Épiphanie : que peuvent les religions en temps de guerre ?
Épiphanie : que peuvent les religions en temps de guerre ?
Homélie pour la fête de l’Épiphanie / Année A
08/01/2023
Cf. également :
Signes de reconnaissance épiphaniques
L’Épiphanie du visage
Épiphanie : tirer les rois
Épiphanie : êtes-vous fabophile ?
Épiphanie : l’économie du don
Épiphanie : Pourquoi offrir des cadeaux ?
Le potlatch de Noël
Épiphanie : qu’est-ce que l’universel ?
L’Épiphanie, ou l’éloge de la double culture
L’inquiétude et la curiosité d’Hérode
Éloge de la mobilité épiphanique
La sagesse des nations
Une intervention récente d’Emmanuel Macron est passée inaperçue, sans doute à cause de l’inculture philosophique et religieuse de nos journalistes, de leurs craintes de franchir les sacro-saintes barrières de la laïcité… Il s’agit de son discours devant la communauté Sant’Egidio, le 23 octobre dernier.
On sait le rôle très politique, notamment de médiation, que Sant’Egidio a déjà joué dans le passé dans des conflits armés. Réfléchissant sur la guerre en Ukraine, Sant’Egidio avait invité Emmanuel Macron à parler du rôle que peuvent jouer les religions en temps de guerre, de son point de vue de Président de la République française impliquée avec l’Europe et l’OTAN dans le soutien à l’Ukraine agressée par la Russie.
« Que peuvent les religions ? Je pense qu’elles peuvent beaucoup et que les politiques que nous sommes, je le dis au sens générique du terme, en tant que femmes et hommes qui ont décidé de s’occuper de la vie de la cité, en ont besoin. (…) Donc je pense que les responsables religieux ont un rôle essentiel en tant qu’ils contribuent à la trame de nos sociétés, à ces relations entre les individus et à un rapport au temps long » [1].
Reconnaissons cependant que le reste de son discours n’était pas toujours très limpide…
Alors exerçons nous, à la lumière de l’Épiphanie fêtée ce dimanche, à plaider pour au moins quatre dimensions du rôle que les chrétiens (pas seulement les clercs !) - et toutes les religions ? - pourraient et devraient assumer en temps de guerre.
1. Ne pas instrumentaliser le Nom de Dieu
Hérode - « ce renard » comme dirait Jésus (Lc 13,32) – veut ruser avec les mages pour obtenir le lieu de naissance de son concurrent potentiel. S’il arrive à tuer ce prétendant dans l’œuf – ou du moins dès sa naissance – il aura le champ libre pour se prétendre la seule royauté autorisée par Dieu sur Israël. Se servir de l’Écriture pour justifier ses propres intérêts est le péché originel de tous les clergés, de tous les rois et autres pouvoirs se réclamant de Dieu. Le « Gott mit uns » sur le ceinturon des nazis est repris par le patriarche orthodoxe russe Kirill de Moscou, pour bénir les armées de Poutine et justifier l’injustifiable en Ukraine ! Au nom de la « Sainte Russie », de sa soi-disant mission de civilisation contre l’Occident hérétique et décadent, Kirill fournit au pouvoir russe un appui idéologique majeur, aussi meurtrier que l’était la justification de l’esclavage, de l’apartheid, de la colonisation ou de la peine de mort autrefois par les Églises.
Kirill, le primat de l’Église orthodoxe russe, avait donné sa bénédiction à l’opération militaire spéciale en mars 2022, en la présentant comme un affrontement eschatologique entre l’Occident décadent et la Russie championne des valeurs traditionnelles. Lors d’un sermon en septembre 2022, il était allé plus loin en affirmant que la mort au front en Ukraine était un « sacrifice qui lavait tous les péchés que l’on a commis ».
Dans une homélie au ton très politique, prononcée dimanche 27 février 2022 à la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, Kirill a fustigé ceux qui luttent – qualifiés de « forces du mal » – contre l’unité historique de la Russie et de l’Ukraine.
Il a félicité Vladimir Poutine, vendredi 7 octobre, pour son 70° anniversaire : « Dieu vous a placé au pouvoir pour que vous puissiez effectuer une mission d’une importance particulière et d’une grande responsabilité pour le sort du pays et de son peuple qui vous a été confié », a assuré le patriarche, âgé de 75 ans. « Que le Seigneur préserve la terre russe. (…) Une terre dont font partie aujourd’hui la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie (…) ».
Instrumentaliser le Nom de Dieu est le propre des gens très (trop) religieux, qui finissent par vouloir imposer leur conception du monde, et convoquent Dieu pour servir leurs intérêts.
Pourtant le Tétragramme YHWH interdit aux juifs de prononcer le Nom de Dieu, justement pour ne pas l’instrumentaliser en croyant savoir qui il est. La charia est le type même de ce genre d’absolutisme prétendant dicter la voix de Dieu à la société et ne servant en réalité que les intérêts des oulémas, des mâles, barbus, s’enrichissant sur le dos du peuple. Les Afghanes, les Iraniennes, les Saoudiennes, les Yéménites etc. en savent quelque chose, hélas !
Pourtant c’est l’un des commandements du Décalogue : « Tu n’invoqueras pas en vain le Nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque en vain son Nom » (Ex 20,7).
Couvrir les ambitions de Poutine par l’encens et l’or des liturgies orthodoxes, soumettre les femmes par l’imposition d’un Coran ou d’une charia écrite de mains d’hommes, bénir les croisades, les dictatures de tous poils, justifier les pires crimes au nom de la défense d’une Église… : nous n’en avons pas fini avec cette hypocrisie religieuse qui à force de génuflexions et de prières finit par lapider l’innocent et crucifier le prophète.
L’Église orthodoxe russe notamment doit renoncer à la théorie de la « symphonie des pouvoirs » symbolisée par l’aigle bicéphale présent sur tous les drapeaux derrière Poutine (tout comme l’Église de Rome a fini par renoncer à la « théorie des deux glaives », qui subordonnait le pouvoir temporel au pouvoir spirituel, l’empereur au pape). Selon cette théorie, le patriarche de Moscou s’occupe des âmes pendant que le tsar s’occupe des corps, et les deux pouvoirs marchent main dans la main pour établir le royaume de Dieu sur la terre.
Le premier rôle des chrétiens est donc de dénoncer toute instrumentalisation de leur foi, qui n’est pas au service d’Hérode, ni de Pilate.
2. Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent (Ps 85,11)
À l’Épiphanie, les mages pratiquent l’amour en offrant leurs cadeaux, mais ils acceptent de faire pour cela une « opération vérité » : ils reconnaissent que non, les astres ne sont pas de minis-dieux dictant nos destinées. D’ailleurs l’étoile des mages s’efface à Jérusalem devant la lecture de la Bible, bien plus éclairante pour trouver le Messie que la lumière des astres. Et quand l’étoile réapparaît, c’est pour valider en quelque sorte l’interprétation biblique, et reconnaître que c’est elle qui a donné la bonne direction, pas l’astrologie ! Pas d’amour sans faire la vérité sur nos pratiques idolâtres…
À l’inverse, la pax romana qu’Hérode maintenait par la force en Israël était une paix injuste, extorquant impôts et taxes au petit peuple pour enrichir les puissants, les collabos, foulant aux pieds l’identité et la culture juive ne reconnaissant que YHWH comme empereur… Pas de paix sans justice !
Le risque est grand de vouloir résoudre la guerre en Ukraine par une lâcheté organisée : pour ‘avoir la paix’, l’Occident imposerait à l’Ukraine de renoncer à retrouver ses frontières garanties par le droit international. Or juifs et chrétiens ne cessent de proclamer avec le psaume 85 : « justice et paix s’embrassent ». Autrement dit : pas de paix sans justice, pas de justice sans paix. Si la paix est injuste, comme le fut celle après 1870 ou 1918, elle nourrira rancœurs, colères et sentiments de revanche. C’est peut-être l’erreur du monde en 1991, lors de la dislocation de l’empire soviétique : les puissants ont vite réparti les peuples entre des lignes dont on peut douter aujourd’hui de la pertinence totale.
Mais depuis, il y a eu le mémorandum de Budapest, les accords de Minsk, et les obligations du droit international pour garantir les frontières actuelles, sauf libre volonté de tous les pays concernés. Accepter que ces droits soient bafoués préparerait une paix sans justice dans un engrenage de violence à venir ensuite. D’un côté comme de l’autre. Sans compter que cela ouvrirait la voie à d’autres coups de force pour s’emparer violemment de territoires convoités (Taiwan, Arménie, Sahel, États baltes…).
Le psaume qui unit justice et paix unit également amour et vérité : « Amour et vérité se rencontrent ». Pas d’amour sans vérité : les chrétiens se battent pour que les mensonges russes (et ukrainiens s’il y en a) soient démasqués. Dire la vérité sur la nature du régime de Poutine, sur la compromission des orthodoxes russes, sur les crimes de guerre commis par les soldats et le pouvoir russe etc. est au cœur de la mission prophétique de notre Église. On peut quelquefois regretter la trop prudente diplomatie vaticane qui n’ose pas assez élever la voix en la matière [2]. Le précédent du silence pontifical sur les déportations des juifs devrait pourtant nous pousser à dire la vérité sur ce qui se passe sur le terrain…
Pas d’amour sans vérité, donc. Pas de vérité sans amour non plus : nous ne prêchons pas la haine, ni la revanche, mais la justice dans la vérité.
Les Églises de l’Est doivent raconter la vérité sur leurs peuples, et ne pas céder à la mythologisation de l’histoire opérée par le pouvoir russe ou d’autres pouvoirs locaux.
3. Pratiquer l’amour des ennemis, jusqu’au pardon
Nos mages évitent soigneusement Hérode pour rentrer chez eux, car ils savent que ce sera le conflit ouvert s’ils repassent devant lui. Comme disait Sun Tzu dans l’art de la guerre, le meilleur moyen d’être en paix est d’éviter la guerre autant que possible.
À l’inverse, Hérode voit en Jésus un ennemi et n’hésite pas à massacrer tous les nouveau-nés de la région pour éliminer ce rival.
Les chrétiens ont à cœur dans les conflits de ce temps de ne pas diaboliser l’ennemi, quel qu’il soit, de laisser ouverte la porte à la réconciliation (après), de pratiquer l’amour des ennemis sans renoncer au combat pour la justice. Rappelons à tous sans nous lasser qu’aimer nos ennemis n’est pas approuver leurs injustices, leurs crimes. C’est croire que leur dignité d’enfant de Dieu n’est pas effacée mais salie par leurs actes. C’est vouloir réveiller en eux cette dignité en leur tendant l’autre joue, la joue intacte, comme un miroir, la joue non offensée pour qu’eux-mêmes retrouvent en eux l’image divine ensevelie sous les décombres du mal commis.
Les chrétiens ont ainsi déjà témoigné, en Afrique du Sud, au Rwanda, et même en Europe entre Allemands et Français, que la réconciliation est toujours possible, à condition que vérité soit faite sur les exactions perpétrées.
Ce n’est peut-être pas possible pour les générations actuellement en guerre au vu des atrocités commises, mais elles doivent le préparer pour leurs enfants et petits-enfants.
4. Tenir à l’universalisme chrétien
Hérode n’est intéressé que par le Roi des juifs. Les mages cherchent celui à qui même les astres obéissent. Le premier veut rester maître de son territoire. Les seconds quittent leur pays pour chercher le vrai Dieu, le Dieu de tous. La tradition a raison de décrire la composition de cette ambassade comme universelle (selon la géographie de l’époque) : un Africain (Balthazar), un asiatique (Gaspard), un Européen (Melchior).
Le Messie nouveau-né fait éclater les prétentions nationalistes étroites. Il est le roi de l’univers, pas seulement de Judée. Autrement dit, les valeurs du christianisme évoquées plus haut sont universelles. Ni occidentales, ni africaines, ni asiatiques : pour tous les peuples, toutes les cultures, tous les régimes politiques. Ne pas instrumentaliser le Nom de Dieu s’impose à tous. Conjuguer amour et vérité, justice et paix est le devoir sacré de toute l’humanité, depuis l’ONU jusqu’au Liechtenstein. Aimer nos ennemis jusqu’à la réconciliation est le défi lancé aux Russes comme Nord-coréens, aux Chinois comme aux Européens. Ce ne sont pas des valeurs occidentales seulement. L’Épiphanie manifeste la dimension universelle du message du Christ, né au Proche-Orient, mûri en Europe, adopté par l’Afrique, promis à l’immense Asie.
Ne renonçons pas à notre universalisme sous prétexte du respect de chaque culture ! Car alors le relativisme ne serait pas loin. Et le relativisme ouvre la porte à toutes les injustices, car ce que vous trouvez mal ici sera déclaré bien ailleurs…
Finalement, l’Épiphanie est une fête très politique !
Elle appelle les chrétiens à jouer leur rôle en temps de guerre, à ne pas déserter le témoignage rendu aux quatre valeurs ci-dessus. Elle appelle tous les hommes de bonne volonté à s’examiner loyalement pour entrer en discussion avec l’ennemi. Le Messie adoré par les Mages n’est-il pas venu inaugurer un monde nouveau, où selon la prophétie de Michée : « de leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Mi 4, 3) ?
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[1]. https://preghieraperlapace.santegidio.org/pageID/31533/langID/fr/text/4021/Emmanuel-Macron-au-Cri-de-la-Paix.html
[2]. La dénonciation la plus nette est celle du mercredi 23 novembre dernier. Lors de son audience hebdomadaire, le pape François a comparé le « martyre de l’agression » du pays par la Russie à la famine provoquée en Ukraine par Staline au début des années 1930, aussi appelée « génocide du Holodomor », qui a fait de 2 à 5 millions de victimes parmi les ukrainiens. L’Église orthodoxe russe est toujours restée muette sur ce crime…
Lectures de la messe
Première lecture
« La gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Debout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuée obscure couvre les peuples. Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux alentour, et regarde : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche. Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. En grand nombre, des chameaux t’envahiront, de jeunes chameaux de Madiane et d’Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens ; ils annonceront les exploits du Seigneur.
Psaume
(Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 10-11, 12-13)
R/ Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi. (cf. Ps 71,11)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Deuxième lecture
« Il est maintenant révélé que les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse » (Ep 3, 2-3a.5-6)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères, vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
Évangile
Nous sommes venus d’Orient adorer le roi (Mt 2, 1-12) Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient, et nous sommes venus adorer le Seigneur. Alléluia. (cf. Mt 2, 2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Patrick BRAUD