L'homélie du dimanche (prochain)

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25 décembre 2010

Une famille réfugiée politique

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Une famille réfugiée politique 

 

Homélie pour la fête de la Sainte Famille / Année A

Dimanche 26 Décembre 2010

 

·       D’habitude, pour la fête de la Sainte Famille, on parle… de la vie familiale ! Une foisn’est pas coutume, projetons une autre lecture sur l’évangile de cette fête. Peut-être à cause des récentes Semaines Sociales de France qui avaient pour thème : « Migrants. Un avenir à construire ensemble » les 26 – 28 novembre derniers à Paris (cf. http://www.ssf-fr.org )

 

·       Car notre Sainte Famille traverse visiblement ce que beaucoup de familles réfugiées politiques traversent aujourd’hui.

Lisez bien les deux premiers chapitres de l’évangile de Matthieu : on ne sait pas dans le texte où habitait Joseph avant la naissance de Jésus. Comme si son village d’origine était « flouté ». Bon nombre de clandestins vous diront qu’ils ne peuvent parler de leur pays d’origine, sous peine d’y être ramenés de force, et qu’ils sont obligés à cause de cela de cacher leur passé.

Matthieu précise ensuite que Jésus est né à Bethléem, et qu’après la venue des mages, la famille a été obligée de fuir : « va te réfugier au pays d’Égypte » entend-il en rêve… C’est donc trois réfugiés politiques qui arrivent d’Israël en Égypte : ils fuient la violence du régime d’Hérode où leur vie est menacée. Ils sont obligés de rester immigrés en Égypte jusqu’à la mort du tyran. Quand ils pourront enfin revenir, après cette période d’exil et de migration, ils ne pourront même pas revenir dans le village d’origine de Joseph. En effet, le fils d’Hérode règne en Judée, et Joseph a peur d’y retourner. Il subit alors comme une deuxième émigration, intérieure à son pays, en allant s’établir à Nazareth (toujours averti en rêve), village dont il ne connaît rien sinon qu’il est en Galilée, région plus sûre pour sa famille.

 

·       Voilà donc notre Sainte Famille : d’un village d’origine inconnue, migrante en Égypte, réfugiée politique pendant plusieurs années, déracinée puis replantée ailleurs à Nazareth, l’inconnue…

 

Peut-on alors fêter la Sainte Famille sans penser à toutes ces familles de notre époque encore déracinées, obligées d’émigrer, mendiant le statut de réfugiés politiques là où leurs pas les conduisent ?

Jean-Paul II réaffirmait régulièrement le droit à l’émigration comme un droit fondamental :

« [le bien commun universel] englobe toute la famille des peuples, au-dessus de tout égoïsme nationaliste. C’est dans ce contexte qu’il faut considérer le droit à émigrer. L’Eglise reconnaît ce droit à tout homme, sous son double aspect: possibilité de sortir de son pays et possibilité d’entrer dans un autre pays à la recherche de meilleures conditions de vie » (Message pour la Journée mondiale des migrations 2001).

 

Une famille réfugiée politique dans Communauté spirituelle Familles+r%C3%A9fugi%C3%A9es+%C3%A0+Bassikounou

 

Benoît XVI est lui aussi très clair. Dans son message du 26/10/10 pour la journée mondiale du migrant et du réfugié, il écrit :

« De ce lien profond entre tous les êtres humains découle le thème que j’ai choisi cette année pour notre réflexion : »Une seule famille humaine », une seule famille de frères et s?urs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes. (?)

Dans le même temps, les États ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale ».

 

·       Les récentes Semaines Sociales invitaient à dédramatiser le débat sur l’immigration. Chaque année, 80 millions de passagers franchissent les frontières de la France. Sur ce nombre il y a entre 150 000 et 200 000 migrants, soit un pour 400 !

Environ 3 % (seulement) de la population mondiale (6,5 milliards) se transforme en migrants, en se répartissant ainsi :

Migrations Nord => Nord 53 millions / Sud => Sud 61 millions / Nord => Sud 14 millions

Sud => Nord 62 millions.

Ce n’est donc pas un raz-de-marée massif et incontrôlé…

En France, il y a 3,5 millions d’étrangers (soit 5,8 % de la population totale) dont 2 millions sont devenus français. Cette immigration, relativement stable, date de loin (italiens, polonais…). Elle contribue lentement à renouveler et à transformer la société. On estime que un quart de la population résidante en France a au moins un grand parent né à l’étranger !

 

·       Derrière ces chiffres, il y a des visages, des familles, valises à la main, se retrouvant à la rue dans des pays dont ils ne comprennent pas la langue.

Derrière ces chiffres, il y a tant d’associations, chrétiennes notamment : la Cimade, le Secours Catholique, le CCFD, les conférences Saint-Vincent-de-Paul, la Pastorale des migrants etc….

Derrière ces chiffres, il y a… la Sainte famille elle-même : ballottée de Judée à l’Égypte, de l’Égypte à la Galilée, Joseph et Marie protègent leur enfant de la violence politique et religieuse en partant sur les chemins de la migration…

 

Faisons chacun ce que nous pouvons pour soutenir ceux qui les soutiennent, pour participer au débat public sur l’immigration, et y faire entendre la petite voix de l’Évangile…

 

 

1ère lecture : Les vertus familiales (Si 3, 2-6.12-14)

 

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage

Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra de longs jours, celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère.
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie.
Même si son esprit l’abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force.
Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché.

 

Psaume : Ps 127, 1-2, 3, 4.5bc

 

R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur

Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.

Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
Tu verras le bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie.

2ème lecture : Vivre ensemble dans le Christ (Col 3, 12-21)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens

Frère,
puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre coeur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
Par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour : c’est lui qui fait l’unité dans la perfection.
Et que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps. 

Vivez dans l’action de grâce.
Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ; par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu, dans vos coeurs, votre reconnaissance.
Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c’est ce qui convient.
Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle.
Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ; dans le Seigneur, c’est cela qui est beau.
Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager.

 

Evangile : La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth (Mt 2, 13-15.19-23) 

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus Sauveur ! Alléluia. (cf. Is 45, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
où il resta jusqu’à la mort d’Hérode. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

Après la mort d’Hérode, l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et reviens au pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. »

Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël.

Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.
Patrick Braud 

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23 décembre 2010

La bienveillance de Noël

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

La bienveillance de Noël

 

Homélie de la nuit de Noël / Année A

Vendredi 24 Décembre 2010

 

Une joie tournée vers le présent

La joie de cette nuit de la Nativité n’est pas une nostalgie de l’enfance, des paquets-cadeaux sous le sapin et des chants traditionnels dans l’église trop petite…

C’est une joie résolument tournée vers le présent. C’est une joie qui regarde le bien grandir au milieu des hommes. C’est une bienveillance humaine qui répond à la bienveillance divine, en se fondant sur elle. Puisque Dieu voit en l’homme assez de bien potentiel pour se faire l’un d’entre nous, comment ne pas en retour développer nous aussi ce regard de  bienveillance sur ceux qui nous entourent, sur notre planète, sur toute forme de vie témoignant de sa source ?

 

Voir le bien

- Isaïe nous invitait à tourner nos yeux vers la lumière qui se lève plutôt que vers les ténèbres qui durent encore : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».

- Le psaume 95 chantait un chant nouveau pour s’émerveiller de la beauté du salut et de la création, provenant tous les deux de la sollicitude d’un Dieu qui veut la réussite de ses enfants. « Chantez au Seigneur un chant nouveau, chantez au Seigneur, terre entière ». Même « les arbres des forêts dansent de joie devant la face du Seigneur, car il vient » !

- Paul, lui, fixait son regard intérieur sur la manifestation de la grâce de Dieu plus que sur les dégâts provoqués par les « passions d’ici-bas ».

- Et notre évangile de Noël montre la bienveillance de Dieu se manifester d’abord auprès des mal-aimés de l’époque : les bergers, ces nomades à la culture si différente… Dieu voit en eux la capacité de s’émerveiller et d’annoncer : les bergers adoreront l’enfant de l’étable, ils proclameront à tous cette merveille. Du coup, la bienveillance de Dieu s’étendra à l’univers entier : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

 

·       Qu’est-ce que la bienveillance, sinon – comme le mot l’indique – la capacité de voir le bien en l’autre, pour en susciter la croissance, l’encourager, le soutenir… ?

À Noël, Dieu se révèle bienveillant.

En ce bébé fragile, il fait le pari de la croissance en chacun de nous ce qui est le meilleur, même si c’est fragile. Il voit ce qui peut naître en nous, et détourne son regard de ce qui nous fait mourir. Il fait le pari du lumineux en nous, et se détourne du « côté obscur » de chacun. Il n’excuse pas le mal présent au coeur de tout homme, mais il lui enlève son pouvoir de destruction en préférant consacrer toute son énergie à la naissance du bien, mélangé au reste.

Cette bienveillance de Dieu à notre égard est le fondement de notre propre bienveillance à l’égard des autres, à l’égard du monde.

Celui qui contemple le bien à l’oeuvre sera transformé en ce qu’il contemple. Celui qui se laisse fasciner par le mal sera envahi par lui.

 

De l’idole à l’icône

·       Les psaumes décrivent de manière réaliste comment la fascination pour les idoles La bienveillance de Noël dans Communauté spirituelle 41M40EZED4L._SL500_AA300_transforme les adorateurs en ce qu’ils contemplent : une statue inanimée.

  Leurs idoles sont de l’argent et de l’or,

  Elles sont l’ouvrage de la main des hommes.

  Elles ont une bouche et ne parlent point,

  Elles ont des yeux et ne voient point,

  Elles ont des oreilles et n’entendent point,

  Elles ont un nez et ne sentent point,

  Elles ont des mains et ne touchent point,

  Des pieds et ne marchent point,

  Elles ne produisent aucun son dans leur gosier.

  Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent,

  Tous ceux qui se confient en elles. »

  Ps 115, 4-8

 

·       Souvenez-vous de la femme de Lot : quand elle se retourna vers Sodome qu’elle vient de quitter, elle est transformée en statue de sel (Gn 19,26). Comme si regarder à nouveau le mal derrière soi nous pétrifiait, nous empêchait d’avancer, en nous transformant en statue de sel, à l’image de la ville malveillante : stérile et morte. L’idole pétrifie celui qui la contemple. L’icône ouvre le regard à l’invisible.

 

·       « La lampe du corps, c’est ton oeil » (Lc 11,34). On sait mieux encore aujourd’hui, avec les sciences humaines, que ce qui rentre par notre oeil façonne également notre coeur. Si  tu contemples le mal, il prolifèrera. Si tu veux voir d’abord le bien, il fleurira, en toi et autour de toi.

 

·       La mal-veillance de prendre tant de formes : du goût pour les faits divers jusqu’au cynisme devant les dysfonctionnements de ce monde, en passant par la critique malsaine et les paroles négatives… Voir le mal nous transforme en ce que nous contemplons.

La bienveillance, elle, fait le pari de la croissance de l’autre. Elle espère en sa capacité à progresser. Elle fait confiance à ses talents, petits et faibles maintenant, mais potentiellement si féconds.

 

Le quotidien ?La Croix’ s’exerce à ce regard de bienveillance : pendant 4 semaines, il publie un reportage consistant sur « ce qui va bien en France », justement pour combattre cette sinistrose des mauvaises nouvelles dont les médias sont si gourmands.

 

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L’enfant de la crèche nous habitue à ce regard de bienveillance.

- En lui, en ce bébé, Dieu épouse notre rythme humain de croissance personnelle : lent, graduel, patient…

- Pour attirer vers lui, Dieu ne regarde pas les bergers avec les yeux de la société environnante : il les enveloppe de sa bienveillance.

- Grâce à lui, les regards des bergers nous apprennent la bienveillance sur ce qui naît.

- À cause de lui, les anges invitent tout l’univers à ce même regard de bienveillance envers Dieu et envers les hommes : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

 

·       Alors, en cette nuit de Noël, revenons à la source de toute bienveillance.

Ne sortons pas de cette eucharistie sans désirer, avec persévérance et obstination, poser  sur nos proches, nos voisins, nos collègues… un réel regard bienveillant.

Dans les semaines qui viennent, posons-nous la question : que puis-je voir de bien en l’autre ? Comment m’exercer à cette bien-veillance ?

 

Messe de la Nuit 


1ère lecture : Le prince de la paix (Is 9, 1-6)

Lecture du livre d’Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.
Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés.
Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort,Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».
Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers.

 

Psaume : Ps 95, 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13ac

 

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né :
c’est le Christ, le Seigneur.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
pour gouverner le monde avec justice.

2ème lecture : La grâce de Dieu s’est manifestée (Tt 2, 11-14)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
C’est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnable, justes et religieux,
et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur.
Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

 

Evangile : Naissance de Jésus (Lc 2, 1-14)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Je vous annonce une grande joie. Aujourd’hui nous est né un Sauveur : c’est le Messie, le Seigneur !Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre ? ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. ?
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte,
mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »
 

Patrick Braud 

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18 décembre 2010

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’annonce faite à Joseph,
ou l’anti Cablegate de Wikileaks

Homélie du 4° dimanche de l’Avent / Année A
Dimanche 19 Décembre 2010

 

L’affaire Wikileaks

Dimanche 28 novembre 2010 : le monde diplomatique tremble, stupéfait d’apprendre la L'annonce faite à Joseph, ou l'anti Cablegate de Wikileaks dans Communauté spirituelle Wikileaks%2Blogopublication de 251 287 câbles diplomatiques ‘fuités’ des États-Unis sur le site de Wikileaks. À tel point que les médias américains parlent d’un ‘Cablegate’, en référence au Watergate du temps de Nixon.

En fait, Wikileaks va les diffuser au compte-gouttes, en les confiant à des titres de presse mondiale : New York Times (USA), Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spiegel (Allemagne).

Le site est habitué à ces coups d’éclat. En juillet, WikiLeaks publiait d’un coup 76 000 documents de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. En octobre, le site récidivait, avec la masse impressionnante de 400 000 rapports sur la guerre en Irak.

 

Le mythe dangereux de la transparence absolue

Pourquoi publier une telle masse de documents confidentiels sur le site de Wikileaks ? Par souci de transparence, défend son auteur :

« Alors que les documents révèlent des abus et un cynisme épouvantables, le simple fait qu’ils puissent fuiter montre qu’il y existe des individus droits et courageux au sein du gouvernement, qui croient en la transparence et en une politique étrangère plus éthique. Ils cherchent à réformer les organisations dans lesquelles ils travaillent, objectif qui, comme le démontrent les câbles fuités, concerne les citoyens de tous les pays. Cette publication prouve que ces individus courageux ne sont pas impuissants – mais c’est la réaction mondiale à ces câbles qui déterminera à quel point une telle publication amènera le changement. »

On sait hélas ce que produit cette quête quasi ‘cathare’ (obsession de la pureté) de la transparence absolue. Mao avec ses confessions collectives prêchait la transparence absolue de tous devant tous. La société inhumaine de Georges Orwell (cf. son roman : ?1984′) surveille et sait tout de tous. « Big Brother is watching you » : lorsqu’il n’y a plus d’intimité, lorsque tous les secrets sont étalés et connus, la société ainsi « transparente » est en fait devenue totalitaire…

 

L’ambivalence du secret
Quel est le statut du secret dans le Nouveau Testament ?
Est-il plutôt du côté de Wikileaks ou du Quai d’Orsay ?

Comme toujours, la réalité du secret est ambivalente, et décrite comme telle par Jésus.

- Il n’y a rien de secret qui ne doive être un jour être proclamé sur les toits (Lc 8,17 ; Mc 4,22 ; 1Co 4,5 ; 14,25). Les paroles prophétiques ne doivent pas être tenues secrètes (Ap 22,10), et Jésus revendique de parler au grand jour (Jn 18,20).

- Mais il y a pourtant des paroles qui doivent rester secrètes (Ap 10,4). Jésus lui-même ikdlzpkw Joseph dans Communauté spirituellemonte « en secret » à Jérusalem pour une fête de pèlerinage (Jn 7,10). Et surtout, il y a l’appel de Jésus à agir « dans le secret », que ce soit pour l’aumône, la prière où le jeûne :« ton Père est là, dans le secret, il te le revaudra ». (Mt 6,1-18).

Saint François de Sales en tirera la maxime célèbre :« le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien ».

 

- C’est donc à un discernement que le Christ se livre : certains secrets sont garants de l’action de Dieu, d’autres doivent impérativement être levés.

 

Éloge du secret

Dans l’évangile de ce troisième dimanche de l’Avent, l’éloge du secret de l’action divine est impressionnant.

Malgré son amour pour Joseph, Marie ne lui secret_inside_m rêvea rien dit de la transformation secrète de son corps, ni de l’origine étonnante de sa grossesse.

Joseph découvre que sa fiancée est enceinte, d’un autre que lui. Et parce qu’il est « juste », il décide de la répudier « en secret ». Ici, la justice et le secret sont donc liés en la personne de Joseph. À l’inverse de la volonté de tout étaler sur la place publique, qui caractérise Wikileaks, Joseph veut préserver la réputation de Marie, et accepte de ne pas dévoiler sa faute apparente.

Mais tout cela l’a tellement travaillé qu’il en rêve la nuit, et un songe lui permet de découvrir la vérité de ce secret. L’Esprit Saint lui-même est à l’oeuvre en Marie, mais c’est « en secret ». Joseph choisit alors de coopérer à ce secret de Dieu agissant en Marie. Il assume la paternité de cet enfant qui n’est pas de lui, en gardant le secret de son origine, jusqu’à ce que Jésus lui-même lève le voile.

Le temps du secret

Pendant près de 30 ans, le couple marié de Nazareth gardera ce secret aux yeux de tous (sauf de quelques proches : Élisabeth la cousine, et Zacharie, sans doute Jean-Baptiste…).

Autrement dit : Dieu a le temps. Les années cachées à Nazareth permettent au Verbe de Dieu de s’accoutumer à l’homme, et à ses parents de s’accoutumer à son origine divine… Mais c’est en secret que le temps fait son oeuvre. Il n’a nul besoin de publicité pendant toutes ces années, loin de la curiosité publique.

 

Le secret du temps

Sachant ainsi garder un secret aussi essentiel, Marie et Joseph contribuent à révéler le secret du temps de Dieu : accepter de ne pas tout comprendre, laisser le temps au temps, relire après coup les événements, patienter dans le lent déchiffrement des signes des temps…

C’est donc un à un autre rapport au temps que nous initie le père adoptif de Jésus.
Un événement surgit (la grossesse de Marie), imprévu et incompréhensible au début. Le « juste » ne va pas sur-réagir à cet événement. Il va le travailler, le digérer (c’est le rôle du songe de Joseph), et peu à peu l’intégrer dans une vision d’avenir renouvelé (« il prit chez lui son épouse » tout en connaissant désormais son secret).

Où en sommes-nous de ce discernement du temps présent ?

Quels sont les secrets qu’il nous faut jalousement garder pour laisser le temps de Dieu travailler nos vies ?

Que Joseph nous apprenne le temps du secret, et le secret du temps !

 


1ère lecture :
 Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)

Lecture du livre d’Isaïe
Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le malet choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. » 

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6 

R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

 Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. 

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu ! 

2ème lecture : L’Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)

 Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome. Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. 

Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.(Mt 1, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Patrick Braud 

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11 décembre 2010

Du goudron et des carottes râpées

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Du goudron et des carottes râpées

 

Homélie du 3° dimanche de l’Avent / Année A

Dimanche 12 Décembre 2010

 

 

Du goudron et des carottes râpées

Il est 23 heures.

Je vois un homme s’approcher de la forme humaine dont on ne sait pas si elle est Du goudron et des carottes râpées dans Communauté spirituelle sdfaccroupie, assise ou allongée sur le goudron du trottoir. Devant l’entrée du supermarché spécialisé dans le hard discount en plein quartier populaire de la ville, l’homme distingue ce SDF, un de plus, qui pioche avec une fourchette dans une barquette en plastique de carottes râpées à 1 € (0,99 € exactement, ‘marque repère’…). À côté de la forme, l’inévitable bouteille de vin, elle aussi en plastique, déjà à moitié vidée.

L’homme hésite visiblement, dépasse la silhouette aux carottes râpées, convaincu sans doute (et peut-être avec raison) que l’aide à la mendicité est contre-productive. Mais il fait froid. De plus en plus avec le brouillard qui tombe. Mais la solitude dans le noir de la ville est encore plus glaciale lorsqu’on est dans la galère : même un habitant des beaux quartiers, bien éclairé et bien chauffé, peut deviner cela… Il revient sur ses pas, s’accroupit au côté de la forme noire et rouge. Surprise : c’est une femme. En relevant la tête, elle s’étonne, et bredouille quelques mots : « plus de place. Demain j’irai ». L’homme sort un billet de 20 € de son porte-monnaie et lui met dans la main : « faites attention à ne pas vous le faire voler ». Elle ne dit rien. Elle ne peut rien dire ; l’alcool a déjà embrouillé sa langue. Mais elle le regarde avec une tendresse inattendue sur ce trottoir, et lui caresse doucement la joue…

- « Voulez-vous que j’appelle le 115 ? »

- « Ils sont venus. Pas de place. »

- « Où allez-vous dormir ? »

- « Ailleurs. »

L’homme se relève. Obligé de continuer sa route…

 

Répondre par des actes concrets

Pourquoi raconter longuement cette scène si fréquente dans nos cités ? Parce qu’elle rejoint notre évangile d’Avent. Jean-Baptiste exprime en effet son interrogation au sujet de Jésus : qui est-il vraiment ?

« Il veut que les faits parlent et disent la différence qui existe entre lui et Jésus. Il envoie donc les deux disciples qu’il croit les plus aptes à comprendre (saint Jean Chrysostome : XXXVI° homélie sur l’évangile selon saint Matthieu, I&2).

Ses disciples demandent à Jésus de répondre : « es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Or Jésus ne répond pas par des discours ou par des paroles. Il renvoie à ses actes : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres… »

 

Autrement dit : la venue du Fils de l’Homme se joue dans les actes concrets qui aujourd’hui encore donnent de la dignité aux méprisés, font confiance aux humiliés, donnent un toit aux sans-abri, de la nourriture et du travail à celui qui est méprisé, et ainsi privé de la fraternité des hommes…

 

Jésus n’a pas fait un long discours sur la Trinité aux envoyés de Jean-Baptiste. Il a simplement renvoyé à ses actes. « Mes oeuvres parlent pour moi » dira-t-il dans l’Évangile de Jean. Ici, il demande seulement aux envoyés de Jean de constater : « allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez ».

 

Jean-Baptiste était la Voix. Jésus est le Verbe fait chair, la parole faite actes.

N’est-ce pas ce que les hommes d’aujourd’hui attendent des chrétiens : qu’ils agissent, que leurs actes traduisent leur conception de l’homme, du respect des plus faibles, de la défense de la vie sous toutes ses formes et à toutes ses étapes ?

 

Le psaume 145 de notre liturgie décline d’ailleurs cette identité divine en une série d’actions de salut et de libération. Dieu se révèle tel qu’il est lorsqu’il agit pour ceux qu’il aime, nous les hommes : il fait justice / donne le pain / délie / ouvre les yeux / redresse / aime / protège / soutient

 

Isaïe était tout aussi concret : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur? »

 

La feuille de route de l’Église

C’est toujours notre feuille de route pour être à son image, pour le laisser agir à travers nous, pour être « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain » (Concile Vatican II, Lumen Gentium n° 1). La vocation sacramentelle de l’Église, c’est aussi cela : faire en sorte que : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres… »

 

Paul VI le disait avec courage en 1975 :

« Pour l’Église, le témoignage d’une vie authentiquement chrétienne, livrée à Dieu dans une communion que rien ne doit interrompre mais également donnée au prochain avec un zèle sans limite, est le premier moyen d’évangélisation. « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maître » disions-Nous récemment à un groupe de laïcs, « ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ». Saint Pierre l’exprimait bien lorsqu’il évoquait le spectacle d’une vie pure et respectueuse, « gagnant sans paroles même ceux qui refusent de croire à la Parole » (1P 3,1). C’est donc par sa conduite, par sa vie, que l’Église évangélisera tout d’abord le monde, c’est-à-dire par son témoignage vécu de fidélité au Seigneur Jésus, de pauvreté et détachement, de liberté face aux pouvoirs de ce monde, en un mot, de sainteté. »

Evangelii Nuntiandi n° 41, Paul VI (8/12/1975)

  

Puissions-nous traduire en actes concrets, au coeur du froid et des nuits hivernales tout particulièrement, cette feuille de route que le Messie a laissée à son Église ! Il y a tant d’associations, chrétiennes ou non, que nous pouvons soutenir, aider et encourager, et auxquelles participer, pour que des actes soient posés avec les plus petits, les laissés-pour-compte… Il y a tant de gestes efficaces que nous pouvons (devons) faire en ce sens…

 

1ère lecture : Les merveilles du salut à venir (Is 35, 1-6a.10) 

Lecture du livre d’Isaïe

Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse,

qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et de Sarône. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.

Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent,

dites aux gens qui s’affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »

Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds.

Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuiront.

 

Psaume : Ps 145, 7, 8, 9ab.10a

 

R/ Viens, Seigneur, et sauve-nous !

Le Seigneur fait justice aux opprimés ;

aux affamés, il donne le pain,

le Seigneur délie les enchaînés.

 

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,

le Seigneur redresse les accablés,

le Seigneur aime les justes.

 

Le Seigneur protège l’étranger.

Il soutient la veuve et l’orphelin.

D’âge en âge, le Seigneur régnera.

 

2ème lecture : Ayez de la patience : la venue du Seigneur est proche (Jc 5, 7-10)

Lecture de la lettre de saint Jacques

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la première et la dernière récoltes.

Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche.

Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.

Frères, prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

 

Evangile : Jean Baptiste et Jésus (Mt 11, 2-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples :

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez :

Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.

Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »

Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?…

Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.

Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.

C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi.

Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »
Patrick Brau

Carton Rouge au logement en France / Fondation Abbé Pierre

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