Beaucoup de maîtres spirituels témoignent qu’après les premiers éblouissements, leur vie religieuse ne fut qu’une longue fidélité aride où tout point d’appui tangible semblait avoir disparu.
C’est sans doute comme cela que Dieu traite ses amis : en leur enlevant la béquille du visible.

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » : laissons résonner en nous cette béatitude.

Qu’elle nous rende plus libres pour ne rien exiger en retour de nos engagements précieux.

Qu’elles nous rendent attentifs à ce qui naît, et donc à ce qui n’est pas encore.

Qu’elles nous apprennent à remercier pour les signes reçus, et remercier plus encore pour l’absence de signes…

 

1ère lecture : La communauté des premiers chrétiens (Ac 5, 12-16)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

À Jérusalem, par les mains des Apôtres, beaucoup de signes et de prodiges se réalisaient dans le peuple. Tous les croyants, d’un seul c?ur, se tenaient sous la colonnade de Salomon.
Personne d’autre n’osait se joindre à eux ; cependant tout le peuple faisait leur éloge,
et des hommes et des femmes de plus en plus nombreux adhéraient au Seigneur par la foi.
On allait jusqu’à sortir les malades sur les places, en les mettant sur des lits et des brancards : ainsi, quand Pierre passerait, il toucherait l’un ou l’autre de son ombre.
Et même, une foule venue des villages voisins de Jérusalem amenait des gens malades ou tourmentés par des esprits mauvais. Et tous, ils étaient guéris.

Psaume : Ps 117, 1.4, 22-23, 24-25, 26ab.27a.29

R/ Éternel est son amour !

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! 
Éternel est son amour ! 
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs 
est devenue la pierre d’angle : 
c’est là l’?uvre du Seigneur, 
la merveille devant nos yeux. 

Voici le jour que fit le Seigneur, 
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! 
Donne, Seigneur, donne le salut ! 
Donne, Seigneur, donne la victoire ! 

Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! 
Dieu, le Seigneur, nous illumine. 
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! 
Éternel est son amour !

2ème lecture : « Je suis le Vivant : écris ce que tu vois » (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, votre frère et compagnon dans la persécution, la royauté et l’endurance avec Jésus, je me trouvais dans l’île de Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage pour Jésus. C’était le jour du Seigneur ; je fus inspiré par l’Esprit, et j’entendis derrière moi une voix puissante, pareille au son d’une trompette.
Elle disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie mineure. »
Je me retournai pour voir qui me parlait. Quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or ;  et au milieu d’eux comme un fils d’homme, vêtu d’une longue tunique ; une ceinture d’or lui serrait la poitrine. 
Quand je le vis, je tombai comme mort à ses pieds, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : « Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier, je suis le Vivant : j’étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Écris donc ce que tu auras vu : ce qui arrive maintenant, et ce qui arrivera ensuite. »

Evangile : Apparition du Christ huit jours après Pâques (Jn 20, 19-31)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Thomas a vu le Seigneur : il a cru. Heureux celui qui croit sans avoir vu ! Alléluia. (cf. Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.
Patrick Braud

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