L'homélie du dimanche (prochain)

  • Accueil
  • > Archives pour décembre 2016

27 décembre 2016

Devenir la Mère de Dieu

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Devenir la Mère de Dieu

Cf. également :

Marie Theotokos, ou la force de l’opinion publique
Vendredi Saint : la déréliction de Marie
Une sainte famille « ruminante »
Une famille réfugiée politique
Fêter la famille, multiforme et changeante
La vieillesse est un naufrage ? Honore la !
Familles, je vous aime?


Homélie pour la fête de sainte Marie Mère de Dieu / Année A
01/01/2017

À Noël, nous avons lu Jean Tauler (XIV° siècle) nous inviter à engendrer le Verbe de Dieu en nous, autrement dit : à devenir la Mère de Dieu avec Marie ! C’est la troisième naissance de Noël, que nous fêtons aujourd’hui avec la fête de Marie Theotokos. Marie est Mère de Dieu en engendrant le Verbe, en croyant à sa parole et en la mettant en pratique (Mc 3,31-35). Nous engendrons avec elle si nous la suivons dans l’attitude spirituelle de l’évangile de ce dimanche : « Marie retenait tous ces événements et les gardait en son cœur ».

 

Les bergers et le fugueur

Il n’y a que deux passages dans toute la Bible, et c’est dans l’évangile de Luc, où  cette expression se retrouve : garder toutes ces choses en son cœur.

La première (2,19) est au moment de la visite des bergers à la crèche. Tous s’étonnent de ce que les bergers disent de l’enfant. Marie elle retenait tous ces événements (ces paroles) et les gardait en son cœur.

La seconde (toujours chez Luc, en 2,51) est après le pèlerinage (la visite) de la famille au Temple de Jérusalem. Tous s’étonnent de ce que Jésus dit de la Torah. Marie elle gardait tous ces événements (ces paroles) dans son cœur.

En précisant les termes grecs employés, on a donc le parallélisme suivant entre les deux séquences :

Tableau Lc 2,51

Des bergers de Bethléem au fugueur de Jérusalem, tout se passe comme si Marie (désignée comme telle en 2,19) apprenait à devenir mère (c’est ainsi qu’elle est appelée en 2,51). Comment ?

- D’abord en se laissant étonner. Étonner par ce que les bergers disent de son enfant (2,18). Étonner ensuite par son comportement étrange au Temple (2,48).

- Puis en allant plus loin que l’étonnement.

Devant les bergers, Marie rassemble précieusement toutes les paroles éparses qui ont jalonné cette grossesse et cette naissance depuis le début. C’est le sens du verbe « garder ensemble » (syne-terei  2,19) qui est renforcé dans le verbe « méditant » (symballousa), littéralement : mettre ensemble ce qui apparemment est sans lien commun.

Marie devine que tous ces éléments épars doivent avoir un sens lorsqu’on les met ensemble. C’est pourquoi elle les recueille précieusement, comme les perles d’un collier dont le fil est rompu, comme les pièces d’un puzzle dans sa boîte, en se disant qu’un jour on arrivera bien à les mettre ensemble. Le mot symbole vient d’ailleurs de là : joindre ensemble des choses (événements, paroles) qui apparaissaient séparées et sans lien.

Marie est donc celle qui est capable de se laisser étonner sans cesser de croire pour autant que tout cela a un sens caché, symbolique, que Dieu dévoilera plus tard.

- La seconde fois, après la fugue de Jésus au Temple, Marie est désignée comme sa mère justement parce que, étonnée du comportement de Jésus, elle va engranger ses paroles (« ne savez-vous pas qu’il me faut être chez mon père ? ») jusqu’au jour où elle apprendra ce que veut dire sa réponse sans : « être chez mon père ». C’est d’ailleurs la première parole de Jésus dans l’Évangile de Luc, et elle est pour nommer son Père (comme s’il fallait cette reconnaissance du Père pour que Marie soit appelée mère !). Il faudra attendre sa dernière parole, lorsque – crucifié – il désigne à nouveau son père (« Père, entre tes mains, je remets mon esprit ») pour que Marie comprenne en plénitude ce qu’être sa mère veut dire… (cf. la déréliction de Marie).

Entre deux, Marie va cheminer dans la foi. Elle va faire ce que Jean Paul II appelait son pèlerinage de confiance, afin de devenir davantage ce qu’elle est depuis l’Annonciation : la Mère de Dieu.

Des bergers de Bethléem au fugueur de Jérusalem, les étapes de cette maternité divine de Marie sont encore les nôtres : se laisser étonner / rassembler précieusement tout ce qui arrive / garder tout cela à travers le temps et l’espace, tout au long des événements pour leur donner enfin leur pleine signification.

 

Se laisser étonner

pink%20question%20mark%20clipartDéjà la visite des bergers à Bethléem était surprenante ! Mais en plus, ils racontent  de drôles de choses sur le bébé, en l’appelant sauveur, Christ, Seigneur… Et puis au Temple de Jérusalem, les parents ont de quoi s’étonner – voire se mettre en colère – en constatant que leur gamin de 12 ans est resté là depuis trois jours sans s’inquiéter de leur inquiétude à son sujet !

C’est donc qu’il est impossible d’engendrer le Verbe en nous sans nous laisser étonner, surprendre à la manière de Marie. La vie spirituelle – et la vie tout court – est remplie de ces moments où l’interrogation est profonde : pourquoi nous fais-tu cela ? Que ce soit devant la Shoah ou le cancer d’un proche, l’injustice injustifiable ou la violence incompréhensible… Nos pourquoi sont ceux de Marie, la mère de Dieu, qui ne comprend pas sur l’instant.

C’est par exemple l’étonnement que nous devrions avoir devant les bergers d’aujourd’hui, migrants et réfugiés d’Orient, d’Afrique, qui nous révèlent les points forts et les points faibles de notre civilisation occidentale …

 

Rassembler les pièces éparses du puzzle

Marie ne comprend pas. Elle n’abandonne pas pour autant. Elle recueille précieusement (she treasured up, traduit joliment l’anglais) toutes les paroles, les gestes, les événements liés à son fils, pour ne pas en perdre une miette. Sur l’instant, comme les 10 000 morceaux du puzzle mis en boîte, cela ne dessine pas grand-chose. Mais plus tard…

C’est ce qu’elle espère, et nous avec elle. D’où l’importance du récit, de la mémoire, pour se dire à soi-même et aux autres. Si Anne Frank et Etty Hillesum n’avaient pas dans leur journal intime patiemment écrit ce qui leur arrivait, elles n’auraient pas pu accoucher de l’immense figure spirituelle que chacune est devenue à travers cela.

Le travail d’engendrement qui nous configure à la Mère de Dieu passe par un travail d’écriture, de parole, de récit, de mémoire…

Il s’agit de ne rien perdre de ce qui nous est donné à travers l’apparente incohérence des événements du moment.

 

Méditer toutes ces choses en son cœur à travers le temps et l’espace

Une fois réunies, les pièces du puzzle commencent à s’assembler, deux par deux, sous-ensemble avec sous-ensemble… Avec les années, si nous gardons comme Marie ce trésor au cœur pour y puiser régulièrement des associations nouvelles, nous pourrons déchiffrer ce qui nous arrive. Il faudra souvent attendre comme elle la fin de l’histoire – la croix, et plus encore la résurrection – pour comprendre enfin, pour avoir enfin une vue d’ensemble du paysage, du tableau, du portrait que les 10 000 pièces du puzzle forment ensemble.

L’unité intérieure d’un être vient de sa capacité à relier constamment son passé et son présent, à y deviner les lignes de force qui s’y dessinent, les grandes tendances où Dieu l’emmène, bref sa vocation la plus personnelle.

Devenir la Mère de Dieu dans Communauté spirituelle gif-puzzle-spectrum-1786418

Marie la première a parcouru ce chemin, en rassemblant et méditant précieusement tout ce qui arrivait à son fils, du début à la fin, et au-delà.

À nous, en cultivant notre étonnement, notre mémoire, notre rumination intérieure quoi qu’il arrive, à nous d’engendrer dans l’Esprit Saint Celui qui désire prendre chair de notre chair.

 

1ère lecture : « Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai » (Nb 6, 22-27)
Lecture du livre des Nombres

Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :« Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras :Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :Que le Seigneur te bénisse et te garde !Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,qu’il te prenne en grâce !Que le Seigneur tourne vers toi son visage,qu’il t’apporte la paix !”Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël,et moi, je les bénirai. »

Psaume : Ps 66 (67), 2-3, 5, 6.8
R/ Que Dieu nous prenne en grâce et qu’il nous bénisse ! (Ps 66, 2)

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations

Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous bénisse,
et que la terre tout entière l’adore !

2ème lecture : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4-7)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Galates

Frères,lorsqu’est venue la plénitude des temps,Dieu a envoyé son Fils,né d’une femmeet soumis à la loi de Moïse,afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loiet pour que nous soyons adoptés comme fils.Et voici la preuve que vous êtes des fils :Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,et cet Esprit crie« Abba ! », c’est-à-dire : Père !Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils,et puisque tu es fils, tu es aussi héritier :c’est l’œuvre de Dieu.

Evangile : « Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né.Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus » (Lc 2, 16-21)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. 
À bien des reprises, Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;à la fin, en ces jours où nous sommes,il nous a parlé par son Fils. Alléluia.  (cf. He 1, 1-2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem,et ils découvrirent Marie et Joseph,avec le nouveau-nécouché dans la mangeoire.Après avoir vu,ils racontèrent ce qui leur avait été annoncéau sujet de cet enfant.Et tous ceux qui entendirent s’étonnaientde ce que leur racontaient les bergers.Marie, cependant, retenait tous ces événementset les méditait dans son cœur.Les bergers repartirent ;ils glorifiaient et louaient Dieupour tout ce qu’ils avaient entendu et vu,selon ce qui leur avait été annoncé.  Quand fut arrivé le huitième jour,celui de la circoncision,l’enfant reçut le nom de Jésus,le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
Patrick BRAUD

Mots-clés : , , , , , ,

24 décembre 2016

Peut-être fallait-il…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 16 h 15 min

Peut-être fallait-il…

 

Afficher l'image d'originePeut-être  fallait-il que l’enfant  naisse de nuit

pour qu’il fasse jour dans le monde,

 

Peut-être faut-il être dans la nuit

pour découvrir la lumière.

 

Peut-être … faut-il aimer la nuit,

pour que le matin y dessine sa promesse. 

 

Ce qui nous arrive en cette nuit dans le visage d’un tout-petit ?

C’est ce qui arrive, chaque fois que le sourire d’un enfant

brise nos défenses

 

Ce qui nous arrive …

c’est une douceur qui n’est pas  de ce monde,

une douceur qui éveille le coeur

à la joie d’être,

à la joie de naître.

 

Ce qui nous arrive ?

C’est que Dieu n’a pas d’autre chemin

que nous

pour venir

jusqu’à nous ;

 

C’est en nous que la douceur attend de faire son lit

C’est à nous qu’il revient de bercer Dieu.

 

Noël c’est

Dieu entre nos mains pour que se lève demain.

 

Noël c’est

Dieu en attente de notre tendresse

pour que vive sa promesse,

 

Dieu … au berceau de notre âme

pour qu’en nous veille sa flamme.

 

Francine Carrillo, « Braises de douceur », p. 98-100

Mots-clés : ,

20 décembre 2016

Les 3 naissances de Noël

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Les 3 naissances de Noël

Homélie pour la fête de Noël 2016 / Année A
24/12/2016

Cf. également :

Noël : solstices en tous genres
Noël : Il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune…
Noël : la trêve des braves
Noël : croyance dure ou croyance molle ?
Le potlatch de Noël
La bienveillance de Noël
Noël « numérique », version réseaux sociaux…
Noël : « On vous écrira… »
Enfanter le Verbe en nous…

Le mot français Noël vient du latin natal, natalis = naissance. Le vieux français disait Naël. L’espagnol ou l’italien s’en souviennent : on se salue avec un Feliz Navidad, qui vient du latin nativitatem = naissance. La plupart des langues européennes font dériver Noël de la naissance (sauf l’Allemand Weihnachten = nuits de veille et l’anglais Christmass = messe du Christ).

Afficher l'image d'origineÀ regarder l’enfant déposé dans la crèche cette nuit, on devine que c’est bien la naissance physique de Jésus de Nazareth qui est en jeu. Mais à bien y réfléchir, il n’y a pas une seule mais trois naissances en jeu à Noël. La mystique rhénane, ce courant spirituel du XIV° siècle, a popularisé cette conception de Noël. Jean Tauler par exemple commente ainsi le sens de la fête :

« On fête aujourd’hui, dans la sainte chrétienté, une triple naissance où chaque chrétien devrait trouver une jouissance et un bonheur si grands qu’il en soit mis hors de lui-même ; il y a de quoi le faire entrer en des transports d’amour, de gratitude et d’allégresse ; un homme qui ne sentirait rien de tout cela devrait trembler.
- La première et la plus sublime naissance est celle du Fils unique engendré par le Père céleste dans l’essence divine, dans la distinction des personnes.
- La seconde naissance fêtée aujourd’hui est celle qui s’accomplit par une mère qui dans sa fécondité garda l’absolue pureté de sa virginale chasteté.
- La troisième est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité, spirituellement, par la grâce et l’amour, dans une bonne âme.
Telles sont les trois naissances qu’on célèbre aujourd’hui par trois messes. »
Jean Tauler, sermon pour la nuit de Noël.

Examinons rapidement les conséquences de ces trois naissances pour nous.

1. L’engendrement éternel du Verbe en Dieu

La première naissance est la plus mystérieuse, celle qui nous échappe radicalement.
Comment décrire avec des Afficher l'image d'originemots humains ce qui appartient à l’essence divine : se partager sans se diviser ? La clé de la naissance du Verbe en Dieu est sans doute l’amour. Un Dieu unique et solitaire pourrait être tout-puissant, créateur, rédempteur comme dans le judaïsme et l’islam, mais il ne pourrait être amour en lui-même. Parce que Dieu est amour, pas seulement pour l’homme mais en lui-même, il suscite une altérité au plus intime de son être. « Engendré non pas créé », le Verbe est de toute éternité le résultat de l’amour qui se donne sans se diviser. Et le mouvement de cet élan mutuel, c’est l’Esprit de Dieu, vivante relation tissant la communion trinitaire.

Quelles conséquences pour nous ?

Puisque nous sommes à l’image de Dieu, l’engendrement éternel du Verbe au nom de l’amour nous pousse à engendrer nous-mêmes, non pas en copiant (c’est impossible !) mais en participant à cet élan de don et de réception dans toutes nos relations humaines. Donner sans contrepartie est le propre du Père. Se recevoir inconditionnellement quoi qu’il arrive est la marque du Fils. Ne pas interrompre cette circulation du donner et du recevoir est le sceau de l’Esprit.

La structure de l’engendrement éternel du Verbe appliqué à l’humain pourrait donc ressembler à une circulation du don, une économie du don comme disent les Pères grecs : demander /donner / recevoir /rendre.

Nous passerons ainsi de la première « naissance » à un système d’échanges économiques où ce qui est échangé n’est pas des biens (argent, richesses, choses matérielles) mais des relations sociales (être alliés, solidaires, pouvoir compter les  uns sur les autres etc.). Rien que pour cela, il serait dommage de fêter Noël à rebours de cette économie du don ! Nos cadeaux ne sont pas là pour nous faire plaisir, ni faire pression ou exiger du donnant-donnant. Les paquets enrubannés sous les sapins témoignent que nous sommes faits pour engendrer et être engendrés,  ainsi que cela se passe au cœur de la Trinité. Les réveillons à côté de la crèche ne seront pas parjures s’ils nourrissent l’affection partagée, la communauté de destin réaffirmée, le désir de faire un tout en restant plusieurs.

2. La naissance historique de Jésus de Nazareth

La deuxième naissance est la plus facile apparemment à percevoir. Le fils né de Marie, dans une mangeoire Afficher l'image d'origine(prémonitoire ! car il est à croquer ce divin enfant qui deviendra pain de vie…) : scène de famille à la rue, hélas familière sur nos écrans de télévision et dans nos villes. Pourtant, ces quelques kilos de chair recèlent une équation impossible : beaucoup verront dans cet homme quelqu’un qui partage une intimité unique avec Dieu. Jésus se révélera à la fois comme entièrement de Dieu, et pleinement humain. Jamais un homme n’aura été aussi proche de Dieu, au point de faire un avec lui. Noël passa inaperçu aux yeux de la société juive de l’époque, car cette double appartenance ne se voyait pas encore. La naissance du Verbe en notre histoire nous appelle ainsi à ouvrir les yeux sur ces commencements obscurs où l’humain et le divin se rencontrent, en des ébauches improbables.

Dans l’art, le désintéressement, la sortie de soi, l’innovation véritable…

Il y a tant de façons pour Dieu de s’incarner !

3. La naissance du Verbe en nous

Cette troisième dimension de Noël est sans aucun doute la plus méconnue des foules de la nuit du 24 décembre. C’est pourtant un thème constant de la spiritualité chrétienne que la mystique rhénane a porté au plus haut. Chacun de nous en effet peut devenir la mère de Jésus, selon sa parole en Mc 3,31 35 : « quiconque fait la volonté de mon père est pour moi un frère, une sœur, une mère ». Les témoignages des Pères de l’Église sur cette maternité spirituelle sont innombrables. Ainsi la lettre à Diognète (III° siècle) se termine en mentionnant « le Logos toujours renaissant dans le cœur des  Saints ».

« Par  Dieu  seul  se  réalise  cette  naissance.  Et  elle  s’accomplit lorsque, comme une mère,  quelqu’un conçoit,  dans  le fond  vivant  de son  cœur,  l’immortalité  de  l’Esprit.  Il enfante  par  suite  sagesse  et justice,  sainteté  et  pureté  intérieure.  Et ainsi  chacun  peut  devenir mère de  Celui  qui,  par essence,  est  tout cela,  ainsi  que le  Seigneur lui-même  l’a dit  :  ‘quiconque  fait  la volonté  de mon  Père  des  cieux, celui-là m’est une mère’ »[1].

Afficher l'image d'origine

Maître Eckhart a creusé jusqu’à l’incandescence cet appel à engendrer le Verbe au-dedans de soi :

« À la source la plus profonde, je sourds dans l’Esprit Saint ; là n’est plus qu’une vie, qu’un être, qu’une œuvre. Tout ce que Dieu met en œuvre est unité. 

«  Le Père engendre dans l’éternité le Fils, comme son image.  » Le Verbe était auprès de Dieu et Dieu était le Verbe  » : comme le même que lui et de la même nature. Mais je vais plus loin et je dis : il l’a engendré dans mon âme ! [3]C’est pourquoi il m’engendre en tant que son Fils, sans restriction. [2] »

Engendrer le Verbe en nous : qu’est-ce à dire ?

- En se tournant vers Marie, on comprendra davantage ce que cet engendrement demande de confiance (« qu’il me soit fait selon ta parole »), de silence (les neuf mois de Nazareth), de relations à réordonner (cf. la crise avec son fiancé Joseph), de déplacements à opérer (dont celui de Nazareth à Bethléem est le symbole), d’exclusion à traverser (« il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune »).

Former le Christ en nous relève de cette attention maternelle de tous les instants, pour ne pas mettre en danger mais conforter ce début de vie si intime et si différent.

- En se tournant vers le Père, on découvrira sa capacité à se donner qui est l’engendrement véritable. La troisième naissance de Noël, intérieure, nous appelle à nous donner plutôt qu’à donner des choses, des cadeaux, des subsides. À nourrir ce germe de vie divine qui s’émerveille, se reçoit, s’alimente de toute parole venant de Dieu.

Noël résonne ainsi comme notre vocation à devenir le père du Verbe, au sens de l’engendrement éternel de l’amour se communiquant. Noël nous appelle par le même mouvement à devenir la mère du Christ, comme un liquide amniotique est un écosystème où notre vie, notre identité divine puise de quoi grandir, s’épanouir, sortir vers autrui et revenir en Dieu sans jamais le quitter ni se quitter soi-même.

Le Père engendre le Fils, de toute éternité à toute éternité : c’est la première naissance de Noël.
Par amour des hommes, le Verbe est engendré en Marie : c’est la deuxième naissance de Noël.
Par amour de Dieu, je participe à l’engendrement du Verbe en moi : c’est la troisième naissance de Noël.

Que ces trois engendrements transforment notre manière de donner la vie et de la recevoir !


[1] . Saint Grégoire de Nysse, Sur la  Virginité  (2  et 13), P.G. XLVI, 324 B et  380 D.
[2] . Les justes qui se dépouillent totalement deviennent Dieu, sermon 6.
[3] . La grâce divine de l’accomplissement, sur Lc 1,26.

 

1ère lecture : Le prince de la paix (Is 9, 1-6)

Lecture du livre d’Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.
Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés.
Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort,Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».
Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers.

Psaume : Ps 95, 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13ac

R/ Aujourd’hui, un Sauveur nous est né : c’est le Christ, le Seigneur.

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !

De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !

Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
pour gouverner le monde avec justice.

2ème lecture : La grâce de Dieu s’est manifestée (Tt 2, 11-14)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
C’est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnable, justes et religieux,
et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur.
Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.

Evangile : Naissance de Jésus (Lc 2, 1-14)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Je vous annonce une grande joie. Aujourd’hui nous est né un Sauveur : c’est le Messie, le Seigneur !Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre ; ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte, mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »
Patrick Braud

Mots-clés : , , , , , , , , ,

14 décembre 2016

Sois attentif à tes songes…

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Sois attentif à tes songes…


Homélie du 4° dimanche de l’Avent / Année A
18/12/2016

Cf. également :

Deux prénoms pour une naissance

Laisser le volant à Dieu

L’annonce faite à Joseph, ou l’anti Cablegate de Wikileaks

« Tu as de la visite »

 

L’annonce faite à Joseph…

On connaissait l’annonce faite à Marie : voici que l’incroyable nouvelle est annoncée à Joseph. Et de quelle manière ! En songe !

Tiens : Dieu nous parlerait-il lorsque nous sommes endormis ? La parole de Dieu se faufilerait-elle dans cette immense activité nocturne que nous appelons tantôt rêve, tantôt songe ?

 

Distinguer rêve et songe

On peut en effet distinguer les deux : le rêve est un travail de reconstruction effectué par l’inconscient pour donner sens aux évènements récents ou aider à les supporter. Par exemple, si dans la journée votre voisin ou votre patron vous a copieusement insupporté, vous allez rêver de lui la nuit en vous imaginant en train de prendre votre revanche sur lui…

Le songe est d’un autre ordre, surtout dans la Bible. C’est un message, un signal, qui surgit de l’intérieur, lorsque le sommeil a fait tomber nos défenses naturelles, et qu’alors Dieu a un peu plus de champ libre pour déployer sa parole…

Rappelez-vous les songes célèbres qui jalonnent l’Ancien et le Nouveau Testament :

- Le songe de Jacob qui fuit devant son frère Ésaü (Gn 28, 10-22) : il rêve d’une échelle dont le sommet atteint le ciel, avec les anges de Dieu en train d’y monter et descendre. En se réveillant, il n’a plus peur ; il croit que Dieu n’est pas loin de l’homme. Et Jésus lui-même se reconnaîtra dans ce rêve lorsque dans son procès il voit le Fils de l’Homme venant d’en haut. La croix sera cette échelle où Dieu et l’homme apprennent à communiquer et à communier l’un à l’autre…

- Le songe de Joseph, fils de Jacob, ministre de Pharaon ensuite en Égypte. (Gn 37)

Il voit les gerbes de ses frères s’incliner devant ses gerbes, ainsi que le soleil, la lune et les étoiles se prosterner devant lui. Ce songe lui révèle sa vraie vocation et sa vraie grandeur. Plus tard, il saura déchiffrer les songes de Pharaon, la période des vaches grasses et la période des vaches maigres, épargnant ainsi à l’Égypte une famine meurtrière (Gn 41). Les ministres des finances devraient savoir déchiffrer les rêves de leur président…

- Les mages seront avertis en songe de repartir par un autre chemin pour éviter la jalousie d’Hérode.

- Pilate, hélas, n’obéira pas au rêve de sa femme (Messieurs, écoutez vos femmes lorsqu’elles rêvent !…) lorsqu’elle le prévient que la complicité du meurtre de Jésus serait une grande souffrance (Mt 27,19) ; c’est souvent en rêve que nous percevons la nature réelle d’un être…

- Dans les Actes des Apôtres, Pierre voit en songe une immense nappe remplie d’animaux impurs pour les lois juives : « Debout Pierre prend et mange. Ce que Dieu a déclaré pur, ne le déclare pas souillé ! »

- C’est par un songe encore que commence la mission en Europe avec Paul qui entend un Macédonien (La Macédoine est au nord de la Grèce) lui apparaître en songe et le prie : « Pars en Macédoine et vient à notre secours ». Cette décision qui va bouleverser l’histoire européenne n’est pas le fruit d’une stratégie ou d’une réflexion politique : c’est une impulsion venue d’un songe… voilà qui laisse songeur…

Il y a encore des dizaines de songes qui dans les textes bibliques jouent un rôle prophétique de discernement du présent !

On voit à travers tous ces songes l’influence de la Bible sur Freud lorsqu’il bâtit sa théorie de l’interprétation des rêves…

Afficher l'image d'origineAfficher l'image d'origine

 

Jusqu’au bout de mes rêves

Mais nous, faisons-nous comme Joseph, cet homme juste qui voulait ajuster sa vie au désir de Dieu, et qui à cause de cela était attentif à ses rêves pour détecter si Dieu ne pouvait pas lui parler à travers les images de la nuit ? Est-ce que ça vous arrive de noter vos rêves ? De repérer ceux qui reviennent ? D’en parler à quelqu’un, et d’abord à vous-mêmes ?

Regardez Joseph : il est dans une situation impossible. Sa fiancée est enceinte d’un autre, mais il l’aime et ne veut pas lui faire honte publiquement… comment agir ? La répudier, c’est la déshonorer. L’épouser sans rien dire, c’est ne pas être en vérité avec elle…

Le Pape François décrit le déchirement intérieur de Joseph ainsi :

Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit la solution qui pour lui représente un énorme sacrifice. Et l’évangile dit : « Parce que c’était un homme juste, il ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret » (Mt 1,19).
Cette courte phrase résume un drame intérieur véritable, si nous pensons à l’amour de Joseph pour Marie ! Mais même dans cette circonstance, Joseph veut faire la volonté de Dieu et décide, certainement avec une grande douleur, de répudier Marie en secret. Il faut méditer sur ces paroles, pour comprendre quelle a été l’épreuve à laquelle Joseph a dû faire face les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve semblable à celle du sacrifice d’Abraham, lorsque Dieu lui a demandé son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée.
Pape François, Homélie pour le 4° Dimanche de l’Avent 2014

Comme souvent lorsqu’un dilemme nous travaille, nous sommes agités toute la journée et plusieurs jours… Vient alors la nuit où tout cela se décante, dans le relâchement intérieur. Et au réveil, des questions obscures confuses deviennent claires et simples : « c’est cela qu’il faut que je fasse… ». Ainsi pour mes devoirs de maths au collège : je me couchais sur la solution impossible et me levais à six heures du matin pour terminer le problème d’un seul jet, comme s’il s’était dénoué tout seul en rêvant…

C’est que dans le rêve, je n’ai pas toute la maîtrise de ma vie. Mes inhibitions, mes blocages, ma pudeur même, ne sont plus sur le qui-vive ; les douaniers de la pensée laissent passer quelques visiteurs clandestins aux frontières de notre esprit… Dans l’abandon physique, psychologique et spirituel de la nuit, il arrive que Dieu se faufile, habilement déguisé sous les traits d’un songe un peu étrange au début (cf. François d’Assise entendant en rêve : « reconstruis mon église…»)

Attention ! : tous les fantômes de la nuit ne sont pas parole de Dieu, loin de là. Il y a les chimères de l’inconscient, les projections de notre égoïsme, les souhaits de puissance, de domination, la recherche éperdue de reconnaissance et de gloire etc… Mais il y a parfois telle ou telle mise en scène qui pourrait bien avoir Dieu comme réalisateur et producteur… Alors, au sortir de la nuit il nous faut travailler comme le pêcheur qui a ramené ses filets à terre : patiemment, il les nettoie, les démêle, trie les algues, les poissons, les coquillages, et les ferle à nouveau pour la prochaine pêche…

Que saint Joseph, cet homme juste qui a accueilli Marie en reconnaissant le travail de Dieu fait en elle, nous rende attentif à nos songes où, aujourd’hui encore, Dieu nous dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse ».

« Ne crains pas d’accueillir ton conjoint, ton proche, tel que le travail de Dieu l’a façonné. C’est toi qui donneras son nom à l’enfant qui va naître ; c’est toi qui pourras nommer la vie que Dieu enfante encore aujourd’hui ».

Sois seulement attentif à tes rêves : un songe pourrait s’y glisser …


1ère lecture : Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)
Lecture du livre d’Isaïe

Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. »

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6
R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !

C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.

Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu !

2ème lecture : L’Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)
Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome.
Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.

Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.(Mt 1, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Patrick Braud

Mots-clés : , , ,
12