L'homélie du dimanche (prochain)

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7 janvier 2015

Baptême du Christ : le plongeur de Dieu

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 1 h 00 min

Le plongeur de Dieu


Homélie du Baptême du Seigneur
Dimanche 11 Janvier 2014 – Année B

cf. également :

« Laisse faire » : éloge du non-agir

Le baptême du Christ : une histoire « sandaleuse »

« Laisse faire » : l’étrange libéralisme de Jésus

Lot de consolation

 

En cette froide et (enfin !) neigeuse saison d’hiver, transportons-nous par la pensée en plein été, au bord d’une immense piscine bleu lagon…

Souvenez-vous des jeux d’eau que l’on organise pour les enfants au bord de la piscine.

Un de ces jeux consiste à laisser tomber des billes au fond de la piscine, et les enfants doivent plonger pour aller les repêcher. Pour y arriver, ils plongent le plus profond possible, jusqu’à toucher le carrelage du fond, ramasser la bille, et remonter ensuite en donnant un vigoureux coup de pied contre le fond de la piscine.

 

Baptême du Christ : le plongeur de Dieu dans Communauté spirituelle 

C’est ce que l’Esprit fait faire à Jésus aujourd’hui dans le Jourdain.

Il lui donne assez de souffle pour plonger au plus profond de notre humanité, se ranger dans la file des pécheurs publics sans se noyer dans le péché. Il lui donne assez d’amour pour aller chercher et sauver ceux qui étaient perdus, comme le plongeur ramassant l’objet perdu au fond de l’eau…

Au sud du lac de Tibériade, l’endroit où Jésus est plongé dans le Jourdain n’est pas une belle piscine d’eau immaculée, mais le lieu où l’eau est la plus polluée par les villes du bord du lac, car tous les égouts y convergent. Dans son baptême, Jésus accepte donc de « faire les poubelles » de l’humanité, d’être compté parmi les pécheurs. Il descend au plus bas, au plus sordide. Il descendra même aux enfers, au séjour des morts, nous dit le Credo, pour que même les morts remontent à la surface dans le sillage de ce plongeur étonnant.

 

 cf. Yardén : le descendeur


Voilà – dès le début de l’évangile de Marc – de quoi nous révéler la véritable identité de Jésus.

- Parce qu’il est le Fils bien-aimé, il peut aller rejoindre ceux qui ne se croient plus des fils/filles.

- Parce qu’il est rempli d’Esprit (ruah = souffle en hébreu) Saint, il peut faire corps avec ceux qui sont à bout de souffle et désespèrent d’eux-mêmes.

- Parce qu’il est l’Homme en plénitude, il n’a pas peur de se ranger avec ceux qu’on ne considère plus comme des êtres humains (les silhouettes fantomatiques qui errent au milieu de nos poubelles pour y récupérer de quoi survivre…).

 

C’est pour sauver ceux qui étaient perdus que Jésus descend dans cette décharge publique, dans cette poubelle de l’humanité qu’était devenu le Jourdain à l’endroit du baptême de Jean. Pourquoi lui refuserais-je de descendre aujourd’hui dans ma déchetterie intérieure, dans ces zones d’ombre en moi, où moi-même je n’ose plus m’aventurer ?

C’est pour sauver ceux qui étaient perdus que le Christ n’a cessé toute sa vie d’aller au plus bas de la condition humaine : en accueillant les putains, les collabos, les mendiants, les samaritains (ces hérétiques), les païens (ces étrangers), les lépreux (ces impurs).
Descendant toujours plus bas, le Christ a fait corps avec l’homme abîmé, dégradé par le mal commis ou subit. Saint Paul dira : « Il a été fait péché pour nous » (2 Co 5,21). Dans le Jourdain, c’est ce qui se passe : il est identifié aux pécheurs.

Lui, le Saint de Dieu, se soumet à un rite destiné aux impurs !

 

Il nous révèle ainsi un Dieu à contre-courant de nos représentations morales instinctives.
Nous, nous aurions envoyé Jésus prêcher aux pécheurs, mais pas se mélanger avec eux !
imgscan-contrepoints-990.jpg-morale-811x1024 baptême dans Communauté spirituelleNous, nous aurions d’abord exigé de Zachée qu’il rende l’argent volé, de la femme adultère qu’elle regrette son infidélité, de la prostituée qu’elle arrête son commerce avant de verser des larmes sur les pieds de Jésus… Eh bien Jésus fait exactement l’inverse : il va rejoindre le pécheur, lui révèle qui est Dieu « riche en miséricorde » – et l’appelle après, en réponse, à ajuster sa vie au don gratuit qu’il vient de recevoir sans condition préalable.

« Le Dieu de Jésus-Christ n’est pas une récompense que la religion serait chargée d’accorder aux vertueux et de refuser aux pécheurs. »

« Le Dieu de Jésus Christ n’est pas une récompense pour le pécheur converti, qui semble au contraire être une récompense pour Dieu » (J. Pohier) selon les mots même de Jésus : « il y a plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion » (Lc 15,7).

 


Dans le baptême de Jésus au Jourdain, comme dans son accueil fait aux pécheurs, vous avez un renversement formidable de la morale. La morale chrétienne n’est pas une morale de préalable : « fais ceci et alors tu seras proche de Dieu ». C’est une morale de réponse : « éprouve combien Dieu est proche de toi, puis alors ajuste ta vie en conséquence ».

La morale chrétienne ne fait pas de Dieu une récompense pour les justes, mais elle proclame que ceux qui étaient perdus sont la récompense pour Dieu qui va les rechercher, à la manière du plongeur ramassant l’agate coulée au fond de la piscine pour la sortir hors de l’eau…

 

Méditons là-dessus : le baptême du Christ dans le Jourdain nous invite à une morale de réponse et non de préalable.

Les conséquences dans le domaine de l’éducation des enfants, dans la gestion de la culpabilité, dans l’accueil des pécheurs d’aujourd’hui etc. sont incalculables…

 

 

1ère lecture : « Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef.  Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.

Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur  qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu  qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission

Cantique : (Is 12, 2, 4bcd, 5-6)

Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »

Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

2ème lecture : « L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)

Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés,

celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu ;  celui qui aime le Père qui a engendré aime aussi le Fils qui est né de lui. Voici comment nous reconnaissons  que nous aimons les enfants de Dieu : lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements. Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ;  et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu  est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit  que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité. En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un. Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoignage de Dieu,  c’est celui qu’il rend à son Fils.

– Parole du Seigneur.

Evangile : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)

Acclamation : Alléluia. Alléluia.  Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Alléluia.  (Jn 1, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi  celui qui est plus fort que moi ;  je ne suis pas digne de m’abaisser  pour défaire la courroie de ses sandales.  Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;  lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,  et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.  Et aussitôt, en remontant de l’eau,  il vit les cieux se déchirer  et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.  Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ;  en toi, je trouve ma joie. »
Patrick BRAUD

 

 

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17 décembre 2014

La dilatation du désir

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 8 h 01 min

La dilatation du désir

Homélie du 4° Dimanche de l’Avent / Année B
21/12/2014

cf. également :  Laisser le volant à Dieu

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… » (Lc 1, 26-38)

La dilatation du désir dans Communauté spirituelle 260px-Fra_Angelico_069Marie consent à la parole de Dieu qui lui est adressée.

Elle a d’abord été bouleversée par cette annonce qui ne ressemble à aucune autre, comme le sont souvent les annonces imprévues dans nos vies.

Elle a ensuite présenté loyalement son objection majeure : sa virginité, comme nous opposons souvent à Dieu notre manque de compétences ou nos réticences pour ce qu’il veut faire de nous.

Et finalement, elle consent.

Elle ne dit pas oui en fait dans le texte : c’est plus qu’un détail. Elle ne dit pas oui, mais « fiat » : « que tout se passe pour moi selon ta parole ». Dire oui aurait pu laisser croire qu’elle comprenait ce qui se passait et allait tout prendre en main. Il n’en est rien. Elle est loin de tout comprendre ; elle ne maîtrise rien. Mais elle agrandit son désir à la taille du désir de Dieu pour elle : « que tout se passe pour moi selon ta parole ».

Et du coup, parce que la Parole de Dieu est efficace, cette parole prend chair aussitôt en elle.

Parce que en Dieu la Parole et la Chair ne sont pas séparées, la chair elle-même de Marie s’élargit, sans le savoir encore, pour accueillir le Verbe de Dieu en son sein.

Dilater notre désir jusqu’au désir de Dieu a des répercussions sur tout notre être, notre chair même.

Le 4° Dimanche de l’Avent agrandit encore donc notre présent à tous les possibles qu’il contient. À l’image de Marie, dont le subjonctif indique l’élargissement de son corps, de son désir, de tout son être : « Que tout se passe pour moi selon ta parole ».

La Bible devient Parole de Dieu pour nous lorsqu’elle agrandit nos souhaits à l’immensité du souhait de Dieu pour nous…

 

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

vierge-annonciation Annonciation dans Communauté spirituelleCe subjonctif exprime encore plus qu’un souhait : c’est un élargissement de notre désir le plus vrai, c’est une dilatation du cœur, c’est un puits creusé pour agrandir la soif, c’est une réorientation fondamentale de l’envie de vivre.

« Donne-moi quelqu’un qui aime, et il comprend ce que je dis » écrit saint Augustin.
« Donne-moi quelqu’un qui désire, qui a faim, donne-moi un homme qui voyage dans ce désert, qui a soif, qui soupire après la source de l’éternelle patrie, donne-moi un tel homme, et il comprend ce que je dis. Si je parle à un homme insensible, il ne sait pas de quoi je parle. Montre un rameau vert à une brebis et tu l’attires ; présente des noix à un enfant et il est attiré, il est attiré parce qu’il aime : c’est par la chaîne du cœur qu’il est attiré ».
« Ne t’imagines pas que tu es attiré malgré toi : c’est par l’amour que l’âme est attirée ».
(Commentaire sur l’Évangile de Jean 26, 4-6).

« Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

Marie, icône de l’Église, consent à la conversion de son désir.

En réponse à la Parole de Dieu qui lui est adressée, elle s’ouvre ainsi à tous les possibles que l’Esprit va engendrer en elle…

Comme l’écrit encore le génial Augustin, il s’agit d’élargir les aspirations de notre cœur à « plus haut », « plus vrai » que nos ambitions ordinaires :

« Toute la vie du chrétien est un saint désir.
Sans doute, ce que tu désires, tu ne le vois pas encore : mais en le désirant tu deviens capable d’être comblé lorsque viendra ce que tu dois voir.
Supposons que vous vouliez remplir une sorte de poche, et que vous sachiez les grandes dimensions de ce qu’on va vous donner. Vous élargissez cette poche, que ce soit un sac, une outre ou n’importe quoi de ce genre. Vous savez l’importance de ce que vous allez y mettre, et vous voyez que la poche est trop resserrée : en l’élargissant, vous augmentez sa capacité.
C’est ainsi que Dieu, en faisant attendre, élargit le désir.
En faisant désirer, il élargit l’âme ;
en l’élargissant, il augmente sa capacité de recevoir.
Nous devons donc désirer, mes frères, parce que nous allons être comblés. (…)

Et nous ? À l’approche de Noël, où en sommes-nous de cet élargissement de nos désirs ?

Allons-nous laisser la Parole convertir notre énergie la plus secrète ?

Ou resterons-nous englués dans de petites envies superficielles qui rétrécissent notre soif de vivre au lieu de la dilater à l’extrême ?

Les enfants auront les yeux rivés sur les tablettes spécialement conçues pour eux, les ados sur les dernières consoles de jeux… ; les adultes sur les écrans incurvés 4K 1000 Hz…

En s’élevant un peu, on se mettra à rêver d’une famille enfin réunie autour de la table de Noël, et en paix.

Certains se demanderont s’ils n’ont pas faim d’autre chose que d’accumuler des biens matériels ou de continuer sur des rails bien tracés.

D’autres, à cause de la crise ou de difficultés personnelles, devront réorienter leur vie radicalement.

 

 Augustin 


À tous, la Parole de Dieu transmise par Gabriel s’adresse, bouleversante :
veux-tu engendrer de nouveaux possibles ? Acceptes-tu d’élargir ton désir bien au-delà de tes horizons immédiats ?’

Pour chacun, la réponse de Marie peut devenir votre réponse : « Que tout se passe pour moi selon ta parole… »

 

 

1ère lecture : La royauté de David subsistera toujours devant le Seigneur (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16)

Lecture du deuxième livre de Samuel
Le roi David habitait enfin dans sa maison.  Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité  en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.  Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,  et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »  Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire,  fais-le, car le Seigneur est avec toi. » Mais, cette nuit-là,  la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : « Va dire à mon serviteur David :  Ainsi parle le Seigneur :  Est-ce toi qui me bâtiras une maison  pour que j’y habite ?  C’est moi qui t’ai pris au pâturage,  derrière le troupeau,  pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.  J’ai été avec toi partout où tu es allé,  j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.  Je t’ai fait un nom aussi grand  que celui des plus grands de la terre.  Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël,  je l’y planterai, il s’y établira  et ne tremblera plus,  et les méchants ne viendront plus l’humilier,  comme ils l’ont fait autrefois,  depuis le jour où j’ai institué des juges  pour conduire mon peuple Israël.  Oui, je t’ai accordé la tranquillité  en te délivrant de tous tes ennemis.   Le Seigneur t’annonce  qu’il te fera lui-même une maison.  Quand tes jours seront accomplis  et que tu reposeras auprès de tes pères,  je te susciterai dans ta descendance un successeur,  qui naîtra de toi,  et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ;  et lui sera pour moi un fils.  Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi,  ton trône sera stable pour toujours. »

Psaume : 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29
R/ Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante ! cf. 88, 2a

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.

Je le dis : c’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

« Il me dira : ‘Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !’
Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. »

2ème lecture : Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manifesté (Rm 16, 25-27)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains
Frères,
à Celui qui peut vous rendre forts  selon mon Évangile qui proclame Jésus Christ : révélation d’un mystère  gardé depuis toujours dans le silence,  mystère maintenant manifesté  au moyen des écrits prophétiques,  selon l’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance de toutes les nations  pour les amener à l’obéissance de la foi, à Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus-Christ,  à lui la gloire pour les siècles. Amen.

Évangile : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. Alléluia.  (Lc 1, 38)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu  dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,  à une jeune fille vierge,  accordée en mariage à un homme de la maison de David,  appelé Joseph ;  et le nom de la jeune fille était Marie.  L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée,  et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.  L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie,  car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.  Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;  tu lui donneras le nom de Jésus.  Il sera grand,  il sera appelé Fils du Très-Haut ;  le Seigneur Dieu  lui donnera le trône de David son père ;  il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,  et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire,  puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi,  et la puissance du Très-Haut  te prendra sous son ombre ;  c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,  il sera appelé Fils de Dieu.  Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,  a conçu, elle aussi, un fils  et en est à son sixième mois,  alors qu’on l’appelait la femme stérile.  Car rien n’est impossible à Dieu. »  Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;  que tout m’advienne selon ta parole. »  Alors l’ange la quitta.
Patrick BRAUD

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10 décembre 2014

Un présent caché

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Un présent caché

Homélie du 3° Dimanche de l’Avent / Année B
14/12/2014

cf. également : Tauler, le Métro et Non Sum


« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » (Jn 1,6-28).

Un présent caché dans Communauté spirituelle arton33

C’est au présent que Jean-Baptiste annonce la venue du Christ au milieu de nous. Après l’impératif du 1er Dimanche de l’Avent (« Veillez ! ») et le futur du 2ème Dimanche (« il vous baptisera dans l’Esprit Saint »), voici maintenant que l’Avent se conjugue au présent : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

Cette déclaration prophétique de Jean-Baptiste peut d’abord s’appliquer à chacun de nous. Nous connaissons si mal nos voisins, nos amis, et même notre famille !

Je me souviens, lorsque mon père est mort, nous avons fait comme beaucoup de familles : nous nous sommes assis autour de la table pour parler de lui, évoquer nos souvenirs, rassembler notre vie avec lui. Ce fut comme un puzzle dont chacun détenait quelques pièces : en les mettant en commun, peu à peu se dessinait le portrait d’un homme plus riche et plus complexe que ce que chaque enfant croyait en connaître. Surprise en effet pour nous 5, les frères et sœurs : nous n’avions pas eu le même père ! Au sens où sa manière d’être père pour l’aîné n’était pas sa manière d’être père pour le 5ème, 10 ans après … Il avait changé avec les années, il ne se révélait pas de la même manière à chacun de ses 5 enfants : bref au milieu de nous se tenait un père que nous ne connaissions pas vraiment. Ce n’est qu’après sa mort que nous apprenons qui il était, en sachant bien que Dieu seul nous le fera connaître en plénitude…  

Les responsables de l’animation pastorale doivent avoir ce souci : faire en sorte que des liens personnels se nouent  dans la paroisse (dans l’aumônerie etc.) ; que nos assemblées ne soient pas impersonnelles et froides ; que le tissu relationnel entre nous soit suffisamment chaleureux pour qu’un nouveau venu ne s’y sente pas un inconnu. Certains doivent assumer ce rôle de climatiseur qui souffle un air de fraternité à travers toute l’Église !

 

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

C’est vrai également de beaucoup de personnes ignorées dans la société.

- Dans une entreprise, c’est le salarié que personne ne remarque et qui pourtant fait merveille dans la vie associative ou culturelle en dehors.

- Dans une maison de retraite, c’est le pensionnaire qui passe inaperçu, mais dont on réalise  après son départ qu’il était le ciment, le lien entre tous les autres pensionnaires, par sa gentillesse et son sourire.

La_maison_de_Matriona_et_autres_recits avenir dans Communauté spirituelle- Alexandre Soljenitsyne raconte que dans l’été 1953, de retour d’exil, sans attache et sans le sou, il trouve un petit emploi de professeur de mathématiques en Russie. Dans le village, une vieille femme – Matriona – accepte de l’héberger, plus pour lui rendre service qu’autre chose. L’auteur nous raconte la vie misérable de Matriona, et le terme accidentel de son existence : la brave femme encaisse tous les travers et n’agit que pour aider son prochain. Le livre : « la maison de Matriona » s’achève par cette phrase superbe : « … elle n’avait pas accumulé d’avoir pour le jour de sa mort. Une chèvre blanc sale, un chat bancal, des ficus… Et nous tous qui vivions à ses côtés, n’avions pas compris qu’elle était ce juste dont parle le proverbe et sans lequel il n’est village qui tienne. Ni ville. Ni notre terre entière. »

Au milieu de ce village se tenait cette vieille femme, Matriona, que personne ne connaissait vraiment, mais qui pourtant soutenait le village à bout de bras de manière  invisible…

Les responsables de l’animation pastorale ont pour mission de valoriser chacun dans la communauté. Non pas de tout faire à la place des autres, mais d’appeler des autres à faire vivre le Corps du Christ. S’appuyant sur le Conseil Paroissial, les responsables des différents services paroissiaux, sans oublier les communauté de religieux-ses, ils vont chercher à discerner le charisme de chacun, et à lancer des appels en fonction du bien commun. Ne passons pas à côté des Matrionas d’aujourd’hui. Aidons-nous à rester vigilants sur la place unique, la valeur unique  de chacun.

 

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

bon-cadeau-cheque-cadeau futurBien sûr, la déclaration prophétique de Jean-Baptiste – et vous voyez que le rôle d’un prophète est de dévoiler le présent bien plus que de prédire le futur – vise d’abord Jésus, la présence de Jésus, Messie ignoré, au milieu de son peuple. C’est Jésus au présent, c’est le présent de sa présence pourrait-on dire en français, avec le double sens du mot présent : il se tient là au milieu de nous, le plus souvent ignoré, mais réellement efficace aujourd’hui. Et il est le véritable cadeau, le présent que Dieu nous fait, gracieusement, gratuitement.

- Inconnu, il se sert de tant de visages et d’évènements pour se laisser découvrir.

- Méconnu, il supporte patiemment caricatures et clichés, sans cesser de se livrer, et d’irriguer secrètement la vie du Père.

- Méprisé, il ne rend pas le mal pour le mal, et ne désespère jamais du changement du cœur de l’homme.

- Adoré, il échappe à la connaissance de ceux qui voudraient le posséder, et les emmène toujours ailleurs, vers un Dieu toujours plus grand…

Les responsables de l’animation pastorale doivent passionnément lire les signes des temps, localement. Quels signes révèlent la présence du Christ au milieu de nous ? Quelles personnes nous parlent du passage du Christ dans nos vies ? Des enfants du caté et leurs parents aux familles en deuil ou aux adultes qui demandent le baptême, le Christ ne cesse de nous donner des signes de sa présence. Aidons-nous à déchiffrer sans cesse les évènements de nos vies à la lumière de l’Évangile du Christ.

 

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

Notre Avent prend donc une couleur de présent : celui que nous attendons est déjà là au milieu de nous, en nous.

Ouvrons les yeux sur ce présent qui ne demande qu’à se manifester : la richesse et la complexité de nos proches, le rôle secret et caché des Matrionas d’aujourd’hui, l’amitié du Christ dans nos joies et dans nos peines.

 

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».

Alors ne cessez pas de le chercher, et de le chercher encore…

« Le chercher avec le désir de le trouver, le trouver avec le désir de le chercher encore » (St Augustin)

Pour ne pas passer à côté de lui sans le remarquer.

Pour ne pas gâcher le présent que Dieu nous donne.

 

 

1ère lecture : Le Sauveur apporte la joie (Is 61, 1-2a.10-11)

Lecture du livre d’Isaïe

L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur.

Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux. De même que la terre fait éclore ses germes, et qu’un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.

Psaume : Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54

R/ J’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur !

Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.

Il comble de bien les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour.

 

2ème lecture : Comment préparer la venue du Seigneur (1Th 5, 16-24)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens

Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal.

Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et qu’il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps, pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira.

 

Evangile : « Il se tient au milieu de vous » (Jn 1, 6-8.19-28)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière. Alléluia. (cf. Lc 1, 76 ; Jn 1, 7)
Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.

Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. — Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n’est pas moi. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n’es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »
Patrick BRAUD

 

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3 décembre 2014

Maintenant, je commence

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Maintenant, je commence

Homélie du 2° Dimanche de l’Avent / Année B 07/12/2014
cf. également : Res et sacramentum

« Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».

Il y a bien un futur au cœur de la foi chrétienne. Un futur qui se retrouve dans nos 3 lectures.

- La voix d’Isaïe proclame une action de Dieu imminente dans le désert : « tout ravin sera comblé, toute montagne sera abaissée, les passages tortueux seront aplanis, la gloire du Seigneur se révélera, tous verront que le Seigneur a parlé ». (Is 40, 1-9).

- Cette voix dans le désert, Jean-Baptiste la fait à nouveau retentir : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint » (Mt 1,8).

- Et Pierre évoque l’avenir grandiose qui nous attend à partir de là : « le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Les cieux disparaîtront, les éléments seront détruits, la terre sera brûlée, un ciel nouveau et une terre nouvelle viendront, où résidera la justice » (2P 3, 8-11).

Après l’impératif du 1er Dimanche de l’Avent : « veillez ! », voici ce que le 2ème Dimanche nous met devant un futur extraordinaire.
Veiller ouvre donc sur une promesse : il y a bien un futur à attendre ; il y a bien une plénitude de l’Esprit Saint qui nous « immergera » (baptizein en grec =baptiser) un jour.
La Bible devient Parole de Dieu pour nous lorsqu’elle nous ouvre à ce futur, à cette promesse à laquelle Dieu est et sera fidèle.
Cet avenir de Dieu sera sans commune mesure avec le temps présent : il s’agit bien d’une nouvelle création du monde, selon Isaïe, que la Résurrection du Christ le 8ème jour inaugure et anticipe.

Quand cela arrivera-t-il ? Nous n’en savons rien.
Jésus lui-même avoue ne pas savoir (Mc 13,32) : seul le Père peut en fixer le moment. Mais ce que nous savons, c’est que« le temps est court » (1Co 7,29) ; qu’il va vers sa plénitude (la « fin des temps »), et que cette plénitude promise est déjà à l’œuvre.
Avouons-le : nous avons du mal à laisser ce futur de Dieu nous rejoindre. Nous extrapolons toujours ce qui se passe actuellement pour imaginer ce qui se passera après. Or Dieu est capable de faire du neuf, du radicalement neuf, dès maintenant !

Prenons quelques exemples :

Maintenant, je commence dans Communauté spirituelleDans l’évangile de Jean, la crise est ce moment « critique » où il devient manifeste que certains comportements / attitudes conduisent à la mort (‘no future’) alors que d’autres ouvrent à l’avenir. La croix est la crise suprême : pour les uns elle est la fin, pour les autres elle déchire le ciel et marque l’avenir ouvert.

Ainsi de nos crises humaines : elles marquent la fin d’un monde, mais pas encore la fin du monde ! C’est donc qu’un nouveau monde peut émerger de l’ancien qui s’efface : de nouvelles relations internationales, une régulation mondiale de l’économie, une vigilance accrue sur les dérives de la financiarisation, un souci commun du long terme etc…

L’Apocalypse n’est pas ce qu’on veut nous faire croire : pour saint Jean, ce n’est pas la catastrophe finale, c’est le dévoilement de la réalisation de la promesse de Dieu, la révélation et l’accomplissement du futur attendu !

Dans les soubresauts actuels de l’économie se révèle la vérité du système ancien. Le dévoilement de la cupidité, de la courte vue et des contradictions des marchés financiers peut contribuer à faire émerger un monde nouveau qui aura pris conscience de ses dérives et aura rebâti une économie profondément renouvelée.

Keynes, le grand économiste qui est la référence des actions publiques en ce moment, a construit sa théorie après la 1ère crise de la guerre de 14-18, n’a pas été écouté ni après cette guerre, ni après la crise de 1929. Il aura fallu attendre la 2ème guerre pour voir ses idées être appliquées après 1945, et inspirer les réactions des États à la crise de 2008.

Chaque épreuve peut devenir un seuil.
De la crise peut émerger un monde nouveau ; de tout mal peut émerger un bien plus grand encore.

D’autres exemples pourraient être pris dans l’histoire personnelle de chacun :

guenard%20plus%20fort%20que%20la%20haine%20 avenir dans Communauté spirituelle- La jambe cassée d’Ignace de Loyola lui a ouvert le chemin de la conversion.

- L’enfance dorée de Charles de Foucauld a déposé en lui la soif d’une vie plus intense, réalisée plus tard dans le dénuement du désert de l’Assekrem.

- L’enfance maltraitée de Tim Guénard aurait pu le conduire à la haine ; mais il parcourt la France pour témoigner que l’amour du Christ l’a guéri de son passé et que l’avenir est toujours possible.

- Nous connaissons bien des personnes qui ne se laissent pas enfermer dans leur passé, qu’il soit douillet ou douloureux, mais se hâtent avec bonheur vers l’avenir qui leur vient de leur confiance en Dieu. Ils sont comme ces pèlerins qui ne se découragent jamais de marcher vers Saint Jacques de Compostelle ou le Mont St Michel, même lorsque les Pyrénées semblent trop hautes, même lorsque la marée semble trop rapide.

Un moine, le bienheureux Guérric d’Igny (1070-1157), écrivait :
« le voyageur sage et empressé, lorsqu’il sera arrivé au terme, ne fera que commencer, de sorte que, oubliant ce qui est en arrière, il se dira chaque jour : ‘maintenant, je commence’ ».
Répétez-vous chaque matin, chaque jour – de plénitude ou de crise – : « maintenant, je commence ».

D’ailleurs, c’est le début de notre évangile de ce Dimanche: « Commencement de la Bonne Nouvelle… » Cette bonne nouvelle ne fait que commencer dans mon histoire.
Et elle ira « de commencements en commencements, par d’éternels commencements qui n’auront jamais de fin » (Grégoire de Nysse).

Oui, il y a un futur.
Oui il y a une plénitude à venir.

« Maintenant, je commence ».

 

 

1ère lecture : « Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)
Lecture du livre d’Isaïe

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu’elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »
Une voix proclame : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »
Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda :« Voici votre Dieu. » Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l’accompagne et ses trophées le précèdent. Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.

Psaume : 84, 9ab.10, 11-12, 13-14

R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

2ème lecture : « Nous attendons les cieux nouveaux et la terre nouvelle » (2P 3, 8-14)
Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre Apôtre

Frères bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. Pourtant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce qu’on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d’impatience la venue du jour de Dieu (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. Dans l’attente de ce jour, frères bien-aimés, , faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.

Evangile : Jean Baptiste annonce la venue du Seigneur (Mc 1, 1-8)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : tout homme verra le salut de Dieu. Alléluia. (Cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour préparer la route. À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
Patrick BRAUD

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