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29 janvier 2017

Chandeleur et Vie Religieuse : vos Vœux nous Intéressent

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 21 h 24 min

Chandeleur et Vie Religieuse :
vos Vœux nous Intéressent

Homélie pour la Journée de la Vie Religieuse et Fête de la Présentation (Chandeleur)

Le 2 Février est le jour de la Chandeleur, et en même temps la journée de la vie religieuse, où religieux et religieux sont invités à  renouveler leurs vœux de pauvreté / chasteté / obéissance.

Pourquoi lier Chandeleur et vie religieuse ?

1) Peut-être à cause d’Anne, femme et prophète, comme le sont les religieuses !

Elle avait 84 ans, nous dit le texte, et ce genre de précision n’est jamais fortuite.

84, c’est 7×12. Or 7 est le chiffre de la Création (les 7 jours de la Genèse), et 12 est le chiffre d’Israël (les 12 tribus d’Israël).

Avoir 84 ans pour Anne, c’est donc incarner le peuple en attente d’une nouvelle création (car le Christ est ressuscité le 8° jour, ce qui fait de sa Résurrection la nouvelle Genèse du monde).

De plus, elle est veuve (depuis 7 ans !), c’est-à-dire que son mari lui manque.

Comme Israël (le peuple est toujours féminin dans ma Bible) à qui manque le Messie.

Être veuve pour Anne, c’est incarner l’attente eschatologique de l’époux, et les religieux / religieuses sont témoins au milieu de nous de cette attente, de cette veille, du manque de l’être aimé…

Vous – religieux et religieuses – incarnez au milieu de nous le fait que Dieu nous manque, et c’est là la source de notre désir jamais assouvi.

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2) Mais aussi à cause de l’aspect public de la Présentation.

Aller à Jérusalem, présenter l’enfant, offrir le sacrifice présenté devant les prêtres et devant le peuple du Temple (devant Dieu, devant le peuple) : ce n’est pas tout à fait la vie cachée de Nazareth, c’est la manifestation de l’accomplissement de la promesse devant tous.

Voilà pourquoi il est bon pour nous de vous entendre renouveler vos vœux de vie religieuse.

            Lors de la messe Chrismale, le peuple de Dieu est témoin du renouvellement du « oui » des Évêques, Prêtres, et Diacres.

            Lors du « dimanche de l’Alliance », ce sont les mariés qui se ré-épousent devant tous.

            Lors de la Profession de Foi ou Confirmation, ce sont les baptisés qui réaffirment le oui de leur baptême devant l’Église.

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Aujourd’hui, vos vœux nous intéressent : en les renouvelant, vous nous renouvelez nous-mêmes dans les engagements qui sont les nôtres.

* Votre désir de fidélité nourrit notre désir d’être fidèle.

* Le renouvellement du oui de votre profession religieuse nous encourage à redire nos « ouis » les plus importants.

* Votre persévérance dans la vie communautaire – miracle permanent ! – nous rappelle que l’Église est d’abord un vivre ensemble, sans se choisir.

* Votre simplicité de vie matérielle conteste à juste titre nos complicités avec le confort matériel trop envahissant.

* Votre désir de vivre davantage dans l’obéissance au Christ à travers vos supérieures nous renvoie à notre propre obéissance à l’amour ; quelle est notre capacité à nous laisser travailler par la Parole d’un Autre, à y ob-éir c’est-à-dire à l’écouter activement pour qu’elle prenne chair en nous ?

* Votre vœu de chasteté oblige les gens mariés, comme les célibataires, à s’interroger sur leur propre chasteté.

Selon l’étymologie qu’a rappelée Xavier Thévenot, chasteté vient de castus dont le contraire est in-castus, qui a donné inceste.

Être chaste, c’est aimer l’autre de manière non incestueuse, car non possessive, non dominatrice, non instrumentale.

En vivant de chasteté dans la continence, vous appelez les couples à vivre la chasteté dans l’amour conjugal, et c’est bien le même amour, vécu différemment.

Vous allez maintenant renouveler vos vœux de pauvreté, chasteté, obéissance, soutenues par la prière de tous ici présents avec vous.

Merci de ce que vous êtes : nous avons besoin de vous pour être nous-mêmes…

 

PREMIÈRE LECTURE
« Soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez » (Ml 3, 1-4)

Lecture du livre du prophète Malachie

Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que j’envoie mon messager pour qu’il prépare le chemin devant moi ; et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Le messager de l’Alliance que vous désirez, le voici qui vient – dit le Seigneur de l’univers. Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? Car il est pareil au feu du fondeur, pareil à la lessive des blanchisseurs. Il s’installera pour fondre et purifier : il purifiera les fils de Lévi, il les affinera comme l’or et l’argent ; ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur, présenter l’offrande en toute justice. Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera bien accueillie du Seigneur, comme il en fut aux jours anciens, dans les années d’autrefois.

PSAUME  (Ps 23 (24), 7, 8, 9, 10)

R/ C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ; c’est lui, le roi de gloire.   (Ps 23, 10bc)

Portes, levez vos frontons,
élevez-vous, portes éternelles :
qu’il entre, le roi de gloire !

Qui est ce roi de gloire ?
C’est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.

Portes, levez vos frontons,
levez-les, portes éternelles :
qu’il entre, le roi de gloire !

Qui donc est ce roi de gloire ?
C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ;
c’est lui, le roi de gloire.

ÉVANGILE
« Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40) Alléluia. Alléluia.
Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. Alléluia.  (Lc 2, 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.
Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »  Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »

Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Patrick BRAUD

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