L'homélie du dimanche (prochain)

22 avril 2025

Quand les papes choisissent le jour de leur mort

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 10 h 58 min

Quand les papes choisissent le jour de leur mort

On connaît tous ça dans nos familles : le grand-père qu’on donne mourant tient bon jusqu’au mariage de sa petite-fille où il veut être présent absolument. Puis il se laisse partir…

Mort du Pape FrançoisIl y a un peu de cela peut-être dans la mort du pape François. Il a conduit l’Église jusqu’à la fête de Pâques, après trois semaines de combat contre une double pneumonie meurtrière. Puis il meurt le Lundi 21 Avril 2025, dans la plénitude de l’octave de Pâques qui commence, après avoir béni la foule du balcon de Saint-Pierre la veille. Mourir un Lundi de Pâques, ce n’est pas banal pour un pape !

Il n’est pas le seul pape à « choisir » symboliquement le jour de sa mort.

– Le 3 juin 1963, le pape Jean XXIII meurt à 81 ans. C’est le pape du concile Vatican II, véritable Pentecôte sur l’Église, dont les fruits spirituels continuent d’être récoltés dans les « périphéries » du monde. Or le 3 juin 1963, c’était un Lundi de Pentecôte ! Comme si Jean XXIII disait : « J’ai conduit l’Église jusqu’à ce renouveau de l’Esprit saint en elle. Je peux désormais m’en aller ».

– Son successeur le pape Paul VI est mort le jour de la fête de la Transfiguration, le 6 août 1978. Or la Transfiguration était la fête préférée de Paul VI, à tel point que sa première encyclique (Ecclesiam suam) en plein concile Vatican II est datée et signée du 6 août 1964. La mort n’est-elle pas la transfiguration ultime ?

Jean-Paul II semble également avoir choisi le jour de sa mort : le 2 avril 2005 est en effet cette année-là le Dimanche de la Miséricorde, institué justement par Jean-Paul II pour clôturer l’octave de Pâques, selon l’intuition d’une religieuse polonaise sœur Faustine. L’ex « athlète de Dieu » a attendu le Dimanche de la Miséricorde pour s’effondrer entre les bras de son Créateur…

Benoît XVI – dont la postérité retiendra sa renonciation exemplaire – a choisi quant à lui de partir un 31 décembre 2022. Symbole de la transition d’une année à l’autre. Il avait voulu affirmer la continuité de l’Église à travers la réception de Vatican II, et être le pape de cette transition apaisée.

– Il n’y a que Jean-Paul Ier à avoir échappé à cette symbolique du choix du jour de sa mort. Il faut dire que le pontificat de « l’étoile filante » au sourire irrésistible n’a duré que… 33 jours, ce qui est finalement une symbolique tout aussi forte !

Bref : comme les papes, apprenons à choisir l’heure de notre mort ! Celle où nous pourrons exulter, comme Siméon : « Maintenant, ô maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole… »

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