L'homélie du dimanche (prochain)

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23 novembre 2013

Le Christ Roi fait de nous des huiles

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Le Christ Roi fait de nous des huiles

Homélie du Dimanche 24 Novembre 2013 / Année C
Fête du Christ Roi

Qu’est-ce qui fait roi un homme ?

Le Christ Roi fait de nous des huiles dans Communauté spirituelle david1

Chez nous, ce qui fait un président c’est le soir du résultat des élections, et la cérémonie d’investiture qui suit (rappelez-vous Mitterrand au Panthéon une rose à la main?).

En Israël, ce qui faisait un roi, c’était l’onction, et l’onction d’huile.

 

La 1ère lecture décrivait ce rite d’intronisation : « ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël ». Être oint, recevoir l’onction, en grec, cela s’appelle la chrismation : devenir un Christ ! Appeler Jésus « le Christ », c’est reconnaître en lui un successeur de David, quelqu’un qui a reçu l’onction l’intronisant roi.

 

D’ailleurs par le baptême, par l’onction d’huile du baptême, nous devenons tous des oints, des christs !

À tel point que Cyrille de Jérusalem (4° siècle) avertissait le pouvoir romain qui persécutait les nouveaux baptisés : « ne touchez pas à mes christs ! »c’est-à-dire « ne touchez pas à ceux qui par l’onction d’huile sont devenus comme des christs. »

 

L’onction royale de notre baptême est donc à la fête en ce dimanche du Christ Roi, point d’orgue de l’année liturgique.

Dieu-roi-supr%C3%AAme-d%E2%80%99Isra%C3%ABl-L%E2%80%99onction-d%E2%80%99huile-qui-fait-les-messies baptême dans Communauté spirituelle« Toi qui fais maintenant partie de son peuple, Dieu te marque de l’huile sainte, afin que tu demeures éternellement membre de Jésus-Christ, prêtre, prophète, et roi » : ces paroles au moment où le prêtre/diacre verse l’huile sur le front d’un catéchumène en le signant avec cette huile, ces paroles redisent la grandeur royale de tout homme, de tout être humain. « L’homme, la seule créature que Dieu ait voulue pour elle-même » rappelle le Concile Vatican II (Gaudium et spes)…

Que nous dit cette onction d’huile de notre baptême, par laquelle nous participons à la royauté de David, bien plus encore : à la royauté du Christ ?

Comme un massage, où l’huile pénètre au plus profond de votre peau, la chrismation ouvre la voie à l’Esprit Saint au plus intime de votre coeur.


Comme un
parfum qui se dégage ensuite du corps, la chrismation vous invite à laisser émaner de vous une bonne odeur d’évangile, de sainteté, grâce à l’Esprit Saint qui travaille en vous.


Comme une
marque brillante qui luit sur le front du baptisé, la chrismation vous distingue entre tous, portant la trace de l’appartenance au Christ, comme un diadème royal.


Comme une
pommade qu’on applique sur des plaies pour les désinfecter et les soigner, l’huile vient apaiser vos brûlures intérieures, guérir vos blessures les plus secrètes? (cf. le Samaritain versant de l’huile sur les plaies du blessé?).


Comme une
énergie pour brûler et faire briller la clarté au bout d’une mèche de lampe, l’huile du baptême fait de vous des êtres de lumière pour illuminer le monde.

 

Voilà où s’enracine la dignité royale de tout baptisé : participer à la royauté du Christ sur l’univers.

En le transformant, par la science et les techniques.

En l’aimant, en bon gestionnaire qui sait bien ne pas être propriétaire de la Création, mais son ami, son partenaire.

Dans le travail professionnel tout particulièrement, cette dimension royale est à l’oeuvre. 

Parce que le travail est l’exercice ordinaire de la royauté de l’homme sur le monde, il ne faut pas espérer vivre l’évangile en dehors de cette réalité royale.

Se sanctifier par le travail, sanctifier le travail lui-même, et sanctifier le monde à travers le travail : l’onction d’huile du baptême nous donne une spiritualité très concrète, très ordinaire, très simple.

Mais faire son travail en ayant conscience de participer à la royauté du Christ sur l’univers, cela change tout ?

Car il y a bien un lien entre ces deux royautés que nous fêtons aujourd’hui : celle du Christ et la nôtre. Dans notre évangile de ce Dimanche, comment Jésus manifeste-t-il qu’il est Roi ? Paradoxalement ! En se recevant d’un Autre.  En refusant de se sauver soi-même.

Vous l’avez entendu, cette dernière tentation sur la Croix, qui revient par 3 fois dans le texte : « si tu es le Roi des Juifs, le Messie, l’oint de Dieu sauve-toi toi-même ! » Jésus résiste à cette tentation de l’auto-rédemption ; il a confiance en son Père ; il se reçoit de lui jusqu’au bout.

En cela il est Roi, parce que le rôle du Roi est de renvoyer sans cesse à un Autre que lui-même. Et il associe le « bon larron » à cette formidable aventure : puisque ce criminel accepte de recevoir, d’être sauvé par un Autre, il lui sera beaucoup donné, dès aujourd’hui, en Paradis.

Faudrait-il être un peu larron pour devenir Roi ? Peut-être?, car « celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour »? comme l’affirmait Jésus en contemplant l’amour de la pécheresse qui justement lui versait un parfum précieux sur les pieds.

 

Que cette fête du Christ Roi nous aide à reprendre conscience de ce que l’onction d’huile sur notre front ne cesse d’opérer en nous depuis notre baptême : tu es le roi du monde, pour l’aimer, le chérir, à la manière du Christ, en Christ.

 

1ère lecture : David reçoit l’onction royale (2 S 5, 1-3)

Lecture du second livre de Samuel

Toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent : « Nous sommes du même sang que toi ! Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, tu dirigeais les mouvements de l’armée d’Israël, et le Seigneur t’a dit : ‘Tu seras le pasteur d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël.’ »
C’est ainsi que tous les anciens d’Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron, devant le Seigneur. Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël.

Psaume : Ps 121, 1-2, 3-4, 5-6a.7a

R/ Ton règne, Seigneur, est un règne de paix.

Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !

Jérusalem, te voici dans tes murs : 
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, 
là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.

C’est là le siège du droit, 
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem : 
« Que la paix règne dans tes murs ! »

2ème lecture : Dieu nous a fait entrer dans le royaume de son Fils (Col 1, 12-20)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens

Frères,
rendrez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière, à l’héritage du peuple saint.
Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, il nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé, par qui nous sommes rachetés et par qui nos péchés sont pardonnés.
Lui, le Fils, Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c’est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui.
Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui. 

Il est aussi la tête du corps, c’est-à-dire de l’Église. Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, puisqu’il devait avoir en tout la primauté.
Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.

Evangile : Le Roi crucifié (Lc 23, 35-43)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Béni soit le règne de David notre Père, le Royaume des temps nouveaux ! Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient ! Alléluia. (cf. Mc 11, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Patrick Braud

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16 novembre 2013

« Même pas peur »…

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« Même pas peur »…

Homélie du 33° Dimanche / Année C
Dimanche 17 Novembre 2013
Journée nationale du Secours Catholique

  

La peur de la fin du monde est comme une constante de l’histoire de l’humanité.

À croire que cette peur est utile à certains qui l’exploitent.

Du temps de Jésus, la peur de la fin du monde, c’était la peur de l’anéantissement d’Israël par les Romains, la peur de la destruction du temple de Jérusalem évoquée par Jésus, ou l’arrivée triomphale du Messie Juif. Mais ce n’était jamais que la fin d’un monde (et non la fin du monde).

Plus près de nous, les deux dernières guerres mondiales ont ravivé cette peur.

Puis il y a eu la guerre froide et la peur de l’auto-destruction nucléaire.

Le marxisme chantait d’ailleurs à l’époque l’écroulement inéluctable de l’économie de marché, et manipulait cette peur pour hâter la venue d’une société nouvelle d’après le cataclysme.

Certains courants écologiques ont pris le relais, prophétisant la fin de la planète…

Ou certains courants politiques ont utilisé la peur du 11 septembre comme la menace de la fin de notre monde.

 « Même pas peur »... dans Communauté spirituelle 561186-meme-pas-peur-du-haka

Vous voyez, chaque période crée sa peur, comme un miroir. 

Or, Jésus refuse de se laisser entraîner dans cette excitation apocalyptique.

Il nous avertit : « Quand vous entendrez parler de ces catastrophes, ne vous effrayez pas. Ce ne sera pas tout de suite la fin ».

Ne vous laissez donc pas prendre à la fascination des grandes catastrophes.

Ne vous laissez pas entraîner par ce pessimisme ambiant qui laisse la peur dominer sur la raison.

Ne soyez pas effrayés par ceux qui vous annoncent la fin du monde, ou même la fin d’un monde.

D’ailleurs, pour nous chrétiens, la fin du monde a déjà eu lieu !

Aussi étonnant que cela puisse paraître, dans l’évangile, la fin du monde est déjà arrivée, le Règne de Dieu est déjà au milieu de nous !

Ce n’est pas au terme de l’histoire que sera révélée la vérité de l’homme, c’est au milieu de l’histoire que cela a été accompli, dans la Passion-Résurrection du Christ.

Voilà pourquoi nous sommes libres de ne pas courir après les dernières peurs à la mode.

Quand le Christ prononce : « Tout est accompli » sur la croix, c’est réellement la fin, la plénitude, le terme qui est déjà à l’oeuvre, présent dans nos vies.

Regardez les façade de nos cathédrales romanes : le Christ dans la mandorle de gloire attire à lui tous les hommes, toute l’histoire, tout l’univers.

C’est le Christ de l’Ascension qui a déjà tout accompli lorsqu’il est élevé auprès du Père.

C’est en même temps le Christ de la fin des temps qui reviendra manifester la vérité du monde.

Mais depuis l’Ascension, notre monde a déjà basculé en Christ du côté de la Résurrection, de la divinisation de l’homme.

 

Quelles sont les conséquences pratiques de cette conception chrétienne de la fin du monde au milieu de l’histoire ?

- D’abord ne plus avoir peur.

Les prophètes de malheur ne pourront jamais nous détourner de ce qui est pleinement accompli en Christ.

- Ensuite, nous sommes libres :

* Libres de témoigner de cet avenir déjà présent, jusque dans la persécution s’il le faut.

* Libres de ne pas être fascinés par les chiffres, par le quantitatif, car si le Royaume est déjà là sous forme de graine, cela suffit pour tout transformer.

* Libres de combattre tout catastrophisme, toute « terreur sacrée » où l’on voudrait nous embrigader dans des pensées inhumaines, comme le marxisme autrefois, sous prétexte de fin du monde. 

* Libres enfin de travailler – comme les martyrs des 1er siècles alors que l’empire romain s’écroulait – à l’émergence d’un monde nouveau que Dieu façonne sans cesse.

Ne nous résignons pas à la résignation ambiante.

Nous avons oublié l’eschatologie (c’est-à-dire l’espérance en l’accomplissement final) et sa réalité profonde : l’Éternel est présent dans le temps et les signes du Royaume de Dieu sont semés dans la lourde pâte de notre monde. À nous de discerner cette pédagogie divine à base de confiance.

Demandez aux 65 000 bénévoles du Secours catholique s’ils se résignent ! Demandez aux 1000 salariés du Secours s’ils s’affolent ! La pauvreté augmente en France, c’est vrai. Mais en cette journée Nationale du Secours Catholique, nous ne cédons pas au catastrophisme.

Partout, notre don agit. Le Secours catholique est un service de l’Église de France pour faire rayonner la charité, pour que partout votre don agisse, par la prière, le don matériel, le soutien scolaire, en créant des groupes de parole, des lieux de fraternité, en interpellant la société au sujet des plus faibles. Le rapport annuel du Secours Catholique sur la pauvreté en France insistait notamment sur la détresse grandissante de ce que l’on appelle pudiquement : ‘les familles monoparentales’, c’est-à-dire les femme seules avec enfants. Mais ce n’est pas nous faire peur que le Secours nous informe, c’est pour agir !…

Si on vous parle de catastrophes et de fin du monde, ne vous effrayez donc pas, nous redit Jésus aujourd’hui. « N’y allez pas ! N’y courez pas ! » (Lc 17,23).

Gardez en vous cette distance intérieure, cette « réserve eschatologique » (Jean-Baptiste Metz) qui vient de votre appartenance à l’autre monde, celui que le Christ a déjà inauguré par sa Résurrection et son Ascension au plus haut.

Ne vous laissez pas égarer par les dernières peurs à la mode…

 

 

1ère lecture : De l’esclavage du péché au service de Dieu (Rm 6, 12-18)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères, il ne faut pas que le péché règne dans votre corps mortel et vous fasse obéir à ses désirs. Ne mettez pas les membres de votre corps au service du péché pour mener le combat du mal : mettez-vous au contraire au service de Dieu comme des vivants revenus de la mort, et offrez à Dieu vos membres pour le combat de sa justice. Car le péché n’aura plus sur vous aucun pouvoir : en effet, vous n’êtes plus sujets de la Loi, vous êtes sujets de la grâce de Dieu.
Alors ? Puisque nous ne sommes pas sujets de la Loi, mais de la grâce, allons-nous recommencer à pécher ? Absolument pas. Vous le savez bien : en vous mettant au service de quelqu’un pour lui obéir comme esclaves, vous voilà esclaves de celui à qui vous obéissez : soit du péché, qui est un chemin de mort ; soit de l’obéissance à Dieu, qui est un chemin de justice. Mais rendons grâce à Dieu : vous qui étiez esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout votre c?ur à l’enseignement de base auquel Dieu vous a soumis. Vous avez été libérés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice.

Psaume : 123, 2-3, 4-5, 7
R/ Notre secours est dans le nom du Seigneur.

Sans le Seigneur qui était pour nous
quand des hommes nous assaillirent,
alors ils nous avalaient tout vivants,
dans le feu de leur colère.

Alors le flot passait sur nous, 
   le torrent nous submergeait ; 
alors nous étions submergés 
   par les flots en furie.

Comme un oiseau, nous avons échappé 
   au filet du chasseur ; 
le filet s’est rompu : 
   nous avons échappé.

Evangile : Attendre le retour du Seigneur : parabole de l’intendant fidèle (Lc 12, 39-48)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Heureux celui qui veille dans la prière : il sera jugé digne de paraître debout devant le Fils de l’homme. Alléluia.(cf. Lc 21, 36)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l’heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? »
Le Seigneur répond : « Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ?
Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.
Mais si le même serviteur se dit : ‘Mon maître tarde à venir’, et s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »
Patrick Braud

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25 décembre 2010

Une famille réfugiée politique

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Une famille réfugiée politique 

 

Homélie pour la fête de la Sainte Famille / Année A

Dimanche 26 Décembre 2010

 

·       D’habitude, pour la fête de la Sainte Famille, on parle… de la vie familiale ! Une foisn’est pas coutume, projetons une autre lecture sur l’évangile de cette fête. Peut-être à cause des récentes Semaines Sociales de France qui avaient pour thème : « Migrants. Un avenir à construire ensemble » les 26 – 28 novembre derniers à Paris (cf. http://www.ssf-fr.org )

 

·       Car notre Sainte Famille traverse visiblement ce que beaucoup de familles réfugiées politiques traversent aujourd’hui.

Lisez bien les deux premiers chapitres de l’évangile de Matthieu : on ne sait pas dans le texte où habitait Joseph avant la naissance de Jésus. Comme si son village d’origine était « flouté ». Bon nombre de clandestins vous diront qu’ils ne peuvent parler de leur pays d’origine, sous peine d’y être ramenés de force, et qu’ils sont obligés à cause de cela de cacher leur passé.

Matthieu précise ensuite que Jésus est né à Bethléem, et qu’après la venue des mages, la famille a été obligée de fuir : « va te réfugier au pays d’Égypte » entend-il en rêve… C’est donc trois réfugiés politiques qui arrivent d’Israël en Égypte : ils fuient la violence du régime d’Hérode où leur vie est menacée. Ils sont obligés de rester immigrés en Égypte jusqu’à la mort du tyran. Quand ils pourront enfin revenir, après cette période d’exil et de migration, ils ne pourront même pas revenir dans le village d’origine de Joseph. En effet, le fils d’Hérode règne en Judée, et Joseph a peur d’y retourner. Il subit alors comme une deuxième émigration, intérieure à son pays, en allant s’établir à Nazareth (toujours averti en rêve), village dont il ne connaît rien sinon qu’il est en Galilée, région plus sûre pour sa famille.

 

·       Voilà donc notre Sainte Famille : d’un village d’origine inconnue, migrante en Égypte, réfugiée politique pendant plusieurs années, déracinée puis replantée ailleurs à Nazareth, l’inconnue…

 

Peut-on alors fêter la Sainte Famille sans penser à toutes ces familles de notre époque encore déracinées, obligées d’émigrer, mendiant le statut de réfugiés politiques là où leurs pas les conduisent ?

Jean-Paul II réaffirmait régulièrement le droit à l’émigration comme un droit fondamental :

« [le bien commun universel] englobe toute la famille des peuples, au-dessus de tout égoïsme nationaliste. C’est dans ce contexte qu’il faut considérer le droit à émigrer. L’Eglise reconnaît ce droit à tout homme, sous son double aspect: possibilité de sortir de son pays et possibilité d’entrer dans un autre pays à la recherche de meilleures conditions de vie » (Message pour la Journée mondiale des migrations 2001).

 

Une famille réfugiée politique dans Communauté spirituelle Familles+r%C3%A9fugi%C3%A9es+%C3%A0+Bassikounou

 

Benoît XVI est lui aussi très clair. Dans son message du 26/10/10 pour la journée mondiale du migrant et du réfugié, il écrit :

« De ce lien profond entre tous les êtres humains découle le thème que j’ai choisi cette année pour notre réflexion : »Une seule famille humaine », une seule famille de frères et s?urs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes. (?)

Dans le même temps, les États ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale ».

 

·       Les récentes Semaines Sociales invitaient à dédramatiser le débat sur l’immigration. Chaque année, 80 millions de passagers franchissent les frontières de la France. Sur ce nombre il y a entre 150 000 et 200 000 migrants, soit un pour 400 !

Environ 3 % (seulement) de la population mondiale (6,5 milliards) se transforme en migrants, en se répartissant ainsi :

Migrations Nord => Nord 53 millions / Sud => Sud 61 millions / Nord => Sud 14 millions

Sud => Nord 62 millions.

Ce n’est donc pas un raz-de-marée massif et incontrôlé…

En France, il y a 3,5 millions d’étrangers (soit 5,8 % de la population totale) dont 2 millions sont devenus français. Cette immigration, relativement stable, date de loin (italiens, polonais…). Elle contribue lentement à renouveler et à transformer la société. On estime que un quart de la population résidante en France a au moins un grand parent né à l’étranger !

 

·       Derrière ces chiffres, il y a des visages, des familles, valises à la main, se retrouvant à la rue dans des pays dont ils ne comprennent pas la langue.

Derrière ces chiffres, il y a tant d’associations, chrétiennes notamment : la Cimade, le Secours Catholique, le CCFD, les conférences Saint-Vincent-de-Paul, la Pastorale des migrants etc….

Derrière ces chiffres, il y a… la Sainte famille elle-même : ballottée de Judée à l’Égypte, de l’Égypte à la Galilée, Joseph et Marie protègent leur enfant de la violence politique et religieuse en partant sur les chemins de la migration…

 

Faisons chacun ce que nous pouvons pour soutenir ceux qui les soutiennent, pour participer au débat public sur l’immigration, et y faire entendre la petite voix de l’Évangile…

 

 

1ère lecture : Les vertus familiales (Si 3, 2-6.12-14)

 

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage

Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra de longs jours, celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère.
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie.
Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force.
Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché.

 

Psaume : Ps 127, 1-2, 3, 4.5bc

 

R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur

Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.

Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
Tu verras le bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie.

2ème lecture : Vivre ensemble dans le Christ (Col 3, 12-21)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens

Frère,
puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre coeur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection.
Et que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps. 

Vivez dans l’action de grâce.
Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ; par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu, dans vos coeurs, votre reconnaissance.
Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient.
Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle.
Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ; dans le Seigneur, c’est cela qui est beau.
Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager.

 

Evangile : La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth (Mt 2, 13-15.19-23) 

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus Sauveur ! Alléluia. (cf. Is 45, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

Après la mort d’Hérode, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et reviens au pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »

Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël.

Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.
Patrick Braud 

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18 décembre 2010

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’annonce faite à Joseph,
ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Homélie du 4° dimanche de l’Avent / Année A
Dimanche 19 Décembre 2010

 

L’affaire Wikileaks

Dimanche 28 novembre 2010 : le monde diplomatique tremble, stupéfait d’apprendre la L'annonce faite à Joseph, ou l'anti Cablegate de Wikileaks dans Communauté spirituelle Wikileaks%2Blogopublication de 251 287 câbles diplomatiques ‘fuités’ des États-Unis sur le site de Wikileaks. À tel point que les médias américains parlent d’un ‘Cablegate’, en référence au Watergate du temps de Nixon.

En fait, Wikileaks va les diffuser au compte-gouttes, en les confiant à des titres de presse mondiale : New York Times (USA), Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spiegel (Allemagne).

Le site est habitué à ces coups d’éclat. En juillet, WikiLeaks publiait d’un coup 76 000 documents de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. En octobre, le site récidivait, avec la masse impressionnante de 400 000 rapports sur la guerre en Irak.

 

Le mythe dangereux de la transparence absolue

Pourquoi publier une telle masse de documents confidentiels sur le site de Wikileaks ? Par souci de transparence, défend son auteur :

« Alors que les documents révèlent des abus et un cynisme épouvantables, le simple fait qu’ils puissent fuiter montre qu’il y existe des individus droits et courageux au sein du gouvernement, qui croient en la transparence et en une politique étrangère plus éthique. Ils cherchent à réformer les organisations dans lesquelles ils travaillent, objectif qui, comme le démontrent les câbles fuités, concerne les citoyens de tous les pays. Cette publication prouve que ces individus courageux ne sont pas impuissants – mais c’est la réaction mondiale à ces câbles qui déterminera à quel point une telle publication amènera le changement. »

On sait hélas ce que produit cette quête quasi ‘cathare’ (obsession de la pureté) de la transparence absolue. Mao avec ses confessions collectives prêchait la transparence absolue de tous devant tous. La société inhumaine de Georges Orwell (cf. son roman : ?1984′) surveille et sait tout de tous. « Big Brother is watching you » : lorsqu’il n’y a plus d’intimité, lorsque tous les secrets sont étalés et connus, la société ainsi « transparente » est en fait devenue totalitaire…

 

L’ambivalence du secret
Quel est le statut du secret dans le Nouveau Testament ?
Est-il plutôt du côté de Wikileaks ou du Quai d’Orsay ?

Comme toujours, la réalité du secret est ambivalente, et décrite comme telle par Jésus.

- Il n’y a rien de secret qui ne doive être un jour être proclamé sur les toits (Lc 8,17 ; Mc 4,22 ; 1Co 4,5 ; 14,25). Les paroles prophétiques ne doivent pas être tenues secrètes (Ap 22,10), et Jésus revendique de parler au grand jour (Jn 18,20).

- Mais il y a pourtant des paroles qui doivent rester secrètes (Ap 10,4). Jésus lui-même ikdlzpkw Joseph dans Communauté spirituellemonte « en secret » à Jérusalem pour une fête de pèlerinage (Jn 7,10). Et surtout, il y a l’appel de Jésus à agir « dans le secret », que ce soit pour l’aumône, la prière où le jeûne :« ton Père est là, dans le secret, il te le revaudra ». (Mt 6,1-18).

Saint François de Sales en tirera la maxime célèbre :« le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien ».

 

- C’est donc à un discernement que le Christ se livre : certains secrets sont garants de l’action de Dieu, d’autres doivent impérativement être levés.

 

Éloge du secret

Dans l’évangile de ce troisième dimanche de l’Avent, l’éloge du secret de l’action divine est impressionnant.

Malgré son amour pour Joseph, Marie ne lui secret_inside_m rêvea rien dit de la transformation secrète de son corps, ni de l’origine étonnante de sa grossesse.

Joseph découvre que sa fiancée est enceinte, d’un autre que lui. Et parce qu’il est « juste », il décide de la répudier « en secret ». Ici, la justice et le secret sont donc liés en la personne de Joseph. À l’inverse de la volonté de tout étaler sur la place publique, qui caractérise Wikileaks, Joseph veut préserver la réputation de Marie, et accepte de ne pas dévoiler sa faute apparente.

Mais tout cela l’a tellement travaillé qu’il en rêve la nuit, et un songe lui permet de découvrir la vérité de ce secret. L’Esprit Saint lui-même est à l’oeuvre en Marie, mais c’est « en secret ». Joseph choisit alors de coopérer à ce secret de Dieu agissant en Marie. Il assume la paternité de cet enfant qui n’est pas de lui, en gardant le secret de son origine, jusqu’à ce que Jésus lui-même lève le voile.

Le temps du secret

Pendant près de 30 ans, le couple marié de Nazareth gardera ce secret aux yeux de tous (sauf de quelques proches : Élisabeth la cousine, et Zacharie, sans doute Jean-Baptiste…).

Autrement dit : Dieu a le temps. Les années cachées à Nazareth permettent au Verbe de Dieu de s’accoutumer à l’homme, et à ses parents de s’accoutumer à son origine divine… Mais c’est en secret que le temps fait son oeuvre. Il n’a nul besoin de publicité pendant toutes ces années, loin de la curiosité publique.

 

Le secret du temps

Sachant ainsi garder un secret aussi essentiel, Marie et Joseph contribuent à révéler le secret du temps de Dieu : accepter de ne pas tout comprendre, laisser le temps au temps, relire après coup les événements, patienter dans le lent déchiffrement des signes des temps…

C’est donc un à un autre rapport au temps que nous initie le père adoptif de Jésus.
Un événement surgit (la grossesse de Marie), imprévu et incompréhensible au début. Le « juste » ne va pas sur-réagir à cet événement. Il va le travailler, le digérer (c’est le rôle du songe de Joseph), et peu à peu l’intégrer dans une vision d’avenir renouvelé (« il prit chez lui son épouse » tout en connaissant désormais son secret).

Où en sommes-nous de ce discernement du temps présent ?

Quels sont les secrets qu’il nous faut jalousement garder pour laisser le temps de Dieu travailler nos vies ?

Que Joseph nous apprenne le temps du secret, et le secret du temps !

 


1ère lecture :
 Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)

Lecture du livre d’Isaïe
Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le malet choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. » 

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6 

R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

 Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. 

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu ! 

2ème lecture : L’Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)

 Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome. Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. 

Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.(Mt 1, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Patrick Braud 

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