Le paradoxe des conséquences
Le paradoxe des conséquences
Homélie pour le 8° Dimanche du Temps ordinaire / Année C
02/02/25
Cf. également :
La parabole des aveugles selon Bruegel
La paille et la poutre
Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu
1. L’effet Abbé Pierre
En juillet 2024, la France découvrait avec stupeur que celui qu’elle vénérait comme l’icône de la charité était en réalité un criminel, dont les abus sexuels se sont étalés des années 50 à sa mort en 2007, couverts par le silence de l’Église catholique et des responsables d’Emmaüs de l’époque. Trois rapports ont été publiés depuis, après des enquêtes minutieuses, identifiant 57 victimes au moins, garçons et filles, qui dressent de l’Abbé Pierre un portrait terrifiant : manipulateur, pervers, se sachant malade et ne se soignant pas. La personnalité préférée des Français – en tête du classement 16 années de suite ! – tombait soudain de son piédestal avec fracas. Pourtant, si l’homme était malade et dangereux, nul n’en tire la conclusion qu’il faudrait remettre son œuvre en cause. Des milliers de SDF n’auraient pas été tirés de la misère grâce aux communautés Emmaüs sans lui. Aujourd’hui encore, les 117 communautés Emmaüs accueillent et accompagnent des centaines d’hommes et de femmes à la dérive. La branche action sociale et logement d’Emmaüs récolte de l’argent (ex Fondation Abbé Pierre) pour les logements sociaux. La branche économie solidaire et insertion pilote des chantiers d’insertion, des entreprises de recyclage de textile etc. Et 350 groupes Emmaüs étendent l’action de l’abbé à l’international dans une quarantaine de pays ! Qui oserait dire que les fruits portés par l’abbé pervers ne sont pas bons ! ?
Voilà de quoi contester sérieusement le proverbe cité – un peu trop rapidement sans doute – par Jésus (ou plutôt Luc) dans l’évangile de ce dimanche (Lc 6,39-45) : « Jamais un arbre qui pourrit ne donne de bons fruits ; on ne vendange pas du raisin sur des ronces ».
C’est historiquement faux ! Au terrible cas de l’Abbé Pierre, on peut ajouter celui de Jean Vanier fondant les communautés de l’Arche, lieux de vie exemplaires de vie fraternelle mêlant valides et handicapés dans un esprit évangélique. Ou bien les frères Thomas et Dominique-Marie Philippe à l’origine des frères de Saint-Jean (les ‘Petits gris’) qui ont prospéré et pris leur place dans la mission de l’Église de France. Sans oublier le fondateur des Légionnaires du Christ, et bien d’autres encore (Théophanie, Béatitudes, Foyers de charité, Sœurs de la Miséricorde etc.).
Jean Vanier, les frères Philippe et d’autres fondateurs de communautés nouvelles étaient de terribles criminels sexuels. Pourtant, leur œuvre leur survit, et portent de beaux fruits !
Rappelez-vous : nous avons eu la même stupeur et le même débat avec l’affaire Depardieu. Faut-il jeter ses films à la poubelle depuis qu’on sait qui il est ? Faut-il brûler l’œuvre lorsque l’auteur est détestable ? Il faudrait alors censurer Céline, le Caravage, Lautréamont, Wagner, Gauguin, voire Picasso, Karajan, Bukowski ou autre Rimbaud ! Même les papes de la famille Borgia (XV°–XVI° siècle) – de sinistre réputation quant à leurs mœurs – furent des mécènes inspirés développant la Renaissance à Rome de manière extraordinaire. Déjà le roi David, violeur, adultère et assassin, avait pourtant fondé le messianisme en Israël…
Plus près de nous, le peu fréquentable Donald Trump est pourtant celui qui a signé les accords d’Abraham en 2020 (entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, puis le Soudan et le Maroc), ce que le vertueux Obama n’avait pas réussi à faire. Et Donald Trump a pesé de tout son poids pour le récent cessez-le-feu de Gaza en janvier 2025 (ce qui n’exclut pas qu’il provoque des catastrophes par la suite, à Gaza ou en Ukraine notamment…!).
Bref, sur cette histoire de l’arbre du fruit, Jésus a tout faux !
Comment expliquer cette méprise ?
2. Le paradoxe des conséquences
On pourrait d’abord supposer que Matthieu et Luc, les deux seuls évangélistes qui rapportent cette parole de Jésus sur l’arbre et le fruit, ne sont guère familiers de la vie agricole. Matthieu est fonctionnaire des douanes, et Luc médecin : ont-ils jamais enfourché du lisier pour l’épandre dans les champs ? Ont-ils étendu du fumier pour qu’en sortent des céréales ? Les paysans savent bien que ce qui pourrit peut engendrer le meilleur, la puanteur peut donner naissance au parfum, la décomposition peut générer du sublime.
Les proverbes sur l’arbre et le fruit sont cités par Jésus (ou par les évangélistes) à l’appui de la parabole de la paille et la poutre, qui – elle – tient sans cela, heureusement.
Car affirmer que l’arbre est le fruit sont de même nature, c’est ignorer la complexité du monde ! La sagesse populaire a identifié depuis longtemps que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et qu’il faut quelquefois un mal pour un bien si l’on veut sortir d’une impasse.
En 1705, Mandeville constatait dans sa célèbre Fable des abeilles que les vices privés peuvent contribuer à la vertu publique [1]. En 1776, Adam Smith évoquait la fameuse main invisible qui fait (parfois) converger les intérêts individuels vers le bien de tous. Hegel en 1821 décrivait comment la ruse de la Raison dans l’Histoire utilise des chemins tortueux pour que le Progrès finisse quand même par triompher. Et Claudel s’émerveillait de ce que Dieu écrit droit avec des lignes courbes.
Mais c’est le sociologue allemand Max Weber qui a le plus précisément étudié ce phénomène qu’il qualifie de paradoxe des conséquences. Il fait ce constat à propos de l’ascétisme des protestants puritains à l’origine du capitalisme américain. Bizarrement, plus ils étaient ascètes, plus ils devenaient riches ! Car ils consommaient peu, vivaient sobrement, et travaillaient beaucoup pour vérifier leur élection par Dieu et leur salut, créant ainsi des richesses qu’ils réinvestissaient au lieu de ‘flamber’, ce qui créait d’autres sources d’enrichissement etc. Weber écrit :
« De manière singulièrement paradoxale, (…) l’ascétisme entre toujours en conflit avec le fait que son caractère rationnel conduit à l’accumulation de richesses ».
Des actions intentionnelles et rationnelles, conçues pour atteindre un objectif précis, peuvent produire des effets inattendus ou contraires aux attentes initiales.
Il y a donc un paradoxe des conséquences (Paradoxie der Folgen) qui dépasse les intentions de l’auteur et met en échec sa volonté de maîtrise.
Certains arbres pourris produisent des fruits sublimes. D’autres arbres magnifiques donnent des fruits venimeux.
Les conséquences de nos actions sont rarement celles que nous pourrions imaginer, dans un sens comme dans un autre.
- L’effet pervers
Lorsque l’intention (l’arbre) est bonne mais les conséquences (fruits) négatives, on parle en économie ou en politique d’effets pervers. Par exemple, les lois sur la prohibition de l’alcool aux USA partaient d’une bonne volonté de lutter contre l’alcoolisme. Mais la Prohibition a engendré des mafias et des victimes plus nombreuses encore : corruption, contrebande, assassinats, alcool frelaté… Comme le dit encore la sagesse populaire : le remède était pire que le mal ! Le débat ressurgit régulièrement en Europe au sujet de la prostitution : la France (tradition catholique) veut l’interdire et l’éradiquer ; les Pays-Bas (tradition protestante) veulent la réguler et l’accompagner. Blaise Pascal aurait tranché : « qui veut faire l’ange fait la bête »…
Les exemples historiques d’effets pervers abondent : la paix du traité de Versailles de 1918 et la rancœur allemande ; le génie d’Oppenheimer et le risque nucléaire ; la politique de l’enfant unique en Chine pour ralentir l’explosion démographique ; les quotas de diversité imposés aux entreprises et l’abandon du mérite comme critère ; les quotas de pêche et le gaspillage de la surpêche ; des subventions agricoles européennes engendrant des excédents massifs et une déstabilisation des marchés des pays émergents etc.
En Inde, on se souvient de l’effet cobra pendant la colonisation anglaise : le gouvernement britannique avait offert des primes pour chaque cobra tué afin de réduire leur population. Certaines personnes ont commencé à élever des cobras pour les tuer et toucher la prime. Lorsque les autorités ont mis fin au programme, les cobras élevés ont été relâchés, aggravant le problème initial !
Comme l’écrit Max Weber :
« Le paradoxe met l’accent sur le décalage entre les intentions des acteurs et les résultats de leurs actions, souvent en raison de la complexité des interactions sociales ou des dynamiques imprévues ».
- L’effet bénéfique non intentionnel
C’est l’effet précédent en sens inverse : le mal peut produire du bien ; les conséquences peuvent s’avérer positives alors que l’action n’avait pas du tout cet objectif. Les fruits peuvent être bons alors que l’arbre est douteux.
Par exemple, Gengis Khan et sa horde mongole sont responsables de millions de morts dans l’expansion de leur empire. Pourtant, ils ont développé le commerce avec les routes de la soie, la rencontre Orient-Occident, la coexistence pacifique entre différentes cultures. Les expansions coloniales des Européens ont également – malgré le lourd bilan esclavagiste indéfendable – produit une élévation du niveau de vie comme jamais : infrastructures, santé, justice, économie, langue commune etc. La pax romana imposée à la pointe du glaive des légions avait déjà produit des effets semblables autour de la Méditerranée.
Sur le plan individuel également, chacun peut constater que certaines de ses actions ont un effet bénéfique non intentionnel. On l’appelle quelquefois divine surprise, effet d’aubaine, bénéfice collatéral…
Ces conséquences imprévues, souvent paradoxales - positives (effet bénéfique) ou négatives (effet pervers) – montrent que le monde et l’action humaine sont trop complexes pour prédire avec certitude ce qu’une action va produire.
3. La pureté idéologique est dangereuse
En se raidissant sur les principes, quelques soient les conséquences, on est certes fidèle à ses valeurs, mais on suppose naïvement que les conséquences vont suivre (ou pire : on s’en désintéresse !). C’est le risque de l’intransigeance évangélique poussée à l’extrême : s’il suffisait de soigner l’arbre pour avoir des fruits, ça se saurait ! L’ascète croit que tout vient du cœur, et se concentre sur sa sainteté intérieure. L’homme d’action constate qu’il ne maîtrise pas grand-chose, pas même lui-même : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Rm 7,19). Du coup, il accepte les zones grises là où l’ascète ne résonne qu’en noir et blanc.
Max Weber diagnostiquait dans ces deux attitudes le conflit de deux éthiques : l’éthique de conviction (Gesinnungsethik) et l’éthique de responsabilité (Verantwortungsethik).
La première relève d’une rationalité selon les valeurs (wertrational) : seule l’intention compte, les conséquences suivent (ou pas : peu importe !).
La seconde relève de la rationalité selon le but poursuivi (zweckrational) : je suis responsable des conséquences de mes actes ; je dois donc m’assurer qu’elles ne seront pas contraires à mon intention.
L’éthique de conviction met en avant la fidélité à ses valeurs.
L’éthique de responsabilité a le souci de l’efficacité réelle de l’action.
« Celui qui veut agir selon l’éthique de la conviction ne peut supporter la stupidité du monde. [...] Celui qui agit selon l’éthique de la responsabilité tient compte précisément de la moyenne des hommes tels qu’ils sont, et il essaie de parvenir à ses fins avec ces moyens ».
Durcir l’exigence de sainteté (ou de morale) comme le fait Jésus peut devenir dangereux : les jusqu’au-boutistes de la pureté idéologique sont prêts à tout plutôt que de renier leurs convictions, même devant le réel qui les contredit.
L’exigence de pureté doctrinale ou spirituelle a conduit à l’Inquisition catholique, au goulag soviétique, aux camps de rééducation maoïstes etc.
À l’inverse, le cynisme guette les réalistes qui sont prêts à se renier cent fois pour atteindre leur objectif. Edgar Faure s’en amusait : « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent… », aimait-il à plaisanter.
4. Comment sortir du conflit des deux éthiques ?
Pour Max Weber, c’est initialement impossible :
« Il y a une opposition abyssale entre l’attitude de celui qui agit selon les maximes de l’éthique de conviction – dans un langage religieux nous dirions: « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » -, et l’attitude de celui qui agit selon l’éthique de responsabilité qui dit : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. »
Vous perdrez votre temps à exposer, de la façon la plus persuasive possible, à un syndicaliste convaincu de la vérité de l’éthique de conviction que son action n’aura d’autre effet que celui d’accroître les chances de la réaction, de retarder l’ascension de sa classe et de l’asservir davantage, il ne vous croira pas. Lorsque les conséquences d’un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique n’attribuera pas la responsabilité à l’agent, mais au monde, à la sottise des hommes ou encore à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi.
Au contraire le partisan de l’éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l’homme (car, comme le disait fort justement Fichte, on n’a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l’homme) et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu’il aura pu les prévoir. Il dira donc : « ces conséquences sont imputables à ma propre action. »
Le partisan de l’éthique de conviction ne se sentira « responsable » que de la nécessité de veiller sur la flamme de la pure doctrine afin qu’elle ne s’éteigne pas, par exemple sur la flamme qui anime la protestation contre l’injustice sociale. Ses actes qui ne peuvent et ne doivent avoir qu’une valeur exemplaire mais qui, considérés du point de vue du but éventuel, sont totalement irrationnels, ne peuvent avoir que cette seule fin : ranimer perpétuellement la flamme de sa conviction ».
Pourtant, Weber indique la nécessité de ne pas choisir, mais d’articuler les deux :
« Je me sens bouleversé très profondément par l’attitude d’un homme mûr – qu’il soit jeune ou vieux – qui se sent réellement et de toute son âme responsable des conséquences de ses actes et qui, pratiquant l’éthique de responsabilité, en vient à un certain moment à déclarer : « je ne puis faire autrement. Je m’arrête là ! ». Une telle attitude est authentiquement humaine et elle est émouvante. Chacun de nous, si son âme n’est pas encore entièrement morte, peut se trouver un jour dans une situation pareille. On le voit maintenant : l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l’une l’autre et constituent ensemble l’homme authentique, c’est-à-dire un homme qui peut prétendre à la ‘vocation politique’ ».
Conclusion :
Il est rare de consacrer une homélie à montrer qu’une argumentation de Jésus est erronée, voire dangereuse, si on la coupe de l’ensemble du Nouveau Testament…
L’arbre et le fruit ne sont pas toujours homogènes, loin s’en faut. Mais ce n’est pas une raison pour idolâtrer nos convictions, ni pour sacraliser l’efficacité.
Le monde est complexe : accueillons avec humilité les conséquences imprévues des actes de chacun, bonnes ou mauvaises.
À chacun de ruminer les implications de ce conflit en lui : mes convictions ou ma responsabilité ? Mes valeurs ou mon efficacité ?…
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Lectures de la messe
Première lecture
« Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé » (Si 27, 4-7)
Lecture du livre de Ben Sirac le Sage
Quand on secoue le tamis, il reste les déchets ; de même, les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos. Le four éprouve les vases du potier ; on juge l’homme en le faisant parler. C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, c’est alors qu’on pourra le juger.
Psaume
(Ps 91 (92), 2-3, 13-14, 15-16)
R/ Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! (cf. Ps 91, 2)
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits !
Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.
Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »
Deuxième lecture
« Dieu nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (1 Co 15, 54-58)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères, au dernier jour, quand cet être périssable aura revêtu ce qui est impérissable, quand cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; ce qui donne force au péché, c’est la Loi. Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue.
Évangile
« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 39-45)
Alléluia. Alléluia. Vous brillez comme des astres dans l’univers en tenant ferme la parole de vie. Alléluia. (Ph 2, 15d.16a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.
Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »
Patrick Braud
Mots-clés : conséquences, conviction, éthique, responsabilité, Weber