L'homélie du dimanche (prochain)

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25 juillet 2014

Quelle sera votre perle fine ?

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Quelle sera votre perle fine ?

Homélie du 17° dimanche du temps ordinaire / Année A
27/07/2014

 

Tout vendre pour acheter une perle à nulle autre pareille (Mt 13, 44-52) : pour qui, pour quoi seriez-vous prêts à faire cela ? Qu’est-ce qui pourrait être assez important à vos yeux pour y sacrifier tout le reste ?

Quelle sera votre perle fine ? dans Communauté spirituelle perle

Autrement dit, quel est votre royaume de Dieu qui anime et focalise vos énergies les plus vitales ? Pour qui seriez-vous prêts à risquer votre vie ?

À cette question, dans les sondages, les Français répondent en grande majorité : la famille, les proches. Cela paraît assez naturel. C’est quand même assez paradoxal à une époque où la famille est facilement malmenée, divisée, séparée. Raison de plus sans doute pour y tenir.

Y aurait-il un absolu au-dessus de la famille qui mériterait d’y consacrer le meilleur de soi-même ?

 

Mais au fait, quel est votre absolu, réellement ?

 

Le dieu de l’agenda

agenda marchand dans Communauté spirituelleUn exercice assez simple pour repérer ce qui est pour nous comme un dieu, c’est-à-dire ce qui occupe une place capitale dans nos raisons de vivre, est de relire son agenda sur plusieurs mois. Calmement, tranquillement, refaites défiler sur votre Outlook, sur Lotus Notes ou sur votre calepin les six derniers mois au moins. Repérez les rendez-vous qui reviennent souvent, régulièrement, ceux qui sont soulignés en rouge, ce qui n’y sont pas mais dont vous savez qu’ils remplissent les vides de l’agenda. Au besoin listez par écrit tout cela.

Qu’est-ce que mon agenda révèle de mes vraies priorités ? Quel est le dieu caché qui finalement attire à lui le plus clair de mon temps ? Ou quels rendez-vous, même minoritaires en durée, sont pourtant les plus importants pour moi au milieu de tout le reste ? Si je devais sacrifier la plupart de mes activités, laquelle voudrais-je sauvegarder et défendre bec et ongle quoiqu’il arrive ?

 

Il y a effectivement un petit dieu – ou des petites idoles – qui se cache entre les lignes de l’agenda. En prendre conscience est la première étape vers une libération intérieure : ai-je choisi ce qui est pour moi la perle fine dont parle l’Évangile, ou bien la vie m’impose-t-elle des choix inconscients qui me font adorer des priorités qui ne sont finalement pas les miennes ?

 

Le dieu de l’agenda peut se cacher derrière l’omniprésence d’un écran (télé, smartphone, ordinateur, console de jeu), l’invasion de la vie professionnelle jour et nuit, des engagements si prenants qu’ils en deviennent idolâtres etc.

Débusquer ces ersatz de royaume de Dieu à travers l’agenda permet de nous rendre libres pour désirer la vraie perle fine, et non la verrerie de pacotille.

 

L’ultimate concern

9780334046158 paraboleUn théologien protestant de génie, Paul Tillich, a forgé le concept d’ultimate concern (préoccupation ultime) pour désigner ce qui existentiellement tient lieu pour quelqu’un de perle fine pour laquelle tout sacrifier . L’expression de Tillich en allemand est : was uns unbedingt angeht , c’est-à-dire ce qui nous atteint, nous concerne et nous met en question de manière inconditionnée, sans que l’homme puisse y mettre aucune condition préalable.

Est Dieu pour quelqu’un ce qui finalement le concerne de manière ultime, ce qui le saisit, le passionne, exerce sur lui une emprise absolue.

Beaucoup de gens peuvent dire : le plus important pour moi, c’est la famille, et pourtant se conduire tous les jours en adeptes de l’alcool, de l’argent ou du pouvoir etc.

Être concerné de manière ultime par l’acquisition d’une perle rare, c’est orienter  ses choix, ses actions, ses calculs vers l’acquisition de ce trésor caché. C’est établir un ordre des priorités de son existence, en sachant et distinguant ce qui est essentiel de ce qui est relatif, ce qui est premier de ce qui est second.

 Ignace Loyola parle d’ordonner sa vie au but ultime qu’il a découvert, lui, grâce à sa jambe cassée si lente à guérir : servir et louer Dieu en toute chose.

Saint Benoît découvre la perle du monachisme et quitte tout pour s’enfoncer dans l’amitié avec Dieu, à travers la vie en communauté des moines : ne rien préférer au Christ est sa perle unique.

Jean Vanier quitte son métier et son statut social d’officier de marine canadien pour aller vivre avec Raphaël et Philippe, personnes handicapées, jusqu’alors remisées en hôpital psychiatrique. Sa perle fine s’appelle l’Arche, lieu de vie et de salut pour ceux que le handicap noie sous un déluge d’exclusion.

 

La liste est longue des chrétiens qui ont un jour découvert leur perle rare, leur perle singulière et unique. Pour elle, ils ont alors ré-ordonné leur vie, leur usage de l’argent, de la famille, pour posséder ce trésor caché et intensément désiré.

Pour cela, l’essentiel est évidemment de chercher, de chercher et de chercher encore.

Un bon négociant fait toutes les foires et tous les salons d’Europe et d’ailleurs pour trouver le produit rêvé. Celui qui ne s’exerce pas à désirer quelque chose de plus haut, plus vrai, plus fort risque de passer à côté de l’affaire du siècle dénichée  dans un vide-grenier improbable.

 

Dans la première lecture, Salomon rêve littéralement d’être un roi différent. Pour devenir sage à la manière de Dieu, il serait prêt à abandonner tous les signes de sa puissance, majesté et fortune. Habité par ce songe, Salomon découvre que ce qu’il désire au plus profond de lui-même, c’est exercer le pouvoir au service de son peuple et non du sien. Le fait même de désirer cette perle de la sagesse lui permettra de devenir le roi le plus aimé de tous, jusqu’en Égypte, jusqu’en Saba. Seule sa passion des femmes étrangères (son harem légendaire) le détournera de cet alignement d’avec sa perle fine. Avec la sagesse du gouvernement comme objectif prioritaire entre tous, Salomon aura vécu avant Jésus sa parabole sur la perle du royaume de Dieu. Saint Louis, roi de France, sera pour nous un nouveau Salomon. Les politiques sont donc concernés au premier chef par le discernement de ce qui est pour eux l’ultimate concern de leur engagement !

 

Trésor caché, perle fine de grande valeur : qu’est-ce qui oriente vraiment nos choix de vie ?

Pour qui, pour quoi sommes-nous prêts à sacrifier tout le reste ?

 

 


[1]« Man, like every living being, is concerned about many things, above all about those which condition his very existence…If [a situation or concern] claims ultimacy it demands the total surrender of him who accepts this claim…it demands that all other concerns…be sacrificed. » P.Tillich, Dynamics of Faith.

[2]. « Viele Menschen sind von etwas ergriffen, was sie unbedingt angeht », P. Tillich, Die verlorene Dimension. 

 

 

1ère lecture : Salomon demande à Dieu le véritable trésor (1R 3, 5.7-12)

Lecture du premier livre des Rois

À Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon.
Il lui dit : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »
Salomon répondit : « Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi à la place de David mon père ; or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger,et me voilà au centre du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un coeur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est si important ? »
Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit :
« Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis ; mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un c?ur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. »

Psaume : Ps 118, 57.72, 76-77, 127-128, 129-130

R/ De quel amour j’aime ta loi, Seigneur !

Mon partage, Seigneur, je l’ai dit,
c’est observer tes paroles.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un morceau d’or ou d’argent.

Que j’aie pour consolation ton amour
selon tes promesses à ton serviteur !
Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai :
ta loi fait mon plaisir.

Aussi j’aime tes volontés,
plus que l’or le plus précieux.
Je me règle sur chacun de tes préceptes,
je hais tout chemin de mensonge.

Quelle merveille, tes exigences,
aussi mon âme les garde !
Déchiffrer ta parole illumine,
et les simples comprennent.

2ème lecture : Dieu fait tout pour que nous partagions un jour la gloire du Christ (Rm 8, 28-30)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour.
Ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères.
Ceux qu’il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a justifiés, il leur a donné sa gloire.

Evangile : Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle – Le filet (brève : 44-46) (Mt 13, 44-52)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume !Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Jésus disait à la foule cette parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Avez-vous compris tout cela ? ? Oui », lui répondent-ils.
Jésus ajouta : « C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
Patrick BRAUD

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18 juillet 2014

Ecclésia permixta

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

Ecclésia permixta

Homélie du 16e dimanche du temps ordinaire / Année A
20/07/2014

Les trois paraboles de ce dimanche peuvent être méditées selon la technique toute simple évoquée dimanche dernier : s’arrêter un à un sur chacun des acteurs du récit.

Une autre méthode d’interprétation consiste à replacer le texte dans son contexte pour bien comprendre le but dans lequel il a été écrit et pouvoir ensuite l’actualiser (méthode historico-critique).

Essayons d’appliquer cette grille de lecture sur la célèbre parabole du bon grain et de l’ivraie.

Quelle situation précise vise cette image du mélange entre le blé et les mauvaises herbes ?

Est-ce une réflexion philosophique sur l’origine du mal ? Ce n’est guère le mode de pensée sémite, beaucoup plus concret que la démarche grecque très conceptuelle. Même si on peut en tirer un vrai questionnement philosophique, l’art de la parabole vise d’abord à déchiffrer tel événement, telle situation, ou plutôt à savoir se poser les bonnes questions sur ce qui arrive.

Quand Mathieu écrit, vers 70-90 environ, les premières communautés chrétiennes sont déjà implantées en milieu juif, à partir du réseau des synagogues : Antioche, Alexandrie, Rome… Le succès croissant de la prédication des apôtres suscite bien des jalousies et des hostilités. Les autorités juives veulent réprimer et même éliminer ce courant considéré comme hérétique (cf. Saul se vantant d’avoir été un persécutant zélé contre « les disciples de la voie »). Le pouvoir romain voit avec inquiétude grossir les rangs de ces païens de chrétiens qui refusent d’adorer César et proclament que seul Jésus est Seigneur.

Les persécutions éclatent. Et comme toujours, certains membres de la communauté chrétienne sont prêts à retourner leur veste s’ils y trouvent un intérêt personnel (promotion romaine, considération juive), ou s’ils ont peur pour leur métier, leur famille (la peur des représailles a toujours été un puissant levier pour justifier la collaboration avec l’ennemi !). Tant et si bien que parmi les membres des communautés locales, certains ont préféré jouer le rôle d’informateurs auprès des autorités pour sauver leur peau ou obtenir des avantages. De plus, le pouvoir essayait d’infiltrer ces groupes de chrétiens, en y introduisant des espions pour mieux les surveiller, les déstabiliser en faisant courir de fausses rumeurs, les emprisonner plus facilement le cas échéant.

Les maquis de la Résistance en 39-45 ont connu le même problème douloureux : au milieu de nous il peut y avoir des traîtres, des « collabos ». Lorsque les premières communautés chrétiennes font cette triste découverte, elles peuvent douter d’elles-mêmes : sommes-nous vraiment le champ de blé, la vigne du Seigneur ? Pourquoi certains de nos frères nous trahissent-ils en actes et en paroles ? Que faire de ces traîtres une fois démasqués : les éliminer ? leur pardonner ?

Le problème a pris un tour aigu lorsque certains de ces chrétiens convaincus de connivence avec l’ennemi juif ou romain ont voulu ensuite se repentir et revenir vers l’Église. On les appelle les lapsi (lapsus = celui qui a chuté). Que faut-il faire de ces repentis ? Les exclure à jamais de l’Église pour garder le champ de blé pur de toute compromission ? Ou accepter de les réintégrer moyennant pénitence ? Le débat a fait rage longtemps, avec des positions extrêmes très dures et très intransigeantes (cf. Origène : « hors de l’Église point de salut » = celui qui a renié sa foi ne peut être sauvé). Heureusement, c’est la position du milieu qui a été retenue : l’Église ne sera jamais une secte de purs (cathares = purs). En mettant sur les lèvres de Jésus cette parabole du champ de blé mélangé à l’ivraie, Mathieu avertit les communautés auxquelles il écrit : acceptez que le bien et le mal soient mélangés en vous comme dans vos assemblées. Dieu seul est saint. Nous ne sommes que des vases d’argile, imparfaits et fragiles, qui portons un trésor.

Celui qui voudrait une Église de purs deviendrait aussi dur et inhumain que l’ennemi qui a semé l’ivraie.

 

Saint Augustin, confronté lui aussi à cette question des lapsi, avait trouvé cette formule géniale, directement tirée de notre parabole : Ecclésia permixta. Mot à mot : l’Église est une mixture, un mélange inextricable d’humain et de divin, de grandeur et de trahison, capable du meilleur et du pire. Acceptez que l’Église soit mélangée (permixta). Acceptez au passage que vous aussi soyez mélangés. Car les intransigeants ne font jamais que punir les autres de ce qu’ils ne se pardonnent pas à eux-mêmes.

Ceux qui ne s’acceptent pas mélangés, avec réalisme et humilité (voire humour) le font payer aux autres en étant très durs (c’est souvent le problème personnel des intégristes de tous bords).

Notre histoire personnelle est faite de ce mélange inextricable où le blé et l’ivraie croissent ensemble. La sagesse de Jésus nous invite à faire confiance à la puissance de vie qui se manifeste à travers cette croissance commune : ce qui compte c’est de grandir. Même s’il y a des échecs, des blessures, de l’ivraie par brassées, peu importe s’il y a également du désir, de l’amour, des épis par brassées.

Jésus va même jusqu’à suggérer que le mal finira par être utile : non seulement il n’aura pas pu empêcher le blé de pousser, mais à la fin on le liera en bottes et il  sera brûlé, signe que mystérieusement il sert au moins à procurer chaleur et lumière !

Ne pas vouloir éradiquer le mal semble être une attitude bien peu religieuse… L’Ancien Testament promeut une politique plus volontariste : « tu feras disparaître le mal du milieu du toi » est un leitmotiv qui parcourt tout le Deutéronome, justifiant ainsi la lapidation et autres exécutions des idolâtres notamment (Dt 13,6 ; 17,7.12 ; 19,19 ; 21,21 ; 22,21.22.24 ; 24,7). Le Christ ? lui - insistera sur la distinction entre le méchant et ses actes, au point d’inviter à dénoncer le mal sans pour autant éliminer celui qui le commet. Au contraire, l’amour des ennemis sera leur planche de salut.

Cette politique non-violente à l’égard du mal peut choquer. Qu’aurait-on fait contre Hitler si on l’avait appliquée à la lettre ? Pourtant, Hitler lui-même est le fruit de la violence contre le mal ! Le traité de Versailles en 1918 incarnait la revanche et le mépris des vainqueurs sur les vaincus : les Allemands étaient devenus l’ivraie de l’Europe. Les vainqueurs voulaient à tout jamais la museler, en éradiquant son venin par la force, et pour cela ils ont démantelé, humilié, appauvri l’Allemagne défaite. Seule Keynes s’est élevé contre ce traitement inique, pressentant qu’il annonçait des jours de malheur. Vouloir éradiquer le mal par la force engendre des violences plus grandes encore. Les guerres en Irak et en Iran le prouvent à nouveau, hélas.

L’histoire de l’Église n’est pas différente de la nôtre sur ce point. Elle comporte des saints splendides et des personnages sordides. Elle engendre Jean-Paul II et les Borgia, François d’Assise et l’Inquisition, des moines et des évêques capables de défricher et de servir comme de dominer et d’opprimer.

Celui qui voudrait une Église de purs n’a sans doute pas fait le travail sur lui-même qui lui permettrait de se voir tel qu’il est, sans complaisance, avec réalisme et humilité : mélangé.

Ecclésia permixta : plus que jamais, l’Église doit être humble en effet devant ses limites et ses failles. Plus que jamais elle doit en même temps proposer à tous le trésor de l’Évangile en le laissant rayonner à travers elle.

Il y a d’autres manières de juguler le mal, de l’empêcher de nuire, que de supprimer son auteur. C’est d’ailleurs la raison fondamentale pour laquelle l’Église est contre la peine de mort : supprimer l’ivraie compromet la croissance de tout l’ensemble. Les croisades contre « l’axe du mal » se terminent mal. Voilà pourquoi Jean-Paul II comme ses successeurs ont toujours dénoncé – isolés dans le concert des nations - les interventions militaires en Irak, en Iran, en Afghanistan.

Ecclésia permixta dans Communauté spirituelle epis-de-ble 

Finalement, cette petite parabole est révolutionnaire !

Le mal ne se combat pas frontalement par la violence, il se jugule par la croissance des épis de blé foisonnant autour de lui…

Ecclésia permixta.
Ce n’est pas seulement l’Église qui est mélangée, c’est l’humanité, notre humanité personnelle et collective.
L’accepter avec la sagesse du Christ permet de faire grandir le blé, de circonscrire l’ivraie, et même d’en faire quelque chose d’utile.

 

1ère lecture : La patience du Tout-Puissant (Sg 12, 13.16-19)
Lecture du livre de la Sagesse
Il n’y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
Ta force est à l’origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose.

Il montre sa force, l’homme dont la puissance est discutée, et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime.

Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance.
Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as pénétré tes fils d’une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion.

Psaume : Ps 85, 5-6, 9ab.10, 15-16ab

R/ Toi qui est bon et qui pardonnes, écoute-moi mon Dieu !

Toi qui es bon et qui pardonnes,
plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,
écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie.

Toutes les nations, que tu as faites,
viendront se prosterner devant toi,
car tu es grands et tu fais des merveilles,
toi, Dieu, le seul.

Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, 
lent à la colère, plein d’amour et de vérité,
regarde vers moi, 
prends pitié de moi.

2ème lecture : C’est l’Esprit Saint qui nous fait prier (Rm 8, 26-27)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.
Et Dieu, qui voit le fond des c?urs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut.

Evangile : Les paraboles du Royaume. L’ivraie – La graine de moutarde et le levain (brève : 24-30) (Mt 13, 24-43)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume !Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’
Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent : ‘Alors, veux-tu que nous allions l’enlever ?’
Il répond : ‘Non, de peur qu’en enlevant l’ivraie, vous n’arrachiez le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.’ »
Il leur proposa une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.

Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Patrick BRAUD

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11 juillet 2014

La lectio divina : galerie de portraits

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

La lectio divina : galerie de portraits

Homélie du XV° dimanche du temps ordinaire / Année A
13/06/14

Il existe une méthode toute simple pour ruminer un texte biblique.

Vous faites la liste des acteurs intervenant dans ce texte. Puis vous vous identifiez un à un à ces différents acteurs. Tant que cette identification à un personnage nourrit votre réflexion, votre prière, vous restez fixés sur lui, savourant ce qu’il vous révèle, actualisant son message pour vous aujourd’hui. Puis, lorsque votre attention faiblit, vous passez au personnage suivant, avec la même qualité de contemplation et d’actualisation. Et ainsi de suite jusqu’au dernier.

C’est d’autant plus facile à faire lorsque le texte est court, comme notre parabole du semeur (Mt 13,1-23), avec des acteurs bien identifiables.

Allons-y ! Faisons l’exercice ensemble.


La liste des acteurs.

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Il suffit de relire le texte, stabilo en main, et de surligner ceux qui apparaissent en cours de route : Jésus, la foule, le semeur, les grains, la terre (sous toutes ses formes). Il y a d’autres acteurs mineurs que l’on peut quand même relever : les oiseaux, le soleil, les ronces.

Bigre : pas moins de 8 acteurs ! Vous voyez que si vous prenez ne fût-ce que cinq minutes par personnage, vous pouvez aisément prier 40 minutes sur ce texte sans vous ennuyer une seconde !

Disons quelques mots de la contemplation et de l’actualisation possible pour chaque acteur.

 

Jésus.

S’identifier à Jésus, quelle audace !

Et pourtant, c’est celle de notre baptême, qui par l’onction de l’Esprit Saint fait de nous « d’autres Christs » pour agir et parler en son nom aujourd’hui.

Jésus sort de la maison (de Pierre à Capharnaüm, qui est devenue sa maison, au sens où il y est  comme chez lui). Savoir sortir de chez soi (de son univers, et sa culture…) est donc essentiel pour nourrir les foules.

Jésus s’assoit au bord du lac, puis dans la barque à quelques encablures du rivage. Il sait que là, porté par l’eau calme, sa voix résonnera loin et sera audible par tous. Se préoccuper des conditions, des modalités de son message est au moins aussi important que le message lui-même. D’autant plus que Jésus n’a envoyé aucun tweet pour convoquer les journalistes. Il laisse les foules venir à lui sans les contraindre ni les manipuler. Il laisse le bouche à oreille fonctionner. Il se laisse trouver par ceux qui le cherchent.

Nous pourrions nous inspirer de ce type de parole publique pour nourrir les débats de société. Et parler nous aussi en paraboles à la manière de Jésus. Tout le monde savait à l’époque ce qu’étaient les semailles. Dans une société agraire, le geste du semeur à tout vent ne s’inscrivait pas comme le logo du dictionnaire Larousse, mais comme une scène quotidienne aussi connue que la montée dans le RER B à La Défense aujourd’hui. Partir des réalités culturelles communes à ses contemporains est la base de la pédagogie des paraboles. Si on y était fidèle, on ne parlerait plus semailles ou rendement d’épis de blé, mais carnet de commandes, rentabilité financière, ou fécondité sportive pour l’équipe de football qui réussira à soulever la coupe du monde !

Parler en paraboles est toujours d’actualité. Comment nous inspirons-nous du monde du travail, de la famille, de nos réseaux sociaux et autres marqueurs sociétaux pour y annoncer l’Évangile ?

 

La foule.

Elle est « immense ». Pas d’élitisme donc à avoir en Église. La foule accepte de se laisser rassembler telle qu’elle est, mélangée, sur le rivage. Les chrétiens qui rechignent aux grands rassemblements, aux assemblées bigarrées des communions ou des mariages n’aimeraient pas cette foule pourtant bien évangélique, et ils auraient bien tort ! Manifestement cette foule écoute de toutes ses oreilles (au point d’en oublier de manger, découvrira-t-on plus loin). Et c’est bien ce à quoi nous sommes appelés lors de chaque rassemblement (Église = ekklèsia = assemblée).

Le semeur.

Quelle naïveté ! Ou plutôt telle générosité !

Il sème à tout vent, sachant bien que le pourcentage de réussite ne sera pas terrible. Cela ne le décourage pas pour autant. Les bons professeurs qui se décarcassent pour une classe de 25 ou 30 élèves le savent d’expérience, surtout en ZEP : tous n’en profiteront pas, loin de là. Pourtant s’il n’y en avait qu’un qui pourrait grâce à leur enseignement prendre goût à la matière et faire un beau parcours professionnel ensuite grâce en partie à cela, cela vaudrait la peine. La conviction  du semeur, du pédagogue, du prédicateur ou du leader d’équipe, c’est qu’il faut semer beaucoup pour que un peu soit productif.

Avec le semis en ligne puis les machines, on a rationalisé et optimisé ce geste auguste, et donc l’image ne parle plus. La générosité de l’éducateur - elle - demeure. Ainsi que la conviction de leader en entreprise ou du prêtre en paroisse : il faut livrer beaucoup pour que un peu réussisse, mais ce peu là fait de grandes choses !

 

Les grains.

Drôle d’acteurs me direz-vous ! Mais ils ont au moins le mérite de se laisser faire, de se laisser envoyer un peu n’importe où, au petit bonheur la chance. Les missionnaires qui au XVIII° ou XIX° se sont laissés envoyer en Corée ou en Afrique Noire étaient ainsi. Le matin même de leur départ pour de longs mois en bateau, ils découvraient dans une enveloppe leur destination sans rien en connaître : Séoul, Chandernagor, Conakry…

Dès qu’elles le peuvent, les graines se développent, lèvent au soleil, sans calculer le risque de se dessécher ou d’être picorées. Elles croissent, un point c’est tout, parce que c’est leur nature de donner le meilleur d’elles-mêmes pour manifester la vie, pour donner de la nourriture, de la prospérité. « La rose est sans pourquoi » (Angélus Silésius). Nos graines ne se posent pas de questions. Quels que soient les dangers, elles se livrent, et à Dieu vat ! N’est-ce pas aujourd’hui encore cette gratuité et cette disponibilité qu’on attend des chrétiens plantés dans leur milieu professionnel, associatif ou autre ? « Fleuris là où Dieu t’a planté » aimait à répéter Saint François de Sales…

 

La terre (sous toutes ses formes).

Bord du chemin, sol pierreux ou couvert de ronces, bonne terre : tous ces humus peuvent refléter les différents terrains de l’évangélisation. Certains milieux professionnels sont plus durs à transformer que d’autres (pensez à la corruption, habituelle dans certains métiers), certains milieux sociaux également (pensez aux mafias), sans compter certaines sociétés apparemment très fermées (pensez aux États islamiques).

Cette diversité de terreau peut également refléter différents moments de notre histoire personnelle. À une certaine époque, nous étions peut-être superficiels, sans racines. À une autre, le succès et l’aisance matérielle nous ont peut-être rendu pierreux, desséchés. Et les ronces de la vie se sont peut-être chargées d’étouffer bien de nos désirs les plus vrais…

À quel type de terreau correspondons-nous aujourd’hui ?

Cette diversité peut d’ailleurs exister encore en nous : tel aspect de notre vie est fécond, tel autre est en jachère, tel autre est dur et sec, tel autre est étouffé et encombré par tant de superflu…

 Bible dans Communauté spirituelle 

Les acteurs mineurs.

- Les oiseaux viennent tout manger.

C’est leur métier d’oiseaux ! Il n’y a pas à leur reprocher ! Au moins ils évitent que les graines soient gaspillées… Nous pouvons être ces oiseaux si nous savons aller grappiller avec astuce les trésors que d’autres négligent paresseusement, mais que nous voyons exposés sur le bord de leur chemin.

Oiseaux de tous pays, unissons-nous pour picorer tout ce qu’il y a de bon à prendre chez ceux qui le dédaignent (cf. les petits chiens qui se nourrissent des miettes tombant de la table de leur maître Mt 15,27).

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- Le soleil se lève et grille les épis naissants qui n’ont pas de racines.

Là encore, rien à lui reprocher. Il assume sans le savoir son rôle de bêta-testeur de la qualité du produit. Nous pouvons jouer ce rôle en invitant comme le soleil les autres (collègues, paroissiens, amis, proches) à se développer, à grandir. Et ce n’est pas notre responsabilité si leur manque de racines leur brûle les ailes en cours de route. En tout cas, ce n’est pas une raison pour ne pas briller.

- Les ronces étouffent et recouvrent tout.

Pour la mission, leur rôle est plutôt négatif. Prenons garde à ne pas endosser ce triste rôle en égratignant et en bloquant les autres !

- Un dernier acteur pourrait être le fruit produit par la bonne terre. Plus qu’un résultat cherché avec obstination, il apparaît plutôt ici comme une résultante. C’est de l’action conjuguée du semeur généreux, de la graine qui se livre sans pourquoi, du sol assez profond et dégagé, et du soleil imperturbable que de tout cela naît un épi, multipliant en lui-même à l’infini la générosité dont il est issu : 30, 60 ou 100 pour un ! Accueillir le fruit produit comme une résultante, « par dessus le marché », permet d’être terriblement efficace, presque sans le vouloir.

Vous le voyez : nous n’avons fait qu’effleurer par écrit ce qu’une longue méditation intérieure vous fera savourer autrement plus en profondeur.

Pratiquez cette galerie de portraits dans votre Lectio Divina (méditation biblique) et vous verrez que vous vous mettrez à régulièrement produire des fruits, sans même le vouloir, sans même vous en apercevoir…

 

 

 

1ère lecture : La parole de Dieu fait germer la terre (Is 55, 10-11)

Lecture du livre d’Isaïe

Ainsi parle le Seigneur : La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission.

Psaume : Ps 64, 10abcd, 10e-11, 12-13, 12b.14

R/ Tu visites la terre, Seigneur, tu bénis ses semences.

Tu visites la terre et tu l’abreuves,
tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau,
tu prépares les moissons.

Ainsi, tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ; 
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies, 
tu bénis les semailles.

Tu couronnes une année de bienfaits,
sur ton passage, ruisselle l’abondance.
Au désert, les pâturages ruiselle,
les collines débordent d’allégresse.

Sur ton passage ruiselle l’abondance.
Les herbages se parent de troupeaux 
et les plaines se couvrent de blé. 
Tout exulte et chante !

2ème lecture : La création tout entière participe au salut (Rm 8, 18-23)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
j’estime donc qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.
En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu.
Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu.
Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.
Et elle n’est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps.

Evangile : Les paraboles du Royaume. Le semeur (brève : 1-9)(Mt 13, 1-23)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Semeur est sorti pour semer la Bonne Nouvelle. Heureux qui la reçoit et la fait fructifier ! Alléluia. (cf. Mt 13, 4.23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D’autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D’autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit :
« À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre.
Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le c?ur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur c?ur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l’homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son c?ur : cet homme, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.

Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est l’homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.

Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est l’homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.

Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »
Patrick BRAUD

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4 juillet 2014

C’est dans la fournaise qu’on voit l’humble

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C’est dans la fournaise qu’on voit l’humble

Homélie du XIV° dimanche / Année A
06/07/2014

Le mendiant de Tauler

C'est dans la fournaise qu'on voit l'humble dans Communauté spirituelle mendianIl y avait un célèbre théologien qui demandait à Dieu depuis huit ans, par des prières continuelles, qu’il lui montrât un homme capable de lui enseigner la voie de la vérité. Un jour que ce désir était plus vif en lui que de coutume, il entendit une voix du ciel qui lui dit : « Sors, et va à la porte de l’église, tu y trouveras l’homme que tu cherches. » Étant sorti, il rencontra un mendiant dont les pieds étaient tout salis par la boue, et dont les habits ne valaient pas trois oboles. Il le salua en ces termes :

 - Bonjour, mon ami.
 - Le mendiant : Je ne me souviens pas d’avoir eu un seul jour mauvais dans ma vie.
 - Le docteur : Que Dieu te donne la prospérité.
 - Le mendiant : Je ne sais ce que c’est que l’adversité.
 - Le docteur : Eh bien ! que Dieu te rende heureux.
 - Le mendiant : Je n’ai jamais été malheureux.
- Le docteur : Eh bien ! que Dieu te sauve : parle plus clairement, je ne comprends pas ce que tu dis.
- Le mendiant : Volontiers.
Vous m’avez souhaité le bonjour, et je vous ai répondu que je n’en ai jamais eu de mauvais. En effet, quand j’ai faim, je loue Dieu ; si j’ai froid, s’il fait de la grêle, de la neige ou de la pluie ; que l’air soit pur ou troublé, je loue Dieu ; si je suis malheureux ou méprisé, je le loue également, et c’est pour cela que n’ai jamais vu de mauvais jours.

Vous m’avez souhaité la prospérité, et je vous ai répondu que je n’avais jamais connu l’adversité ; car je sais vivre avec Dieu, et je suis certain que tout ce qu’il fait ne peut être que très bon. Aussi tout ce qui m’est arrivé d’agréable ou de contraire, de doux ou d’amer, je l’ai reçu de lui comme étant très bon pour moi. Je n’ai donc jamais été dans l’adversité.

Vous m’avez souhaité le bonheur, et je vous ai répondu que je n’avais jamais été malheureux ; car j’ai résolu de ne m’attacher qu’à la volonté divine, de sorte que je veux tout ce que Dieu veut.

- Le docteur : Mais que dirais-tu si Dieu voulait te précipiter en enfer ?
- Le mendiant : Me précipiter en enfer ? S’il le faisait, je l’embrasserais de mes deux bras. Avec le bras de l’humilité j’embrasserais son humanité sacrée, et sa divinité avec le bras de la charité, et je le forcerais à descendre avec moi en enfer. Or l’enfer avec lui me serait plus agréable que le ciel sans lui.

Le docteur comprit par là que la résignation, jointe à une humilité profonde, est la voie la plus courte pour aller à Dieu.

Jean Tauler (1300-1361)

Consentir au réel

Selon Tauler, la véritable humilité est donc de consentir au réel. Non pas sous la forme une quelconque résignation (mektoub !), ni d’une soumission fataliste à la soi-disant volonté de Dieu. Mais bien plutôt sous la forme d’une joyeuse acceptation de l’évènement = ce qui vient d’ailleurs, ce qui advient. Notre mendiant imite saint Paul, qui sait être à l’aise aussi bien dans l’indigence que dans l’abondance.

Au lieu de se plaindre de ce qui est, il accueille la tonalité du jour comme ce qui va lui permettre d’être lui-même. Cette humilité colle au réel, comme les pieds du paysan collent à l’humus (=> humilité), au terreau de son champ.

 

humus-550 fournaise dans Communauté spirituelle

Est humble selon Tauler celui qui ne vit pas ailleurs que dans sa propre existence, et qui accueille ce qui est (la maladie ou la santé, l’argent ou la pauvreté), dans une égalité intérieure qui lui permet d’en tirer profit.

La sagesse des psaumes le sait depuis longtemps : « je ne poursuis ni grand dessein ni merveilles qui me dépasse. Non mais je tiens mon âme égale silencieuse au fond de moi, comme un petit enfant tout contre sa mère ».

 

Cela ressemble à la sainte indifférence ignatienne :

« L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.

D’où il suit que l’homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l’aident pour sa fin et qu’il doit s’en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin

Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et qui ne lui est pas défendu ;

de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. »

Principe et Fondement, Ignace de Loyola, 1491-1156

 

Cela ressemble encore à la sagesse de Salomon : « je ne cherche pas tant la richesse ou la santé ou la réussite ou la victoire, mais la sagesse qui vient de toi », dit en  substance Salomon dans sa prière (cf. 1R 8, 5-15).

Consentir au réel, accueillir ce qui vient, savourer ce que chaque moment possède en lui-même, libre de toute comparaison, envie ou jalousie : l’humilité est un chemin de sagesse pour jouir de ce qui est, simplement.

 

Moïse, le plus humble

Après Jésus, la Bible nous dit que l’homme le plus humble que la terre ait porté est Moïse (Nb 12,3). Pourquoi ? Justement parce qu’il a su consentir au réel et ainsi le transformer.

d01 humilitéIl a commencé par se révolter de sa propre initiative devant l’esclavage de ses frères hébreux. Cela l’a conduit au meurtre, et à une fuite stérile. Puis il a accepté que Dieu lui-même vienne le chercher au buisson ardent, à sa manière. Et lui n’aurait pas agi ainsi ; lui n’aurait pas fait errer son peuple 40 ans au désert. Mais parce qu’il était humble, Moïse se laissait faire par un plus grand que lui. Il avait une conscience aiguë de qui il était vraiment, c’est pourquoi il ne revendiquait pas d’être un autre.

Un exemple frappant de l’humilité de Moïse est son réalisme face à son handicap. Il est bègue, et ne pas savoir parler en public est un sacré handicap pour un leader politique ! Le film « Le discours d’un roi » montre à quel point le roi d’Angleterre George VI a dû travailler cette faiblesse pour remplir son rôle. Eh bien : Moïse sait qu’il a ce handicap, et il a l’humilité de le reconnaître devant Dieu et devant les autres. Du coup, il demande à Dieu un porte-parole, une voix à ses côtés capable de nourrir le peuple, ce qu’il ne peut pas faire. Ce sera Aaron, fidèle compagnon d’exode, qui par sa seule présence rappellera à Moïse qu’il n’est pas tout-puissant, qu’il a besoin de l’autre (cf. Ex 4, 10-17).

 

 

C’est dans la fournaise qu’on voit l’humble

Quand Jésus déclare qu’il est humble de coeur, nul doute qu’il épouse ce consentement au réel, cet acquiescement au désir de son Père qu’il déchiffre à travers les événements de sa vie. Le sommet de cette humilité est peut-être l’agonie de Gethsémani : la croix se profile, et Jésus ne le voulait pas ainsi. Il se bat contre le désir d’indépendance qui fait partie de la nature humaine, et il sort épuisé de ce combat : « non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». L’humble est celui qui, à l’image du Christ, finit par compter sur Dieu avant soi-même, surtout dans l’épreuve où la tentation de ne compter que sur soi est terrible.

3HebreuxF kénoseL’expression humble de coeur n’est employée qu’une seule fois dans le Nouveau Testament, ici en Mt 11, 25-30, et une seule fois également dans l’Ancien Testament, en Dn 3,87. Il s’agit de l’épisode célèbre de trois enfants dans la fournaise. En pleine persécution, Ananias, Azarias et Misaël préfèrent être jetés dans le feu plutôt que de renier leur foi.

Et voilà qu’au milieu de la fournaise, le roi persécuteur Darius voit ces trois enfants avec un homme qui mystérieusement va et vient librement dans cet enfer.

Et voilà que la puissance de la louange de ces trois enfants plongés dans l’épreuve va les libérer de la mort et convertir le tyran, impressionné par leur résilience en quelque sorte.

Le cantique des trois enfants (Dn 3) que nous chantons chaque dimanche matin à l’Office des laudes proclame la fécondité de cette humilité : compter sur Dieu, et non sur ses propres forces, surtout au coeur de la fournaise. « Et vous les humbles de coeur, bénissez le Seigneur ! »

41xIDdc7upL leaderVoilà sans doute pourquoi Jésus emploie cette expression unique (c’est un hapax = usage unique, disent les spécialistes) de l’Ancien Testament : humble de coeur. Jésus s’identifie à Ananias, Azarias et Misaël pour déchiffrer la fournaise de la Passion qui approche. Au plus fort de l’épreuve, la tentation serait de se replier sur soi : « il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même ! » raillent les cyniques par trois fois au pied de la croix, comme en écho aux trois tentations au désert.

Parce qu’il est humble, Jésus refuse d’être indépendant.

Parce qu’il est humble de coeur, il accepte de plonger dans l’horreur du procès et de la croix, en comptant sur son Père.

 

Plus humble de coeur encore qu’Ananias, Azarias et Misaël, Jésus ne verra pas d’homme libre habiter sa fournaise. Il s’exposera pourtant à l’horrible sentiment de solitude qui va déchirer son coeur : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Il ne comprend pas pourquoi Dieu le conduit ici et de cette manière, mais ils crie vers lui, jusqu’à l’extrême, son désir d’être fils, de se recevoir de lui quoi qu’il arrive.

 

De même que l’expression pauvre en esprit évite de réduire la pauvreté à son aspect matériel, humble de coeur permet de dessiner une humilité plus profonde que la seule perception commune. C’est bien au livre de Daniel que Jésus pense lorsqu’il parle de lui comme humble de coeur. C’est ce qui va lui permettre d’être broyé mais pas anéanti par la croix.

 

Dieu élève les humbles

Car la promesse faite aux humbles est bien celle que chante Marie dans son Magnificat : « il élève les humbles ! »

En cela, Marie est la fille des psaumes qui ne cessent de cantiller ce salut jour et nuit offert à ceux qui comptent sur Dieu plus que sur eux-mêmes (Ps 10,17 ; 18,28 ; 29,23 ; 37,11 ; 69,33 ; 76,10 ; 138,6 ; 147,6 ; 149,4).

Elle est également la fille des prophètes qui annonçaient que cette résilience des pauvres, des petits, serait plus efficace que la domination des orgueilleux (Job 34,28 ; Judith 9,11 ; 16,11 ; 2Samuel 22,28 Esther 1,10 1Macchabées 14,14 Sophonie 3,12…).

Alors, quel chemin avons-nous à parcourir pour devenir davantage un humble de coeur, uni au Christ ?

Relisez les différentes fournaises qui ont jalonné votre histoire : comment les avez-vous traversées ? Vous ont-elles appris à compter sur un autre que vous-même ? À consentir au réel ? À devenir plus interdépendant (et non indépendant) ?

Relisez l’histoire du mendiant de Tauler : pouvez-vous dire vous aussi que vous voulez tout ce que Dieu veut ?

 

 1ère lecture : Le Messie qui vient est un roi humble (Za 9, 9-10)

Lecture du livre de Zacharie

Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune.

Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays.

 

Psaume : Ps 144, 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14

R/ Béni sois-tu à jamais, Seigneur, Dieu de l’univers !

Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi ;
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour,
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses oeuvres.

Que tes ?uvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.

 

2ème lecture : L’Esprit du Christ est en nous, et il nous ressuscitera (Rm 8, 9.11-13)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas.
Mais si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais ce n’est pas envers la chair : nous n’avons pas à vivre sous l’emprise de la chair.
Car si vous vivez sous l’emprise de la chair, vous devez mourir ; mais si, par l’Esprit, vous tuez les désordres de l’homme pécheur, vous vivrez.

Evangile : « Je suis doux et humble de c?ur » (Mt 11, 25-30)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l’univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume !Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.

Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de c?ur, et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Patrick BRAUD

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