Le baptême est notre Pâque
Le baptême est notre Pâque
Homélie pour le Dimanche de Pâques / Année C
20/04/25
Cf. également :
La danse pascale du labyrinthe
Conjuguer Pâques au passif
Incroyable !
La Madeleine de Pâques
Pâques : le Jour du Seigneur, le Seigneur des jours
Pâques : les 4 nuits
Pâques : Courir plus vite que Pierre
Pâques n’est décidément pas une fête sucrée
Comment annoncer l’espérance de Pâques ?
Trois raisons de fêter Pâques
Le courage pascal
La pierre angulaire : bâtir avec les exclus, les rebuts de la société
Faut-il shabbatiser le Dimanche ?
Cyrille, évêque de Jérusalem au IV° siècle, est connu pour ses catéchèses mystagogiques, c’est-dire des catéchèses qui partaient de la célébration des sacrements pour expliquer, après coup, ce qui était en jeu dans les gestes et symboles. Car pour lui, l’expérience prime sur le contenu, l’adhésion personnelle conditionne l’intelligence du cœur. Il célébrait d’abord, et expliquait ensuite.
Nous qui faisons – hélas – souvent l’inverse (expliquer, puis célébrer), méditons avec Cyrille comment la Pâque du Christ est devenue la nôtre, par le baptême, par toutes les Passions qui nous unissent à Lui.
Cyrille s’adresse aux nouveaux baptisés dans les termes suivants :
Vous avez été conduits par la main à la piscine du baptême, comme le Christ est allé de la croix au tombeau qui est devant vous.
On a demandé à chacun s’il croyait au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit. Vous avez proclamé la confession de foi qui donne le salut et vous avez été plongés trois fois dans l’eau, et ensuite vous en êtes sortis. C’est ainsi que vous avez rappelé symboliquement la sépulture du Christ pendant trois jours.
De même, en effet, que notre Sauveur a passé trois jours et trois nuits au cœur de la terre, c’est ainsi que vous, en sortant de l’eau pour la première fois, vous avez représenté la première journée du Christ dans la terre ; et la nuit, en étant plongés. Celui qui est dans la nuit ne voit plus rien, tandis que celui qui est dans le jour vit dans la lumière. C’est ainsi qu’en étant plongés comme dans la nuit vous ne voyiez rien ; mais en sortant de l’eau vous vous retrouviez comme dans le jour. Dans un même moment vous mouriez et vous naissiez. Cette eau de salut est devenue à la fois votre sépulture et votre mère.
Ce que Salomon dit à un autre sujet pourrait s’appliquer à vous : Il y a un temps pour enfanter, et un temps pour mourir. Mais pour vous c’était l’inverse : un temps pour mourir et un temps pour naître. Un seul temps a produit les deux effets, et votre naissance a coïncidé avec votre mort.
Chose étrange et incroyable ! Nous n’avons pas été véritablement morts ni véritablement ensevelis, et nous avons ressuscité sans être véritablement crucifiés. Mais si la représentation ne réalise qu’une image, le salut, lui, est véritable.
Le Christ a été réellement crucifié, réellement enseveli, et il a ressuscité véritablement. Et tout ceci nous est accordé par grâce. Unis par la représentation de ses souffrances, c’est en toute vérité que nous gagnons le salut.
Bonté excessive pour les hommes ! Le Christ a reçu les clous dans ses mains toutes pures, et il a souffert ; et moi, qui n’ai connu ni la souffrance ni la peine, il me fait, par pure grâce, participer au salut !
Personne donc ne doit penser que le baptême consiste simplement dans le pardon des péchés et la grâce de la filiation adoptive ; il en était ainsi pour le baptême de Jean, qui ne procurait que le pardon des péchés. Mais nous savons très précisément que notre baptême, s’il est purification des péchés et nous attire le don de l’Esprit Saint, est aussi l’empreinte et l’image de la passion du Christ. C’est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas ? Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême.
Catéchèse de Jérusalem aux nouveaux baptisés
Baptisés dans la mort et la résurrection du christ
Point statistique sur les baptêmes en France
Une hausse des baptêmes d’adultes et d’adolescents
En deux ans, le nombre de demandes volontaires de baptême a été multiplié par deux : 10 384 en 2025, contre 5 423 en 2023. Une formation pourtant exigeante, qui dure deux ans. Pour l’Église, cet afflux « n’est pas un épiphénomène ». Le nombre de baptêmes catholiques d’adultes en France ne cesse de progresser. En deux ans, il a même doublé. Aux chiffres de cette année s’ajoutent les baptêmes d’adolescents (entre 12 et 18 ans), qui connaissent, eux aussi, une progression spectaculaire : ils étaient 2 953 en 2023, ils seront 7 404 en 2025. En tout, 17 788 adolescents et adultes seront baptisés, à leur demande, dans l’Église catholique cette année.
Le contrepoint du recul des baptêmes d’enfants
L’autre facteur de fond expliquant cette hausse des baptêmes d’adolescents et d’adultes est celui de la chute, en France, des baptêmes de petits enfants : en l’an 2000, un bébé sur deux était baptisé ; en 2024, seul un sur trois l’est.
MESSE DU JOUR DE PÂQUES
1ère lecture : « Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés.
Psaume : Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23
R/ Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
2ème lecture : « Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une Pâque nouvelle » (1 Co 5, 6b-8)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères, ne savez-vous pas qu’un peu de levain suffit pour que fermente toute la pâte ? Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c’est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité.
Séquence :
À la Victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant, j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !
Amen.
Évangile : « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ ! Célébrons la Fête dans le Seigneur ! Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Patrick BRAUD
Mots-clés : baptême, Cyrille, mystagogie, Pâque