Christ-Roi : idéologie ou spiritualité ?
Christ-Roi : idéologie ou spiritualité ?
Homélie pour la fête du Christ-Roi / Année A
26/11/2023
Cf. également :
Christ-Roi : Comme larrons en foire
Le jugement des nations
Un roi pour les pires
Église-Monde-Royaume
Le préfet le plus célèbre
Christ-Roi : Reconnaître l’innocent
La violence a besoin du mensonge
Non-violence : la voie royale
Le Christ-Roi, Barbara et les dinosaures
Roi, à plus d’un titre
Divine surprise
Le Christ-Roi fait de nous des huiles
D’Anubis à saint Michel
Faut-il être humble ou jupitérien pour gouverner ?
Roi, à plus d’un titre
Les trois tentations du Christ en croix
Quand l’Église humiliait publiquement le comte de Toulouse
Imaginez la scène : le 18 juin 1209, Raymond VI comte de Toulouse s’avance pieds nus, vêtu simplement d’humbles braies et d’une chemise de bure, s’avance sur le parvis de la cathédrale Saint Gilles (près de Montpellier) vers le légat du pape, les nombreux évêques en grande tenue chamarrée qui l’entourent, la foule des badauds et les croisés venus soi-disant combattre l’hérésie albigeoise mais surtout s’approprier les terres des hérétiques. Devant ces personnages si importants, le comte de Toulouse, excommunié par le pape Innocent III pour avoir été trop complaisant envers les « bonshommes » – qu’on appellera « cathares » au XIX° siècle - prononce un long serment de fidélité à l’Église catholique et au Pape, pour lever les 15 chefs d’excommunication prononcés contre lui. Il ira même jusqu’à se croiser avec eux, pour éviter qu’on lui prenne ses terres (peine perdue !). Cette humiliation publique d’un souverain fait furieusement penser à la pénitence célèbre que le pape Grégoire VII a imposée à Henri IV, empereur germanique, à Canossa en janvier 1077.
Dans les deux cas, l’excommunication était l’arme nucléaire pour affirmer la supériorité du pouvoir ecclésial sur le politique. L’Église doit régner, par la force si besoin, pour que la société soit conforme à ce qu’elle interprète de la vérité de Dieu et de ses commandements. Le règne du Christ est alors très concrètement un règne politique, une vision que nous qualifierions aujourd’hui d’intégraliste, et même de contrôle total de la vie sociale sous prétexte du règne du Christ. De Constantin à Vatican II, l’Église catholique (et orthodoxe !) a constamment rêvé d’imposer sa version des Évangiles à toutes les sociétés du monde. Le sac de Béziers suite à la paix de Saint-Gilles en est un triste exemple : pour le légat du pape, mieux vaut exterminer des milliers de Biterrois plutôt que de laisser des idées folles se répandre. On lui devrait le célèbre : « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! » qui dit assez l’horreur dans laquelle bascule l’idéologie du Christ-Roi lorsqu’on l’applique aux sociétés civiles.
L’idéologie restauratrice de la fête du Christ-Roi
C’est cette même idéologie théocratique qui poussera le pape Pie XI à instituer notre fête du Christ-Roi en 1925 [1]. Nous sommes alors 20 ans après la loi de séparation d’Aristide Briand en France (que Pie XII qualifie de laïcisme), et 8 ans après la révolution bolchevique qui promeut l’athéisme comme principe structurant de la Russie. Le pape y voit les signes d’une « apostasie générale » qui met en danger l’influence de l’Église. Il veut allumer un contre-feu en instituant une fête liturgique proclamant à la face des nations et des chefs d’État que seul le Christ est roi, et qu’il faut lui obéir en tout, pour éviter la guerre, la décadence, le chaos. Le seul problème est que l’Église se dit l’unique interprète qualifiée de la volonté du Christ : obéir au Christ pour instaurer son règne est alors obéir à l’Église pour consolider sa puissance, son emprise sur les lois, les consciences, les mœurs.
Les catholiques ont soigneusement oublié l’encyclique Quas Primas par laquelle Pie XI institue et rend cette fête obligatoire en 1925. Pourtant, le texte est clair : il faut par cette fête affirmer l’autorité suprême de l’Église pour instaurer le règne social du Christ dès maintenant, partout [2].
18. C’est ici Notre tour de pourvoir aux nécessités des temps présents, d’apporter un remède efficace à la peste qui a corrompu la société humaine. Nous le faisons en prescrivant à l’univers catholique le culte du Christ-Roi. La peste de notre époque, c’est le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles.
Comme vous le savez, Vénérables Frères, ce fléau n’est pas apparu brusquement ; depuis longtemps, il couvait au sein des États. On commença, en effet, par nier la souveraineté du Christ sur toutes les nations; on refusa à l’Église le droit – conséquence du droit même du Christ – d’enseigner le genre humain, de porter des lois, de gouverner les peuples en vue de leur béatitude éternelle. Puis, peu à peu, on assimila la religion du Christ aux fausses religions et, sans la moindre honte, on la plaça au même niveau. On la soumit, ensuite, à l’autorité civile et on la livra pour ainsi dire au bon plaisir des princes et des gouvernants. Certains allèrent jusqu’à vouloir substituer à la religion divine une religion naturelle ou un simple sentiment de religiosité. Il se trouva même des États qui crurent pouvoir se passer de Dieu et firent consister leur religion dans l’irréligion et l’oubli conscient et volontaire de Dieu.
N° 19. Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on couvre d’un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur; plus cette conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et son autorité royales.
Une fête célébrée chaque année chez tous les peuples en l’honneur du Christ-Roi sera souverainement efficace pour incriminer et réparer en quelque manière cette apostasie publique, si désastreuse pour la société, qu’a engendrée le laïcisme.
21. Les États, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles; car sa dignité royale exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des mœurs.
22. Il faut donc qu’il règne sur nos intelligences : nous devons croire, avec une complète soumission, d’une adhésion ferme et constante, les vérités révélées et les enseignements du Christ. Il faut qu’il règne sur nos volontés: nous devons observer les lois et les commandements de Dieu.
Dans cet esprit, Pie XI donne un mandat de « reconquête » à l’Action Catholique fondée à cette époque, dont le slogan était alors : « Nous referons chrétiens nos frères » [3].
Mgr Lefebvre ne s’y est pas trompé, lorsqu’il reprend ce thème de « l’apostasie générale » pour légitimer sa nostalgie d’un ordre social chrétien régulé par l’Église. Il est la trace, quasi archéologique, de cette ambition démesurée d’imposer le règne du Christ en soumettant la société à l’Église :
« Et non seulement ils ont eu pour dessein de détruire les institutions chrétiennes mais ils ont voulu, par-là, détruire le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ dans les âmes et créer ce climat d’apostasie générale. Le fait que les institutions ne sont plus chrétiennes, le fait que Notre Seigneur Jésus-Christ ne règne plus dans les institutions, crée nécessairement un climat d’apostasie, un climat d’athéisme, et ce climat d’athéisme atteint alors les familles par l’enseignement, par tous les moyens puissants que l’État a à sa disposition pour ruiner la foi dans les familles chrétiennes. C’est ainsi qu’on a vu l’apostasie s’étendre, petit à petit, dans la société.
De nos jours, on est tellement habitué à cette apostasie générale que l’on ne réagit même plus. C’est pourquoi cette fête du Christ-Roi est plus utile que jamais.
Nous voulons qu’il règne dans nos familles, dans les familles chrétiennes et dans la société. »
(Sermon de Mgr Lefebvre pour la fête du Christ-Roi, le 30 octobre 1988 à Écône)
Peut-on alors célébrer cette fête sans frémir d’indignation devant la volonté de toute-puissance ecclésiale qu’elle véhicule ?
Heureusement, il y a Vatican II !
Dans l’aggiornamento qui permet à l’Église de mieux comprendre son époque et de mieux se comprendre elle-même, l’idéologie du Christ-Roi va être justement infléchie :
- du règne social chrétien on va passer au règne eschatologique du Christ
- du Roi tout court on passe au Roi de l’univers
- du dernier dimanche d’octobre avant la Toussaint (signe du triomphe du Christ et de ses élus), on passe au dernier dimanche de l’année liturgique juste avant un nouvel Avent.
C’est Paul VI – Saint Paul VI ! – qui opère cette évolution, avec douceur et pédagogie.
- On quitte ainsi les dangereux rivages d’une idéologie de restauration pour orienter la prière catholique vers l’avènement ultime du Christ.
- On quitte la nostalgie de la domination politique d’un État pour espérer la transformation ultime de tout l’univers.
- On passe de l’Église triomphante (dimanche d’octobre avant celui de la Toussaint) à la Parousie, point d’orgue qui dépasse toutes nos visions humaines (dernier dimanche liturgique).
Cette désidéologisation de la fête du Christ-Roi nous permet désormais de lui donner un sens eschatologique et spirituel :
- sens eschatologique :
Le royaume à venir est plus grand que toutes les réalisations humaines, même ecclésiales. Le jugement de Matthieu 25 nous dit que le critère en est l’amour et non l’appartenance ecclésiale. Quoi de plus fort pour relativiser une institution qui prétendrait réguler la vie quotidienne dans ses moindres détails ?
- sens spirituel :
Ce règne à venir est déjà inauguré en nos cœurs lorsque nous communions au Christ de tout notre être, de toutes nos forces. « Le royaume de Dieu est au-dedans de vous », ne cessait de répéter Jésus. Il y a là une mystique du royaume, intérieure, source d’inspiration pour une vie évangélique faite de pauvreté, de pardon, d’amour.
Une hymne de l’abbaye de Tamié, chantée pour ce dimanche, le dit avec beauté, élégance et justesse :
Amour qui nous attends au terme de l’histoire,
ton Royaume s’ébauche à l’ombre de la croix ;
déjà sa lumière traverse nos vies.
Jésus, Seigneur, hâte le temps !
Reviens, achève ton œuvre !
R/ Quand verrons-nous ta gloire transformer l’univers ?
1. Jusqu’à ce jour, nous le savons, la création gémit en travail d’enfantement. R/
2. Nous attendons les cieux nouveaux, la terre nouvelle, où régnera la justice. R/
3. Nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision, jusqu’à l’heure de ton retour. R/
Cette dimension mystique et spirituelle n’empêche pas la fête du Christ-Roi d’avoir une connotation politique : non par l’imposition des lois d’une Église, mais par la force des consciences personnelles s’unissant autour de la défense des plus petits, des plus faibles, selon l’évangile de ce dimanche (Mt 25). Il y aura sans doute des conséquences législatives, judiciaires, politiques si un grand nombre de citoyens laissent ainsi le Christ régner davantage en leur cœur. Mais cela n’aura rien à voir avec la volonté de contrôle, de surveillance, de punition et de contrainte dont les tristes épisodes de Saint-Gilles ou de Canossa sont des symboles.
Gardons en tête les deux orientations majeures de la fête du Christ-Roi ce dimanche :
- elle déplace notre attente vers un au-delà de l’histoire, relativisant ainsi toute réalisation partielle.
- elle nous tourne vers le règne intérieur du Christ en nous : le laisser devenir par son Esprit « plus intime à moi-même que moi-même », ne plus faire qu’un avec lui au point de s’écrier comme Paul : « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ! » (Ga 2,20).
[1]. L’année 1925 était aussi le seizième centenaire du premier concile œcuménique de Nicée, qui avait proclamé l’égalité et l’unité du Père et du Fils, et par là même la souveraineté du Christ, « dont le règne n’aura pas de fin » (Symbole de Nicée).
[2]. On notera que le sous-titre de l’encyclique : « Sur la royauté sociale de Jésus-Christ », qui est bien le sujet de l’encyclique, ne figure pas dans le texte officiel, en particulier sur le site du Saint-Siège
[3]. Pie XI condamne cependant l’Action Française en 1926, refusant ainsi l’instrumentalisation de sa pensée politique.
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Toi, mon troupeau, voici que je vais juger entre brebis et brebis » (Ez 34, 11-12.15-17)
Lecture du livre du prophète Ézékiel
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.
PSAUME
(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer. (cf. Ps 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
DEUXIÈME LECTURE
« Il remettra le pouvoir royal à Dieu le Père, et ainsi, Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 20-26.28)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
ÉVANGILE
« Il siégera sur son trône de gloire et séparera les hommes les uns des autres » (Mt 25, 31-46)
Alléluia. Alléluia. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David notre père. Alléluia. (Mc 11, 9b-10a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Patrick BRAUD