L'homélie du dimanche (prochain)

26 juin 2010

Du feu de Dieu !

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Du feu de Dieu !

 

Homélie du 13° Dimanche du temps ordinaire / Année C

27/06/2010


« Ça marche du feu de Dieu ! »…

Qui n’a pas entendu ou utilisé cette expression enthousiaste qui salue le succès de l’action entreprise ?

Il vient de la Bible, ce « feu de Dieu » si prometteur. Mais l’évangile d’aujourd’hui semble prendre ses distances avec une démonstration de force de cette nature.

« – Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ?

- Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. »

Pourquoi Jésus réagit-il ainsi, au lieu justement de montrer sa puissance, et de confondre radicalement ses adversaires ?

 

Reprenons l’histoire de cette expression : « le feu de Dieu », dans la Bible.

 

Du feu de Dieu ! dans Communauté spirituelle ch4ao9l4* Quand il tombe du ciel, le feu fait immanquablement penser à la foudre. Ce phénomène naturel a si fortement impressionné les civilisations traditionnelles qu’elles voyaient dans la foudre l’intervention de Dieu sur terre, avec terreur et tremblement.

Comme toute manifestation du sacré, cette théophanie est ambivalente, et peut signifier soit l’agrément par Dieu d’une demande de l’homme, soit au contraire la punition divine qui s’exerce en direct contre l’homme.

 

* Le premier sens, positif, du « feu de Dieu » se retrouve par exemple avec David. Il vient de recenser son peuple, et Dieu lui reproche ce péché d’orgueil (compter sur ses propres forces plus que compter sur Dieu seul). Dieu veut frapper le peuple de la peste en punition de cet orgueil. Mais David intercède, et pour cela construit un autel en offrant à Yahvé des holocaustes très chers pour lui demander d’épargner son peuple. « Alors Yahvé fit tomber le feu du ciel sur les holocaustes des sacrifices de David » (1Ch 21, 26). Et à partir de là, Dieu renonce à son châtiment.

Le « feu de Dieu »  est ici le signe de la miséricorde divine qui, à la prière humaine, accepte de détourner sa colère.

 

L’épisode se reproduit avec Salomon, pour que Dieu accepte d’habiter le Temple de Jérusalem. Après la consécration du Temple, Salomon prie, et le feu tombe du ciel pour agréer son offrande et faire du Temple un lieu de prière pour toutes les nations (2Ch 7,1).

Ces deux épisodes sont rappelés en 2Ma 2,10.

 

Le feu de Dieu qui tombe du ciel peut donc marquer l’agrément positif d’un Dieu qui accepte l’offrande humaine et s’engage à nouveau en alliance avec lui. L’expression en français vient sans doute de là.

* Le deuxième usage du « feu de Dieu » est nettement plus négatif, et plus courant dans la Bible. C’est le signe de la colère et de la punition divine.

C’est à cela que pense Luc dans notre évangile ; et encore plus loin, en 17,29, lorsqu’il rappelle que « Dieu fit pleuvoir du ciel du feu et du soufre sur Sodome », et qu’il en sera de même au jour du fils de l’Homme.

 

Le pauvre Job subit cette épreuve : « le feu de Dieu est tombé du ciel ; il a brûlé tes brebis et tes bergers » (Job 1,16). Le feu du ciel est ici synonyme du malheur innocent et injuste. C’est précisément parce qu’il est profondément injuste que Jésus condamne cet usage de la force divine, et oblige ses disciples rester non-violents.

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Le prophète Élie a lui aussi utilisé cette arme redoutable : pour battre les prophètes de Baal au mont Carmel dans leur concours d’holocaustes qui devaient s’enflammer (1R 18,38), pour faire dévorer ses ennemis qui consultaient d’autres dieux (2R 1,10 ; cf. Si 48,3).

Redoutable instrumentalisation de la puissance divine !

Élie apprendra à ses dépens, grâce à l’humble veuve de Sarepta, que forcer la main de Dieu pour une démonstration de violence ne convient pas du tout au Dieu d’Israël?

 

Jésus dénonce avec force le coup de force.

Jésus refuse vivement cette instrumentalisation de la puissance. Il sait qu’elle peut être malsaine, à l’image de la Bête de l’Apocalypse (la fameuse, dont le chiffre est 666), qui accomplit le prodige de faire descendre le feu du ciel sur la terre pour amener les hommes à l’adorer (Ap 13,13). L’instrumentalisation de cette violence se retournera contre le violent : l’immense armée de Satan sera dévorée par le feu descendu du ciel (Ap 20,9)

 

* On le voit : la tentation est grande, la tentation est constante d’utiliser le feu du ciel pour éliminer ceux qui ne pensent pas comme nous.

Du Hezbollah au Mossad, des fanatiques religieux à la nomenklatura stalinienne, des djihadistes à la Corée du Nord, beaucoup voudraient forcer le feu du ciel à tomber sur leurs ennemis pour les détruire.

 

Plus proche de nous, chacun n’est-il pas tenté d’utiliser la violence pour montrer qu’il a raison ? d’utiliser la prière pour servir ses intérêts, contre les gêneurs ? d’instrumentaliser Dieu pour le forcer à prendre parti dans nos querelles ? de se servir de sa puissance au lieu de servir sa volonté ?

 

En interpellant vivement Jacques et Jean qui réclament « le feu de Dieu » sur leurs ennemis, Jésus conteste radicalement cette instrumentalisation du Nom de Dieu hélas si courante aujourd’hui. Il les initie en même temps à l’amour des ennemis, clé de voûte du christianisme, qui est à rebours de cette volonté de puissance sur l’autre.

 

N’utilisez pas votre foi pour vous imposer avec violence !

Renoncez à instrumentaliser Dieu dans vos conflits politiques, économiques, familiaux, professionnels… Laissez Dieu être Dieu !

Renoncez à la violence pour convaincre.

Prenez plutôt avec courage votre chemin vers votre Jérusalem.

N’ayez pas d’autres rêves de puissance que d’être sans pierre où reposer la tête, libres de toute obligation sociale – même de deuil -, sans regarder en arrière…

 

 

 

 

1ère lecture : Élisée abandonne tout pour suivre Élie (1R 19, 16b.19-21)

 

Lecture du premier livre des Rois

Le Seigneur avait dit au prophète Élie : « Tu consacreras Élisée, fils de Shafate, comme profète pour te succéder. »
Élie s’en alla. Il trouva Élisée, fils de Shafate, en train de labourer. Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième. Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau.
Alors Élisée quitta ses boeufs, courut derrière Élie, et lui dit : « Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai. » Élie répondit : «Va-t’en, retourne là-bas ! Je n’ai rien fait. »
Alors Élisée s’en retourna ; mais il prit la paire de boeufs pour les immoler, les fit cuire avec le bois de l’attelage, et les donna à manger aux gens. Puis il se leva, partit à la suite d’Élie et se mit à son service.

 

Psaume : Ps 15, 1.2a.5, 7-8, 9-10, 2b-11

 

R/ Dieu, mon bonheur et ma joie !

Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait  de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »

Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon c?ur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon c?ur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Je n’ai pas d’autre bonheur que toi.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !

 

2ème lecture : L’Esprit s’oppose à la chair et nous rend libres (Ga 5, 1.13-18)

 

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates

Frères,
si le Christ nous a libérés,
c’est pour que nous soyons vraiment libres. Alors tenez bon, et ne reprenez pas les chaînes de votre ancien esclavage.
Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.
Car toute la Loi atteint sa perfection dans un seul commandement, et le voici :Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres.
Je vous le dis : vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu ; alors vous n’obéirez pas aux tendances égoïstes de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de l’esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire ce que vous voudriez.
Mais en vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi.

 

Evangile : Suivre Jésus sans condition sur la route de la Croix (Lc 9, 51-62)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »
Mais Jésus se retourna et les interpella vivement.
Et ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »
Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » 

Patrick Braud

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19 juin 2010

Prendre sa croix chaque jour

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Prendre sa croix chaque jour

 

Homélie du 12° Dimanche du temps ordinaire / Année C

20/06/2010.

 

 

« Chacun sa croix » : l’expression est passée dans la sagesse populaire. Elle semble désigner l’incontournable part de malheur que tôt ou tard chaque être humain doit affronter et assumer. La « croix » à porter chaque jour prend alors la forme du handicap d’un enfant, d’un problème de santé récurrent, d’une brouille de famille inguérissable, d’un deuil survenu trop tôt etc?

 

Est-ce bien en ce sens que Jésus parle de « prendre sa croix chaque jour » ?

Pas si sûr…

 

La croix dont il parle n’est pas liée aux malheurs de la vie (qui sont dus à notre finitude) mais au « qui-perd-gagne » que lui-même a adopté comme ligne de conduite : « celui qui veut sauver sa vie la perdra ; celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera ».

Ce qui-perd-gagne n’a pas grand-chose à voir avec les épreuves qui nous tombent dessus parce que nous sommes limités et imparfaits. La croix de Jésus n’était pas la maladie, le handicap, la mort d’un proche ou l’échec professionnel. Non sa croix à lui, c’était le rejet, l’exclusion, l’abandon, à cause de sa volonté de faire corps avec les rejetés, les exclus, les abandonnés.

 

Comme l’annonce le prophète Zacharie dans la première lecture : « ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Za 12,10), c’est-à-dire vers celui qui avait disparu de leur regard, celui qu’ils avaient effacé de la compagnie des hommes.

Ce qui « transperce » Jésus sur sa croix, c’est moins les clous dans ses poignets que le rejet de son peuple, voire le rejet de son Père (« mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »).

La croix pour Jésus, c’est descendre aux enfers, dans ces enfers sous-humains où l’homme se croie maudit des autres, maudit de Dieu. La vieille malédiction du Deutéronome pèse sur lui : « maudit soit l’homme qui pend au gibet de la croix » (Ga 3,13; Dt 21,23) ; elle l’assimile aux moins-que-rien : « il a été fait péché pour nous » (2Co 5,21).

 

Prendre sa croix n’est donc pas se résigner au malheur inévitable ; ce n’est pas non plus glorifier la souffrance (physique ou morale) comme si elle était chemin de salut. Souffrir n’est pas porter sa croix, mais porter sa croix fera passer au travers de la souffrance. Rappelez-vous que c’est à Gethsémani que Jésus sua du sang et de l’eau, alors qu’il n’était pas encore exposé à la souffrance physique.

Car le but n’est pas de souffrir ou de ne pas souffrir. Le but, c’est de donner sa vie avec le Christ et pour lui.

 

Prendre sa croix chaque jour dans Communauté spirituelle image012-9d7f6Chaque jour, nous est alors demandé de re-choisir ce que nous voulons vraiment vivre. Voulons-nous échapper aux problèmes de manière magique ? nous résigner ? nous révolter ? Ou voulons-nous d’abord livrer notre vie aux autres ? Si c’est cela, les conséquences de ce choix fondamental (« renoncer à soi-même ») se feront inévitablement sentir : vous prendrez des risques pour d’autres, vous serez  dénigrés, on cherchera à vous bousculer, à vous abattre ; vous ferez l’expérience du rejet, peut-être de l’abandon… Mais cela n’a rien à voir avec une sciatique chronique ou un chômage persistant !

 

Répétons-le : prendre sa croix, ce n’est pas se résigner devant les malheurs quotidiens, c’est quotidiennement vouloir donner sa vie pour les autres.

Ainsi un enseignant épanoui et reconnu portera sa croix chaque jour en se livrant avec passion à ses élèves

Un salarié en entreprise « prend sa croix » lorsqu’il se bat pour la performance, le respect de ses collègues, le bien commun à partager entre tous dans l’entreprise.

Une personne retraitée se charge de sa croix lorsqu’elle se lève le matin en cherchant comment mettre sa journée au profit de son quartier, sa famille, de ceux pour lesquels elle a enfin du temps à consacrer…

 

Bref : bannissons une conception trop fataliste et doloriste de la croix du Christ !

Prendre sa croix, c’est avec le Christ livrer sa vie par amour, et en chemin affronter avec courage les humiliations, les rejets, la souffrance morale et physique que ce choix va entraîner.

« Celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera ».

 

 

 

Première lecture : Lecture du livre de Zacharie (XII 10-11).

Parole du Seigneur. En ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé ; ils feront une lamentation sur lui comme sur un fils unique ; ils pleureront sur lui amèrement comme sur un premier-né. En ce jour-là, il y aura grande lamentation dans Jérusalem.

 

Psaume 62

Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.

2° lecture : Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (III 26-29)

Frère, en Jésus Christ, vous êtes tous fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham ; et l’héritage que Dieu lui a promis, c’est à vous qu’il revient.

 

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (IX 18-24).

Un jour, Jésus priait à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Pour la foule, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu. » Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. »
Patrick BRAUD

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12 juin 2010

Chassez les mauvaises odeurs !

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Chassez les mauvaises odeurs !

 

Homélie du 11° Dimanche du temps ordinaire / Année C

13/06/2010.

 

Quand mettons-nous du parfum sur notre corps ?

Dans l’Antiquité, lorsque l’hygiène était moins accessible et régulière, l’utilité première du parfum était de cacher des odeurs corporelles pour le moins gênantes… Cette utilité physiologique est toujours à la base du réflexe du déodorant du matin : le spray sous les aisselles, le stick large sur le torse doivent assurer une « protection » rapprochée – comme disent les publicités ! – pour toute la journée de travail. Afin de ne pas sentir mauvais, tout simplement.

 

Très vite, le parfum a été utilisé en même temps pour séduire. Sans connaître encore la puissance des phéromones, hommes et femmes ont su que la communication entre eux passe également par le nez : les odeurs expriment l’appartenance à un groupe (pêcheurs ou carnivores, forêts ou savanes…), la subtilité d’un arôme a pour effet d’attirer ou de repousser… Le roman de Patrick Süskind : « le parfum » a immortalisé l’extraordinaire importance sociale du lien olfactif. Pas de sentiment amoureux, pas de collaboration de groupe (pensez aux effluves dans le vestiaire d’une équipe sportive !), pas d’amitié ou de travail sans une communication olfactive, d’autant plus efficace qu’elle souvent inconsciente.

 

Cela peut-il éclairer le geste étonnant de cette femme (souvent confondue d’ailleurs  avec la Marie-Madeleine de Lc 8,2) dans notre page d’évangile ?

 

Elle répand du parfum, non pas sur son propre corps, mais sur le corps d’un autre. Comme c’est une « pécheresse » (une prostituée ? Pas sûr, ce n’est pas dit), ce geste est doublement scandaleux : elle est impure et ose toucher un juif, quitte à le rendre impur lui aussi. Et elle fait un geste terriblement ambigu et lourd de sens inconscient, à tel point que Simon le pharisien est paralysé et n’ose rien dire, alors qu’il n’en pense pas moins.

 

En fait, c’est à un véritable lavement des pieds au cours d’un repas auquel cette femme procède. On ne peut s’empêcher de voir en elle la figure de Jésus, lui-même identifié au péché (« il a été fait péché pour nous » 2 Co 5,21), lavant les pieds de l’autre Simon, le disciple, qui en est scandalisé (Jn 13).

Le parallélisme entre les deux scènes est trop fort pour ne pas voir en cette femme l’accomplissement de la figure du Christ lavant les pieds de ses disciples : « vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres » (Jn 13,14).

La première à mettre en oeuvre cette attitude du lavement des pieds, c’est cette femme, pécheresse.

Avec ses larmes et ses cheveux, elle lave et essuie les pieds de Jésus. Avec sa bouche, elle les embrasse (on comprend que cette affection débordante ait  troublé Simon !), alors que c’est par un autre baiser que Judas a trahi le fils de l’homme. Et ensuite, elle répand du parfum sur ses pieds.

 

Les autres évangélistes raconteront la scène avec chacun sa propre interprétation. Matthieu y voit l’annonce des rites funéraires d’embaumement que les femmes feront sur le corps de Jésus : cette femme est ainsi prophète de la mort et de la résurrection du Christ (Mt 26,6-13).

Marc reprend cette lecture, en insistant sur le scandale économique du gaspillage d’un parfum très cher (Mc 14,3-18).

Jean oppose plus nettement encore le geste de cette femme (identifié par lui à Marie, soeur de Lazare) à celui de Judas. Il insiste également sur la diffusion de cette essence rare : « la maison fut remplie de ce parfum » (Jn 12,3).

 

Luc visiblement ne durcit pas l’opposition avec Judas. Et s’il mentionne l’argent, ce n’est pas pour dénoncer le gaspillage, mais pour louer la remise de dettes, grâce à la  petite parabole des deux débiteurs qui devaient beaucoup d’argent et peu d’argent.

Luc insiste sur le lien entre le parfum et la miséricorde : « si ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour ».

 

Il flotte donc comme un parfum de miséricorde dans ce geste odoriférant.

Comme le parfum cache et chasse des mauvaises odeurs corporelles qui gênent la relation avec autrui, le pardon recouvre « ce qui sent mauvais » dans nos vies, mieux que le désodorisant du matin sous les aisselles…

Comme le parfum rend un corps séduisant, désirable, attirant, la miséricorde renouvelle le désir d’être uni au Christ.

L’onction d’huile parfumée faite au baptême ou à la confirmation sur le corps du catéchumène (la chrismation) rappelle ce geste de la femme pécheresse : le corps du Christ, auquel le baptisé-confirmé est uni, irradie d’une fragrance qui le rend  désirable ; et « la maison tout entière est remplie de son parfum », c’est-à-dire que « la bonne odeur du Christ » (2 Co 2,15 ; Ph 4,18) se répand dans l’univers entier à travers le témoignage des baptisés.

 

La miséricorde est le moment où le flacon de parfum est ouvert pour être répandu.

 

Quelle odeur émane de nos comportements (on dit bien que la sainteté en a une) ?

Flotte-t-il dans nos journées comme un parfum de miséricorde ?

Ai-je le nez assez fin pour détecter les parfums d’Évangile que les rencontres d’aujourd’hui vont diffuser à mon égard ?

Comment éduquer mon « odorat intérieur » pour me laisser attirer par le parfum de la miséricorde, plus sûrement que par N°5 de Chanel ou « l’Instant » de Guerlain ?

Deuxième livre de Samuel 12,7-10.13. 
Alors Nathan dit à David : « Cet homme, c’est toi ! Ainsi parle le Seigneur Dieu d’Israël : Je t’ai sacré roi d’Israël, je t’ai sauvé de la main de Saül, 
puis je t’ai donné la maison de ton maître, je t’ai donné les épouses du roi ; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si ce n’est pas encore assez, j’y ajouterai tout ce que tu voudras. 
Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l’épée Ourias le Hittite ; sa femme, tu l’as prise pour femme ; lui, tu l’as fait périr par l’épée des fils d’Ammon. 
Désormais, l’épée ne cessera plus de frapper ta maison, pour te punir, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Ourias le Hittite pour qu’elle devienne ta femme. 
David dit à Nathan : « J’ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. 

Psaume 32(31),1-2.5.7.11. 
Heureux l’homme dont la faute est enlevée, et le péché remis ! 
Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense, dont l’esprit est sans fraude ! 
Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés. » Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute. 
Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse ; de chants de délivrance, tu m’as entouré. 
Que le Seigneur soit votre joie ! Exultez, hommes justes ! Hommes droits, chantez votre allégresse ! 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 2,16.19-21. 
Frères, nous le savons bien, ce n’est pas en observant la loi que l’homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c’est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse,car personne ne devient juste en pratiquant la Loi. 
Grâce à la Loi (qui a fait mourir le Christ) j’ai cessé de vivre pour la Loi afin de vivre pour Dieu. Avec le Christ, je suis fixé à la croix : 
je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi. 
Il n’est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu. En effet, si c’était par la Loi qu’on devient juste, alors le Christ serait mort pour rien. 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 7,36-50.8,1-3. 
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. 
Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. 
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. 
En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » 
Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » 
Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 
Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage ? » 
Simon répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. – Tu as raison », lui dit Jésus. 
Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. 
Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. 
Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. 
Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » 
Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » 
Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 
Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » 
Ensuite Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, 
ainsi que des femmes qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), 
Jeanne, femme de Kouza, l’intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources.
Patrick BRAUD

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5 juin 2010

L’eucharistie selon Melchisédek

Classé sous Communauté spirituelle — lhomeliedudimanche @ 0 h 01 min

L’eucharistie selon Melchisédek

 

Homélie pour la Fête du Corps et du Sang du Christ

06/06/2010

 

Curieux personnage que ce Melchisédek dont la première lecture nous donne l’unique citation le concernant dans la Bible en cette « Fête Dieu » (Gn 14,18-20).

On ne sait pas d’où il vient, quelle est sa lignée. On ne connaît pas son rôle exact dans l’ancien Orient d’Abraham. Cette unique mention de Melchisédek dans la Bible nous laisse juste penser que c’était un prêtre-roi très important, puisque même Abraham lui paye la dîme, et reçoit sa bénédiction avec reconnaissance

 

·      Visiblement, Melchisédek n’est pas juif. Pourtant il est roi, et même « roi de justice » (Melki = roi /  Tsedek = justice), et « roi de paix » et (Salem =  paix). Sa mission de roi est donc de faire régner la justice et la paix. En plus, il est « prêtre du Dieu très haut », d’un sacerdoce qui est antérieur à celui qui naîtra  d’Abraham dans le peuple juif (les Cohen). Cette figure mystérieuse semble donc indiquer qu’avant le grand prêtre juif, il a existé un prêtre-roi dont le sacerdoce n’est pas d’offrir des sacrifices d’animaux, mais du pain et du vin… On comprend alors pourquoi la lettre aux Hébreux (He 7) et toute la tradition chrétienne a reconnu en Melchisédek l’annonce de l’unique grand prêtre qu’est le Christ : à travers le pain et le vin, Jésus s’offre lui-même. Dans l’eucharistie Jésus s’offre à son Père dans la communion d’amour de l’Esprit. Il nous incorpore à lui, nous associe à l’offrande qu’il fait de toute sa personne à son Père, afin que nous devenions « une vivante offrande à la louange de la gloire du Père » (prière eucharistique n°4) par l’Esprit Saint, en Jésus-Christ, (prière eucharistique n°3).

La prière eucharistique n°1 mentionne explicitement Melchisédek comme une clé prophétique pour comprendre l’eucharistie :

« Et comme il t’a plu d’accueillir les présents d’Abel le Juste, le sacrifice de notre père Abraham, et celui que t’offrit Melkisédek, ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la. »

Et saint Jérôme résumait ainsi la relecture chrétienne de Melchisédek :

Melkisédek est une figure du Christ : n’étant pas juif de race mais cananéen, il anticipa, par son sacerdoce, celui du Fils de Dieu, comme le dit le psaume CIX : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédeck ». 

Cet ordre de Melkisédek a été interprété de façons très diverses : d’abord, seul, Melkisédek fut à la fois roi et prêtre.

Puis, c’est avant l’établissement de la circoncision qu’il exerça son ministère : il montrait par là que ce n’est pas des Juifs que les païens ont reçu le sacerdoce, mais bien les Juifs des païens (…) 

Melkisédek enfin n’a pas immolé des victimes de chair et de sang, ni reçu dans ses mains des entrailles d’animaux privés de raison, mais il a inauguré le sacrement du Christ par un sacrifice simple et pur, l’offrande du pain et du vin.

En outre, l’Épître aux Hébreux expose longuement d’autres ressemblances entre Melkisédek et le Christ. Melkisédek, dont le nom signifie « roi juste », était roi de Salem, c’est-à-dire « roi de paix ». Il était sans père, sans mère, sans généalogie (…) Par ces mots, l’Apôtre souligne que Melkisédek apparaît subitement dans la Genèse, allant à la rencontre d’Abraham qui s’en revenait après le massacre de ses ennemis. Ni avant ni après, le nom de Melkisédek ne se retrouve dans le livre saint. Son sacerdoce est donc une figure du sacerdoce du Christ et de son Église, sacerdoce éternel, sans limites dans le passé comme dans l’avenir, tandis que le sacerdoce d’Aaron, chez les Juifs, eut un commencement et une fin.

Tout ce passage de l’Épître aux Hébreux (…) montre bien qu’avant Lévi et Aaron, Melkisédek, un païen, fut véritablement prêtre. Bien mieux, un si grand prêtre, qu’il lui fut donné de bénir, en la personne d’Abraham, les futurs prêtres des Juifs qui descendraient du patriarche.

Tout ce qui est dit ici à la louange de Melkisédek concerne le Christ dont il est la figure. Et le déploiement du sacerdoce du Christ, ce sont les sacrements de Église (saint Jérôme : épître LXXIII, 2-3).

 

·      L’eucharistie selon Melchisédek présente des caractéristiques pleinement accomplies en Jésus-Christ :

- Melchisédek n’est pas juif, mais il bénit le peuple juif.

L’eucharistie n’est pas enfermée dans ses sources juives, et pourtant elle demeure une bénédiction offerte à tous les descendants d’Abraham. Pas le moindre antisémitisme dans cette théologie, au contraire ! L’ouverture à tous les peuples de la table eucharistique ne se joue pas contre le peuple juif, mais également en sa faveur

 

- Melchisédek ne sacrifie pas des animaux, comme dans le Temple de Jérusalem (ou dans les religions traditionnelles), où le sang devait couler pour apaiser et se concilier la divinité. Non : Melchisédek offre du pain et du vin, « sacrifice non sanglant » (Concile de Trente) qui met fin à la violence sacrée et aux victimes émissaires (cf. René Girard). L’unique sacrifice du Christ sur la croix a fait cesser « une fois pour toutes » (lettre aux Hébreux) les exigences sanglantes d’une justice trop humaine.

 

- la paix et la justice apportées dans l’eucharistie ne le sont pas à la manière des hommes, mais à la manière du Ressuscité, à l’image de Melchisédek roi de justice et de paix. Une justice qui sauve et non pas qui condamne. Une paix qui est donnée, non pas négociée, à partir de la victoire sur toutes les forces de mort qu’est la Pâque du Christ.

 

·      Universalité, offrande de soi, justice et paix : ce ne sont là que quelques aspects de « l’eucharistie selon Melchisédek », mais que le Christ porte à une telle plénitude qu’on reste encore tout étonné de relire dans la Tora quelques petites lignes uniques sur ce personnage qui éclaire notre eucharistie chrétienne avec tant de force !

 

Première lecture : Melkisédek      Genèse 14,18-20

Comme Abraham revenait d’une expédition victorieuse contre quatre rois, Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin; il était prêtre du Dieu très-haut. Il prononça cette bénédiction: « Béni soit Abraham par le Dieu très-haut, qui a fait le ciel et la terre; et béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abraham lui fit hommage du dixième de tout ce qu’il avait pris.

 

Deuxième lecture : 1 Corinthiens 11,23-26

Frères et s?urs, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur: la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit: « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »

Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant: « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »

Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

 

Évangile : Luc 9,11b-17

Jésus parlait du règne de Dieu à la foule, et il guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent: « Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger: ici nous sommes dans un endroit désert. » Mais il leur dit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent: « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons … à moins d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde. » Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples: « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. » Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à tout le monde. Tous mangèrent à leur faim, et l’on ramassa les morceaux qui restaient: cela remplit douze paniers.
 Patrick Braud

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