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13 avril 2013

Le devoir de désobéissance civile

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Le devoir de désobéissance civile

Homélie du 3° Dimanche de Pâques / Année C
14/04/2103

La première lecture de ce Dimanche nous remet en mémoire la désobéissance civile qui a présidé à la prédication de l’Église dès sa naissance.

Les apôtres en effet sont traînés devant le grand conseil juif, tribunal religieux de l’époque, quasi-précurseur des tribunaux islamiques actuels, et on leur reproche de « parler au nom de Jésus ». Plutôt que de faire profil bas pour ne pas avoir d’ennui, les apôtres persévèrent dans leur refus d’obéir à cette injonction du tribunal, quitte à risquer plus grave encore que les coups de fouet dont pourtant on les a gratifié !

C’est donc qu’au-dessus des lois, il y a la conscience.

Au-dessus des lois de l’Israël politiquement occupé par les romains, au-dessus de lois de Le devoir de désobéissance civile dans Communauté spirituelle quand_desobeir_devient_un_devoirl’empire romain, puis des monarchies et empires de toutes sortes, au-dessus des lois de la République quelle qu’elle soit, il y a la fameuse objection de conscience dont les premières générations de chrétiens se sont prévalu pendant trois siècles.

Adorer l’empereur et lui rendre un culte ? Plutôt mourir dans l’arène avec les lions.

Les martyrs chrétiens des trois premiers siècles et d’aujourd’hui suivent en cela la voie tracée par leurs frères juifs lors des persécutions de tout bord. Par exemple, lorsque le roi perse veut leur faire manger du porc, ils préfèrent être fouettés eux aussi, et suppliciés ? qui plus est devant leur mère ? plutôt que de renier la foi de leur pères (2 Macchabées 7).

La source de la liberté des juifs et des chrétiens s’enracine dans leur conviction non-violente qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », selon la parole de Pierre uni aux apôtres (Ac 5,29).

 

Pour être rigoureux, il faut en même temps observer que Paul appelle à un respect des autorités civiles, essentiellement pour ne pas aggraver le cas des chrétiens persécutés depuis le début : « toute autorité vient de Dieu », écrit-il en Rm 13. Mais justement, l’exercice de ce pouvoir qui a été confié par Dieu à l’homme pour qu’il gère la cité de façon autonome peut dégénérer en tyrannie injustifiable.

En fait, tout au long des siècles, l’Église va osciller entre la sacralisation du pouvoir (à qui il faut obéir, parce qu’il « vient de Dieu ») et la contestation du pouvoir (lorsqu’il devient inique). Les martyrs ne diront pas autre chose : ils prient pour l’empereur, mais refusent de sacrifier aux idoles.

 

Rappelez-vous : pendant 3 siècles, nous avons désobéi !

Désobéi aux autorités juives de Jérusalem, qui interdisaient de prêcher la résurrection de Jésus.

Désobéi à l’empereur romain, qui voulait obliger à lui rendre un culte comme à un dieu.

Pendant 300 ans, nous avons été persécutés à cause de notre résistance spirituelle.

Nous osions contester l’inhumanité romaine.

Les martyrs préféraient mourir dans les jeux du cirque, être mis en prison, dénoncés, plutôt que de renier leur foi.

C’est d’ailleurs une des grandes différences historiques avec l’islam : aux premiers siècles de son expansion (7°-8° siècles), l’islam s’est répandu à la pointe du sabre de Mohamed et des ses tribus.

Les premiers musulmans étaient du côté des vainqueurs militaires.

Les premiers chrétiens étaient du côté des vaincus de l’histoire, des résistants qu’on élimine. Mais « le sang des martyrs est semence de chrétiens » (Tertullien), et 3 siècles de persécutions ont fait naître un christianisme où la figure du martyr contestant l’ordre établi était centrale.

Le principe d’objection de conscience (par exemple pour des médecins catholiques ne souhaitant pas pratiquer d’IVG) pour les chrétiens vient de cette époque où perdre la vie valait mieux que se soumettre à des lois injustes.

St Thomas d’Aquin, dans la droite ligne des Pères de l’Église, avait théorisé ce devoir de désobéissance en dénonçant les lois injustes, et en appelant les chrétiens à y résister ;

 

Somme Théologique, I-II Qu.96 a. 4 : Mais les lois peuvent être injustes de deux façons. D’abord par leur opposition au bien commun en s’opposant à ce qu’on vient d’énumérer, ou bien par leur fin, ainsi quand un chef impose à ses sujets des lois onéreuses qui ne concourent pas à l’utilité commune, mais plutôt à sa propre cupidité ou à sa propre gloire ; soit du fait de leur auteur, qui porte par exemple une loi en outrepassant le pouvoir qui lui a été confié ; soit encore en raison de leur forme, par exemple lorsque les charges sont réparties inégalement dans la communauté, même si elles sont ordonnées au bien commun. Des lois de cette sorte sont plutôt des violences que des lois, parce que « une loi qui ne serait pas juste ne paraît pas être une loi », dit S. Augustin. Aussi de telles lois n’obligent-elles pas en conscience, sinon peut-être pour éviter le scandale et le désordre; car pour y parvenir on est tenu même à céder son droit, selon ces paroles en S. Matthieu (Mt 6,40) : « Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, accompagne-le encore deux mille pas; et si quelqu’un te prend ta tunique, donne-lui aussi ton manteau. »

 Les lois peuvent être injustes d’une autre manière : par leur opposition au bien divin ; telles sont les lois tyranniques qui poussent à l’idolâtrie ou à toute autre conduite opposée à la loi divine. Il n’est jamais permis d’observer de telles lois car, « il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » (Ac 5,29).

D’ailleurs, la désobéissance au nom d’une autorité plus haute s’applique même au sein de l’Église !

Somme Théologique, II-II Qu.33 a. 7 : On ne doit pas obéir à un supérieur contre un précepte divin, selon cette parole des Actes (Ac 5,29) : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

Ce principe de désobéissance civile est formellement reconnu dans le catéchisme de l’Église catholique :

Catéchisme de l’Église catholique n° 2242 : « Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Mt 22,21). « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29) ».

Cette contestation religieuse du politique est par essence non-violente (à la différence rappelons-le de la lutte armée que mena Mohammed contre les tribus idolâtres de l’Arabie). Les martyrs chrétiens ne veulent pas supprimer leurs adversaires, ni les forcer à changer. Non : ils témoignent (c’est le sens du mot martyr en grec) simplement qu’il existe une autre autorité plus haute que celle des lois humaines. Il sont prêts à se faire tuer (et non pas à tuer) pour attester de cette hiérarchie des valeurs.

Dans certains cas exceptionnels, cette désobéissance civile peut cependant aller jusqu’à prendre les armes s’il le faut, mais sous des conditions très strictes (essentiellement la légitime défense des plus faibles) :

Catéchisme n° 2243 : « La résistance à l’oppression du pouvoir politique ne recourra pas légitimement aux armes, sauf si se trouvent réunis les conditions suivantes:

(1) en cas de violations certaines, graves et prolongées des droits fondamentaux;

(2) après avoir épuisé tous les autres recours;

(3) sans provoquer des désordres pires;

(4) qu’il y ait un espoir fondé de réussite;

(5) s’il est impossible de prévoir raisonnablement des solutions meilleures. »

Devant des pouvoirs totalitaires par exemple, la simple protestation ne suffit pas. Devant les lois iniques d’Hitler ou de Staline, la lutte armée est le dernier recours, mais recours justifié.

Jean-Paul savait d’expérience combien un état totalitaire peut se servir de l’appareil législatif et administratif pour humilier et opprimer le peuple. Il écrivait  en 1991 :

Patrick Braud

Centesimus annus n° 45 : La culture et la pratique du totalitarisme comportent aussi la négation de l’Église.

L’État totalitaire, d’autre part, tend à absorber la nation, la société, la famille, les communautés religieuses et les personnes elles-mêmes. En défendant sa liberté, l’Église défend la personne, qui doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (cf. Ac 5,29), la famille, les différentes organisations sociales et les nations, réalités qui jouissent toutes d’un domaine propre d’autonomie et de souveraineté.La citation d’Ac 5,29 est devenue au fil du temps la référence obligée pour toute théologique politique affirmant la liberté de l’Église dans sa mission et dans l’exercice de la liberté personnelle de chacun. L’État, ou le parti, qui considère qu’il peut réaliser dans l’histoire le bien absolu et qui se met lui-même au-dessus de toutes les valeurs, ne peut tolérer que l’on défende un critère objectif du bien et du mal qui soit différent de la volonté des gouvernants et qui, dans certaines circonstances, puisse servir à porter un jugement sur leur comportement. Cela explique pourquoi le totalitarisme cherche à détruire l’Église ou du moins à l’assujettir, en en faisant un instrument de son propre système idéologique.

Le Concile Vatican II a rappelé que le choix des martyrs (désobéir quitte à mourir plutôt que de renier sa foi) était encore celui d’innombrables chrétiens au XX° siècle :

Dignitatis Humanae n°11 (1965) : Comme leur Maître, les apôtres reconnurent, eux aussi, l’autorité civile légitime : « Que chacun se soumette aux autorités en charge … Celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu » Rm 13,1-2.
Mais, en même temps, ils ne craignent pas de s’opposer au pouvoir public qui s’opposait lui-même à la sainte volonté de Dieu : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » Ac 5,29. Cette voie, d’innombrables martyrs et fidèles l’ont suivie en tous temps et en tous lieux.

Après Vatican II, Jean-Paul II puis Benoît XVI ont maintes fois réaffirmé ce principe moral :

1993 Veritatis Splendor n° 76 : C’est justement l’honneur des chrétiens d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes Ac 4,19; Ac 5,29 et, pour cela, d’accepter même le martyre, comme l’ont fait des saints et des saintes de l’Ancien et du Nouveau Testament, reconnus tels pour avoir donné leur vie plutôt que d’accomplir tel ou tel geste particulier contraire à la foi ou à la vertu.

 

1990 Redemptoris Missio n° 85 : D’autre part, les jeunes Églises ressentent le problème de leur identité, de l’inculturation, de la liberté de croître en dehors de toute influence extérieure, avec comme conséquence possible de fermer la porte aux missionnaires. À ces Églises, je dis : loin de vous isoler, accueillez volontiers les missionnaires et l’aide des autres Églises, et envoyez-en vous-mêmes dans le monde ! C’est précisément en raison des problèmes qui vous préoccupent que vous avez besoin de rester en relations constantes avec vos frères et soeurs dans la foi. Par tout moyen légitime, faites valoir les libertés auxquelles vous avez droit, en vous souvenant que les disciples du Christ ont le devoir d’ « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

 

1995 Evangelium Vitae n° 73 : L’avortement et l’euthanasie sont donc des crimes qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience. Dès les origines de Église, la prédication apostolique a enseigné aux chrétiens le devoir d’obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués Rm 13,1-7; 1P 2,13-14, mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu’ « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » Ac 5,29.

Et le Catéchisme de l’Église catholique avait repris :

Catéchisme n° 450 : Dès le commencement de l’histoire chrétienne, l’affirmation de la seigneurie de Jésus sur le monde et sur l’histoire (cf. Ap 11,15) signifie aussi la reconnaissance que l’homme ne doit soumettre sa liberté personnelle, de façon absolue, à aucun pouvoir terrestre, mais seulement à Dieu le Père et au Seigneur Jésus-Christ : César n’est pas « le Seigneur » (cf. Mc 12,17; Ac 5,29).

 

Catéchisme n° 2256 : Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral. « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).

Les premiers chrétiens ne criaient pas : « Indignez-vous ! »
Ils affirmaient tranquillement et avec force : « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29).
Et ils étaient même « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus »? (Ac 5,41)

Ne faudrait-il pas retrouver en Europe (car les chrétiens persécutés dans les autres continents ne le savent hélas que trop),  le courage de cette résistance spirituelle ?

 

 

1ère lecture : Les Apôtres persécutés à Jérusalem (Ac 5, 27b-32.40b-41)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Les Apôtres comparaissaient devant le grand conseil ; le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner le nom de cet homme-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? »
Pierre, avec les Apôtres, répondit alors : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le pendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa puissance, a élevé en faisant de lui le Chef, le Sauveur, pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
On interdit alors aux Apôtres, après les avoir fouettés, de parler au nom de Jésus, puis on les relâcha. Mais eux, en sortant du grand conseil, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

Psaume : Ps 29, 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13

R/ Je t’exalte, Seigneur, toi qui me relèves.

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles, 
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté toute la vie.

Avec le soir viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon c?ur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

2ème lecture : Gloire à l’Agneau immolé ! (Ap 5, 11-14)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean, dans ma vision, j’ai entendu la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens : ils étaient des millions, des centaines de millions.
Ils criaient à pleine voix : « Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. »
Et j’entendis l’acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s’y trouvent proclamaient : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, bénédiction, honneur, gloire et dominationpour les siècles des siècles. »
Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » et les Anciens se prosternèrent pour adorer.

Evangile : Apparition au bord du lac : la pèche miraculeuse (brève : 1-14) (Jn 21, 1-19)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Christ est ressuscité, le Créateur de l’univers, le Sauveur des hommes. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.
Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » Ils lui répondent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. » Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus dit alors : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson.
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? » Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : « Est-ce que tu m’aimes ? » et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi. »
Patrick Braud

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16 février 2013

L’homme ne vit pas seulement de pain

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L’homme ne vit pas seulement de pain

Homélie du 1° Dimanche de Carême / Année C
17/02/2013

« L’homme ne vit pas seulement de pain » (Lc 4,1-13).

Célébrissime phrase de Jésus, devenue comme bien d’autres un adage.

L'homme ne vit pas seulement de pain dans Communauté spirituelle tttRéflexion qui prend tout son sens en temps de crise économique. Parce que les temps sont difficiles (plans sociaux, baisse du pouvoir d’achat etc.), certains voudraient nous faire croire que les seules questions importantes sont d’ordre économique : chômage, croissance, austérité, réduction des déficits publics etc.

Bien sûr, ces préoccupations sont centrales et majeures.
Bien sûr, lutter pour que chacun puisse subvenir aux besoins matériels de sa famille est une priorité.

Mais cela ne disqualifie pas pour autant les autres aspirations humaines. Et cela ne met pas hors-jeu les autres débats sur les questions sociétales tout aussi importantes : aujourd’hui le « mariage pour tous » ; demain les lois sur la PMA, la GPA ; et après-demain les débats sur la fin de vie, la bioéthique etc.

Si l’homme ne vit pas seulement de pain, cela implique que les questions de société l’intéressent autant que l’emploi et le salaire. Ce serait revenir un matérialisme pur et dur que de dénier à ceux qui souffrent économiquement le droit d’avoir en même temps d’autres aspirations.

Citons quelques exemples de faims différentes :

- Une association d’accueil de SDF organise régulièrement des sorties à l’Opéra, grâce à des billets offerts par la municipalité. Pourquoi offrir l’Opéra à des SDF au lieu de les inviter au restaurant ? Les participants répondaient eux-mêmes : « c’était beau ! » ; ou « on était transporté ailleurs » ; ou « jamais je n’aurais cru pouvoir entrer là ».

Si l’homme ne vit pas seulement de pain, alors il vit également de culture, de beauté.

- Le père Joseph Wrezinski, fondateur d’ATD Quart-monde, a créé une université populaire du quart-monde rue des Grands Degrés à Paris. Pourquoi une université avec et pour les familles du quart-monde ? Parce que ce peuple vit de son histoire, de son identité, de ses valeurs affirmées tout au long de ces combats, et pas seulement des aides aux subventions qu’il pourrait quémander. Les bibliothèques de rue d’ATD qui sillonnent les bas d’immeubles des cités d’urgence ouvrent aujourd’hui encore les gamins des abris de fortune à la faim de lire, à la soif de découvrir, de savoir.

- Marx voulait remettre Hegel les pieds sur terre, en affirmant – contre l’idéalisme allemand – que le moteur de l’histoire était dans les luttes sociales et pas dans les idées. Pour les marxistes avec lui, les valeurs morales sont le reflet des rapports sociaux où certains dominent les autres et imposent leur conception de l’existence. La religion n’est alors qu’une superstructure produite par les infrastructures économiques et tout entière dépendante d’elles.

Ce matérialisme historique, qui se voulait scientifique, on le croyait mort avec la chute du mur de Berlin en 1989. Et pourtant son cadavre bouge encore chez les dogmatiques de gauche comme chez les ultralibéraux qui s’alignent dessus sans le savoir. Croire que la tâche du politique ne réside que dans les transformations économiques relève d’un matérialisme étonnant. Croire que la morale, la spiritualité ou la culture n’appartiennent qu’à la vie privée suppose une vision très matérialiste de l’être humain.

- Réduire le développement de l’Afrique à des programmes humanitaires de productions agricoles ou industrielles peut se révéler meurtrier du génie africain, et finalement très colonialiste.

- Si l’homme ne vit pas seulement de pain, alors il faut se battre pour que la lecture des grandes oeuvres littéraires, l’écoute des chefs-d’oeuvre de la musique classique ou l’initiation aux impressionnistes ne soit pas réservée à des élites.

On attribue (faussement) à Goebbels cette phrase traduisant le mépris du nazisme vis-à-vis de toute forme de spiritualité : « quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver »  L’extrême droite comme le marxisme méprisent ce qu’ils appellent des oeuvres décadentes ou des valeurs bourgeoises.

Le Christ – lui - sait bien qu’au coeur de tout homme réside une autre faim que le matériel.
Il a vu que le lépreux désire sa réintégration sociale tout autant que sa guérison (Mc 1,40-45).
Il connaît la soif de communion qui habite Zachée, le collabo mis à l’écart (Lc 19,1-10).
Il devine chez la femme hémorroïsse le désir d’être désirée que lui interdit sa perte de sang chronique (Mt 9,20-21).
Il entend dans la demande matérielle des mendiants une autre demande, plus fondamentale, de reprendre leur place dans la famille sociale (Mc 10,46-52).

Pierre sera dans cette droite ligne lorsqu’il fixera le paralysé mendiant de la Belle Porte du Temple de Jérusalem dans les yeux en lui disant : « de l’or ou de l’argent je n’en ai pas, mais ce que j’ai je te le donne : au nom de Jésus le Nazôréen, marche ! » (Ac 3,6)

Jésus lui-même, à nouveau confronté à cette tentation de la faim et de la soif, suppliera sur la croix : « j’ai soif » (Jn 19,28). Les chrétiens ont toujours entendu dans cette plainte l’écho des psaumes : « mon âme a soif du Dieu vivant : quand le verrai-je face à face ? » (Ps 42,3 ; 63,2)

Patrick Braud

La faim et la soif qui ont tenaillé Jésus aux entrailles n’étaient pas uniquement matérielles : son besoin le plus fondamental résidait dans la relation à son Père. Sa faim était spirituelle, au sens où il désirait que l’Esprit soit son lien indissoluble à Dieu.

« L’homme ne vit pas seulement de pain ».
Nous appartenons à cette humanité-là.
Culture, vie associative, beauté et communion avec le monde : à nous d’explorer les vraies faims qui sommeillent en nous.

Que ce Carême nous y aide !


[1]. Fausse citation faussement attribuée à Goebbels (ou Goering). En fait, il s’agit d’une réplique tirée d’une pièce de théâtre d’un nazi, Hanns Johst. Soucieux de plaire à son Führer, il concocta, à l’occasion de son anniversaire de 1933, un drame apologétique (Schlageter) où figure cette tirade : « Quand j’entends parler de culture, j’enlève le cran de sécurité de mon Browning. » Baldur von Schirach (chef des jeunesses hitlériennes), a utilisé cette citation, lors d’un meeting, avec un certain succès. 

 

1ère lecture : La profession de foi du peuple d’Israël (Dt 26, 4-10)

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple d’Israël : Lorsque tu présenteras les prémices de tes récoltes, le prêtre recevra de tes mains la corbeille et la déposera devant l’autel du Seigneur ton Dieu.
Tu prononceras ces paroles devant le Seigneur ton Dieu : « Mon père était un Araméen vagabond, qui descendit en Égypte : il y vécut en immigré avec son petit clan. C’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse.
Les Égyptiens nous ont maltraités, et réduits à la pauvreté ; ils nous ont imposé un dur esclavage.
Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions pauvres, malheureux, opprimés.
Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte par la force de sa main et la vigueur de son bras, par des actions terrifiantes, des signes et des prodiges.
Il nous a conduits dans ce lieu et nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel.
Et voici maintenant que j’apporte les prémices des produits du sol que tu m’as donné, Seigneur. »

Psaume : Ps 90, 1-2, 10-11, 12-13, 14-15ab

R/ Reste avec nous, Seigneur, dans notre épreuve.

Quand je me tiens sous l’abri du Très Haut
et repose à l’ombre du Puissant
Je dis au Seigneur : « Mon Refuge
mon Rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher
ni le danger approcher de ta demeure
Il donne mission à Ses anges
de te garder sur tous tes chemins

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres
tu marcheras sur la vipère et le scorpion
tu écraseras le lion et le dragon

« Puisqu’il s’attache à Moi, Je le délivre
Je le défends car il connaît Mon Nom
il m’appelle et Moi Je lui réponds
Je suis avec lui dans son épreuve. »

2ème lecture : La profession de foi en Jésus Christ (Rm 10, 8-13)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frère, nous lisons dans l’Écriture : La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton c?ur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons.
Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton c?ur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé.
Celui qui croit du fond de son c?ur devient juste ; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut.
En effet, l’Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croient en lui n’aura à le regretter.
Ainsi, entre les Juifs et les païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers tous ceux qui l’invoquent.
Il est écrit en effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés.

Evangile : La tentation de Jésus (Lc 4, 1-13)

Acclamation : Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.
L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu.
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.(cf. Mt 4, 4)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Après son baptême, Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l’Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l’épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre. »
Le démon l’emmena alors plus haut, et lui fit voir d’un seul regard tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m’appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c’est lui seul que tu adoreras. »
Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Patrick Braud

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24 novembre 2012

Non-violence : la voie royale

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Non-violence : la voie royale

Homélie pour la fête du Christ Roi
25/11/2012

La preuve suprême de la puissance, c’est de ne pas l’utiliser

« Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. » (Jn 18,36)

La preuve suprême de la royauté de Jésus réside ici dans sa non-violence.

« Penses-tu donc que je ne puisse faire appel à mon Père, qui me fournirait sur-le-champ plus de douze légions d’anges ? » (Mt 26,53)

Le refus d’utiliser la force armée, la contrainte, la puissance pour se faire reconnaître cause à la fois sa perte et sa grandeur.

À la différence des rois d’Israël qui voyaient dans leurs succès militaires la preuve de l’élection divine, à la différence de Mahomet qui imposa par l’épée l’islam aux pays arabes, Jésus – lui – a préféré perdre son procès plutôt que de s’imposer, être rayé du monde des vivants plutôt que de tuer lui-même, être assimilé à un maudit plutôt que de maudire.

Or il avait cette puissance, et il aurait pu l’exercer pour dominer ses accusateurs. Mais il préfère garder le silence, se laisser maltraiter, éliminer, plutôt que d’obliger Hérode à croire en lui grâce à des prodiges époustouflants, plutôt que de forcer Pilate à s’incliner devant lui en se montrant dans toute sa gloire.

Étonnante stratégie que cette non-violence royale.

Seul les forts qui n’ont pas de doute sur leur identité peuvent ainsi accepter de ne pas recourir à la violence pour l’imposer.

Seul les forts ne se sentent pas déstabilisés par l’agression d’autrui, au point de n’avoir pas besoin de rétablir la vérité qui finira toujours par triompher d’elle-même tôt ou tard.

Cette non-violence fut caractéristique des premiers témoins du Christ : les martyrs dans l’arène romaine ne criaient pas leur haine et ne se débattaient pas violemment contre leurs ennemis. Non : ils chantaient, ils priaient pour ceux qui les persécutaient. Ils ne prêchaient pas le soulèvement armé pour résister à Néron, car ils savaient que la violence n’aurait alors fait que changer de maître, pas de nature. À la différence des djihadistes et autres kamikazes qui croient servir leur Dieu à travers des attentats, des suicides explosifs, des violences terroristes, les martyrs chrétiens témoignent depuis 2000 ans que la violence ne sert finalement à rien. Elle est non seulement inefficace, mais également contre-productive : la violence nourrit le sentiment de revanche, la force nourrit la haine, la victoire des armes prépare la défaite dans les coeurs.

Et surtout, la violence est contraire à la royauté du Christ : la façon dont le Christ désire régner est celle de l’amour, librement choisi et donné.

Explorons le rôle qu’a joué la violence dans la vie de Jésus, en pensant à la nôtre bien sûr.

 

La violence comme réponse à l’Évangile

Dès sa naissance, Jésus semble déchaîner la violence autour de lui par sa seule présence. Non-violence : la voie royale dans Communauté spirituelle massacre-des-innocents-poussinLe massacre des innocents rapporté par Luc a sûrement pour but de faire un parallèle inversé entre la naissance de Jésus et la libération d’Égypte marquée par la 10° plaie où les premiers-nés égyptiens sont exterminés par l’ange de la mort. Quoi qu’il en soit de la réalité historique, la réaction du roi Hérode à la bonne nouvelle de la naissance du Messie est passée rapidement de la curiosité à la jalousie meurtrière.
Voilà donc un roi qui envoie ses gardes contre celui qui refusera de faire de même…

Par la suite, les paroles et les actes de Jésus susciteront tellement de crainte de la part des puissants qu’ils vont s’allier pour conspirer contre lui, et le faire tomber sous de fausses accusations. Plusieurs fois on veut lapider ce prophète si radical ; plusieurs fois on lui manifeste mépris et exclusion. Et bien sûr, toute cette opposition culminera lors du procès et de la Passion en violence physique, morale, religieuse d’une intensité indicible.

 

La violence de l’Évangile

Jésus refuse de s’imposer par la force, et pourtant il n’hésite pas à utiliser une certaine forme de violence au service de l’Évangile. Quand il chasse les vendeurs du Temple de Jérusalem à coups de fouet (Jn 2,15), on est loin d’un doux Jésus sulpicien et un peu guimauve. Quand il traite les pharisiens d’hypocrites (Mt 23, 13-29) et les scribes de sépulcres blanchis (Mt 23,27) on ne peut pas dire qu’il soit mièvre ou « peace and love » ; quand il défie Hérode, « ce renard » (Lc 13,32), ou les juifs qu’il accuse d’avoir le diable, le menteur pour Père (Jn 8,44), il est plus proche du Jésus de Pasolini (dans le film l’Évangile selon Matthieu, 1964) que de celui de Zeffirelli (dans le film Jésus de Nazareth, 1977).

D’ailleurs Jésus a diagnostiqué que le royaume de Dieu souffre violence : « le Royaume de Dieu est annoncé, et tous s’efforcent d’y entrer par violence » (Lc 16,16).

S’il est non violent, Jésus n’en est pas pour autant dépourvu de combativité : son fighting spirit se traduit en gestes symboliques perçus comme scandaleux et en paroles tranchantes.

 

Le roi non-violent

Reste que la formidable puissance dont il dispose, Jésus n’a jamais voulu l’utiliser contre ses détracteurs. Il a déçu nombre de ses disciples à cause de cela, en refusant de les lancer dans la lutte armée contre l’occupant romain. Judas en sera tellement meurtri qu’il le livrera aux chefs du peuple.

Piètre révolutionnaire qui n’organise pas ses troupes pour la conquête du pouvoir !

Sans doute Jésus sait-il d’expérience – la longue expérience d’Israël remplie de sang et de vengeance – que l’usage de la force n’engendre qu’injustice et ressentiment de génération en génération : « Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. » (Mt 26,52)

Plus encore, parce qu’il reçoit sa royauté de son Père, Jésus est non violent par nature.

Car Dieu règne lorsque la libre adhésion de ses amis les fait entrer dans son intimité. Pas lorsqu’on veut imposer la foi en forçant les consciences et les libertés.

9782873564599 Christ dans Communauté spirituelleLa non-violence de Jésus, en ce sens, ne ressemble pas à celle de Gandhi ou de Martin Luther King : c’est plutôt l’inverse. La non-violence du Christ est à la source de notre courage non-violent. C’est en le contemplant que nous pouvons trouver la force de ne pas céder à la violence. C’est en le suivant que nous pouvant endurer sans répondre au mal par le mal. C’est en communiant à son être que nous adopterons une juste attitude vis-à-vis de ceux qui nous font souffrir.

Ni vengeance ni lutte armée : la royauté du Christ nous indique une autre voie pour régler nos conflits, nos inévitables dissensions.

Alors, devant Pilate, Jésus est lucide : la violence de la justice romaine va le broyer, il le sait bien ; la haine des responsables juifs va l’humilier, il en a transpiré du sang à Gethsémani ; l’aveuglement de la foule va demander sa crucifixion, il y est préparé. Ce n’est pas en luttant par les armes que lui ou ses disciples pourraient renverser la situation. C’est en aimant jusqu’au bout ceux qui le détestent que la royauté du Christ vaincra le déferlement de violence qui s’abat sur lui.

Le concile Vatican II le dira en une formule-clé : « le Concile déclare [?] que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même qui pénètre l’esprit avec autant de douceur que de puissance. » (Dignitatis Humane 1)

 

La non-violence évangélique est encore une idée neuve dans notre humanité.

De nos familles aux peuples des nations, en passant par nos entreprises ou nos quartiers, c’est la voie royale pour devenir avec le Christ de véritables artisans de paix autour de nous. 

 

1ère lecture : La royauté du Fils de l’homme (Dn 7, 13-14)

Lecture du livre de Daniel

Moi, Daniel,
je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui.
Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.

Psaume : 92, 1abc, 1d-2, 5

R/ Jésus Christ, Seigneur, tu règnes dans la gloire.

Le Seigneur est roi ;
il s’est vêtu de magnificence,
le Seigneur a revêtu sa force. 

Et la terre tient bon, inébranlable ;
dès l’origine ton trône tient bon,
depuis toujours, tu es.

Tes volontés sont vraiment immuables :
la sainteté emplit ta maison,
Seigneur, pour la suite des temps.

2ème lecture : Le sacerdoce royal des sauvés (Ap 1, 5-8)

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

Que la grâce et la paix vous soient données, de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre.
À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père, à lui gloire et puissance pour les siècles des siècles. Amen.
Voici qu’il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé ; et, en le voyant, toutes les tribus de la terre se lamenteront. Oui, vraiment ! Amen !
Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, je suis celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.

Evangile : « Je suis roi » (Jn 18, 33-37)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Béni soit le règne de David notre Père, le Royaume des temps nouveaux ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Alléluia. (cf. Mc 11, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Lorsque Jésus comparu devant Pilate, celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? »
Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »
Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »
Patrick Braud

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3 novembre 2012

Simplifier, Aimer, Unir

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Simplifier, Aimer, Unir

 

Homélie du 31° Dimanche du temps ordinaire / Année B
04/11/2012

 

 

Il y a trois appels dans cet évangile.

 Trois appels qui tournent autour de 3 verbes :

 

1) SIMPLIFIER

Le 1er appel, c'est un appel à simplifier.

Simplifier beaucoup de choses dans notre vie.

On pose la question à Jésus : « quel est le plus grand commandement ? »

Vous savez sans doute que pour être juif, il faut respecter 613 commandements à la lettre, et ceci de manière pointilleuse, voire scrupuleuse, au point que çà peut en devenir obsessionnel. Et voilà que Jésus simplifie : au lieu de 613 commandements, il va en donner 2 qui n'en font qu'un.

Je crois que c'est une habitude profondément sage : nous sommes appelés à simplifier votre vie, à simplifier notre manière de pratiquer notre foi.

 

Simplifiez votre vie.
C'est à dire : allez à l'essentiel de ce qui vous unit aux autres, ne vous laissez pas arrêter par ce qui est secondaire, parce ce qui n'est finalement que détail.

Simplifier sa vie, cela peut vouloir dire aussi avoir le courage de mener une vie simple, de refuser une vie qui serait trop superficielle ou trop mondaine, où les facilités financières vous entraîneraient à être loin de vous-mêmes.

Avoir le goût des choses simples et ensemble goûter le bonheur simple que Dieu vous donne.

Cela veut dire aussi simplifier votre relation à Dieu.
La foi chrétienne n'est pas compliquée, elle est très simple. Il s'agit de faire confiance ; lorsqu'on aime quelqu'un, au point de lui donner sa vie dans le mariage, c'est la même chose avec Dieu : on peut lui faire confiance et lui remettre sa vie.

Simplifiez votre relation à Dieu pour qu'elle devienne profonde, moins intellectuelle et plus existentielle, plus personnelle.

Simplifiez aussi les relations entre nos Églises.

Quelquefois, entre les Églises, on se perd dans des détails historiques ou des controverses de points virgules ou de points d'exclamation?.

Il nous faut un tissu conjonctif entre nos Églises, des personnes, des familles qui nous redisent que l'essentiel est d'aimer, ou plutôt que l'essentiel c'est de se laisser aimer par quelqu'un de plus grand que nous.

Nous avons besoin d'avoir des « couples mixtes » comme l'on dit dans notre jargon, pour qu'entre les Églises pentecôtiste et catholique, et aussi les autres Églises protestantes ou orthodoxes nous sachions revenir à l'essentiel et simplifier la foi autour de ce qu'il y a de plus fondamental : le Christ, mort et ressuscité, qui nous aime et qui nous ouvre un chemin de vie.

Voilà le 1er appel qui résonne ce Dimanche.

 

Simplifiez, ne vous laissez pas envahir par ce qui est secondaire, restez attachés à ce qu'il y a de plus important… : cela demande un grand discernement.
Savoir discerner ce qui est le plus important pour savoir faire des choix : choix professionnels, choix de maison, choix d'engagements sociaux ou ecclésiaux…

Gardez au c?ur cet appel du Christ qui passe de 613 à 2, c'est dire qui simplifie la Foi.

 

2) « TU AIMERAS »

Le second appel contenu dans ce texte, c'est l'appel du Christ à l'impératif : « Tu aimeras ».
Patrick BraudCe n'est pas : « si tu ressens quelque chose pour l'autre, alors oui, aime le ! »
Ce n'est pas : « écoute ton c?ur battre, suis ton c?ur qui bat et tu verras bien où il t'emmènera ».
C'est l'impératif qui va jusqu'à dire : « choisis d'aimer, aie en toi la volonté d'aimer »,  et d'aimer l'autre même lorsqu'il ne sera plus aimable?

Car il y a des moments – interrogez les vieux couples – où le conjoint / l'ami n'est pas toujours aimable ! Il y a des moments où le conjoint / l'ami fait souffrir. Il y a des moments où le sentiment seul ne suffit pas, où le sentiment sera peut être un peu loin?..
C'est inévitable sur 50 ans, 60 ans de vie commune ou d'amitié.

Aimer, c'est d'abord vouloir aimer ; à la manière du Christ : vouloir aimer.

Le sentiment est utile mais il ne suffit pas pour construire une vie à deux ou pour tenir dans l'amitié. Il faut s'appuyer sur un projet, une construction. Peut être faut-il avoir la même rigueur dans l'amour / l'amitié que celle que vous avez dans votre vie professionnelle. Pour construire un projet, il faut régulièrement s'appuyer sur des bases solides et objectives sur lesquelles on peut revenir.

Tu aimeras… : et cela ira même jusqu'à aimer ses ennemis : preuve que le sentiment n'est pas l'amour…

 

3) UNIR TROIS AMOURS EN UN SEUL

 Le 3èmeappel qui est contenu dans ce texte, c'est l'appel à unir trois Amours en un seul.

 Les 3 amours dont parle le Christ, vous les avez entendus :
« - Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
- Tu aimeras ton prochain ? comme toi-même ».

Simplifier, Aimer, Unir dans Communauté spirituelle fig5-1C'est donc qu'il y a dans l'ordre : l'amour de Dieu, l'amour de soi et l'amour du prochain.
Les deux premiers sont peut être les plus importants car c'est ceux que l'on oublie avec le temps. Par exemple, on croit qu'on se marie parce qu'on aime l'autre. Or on se marie surtout pour aimer l'autre, pour l'aimer mieux, pour l'aimer davantage. Pourquoi ?

Parce qu'il y a d'abord l'ouverture à l'amour de Dieu lui même, l'ouverture à cet amour infini qui dilate en nous notre capacité de nous laisser aimer par quelqu'un plus grand que nous et qui est à la source de tous nos amours humains, de toutes nos amitiés humaines.

« Tu aimeras ton Seigneur ton Dieu »

Si vous avez cette chance – car je crois que c'est une chance – de partager dans votre couple cet amour de Dieu, cette recherche de Dieu, ce désir de Dieu, alors profitez-en au maximum. C'est une chance car il y a beaucoup de couples où un seul membre partage cette recherche.
Quel bonheur, quelle joie, mais aussi quelle force de se tourner à deux vers celui qui est plus grand que nous et de laisser de la place entre nous pour un ami, un compagnon, un sauveur sur notre route.

S'ouvrir à l'infini de Dieu : voilà pourquoi le premier amour est l'amour de Dieu lui-même. Il conditionne quelque part les autres.


L'amour de soi
Il est la fondation de tous les autres amours et de manière paradoxale du second amourqui vient dans l'évangile : l'amour de soi. Plus je laisse Dieu m'aimer, plus je suis réconcilié avec moi-même. Plus je peux m'accepter moi même en vérité.

Vous avez sûrement déjà fait cette expérience, dans votre couple ou dans l'amitié. Lorsqu'on est aimé par quelqu'un, on commence à pouvoir être en paix avec son passé, avec les blessures de son histoire personnelle, avec les blessures de son histoire familiale (et qui d'entre nous n'en a pas ?). Mais aussi grâce aux grandes rencontres, aux grandes joies, aux grands témoins qui ont balisé notre route.

Être en paix avec soi-même, s'aimer soi-même grâce à l'amour que Dieu, nous porte.

Il est illusoire de croire que l'on peut aimer l'autre si l'on ne peut pas s'aimer soi-même. Vous le savez bien : beaucoup de couples se divisent et se séparent parce qu'ils n'ont pas résolu leurs propres questions personnelles. Ils croyaient utiliser l'autre pour mieux trouver la paix ; et puis l'instrumentalisation de l'autre débouche tôt ou tard sur une déception ou sur une désillusion. Seule la réconciliation avec soi-même permet d'aimer l'autre en vérité. Ce travail n'est pas fini avec le mariage, il continue à partir de là.

 

L'amour du prochain

Et enfin bien sûr, ces deux amours convergent vers l'amour du prochain.
Aimer son prochain surtout quand il n'est pas aimable. Et le prochain est très concrètement celui à côté de qui on vit (quartier, travail, famille) : il est trop facile d'être humaniste pour les grandes causes lointaines et de ne pas voir ceux qui sont à côté.

Aimer son prochain jusqu'au pardon.
Aimer son prochain comme Dieu aime ; et Dieu est sans doute le plus court chemin pour aller vers l'autre.
Aimer à la manière du Christ et nous allons le signifier dans l'eucharistie??
Lui, Il verse son sang pour l'autre ; Lui, il livre son corps pour l'autre.
Vous êtes appelés vous aussi à verser votre sang, à livrer votre corps pour que l'autre vive, pour que l'autre ait en plénitude, la joie promise par le Christ.

 

Simplifiez votre vie, osez conjuguer le verbe aimer à l'impératif et unissez les trois amours : Amour de Dieu, Amour de Soi, Amour de l'Autre.

Par l'eucharistie, le Christ nous donne la force de devenir les témoins de ce que :
- la communion est possible entre nous.
- la communion est possible entre nos Églises, entre religions différentes.
- la communion c'est Dieu lui même qui se donne, dans le respect de la différence et en même temps dans la proximité, pour devenir inséparables.

Puissions-nous devenir ainsi des signes de cet amour finalement trinitaire : être unis tout en respectant les différences.

C'est ce que Dieu vit en lui-même : le Père et le Fils, dans le baiser commun qui est l'Esprit.

 

Puissions-nous aller boire à la source de cet amour et en devenir des signes vivants.

 

1ère lecture : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » 

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple d’Israël :
« Tu craindras le Seigneur ton Dieu. Tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et le fils de ton fils, tu observeras tous ses commandements et ses ordres, que je te prescris aujourd’hui, et tu auras longue vie.

Israël, tu écouteras, tu veilleras à mettre en pratique ce qui t’apportera bonheur et fécondité, dans un pays où ruissellent le lait et le miel, comme te l’a promis le Seigneur, le Dieu de tes pères.

Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton c?ur, de toute ton âme et de toute ta force.

Ces commandements que je te donne aujourd’hui resteront dans ton c?ur. »

 

Psaume : 118, 97.99, 101-102, 103-104, 105-106

R/ Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton c?ur, et tu auras la vie.

De quel amour j’aime ta loi :
tout le jour je la médite !
Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,
car je médite tes exigences.

Des chemins du mal, je détourne mes pas, 
afin d’observer ta parole. 
De tes décisions, je ne veux pas m’écarter, 
car c’est toi qui m’enseignes. 

Qu’elle est douce à mon palais ta promesse : 
le miel a moins de saveur dans ma bouche ! 
Tes préceptes m’ont donné l’intelligence : 
je hais tout chemin de mensonge. 

Ta parole est la lumière de mes pas, 
la lampe de ma route. 
Je l’ai juré, je tiendrai mon serment, 
j’observerai tes justes décisions.

 

2ème lecture : « Le sacerdoce qui ne passe pas » (He 7, 23-28)

Lecture de la lettre aux Hébreux

Dans l’ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de durer toujours.

Jésus, lui, puisqu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce qui ne passe pas.

C’est pourquoi il est en mesure de sauver d’une manière définitive ceux qui s’avancent vers Dieu grâce à lui, car il vit pour toujours, afin d’intercéder en leur faveur.

C’était bien le grand prêtre qu’il nous fallait : saint, sans tache, sans aucune faute ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux.

Il n’a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.

Dans la loi de Moïse, ce sont des hommes remplis de faiblesse qui sont désignés comme grands prêtres. Mais plus tard, quand Dieu s’engage par serment, il désigne son Fils qu’il a pour toujours mené à sa perfection.

 

Evangile : Les trois amours (Mc 12, 28b-34)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Dieu est amour. Celui qui aime est né de Dieu : il connaît Dieu. Alléluia. (1 Jn 4, 8.7)


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton c?ur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son c?ur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. »

Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. 

Patrick Braud

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