La venue. Quelle venue ?
La venue. Quelle venue ?
Homélie pour le 1° Dimanche de l’Avent / Année A
27/11/2022
Cf. également :
L’Apocalypse, version écolo, façon Greta
Gravity, la nouvelle arche de Noé ?
Ce déluge qui nous rend mabouls
L’évènement sera notre maître intérieur
L’évènement du jardin de Milan
Au IV° siècle, Augustin traverse une grave crise intérieure. Avec sa concubine, il a déjà eu un enfant, mais sa vie de couple non engagé le laisse insatisfait. Il a traîné dans tous les milieux interlopes de Milan, et particulièrement dans le groupe très fermé des Manichéens. Mais il a du mal à croire Dieu du Mal… Et sa vie de plaisirs (ripailles, aventures, soûleries) lui laisse un goût amer en bouche.
Je disais et je pleurais dans toute l’amertume d’un cœur brisé. Et tout à coup j’entends sortir d’une maison voisine comme une voix d’enfant ou de jeune fille qui chantait et répétait souvent : « Prends et lis ! (« Tolle et lege ») ; prends et lis ! »
Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai sérieusement à me rappeler si c’était un refrain en usage dans quelque jeu d’enfant ; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Je réprimai l’essor de mes larmes, et je me levai, et ne vis plus là qu’un ordre divin d’ouvrir le livre de l’Apôtre, et de lire le premier Chapitre venu. (…)
Je revins vite à la place où Alypius était assis ; car, en me levant, j’y avais laissé le livre de l’Apôtre. Je le pris, l’ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux : « Ne vivez pas dans les festins, dans les débauches, ni dans les voluptés impudiques, ni en conteste, ni en jalousie ; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs » (Rm 13,11-14). Je ne voulus pas, je n’eus pas besoin d’en lire davantage. Ces ligues à peine achevées ; il se répandit dans mon cœur comme une lumière de sécurité qui dissipa les ténèbres de mon incertitude.
Saint Augustin, Confessions VIII, 12 n°29.
Il suffit parfois de la voix d’un enfant dans le jardin voisin (« Tolle et lege ») pour que l’imprévu fasse irruption et change le cours d’une vie en un instant.
Ce jour-là, on peut dire que le Fils de l’homme est venu dans la vie d’Augustin. Il datera symboliquement sa conversion au Christ de ce jour où il a laissé un texte de la Bible – notre deuxième lecture de ce dimanche (Rm 13,11-14) ! – devenir une parole percutante, écrite spécialement pour lui, le bouleversant de fond en comble.
Ce fameux « Tolle et lege » est devenu l’archétype de bien des conversions flash qui, depuis Saül sur la route de Damas, parsèment l’histoire de l’Église de ces renversements subits où quelque chose d’unique arrive dans l’existence de quelqu’un et le transforme instantanément : la confession de Charles de Foucauld dans une église parisienne par l’abbé Huvelin, la vue de vieillards à l’agonie dans les rues de Calcutta pour Mère Teresa, le chant du Magnificat derrière un pilier de Notre-Dame de Paris pour Claudel, le soupir de son père devant les chaussons de Noël dans la cheminée pour la petite Thérèse, la découverte de la Bible dans une malle chinoise par des lettrés coréens etc.
Comme pour nous, il y a des évènements qui font date, dans lesquels nous reconnaissons après coup la venue du Christ en nous.
C’est l’une des interprétations possibles de notre évangile de ce dimanche (Mt 24,37-44), annonçant la venue du Fils de l’homme :
« Ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. (…) Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ».
Pour Augustin comme pour les autres, le Fils de l’homme est venu jusqu’à lui à partir de ce Tolle et lege singulier.
Les mystiques ont longuement développé cette intuition au cours des siècles : la venue du Fils de l’homme peut se réaliser en moi, aujourd’hui. C’est le château intérieur de Thérèse d’Avila, la vive flamme d’amour de Saint Jean de la Croix, la naissance du Verbe en nous des mystiques rhénans (Tauler, Eckhart, Suso), la déification des starets orthodoxes, l’union à Dieu des béguines (Hildegarde von Bingen, Hadewith d’Anvers).
Autrement dit : l’Avent, c’est aujourd’hui ! Il nous est possible, en laissant l’Esprit du Christ devenir notre intime, de goûter la venue du Fils de l’homme en toutes choses, dès maintenant.
Les 4 venues du Fils de l’homme
La première venue du Fils de l’homme est bien sûr l’Incarnation, la venue en notre chair.
La deuxième venue est celle dont parle notre évangile, du moins en première interprétation : à la fin (= l’accomplissement) des temps, lorsqu’il viendra juger les vivants et les morts comme nous le rappelle le Credo.
Comme ces deux venues sont très loin de nous (la probabilité pour nous de voir le retour ultime du Christ est… infime !), les chrétiens ont vite réalisé que pour chacun d’entre eux, il y a une rencontre assez probable du Christ venant à nous : notre propre mort. L’eschatologie alors été remplacée en pratique dans l’Occident du Moyen Âge par « l’art de bien mourir », c’est-à-dire la préparation de cette venue personnelle du Fils de l’homme qu’est notre mort. Loin de l’euthanasie contemporaine, la « bonne mort » du Moyen Âge était l’art de cultiver la conscience d’être fragile et éphémère, et de mettre sa vie en ordre sans tarder, car la mort pouvait survenir à tout moment. C’est la troisième venue du Fils de l’Homme.
La quatrième venue du Christ est celle d’Augustin, celle que les mystiques de tous les âges ont désirée et recherchée : l’union intime avec le Christ, la naissance du Verbe en nous.
Intéressons-nous à cette quatrième venue.
Dans notre Évangile, Jésus semble la lier à l’arrivée d’un évènement extraordinaire : le déluge, le voleur. La venue du Fils de l’homme en nous est toujours médiatisée par un évènement : comment reconnaître celui-ci lorsqu’il survient ? Comment discerner parmi tout ce qui nous arrive ce qui est signe du Christ qui s’approche ? Ce qui est porteur d’une communion profonde avec lui ? Il y a tant de bruit et de fureur autour de nous… Les faits divers s’amoncellent et disparaissent, les grands titres des journaux télévisés ne changent pas forcément notre proximité avec le Christ, les rumeurs des réseaux sociaux n’ont pas toutes le même impact. Les évènements extraordinaires de ma vie ne sont pas tous porteurs d’une signification spirituelle etc.
Proposons ici cinq critères de discernement auquel un évènement doit satisfaire pour pouvoir médiatiser la venue du Fils de l’homme en nous [1] : la surprise, l’imprévu, l’altérité, l’irréversible, le récit.
L’évènement est une surprise
Sinon c’est un fait attendu, la conclusion logique d’une série de forces en présence.
À tel point qu’on a voulu sauvegarder le potentiel de nouveauté cachée en toute naissance par exemple en l’appelant « heureux évènement », alors qu’elle est le plus souvent programmée, voire déclenchée. Car se laisser surprendre par l’enfant nouveau-né est bien un enjeu parental : ces quelques kilos de chair et de sang ne sont pas que la résultante de nos désirs et de nos projections.
L’évènement est d’abord une surprise de la conscience : « Je ne m’y attendais pas ».
Pour discerner des évènements, il faut donc commencer par apprendre à être surpris ! Ce qui n’est pas loin de la capacité à s’étonner, être curieux de ce qui sort de l’ordinaire. Moïse est surpris par ce buisson qui brûle sans se consumer. Abraham est surpris de voir ce bélier pris par les cornes dans les ronces. Joseph est étonné du ventre de Marie qui s’arrondit sans qu’il y soit pour rien. Paul est littéralement désarçonné par cette lumière intérieure qui le bouleverse sur le chemin de Damas. Jésus lui-même est surpris par la foi du centurion romain, l’insistance de la femme hémorroïsse, ou l’universalisme de la libanaise qui réclame les miettes des petits chiens sous la table…
Parce qu’il est surprenant, l’évènement nous arrache à notre référentiel habituel ; il nous ouvre à une autre manière de voir le monde. Il est ce « jaillissement continu d’imprévisible nouveauté », comme aimait à le qualifier Bergson.
Divine surprise !
L’évènement est imprévisible
Sinon c’est le résultat d’un calcul.
Rabbi Zeira disait à des rabbis qui discutaient de l’arrivée du Messie en sa présence: « Je vous en prie, ne la rendez pas lointaine [par vos discours] car on nous a enseigné que trois choses peuvent arriver à l’improviste : le Messie, une trouvaille et la piqure d’un scorpion » (Traité Sanhedrin 97a).
Nulle programmation dans l’évènement : il jaillit, sans nécessité autre que lui-même. Ainsi la Création : pour Dieu, elle n’est pas nécessaire. Mais elle jaillit, librement, de la liberté divine, sans autre contrainte qu’elle-même. Beaucoup de nos rencontres humaines sont ainsi : non préparées, non nécessaires, elles nous frappent de plein fouet au moment où nous nous y attendons le moins. De la rencontre amoureuse à l’éblouissement spirituel, du choc de l’émotion artistique à la révélation provoquée par une lecture, qui aurait pu prédire que tel livre, telle musique, tel visage, deviendrait sa source d’inspiration, son mari, sa femme, son ami, son maître à penser ?
La théorie du chaos nous enseigne qu’il y a deux formes d’imprédictibilité. Quand nous n’avons pas toutes les données ni toute la puissance de calcul nécessaire, même s’il y a des lois précises, leurs résultats nous échappent. On parle alors de chaos déterministe. En théorie, il est possible de prévoir, mais en pratique, c’est trop compliqué et trop sensible pour avancer des conclusions certaines.
Mais il existe d’autres situations où, structurellement, il nous est impossible de prédire ce qui va arriver. En mathématiques, des courbes divergent sans qu’on puisse à l’avance savoir vers quelle valeur elles le feront (bifurcation de Feigenbaum). En physique quantique, il est impossible de prédire en même temps la vitesse et la position d’une particule (principe d’incertitude d’Heisenberg). On parle alors de chaos indéterministe, c’est-à-dire d’une impossibilité structurelle d’annoncer ce qui va se passer.
L’évènement au sens biblique relève bien sûr de cette seconde catégorie : il surgit, sans qu’on puisse l’annoncer, tel Cyrus permettant aux juifs exilés de revenir à Jérusalem. En plein exil, qui aurait parié sur un roi perse pour revenir de Babylone ? En plein désert, quel hébreu aurait parié sur la manne pour nourrir le peuple ? Sur les cailles ? Et qui aurait pu imaginer que le grand Dieu d’Israël irait s’incarner dans un nourrisson d’un obscur village de la Galilée méprisée… ?
Discerner les évènements nous demande donc de guetter ce qui dépasse nos prévisions, ce qui déborde nos calculs, ce qui ne faisait pas partie de nos stratégies initiales.
L’évènement est signe d’altérité
Sinon c’est le train-train qui continue.
Le mot évènement dit bien qu’il vient d’ailleurs : ex-venire. Il atteste qu’il y a un au-dehors de notre système ordinaire. Et dans la Bible, il est le signe du Tout-Autre qui se manifeste tout proche.
Grâce à l’évènement, nous découvrons qu’il y a un autre monde possible : d’autres relations (amoureuses, amicales, intellectuelles etc.), d’autres peuples, d’autres lectures, musiques, danses, peintures ; d’autres infinis à explorer…
L’évènement est d’ailleurs et d’autrui. S’il « arrive », c’est que nous n’en sommes pas les auteurs ni les acteurs. Notre action ne sera jamais qu’une réponse : il a toujours déjà pris les devants. Pour qui ne pense la liberté qu’en termes d’autonomie et d’indépendance, l’évènement est une épreuve. Par définition, il n’est pas choisi, il vient d’ailleurs. En langage stoïcien, il est toujours du mauvais côté, de celui des « choses qui ne dépendent pas de nous » et qui, à ce titre, troublent la liberté. Mais puisque la vie est pleine d’évènements, et que de plus ils ne sont pas tous malheureux, ne faut-il pas plutôt s’efforcer de déchiffrer le sens, pour la liberté, de cette altérité qui vient sans cesse déranger son autonomie ?
Parce qu’il nous révèle une altérité inconnue, l’évènement est un appel à ouvrir notre cœur et notre intelligence à ce que nous ne connaissions pas auparavant.
L’évènement est irréversible
Sinon il n’est qu’un feu de paille sans lendemain.
Le surgissement de l’évènement marque une frontière : il y a un avant et un après. Il nous marque au fer rouge pour transformer radicalement nos manières de vivre, penser, consommer, travailler, aimer. C’est toute la différence entre le touriste et le missionnaire. Le touriste trouve le pays très joli, il prend des photos, il en parle savamment à son retour, mais en réalité il ne change rien à sa vie d’avant. Il ne fait qu’ajouter à son tableau de chasse. Le missionnaire est bouleversé par la culture de l’autre, au point souvent d’apprendre sa langue, ses mœurs, et de vivre avec lui, comme lui.
Irréversible, l’évènement ne se répète pas, sinon c’est de la mécanique, ou un symptôme. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », disait déjà le vieil Héraclite…
Il y a de l’irréversible (au sens positif) dans l’évènement biblique : rien ne sera plus comme avant pour Paul après le chemin de Damas ; Sarah la stérile sera enceinte après la visite surprise des trois voyageurs ; Marie de Magdala suivra Jésus jusqu’à la croix après avoir été guérie etc.
Si l’évènement ne change rien dans nos vies après, ce n’est pas un évènement, c’est un fait divers. Et les faits divers peuplent inutilement les journaux télévisés en se faisant passer pour importants.
L’évènement appelle notre récit
Sinon, il demeure enfoui dans l’inconscient personnel et collectif.
Le récit permet de donner un sens à ce qui est arrivé de manière surprenante, imprévisible, hors normes, irréversible. Ce besoin de raconter les évènements pour les inscrire dans une histoire et ainsi leur donner du sens est à la racine de l’écriture biblique. Sans ces textes, les rencontres extraordinaires d’Abraham à Moïse, de David à Marie, seraient cachées, oubliées, stériles.
Si je ne raconte pas ce qui m’est arrivé, je ne suis qu’un bateau ivre ballotté au gré des vagues contradictoires. Les Confessions de Saint Augustin ont marqué en Occident le début de ce genre littéraire où un auteur se raconte pour comprendre la cohérence de son parcours personnel et collectif. Écrit à l’époque du déclin de l’empire romain, il est frappant de voir combien le récit d’Augustin nous permet de comprendre l’effondrement à venir, et nos propres déclins …
Parce qu’il fait brèche dans l’ordinaire, l’évènement rend possible une autre intelligibilité de mon histoire. Si personne ne raconte la Shoah, elle n’aura servi à rien et la Bête de l’antisémitisme réapparaîtra, sous une forme sous une autre. Si le romancier n’écrit pas ses bouquins, tout un pan de la conscience contemporaine ne sera pas exploré. Si nous ne racontons pas l’évènement de l’élection de Jean-Paul II en pleine crise communiste, nous ne comprendrons rien au conflit actuel avec la Russie etc.
Raconter un évènement, c’est le situer rétrospectivement dans une séquence causale intelligible, le mettre à la première personne, c’est-à-dire l’assumer comme sien, et l’inscrire dans une trame temporelle qu’il contribue alors à orienter. En hébreu, évènement et parole se disent par le même terme : davar. Tant que l’évènement n’est pas venu à la parole, tant que la parole n’est pas elle-même devenue évènement, le premier reste un fait brut, sinon brutal, la seconde risque l’insignifiance et le bavardage.
Cette rupture que l’évènement opère entre le passé et l’avenir, au point de « faire date », n’est pas déchiffrable en l’instant. Même si l’évènement est spectaculaire, nous ne pouvons jamais saisir son sens sur le fait, ni le dominer de surplomb ; nous ne savons jamais sur le moment les promesses ou les menaces qu’il renferme : l’évènement, comme Dieu, ne se laisse voir que de dos. Il faut du temps, de la rumination, de la prière, pour qu’ensuite, par le récit, de possibles interprétations de ce qui est arrivé se fassent jour et éclairent notre avenir à partir de ce point singulier de notre histoire.
Parce qu’il est source d’intelligibilité, l’évènement ouvre notre compréhension du monde à d’autres possibles, et c’est en trouvant les mots pour le dire que nous en faisons un aiguillage efficace et sûr.
L’évènement du jardin de Milan a bouleversé la vie d’Augustin.
Comme pour lui, le Fils de l’homme vient aujourd’hui frapper à notre porte.
Comment l’entendre ? Comment lui ouvrir ?
Apprenons à discerner les évènements des faits divers, à écouter dans ces évènements l’appel à changer de vie qu’ils recèlent, en racontant ce qui nous est arrivé…
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[1]. Je m’inspire ici librement de l’excellent article : La grâce du possible. Quand l’imprévu bouscule nos attentes, Dossier du numéro CHRISTUS N°198 Avril 2003
Cf. https://www.revue-christus.com/article/la-grace-du-possible-866
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Parole d’Isaïe, – ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem.
Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Ils diront : « Venez ! montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. » Oui, la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du Seigneur.
Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre.
Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur.
PSAUME
(Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9)
R/ Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur. (cf. Ps 121, 1)
Quelle joie quand on m’a dit :
« Nous irons à la maison du Seigneur ! »
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus,
les tribus du Seigneur.
C’est là qu’Israël doit rendre grâce
au nom du Seigneur.
C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
« Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais ! »
À cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : « Paix sur toi ! »
À cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.
DEUXIÈME LECTURE
« Le salut est plus près de nous » (Rm 13, 11-14a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères, vous le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ.
ÉVANGILE
Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)
Alléluia. Alléluia. Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut. Alléluia. (Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Patrick BRAUD