L'homélie du dimanche (prochain)

23 mai 2021

La Trinité est notre programme social

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 10 h 30 min

La Trinité est notre programme social

Homélie pour la fête de la trinité / Année B
30/05/2021

Cf. également :

Trinité économique, Trinité immanente
Les trois vertus trinitaires
Vivre de la Trinité en nous
La Trinité, icône de notre humanité
L’Esprit, vérité graduelle
Trinité : Distinguer pour mieux unir
Trinité : ne faire qu’un à plusieurs
Les bonheurs de Sophie
Trinité : au commencement est la relation
La Trinité en actes : le geste de paix
La Trinité et nous

Un crâne dans le désert égyptien

La Trinité est notre programme social dans Communauté spirituelle 14683126-un-couple-caucasien-debout-dos-%C3%A0-dos-l-homme-et-la-femme-triste-dans-le-studio-silhouette-isol%C3%A9-sur-fUn jour, alors qu’il marchait dans le désert, Abba Macaire d’Égypte (IV° siècle) trouve un crâne au bord de la route. Le remuant avec son bâton, il lui dit : qui es-tu ?
Le crâne répondit : j’étais un prêtre païen.
Où es-tu maintenant ? continua Macaire.
Je suis dans les tourments, dit le crâne.
Quel type de tourments ?, demanda encore Macaire.
Et le crâne de répondre : voici la nature de notre tourment : nous ne pouvons nous voir les uns les autre face-à-face, car nous sommes collés dos-à-dos.

Autrement dit, je ne suis vraiment, authentiquement une personne que si je tourne mon visage vers les autres, si je les regarde dans les yeux et leur permet de regarder les miens. Le philosophe Emmanuel Levinas a écrit à ce sujet des pages inoubliables sur l’impératif éthique du visage d’autrui. D’où le tourment ultime, qui exprime la dissolution finale de la personne : ne pas pouvoir voir le visage de l’autre, ne pas être capable d’une relation.

Cette parabole de l’enfer où nous sommes dos-à-dos et non face-à-face illustre à merveille combien notre vision de l’être humain est influencée par notre représentation du divin. En termes savants, on parlerait des conséquences anthropologiques du théologique. Plus simplement : il s’agit de repérer que les croyants juifs ou musulmans n’ont pas la même conception de l’homme que les chrétiens, et que la différence est encore plus grande entre les trois monothéistes et les hindous, les bouddhistes ou les animistes sur ce point.

Icône de la TrinitéCar la révélation sur Dieu est – du même mouvement – une révélation sur l’homme, créé à son image et sa ressemblance. Si vous croyez que le face-à-face caractérise l’amour divin – ce qu’implique la Trinité – vous n’en tirerez pas les mêmes conséquences que ceux pour qui Dieu est Seul parce qu’il est Un. S’il est seul, pas de face-à-face en lui-même, ni même avec l’homme, car la distance est trop grande et la disproportion infinie. Le concile Vatican II écrit : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. […] Le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (GS 22,1). Il le fait non seulement par son message d’amour, de justice et de paix, mais par son être même de Fils de Dieu. Puisque cet homme était uni à Dieu comme jamais personne ne le fut et ne le sera, la communion vivante qui existe entre lui et celui qu’il appelle Abba change notre représentation de Dieu et de l’homme. Dieu n’est pas solitaire (sinon il ne serait pas amour en lui-même), et pourtant il est Un. Ainsi est la famille humaine : une et plurielle. L’être humain, créé à l’image de Dieu-Trinité, est donc trinitaire lui aussi. Notre vie familiale, mais également sociale, politique, économique, amicale etc. est structurée par ce principe trinitaire : devenir moi grâce à la communion avec l’autre, devenir nous grâce à l’amour qui unit sans séparation ni confusion.

Certains théologiens orthodoxes comme Nicolas Fedorov (1828-1903, ami de Dostoïevski) affirment audacieusement : « la Trinité est notre programme social ». Car il y a un lien essentiel entre notre représentation du divin et notre organisation sociale.


La vieille femme et l’oignon

Une des conséquences les plus importantes de la Trinité est que nous sommes faits pour la relation. De même que le Père et le Fils s’embrassent dans l’éternel baiser commun de l’Esprit, de même toute notre activité tend vers cette extase (amicale, amoureuse, sociale, politique, économique, artistique etc.) de la communion à autrui, jusqu’à ne faire qu’un avec lui, sans pour autant prendre sa place ou son identité. Nous sommes faits pour la relation, et les sciences humaines nous rappellent que nous sommes également faits par la relation, sans qui nous ne sommes plus humains.

Dostoïevski raconte dans « Les frères Karamazov » un conte populaire qu’il avait entendu sur une vieille femme et un oignon :

« Il était une fois une méchante vieille femme qui, se réveillant après sa mort, se retrouva dans un lac de feu. Son ange gardien, soucieux de faire tout son possible pour l’aider, ne pouvait se rappeler qu’une seule bonne action dans toute sa vie : elle avait une fois donné un oignon de son potager à une mendiante. Alors, prenant l’oignon, l’ange le tendit à la femme en lui disant de bien s’y accrocher, et commença à la tirer hors du feu. Cependant, la vieille femme n’était pas seule dans le lac. Voyant ce qui se passait, les autres commencèrent à s’agglutiner autour d’elle et à s’accrocher à elle, dans l’espoir d’être eux aussi tirés hors de la fournaise. Mais elle, à la fois paniquée et indignée, se mit à leur donner des coups de pied en criant : ‘allez-vous-en ! C’est moi qui suis tirée hors du lac, pas vous. C’est mon oignon, pas le vôtre’. Or, au moment précis où elle dit : ‘c’est le mien !’, l’oignon se fendit en deux et elle retomba dans le lac. Et, autant que nous le sachions, elle y est encore… »

Telle est l’histoire. Si elle avait dit : ‘c’est notre oignon’, est-ce que celui-ci n’aurait pas été assez fort pour tirer toutes les personnes hors du lac ? Mais en disant : ‘c’est le mien !’, elle niait son humanité essentielle, sa vraie personnalité à l’image et à la ressemblance de la Trinité, coupant sa relation aux autres, et coupant son oignon en deux !

L’offrande d’un oignon aurait pu suffire à sauver cette femme si elle avait accepté de partager son salut à d’autres.

C’est parce que Dieu est Trois en Un que chacun a besoin de l’autre pour être soi-même. Le salut passe par les autres, comme dans la Trinité la relation à l’autre définit chacun comme personne. Un programme économique trinitaire est donc un projet de circulation relationnelle où la marchandise est seconde à l’égard de ce qu’elle véhicule – souci, sollicitude, prévenance, agapè. Une économie trinitaire serait, de façon essentielle, une économie de création et de partage. Marx avait raison de dénoncer le fétichisme de la marchandise, lorsque celle-ci devient plus importante que la relation entre ceux qui l’échangent.


Le personnalisme chrétien

Là où les Grecs étaient marqués par l’être et la substance (l’en-soi des choses), le christianisme a forgé le concept de personne humaine, pour traduire cette vocation inaliénable à vivre comme Dieu-Trinité : en relation.

Prosopon / masque de théâtre grecLe mot que les conciles des quatre premiers siècles ont trouvé pour porter cette vocation relationnelle humaine est le mot de personne : prosopon en grec désignait le masque de théâtre (sopon) qui permettait à l’acteur de parler à son public en face de lui (pro) en incarnant son personnage. Le mot latin persona a repris cette étymologie : la personne est ce par qui (per) le son (sona) jaillit pour s’adresser à l’autre à travers le visage. Si l’homme est une personne – à l’image des personnes trinitaires – il est lui-même un dialogue avec les autres personnes, en conversation avec autrui. S’il n’est pas une personne, alors l’économisme libéral pourra le réduire à un individu, et l’idéologie communiste à des masses (laborieuses ou oisives, dominées ou dominantes). Les théories néolibérales parlent toujours du consommateur comme d’un individu supposé libre de maximiser son intérêt propre sous contrainte de ses revenus ou obligations légales. Le terme même d’individu est radicalement opposé à celui de personne : individu = qui ne peut être divisé au-delà. C’est le plus petit élément indépendant, coupé des autres (indivis), qui détermine seul ses choix et ses comportements. L’individualisme occidental à partir du XVIII° siècle est à ce titre une puissante contestation du personnalisme chrétien. Ou plutôt : c’est une forme d’hérésie anthropologique, au sens du mot grec hérésie = choisir trop trop peu, c’est-à-dire privilégier une seule dimension de l’être humain (ici sa dimension singulière) et la porter à l’extrême (l’individualisme) en la coupant de l’autre pôle constitutif de la personne : la communion, la communauté. Le communisme fait l’erreur symétrique : il privilégie les masses sur la personne singulière, il n’a pas honte de sacrifier des milliers de vies au goulag ou au camp de rééducation pour atteindre le bonheur collectif de la société communiste. Dans les deux cas, c’est l’image de la Trinité en l’homme qui est défigurée.

Jean-Paul II, qui l’avait vécu de l’intérieur, l’avait pertinemment diagnostiqué en 1991 :

L’erreur fondamentale du « socialisme » est de caractère anthropologique. En effet, il considère l’individu comme un simple élément, une molécule de l’organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l’individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L’homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c’est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l’ordre social par cette décision (Centesimus Annus n° 13). 

Et il était prophétique en voyant poindre une autre hérésie anthropologique, avec le désastre écologique à venir :

À côté du problème de la consommation, la question de l’écologie, qui lui est étroitement connexe, inspire autant d’inquiétude. L’homme, saisi par le désir d’avoir et de jouir plus que par celui d’être et de croître, consomme d’une manière excessive et désordonnée les ressources de la terre et sa vie même. À l’origine de la destruction insensée du milieu naturel, il y a une erreur anthropologique, malheureusement répandue à notre époque. L’homme, qui découvre sa capacité de transformer et en un sens de créer le monde par son travail, oublie que cela s’accomplit toujours à partir du premier don originel des choses fait par Dieu. Il croit pouvoir disposer arbitrairement de la terre, en la soumettant sans mesure à sa volonté, comme si elle n’avait pas une forme et une destination antérieures que Dieu lui a données, que l’homme peut développer mais qu’il ne doit pas trahir. Au lieu de remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l’œuvre de la création, l’homme se substitue à Dieu et, ainsi, finit par provoquer la révolte de la nature, plus tyrannisée que gouvernée par lui (n° 37).

Notre combat pour la justice sociale et les droits humains devient d’autant plus signifiant qu’il est mené non pas simplement selon des principes humanitaires généraux et généreux, mais plus spécifiquement au nom de la Trinité, communion d’amour personnalisante.


Gengis Khan ou Montesquieu ?

Les idéologies meurtrières du XX° siècle ne sont pas mortes : il suffit d’observer la montée en puissance de la Chine communiste, pour qui l’unité ne se conjugue pas avec la différence, comme on le voit hélas avec les Ouïghours, le Tibet, Taiwan etc.

Le libéralisme fait toujours des ravages en diffusant en pratique une atomisation des relations sociales, réduisant les personnes à un individu consommateur et producteur cherchant à maximiser son intérêt, supposé libre mais finalement esseulé au sein de groupes juxtaposés et atomisés.

- D’autres nuages commencent à menacer la dimension personnelle de l’être humain : le monothéisme musulman, reprise si radicale du monothéisme juif, car voulant l’imposer à tous. Dans une religion du Dieu unique, pas de dialogue, pas de conversation ni de face-à-face : seule la soumission (Islam) convient à la disproportion homme–Dieu ; seule l’obéissance à la loi (Torah, Charia) garantit le salut. Formidable régression quand on y pense, par rapport à la primauté de l’Esprit sur la lettre, de la grâce sur les œuvres, de l’amour sur la loi qui est au cœur du christianisme trinitaire…

Sous l’Ancien Régime occidental, les chrétiens ont pu déformer cette inspiration trinitaire en la ramenant à un seul des trois : cela a donné la monarchie absolue de droit divin, déviance politique cherchant la caution de l’Église. On a d’ailleurs appelé monarchianisme en théologie les courants qui prônent la supériorité du Père sur le Fils et l’Esprit, au nom de l’unicité du pouvoir divin (mono archè = un seul pouvoir, un seul principe). Comme quoi les tyrannies politiques sont souvent des sécularisations d’idées chrétiennes devenues folles ! Une fausse conception de Dieu induit toujours une fausse conception de l’homme.

Gengis KhanSi tout monothéisme ne mène pas à la dictature, il existe tout de même une série d’exemples historiques montrant que le monothéisme absolu a souvent pactisé avec une idéologie du pouvoir unique, en aidant un souverain à imposer aux autres son pouvoir de manière agressive, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Et cela vaut pour chacune des trois religions monothéistes. Dans le judaïsme par exemple, la réforme de Josias s’est faite sous le mot d’ordre : un Dieu, un Temple, une Loi. Gengis Khan, le souverain mongol converti à l’islam, écrivait en 1254 à Louis IX de France : « commandement de Dieu éternel : au ciel il n’y a qu’un seul Dieu éternel, sur terre qu’il n’y ait qu’un seul seigneur, Gengis Khan, le fils de Dieu ». En christianisme, Louis XIV par exemple a organisé sa monarchie absolue selon le principe : un roi, une foi, une loi. Carl Schmitt en 1934 avait fait appel au monothéisme pour justifier la dictature d’Hitler : de la même manière qu’il n’y a qu’un seul Dieu, il soutenait qu’il ne peut y avoir qu’un souverain dans un État, et il doit avoir le droit de vie et de mort sur le citoyen.

Le monothéisme strict apparaît donc plutôt dangereux au niveau politique parce qu’il est incapable de préserver la pluralité. L’islam continue sur cette ligne absolutiste (en refusant ainsi le pluralisme, il est par nature opposé à toute forme de démocratie authentique).

- Il faudrait étudier également les conséquences politiques, sociales, économiques des autres religions. L’animisme par exemple va privilégier des formes d’organisation sociale en ethnies, en cités-États, en petits royaumes indépendants, concurrents, souvent en guerre. Les dieux égyptiens servaient d’assise au pouvoir du Pharaon dans la mesure où Amon-Râ (le dieu soleil) restait le dieu suprême. L’hindouisme quant à lui engendrera la figure si particulière des maharadjahs et des castes, et le bouddhisme fera du moine et du monachisme le garant de l’unité sociale etc.

Séparation des pouvoirs- Plus proche de nous, soulignons une fécondité politique bien connue du dogme trinitaire. Car il est vrai que la plupart des concepts politiques issus des Lumières sont avant tout des concepts théologiques sécularisés, transpositions de notions chrétiennes dans le domaine social. Ainsi la représentation de la Trinité sous forme de trois entités distinctes mais indissociables, enchevêtrées les unes aux autres sans pour autant se confondre, a-t-elle sans doute inspiré à Montesquieu sa célèbre séparation des pouvoirs. À l’image des trois cercles distincts et sécants par lesquels on avait une approche mathématique de la Trinité, il semblait logique de projeter ces trois cercles sur l’organisation de la vie sociale : le législatif, le juridique et l’exécutif devaient alors refléter ce modèle trinitaire afin de garantir une démocratie authentique. Toute déviation (hérésie) absolutisant l’un des trois pôles conduirait immanquablement à une dictature (exécutif), à une république des juges (juridique) ou à une administration kafkaïenne (législatif). Toute confusion des trois pouvoirs déliterait la démocratie en anarchie dangereuse. La théorie de l’indépendance et de l’équilibre des trois pouvoirs n’est jamais que l’ombre projetée des relations trinitaires sur le vécu collectif…

- Il faudrait également citer comme conséquences politiques de la Trinité la notion de bien commun et de pluralisme démocratique (même si les Églises ont été souvent en contradiction avec ce message qu’elles portaient !). Le bien commun s’enracine quelque part dans la nature divine qui unit les trois personnes en Dieu. Ce qui est commun aux trois est plus grand que ce qui les distingue. Ainsi le bien commun de la société est ce qui doit revenir à chacun au-delà des différences de richesse, de classe, de mérite ou de race. Et le bien commun de l’humanité procède de cette même approche trinitaire : les différentes nations doivent avoir en partage les océans, les pôles arctique et antarctique, la qualité de l’air, la diversité biologique, les grandes forêts primaires, l’équilibre écologique de leur planète etc.

La place manque pour développer davantage ! Au moins, soyez convaincus que fêter la Trinité n’est pas seulement contempler Dieu en lui-même, mais appeler les hommes à mieux s’organiser pour accomplir cette vocation trinitaire qui est la leur : personnes appelées à vivre dans une communion d’amour proprement divine.

« Si tu me dis: ‘Montre-moi ton Dieu’ , je pourrai te répondre: ‘Montre-moi ton homme, et moi je te montrerai mon Dieu’ » (Théophile d’Antioche, vers 183-185).

 

Oui, vraiment, la Trinité est notre programme social.

LECTURES DE LA MESSE

PREMIÈRE LECTURE
« C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre » (Dt 4, 32-34.39-40)

Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple : « Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ? Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu du feu, et qui soit resté en vie ? Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, à main forte et à bras étendu, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Égypte ? Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre. Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours. »

 

PSAUME
(32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22)
R/ Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu. (32, 12a)

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu’il dit exista ;
il commanda, et ce qu’il dit survint.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

DEUXIÈME LECTURE
« Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; en lui nous crions “Abba !”, Père ! » (Rm 8, 14-17)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

 

ÉVANGILE
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)
Alléluia. Alléluia.Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Alléluia. (cf. Ap 1, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Patrick Braud

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