La première pierre
La première pierre
Homélie pour le 5° dimanche de Carême / Année C
07/04/2019
Cf. également :
Lapider : oui, mais qui ?
L’adultère, la Loi et nous
L’oubli est le pivot du bonheur
Le Capaharnaüm de la mémoire : droit à l’oubli, devoir d’oubli
Comme l’oued au désert
Jésus face à la violence mimétique
Les sans-dents, pierre angulaire
Où sont les témoins de l’adultère ?
Les lectures de ce dimanche offrent de multiples pistes de méditation pour la semaine : l’oubli comme pivot du bonheur (première lecture Is 43, 16-21 et deuxième lecture Ph 3, 8-14), l’imprévu de Dieu qui surgit comme l’oued au désert (psaume 125), le rôle de la Loi dans nos vies, toutes les formes d’adultère pratiquées aujourd’hui etc.
Ajoutons-en une autre : la fameuse première pierre dont Jésus cherche le lanceur autorisé sur la femme adultère (Jn 8, 1-11).
C’est devenu une expression proverbiale en français : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Or Jésus – qui connaît par le cœur le premier Testament – n’aurait pas dû dire cela. Il aurait dû citer exactement le livre du Deutéronome :
« S’il se trouve au milieu de toi, dans l’une des villes que le Seigneur ton Dieu te donne, un homme ou une femme qui fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur ton Dieu en transgressant son alliance, et qui s’en va servir d’autres dieux et se prosterner devant eux, devant le soleil, la lune ou toute l’armée des cieux, ce que je n’ai pas ordonné : si l’on te communique cette information ou si tu l’entends dire, tu feras des recherches approfondies; une fois vraiment établi le fait que cette abomination a été commise en Israël, tu amèneras aux portes de ta ville l’homme ou la femme qui ont commis ce méfait; l’homme ou la femme, tu les lapideras et ils mourront. C’est sur les déclarations de deux ou de trois témoins que celui qui doit mourir sera mis à mort; il ne sera pas mis à mort sur les déclarations d’un seul témoin. La main des témoins sera la première pour le mettre à mort, puis la main de tout le peuple en fera autant. Tu ôteras le mal du milieu de toi. » (Dt 17,6)
Les seuls autorisés à initier la lapidation étaient les témoins oculaires, reconnus véridiques par le tribunal (sanhédrin). Car la Torah se méfie des mouvements de foule où, sur une rumeur, la violence se déchaîne en aveugle. Ces lynchages relèvent toujours d’un déferlement de violence mimétique (René Girard) où la masse imite les premiers à porter les coups. Il faut donc normalement de vrais témoins, qualifiés, dont le récit a été examiné, soupesé, croisé avec d’autres. D’ailleurs, un seul témoin ne suffit pas : la Loi exige qu’il y en ait au moins deux, pour limiter le risque de faux témoignage. Jésus aurait donc dû convoquer deux témoins de l’adultère à se manifester pour commencer la lapidation (sans compter l’homme qui avait commis cet adultère !).
La Torah exige que deux personnes au moins répondent sur leur vie des accusations qu’ils formulent. À nous de trouver la traduction moderne de cette précaution : croiser nos sources d’information, ne pas « liker » trop vite et sans discernement, tourner sept fois notre langue dans notre bouche avant de parler ou de taper au clavier, prendre le temps de vérifier, avec patience…
De plus, la lapidation n’est formellement prescrite que pour le péché d’idolâtrie ; rien n’est précisé pour le mode d’exécution de la sentence de mort suite à l’adultère :
« Si l’on prend sur le fait un homme couchant avec une femme mariée, ils mourront tous les deux, l’homme qui a couché avec la femme, et la femme elle-même. Tu ôteras le mal d’Israël » (Dt 22, 22-29 // Lv 20,10).
Un dernier argument empêche la mise à mort d’un coupable par les juifs. En l’an 11, l’empereur Auguste édite le décret du droit de glaive romain : le grand sanhédrin national perd son droit souverain de vie et de mort sur les juifs, une vingtaine d’années avant la crucifixion de Jésus. Le sanhédrin devra dès lors recevoir la permission des autorités romaines pour pouvoir mettre quelqu’un à mort. « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort » (Jn 18,31), répliquent les juifs à Pilate qui voulait se débarrasser de ce prisonnier encombrant.
Bref, les accusateurs de cette femme avaient tout faux, tant sur la procédure légale que sur la sentence et son exécution. Ne pas commettre l’adultère demeure une exigence, « une exigence infinie » dirait le philosophe Emmanuel Levinas. Mais la transgression de cette exigence n’est en pratique jamais suivie de condamnation à mort, ce qui permet de conjuguer habilement exigence et clémence.
Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre
Si les témoins de la scène évangélique s’en vont après cette phrase, c’est sans doute parce que personne n’a été directement témoin de l’adultère. De toute façon, cette femme ne risquait pas grand-chose ici, car la Loi interdisait de mettre à mort dans le Temple (où était Jésus) mais seulement en dehors de la ville (cf. la lapidation d’Étienne au pied des remparts de Jérusalem Ac 7) : « Dieu dit à Moïse : cet homme sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera hors du camp » (Nb 15,35-36). En plus, tous les commentateurs signalent que les condamnations à mort, et encore plus les exécutions, étaient extrêmement rares depuis longtemps.
Au passage, faisons nôtre cette sagesse de la Torah qui exige des témoins oculaires : ne pas porter d’accusation dont nous ne pouvons pas témoigner personnellement (ce qui entraîne responsabilité et conséquences tragiques en cas de faux témoignages, car la Loi prévoit de tuer ceux qui veulent faire tuer sans raison…). Or la médisance et la calomnie ont de tout temps fait courir les accusations sans preuves ni témoins. Répandre ce genre de soupçons et de dénonciations sans en être témoin direct est une forme de complicité avec le mensonge, voire le meurtre.
Internet et les réseaux sociaux amplifient ce phénomène de fausses rumeurs à l’infini. Les fake news, les buzz fabriqués de toutes pièces, « la bande des Lol », les campagnes numériques russes ou chinoises en période d’élections américaines ou européennes, les rumeurs d’enlèvement d’enfants par les Roms… : les possibilités deviennent aujourd’hui quasi illimitées d’amener sur la place publique n’importe qui en l’accusant de n’importe quoi. Prenons garde à ne pas relayer ce genre d’accusations sans preuves, de rumeurs sans fondements, d’adultères sans témoins.
Du coup, Jésus met les accusateurs devant leurs contradictions, et à son habitude il radicalise la Loi qu’il désire accomplir et non abolir (Mt 5,7). Il n’appelle pas deux mais une seule personne ; et ce n’est plus un témoin mais un « sans-péché » qui est demandé pour commencer le massacre. Évidemment, les chrétiens reconnaîtront plus tard en Jésus le « Témoin (martyr en grec) fidèle » par excellence (Ap 1,5 ; 2,13 ; 3,14), qui seul est « le saint de Dieu » (Mc 1,24 ; Lc 4,34 ; Jn 6,69), le « sans-péché » (He 7,23-28). Si ce témoin sans péché ne jette pas la première pierre, qui pourrait se prétendre au-dessus et faire l’inverse ? Le Christ désamorce ainsi la violence mimétique de cette foule en garantissant sur sa vie que cette femme doit vivre (sans pour autant approuver son adultère).
Si Dieu lui-même refuse de jeter la première pierre, qui prétendrait être au-dessus de lui pour vouloir éliminer son frère, son voisin ?
Bien sûr, les lapidations islamistes au nom de la charia apparaissent comme une formidable régression au regard de cet Évangile. Le sultanat de Brunei illustre tristement cette régression, lui qui vient de rétablir la lapidation pour l’adultère et les homosexuels au nom de la charia.
La pierre première (angulaire)
La première pierre, celle qui aurait servi de signal pour déchaîner la violence, va devenir avec Jésus la pierre première, la pierre angulaire qui assure la cohésion de l’ensemble et désamorce la violence. Les psaumes chantaient déjà cette inversion de la logique sacrificielle que René Girard a bien analysée : « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux » (Ps 117, 22-23).
Les évangiles feront cette relecture de la mort du Christ (Mc 12,10 ; Mt 21,42 ; Lc 20,17 ; Ac 4,11 ; 1P 2,7). Sur la croix, en assumant l’exclusion dont la femme adultère et tant d’autres pécheurs sont victimes, Christ devient lui-même la pierre première de l’Église, le nouveau Temple où tous sont réconciliés avec Dieu et entre eux.
C’est un peu comme si Jésus prenait la place de cette femme adultère pour arrêter enfin le cycle de la violence meurtrière. D’ailleurs, il s’attendait sans doute dans un premier temps à être lapidé comme les grands prophètes d’autrefois : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés… » (Lc 13,34). Il a failli plusieurs fois en être victime :« les Juifs, à nouveau, ramassèrent des pierres pour le lapider » (Jn 10,31). « Ce n’est pas pour une belle œuvre que nous voulons te lapider, mais pour un blasphème, parce que toi qui es un homme tu te fais Dieu » (Jn 10,33). Et ses disciples ont bien compris la menace qui pèse sur lui : « les disciples lui dirent : Rabbi, tout récemment encore les Juifs cherchaient à te lapider; et tu veux retourner là-bas ? » (Jn 11,8)
Avant lui, David (1Sa 30,6), Moise et Aaron (Ex 17,4 ; Nb 14,10) ont échappé de peu à la lapidation. Paul a été lapidé une fois et laissé pour mort (2 Co 11,25). Les apôtres s’y savaient exposés : « païens et Juifs, avec leurs chefs, décidèrent de recourir à la violence et de lapider les apôtres » (Ac 14,5).
La lapidation est donc le sort auquel Jésus devait s’attendre, non la crucifixion (ce qui produit l’angoisse de Gethsémani lorsqu’il réalise que c’est cette mort-là, bien plus infâmante encore, qui arrive ; de même pour son sentiment d’abandon sur le gibet de la croix).
Jésus voit en cette femme quelqu’un qui lui annonce le chemin qu’il va bientôt choisir de prendre : risquer d’être victime, innocent, absorbant le mal de ses bourreaux au lieu de le prolonger ou de leur renvoyer.
Jésus brise radicalement la chaîne infernale de l’accusation-condamnation pour que les pécheurs se détournent de leur péché et vivent. « Il est vaincu l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu » (Ap 12,10).
De la pierre qui tue à la pierre qui lie
Le martyre d’Étienne, premier disciple à donner sa vie pour sa foi au Christ, marquera la version désormais définitive du sacrifice religieux : le témoin ne jette plus la première pierre, mais le premier il la reçoit (Ac 7,58), afin que nul ne croit rendre gloire à Dieu en tuant. Le vrai sacrifice n’est plus d’égorger des animaux, encore moins des humains, mais de s’offrir soi-même, jusqu’à préférer être tué que de tuer s’il faut aller jusque-là pour témoigner du pardon offert. Étienne a expiré en priant pour ses bourreaux : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ac 12,10) à la manière du Christ en croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34).
Que retenir de ce parcours sur le témoin et la pierre ? Une ou deux interrogations peut-être :
- à quel moment propagez-vous des soupçons, des accusations ? Vous en portez-vous personnellement garant ?
- préférez-vous être témoin de la faute de l’autre, ou du pardon qui lui est accordé ?
BONUS !
Amusez-vous à lire la savoureuse traduction « banlieue » ci-dessous du récit de la femme adultère, histoire de redécouvrir ce que « inculturer » peut vouloir dire…
LA MEUF ADULTÈRE
(adaptation libre du passage de l’Évangile : Jean 8, 1-11)
La meuf adultère, c’est pas une meuf qui kiffait un mec qui s’appelait Dultère (comme la « meuf à Momo »). Vu ? La meuf adultère, c’est une frolotte qui avait dribblé son mari.
À l’époque de Jésus, ce genre d’intrigue était un ‘blème vraiment trop sérieux.
Un jour, à un moment où elle était avec le keumé, des pharisiens l’ont grillée.
Les pharisiens, c’était des bougs toujours vachement bien sapés (le genre à rouler en Merco, s’tu veux). Ils faisaient un peu les caïds, dans leurs tieks, et ils étaient officials dans tous les lieux classes.
Ils ont emmené la meuf avec eux et ils ont bavé de partout qu’ils l’avaient prise en flag. Des vrais poucaves ! Ils t’l'ont affichée grave, et, là, au milieu de la rue – starforlah ! -, ils ont voulu la caillasser.
Jésus était là, lui aussi, avec ses douze srabs. Il matait leur gros délire.
Les pharisiens lui ont demandé : « Moïse a dit qu’il fallait caillasser ce genre de rate. Et toi, tu dis ouak ? » (en fait, c’était pour lui faire un « guet » et le gazer devant tout le monde, car ils avaient un sérieux seum contre lui).
Mais Jésus est resté cool. Pas yomb du tout. Il faisait des graffs sur le sol (sans beubz, bien sûr, juste avec ses doigts !).
La meuf, elle, elle se sentait trop en galère. Pour elle, c’était ghetto. Elle s’attendait à se manger des coups et à se faire goumer.
Un moment après, Jésus a répondu aux pharisiens : « Celui qui n’a jamais fait le bouffon, dans sa vie, qu’il la caillasse en premier ! »
Et là, ma parole, les pharisiens se sont tous arrachés un par un ! Sur la tête à ma mère, ils ont tous tékal ! Taf taf ! Les plus vieux d’abord !
La meuf est restée là, avec Jésus. Elle lui a demandé s’il voulait la caillasser, lui aussi. Il a répondu : « Padig ! J’te caillasserai pas. Mais tèje le frolo avec qui t’as conclu, et retourne despi chez ton mari ! »
Ils ont fait un tchek et, finalement, la meuf est repartie chez le maton de ses minots.
Depuis, elle le dribble plus. Elle est même devenue sten. C’est trop une crème !
Et même si, parfois, elle a l’impression que chez elle c’est un peu Fleury, elle sait que Jésus la kiff et qu’il est son frère maintenant. Alors, dans son cœur, c’est plus la zonze.
Lexique: Afficher : ridiculiser / Baver : révéler des choses confidentielles / Beubz : bombe aérosol / Blème : problème / Boug : mec / Despi : vite / Dribbler : tromper / Flag : flagrant délit / Fleury : prison / Frolo : homme / Frolotte : femme / Gazer : se moquer / Ghetto : situation tendue / Goumer : frapper / Graff : graffitis / Griller : Prendre en flagrant délit / Guet : traquenard / Intrigue : situation sentimentale complexe / Keumé : mec / Kiffer : aimer / Mater : regarder / Maton : père / Merco : Mercedes / Meuf : femme / Official : privilégié / Ouak : quoi / Padig : t’en fais pas / Poucave : délateur / Rate : femme / Seum : rage / Srab : ami / Starforlah : exprime l’indignation / Sten : fiable / Taf taf : vite fait / Tchek : salut / Tèje : laisse tomber / Tékal : partir / Tieks : quartier / Yomb : énervé / Zonze : prison.
Lectures de la messe
Première lecture
« Voici que je fais une chose nouvelle, je vais désaltérer mon peuple » (Is 43, 16-21)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur, lui qui fit un chemin dans la mer, un sentier dans les eaux puissantes, lui qui mit en campagne des chars et des chevaux, des troupes et de puissants guerriers ; les voilà tous couchés pour ne plus se relever, ils se sont éteints, consumés comme une mèche. Le Seigneur dit : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. Les bêtes sauvages me rendront gloire – les chacals et les autruches – parce que j’aurai fait couler de l’eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer mon peuple, celui que j’ai choisi. Ce peuple que je me suis façonné redira ma louange. »
Psaume
(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête ! (Ps 125, 3)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Deuxième lecture
« À cause du Christ, j’ai tout perdu, en devenant semblable à lui dans sa mort » (Ph 3, 8-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères, tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi. Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. Certes, je n’ai pas encore obtenu cela, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
Évangile
« Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre » (Jn 8, 1-11)
Gloire à toi, Seigneur. Gloire à toi. Maintenant, dit le Seigneur, revenez à moi de tout votre cœur, car je suis tendre et miséricordieux. Gloire à toi, Seigneur. Gloire à toi. (cf. Jl 2, 12b.13c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Patrick BRAUD