L'homélie du dimanche (prochain)

23 juillet 2011

Acquis d’initié

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Acquis d'initié dans Communauté spirituelleHomélie du 17° dimanche ordinaire / année A

24/07/2011

 

Acquis d’initié

 

·       Délit d'initié

On connaît le délit d’initié. Il consiste à profiter d’informations confidentielles pour réaliser des opérations extrêmement rentables, mais légalement et moralement répréhensibles. L'exemple le plus célèbre est celui de Jeffrey Skilling, ex-PDG de l’entreprise ENRON (courtier en énergie), qui a été condamné en 2006 à 24 ans et 4 mois de prison pour ce type de fraude. « L’initié » avait en effet encouragé ses salariés à acheter des actions Enron (vendant les siennes au même moment), avant l’annonce quinze jours plus tard d’un bilan catastrophique de son entreprise, faisant chuter le cours de l’action et engendrant d’énormes pertes pour les petits actionnaires.

 

Jésus semble parler de cas semblables dans cette parabole du trésor caché et de la perle  dans Communauté spirituellerare. Mais c’est pour louer la sagesse du découvreur de trésors qui ne laisse pas filer pareille occasion. Et pour féliciter le sens de l’investissement qu’a ce négociant de perles : mieux vaut acheter une perle rare et unique, que de répartir son patrimoine en une multitude de petites plus-values très moyennes. Remplacez perle par objectif et vous avez déjà une idée de la portée de cette parabole.

 

·       Acquis d'initié

Le découvreur et les négociants sont des initiés, au sens où ils savent ce que bien d’autres ne savent pas : un champ contient un trésor, tel caillou est une perle incroyable. Ils ne commettent aucun délit en faisant des opérations commerciales d’acquisition de ce champ ou de ce caillou.

C’est un acquis d’initié. Car les initiés que sont les baptisés (l’initiation chrétienne désigne le processus du catéchuménat des adultes) savent mieux que les autres où sont les vraies valeurs après lesquelles il vaut la peine de courir, les vrais buts à se fixer, les vraies richesses qui méritent qu’on leur ordonne toutes les autres richesses.

Non pas parce que ces initiés seraient meilleurs que les non-initiés : non, ils acceptent simplement que la lumière de l’Évangile éclaire leur choix et leurs priorités. Après tout, ceci n'est réservé à personne ; c’est ouvert à tous. Il n’y a dans cet acquis d’initié nul effet de secret qui viendrait d’un réseau équivalent à une franc-maçonnerie quelconque. Il n’y a pas d’informations confidentielles à ne divulguer à quiconque. Au contraire, l’Évangile du royaume des cieux est fait pour être crié sur les toits, diffusé en public au vu et au su de tous.

 

Par contre, cet acquis d'initié affronte courageusement deux éléments de tout choix important : la perte et le risque.

 

·       La perte

Pour acquérir, il faut d’abord savoir perdre.

Aux échecs, bien des prises de Dame commencent par le sacrifice de pions. Certaines parties d’échecs  mémorables mettent en jeu une stratégie de qui perd gagne où la perte d’une tour conduira à prendre la Dame adverse, où le sacrifice d’une Dame peut amener le mat adverse en quelques coups inexorables.

Impossible d’acheter le champ au trésor caché sans vendre d’abord les autres terrains et maisons qui constituaient pourtant un patrimoine moyen. Impossible de serrer la perle précieuse dans sa main sans  vendre d’abord les autres bijoux ordinaires qui constituaient le fonds de commerce de notre négociant d'Anvers ou d'ailleurs.

 

Accepter de perdre est donc une étape inévitable de l’accroissement du patrimoine.

 

Tous ceux qui ont vécu des mobilités géographiques professionnelles savent bien qu’il faut savoir partir, sinon la trajectoire s’arrête. Jésus rappelle aux couples qu’avant de commencer une vie nouvelle à deux, il faut savoir quitter chacun l’univers parental : « l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un ».

La perte fait partie de l’aventure paradoxale de celui qui désire acquérir davantage.

 

·       Le risque

C’est l’autre élément du choix à faire pour ordonner nos objectifs, nos priorités.

Vendre ce qu’on possède, c’est prendre le double risque du marché : le prix de vente est peut-être trop faible ; le prix d’achat sera peut-être trop élevé ; et entre deux règne finalement une grande incertitude. D’autant que le découvreur ne sait pas encore si la transaction du champ au trésor caché pourra bien se faire, ni le négociant pour sa perle rare.

 

Assumer le risque fait intégralement partie du pari évangélique.

 

Si nos banquiers et hommes d’affaires sont assez habiles pour jouer avec les risques des marchés financiers, pourquoi les baptisés ne le seraient-il pas davantage en matière de risques spirituels ?

 

La perte et le risque : que ces deux paraboles de Jésus nous inspirent une vraie hiérarchisation de nos objectifs.

À quel acquis d’initié sommes-nous appelés ?

 

Patrick Braud

 

1ère lecture : Salomon demande à Dieu le véritable trésor (1R 3, 5.7-12)

Lecture du premier livre des Rois

À Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon.
Il lui dit :
« Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »
Salomon répondit :
« Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi à la place de David mon père ; or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger,
et me voilà au centre du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un coeur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est si important ? »

Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit :
« Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis ; mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un coeur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. »

 

Psaume : Ps 118, 57.72, 76-77, 127-128, 129-130

R/ De quel amour j’aime ta loi, Seigneur !

Mon partage, Seigneur, je l’ai dit,
c’est observer tes paroles.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un morceau d’or ou d’argent.

Que j’aie pour consolation ton amour
selon tes promesses à ton serviteur !
Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai :
ta loi fait mon plaisir.

Aussi j’aime tes volontés,
plus que l’or le plus précieux.
Je me règle sur chacun de tes préceptes,
je hais tout chemin de mensonge.

Quelle merveille, tes exigences,
aussi mon âme les garde !
Déchiffrer ta parole illumine,
et les simples comprennent.

 

2ème lecture : Dieu fait tout pour que nous partagions un jour la gloire du Christ (Rm 8, 28-30)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour.
Ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères.
Ceux qu’il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a justifiés, il leur a donné sa gloire.

 

Evangile : Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle – Le filet (brève : 44-46) (Mt 13, 44-52)

 

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

 

Jésus disait à la foule cette parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.

Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.

Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.

Avez-vous compris tout cela ? ? Oui », lui répondent-ils.
Jésus ajouta : « C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

 

16 juillet 2011

La patience serait-elle l’arme des forts ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

La patience serait-elle l’arme des forts ?

Homélie du 16° dimanche ordinaire / année A
17/07/2011

 

·       Un Dieu différent de nos attentes

La patience serait-elle l’arme des forts ?

Le livre de la Sagesse nous met sur la voie : ceux qui doutent de leur pouvoir veulent l’affirmer à tout prix.

La patience serait-elle l'arme des forts ? dans Communauté spirituelleC’est Kadhafi, lamentable dans sa répression de l’opposition libyenne interne.

C’est un chef de service qui exige tout tout de suite de ses collaborateurs, même le plus contradictoire.

C’est le père de famille qui impose son point de vue à ses enfants, parce que évidemment il a raison.

 

Or comment agit le Dieu de la Bible ?

Lui qu’on dit tout-puissant, il renonce à exercer cette puissance pour dominer. Il préfère l’utiliser pour éduquer Israël au long des siècles, et l’Église.

Lui qu’on dit omniscient (dans le Coran), il préfère utiliser cette connaissance des hommes pour leur pardonner, au lieu de les condamner.

En somme, Dieu patiente et prend pitié là où on attendrait qu’il s’impose et impose sa justice immédiate.

 

La parabole du bon grain et de l’ivraie (Mt 13, 24-30) porte cette attitude à son paroxysme : « laissez les pousser ensemble jusqu’à la moisson ».

Or la moisson (c’est-à-dire le jugement dernier), c’est loin, très loin. Et c’est long, très long, de tenir dans cette situation intermédiaire où le bon et le mauvais grandissent ensemble, inextricablement mêlés.

 

La liste est grande dans nos existences de ces réalités mélangées, ni entièrement bonnes, ni entièrement mauvaises, que l’on voudrait trancher sans plus attendre.

Une vie de couple qui n’a plus son intensité d’avant, et qui en même temps tient encore la route.

Un boulot dans lequel on n’est pas malheureux, et dans lequel on ne s’épanouit pas non plus vraiment.

Une Église pas toujours enthousiasmante, et qui pourtant véhicule des trésors…

Nous avons une liste impressionnante de situations mélangées qui exigent notre patience là où nous voudrions trancher tout de suite.

Or les couples forts ne se séparent pas lorsque l’épreuve apparaît ; ils changent leur voilure, et – tels des voiliers dans un coup de chien – ils mobilisent leur énergie pour traverser le mauvais temps, déferlante après déferlante, sans perdre de vue le compas et la carte marine.

Or les professionnels compétents n’enverront pas leur démission à la première contradiction ; ils patienteront activement jusqu’à ce qu’une nouvelle opportunité, interne ou externe, leur ouvre les portes d’une sage décision.

Or les paroissiens de base ne changeront pas de clocher à chaque contrariété ou à chaque nomination. Ils savent que l’Église est plus grande que les coups de volant idéologiques d’un côté ou de l’autre qui semblent la déstabiliser à un moment donné.

 

·       Le temps de la patience

Et si nous apprenions de Dieu sa patience ? sa capacité à croire en l’autre au-delà des  force dans Communauté spirituelleapparences du moment ? sa force tranquille pour ne pas s’imposer, mais attendre activement ?

Évidemment, la tentation est grande de dire : ce n’est pas juste que l’ivraie parasite le blé à ce point ! C’est trop long d’attendre la moisson, car c’est maintenant que je veux profiter de la vie !

Mais Dieu sait comment mystérieusement la présence de l’ivraie est utile à la croissance du blé. Il promet que même l’ivraie sera utile d’ailleurs, puisqu’elle brûlera en bottes d’un combustible appréciable.

 

Dieu sait que la moisson viendra bientôt. Pour lui, mille ans sont comme un jour et un jour comme mille ans.

 

Il nous introduit à une autre conception du temps. Pas un temps quantitatif, linéaire, sur l’échelle duquel l’horizon final est désespérément loin. Le temps de Dieu est un temps complexe, qualitatif, qui permet de patienter au-delà de nos capacités naturelles. En Dieu l’horizon et le présent ne sont pas séparés. En lui, la moisson et la croissance ne sont pas des réalités successives.

La patience est alors à cette vertu qui donne la force d’unir ce qui est disjoint aux yeux des hommes : le bon grain et l’ivraie, la croissance et la moisson, le grenier et la flambée…

 

Unir les contraires est le propre du divin. La traduction relationnelle de cette force surhumaine, c’est bien la patience, capable d’unir ce qui est et ce qui sera, le visage actuel et celui qui sera transfiguré, le bon et le mauvais.

Une oraison du missel prie ainsi : « Dieu, toi qui montres la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié… » Et l’oraison de ce dimanche fait également le lien entre les lectures : « Dieu, maître de la moisson, tu es un juge plein de patience. Comment désespérer de nous-mêmes et des autres, alors que tu fais lever parmi nous ta parole ? Remplis-nous d’espérance dans l’attente du jugement, car ton Fils révèlera ta miséricorde pour les siècles des siècles ».

Envers qui, envers quoi suis-je appelé à être patient cette semaine ? (et celles qui suivent !)

 

 

1ère lecture : La patience du Tout-Puissant (Sg 12, 13.16-19)

Lecture du livre de la Sagesse

Il n’y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose.
Il montre sa force, l’homme dont la puissance est discutée, et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime.
Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance.
Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as pénétré tes fils d’une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion.

Psaume : Ps 85, 5-6, 9ab.10, 15-16ab

R/ Toi qui est bon et qui pardonnes, écoute-moi mon Dieu !

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.

Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi,
car tu es grands et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, le seul.

Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, 
lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
regarde vers moi,
prends pitié de moi.

2ème lecture : C’est l’Esprit Saint qui nous fait prier (Rm 8, 26-27)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.
Et Dieu, qui voit le fond des coeurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut.

Evangile : Les paraboles du Royaume. L’ivraie – La graine de moutarde et le levain (brève : 24-30) (Mt 13, 24-43)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent :’Alors, veux-tu que nous allions l’enlever ?’
Il répond : ‘Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.’ »

Il leur proposa une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.

Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Patrick Braud

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9 juillet 2011

Éléments d’une écologie chrétienne

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Éléments d’une écologie chrétienne

 

Homélie du 15° dimanche ordinaire / année A
10/07/2011

 

·       À lire St Paul  en Rm 8, on croirait découvrir l’inspirateur de bien des discours écologiques actuels, de Jean-Louis Borloo à Nicolas Hulot en passant par Eva Joly et autres Al Gore.

 

« La création a été livrée au pouvoir du néant. Elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable. La création tout entière crie sa souffrance ; elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore ».

Paul considère la création comme un quasi-sujet : elle souffre, elle espère, elle attend. Les « gémissements » qu’elle exprime pourraient faire penser aux catastrophes écologiques modernes. Et on voit trop l’exploitation « catastrophiste » que des leaders politiques pourraient en faire. Fukushima, Tchernobyl, les graines germées, les tsunamis ou le réchauffement climatique : la liste sera longue des dysfonctionnements réels que des lectures trop rapides identifieraient aux fameux « gémissements » de la création selon saint Paul.

 

St Paul serait-il écolo avant l’heure ? Cela pourrait-il appeler à des ralliements aux pensées écologistes contemporaines ?

Rien de moins sûr, car à lire Rm 8 de plus près, il y a bien des différences notables.

 

1. Paul ne parle pas de nature, mais de création.

Éléments d'une écologie chrétienne dans Communauté spirituelleQui dit création dit relation avec le Créateur. Une relation continue, présente, et pas seulement à l’origine. « Si l’homme n’est pas en paix avec Dieu, la terre elle-même n’est pas en paix » [1].

Créer ne se réduit pas en effet à une « chiquenaude initiale » : c’est un processus permanent pour rendre possible, maintenir en vie, et accompagner la croissance de ce / ceux qu’on crée. Les parents en savent quelque chose !

La nature des écologistes n’est en relation qu’avec elle-même. Elle ne semble pas avoir d’origine, peut-être même pas de fin (la plupart des écolos sont vaguement spinozistes).

 

 

 

 

 

2. Les douleurs d’un enfantement n’ont rien de comparable avec des catastrophes nucléaires ou sismiques.

Quand Paul parle de la création en travail d’enfantement, il en parle avec des accents de joie inquiète d’une femme enceinte.
C’est donc que l’univers est parcouru de joyeux frémissements, de bouleversements prometteurs, annonçant un monde nouveau, une création nouvelle.
Paul n’annonce pas un monde qui va à sa perte, mais un achèvement à venir ; pas une planète en perdition, mais un engendrement heureux.

 

3. Une écologie humaine.

La « nature » des penseurs écologistes semblent bien souvent indifférente à l’homme, voire hostile. L’être humain est perçu par certains courants radicaux comme une menace pour la « vie », pour les écosystèmes qui l’entourent. Les partisans de cette « écologie profonde » (deep ecology) considèrent l’homme comme un prédateur dangereux. Ils veulent alors le soumettre à l’intérêt de la nature en général, dont il ne serait qu’un élément parmi d’autres. La survie des animaux ou des plantes a autant d’importance que celle de l’espèce humaine. Et si la vie est menacée, l’homme doit s’effacer…

Rien de tout cela chez Paul, dont la conception du naturel est à la fois théologale (reliée à Dieu en tant que création) et profondément humaniste.

C’est « la gloire des enfants de Dieu » que la création veut connaître, pas sa propre perpétuation aveugle.

C’est à « la révélation des fils de Dieu » qu’elle « aspire de toutes ses forces », pas à l’auto-reproduction indéfinie, avec ou sans lois d’évolution.

« Les progrès techniques ont séparé l’homme de la Nature, la transformant en matière à exploiter. Aujourd’hui, nous devons apprendre à nous sentir solidaires de la création et non pas extérieurs à elle. 

L’homme doit vivre avec elle dans une sorte de fraternité responsable. 

S’il ne respecte pas sa soeur la Terre, comme une part de lui-même, l’homme disparaîtra. Le temps presse… » 

 

Autant dire que l’écologie chrétienne dans son ensemble est anthropocentrique : la nature n’existe pas uniquement en elle-même, pour elle-même. Elle vient de Dieu ; elle est pour l’homme, avec l’homme. Avec lui, elle retourne à Dieu, en un long cheminement solidaire à travers les siècles. Elle est bonne dès l’origine (« Et Dieu que cela était bon » Gn 2), avant même l’apparition de l’homme. Mais ce qui arrive à l’espèce humaine a des conséquences immenses sur son avenir.

« On évoque aujourd’hui avec une insistance toujours plus grande le droit à la sécurité dans l’environnement, comme un droit qui devra être inscrit dans une charte des droits de l’homme mise à jour. » 

 

L’homme a donc une responsabilité éthique vis-à-vis de celle qui l’accompagne dans son évolution, dont il est issu, et qu’il entraîne ailleurs.

« Si le sens de la valeur de la personne et de la vie humaine fait défaut, on se désintéresse aussi d’autrui et de la terre. L’austérité, la tempérance, la discipline et l’esprit de sacrifice doivent marquer la vie de chaque jour, afin que tous ne soient pas contraints de subir les conséquences négatives de l’incurie d’un petit nombre. »

 

 Christ dans Communauté spirituelleEn ce sens, l’écologie chrétienne est morale. Elle n’est pas utilitariste comme ceux qui réduisent la nature à ce qu’elle peut apporter à l’homme. Elle n’est pas matérialiste au sens où certains rêveraient la nature éternelle et plus grande que l’homme.

 

« L’éducation à la responsabilité écologique est donc nécessaire et urgente (?) Son objectif ne peut être ni idéologique ni politique, et sa conception ne peut s’appuyer sur le refus du monde moderne ou le désir vague d’un retour au  » paradis perdu « . (?) Il existe dans l’univers un ordre qui doit être respecté; la personne humaine, douée de la capacité de faire des choix libres, est gravement responsable de la préservation de cet ordre, notamment en fonction du bien-être des générations futures. La crise écologique – je le répète encore – est un problème moral. » 

 

Radicalement théologale, anthropocentrique et morale, l’écologie chrétienne est décidément très originale.

Vous aurez du mal à la retrouver telle quelle dans un programme présidentiel en 2012 !

Mais la vision biblique de la création en travail d’enfantement, liée à la plénitude humaine, peut devenir extrêmement féconde pour à la fois encourager les réformes écologiques indispensables, et relativiser les prétentions philosophiques insupportables?


[1]Les citations sont de Jean-Paul II, et sont tirées de : Les gémissements de la création. Vingt textes sur l’écologie de Jean-Paul II, présentation de Jean Bastaire, Ed. Parole et silence, 2006.

 

 

1ère lecture : La parole de Dieu fait germer la terre (Is 55, 10-11)

Lecture du livre d’Isaïe

Ainsi parle le Seigneur : La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission.

 

Psaume : Ps 64, 10abcd, 10e-11, 12-13, 12b.14

R/ Tu visites la terre, Seigneur, tu bénis ses semences

Tu visites la terre et tu l’abreuves,
tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau,
tu prépares les moissons.

Ainsi, tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ; 
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies,
tu bénis les semailles.

Tu couronnes une année de bienfaits,
sur ton passage, ruisselle l’abondance.
Au désert, les pâturages ruiselle,
les collines débordent d’allégresse.

Sur ton passage ruiselle l’abondance.
Les herbages se parent de troupeaux 
et les plaines se couvrent de blé. 
Tout exulte et chante !

2ème lecture : La création tout entière participe au salut (Rm 8, 18-23)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
j’estime donc qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.
En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu.
Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu.
Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.
Et elle n’est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps.

Evangile : Les paraboles du Royaume. Le semeur (brève : 1-9) (Mt 13, 1-23)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Semeur est sorti pour semer la Bonne Nouvelle. Heureux qui la reçoit et la fait fructifier ! Alléluia. (cf. Mt 13, 4.23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit :
« A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le coeur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur coeur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas.Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l’homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son coeur : cet homme, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.

Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est l’homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.

Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est l’homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.

Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
Patrick BRAUD

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2 juillet 2011

En joug, et à deux !

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

En joug, et à deux !

 

Homélie du 14ème Dimanche ? Année A     03/07/2011

 

·       Échanger mon fardeau contre le joug du Christ :

tel semble être l’un des enjeux de cet évangile.

Vous avez entendu : « venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau » : on s’attend donc à ce que le Christ nous décharge de tout, pour trouver le repos. Pas du tout : « Prenez sur vous mon joug ! »

Le repos promis par le Christ n’est donc pas l’absence de tout travail, c’est le passage de mon fardeau à son joug à lui.

 

Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ?

Le fardeau, c’était autrefois le ballot, le paquet que l’on chargeait sur le dos d’un chameau. Par extension, c’est devenu le symbole d’une lourde préoccupation qu’on porte seul, et sans l’avoir choisi.

Le joug, c’est fort différent.

C’est la pièce de bois qui permet de lier 2 animaux – 2 boeufs le plus souvent – pour qu’ils tirent ensemble dans la même direction.


Prendre le joug du Christ, c’est donc ne plus être seul, c’est être attelé avec lui à une ?uvre commune.

- D’ailleurs en français, le mot joug a donné le verbe con-juguer : conjuguer nos efforts, c’est les orienter dans la même direction grâce au joug qui les réunit.


- Homme et femme deviennent « 
conjoints » lorsque le mariage, tel un libre joug d’amour, les unit mieux que les b?ufs du paysan qui pourtant faisaient déjà un extraordinaire travail de labour en travaillant ensemble sous le même joug?


- Les
rugbymen connaissent également un appareil d’entraînement qu’on appelle le joug. Les avants répètent inlassablement l’entrée en mêlée, et la poussée collective : en se mettant ensemble sous ce joug, ils apprennent à se lier et à pousser pour une mêlée puissante. Le joug des rugbymen est ainsi symbole de l’esprit d’équipe des avants.


- Le mot a également donné le verbe :
subjuguer. Au mauvais sens, c’est placer quelqu’un sous la dépendance d’un autre. Au meilleur sens du terme, être subjugué par quelqu’un c’est être prêt à travailler avec lui, à m’unir à lui pour une ?uvre commune. En ce sens, oui, je n’hésiterai pas à dire que je suis subjugué par le Christ ?

 

Ce joug-là est réellement léger et facile à porter, puisqu’il s’agit d’être librement et par amour associé au travail du Christ pour nous, au labour du Christ en notre humanité.

 

Voilà donc la transformation qui nous est proposée en cette eucharistie : déposez vos fardeaux au pied de l’autel, et repartez avec le joug du Christ sur vos épaules.

 

·       Essayez de visualiser le « fardeau » qui est actuellement le vôtre : dans votre vie familiale, professionnelle, amicale, religieuse, vos problèmes de santé, de relations? ce qui est trop lourd, ce que vous portez seul, trop seul, sans l’avoir choisi?

Essayez maintenant de le confier au Christ, d’accepter de ne plus le porter seul, mais de conjuguer vos efforts avec lui, de le laisser devenir votre « conjoint »?

 

La vieille tentation anti-chrétienne la plus fondamentale est toujours le refrain : « sauve toi toi-même ». Par 3 fois, Jésus a été tenté dans sa Passion par cette petite voix : « qu’il se sauve lui-même ? ». Le joug de ce Dimanche est l’antidote à ce poison de l’auto-rédemption : non je ne veux ni ne peux me sauver moi-même. C’est en prenant sur mes épaules le joug du Christ que je trouverai ma liberté, et la force pour bouger avec lui ce qui me semblait inamovible tout seul.

 

·       Regardez l’étole des prêtres : elle n’est pas comme celle des diacres, en diagonale, symbolisant l’aumône. Elle est droite, justement en forme de joug sur les épaules du prêtre. Car par l’ordination, les prêtres prennent place sous le joug du  Christ pour porter avec lui la charge pastorale. Le ministère des prêtres n’est pas un lourd fardeau, c’est se laisser subjuguer par le Christ? !

 

·       Faites cette expérience de porter avec le Christ ce qui vous semble lourd dans votre vie.

Arrêtez de compter sur vos seules forces : c’est épuisant, souvent stérile.

Acceptez de recevoir du Christ (et des autres) par la prière, la lecture de la Bible, la vie en Église? Regardez votre travail, votre vie de famille, comme si le Christ en personne était attelé à vos côtés, épaule contre épaule, sous le même joug. Cherchez alors à faire son ?uvre à lui, et non pas la vôtre. Ne cherchez même pas à faire une ?uvre pour lui : prenez son joug à lui ; il est léger et facile à porter. Certes « on n’est pas des boeufs »: mais le joug du Christ nous est donné pour labourer avec lui. 

 

Si vous laissez ainsi le Christ transformer vos fardeaux en son joug, vous ne verrez plus vos priorités dans le même ordre ; vous relativiserez ce qui vous paraissait important ; vous découvrirez que « la foi déplace les montagnes » mieux encore que 2 b?ufs déplacent la plus lourde des charrues lorsqu’ils sont sous le même joug?

 

Laissez le Christ vous subjuguer ; conjuguez vos efforts aux siens, et paradoxalement le vrai repos vous sera donné. Non pas le faux repos du farniente stérile, mais la paix du c?ur de celui qui avance paisiblement, au pas du Christ qui est devenu son « conjoint »?

 

« Prenez sur vous le joug du Christ » !

 

 

 

1ère lecture : Le Messie qui vient est un roi humble (Za 9, 9-10)
Lecture du livre de Zacharie

Exulte de toutes tes forces, fille de Sion !Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune.
Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre,et de l’Euphrate à l’autre bout du pays.

Psaume : Ps 144, 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14

 R/ Béni sois-tu à jamais, Seigneur, Dieu de l’univers !

Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.

Le Seigneur est tendresse et pitié, 
lent à la colère et plein d’amour,
la bonté du Seigneur est pour tous, 
sa tendresse, pour toutes ses oeuvres. 

Que tes oeuvres, Seigneur, te rendent grâce 
et que tes fidèles te bénissent ! 
Ils diront la gloire de ton règne, 
ils parleront de tes exploits.

Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit, 
fidèle en tout ce qu’il fait. 
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, 
il redresse tous les accablés.

2ème lecture : L’Esprit du Christ est en nous, et il nous ressuscitera (Rm 8, 9.11-13)

 Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais ce n’est pas envers la chair : nous n’avons pas à vivre sous l’emprise de la chair.
Car si vous vivez sous l’emprise de la chair, vous devez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les désordres de l’homme pécheur, vous vivrez.

Evangile : « Je suis doux et humble de coeur » (Mt 11, 25-30)

 Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume !Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.

Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Patrick Braud

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