Anticiper la joie promise
Anticiper la joie promise
Homélie du 3° Dimanche de l’Avent / Année C
12/12/2021
Cf. également :
La joie parfaite, et pérenne
Un baptême du feu de Dieu ?
Faites votre métier… autrement
Éloge de la déontologie
Du feu de Dieu !
Le Verbe et la voix
Gaudete : je vois la vie en rose
Le baptême du Christ : une histoire « sandaleuse »
Qu’est-ce qui peut nous réjouir ?
Laissez le présent ad-venir
Avance sur salaire
La pratique est bien connue dans les entreprises qui emploient des salariés à hauteur du SMIC. Vers la fin du mois, certains viennent trouver leur chef : ‘je n’arrive pas à boucler le mois. Je voudrais demander une avance sur salaire pour passer ce cap difficile’. Cette demande d’avance sur salaire est légale. L’employeur peut certes s’y opposer, mais il peut également faire un geste pour anticiper ainsi le versement mensuel à venir.
Dans notre première lecture (So 3, 14-18a), le prophète Sophonie pratique en quelque sorte une avance sur salaire, ou plutôt une avance sur la joie qui va bientôt faire exulter Jérusalem : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur ».
Le propos du prophète est révolutionnaire : réjouissez-vous, non du passé, mais de ce qui va arriver (le retour d’exil et la splendeur retrouvée de Jérusalem) et qui déjà transforme ainsi votre présent !
Déterminisme
Ce rapport biblique au temps – unique, absolument original – conteste nos représentations habituelles. Avec Marx, nous avions appris que les rapports de force socio-économiques étaient le vrai moteur de l’histoire – disait-on – et que le présent n’est que l’inexorable conséquence des mécanismes économiques. Avec Freud, on a failli croire que notre passé individuel – dès le ventre maternel – surdéterminait notre santé, nos pathologies, au point de concevoir la guérison comme un voyage immobile – sur le divan – dans notre petite enfance.
Avec Newton, Galilée et la mécanique céleste, on se mit à rêver d’établir les lois universelles gouvernant toutes choses. Si bien que Laplace pouvait dire qu’une intelligence – ou un démon ! - qui aurait toutes les lois et les conditions initiales pourrait prévoir n’importe quel événement à n’importe quel moment de l’histoire : « Une intelligence qui, à un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était suffisamment vaste pour soumettre ces données à l’analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux » [1].
Bref, nous étions devenus déterministes à notre insu ! Le présent et le futur étaient soi-disant déterminés par le passé.
L’avenir n’est pas écrit
Heureusement, des mathématiciens montrèrent très vite que la connaissance des lois ne garantit pas toujours la possibilité de prédire l’avenir. Poincaré établit qu’un système gravitationnel à 3 corps est imprévisible sur le long terme (1890) [2]. Et puis est arrivé Planck (1900) avec sa mécanique quantique : plus rien n’était sûr, mais plutôt probable. Et Heisenberg enfonçait le clou (1927) en démontrant son principe d’indétermination selon lequel on ne peut connaître avec précision la position et la vitesse d’une particule en même temps [3]. Lorenz et ses équations météorologiques ont fait de même en 1963 en établissant l’incertitude des prévisions météo (dire le temps qu’il a fait est déjà une aventure pour le présentateur télé… alors, garantir absolument la météo du lendemain ou à 3 mois, quelle gageure !). Feigenbaum a étudié de curieuses bifurcations mathématiques imprévisibles, alors qu’on connaît parfaitement l’équation de la courbe (1975) ! La bifurcation de Feigenbaum [4] est devenue le symbole de l’incertitude au cœur des lois.
Gleick a construit une théorie du chaos déterministe (1987), redonnant ainsi une chance à l’événement imprévisible d’arriver même dans les systèmes les mieux ficelés. Prigogine (Prix Nobel de chimie en 1977) a étudié les systèmes dissipatifs irréversibles. Ces systèmes se comportent comme s’ils étaient face à une bifurcation et pouvaient y effectuer un ‘choix’ non déterminé, l’enchaînement de ces ‘choix’ finissant par écrire une histoire qui n’est pas déductible des conditions initiales du système. En 1931, le théorème d’incomplétude de Gödel établissait déjà qu’il y a des énoncés indécidables, c’est-à-dire ni démontrables ni réfutables; du coup la notion de vérité devient toute relative…
Bref, le déterminisme des siècles précédents en a pris un coup ! Le démon de Laplace est nu…
Nous voilà désormais condamnés à tâtonner dans un monde incertain, complexe (Edgar Morin), où ce qui se passera demain ne peut plus être déduit de ce qui s’est passé hier.
Souviens-toi de ton futur !
Cette vision non-déterministe du monde aurait de quoi encourager Sophonie ! Alors que le peuple est déporté à Babylone, il ose l’inviter à se réjouir par avance de sa libération (improbable au moment où il parle) ! Alors que Jérusalem a été dévasté, il l’invite à tressaillir d’allégresse car – Sophonie en est sûr – le salut vient au-devant d’elle pour la restaurer dans toute sa gloire.
Les rabbins nous le redisent de génération en génération : « souviens-toi de ton futur ! » C’est ce que tu vas devenir qui donne forme au présent et non l’inverse. C’est ta vocation divine qui transforme ton humanité et non l’inverse. C’est ton futur qui reflue vers toi pour t’ajuster à sa réalisation. Tel un mascaret qui remonte le cours du fleuve à contre-courant lors de la marée haute, l’espérance de Sophonie renverse les pessimismes issus des défaites passées. Elle ouvre le présent d’Israël à plus grand que lui-même. Elle change la perception du passé, car Dieu peut en faire un signe de la gratuité de son salut, au lieu d’un poids de culpabilité à traîner encore et encore. Jean-Baptiste au désert reprendra cette anticipation du salut qui vient en désignant Jésus comme le royaume de Dieu déjà à notre rencontre.
Si on appliquait cette conception du temps à la justice humaine, elle deviendrait restauratrice et non pas punitive. Si on apprenait à se réjouir par avance de ce qui n’est pas encore là, notre cœur s’ouvrirait à des possibles insoupçonnés, et les ferait advenir. Car c’est la magie des prophéties bibliques : elles provoquent ce qu’elles annoncent, elles ouvrent le présent à ce qui vient, elles changent le passé pour le rendre compatible avec l’événement de grâce.
Les déterministes prolongent le passé pour comprendre le présent et essayer de prédire le futur. Un peu comme on prolonge une courbe mathématique d’après son équation. Les non-déterministes – dont nous sommes – ne nient pas le poids de ces mécanismes. Mais la lourdeur des forces en présence ne suffit pas à tuer leur espérance : Dieu est capable de faire du neuf, du radicalement imprévisible. Qui aurait pu prévoir que la déportation à Babylone prendrait fin grâce à Cyrus, roi de Perse païen ? Qui aurait pu imaginer que la Shoah déboucherait finalement sur le retour des juifs en un Israël ressuscité ? Le raisonnement est à prolonger pour l’Église catholique : qui peut savoir où la conduira la crise majeure des abus sexuels ? Dieu est capable de faire de cette épreuve une renaissance, à travers la purification nécessaire.
Appliquez encore cette vision du temps aux parcours de vie personnelle de chacun. Ce que vous avez été, subi, infligé, donné, gardé… ne conditionne pas définitivement celui que vous allez devenir. Votre passé ne vous enferme pas. Plus encore : à l’appel de Sophonie, vous pouvez exulter par avance de la libération qui vient vers vous. Vous pouvez-vous réjouir par avance de l’inattendu qui est devant vous. Vous pouvez tressaillir d’allégresse à l’approche d’un salut qui vient à votre rencontre. Ce salut vient de l’avenir, car il n’est pas la prolongation ou la résultante des actions d’autrefois. C’est en cela qu’il est gratuit, gracieux : Dieu le donne sans regarder en arrière.
Isaïe le proclame avec force : « Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine » (Is 1, 18). Autrement dit : le pardon est déjà l’anticipation eschatologique du monde nouveau où tout est réconcilié en Dieu. Véritable bifurcation dans nos histoires personnelles et collectives, le pardon – de Gandhi à Mountbatten, de Mandela à De Klerk, de Maïti Girtanner à son ex-bourreau nazi etc. – est capable de nous ouvrir à l’avenir auquel Dieu nous appelle.
Anticiper la joie promise
La Bible fourmille de ces moments étonnants la plus grande menace n’empêche pas le croyant de louer, exulter, de se réjouir par avance. On pense évidemment aux trois juifs exilés que le roi Nabuchodonosor précipite dans le feu pour les forcer à adorer sa statue (Dn 3). Du cœur de la fournaise – alors que tout va mal et semble perdu – monte alors la louange sur leurs lèvres, irrationnelle, sauf à croire que Dieu est déjà en train de les sauver malgré les apparences : « Ces trois hommes, Sidrac, Misac et Abdénago, tombèrent, ligotés, au milieu de la fournaise de feu ardent. Or ils marchaient au milieu des flammes, ils louaient Dieu et bénissaient le Seigneur. Azarias, debout, priait ainsi ; au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit : ‘Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères, loué sois-tu, glorifié soit ton nom pour les siècles ! […] L’ange du Seigneur était descendu dans la fournaise en même temps qu’Azarias et ses compagnons ; la flamme du feu, il l’écarta de la fournaise et fit souffler comme un vent de rosée au milieu de la fournaise. Le feu ne les toucha pas du tout, et ne leur causa ni douleur ni dommage. Puis, d’une seule voix, les trois jeunes gens se mirent à louer, à glorifier et à bénir Dieu en disant : ‘Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères : à toi, louange et gloire éternellement ! (…) »
Jésus reprendra cette disposition spirituelle pour en faire le cœur des Béatitudes : « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. » (Lc 6, 22 23)
Comment demeurer dans la joie alors que l’épreuve nous consume ? En nous appuyant fermement sur l’espérance que notre avenir en Dieu est plus important que notre présent ou notre passé, qu’il les façonne pour notre salut. D’où la recommandation de Paul d’être toujours dans la joie : « Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse » (1 Th 5, 16 17). « Demeurez dans la joie du Seigneur » (Ph 3, 1). Et Pierre renchérissait : « Aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves » (1 P 1, 6).
D’où la joie des premiers martyrs chrétiens des trois premiers siècles qui chantaient dans l’arène romaine au moment où l’on lâchait les fauves. Plus tard, François d’Assise retrouvera cette veine spirituelle pour chanter la joie parfaite, celle qui naît de l’avenir même au cœur de la détresse la plus grande :
« Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu’il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en ! » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu’il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu’à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d’injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite ».
C’est ce que les théologiens appellent fort justement l’anticipation eschatologique : il est possible d’accueillir la joie promise dès maintenant, quel que soit notre passé, notre présent. Car notre avenir reflue sur ce que nous vivons actuellement, tel le mascaret qui remonte le fleuve.
La liturgie est le lieu par excellence où nous pouvons déjà savourer un avant-goût du bonheur promis. « Dans la liturgie terrestre, nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle ; avec toute l’armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l’hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur communauté ; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus Christ, jusqu’à ce que lui-même se manifeste, lui qui est notre vie, et alors nous serons manifestés avec lui dans la gloire » (Vatican II, SL 8).
Poussons donc des cris de joie avec Sion, en ce temps de l’Avent où la venue du Christ en nous ouvre de nouveaux possibles et nous éveille à notre vocation ultime !
Apprenons à nous réjouir en tout temps, même et surtout au feu de l’épreuve.
[1]. Pierre-Simon Laplace, Essai philosophique sur les probabilités, 1814.
[2]. Les équations de Newton appliquées à ces trois corps conduisent à une équation différentielle impossible à résoudre. En effet, il manque des intégrales premières, c’est à dire des fonctions gardant une valeur constante le long de chaque trajectoire, et la seule connaissance de l’Énergie, de la Quantité de mouvement, et du Moment cinétique ne suffisent pas pour résoudre l’équation: le problème n’a pas de solution exacte.
[3]. Mathématiquement, cela revient à dire que l’incertitude sur la position (Δx) et l’incertitude sur la vitesse (Δp) ne peuvent être infiniment petites à la fois : Δx × Δp ⩾ h/2π (h = constante de Planck).
[4]. Soit la suite (qui peut représenter par exemple l’évolution d’une population de lapins !) : xn+1 = rxn(1-xn). La courbe de Feigenbaum étudie les valeurs de convergence possibles de la suite en fonction du taux r. Au-delà d’une certaine valeur de r, la suite a 1, puis 2, puis 4 etc. valeurs d’équilibre possibles, et très vite c’est le chaos ! Impossible de prévoir vers quelle valeur cette courbe va bifurquer en réalité…
Lectures de la messe
Première lecture
« Le Seigneur exultera pour toi et se réjouira » (So 3, 14-18a)
Lecture du livre du prophète Sophonie
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis. Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur.
Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête. »
Cantique (Is 12, 2-3, 4bcde, 5-6)
R/ Jubile, crie de joie, car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël. (cf. Is 12, 6)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut
Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut.
« Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! »
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.
Deuxième lecture
« Le Seigneur est proche » (Ph 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
Évangile
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Alléluia. Alléluia. L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Alléluia. (cf. Is 6,1)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
Patrick BRAUD