Coronavirus : statistiques et questions
Coronavirus : statistiques et questions
Regardez la carte ci-dessous : elle donne la répartition géographique du ratio de mortalité = Nombre de morts dus au Coronavirus / Population du pays (en million d’habitants). Passez votre souris sur les pays pour obtenir les détails. Faites glisser le curseur de la réglette pour visualiser l’historique.
C’est le seul ratio pertinent, et relativement fiable (sauf sans doute pour la Chine ou la Russie, mais pas de manière à bouleverser le classement), car on ne teste pas tout le monde ni de manière égale et les hospitalisations varient également selon les pays. Notez au passage que la France a le 5° ratio le plus mauvais au monde (autour de 410) : pas de quoi être fier…
Source : https://ourworldindata.org/grapher/total-covid-deaths-per-million?
Sur cette carte, on voit nettement que le problème est surtout celui de l’Europe et des USA, qui ont des ratios 10 à 20 fois supérieurs à la moyenne mondiale (sauf exception notable de l’Allemagne ou de la Grèce par exemple).
Statistiques au 13/05/2020 Source : https://www.worldometers.info/coronavirus/?referer=app
Si on y conjugue la répartition par tranches d’âge :
Source : https://fr.statista.com/statistiques/1104103/victimes-coronavirus-age-france/
on voit que 71% des victimes ont plus de 75 ans.
Comme de plus 70% des victimes sont des hommes, on peut dire que cette pandémie touche surtout les hommes blancs (Europe et USA) âgés et riches (par rapport au reste du monde). Le surpoids et le diabète sont des facteurs aggravants (cf. le Brésil).
Pour une fois, les pays pauvres s’en tirent mieux que les autres, pour tout un tas de raisons : jeunesse de la population, leçons apprises des épidémies précédentes en Afrique (Ébola, SRAS etc.), climat chaud et/ou humide etc. Par contre, les conséquences économiques du confinement seront catastrophiques pour eux aussi…
Déjà à ce stade, on peut s’interroger sur l’impartialité des commentaires sur la crise, sur la peur générée en boucle par les gouvernements et les pouvoirs en place, sur la pertinence des mesures prises : elles ont sans doute comme objectif de servir l’intérêt des catégories menacées, surreprésentées…De là à mettre à genoux le tourisme, la restauration, l’aviation, l’automobile etc. pour des années, on peut se demander si les remèdes ne seront pas finalement pires que le mal !
Quand on compare la mortalité due au Coronavirus aux autres grandes causes de mortalité de par le monde, on a un choc supplémentaire :
Nombre de morts par cause (du 01/01/2020 au 11/05/2020) |
4 686 734 Maladies transmissibles |
2 965 076 Cancers |
2 744 176 Mortalité infantile (< 5ans) |
1 804 780 Tabac 902 959 Alcool |
606 907 SIDA |
354 124 Paludisme |
175 730 Grippe saisonnière |
111 589 Mortalité des mères à l’accouchement |
487 347 Accidents de la route |
387 145 Suicides |
15 349 303 Avortements
Source : https://www.worldometers.info/
On se dit que les 300 000 morts environ de cette pandémie (au 11/05) représentent certes des pertes humaines terribles et dramatiques, mais que le Coronavirus n’apparaît quand même qu’en 8° position (9° si on compte l’avortement) dans les grandes causes de mortalité, très loin derrière les premières…Et encore, on ne compte pas les victimes des guerres de par le monde !
D’où une forme d’indignation, de colère et de révolte devant cette situation inédite :
- Comment se fait-il que les autres grandes causes de mortalité, bien plus graves, ne suscitent pas autant de mobilisation (sauf quelques exceptions comme. AIDS contre le sida ou Bill Gates et sa fondation contre le paludisme) ?
- Pourquoi met-on les économies de la planète à genoux pour 300 000 décès, alors que rien ne bouge pour les autres fléaux ?
- Fera-t-on peser sur l’Afrique et les pays les plus pauvres les conséquences dramatiques du confinement et de la crise économique à suivre (largement provoquées par l’Europe et les USA) ?
À ce titre, la suppression pure et simple des dettes africaines serait le vrai « Plan Marshall » pour leur permettre de passer le cap sans couler. Le confinement imposé à la planète est dû au manque de préparation et aux néfastes politiques publiques des États riches : il serait immoral d’en faire peser le poids sur ceux qui ne font que subir l’impéritie de l’Occident. Que la Chine soit à l’origine de la contamination ne supprime rien de la responsabilité des Etats qui n’ont rien prévu ni organisé depuis les dernières épidémies qui auraient dû les alerter.
Qu’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas de moins investir dans le traitement de la pandémie actuelle, mais mieux, et de consacrer des énergies (et de l’argent !) encore plus importantes dans le traitement des autres causes de mortalité, largement plus impactantes en réalité.
Ne nous laissons anesthésier par le discours dominant des Etats touchés par l’épidémie, dont le nôtre.
Interrogeons-nous :
- quels intérêts sert-on dans les mesures prises ? dans la peur soigneusement entretenue ?
- jusqu’où la santé des plus âgés doit-elle être le critère ultime de l’action publique (si le coût humain pour toutes les générations devient exorbitant ensuite à cause des conséquences économiques) ?
- quelles conséquences sur les autres intérêts en jeu, et notamment ceux des plus pauvres (citoyens ici, Etats là-bas) ?
- pourquoi ne pas mettre autant de moyens et de volonté politique sur les autres menaces qui pèsent sur l’humanité (et le climat en fera partie) ?
La vraie spiritualité chrétienne n’est pas d’abord de réclamer des dérogations pour ouvrir les églises et rétablir le culte !
« Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de se coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? » Isaïe 58, 5-6