Talion or not talion ?
Talion or not talion ?
Homélie du 7° dimanche du Temps Ordinaire / Année A
23/02/2020
Cf. également :
Incendie de Notre Dame de Paris : « Le sanctuaire, c’est vous »
Le vrai sanctuaire, c’est vous
Boali, ou l’amour des ennemis
También la lluvia : même la pluie !
Simplifier, Aimer, Unir
La bourse et la vie
Comment réagissez-vous lorsqu’on vous fait violence ? Foncez-vous tête baissée sur l’adversaire avec des répliques cinglantes ou des coups qui font mal ? Fuyez-vous le conflit dont vous avez horreur, quitte à adopter une posture de victime résignée ? Recourez-vous à des procédures – légales, administratives – pour mettre le violent à distance, même si c’est long et incertain ?
La question de notre réponse à la violence subie est au cœur de la loi du talion que cite Jésus dans l’Évangile de ce dimanche : « œil pour œil, dent pour dent » (Mt 5, 38-48). D’ailleurs, il ne la cite que pour l’accomplir en invitant à aller jusqu’à l’amour des ennemis.
Cette question est également au cœur de nos débats de société actuels. Voyez le triste anniversaire du massacre par les djihadistes musulmans des journalistes de Charlie Hebdo en 2015 : tout le monde dénonce (à juste titre) la disproportion entre le blasphème et cette tuerie inhumaine, mais plus aucun journal n’ose publier de caricatures du prophète Mohammed depuis… Pire : « l’affaire Mila » fait resurgir en France la peur de critiquer les religions en général, l’islam en particulier. Cette lycéenne homosexuelle aux cheveux mauves – Mila – a été insultée et menacée de mort, pour avoir tenu, le 18 Janvier 2020 en live sur Instagram, des propos insultants envers l’islam. La première enquête ouverte, du chef de « provocation à la haine à l’égard d’un groupe de personnes, à raison de leur appartenance à une race ou une religion déterminée », vient d’être heureusement classée sans suite par le parquet de Vienne. Mais, face à la gravité des menaces qui continuent d’être proférées contre elle, Mila a dû être déscolarisée. Sa messagerie explosait : « je recevais 200 messages de pure haine à la minute ». Depuis le début de l’affaire, Mila vit cloîtrée chez elle.
Comme si l’ultraviolence en réponse au sentiment d’insulte avait gagné : les « religieux » musulmans imposent leur point de vue, les journalistes ne sont pas prêts à mourir pour leur cause juste (la liberté d’opinion) et ils se soumettent à ceux qui sont prêts à faire mourir (et à mourir eux-mêmes) pour leur cause injuste ! Terrible faiblesse où la loi du talion portée à l’extrême semble triompher : 12 assassinats et 11 blessés pour une caricature-blasphème…
Le Moyen-Orient est une région du globe où la loi du talion semble la règle commune : à chaque missile tiré de la bande de Gaza, Israël riposte par un tir de missile sur les bases palestiniennes. Peut-être le souvenir des millions de juifs se laissant apparemment massacrer sans réagir hante-t-il toujours Israël : « plus jamais cela ! Plus jamais nous ne subirons la violence sans répondre par une violence équivalente ». Et le cycle infernal vengeance-représailles-vengeance se prolonge en un mouvement perpétuel angoissant.
La question de notre rapport à la violence était également au cœur du mouvement des gilets jaunes : ils se ressentaient comme des victimes (économiques, sociales, symboliques) du système dominant et ont réagi avec force autour des ronds-points. Le pire est que l’ultraviolence des Black blocks en marge de leurs rangs a semblé obtenir en quelques semaines ce que des syndicats très sages n’avaient pas pu obtenir lors de la réforme de la SNCF en 2018, ou de la réforme des retraites actuellement. Devant la flambée de colère qui a littéralement embrasé Paris et la France fin 2018, le président Macron a lâché 14 milliards qui n’auraient jamais été débloqués autrement…
« Œil pour œil, dent pour dent » serait-elle la seule maxime efficace par les temps qui courent ? Le Christ n’apparaît-il pas trop gentil et doux rêveur lorsqu’il prône l’amour des ennemis ?
Commençons par un détour sur l’origine et la signification de cette fameuse loi du talion. Elle a été formulé bien avant la Bible, dans le code d’Hammourabi par exemple (1730 av. J.-C.). Le Code d’Hammourabi se présente sous la forme d’une liste de plus de deux cents jurisprudences et nombre d’entre elles sont empreintes de cette juste réciprocité du crime et de la peine. Exemple : si l’effondrement d’une maison tue respectivement, le propriétaire, le fils ou l’esclave du propriétaire, c’est le constructeur de la maison qui doit être condamné à mort dans le premier cas, le fils du constructeur dans le second et dans le dernier cas, le prix de l’esclave doit être versé au propriétaire. On retrouve la référence à Œil pour œil, dent pour dent dans deux jurisprudences du Code d’Hammourabi (1965 et 2006).
Les grandes cités mésopotamiennes ressentaient en effet le besoin de codifier ce qui se faisait naturellement dans les familles ou les clans auparavant. Et notamment le besoin de réglementer la réponse à apporter à la violence subie. Le grand mot de cette réponse est : proportionnalité. La défense (légitime) doit être proportionnelle à l’agression. Si elle va au-delà, elle va engendrer frustration et colère devant cette injustice, et nourrira le ressentiment jusqu’à provoquer une autre agression en retour. Un seul œil à la place d’un œil et pas deux. Une seule dent à la place d’une dent arrachée et pas deux. Les Grecs l’ont également pratiqué. On lit chez Eschyle (Choéphores, 313) : « Qu’un coup meurtrier soit puni d’un coup meurtrier ; au coupable le châtiment. » Platon (Lois, X, 872).
Lorsqu’on ne respecte pas ce principe, la violence prolifère. C’est l’histoire malheureuse du traité de Versailles en 1918 : Pétain (lui-même marqué par la défaite française de 1870) a voulu imposer une humiliation démesurée à l’Allemagne qui engendrera en retour le choc de la revanche nazie. Ou bien c’est le cas des violences policières qui matraquent un manifestant, multiplient les gardes à vue abusives, éborgnent des agités avec un LBD ou écrasent à mort le larynx d’un coursier suite à un contrôle : ripostes disproportionnées, donc illégitimes.
« Œil pour œil »veut donc limiter la réponse pour qu’elle ne dépasse pas la violence subie : il est interdit de prendre deux yeux pour un, d’infliger à l’agresseur au-delà de ce qu’il a lui-même infligé.
La Bible a repris cette sagesse antique de limitation de la violence en l’inscrivant à l’identique dans la Torah.
« Œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied (Ex 21,24)) ».
« Fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent, il lui sera fait la même blessure qu’il a faite à son prochain (Lv 24,20)) ».
« Tu ne jetteras aucun regard de pitié, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied (Dt 19,21)) ».
« Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé (Gn 9,6) »
C’est encore aujourd’hui le fondement de la légitime défense. Vous pouvez légitimement vous défendre contre un cambrioleur qui veut emporter vos biens, mais pas le tuer à cause de cela, sauf si lui-même vous menace avec une arme. Donald Trump se sent en légitime défense lorsqu’il fait assassiner un général iranien qui est selon lui la pire menace sur les ressortissants américains de la région.
Si la Loi permet d’obtenir une juste compensation pour un préjudice, cette demande de rétribution n’est pas obligatoire, et l’appel à pardonner à ses ennemis est déjà présent :
Si ton ennemi a faim, donne–lui du pain à manger; s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire (Pr 25,21). »
Et contrairement aux codes légaux en vigueur à cette époque au Proche-Orient, dont le Code d’Hammourabi, la Torah indique clairement que :
« Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils et les fils ne seront pas mis à mort pour les pères : chacun sera mis à mort pour son propre péché (Dt 24,16) ».
Divers passages de la Bible prônent par ailleurs, une morale de dépassement quand la réconciliation est possible :
« Tu ne te vengeras pas, ni ne garderas rancune aux enfants de ton peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel (Lv 19,18) ».
« Ne dis pas : Comme il m’a traité, je le traiterai. Je rends à chacun selon ses œuvres (Pr 24,29) ».
L’Ancien Testament continue ainsi à légitimer une violence de réponse, à condition qu’elle soit proportionnée, tout en invitant à renoncer à exercer ce droit au nom de l’amour du prochain.
Ce principe de proportionnalité a donné son nom à la loi : talion vient du latin talis qui signifie tel, semblable, pareil. On a le droit d’infliger à l’autre une violence semblable à celle qu’il nous a fait subir.
On en a certes le droit, dira en substance Jésus, mais en a-t-on vraiment le devoir ? Devons-nous (moralement, politiquement, par intérêt ou par conviction) systématiquement répondre au mal par le mal, fut-il semblable ? Comment échapper au cycle infernal vengeance-représailles-vengeance sinon en refusant à un moment de nous venger ? Il faut bien trancher la tête de l’hydre pour éviter qu’elle ne repousse sans cesse !
Le Talmud a imaginé très tôt une substitution au talion : la compensation financière. Comme aucun œil humain n’est équivalent à un autre – l’œil du peintre arraché peut-il être mis en balance avec l’œil d’un maçon ou d’un ingénieur ? – seul l’argent permet de rétablir la relation sans causer de dommages irréparables. Si la réparation est financière, chacun est quitte, offenseur et offensé, une fois le dédommagement établi et payé. Les tribunaux rabbiniques ont fait de savants calculs pour établir des listes interminables d’équivalents pécuniaires : pour le vol d’un âne, tant de shekels ; pour telle blessure tant de shekels etc.… Ils sont ainsi allé plus loin que la seule limitation de la violence régulée par la loi du talion. La substitution financière vaut mieux que la pure réciprocité physique de la défense, car elle préserve l’avenir. En ce sens, la charia est évidemment une régression : lorsqu’elle prescrit de couper la main droite d’un voleur ou de lapider une femme adultère, elle tombe dans la démesure et ne sort pas du cycle de la violence [1].
Principe de limitation de la violence, principe de substitution financière : Jésus va encore plus loin en pratiquant le pardon et l’amour des ennemis. On dirait aujourd’hui qu’il est partisan d’une justice restauratrice et non punitive. Restaurer la relation est plus important que punir un coupable. Préserver l’avenir compte plus que sanctionner le passé. La réconciliation entre les adversaires d’hier ne peut s’appuyer sur le droit ou le calcul seulement : il y faut du cœur, au sens vital du terme. Après la punition d’un coupable, on se sent vengé. Après la compensation financière, on est quitte. Après le pardon du cœur et avec l’amour de l’offenseur, on est dans la restauration d’une possible relation fraternelle.
Une transcription spectaculaire de l’amour des ennemis dans le domaine politique et économique a été le plan Marshall : il fallait de l’audace pour oser proposer à l’Allemagne en ruines de 1945 un programme d’investissement où les ennemis d’hier deviendraient des partenaires économiques, les anciens nazis des clients et des fournisseurs. La peine de mort a été prononcée et exécutée pour les pires du régime nazi, en application de la loi du talion. Mais pas à l’ensemble des Allemands qui pourtant avaient adulé et suivi leur leader en cautionnant leurs errances… et c’est bien ainsi ! Contrairement au traité de Versailles de 1918, le plan Marshall des vainqueurs tendait la main aux vaincus et leur prêtait de l’argent en masse : n’est-ce pas une traduction politique, intelligente et efficace, de l’amour des ennemis ? Si nous sommes en paix depuis bientôt un siècle, ce n’est pas comme on le chante partout à cause de la construction européenne, c’est grâce à cette intelligence (inspirée par Keynes et beaucoup d’autres) qui n’humilie pas le vaincu et en rétablit la dignité d’égal à égal.
Transposez aux conflits personnels qui sont les vôtres. Au travail, répondre à la crasse d’un collègue par une autre crasse en retour ne ferait qu’alimenter une partie de ping-pong où toute l’équipe serait perdante. Dans un couple, sanctionner une infidélité par une séparation immédiate élude la difficile question des torts partagés. Lorsque le conjoint est mon ennemi, n’est-ce pas là que le sentiment devient amour véritable, car capable de guérir la blessure ? Sans aucune complicité avec le mal (violences physiques, verbales, conjugales, mensonges, manipulations…), l’amour de nos ennemis déploie en nous des trésors d’imagination pour « faire cent pas avec lui » selon la belle image de Jésus. De même entre voisins qui se querellent (et c’est fréquent, demandez à nos maires !) : recourir au droit peut aider à régler un litige en séparant les belliqueux, mais parler, trouver un médiateur, faire le premier pas, vouloir la paix évitera de se regarder en chiens de faïence par-dessus le mur mitoyen pendant des années…
Alors, êtes-vous talion ou pas talion ?
Cette loi a été utile au début de l’humanité pour contenir et réguler la réciprocité de la violence. Les procédures juridiques et financières sont venues ensuite substituer le paiement aux représailles physiques. Et le Christ accomplit ces deux principes en les portant à leur incandescence : l’amour des ennemis, qui dénonce le mal tout en pardonnant à son auteur, qui ne se soumet pas à l’injuste mais ne souhaite pas son anéantissement.
Où en êtes-vous de ces trois degrés de l’évolution humaine ?
Comment vous défendrez-vous lorsqu’on vous blessera ?
Oserez-vous vous défendre, mais à la manière du Christ que l’on gifle : « Si j’ai mal parlé, montre-moi ce que j’ai dit de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »(Jn 18,23)
Cette semaine, passez en revue vos conflits récents, petits et grands, et réexaminez votre comportement à la lumière de notre évangile :« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ».
[1]. Le Coran semble plus modéré que la charia, et hésite entre talion et pardon avec paiement des dommages :
« Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux. » (Sourate II, 178).
« C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété. » (Sourate II, 179)
« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation. » (Sourate V, 44-45).
« Âme pour âme, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent, le talion pour les blessures. » (Sourate V, 45).
LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 1-2.17-18)
Lecture du livre des Lévites
Le Seigneur parla à Moïse et dit : « Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël. Tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur. Mais tu devras réprimander ton compatriote, et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui. Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. »
PSAUME
(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
DEUXIÈME LECTURE
« Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 16-23)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères, ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous. Que personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Il est écrit en effet : C’est lui qui prend les sagesau piège de leur propre habileté. Il est écrit encore : Le Seigneur le sait :les raisonnements des sages n’ont aucune valeur ! Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient, que ce soit Paul, Apollos, Pierre, le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.
ÉVANGILE
« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 38-48)
Alléluia. Alléluia.En celui qui garde la parole du Christ l’amour de Dieu atteint vraiment sa perfection. Alléluia. (1 Jn 2, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Patrick Braud